RTFlash

RTFLASH Recherche & Technologie
NUMERO 1328
Lettre gratuite hebdomadaire d’informations scientifiques et technologiques
Créée par René Trégouët rapporteur de la Recherche et Président/fondateur du Groupe de Prospective du Sénat
Edition du 19 Septembre 2025
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Egalement dans ce numéro
Avenir
Un robot chirurgical à rétroaction intégrée opère avec une précision de l'ordre du micron
Matière
La danse des atomes a pu être observée au niveau quantique
Une puce photonique 20 fois plus rapide
Un câble géant sous-marin pour révolutionner l’énergie européenne
Une découverte du CEA bouleverse notre compréhension de la fission nucléaire
Espace
La NASA annonce la possible découverte de traces de vie passées sur Mars
Terre
Transformer le CO2 des océans en carburant propre
Vivant
Une feuille artificielle transforme eau, CO2 et soleil en carburant
Cancer du sein : une étude remet en cause l’utilité de la chimiothérapie après 70 ans
La lumière contre la maladie d’Alzheimer
Vers un vaccin ARN efficace et abordable contre le VIH
Un « sixième sens » caché permettrait au cerveau et aux intestins de communiquer
Un nouveau test sanguin pourrait détecter un cancer trois ans avant son apparition...
Une molécule de « super-alcool » observée pour la première fois dans l'espace
Un risque cardiaque accru pour les enfants qui regardent trop les écrans
Edito
Le défi mondial des plastiques : vers une révolution nécessaire



Résumé de l’édito :

Quatre-vingt-quinze États ont signé l' « appel de Nice » pour un traité contraignant visant à réduire la production de plastiques primaires, une approche révolutionnaire qui s'attaque enfin à la source du problème. La production mondiale de plastique est passée de 2 millions de tonnes en 1950 à 500 millions en 2025, et pourrait bondir de 66 % d'ici 2040 sans intervention urgente. Les plastiques représentent plus de 80 % des déchets aquatiques et 10 millions de tonnes finissent chaque année dans les océans, menaçant de contaminer 750 millions de tonnes d'eau marine d'ici 2050.

Le recyclage actuel ne suffit pas : seuls 30 % des plastiques sont recyclés en France, loin de l'objectif de 55 % pour 2029. Les recherches se tournent vers des alternatives prometteuses comme les bioplastiques PLA résistant à 500°C, des plastiques auto-destructibles  ou des matériaux se dégradant dans l'eau de mer sans créer de microplastiques. L'industrie développe le recyclage enzymatique avec des entreprises comme Carbios, et des innovations permettent même de transformer les déchets plastiques en médicaments comme le paracétamol.

Des technologies de dépollution émergent avec des robots collecteurs autonomes comme le Waste Shark ou le Jellyfishbot, capables de nettoyer océans et cours d'eau. Face à ce défi planétaire, une stratégie à trois piliers s'impose : établir un traité mondial contraignant, intensifier la recherche sur le recyclage écologique, et déployer massivement des robots de nettoyage intelligent. Seule une révolution vers des matériaux entièrement biodégradables permettra de sortir de cette impasse environnementale majeure.

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Le défi mondial des plastiques : vers une révolution nécessaire

L'urgence d'un traité international contraignant

Le 10 juin dernier marquait un tournant potentiel dans la lutte contre la pollution plastique. Quatre-vingt-quinze États ont signé l'« appel de Nice » pour un traité ambitieux sur le plastique, une initiative française lancée lors de la troisième édition de l'UNOC. Cette déclaration vise à faire pression sur les États-Unis et la Chine, les deux plus gros consommateurs mondiaux de plastiques, qui demeurent réticents à tout accord contraignant.

L'innovation majeure de ce projet réside dans son approche : pour la première fois, un traité international envisage « l'adoption d'un objectif mondial visant à réduire la production et la consommation de polymères plastiques primaires à des niveaux durables ». Cet objectif, régulièrement révisable, reconnaît enfin que s'attaquer uniquement aux déchets ne suffit plus – il faut agir à la source.

Des chiffres qui donnent le vertige

L'ampleur du défi se mesure aux statistiques alarmantes de notre époque. La production mondiale de plastique a explosé, passant de 2 millions de tonnes en 1950 à 500 millions de tonnes en 2025. Sans intervention urgente, cette production pourrait encore bondir de 66 % d'ici 2040, selon les projections actuelles.

Les conséquences sont déjà dramatiques : le plastique représente plus de 80 % des déchets aquatiques, et environ 10 millions de tonnes de déchets plastiques finissent chaque année dans les océans. L'OCDE prévoit que, sans cadre contraignant international, la production devrait atteindre le milliard de tonnes avant 2050. Quant aux déchets plastiques, ils pourraient presque doubler entre 2020 et 2040, dépassant 600 millions de tonnes. À ce rythme insoutenable, 750 millions de tonnes de plastiques pourraient contaminer nos océans d'ici 2050 – une masse équivalente à celle de tous les poissons du globe.

Un enjeu climatique majeur

Cette pollution massive n'affecte pas seulement notre santé et notre environnement : elle constitue une menace climatique de premier plan. Les émissions liées à la seule production de plastique pourraient quadrupler d'ici 2050, représentant 15 % des émissions globales de gaz à effet de serre – plus de 10 gigatonnes par an, soit l'équivalent des émissions cumulées de l'UE et des États-Unis.

Face à cette perspective, l'« appel de Nice » réclame « des obligations contraignantes » pour les États. Les pays signataires seraient tenus de rendre compte de leur production, de leurs importations et exportations de polymères plastiques primaires. Le traité prévoit également « l'élimination progressive des produits plastiques les plus problématiques », avec l'établissement d'une liste mondiale régulièrement mise à jour selon les études scientifiques.

Les limites du recyclage

Même la France, pourtant à l'initiative de cette démarche, peine à respecter ses propres objectifs. Le taux de recyclage du plastique n'atteint aujourd'hui que 30 %, bien loin de l'objectif officiel de 55 % fixé pour 2029. Dans la réalité, 90 % du plastique produit annuellement ne sont pas correctement recyclés.

Le recyclage des plastiques se heurte à des contraintes physiques et chimiques importantes. Au fil des cycles, la matière première recyclée se dégrade, altérant les propriétés des plastiques recyclés et limitant leurs utilisations. Seuls les thermoplastiques sont économiquement recyclables, tandis que les plastiques thermodurcissables et les élastomères restent difficiles à refondre.

Deux approches de recyclage coexistent : le recyclage en "boucle fermée", où les matières recyclées retrouvent leur utilisation d'origine après mélange avec des matières vierges, et le recyclage en "boucle ouverte" ou décyclage, produisant des plastiques de moindre qualité. Malheureusement, seule une proportion limitée suit la première voie – principalement les bouteilles PET – tandis que la plupart des autres matériaux sont "décyclés".

Les projections révèlent l'insuffisance structurelle du recyclage. Même dans un scénario optimiste où 55 % des déchets plastiques seraient recyclés d'ici 2030 (objectif du Pacte vert européen), l'augmentation de la production de plastique vierge ne serait retardée que de vingt ans. Même avec un taux de recyclage de 90 %, on ne gagnerait que soixante-dix ans, sans empêcher la progression continue de cette production.

