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NUMERO 1026 |
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Edition du 22 Novembre 2019
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Edito
Maladie d’Alzheimer : enfin un tournant thérapeutique en vue !
Avant- Propos :
CAMPAGNE de DONS : NOUS AVONS ATTEINT LE SEUIL MINIMAL.
Grâce aux 194 personnes qui ont fait un don à l'ADIST, nous venons de franchir le seuil minimal qui nous permettra de mettre en ligne RT Flash chaque semaine pendant toute l'année 2020 (15.271 euros de dons).
Je suis ému par le nombre de messages chaleureux qui m'ont été adressés tout au long de cette campagne de dons.
Maintenant que le seuil minimal est franchi, nous allons vous faire parvenir, d'ici fin Décembre, le reçu officiel de don qui vous permettra, en le joignant, en début d'année prochaine, à votre déclaration annuelle de revenus (IRPP), d'obtenir une réduction d’impôt s'élevant à 66 % de votre don. J'avais demandé que l'envoi de ces reçus ne soit pas lancé tant que nous n'aurions pas atteint ce seuil. En effet, dans le cas d'échec pour atteindre le seuil minimal, j'aurais été dans l'obligation de rembourser toutes les personnes ayant fait un don, car comment aurais-je pu leur expliquer que, malgré leur geste, nous n'aurions pas été dans la capacité de publier RT Flash pendant toute l'année 2020.
Je me tourne aussi en cet instant vers les donateurs, habitant l'étranger, qui eux aussi ont fait un don à l'ADIST pour permettre à RT Flash d'être mis en ligne chaque semaine, pendant toute l'année 2020. Vous êtes 22, qui habitez soit les autres pays d'Europe y compris la Grande-Bretagne, soit les États-Unis, le Canada, le Japon, le Moyen-Orient, l'Afrique du Nord et même l'Australie, à avoir adressé un don à l'ADIST, et parfois d'un montant très important. Mes remerciements sont d'autant plus chaleureux que ces donateurs n'ont pas droit à la remise fiscale dont bénéficieront les donateurs résidant fiscalement en France.
Plusieurs lecteurs de RT Flash m'ont fait une suggestion et j'y adhère. Lorsque j'ai lancé la campagne de dons auprès d'Hello Asso en Septembre dernier, cet organisme m'avait demandé de fixer une date de clôture de cette campagne de dons. J'avais alors fixé la date de clôture au 31 Décembre 2019. Je vais laisser cette campagne de dons ouverte jusqu'à cette date et tout nouveau don que l'ADIST recevrait dorénavant serait affecté à l'année 2021. Ainsi, nous allongerions dès maintenant le délai de vie de RT Flash et au 31 Décembre nous ferions le bilan. Toute somme supplémentaire qui s'ajouterait aux 15.000 euros déjà reçus nous permettrait, en Septembre 2021, d'ouvrir une nouvelle campagne de dons avec un objectif minimal, moins élevé, à atteindre.
Encore mille MERCI à nos généreux donateurs.
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EDITORIAL :
La maladie d’Alzheimer est devenue l’un des grands défis scientifique, médical et social de ce siècle avec, selon l’OMS, plus de 35 millions de malades dans le monde, soit environ les deux-tiers de l’ensemble des démences. Toujours selon l’OMS, c’est plus de 100 millions de personnes qui pourraient être touchées par cette terrible maladie - actuellement toujours incurable - en 2050. En France, on estime qu’au moins 900 000 personnes (dont une personne de plus de 80 ans sur six) souffrent de cette pathologie neurodégénérative, dont les causes multiples et intriquées ne sont toujours pas connues avec certitude. Alzheimer est à la fois un défi médical, social et économique, car le coût total de cette maladie est considérable : il a été estimé par le Parlement, pour la France seulement, à plus de 14 milliards par an, si l’on additionne les coûts médicaux et ceux concernant l’accueil spécifique en établissement.
Cette maladie d’une redoutable complexité fait l’objet de recherches intensives dans le monde entier depuis plus de 40 ans mais beaucoup de pistes thérapeutiques prometteuses se sont finalement avérées décevantes, et il n’existe toujours que quatre médicaments disponibles contre cette pathologie : le Donépézil (Aricept), la Rivastigmine (Exelon), la Galantamine (Reminyl) et la Mémantine (Exiba) qui ne font que retarder son évolution inexorable.