L'efficacité prouvée des interdictions

Des études récentes démontrent l'impact positif des mesures d'interdiction. Une recherche menée par des chercheurs de l'université Columbia et Kimberly Oremus de l'université du Delaware a analysé les campagnes de ramassage de l'ONG Ocean Conservancy entre janvier 2016 et décembre 2023 aux États-Unis (voir Popular Science). Les résultats montrent qu'interdire les sacs plastiques à usage unique ou les faire payer dans les supermarchés réduit significativement leur nombre : entre 25 % et 47 % selon les cas étudiés.

Les innovations prometteuses

- Les bioplastiques de nouvelle génération

Pour relever simultanément les défis climatique, sanitaire et environnemental, la recherche mondiale s'intensifie autour de matériaux durables, recyclables et non issus des énergies fossiles.

L'acide polylactique (PLA) représente une alternative biosourcée prometteuse, notamment pour l'emballage. Cependant, sa fragilité thermique limite encore son usage. Des chercheurs français de l'Institut de recherche de chimie Paris (CNRS/Chimie ParisTech – PSL) ont récemment développé un procédé révolutionnaire utilisant un catalyseur à base de fer. Cette approche "tandem" permet d'enchaîner deux réactions de polymérisation en une seule opération, produisant des copolymères PSE-PLA à partir de matières premières renouvelables comme le lactide et l'isosorbide. Ces nouveaux matériaux résistent à plus de 500°C avant dégradation (voir Wiley).

- Des plastiques auto-destructibles

Une équipe associant des chimistes du Laboratoire hydrazines et composés énergétiques polyazotés et du laboratoire Catalyse, polymérisation, procédés et matériaux, a présenté un procédé révolutionnaire basé sur le tétraméthyltétrazène (TMTZ). Cette technique simple permet de déclencher par simple chauffage la dépolymérisation contrôlée des chaînes moléculaires, ouvrant la voie à des polymères biodégradables sur commande.

- Le plastique qui se dégrade dans l'océan

Fin 2024, l'équipe de Takuzo Aida du Centre RIKEN au Japon a créé un plastique supramoléculaire biodégradable révolutionnaire. Ce matériau se comporte comme un plastique traditionnel à l'air libre, mais se décompose dans l'eau de mer sans produire de microplastiques. La clé réside dans l'association ingénieuse de deux monomères ioniques : l'hexamétaphosphate de sodium et un monomère à base de guanidinium, permettant une dégradation par les bactéries océaniques en moins d'une journée. Les produits de dégradation, riches en azote et phosphore, servent même de nutriments aux micro-organismes marins (voir Science).

- L'alternative cellulosique transparente

L'équipe de Noriyuki Isobe à l'Agence japonaise pour les sciences marines et terrestres (JAMSTEC) a développé le tPB (transparent Paper Board), un matériau entièrement constitué de cellulose vierge. Grâce à un traitement au bromure de lithium, ils ont éliminé le besoin de coagulants chimiques habituels. Un gobelet en tPB résiste à l'eau bouillante pendant plus de trois heures et un simple enduit végétal le rend totalement étanche, offrant une alternative crédible aux gobelets plastiques (voir Science Advances).

Les innovations industrielles

- Le recyclage enzymatique à l'échelle industrielle

L'industrie cosmétique, grande consommatrice de plastiques, commence sa mutation. L'Oréal, qui utilise plus de 10 000 tonnes de plastique par an, vise 100 % d'emballages recyclés ou biosourcés d'ici 2030. Le géant a signé un contrat avec Carbios, entreprise auvergnate pionnière du recyclage enzymatique. Contrairement aux procédés thermomécaniques énergivores, Carbios utilise des enzymes spécifiques pour décomposer le PET en monomères de départ, permettant un recyclage infini. La première usine industrielle mondiale de ce type ouvrira en 2027 à Longlaville, en Lorraine.

- Du déchet au médicament

L'université d'Édimbourg a récemment réalisé une prouesse remarquable : synthétiser du paracétamol à partir de déchets plastiques grâce à des bactéries E. Coli génétiquement modifiées. Ce processus hybride chimio-biologique transforme les composants de bouteilles PET usagées en molécules PABA, puis en paracétamol. Cette avancée ouvre la voie à une valorisation haute valeur ajoutée des déchets plastiques, potentiellement extensible à de nombreux types de plastiques (voir The University of Edinburg).

Les technologies de dépollution marine

- Les robots collecteurs autonomes

Londres déploie dans la Tamise le Waste Shark, un navire autonome électrique développé par Ran Marine Technology (Rotterdam). Ce robot détecte et "avale" les déchets flottants, fonctionnant huit heures sur une charge et collectant jusqu'à 500 kg de déchets par jour (équivalent à 21 000 bouteilles plastiques). Équipé de capteurs et caméras, il prélève aussi des échantillons d'eau et collecte des données environnementales. Il est déjà déployé à Dubaï, Rotterdam, Paris, Singapour, Afrique du Sud et États-Unis (voir Ran Marine).

La Méditerranée bénéficie du Jellyfishbot, créé par Nicolas Carlési (IADYS, 2016). Ce robot collecte de manière autonome déchets, microplastiques et hydrocarbures tout en évaluant la qualité de l'eau. Plus d'une centaine d'unités sont déployées mondialement, notamment dans les ports français de Paris, Cannes et Saint-Tropez (voir Made In Marseille).

- Les micro-robots en essaims

L'université de Brno (République tchèque) a conçu des essaims de microsystèmes sphériques de 2,8 micromètres, inspirés des bancs de poissons. Ces minuscules robots combinent des polymères chargés positivement (qui attirent plastiques et microbes) à des microparticules magnétiques contrôlables. Réutilisables et récupérables par aimant, ils illustrent « le formidable potentiel des essaims de microrobots coordonnés pour résoudre les problèmes complexes de pollution marine », selon Martin Pumera qui dirige ces recherches (voir ACS Publications).

Une stratégie à trois piliers

Face à ce défi planétaire, trois leviers complémentaires doivent être actionnés simultanément :

Premièrement, et c'est le plus crucial : établir un traité mondial contraignant interdisant à terme toute production de plastiques non entièrement biosourcés et biodégradables, particulièrement dans les environnements marins.

Deuxièmement, intensifier les recherches visant à dégrader et recycler les plastiques actuels par des procédés peu énergivores et écologiques.

Troisièmement, déployer massivement, dans le cadre de coopérations internationales, des flottilles de robots de différentes tailles capables, grâce à l'intelligence artificielle, de nettoyer océans et cours d'eau en extrayant les micro-déchets plastiques qui menacent écosystèmes et santé humaine.

Si nous voulons léguer un monde vivable à nos enfants, le moment est venu d'intégrer ce défi du plastique à la lutte globale contre le changement climatique et pour la protection environnementale. Le recyclage ne suffira pas – seule une révolution vers des matériaux entièrement biodégradables nous permettra de sortir de cette impasse planétaire.

René Trégouët

Sénateur Honoraire

Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat

Rédacteur en Chef de RT Flash

e-mail : tregouet@gmail.com


Avenir
Nanotechnologies et Robotique
Un robot chirurgical à rétroaction intégrée opère avec une précision de l'ordre du micron
Mercredi, 17/09/2025 - 16:23

Le contrôle des microrobots avec une extrême précision est essentiel dans les procédures chirurgicales délicates, mais les systèmes de rétroaction traditionnels sont encombrants et dépendants de l'extérieur. Maintenant, les chercheurs ont développé un minuscule robot chirurgical qui voit et corrige ses mouvements de l'intérieur. En intégrant une caméra miniature et en utilisant le suivi visuel interne, le système permet une auto-correction en temps réel pendant le mouvement, éliminant le besoin de capteurs externes. Avec un contrôle en boucle fermée intégré, ce robot inspiré de l'origami a atteint la précision au niveau du micromètre et la stabilité – même sous des forces externes. L'innovation marque la première démonstration de la rétroaction visuelle interne dans les systèmes micro-robotiques et ouvre la voie à des outils chirurgicaux compacts et autonomes capables de fonctionner profondément à l'intérieur du corps humain.

En microchirurgie, chaque micron compte. La réalisation d'un mouvement précis dans les instruments robotiques est compliquée par les forces environnementales, les tremblements d'utilisateurs et les limites des actionneurs conventionnels. Bien que les faisceaux piézoélectriques offrent une excellente force et réactivité, ils ont du mal avec la dérive et l'hystérésis, sauf si c'est complété par des commentaires en temps réel. La plupart des systèmes reposent sur des caméras externes ou des capteurs de déformation pour la correction, mais ceux-ci introduisent des défis en vrac et du câblage, en particulier problématique pour les applications mini-invasives. Pendant ce temps, les mécanismes conformes promettent un mouvement compact et sans contrecoup, mais nécessitent toujours une détection précise pour être viable en milieu clinique. En raison de ces défis, il existe un besoin pressant de développer un système de rétroaction interne léger, haute résolution pour permettre un contrôle microrobotique stable et autonome.

Dans un avancement pionnier, des chercheurs de l'Imperial College London et de l'Université de Glasgow ont créé le premier microrobot qui contrôle son mouvement en utilisant des commentaires visuels pleinement intégrés. Publiée le 29 mai 2025, dans Microsystems et nanoengineering, l'étude présente un robot delta motivé par le piézoélectrique amélioré avec une caméra endoscope intégrée et des marqueurs APLILTAG pour le suivi visuel interne. Cette approche élimine le matériel de détection externe et permet une correction de mouvement en boucle fermée dans un système autonome. La conception compacte et le contrôle précis ouvrent de nouvelles possibilités pour les outils microchirurgicaux de nouvelle génération.

Le microrobot, inspiré des mécanismes delta et des structures d'origami, est actionné à l'aide de faisceaux piézoélectriques intégrés dans un cadre conforme imprimé en 3D. En remplaçant les articulations traditionnelles par des éléments basés sur la flexion, l'équipe a obtenu un mouvement précis et sans contrecoup à travers trois degrés de liberté. Pour les commentaires, ils ont intégré une caméra de borescope miniature sous la plate-forme du robot pour suivre les fiduciales Apriltag en temps réel. En utilisant cette imagerie intégrée, un système de contrôle basé sur PID a ajusté en continu le mouvement du robot pour suivre les chemins programmés et compenser des perturbations comme la gravité.

Le robot a pu tracer des trajectoires 3D complexes avec une répétabilité élevée. Il a atteint une précision de mouvement carrétaire sur la racine de 7,5 μm, une précision de 8,1 μm et une résolution de 10 μm. Dans les comparaisons côte à côte, le système en boucle fermée a systématiquement surpassé le contrôle en boucle ouverte, en particulier lorsque des forces externes ont été appliquées. Le système a également démontré la résilience sous charge et la stabilité de la trajectoire maintenue même en présence de perturbations intentionnelles. Par rapport aux micromanipulateurs existants, cette solution combine de manière unique la détection à bord, la simplicité de fabrication et l'adaptabilité chirurgicale. C'est le premier système de ce type à intégrer une rétroaction visuelle interne compacte pour la correction de mouvement autonome, offrant un niveau d'autonomie et de contrôle sans précédent pour les outils fonctionnant à la micro-échelle.

« Cette évolution représente un changement de paradigme dans les micro-robotiques. Notre approche permet à un microrobot chirurgical de suivre et d'ajuster son propre mouvement sans s'appuyer sur des infrastructures externes. En intégrant la vision directement dans le robot, nous obtenons une fiabilité, une portabilité et des traits critiques de précision plus élevés pour les applications médicales du monde réel. Nous pensons que cette technologie établit une nouvelle norme pour les futurs outils chirurgicaux qui doivent fonctionner indépendamment au sein du corps humain » rapporte le Docteur Xu Chen, auteur principal de l'étude.

La conception compacte et autorégulatrice du robot le rend idéal pour les applications en chirurgie mini-invasive, telles que la navigation de cathéters ou les réseaux de tissus laser. Son système de caméras interne supprime la dépendance à l'équipement externe, permettant une utilisation dans des environnements confinés, stériles ou électromagnétiquement bruyants. Des caméras à fréquence d'images plus élevées et des améliorations futures et un suivi de profondeur avancé peuvent augmenter sa réactivité et sa résolution de l'axe Z. Avec l'évolutivité, cette plate-forme a le potentiel de supporter des outils pour l'endomicroscopie, la neurochirurgie et au-delà. La capacité de se moquer d'auto-correction en interne pourrait bientôt rendre la chirurgie robotique de haute précision plus portable, fiable et accessible.

Ma Clinique : https://ma-clinique.fr/le-robot-chirurgical-compact-utilise-une-retroaction-inte...

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Matière
Matière et Energie
La danse des atomes a pu être observée au niveau quantique
Mercredi, 17/09/2025 - 16:29

Peut-on voir des atomes se déplacer collectivement au sein d’une molécule ? La question, faisant intervenir nombre de concepts scientifiques complexes, pourrait pourtant avoir une réponse simple : oui, si nous pouvons zoomer suffisamment. Et pourtant, lorsqu’on arrive dans cet infiniment petit où la physique quantique prend le relais, tout est autrement plus difficile. Il a fallu des années de recherche et l’utilisation d’un laser à rayon X extrêmement puissant pour observer pour la première fois la danse de plusieurs atomes.

Ce phénomène étudié par des physiciens majoritairement issus d’universités allemandes est au cœur d’une étude publiée dans la revue Science. La tâche était ardue, car la physique quantique est dominée par le principe d’incertitude d’Heisenberg. Selon cette loi établie en 1927, il est impossible de mesurer à la fois la position et la vitesse d’une particule. En tout cas pas avec une précision extrême, et ce en raison de la nature des particules au niveau quantique, et pas à cause d’une quelconque limitation technologique. Concrètement, il est possible de dire où se déplace un atome au sein d’une molécule, ou de déterminer à quelle vitesse il se déplace. Mais il est impossible d’obtenir ces deux informations en même temps.

Les chercheurs se sont alors servis d’une installation unique à Hambourg : le Laser européen à électrons libres et à rayons X (European XFEL). Installé dans un tunnel souterrain de 3,4 kilomètres, il permet d’obtenir des mesures à l’échelle de l’atome. Ainsi, le laser fut fixé en direction d’une seule molécule de taille moyenne contenant 11 atomes, et a pris des photos pour capturer le mouvement de chaque atome qui la compose. C’est la première fois qu’une telle mesure a pu être faite sur une molécule de cette taille, jugée plus complexe pour une telle analyse. Longtemps, être témoin de ce mouvement était considéré comme impossible, surtout pour une molécule aussi grosse, et il a fallu plusieurs années d’observation pour y parvenir. Plus précisément, les scientifiques se sont servis d’une technique appelée « l’explosion de Coulomb ». Il s’agit d’un choc provoqué par le laser pour écarter les électrons autour des atomes. Désormais chargés, ils se repoussent les uns les autres avant de se reformer en la molécule d’origine, le tout en une fraction de trillionième de seconde (sans rentrer dans le détail mathématique, sachez que c’est extrêmement court).