Pourtant, depuis quelques mois, la recherche sur cette maladie est accélérée par un nouveau vent d’espoir, tant dans le domaine de sa connaissance fondamentale qu’en matière de traitement et de prévention. Fin octobre, une équipe allemande de l’Université d’Ulm, dirigée par Marius Kollmer, est parvenue à observer la structure fine des protéines d’Alzheimer pour la première fois (Voir Nature). L’une des caractéristiques de cette maladie réside dans la formation de fibrilles amyloïdes dans les tissus cérébraux. Mais la structure de ces fibrilles restait mal comprise. Ce n’est plus le cas grâce à cette étude qui dévoile enfin la structure fine des filaments d’amyloïdes-Beta issus de cerveaux de personnes décédées de la maladie d'Alzheimer. Ces chercheurs allemands et australiens ont en effet réussi à les extraire et les décrire au niveau atomique, grâce à la cryo-microscopie électronique, ce qui devrait permettre d’avancer bien plus rapidement dans la compréhension fondamentale de cette maladie.
Une autre étude publiée le 1er novembre dernier est également très intéressante : ce travail, qui a été réalisé par l’équipe de Laura Lewis, Professeure adjointe au département de génie biomédical de l’Université de Boston, confirme que les malades d’Alzheimer souffraient de troubles du sommeil, mais qu’inversement, les personnes ayant des troubles du sommeil étaient également les plus susceptibles d’attraper la maladie (Voir Science).
Dans le cadre de leur étude, ces chercheurs américains ont eu recours à des techniques d’imagerie par résonance magnétique (IRM), associées à d’autres technologies de pointe pour observer le fonctionnement du cerveau de 11 personnes endormies. Les chercheurs surveillaient un liquide particulier qui traverse le cerveau et la moelle épinière. Il s’agit du liquide céphalo-rachidien (LCR) qui semble éliminer les toxines associées à la maladie d’Alzheimer. Ces investigations ont permis de découvrir que, pendant le sommeil, de très grandes ondes lentes de LCR pénétrant dans le cerveau se produisaient toutes les 20 secondes.
Il semble que, pendant le sommeil profond, le cerveau génère des ondes cérébrales qui déclenchent un système de « nettoyage » du cerveau. Des signaux électriques, appelés ondes lentes, apparaissent juste avant que le LCR ne pénètre dans le cerveau. Ce liquide élimine les toxines associées à la maladie d’Alzheimer et semble protéger le cerveau non seulement de l’Alzheimer mais aussi d’autres maladies neurodégénératives.
Cette étude montre que ces signaux électriques précèdent toujours l’arrivée du liquide céphalo-rachidien dans le cerveau. Ces ondes semblent donc jouer un rôle important dans la gestion de la mémoire et la protection du cerveau contre les maladies. Selon William Jagust, Professeur de neuroscience à l’Université de Californie à Berkeley, il s’agit d’une découverte importante qui conforte l’hypothèse selon laquelle le fait de veiller à garder une bonne qualité de sommeil pourrait constituer un facteur intrinsèque de protection neurocérébrale et réduire le risque de développer un Alzheimer.
Autre avancée à souligner : celle publiée le 29 octobre dernier dans le très sérieux Journal américain de Médecine (Voir JAMA). Dans ces recherches, une équipe de neuroscientifiques de la Mayo Clinic en Floride, dirigée par Melissa Murray, a examiné une région clé du cerveau et a constaté que les profils de détérioration liés à la maladie d'Alzheimer différaient en fonction du sous-type et de l'âge du début de la maladie. Ces chercheurs ont examiné les tissus cérébraux provenant de plus de 1 000 patients décédés de la maladie d'Alzheimer. Ils se sont concentrés sur une région appelée le centre chinolergique, qui est la cible des seuls traitements connus pour gérer efficacement les symptômes de certains patients atteints de la maladie d'Alzheimer. Les chercheurs ont examiné une caractéristique principale de la maladie, à savoir les enchevêtrements neurofibrillaires, les accumulations anormales de protéines qui perturbent le système de transport d'un neurone. Ils ont alors pu mettre en lumière deux modèles intéressants.
Premièrement, ils ont observé des signes plus graves de la maladie chez les patients atteints du sous-type « sans impact sur l'hippocampe » de la maladie d'Alzheimer. Alors que le sous-type typique de la maladie d'Alzheimer affecte l'hippocampe (le centre de la mémoire du cerveau), le sous-type sans impact sur l'hippocampe touche principalement le cortex, une zone du cerveau responsable des pensées et des actions. Ainsi, les patients atteints de la maladie d'Alzheimer avec ce sous-type peuvent avoir des symptômes liés à des troubles du comportement, du langage ou des troubles visuels plutôt qu'à une perte de la mémoire.