Précision importante : la molécule était dans son état fondamental, c’est-à-dire avec un niveau d’énergie proche du point zéro, la plus faible énergie possible en physique quantique. Mais à laquelle les atomes vibrent tout de même légèrement. Ce sont ces vibrations qui ont pu être mesurées ici. Les chercheurs ont alors remarqué que les atomes vibraient tous de manière synchronisée, et sans s’arrêter, et ce malgré l’énergie du point zéro atteinte. Ce qui signifie que même dans un état où la molécucule serait complètement gelée, à une température proche du zéro absolu, les atomes continueraient de vibrer.

Science https://www.science.org/doi/10.1126/science.adu2637

Une puce photonique 20 fois plus rapide
Mercredi, 17/09/2025 - 16:27

Une équipe de l’Université Laval a développé une puce optique qui transmet de l’information près de vingt fois plus rapidement que les meilleures puces du genre tout en étant près de 1000 fois plus petite que celles utilisées en ce moment. Cette innovation pourrait aider à régler le problème de consommation d’énergie des centres de données d’intelligence artificielle. « Les centres de données d’intelligence artificielle (IA) consomment désormais 2 à 3 % de l’électricité globale » et font la taille de campus universitaires, explique Wei Shi, professeur en génie électrique et informatique à l’Université Laval et superviseur du laboratoire qui a créé la puce. Devant l’explosion en complexité des modèles d’IA, l’empreinte des centres de données qui les alimentent devrait continuer à grimper en flèche.

Or, les performances de la puce développée par l’équipe du Centre d’optique, photonique et laser (COPL) de l’Université Laval pourraient changer la donne. Cette dernière peut transmettre jusqu’à 1000 Gb d’information par seconde — en comparaison, les meilleures puces du genre atteignent plutôt 56 Gb/s. « Avec cette vitesse, vous pouvez transférer l’équivalent de 100 millions de livres en moins de sept minutes ». Et un tel transfert ne consommerait que quatre joules, soit à peine l’énergie nécessaire pour chauffer un millilitre d’eau d’un degré Celsius.

Pour les centres de données utilisés pour l’intelligence artificielle, cela pourrait éventuellement faire une grosse différence sur leur consommation d’électricité parce qu’ils comptent souvent des dizaines de milliers de processeurs qui fonctionnent en parallèle. « Quand on a une demande extrême de puissance de calcul, on ne peut pas avoir un processeur qui fait tout, parce qu’il partirait en feu », explique Odile Liboiron-Ladouceur, professeure en génie électrique et informatique à l’Université McGill. « L’approche utilisée depuis les années 90, c’est de distribuer le travail sur plein d’ordinateurs qui communiquent entre eux ».

Pour assurer une communication rapide, on fait appel à des puces qui communiquent grâce à des signaux lumineux, ou des photons. Ceux-ci se déplacent plus rapidement et peuvent transmettre de plus grandes quantités de données que ne peuvent le faire les électrons, utilisés dans les composants d’électronique classique. Pour faire ces transferts, il faut d’abord transformer le signal électrique venant des processeurs en signal optique, à l’aide de modulateurs. Sauf que les modulateurs actuels sont gros et n’arrivent pas à transférer l’information suffisamment vite : ils agissent comme un goulot d’étranglement. Pour encoder l’information, les modulateurs classiques jouent sur l’intensité de la lumière, un peu à la façon d’une lampe de poche que l’on allume et que l’on éteint pour faire du code morse.

Le modulateur développé à Laval, lui, modifie une deuxième dimension : la phase de la lumière, soit l’endroit dans l’oscillation de la lumière. Car la lumière est une onde qui voyage dans l’espace, un peu à la manière d’une vague ayant des creux et des pics. Le modulateur peut décaler deux ondes l’une par rapport à l’autre (donc changer leur "phase"), pour que leurs creux et leurs pics ne soient plus synchronisés. « Quand on manipule l’amplitude et la phase en même temps, on peut augmenter grandement le nombre de bits par seconde qu’on peut envoyer — bien plus que le doubler », explique Leslie Rusch, membre de l’équipe de recherche et professeure en génie électrique et informatique à l’Université Laval.

Cette nouvelle génération de puce photonique beaucoup plus puissante et bien plus économe en énergie que les puces classiques devrait accélérer le développement de l'IA générative.

Université LAVAL: https://nouvelles.ulaval.ca/2025/07/11/une-percee-technologique-pour-une-ia-ultr...

Un câble géant sous-marin pour révolutionner l’énergie européenne
Mardi, 16/09/2025 - 19:04

Le projet NeuConnect n’est pas une simple liaison électrique : c’est la première connexion énergétique directe entre le Royaume-Uni et l’Allemagne. Cette "autoroute énergétique invisible" permettra aux deux pays d’échanger instantanément leur électricité selon leurs besoins, créant une synergie inédite entre deux des plus grandes puissances européennes. L’idée est géniale dans sa simplicité : quand l’Allemagne produit trop d’électricité solaire ou éolienne, elle peut la vendre au Royaume-Uni. Inversement, quand les éoliennes britanniques tournent à plein régime pendant que l’Allemagne manque de vent, l’électricité traverse la mer dans l’autre sens. Fini le gaspillage, place à l’optimisation continentale.

Actuellement, le navire câblier Leonardo da Vinci – considéré comme le plus imposant au monde – déroule méticuleusement 140 kilomètres de câbles dans les eaux britanniques, à 22 kilomètres des côtes du Kent. Ce géant des mers peut installer des câbles jusqu’à 3 000 mètres de profondeur, une prouesse technique indispensable pour traverser les fonds marins capricieux de la mer du Nord. La pose de ces câbles sous-marins relève de l’art autant que de la science. Chaque kilomètre doit être parfaitement positionné et protégé contre les courants, la corrosion et les activités humaines. Les équipes utilisent des outils d’enfouissement ultramodernes pour garantir que cette infrastructure vitale résiste aux décennies à venir.

Les chiffres du projet NeuConnect impressionnent : 725 kilomètres de câbles électriques à courant continu haute tension, une capacité de 1,4 gigawatt capable d’alimenter 1,5 million de foyers. Pour mettre cette puissance en perspective, c’est suffisant pour éclairer des villes entières ou faire fonctionner des industries gourmandes en électricité. Cette capacité pharaonique s’appuie sur deux stations de conversion ultramodernes : une sur l’île de Grain dans le Kent, l’autre à Wilhelmshaven en Allemagne du Nord. Ces installations transforment le courant alternatif de chaque réseau national en courant continu pour le transport sous-marin, puis reconvertissent l’électricité à l’arrivée.

Le projet avance méthodiquement vers son objectif : une mise en service complète d’ici 2028. Après cette deuxième phase de câblage en cours, d’autres étapes suivront en 2026 et 2027. Côté allemand, les fondations de la station de conversion sont déjà achevées, tandis que les équipes britanniques terminent les travaux de béton avant d’ériger la "superstructure" cet été. Cette progression rigoureuse reflète l’ampleur du défi : connecter électriquement deux nations séparées par des centaines de kilomètres d’eau agitée nécessite une coordination parfaite entre ingénieurs, marins et techniciens de plusieurs pays. Au-delà de la prouesse technique, NeuConnect porte une promesse environnementale considérable : réduire les émissions de carbone de 13 millions de tonnes sur 25 ans. Cette réduction massive résulte directement de la capacité du projet à optimiser l’utilisation des énergies renouvelables des deux côtés de la mer du Nord.

Science Post : https://sciencepost.fr/ce-cable-geant-sous-la-mer-va-revolutionner-lenergie-euro...

Une découverte du CEA bouleverse notre compréhension de la fission nucléaire
Lundi, 15/09/2025 - 17:52

Une équipe de chercheurs internationaux, menée par le CEA, a fait une découverte majeure dans le domaine de la fission nucléaire, ce phénomène au cours duquel le noyau d’un atome lourd se divise en deux noyaux plus légers, tout en libérant une grande quantité d’énergie. Cette découverte, publiée dans la revue Nature le 30 avril 2025, remet en cause les modèles établis. Contrairement à ce qu’on pensait, les noyaux ne se divisent pas en deux noyaux égaux mais de façon très inégale, c’est ce qu’on appelle la fission asymétrique. Cette conclusion pourrait avoir de nombreuses applications, notamment dans le domaine des énergies, de la physique nucléaire mais également dans notre compréhension de l’origine des éléments de notre Univers.

Les scientifiques avaient déjà connaissance d’une « île » de fission asymétrique connue autour des éléments appelés actinides (des éléments lourds). Grâce à cette étude, les scientifiques révèlent une nouvelle île de fission asymétrique, autour de l’élément chimique mercure, démontrant que même les éléments plus légers peuvent donner lieu à de l’asymétrie, un phénomène surtout observé jusque-là pour les éléments très lourds tels que l’uranium.

En astrophysique, cette étude contribuera à affiner la modélisation de la formation des éléments chimiques dans l’Univers, notamment lors d’événements extrêmes comme les explosions de supernovas. Cette découverte permettra de mieux comprendre comment les atomes lourds se forment et se transforment dans ces catastrophes cosmiques. Dans le domaine de l’énergie, cette découverte aura des implications sur les modèles de prédiction de distributions des fragments de fission dans les réacteurs nucléaires, un enjeu de sécurité et de fiabilité majeur.

CEA : https://www.cea.fr/Pages/actualites/sciences-de-la-matiere/fission-asymetrique.a...

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Espace
Espace et Cosmologie
La NASA annonce la possible découverte de traces de vie passées sur Mars
Mardi, 16/09/2025 - 19:02

C'est une découverte qui pourrait bien révolutionner toute la biologie, si elle était confirmée : la NASA vient de publier dans la revue Nature une étude qui montre que les instruments du rover Perseverance ont identifié, dans le cratère Jezero, un ancien lac asséché, deux minéraux, la vivianite et la greigite, qui pourraient bien être la preuve d’une ancienne vie microbienne sur Mars. Cette vie primitive aurait pu se développer il y a trois milliards d'années et perdurer jusqu'à ce que Mars ne perde son atmosphère...

Deux hypothèses sont envisagées pour expliquer cette réaction. La première, la moins excitante, est qu'il s'agirait d'un phénomène purement géologique. « Une roche va pouvoir réduire des minéraux et créer ce genre de structure au contact d'une source de chaleur ou de matière organique », illustre-t-elle. L'option qui encourage les scientifiques à y voir une forme de vie ancienne est celle du phénomène biologique. « Sur Terre, des structures similaires ont été trouvées avec ces minéraux. Nous savons que ces tâches se sont formées par des réactions chimiques qui font intervenir la vie dans des environnements où il y a de l'eau et du fer », précise l'étude.

Mais pour en être absolument certain, il faudra encore attendre quelques années, le temps qu'une nouvelle mission, à l'étude, n'aille récupère de nouveaux échantillons du sol martien et les ramène sur Terre. Pour Sean Duffy, administrateur de la Nasa. « Il s'agit du signe de vie le plus évident jamais trouvé sur Mars »...

Si cette incroyable découverte était confirmée, cela voudrait dire qu'une vie primitive peut apparaître relativement facilement, dès lorsqu'un certain nombre de conditions sont réunies sur une planète : eau liquide, chaleur, pression... Or, selon les dernières estimations, notre galaxie compte au moins 100 milliards de planètes, dont 500 millions se situent dans les zones habitables, ni trop prêt, ni trop loin de leur étoile...

NASA : https://www.nasa.gov/news-release/nasa-says-mars-rover-discovered-potential-bios...

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Terre
Sciences de la Terre, Environnement et Climat
Transformer le CO2 des océans en carburant propre
Lundi, 15/09/2025 - 18:33

Une équipe de chercheurs de Yale propose une approche radicalement innovante pour transformer le plus vaste puits de carbone naturel de la planète en une usine à carburant propre. Leur projet est à la croisée de la chimie, de l'ingénierie environnementale et de l'énergie solaire. L'océan, principal puits de carbone de la planète, absorbe chaque année environ 400 millions de tonnes de dioxyde de carbone (CO₂). Des chercheurs de l'université de Yale, dirigés par le professeur Shu Hu, ont développé un système innovant pour extraire ce CO₂ dissous et le transformer en carburants propres et en matières premières utiles à l'industrie. Cette percée pourrait faire des océans une source durable de produits carbonés tout en contribuant à l'équilibre climatique.

Le système mis au point par l'équipe de Yale repose sur une technologie dite de "capture et conversion du carbone solaire et océanique". Selon le professeur Shu Hu, du département de génie chimique et environnemental et membre du Yale Energy Sciences Institute, il s'agit plus simplement de « fabriquer des carburants à partir de la lumière du soleil ». En utilisant uniquement la lumière solaire, le dispositif transforme le carbone dissous dans l'eau de mer (principalement sous forme de bicarbonate) en syngas, un mélange de monoxyde de carbone (CO) et d'hydrogène (H₂), composé clé pour la production de carburants et de produits chimiques industriels.

Les tentatives précédentes de conversion du carbone océanique en carburant à l'aide de l'énergie solaire se heurtaient à deux obstacles majeurs : la faible concentration en ions carbonates dans l'eau de mer et l'incapacité à produire à grande échelle. L'équipe de Shu Hu a surmonté ces limites en concevant un nouveau dispositif photoélectrochimique, un réacteur spécialement conçu pour optimiser l'utilisation de la lumière dans la transformation chimique, inspiré de la photosynthèse marine. Il atteint un rendement de conversion solaire-carburant comparable à celle des algues marines pour la conversion du carbone.

Cette performance inédite est due à une maîtrise fine de l'ingénierie des flux à l'intérieur de ce réacteur photoélectrochimique. Dans de l'eau de mer statique, le CO ne représentait que 3 % du produit final ; sous conditions de flux contrôlées, cette proportion a grimpé à 21 %. « Cela fonctionne comme une course de relais parfaitement synchronisée », explique Xiang Shi, coauteur de l'étude. « L'anode transmet des protons et du CO₂ à la cathode, qui fonce vers la ligne d'arrivée : la conversion [l'anode est l'électrode où a lieu l'oxydation, la cathode celle où a lieu la réduction, c'est-à-dire ici la transformation du CO₂ en syngas, NDLR]. […] Nous y sommes parvenus en concevant le réacteur de manière que le flux traverse d'abord les anodes, où l'eau est oxydée et les protons, libérés. Ces protons sont transportés par le flux, déclenchant une cascade de réactions qui convertissent le bicarbonate en CO₂ dissous, lequel est ensuite transporté vers les cathodes en aval et réduit ».