Deuxièmement, le Docteur Murray et son équipe ont observé une détérioration plus importante liée à la maladie d'Alzheimer touchant des patients plus jeunes (présentant des symptômes avant l'âge de 65 ans) par rapport à ceux dont les symptômes sont apparus plus tard au cours de leur vie. Sur la base de ces observations, les chercheurs pensent que les thérapies disponibles seront plus efficaces pour les personnes atteintes de ce sous-type de la maladie d'Alzheimer et pour les patients atteints de la forme de la maladie qui apparaît à un plus jeune âge.
Cette étude souligne également l'importance d'un diagnostic aussi précis que possible. Le sous-type sans impact sur l'hippocampe est considéré comme représentant plus de 10 % des cas de maladie d'Alzheimer, mais il fait souvent l'objet d'un mauvais diagnostic en raison de son apparition à un âge plus jeune et de ses symptômes atypiques, explique-t-elle. Le déclin cognitif peut se produire rapidement chez ces patients, ce qui rend un diagnostic initial correct particulièrement important.
Une autre étude publiée le 23 octobre dernier mérite également d’être évoquée (Voir Neurology), car elle confirme de manière très solide le poids du mode de vie dans le risque d’Alzheimer. Il s’agit cette fois de recherches menées par des chercheurs japonais de L'Université de Kyūshū, située à Fukuoka. Dans cette étude de grande ampleur, les scientifiques ont suivi, sur une période de 10 ans, plus de 1 600 hommes et femmes japonais non atteints de démence. Un test sanguin mesurant les niveaux des acides gras insaturés a été effectué au début de l'étude et leur régime alimentaire a été analysé. L’étude a également pris en compte des facteurs pouvant favoriser la maladie d'Alzheimer comme l’hypertension, le diabète et le tabagisme.
Conclusion : les personnes présentant les deux niveaux les plus élevés d'acides gras insaturés étaient de 52 % à 74 % plus susceptibles de développer une démence que celles ayant les niveaux les plus bas d'acides gras insaturés. Commentant ce travail, le neurologue Richard Isaacson, directeur de la clinique de prévention de la maladie d'Alzheimer chez Weill Cornell Medicine à New York, remarque que « L'étude a utilisé des niveaux de marqueurs sanguins en acides gras insaturés, plutôt que des questionnaires alimentaires plus traditionnels, ce qui augmente la validité scientifique des résultats ; ce travail confirme donc de manière robuste que l'apport alimentaire en acides gras trans peut augmenter sensiblement le risque de démence d'Alzheimer".
Mais la principale avancée récente contre Alzheimer est bien entendue celle annoncée le 22 octobre dernier par le laboratoire pharmaceutique Biogen. Celui-ci a précisé qu’il allait déposer une demande de commercialisation pour l’aducanumab, un anticorps conçu pour lutter contre la progression de la maladie d’Alzheimer. Pourtant, le laboratoire avait interrompu les recherches sur cette molécule en mars dernier, faute de résultats probants. (Voir Biogen). Mais une nouvelle étude a montré qu’en augmentant à la fois les doses et les durées de traitement à l’aide de cet anticorps, on franchissait un véritable cap qui ouvrait sur des effets thérapeutiques très prometteurs.
Dans un premier temps, Biogen avait lancé une recherche clinique pour étudier l’effet de ce traitement chez les patients en stade précoce pendant 18 mois. Une analyse à mi-parcours avait été réalisée en mars 2019, basée sur des résultats récoltés jusqu’en décembre 2018. Elle avait montré que les malades qui avaient reçu ce médicament ne voyaient pas d’amélioration par rapport à ceux qui n’en avaient pas bénéficié. Or, les patients ont continué à prendre cette molécule entre décembre 2018 et mars 2019. Pour ces patients « prolongés », de nouvelles analyses de leur état de santé ont démontré tout récemment que l’aducanumab avait cette fois amélioré sensiblement leurs capacités cognitives (mémoire, langage, orientation dans l’espace). Mieux, cette molécule a également amélioré le maintien de leurs facultés fonctionnelles, qui leur permet de rester plus autonomes. Selon Bruno Vellas, gériatre et membre du comité de coordination de l’étude Biogen, ce serait bien la dose qui ferait toute la différence. « C’est un essai où l’on augmentait les doses progressivement jusqu’à 10 mg. Or, entre décembre 2018 et mars 2019, de nombreux patients sont arrivés à des doses importantes. Ce qui nous permettrait de comprendre nos échecs antérieurs ».
Le professeur Bruno Dubois, directeur de l'institut de la maladie d'Alzheimer à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris est pour sa part enthousiaste, « Depuis que l'on travaille sur cette maladie, c'est la première fois qu'on a un médicament qui agit sur les lésions de la maladie, c'est-à-dire qui bloque le processus pathologique et qui agit sur les symptômes : les troubles cognitifs, c'est-à-dire la mémoire, le langage, l'orientation spatiale avec une amélioration de l'ordre de 27 %. » précise ce chercheur, qui ajoute, « Ce médicament a aussi un impact global très positif sur la vie quotidienne des malades, avec une amélioration très significative, de l'ordre de 40 % de l'autonomie des patients ».
Reste que, pour mieux traiter et soigner cette terrible maladie, il est également indispensable de disposer de nouveaux outils qui permettent d’en faire le diagnostic le plus précoce possible. Et dans ce domaine, des avancées remarquables sont également en cours. En France, la start-up parisienne Alzohis, née en 2014 et créée par Romain Verpillot, 39 ans, docteur en chimie analytique, a par exemple mis au point un procédé très novateur, baptisé Nora Test.
Ce test repose sur la découverte que certains neurotransmetteurs, comme l'adrénaline, la noradrénaline et la dopamine, présentaient des signatures spécifiques de la maladie d'Alzheimer. Cette méthode d'identification permet de reconnaître précisément et plus rapidement la maladie, car elle complète l'approche classique, qui dose des biomarqueurs, avec des outils mathématiques et informatiques de pointe. Dépassant les outils actuels qui sont dans une logique binaire – le patient est atteint ou non par un Alzheimer – ce test permet de déterminer précisément l'état d'avancée de la maladie, et par conséquent la rapidité avec laquelle le patient va entrer dans une phase de démence ou pas. A partir de là, c’est une véritable prévention et prise en charge thérapeutique personnalisées qui peuvent être mises en œuvre pour chaque patient. Ce test s’adresse en priorité aux patients de 55 ans ou plus en proie à des troubles de la mémoire. Le dosage des catécholamines pourra, à partir d’une simple prise de sang, être fait dans n’importe quel laboratoire qui transmettra en quelques jours les résultats de ce test, au patient et au médecin traitant.
Enfin, il y a quelques jours, une autre étude a fait grand bruit au sein de la communauté scientifique. Ces recherches réalisées par l’équipe britannique de Jonathan M. Schott (University College de Londres), montrent en effet, de manière surprenante que les résultats de tests sur la mémoire d’enfants de 8 ans pourraient déterminer si une personne aura Alzheimer 60 ans plus tard. Pour arriver à ce constat, les scientifiques ont suivi 502 britanniques, tous nés la même semaine en 1946. Ils ont passé des tests à l'âge de huit ans, puis à nouveau lorsqu’ils furent âgés de 69 à 71 ans (Voir Science Daily).
Un des tests a consisté à examiner différentes configurations de formes géométriques et à identifier la pièce manquante parmi cinq options, tandis que d’autres ont évalué des compétences telles que la mémoire, l’attention, l’orientation et le langage. Après avoir analysé les résultats, les chercheurs ont découvert des similitudes entre les tests effectués chez les enfants et chez les personnes âgées. Par exemple, un participant dont les performances cognitives étaient excellentes enfant, avait une forte probabilité d’avoir la même santé mentale à 70 ans. Selon l’auteur de l'étude, Jonathan M. Schott, de l'University College London, ces résultats pourraient être utilisés à grande échelle pour traiter les maladies mentales dégénératives : « Si nous arrivons à comprendre ce qui influence les performances cognitives d'un individu à un âge plus avancé, nous pourrons à terme déterminer quels aspects pourraient être modifiés », a-t-il déclaré.
Ce qui est étonnant dans cette étude, c’est qu’elle montre de manière convaincante que l'éducation et le statut socio-économique durant l’enfance influaient indépendamment, en tant que facteurs intrinsèques, sur le niveau des performances cognitives à 70 ans. Par exemple, les participants ayant obtenu un diplôme universitaire avaient un résultat cognitif supérieur d'environ 16 %, comparé à ceux qui avaient quitté l'école avant l'âge de 16 ans. Par ailleurs, les participants ont également passé des examens “TEP” et “IRM” pour détecter des plaques d'amyloïde bêta (amas de protéines entre les cellules nerveuses du cerveau), associées à la maladie d'Alzheimer. Les personnes qui présentaient des plaques d'amyloïde bêta avaient des scores plus faibles aux tests cognitifs, avec une note inférieure de 8 % en moyenne.