Cette approche innovante leur a non seulement permis d'éliminer le dioxyde de carbone de l'eau de mer, mais aussi à utiliser la lumière du soleil pour produire du carburant directement à partir de l'océan. Cette technologie n'est pas qu'une réussite de laboratoire. Son architecture modulaire permettrait de construire des réacteurs flottants de grande taille, exploitant les courants marins et les marées pour faire circuler naturellement l'eau de mer à travers le système. Cette modularité signifie que les réacteurs peuvent être assemblés comme des unités répétables, ce qui facilite leur extension à l'échelle industrielle, notamment sous forme de plates-formes flottantes sur la mer. « Nous espérons construire de grands réacteurs flottants sur la mer afin d'utiliser directement le soleil et l'eau de mer pour produire des carburants solaires », déclare Shu Hu.

Nature Communications : https://www.nature.com/articles/s41467-025-56106-3

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Vivant
Santé, Médecine et Sciences du Vivant
Une feuille artificielle transforme eau, CO2 et soleil en carburant
Mercredi, 17/09/2025 - 16:25

Une équipe anglo-américaine (Cambridge et Berkeley) a franchi une nouvelle étape dans le domaine des énergies renouvelables en développant une feuille artificielle flottante. Cette innovation utilise la lumière solaire, le dioxyde de carbone et l’eau pour produire du carburant de manière efficace. Grâce à cette avancée, il est possible de transformer des ressources naturelles abondantes en une énergie précieuse, tout en réduisant l’empreinte carbone des produits fabriqués à partir de gaz synthétique.

La feuille naturelle a longtemps été une source d’inspiration pour les scientifiques en raison de sa capacité à convertir l’énergie solaire en ressources utilisables. En 2019, une équipe de l’université de Cambridge a développé une version artificielle de cette feuille, incorporant des absorbeurs de lumière en pérovskite et un catalyseur au cobalt. Ce dispositif permettait déjà de produire de l’hydrogène et du monoxyde de carbone à partir de l’eau et du dioxyde de carbone.

Ces éléments peuvent ensuite être transformés en gaz synthétique, utilisé pour la fabrication de plastiques, d’engrais et de carburants. Cependant, la première version de cette feuille artificielle était encombrante et lourde, limitant son utilisation pratique. Les chercheurs ont donc travaillé sur une nouvelle version plus légère et qui peut flotter sur l’eau, tout en conservant son efficacité. Pour alléger la feuille artificielle, les chercheurs ont utilisé des couches de pérovskite montées sur de fines lamelles de polyester recouvertes d’oxyde d’indium et d’étain. Un catalyseur en platine a été incorporé pour améliorer la réaction chimique. Ce dispositif est également protégé par des matériaux ultrafins à base de carbone qui repoussent l’eau, garantissant sa durabilité même en milieu humide.

Cette nouvelle feuille artificielle peut séparer efficacement l’eau en hydrogène et en oxygène, tout en produisant les composants du gaz de synthèse. Les tests menés ont démontré que son rendement par gramme est comparable à celui des feuilles naturelles, avec des performances remarquables même dans des environnements aquatiques variés. La feuille artificielle flottante présente un potentiel énorme pour la production de carburants plus propres. Elle peut être utilisée dans diverses conditions, y compris dans des eaux polluées ou en pleine mer. Les essais réalisés avec des dispositifs de tailles variées, allant de 1,7 cm² à 100 cm², ont montré des performances stables, ce qui ouvre la voie à une production à grande échelle.

University of Cambridge : https://www.cam.ac.uk/research/news/tiny-copper-flowers-bloom-on-artificial-leav...

Cancer du sein : une étude remet en cause l’utilité de la chimiothérapie après 70 ans
Mardi, 16/09/2025 - 19:10

Une étude d’Unicancer et de l’Institut Curie interroge sur le recours à la chimiothérapie pour les femmes atteintes d’un cancer du sein hormonodépendant âgées de 70 ans et plus. Avec un faible rapport bénéfice/risque sur la survie, les conséquences sur la qualité de vie, elles, sont très lourdes.

L’efficacité n’est pas démontrée, mais la toxicité oui. Cette étude est la première étude randomisée de phase 3 à évaluer l’intérêt de l’ajout d’une chimiothérapie à une hormonothérapie chez les femmes de 70 ans et plus, atteintes d’un cancer du sein hormonodépendant. De façon standard, les patientes, jeunes ou plus âgées, sont opérées puis elles reçoivent un traitement d’hormonothérapie et, le plus souvent, une chimiothérapie adjuvante. Mais la chimiothérapie peut entraîner des effets secondaires particulièrement lourds chez les personnes vulnérables. C’est pourquoi elle est controversée. Deux groupes de patientes ont été comparés. L’un a reçu une chimiothérapie suivie d’une hormonothérapie, l’autre une hormonothérapie seule. Après un suivi médian de 7,8 ans, le taux de survie globale à 4 ans était de 90,5 % dans le premier groupe contre 89,3 % dans le second. A 8 ans, respectivement 72,7 % et 68,3 %. « La différence de 4,5 points à huit ans n’est pas statistiquement significative », souligne l’Institut Curie.

Côté toxicité, les effets négatifs de la chimiothérapie sont significatifs. « Des effets indésirables de grade 3 ou plus sont survenus chez 34 % des patientes traitées par chimiothérapie, contre seulement 9 % dans le groupe hormonothérapie seule », détaille l’Institut Curie. « Les patientes ayant reçu une chimiothérapie ont rapporté une détérioration plus marquée de leur qualité de vie, notamment en lien avec la fatigue, les douleurs, les troubles digestifs et une baisse de l’autonomie ». « Pour la première fois, une étude de phase III montre que l’ajout de chimiothérapie n’apporte pas de bénéfice statistiquement significatif de survie globale, même chez des patientes à haut risque génomique (dont la tumeur est à haut risque de récidive, de progression ou de mauvaise réponse au traitement, ndlr) », déclare le Professeur Etienne Brain, oncologue médical à l’Institut Curie. « Ces résultats confirment que les décisions thérapeutiques doivent tenir compte non seulement de la biologie tumorale, mais aussi de l’âge, de la fragilité et des attentes des patientes. Ils incitent à réviser la manière dont les standards établis chez les sujets plus jeunes sont ensuite appliqués chez les sujets plus âgés sans niveau de preuve élevé ou avec peu de garde-fous. (L’étude) ASTER 70s ouvre la voie à une oncologie plus ciblée, plus juste et plus tournée vers la patiente ».

Cette étude confirme la nécessité d’une approche thérapeutique individualisée, adaptée aux caractéristiques de la tumeur, mais aussi à l’âge, à la fragilité et au choix des patientes. L’Institut Curie insiste sur la nécessité d’améliorer les standards de prise en charge en tenant compte du rapport bénéfice/risque pour les personnes âgées notamment. S’appuyant sur les résultats de cette étude, le centre anti-cancer appelle à une “désescalade thérapeutique raisonnée” chez les patientes âgées et à réserver la chimiothérapie à des cas très précis. « Ce que tentent d’identifier deux programmes complémentaires essentiels de recherche, conduits sur l’importante collection d’échantillons tumoraux et sanguins de l’étude ».

The Lancet : https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(25)00832-3/abstract

La lumière contre la maladie d’Alzheimer
Mardi, 16/09/2025 - 19:09

La maladie d’Alzheimer est marquée par des troubles de la mémoire et l’accumulation de plaques amyloïdes, des amas anormaux de protéines qui se forment dans le cerveau. Pourtant, ces dépôts ne suffisent pas à expliquer l’apparition des symptômes. Des chercheurs du Laboratoire de neurosciences cognitives dirigés par Romain Goutagny (CNRS), ont analysé l’activité cérébrale de souris atteintes de la maladie à l’aide d’électroencéphalogrammes. Cela leur a permis d’observer une "réduction de la fluidité cérébrale". Ce terme désigne la capacité du cerveau à changer rapidement d’état d’activité. « Ces altérations précèdent l’apparition des plaques et s’accompagnent de troubles subtils de la mémoire associative », indiquent-ils. À l’aide d’un spécialiste des systèmes climatiques à Paris-Saclay, ils ont utilisé des outils mathématiques développés en météorologie pour étudier les phénomènes extrêmes pour mettre au point un indicateur de fluidité cérébrale.

Ensuite, ils ont testé les effets d’une thérapie non médicamenteuse développée au Massachusetts Institute of Technology (MIT), aux États-Unis : une stimulation lumineuse à 40 Hz, grâce à un ruban de LED, diffusée une heure par jour pendant deux semaines. Lors de leur essai, ils ont constaté que cette technique permet de restaurer la fluidité cérébrale et d’améliorer de manière significative les performances des souris lors de tests de mémoire. « Mieux encore, ces effets perdurent après l’arrêt de la stimulation, suggérant une reprogrammation durable des réseaux neuronaux », observent-ils.

De précédents travaux réalisés par une équipe du MIT avaient montré l’intérêt de cette méthode, mais cette fois, les chercheurs français ont découvert que la stimulation lumineuse ne vise pas une anomalie isolée liée à Alzheimer mais agit sur la dynamique globale du cerveau, « à la manière d’une mise à jour de système », soulignent-ils. Cette nouvelle thérapie présente l’avantage d’être facile à mettre en place et de ne pas avoir d’effets secondaires connus. Avant de la généraliser, il faudra réaliser de nouveaux essais. Les chercheurs strasbourgeois envisagent de tester l’effet de ces stimulations chez des patients humains.

Polytechnique: https://polytechnique.hal.science/hal-05186371v1

Vers un vaccin ARN efficace et abordable contre le VIH
Mardi, 16/09/2025 - 19:07

L'utilisation de l'ARN messager (ARNm), la technologie à l'origine de plusieurs vaccins contre la Covid-19, a permis une forte accélération du rythme de développement des vaccins. Pour rappel, l'ARNm comporte des séquences codant pour des protéines virales. Une fois le vaccin à ARN injecté, l'ARNm migre dans les cellules humaines où il est utilisé pour produire ces protéines virales non pathogènes qui vont déclencher la production d'anticorps. Si le vrai virus pénètre ultérieurement dans l'organisme, le système immunitaire est alors capable de réagir rapidement pour le détruire.

Le recours à la technologie ARNm, utilisée pour produire des vaccins rapidement et à bas prix, permet de démultiplier le nombre de nouveaux candidats pour lutter contre les virus les plus complexes. Ça tombe bien, le VIH est un virus complexe, en raison notamment de sa grande variabilité. En revanche, jusqu'à présent, aucune étude n'est parvenue à identifier une protéine du VIH pouvant déclencher la production d'anticorps conférant une immunité suffisamment puissante pour réellement protéger de l'infection. Mais deux études publiées, le 30 juillet 2025, dans Science Translational Medicine pourraient bien changer la donne.

Les auteurs, des chercheurs du Scripps Research Institute à La Jolla en Californie (États-Unis), ont utilisé des ARNm codant pour une protéine "trimère" présente de manière constante à la surface de l'enveloppe du VIH et appelée "Env". Celle-ci est composée de plusieurs sous-unités, dont une qui est normalement enchâssée dans la membrane virale. De précédentes études ont montré que l'utilisation d'ARNm codant pour ce trimère Env générait efficacement plusieurs types d'anticorps spécifiques des différentes zones de la protéine (épitopes). Problème : la grande majorité de ces anticorps ciblait la partie enchâssée – donc protégée – de la protéine Env, et donc n'entraînait pas la destruction du HIV.

Pour contourner cet obstacle, les chercheurs ont utilisé un ARNm codant pour une protéine déjà liée à la membrane. Leur idée : "forcer" l'organisme à produire en majorité des anticorps sur la partie "accessible" des protéines virales membranaires. Chez des lapins, des singes, puis chez 108 personnes volontaires, ils ont testé deux vaccins : l'un qui délivre une forme soluble du trimère Env et l'autre qui délivre une forme d'Env liée à la membrane. L'objectif était de comparer et d'évaluer l'efficacité et la sécurité de ces deux types de vaccins.

Résultat : chez les animaux, le vaccin lié à la membrane a suscité des anticorps neutralisants plus puissants que le vaccin soluble. Il a également réduit les réponses ciblant la partie intramembranaire de la protéine Env. Chez les humains, le vaccin était dans l'ensemble bien toléré et aucun effet indésirable majeur n'a été observé, à l'exception d'une incidence supérieure à la moyenne d'urticaire (6,5 % des volontaires). Le vaccin à trimère ancré à la membrane a généré des anticorps neutralisants chez 80 % des vaccinés, tandis que le vaccin à trimère soluble n'a généré la même réponse anticorps que chez 4 % des receveurs.

Cet essai clinique de phase 1 est une avancée scientifique majeure, car il suggère que l'utilisation d'ARNm de trimère lié à la membrane est bien plus performante pour générer une réponse immunitaire efficace que la plupart des candidats vaccins précédents. Et ceci, en une seule injection !

Science Translational Medicine : https://www.science.org/doi/10.1126/scitranslmed.ady6831

Un « sixième sens » caché permettrait au cerveau et aux intestins de communiquer
Lundi, 15/09/2025 - 18:31

Selon une nouvelle étude des scientifiques de l’Université Duke, en Caroline du Nord, il se pourrait qu’un nouveau sens, insoupçonné, se loge dans nos intestins.

Le ventre est souvent qualifié de "deuxième cerveau". Pour cause, nous savons depuis maintenant plusieurs années qu’il contient quelque 500 millions de neurones. Mais il semblerait également qu’il soit intimement connecté avec son homologue. D’après l’étude, les milliards de bactéries présentes dans nos intestins ne se contentent pas de réguler notre digestion, mais influencent également nos comportements alimentaires.

Dans ce microbiome, les flagelles bactériens (la queue que les bactéries utilisent pour se déplacer) libèrent une protéine appelée “flagelline”. Les chercheurs affirment que les neurones qu'abritent nos intestins se servent de cette protéine pour transmettre au cerveau la sensation de faim et de satiété. Ce processus repose sur un récepteur spécifique, appelé TLR5 (pour “Toll-Like Receptor 5”), situé sur certaines cellules nerveuses intestinales, appelées neuropodes.

Lorsqu’il détecte la flagelline, ce récepteur déclenche une impulsion nerveuse qui emprunte le nerf vague – le plus long du système nerveux – pour atteindre le cerveau. Aussi, les chercheurs suggèrent que le corps peut réagir aux messages des intestins non seulement par une réponse immunitaire ou inflammatoire, mais aussi par une réponse neuronale, capable d’influencer nos comportements alimentaires en temps réel.

Pour vérifier leur hypothèse, les chercheurs ont fait jeûner des souris, puis leur ont injecté de la flagelline dans le côlon. Résultat : les souris dotées du récepteur TLR5 ont réduit leur consommation de nourriture, comme si elles se sentaient rassasiées. À l’inverse, celles qui ne possédaient pas ce récepteur ont continué à manger normalement et ont rapidement pris du poids, ce qui montre que ce signal microbien influence directement la sensation de satiété. Par conséquent, l’étude affirme que l’être humain pourrait avoir un sixième sens appelé le “sens neurobiotique”, qui nous permettrait d’adapter nos comportements alimentaires en fonction des signaux émis par les bactéries de nos intestins.

Prochaine étape pour les chercheurs : comprendre plus profondément les mécanismes par lesquels le microbiome influence nos sensations alimentaires. D’après Diego Bohórquez, auteur principal de l’étude, ces recherches pourraient constituer "une pièce clé du puzzle", pour étudier certaines pathologies comme l’obésité ou les troubles du comportement alimentaire.

Popular Mechanics : https://www.popularmechanics.com/science/health/a65503221/neurobiotic-sense/

Un nouveau test sanguin pourrait détecter un cancer trois ans avant son apparition...
Lundi, 15/09/2025 - 18:29

Le matériel génétique libéré par les tumeurs peut être détecté dans la circulation sanguine trois ans avant le diagnostic du cancer, selon une étude menée par des chercheurs du Ludwig Center de Johns Hopkins, du Johns Hopkins Kimmel Cancer Center, de la Johns Hopkins University School of Medicine et de la Johns Hopkins Bloomberg School of Public Health. Les chercheurs ont été surpris de pouvoir détecter des mutations cancéreuses dans le sang si tôt, explique Yuxuan Wang, auteur principal de l'étude et professeur adjoint d'oncologie à la faculté de médecine de l'université Johns Hopkins. « Trois ans plus tôt, on a le temps d'intervenir. Les tumeurs sont probablement beaucoup moins avancées et plus susceptibles d'être guéries ».

Ces scientifiques ont utilisé des techniques de séquençage très précises et sensibles pour analyser des échantillons sanguins de 26 participants à l'étude ARIC chez qui un cancer avait été diagnostiqué dans les six mois suivant le prélèvement, et de 26 participants similaires chez qui le cancer n'avait pas été diagnostiqué. Au moment du prélèvement sanguin, huit de ces 52 participants ont obtenu un résultat positif à un test de dépistage précoce de cancers multiples (DMTM). Tous ont été diagnostiqués dans les quatre mois suivant le prélèvement sanguin. Pour six de ces huit personnes, les chercheurs ont également pu analyser des échantillons sanguins supplémentaires prélevés entre 3,1 et 3,5 ans avant le diagnostic ; dans quatre de ces cas, des mutations d'origine tumorale ont également pu être identifiées dans les échantillons prélevés plus tôt. « Cette étude montre la promesse de ces nouveaux tests dans la détection très précoce des cancers.

Science Daily : https://www.sciencedaily.com/releases/2025/06/250613013845.htm

Une molécule de « super-alcool » observée pour la première fois dans l'espace
Lundi, 15/09/2025 - 18:27

Le méthanététrol ou C(OH)₄ est un “super alcool”, une molécule instable théorisée par des scientifiques, il y a plus d’un siècle. Mais, jusqu’à maintenant, cette molécule n’avait jamais été observée. Des scientifiques de l'Université d'Hawaï révèlent avoir réussi à en produire en recréant les conditions extrêmes des nuages interstellaires. Contrairement à un alcool classique comme le méthanol (CH₃OH), le méthanetétrol possède quatre groupes hydroxyles (-OH) attachés au même atome de carbone. Cela le rend bien plus réactif et instable, au point qu’il ne peut pas exister naturellement sur Terre. C’est pourquoi il a hérité du surnom de “super alcool”. Mais si cette molécule ne peut se former sur Terre, elle pourrait bien exister ailleurs. Les scientifiques essaient alors de prouver l’existence du méthanetétrol dans les profondeurs de l’espace, pour valider cette vieille hypothèse scientifique.

Les chercheurs se sont alors attelés à recréer de la glace spatiale en laboratoire, en gelant du dioxyde de carbone et de l’eau. En bombardant cette glace avec des jets de radiations – destinés à imiter les rayons cosmiques provenant des étoiles et des supernovas – les chercheurs ont déclenché une réaction chimique qui a fini par créer du méthanetétrol. « La détection du méthanetétrol dans les expériences de simulation spatiale démontre que le milieu interstellaire abrite une chimie inattendue et contre-intuitive qui mérite une attention scientifique », écrivent les auteurs de l’étude.

Cette découverte ouvre un immense champ des possibles quant aux molécules inconnues qui peuplent l’Univers. Si du méthanetétrol peut se former dans les nuages interstellaires, sait-on quelles autres molécules improbables on pourrait y trouver ? Avec cette expérience, les chercheurs mettent en évidence le caractère imprévisible des réactions chimiques qui peuvent se produire dans l’Univers. Les chercheurs suggèrent par conséquent que ces environnements complexes pourraient rassembler des conditions favorables à l'émergence de formes de vie inconnues.

Nature : https://www.nature.com/articles/s41467-025-61561-z

Un risque cardiaque accru pour les enfants qui regardent trop les écrans
Lundi, 15/09/2025 - 17:55

Une récente étude danoise montre que, chez les enfants, trop de temps passé devant un écran, qu'il s'agisse d'une tablette, d'un téléphone ou d'une télévision, entraîne une augmentation du risque de maladies cardiaques et métaboliques. 

« Les enfants et les jeunes adultes qui passent des heures excessives collés aux écrans et aux appareils électroniques peuvent présenter des risques accrus de maladies cardio-métaboliques, telles que l'hypertension artérielle, un taux de cholestérol élevé et une résistance à l'insuline », souligne cette étude. Ces enfants encourent ensuite plus de risques de développer des maladies cardiovasculaires ou du diabète.

En utilisant des données provenant de cohortes d'enfants de 10 ans et de 18 ans – au total plus de 1000 – sur leurs habitudes de consommation d'écran et de sommeil, les chercheurs ont examiné la relation entre le temps d'écran et les facteurs de risques dits cardiométaboliques. L'analyse a révélé que chaque heure supplémentaire de temps d'écran augmenterait le risque de maladie et que l'écart était plus important chez les personnes de 18 ans que celles de 10 ans. De plus, le risque s'aggrave lorsque diminue le temps de sommeil. « Cela signifie qu'un enfant ayant trois heures de temps d'écran par jour aurait un risque global de l'ordre d'un quart à une demie (écart-type) supérieur à celui de ses pairs », a estimé David Horner, auteur principal de l'étude et chercheur à l'Université de Copenhague. « Multipliez cela à l'échelle de toute une population d'enfants, et vous observez une évolution significative du risque cardiométabolique précoce qui pourrait persister à l'âge adulte », a-t-il prévenu. 

JAHA : https://www.ahajournals.org/doi/10.1161/JAHA.125.041486

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