Ces études récentes montrent qu’il est envisageable, en combinant des outils de dépistage biologique et chimique et des méthodes d’analyse informatique très puissante, non seulement de détecter très précocement, et de manière fiable, – avant même que les premiers symptômes n’apparaissent – cette terrible maladie, mais également de prévoir dès l’enfance les risques potentiels de développer beaucoup plus tard cette maladie à l’approche du troisième âge. Cette détection précoce et cette prédictibilité vont constituer des avancées décisives car elles vont permettre de proposer aux patients des stratégies de prévention et de soins personnalisées d’une grande efficacité, ce qui représente une véritable rupture, quand on sait qu’aujourd’hui, dans notre pays, à peine la moitié des malades d’Alzheimer sont diagnostiqués comme tels et à peine un tiers bénéficient d’une prise en charge médicale correcte…
Nous ne pouvons que nous réjouir de ces remarquables avancées de la recherche, mais nous devons évidemment poursuivre cet effort au long cours de compréhension des mécanismes fondamentaux complexes qui sous-tendent cette maladie (mais également d’autres pathologies neurodégénératives, comme Parkinson ou la sclérose en plaques) et sont, nous le savons à présent, intimement liés au fonctionnement global de notre cerveau mais également à nos modes de vie, et à l’ensemble des phénomènes métaboliques qui animent notre organisme.
Et puisque cette maladie est devenue l’un des grands défis scientifique et médical de ce siècle, il me semblerait hautement souhaitable d’en coordonner la lutte au niveau mondial, en créant, comme cela existe déjà avec le cancer, grâce au CIRC (Centre International de Recherche contre le Cancer) de Lyon, une agence de l’ONU spécifiquement dédiée à la prévention et à la recherche contre cette pathologie dévastatrice qui sera demain vaincue par la science, si notre société s’en donne les moyens…
René TRÉGOUËT
Sénateur honoraire
Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat
e-mail : tregouet@gmail.com
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Des chercheurs des universités de Berkeley et de San Francisco ont conçu une intelligence artificielle capable de détecter une hémorragie cérébrale avec plus de précision que deux radiologistes sur quatre. Cette avancée notable pourrait permettre aux médecins d’établir un diagnostic bien plus rapidement.
Chaque jour, un grand nombre de personnes souffrant de traumatismes au cerveau est emmené aux urgences. Afin d’établir un diagnostic, les médecins ont recours à un scanner qui réalise environ 30 images par patient. Les analyser est une tâche qui nécessite une très grande concentration, et le nombre de patients à traiter peut parfois être très conséquent.
Afin d’aider les médecins et radiologistes et de leur faire économiser un temps précieux, l’équipe de chercheurs a mis au point un algorithme capable d’inspecter ces images et de détecter plusieurs types d’hémorragies, notamment pour les patients souffrant d’un traumatisme crânien, d’un accident vasculaire-cérébral (AVC) ou d’une rupture d’anévrisme.
« Atteindre une précision de 95 % sur une seule image, voire même de 99 %, n’est pas satisfaisant. Cela signifie que sur une série de 30 images, il y aura une erreur tous les deux ou trois scans », a expliqué Esther Yu, radiologiste et co-auteur de l’étude. Cette IA représente une avancée conséquente car elle est capable de déceler les hémorragies les plus petites tout en les localisant précisément dans le cerveau.
« L’hémorragie peut être minuscule mais grave. C’est ce qui rend le travail d’un radiologue si difficile, et c’est pourquoi il arrive que l’on passe à côté de quelque chose. Si un patient souffre d’un anévrisme et qu’il est renvoyé chez lui, il peut mourir », détaille Pratik Mukherjee, professeur de radiologie à l’Université de San Francisco.
Afin de parvenir à un tel résultat, les scientifiques ont utilisé la méthode du deep learning. Ils expliquent que la clé de leur réussite consistait à trouver quelles données prendre pour entraîner l’algorithme. Ce sont au total 4 396 images de scanner qui ont été choisies. Bien que ce nombre soit relativement petit, les chercheurs ont pris soin de prendre des visuels contenant de très nombreuses informations : chaque anomalie a été délimitée manuellement au pixel près.
L'IA détermine précisément le type d'hémorragie. Elle classifie chaque sous-type d’hémorragie : le rouge pour l’hémorragie méningée, le violet pour la contusion et le vert pour l’hématome sous-dural © UCSF.
« Nous avons décidé de bien délimiter chaque anomalie, c’est pourquoi nous avons de très bonnes données. Ensuite, nous avons utilisé ces données de la meilleure des façons possibles, c’est pour cela que nous avons réussi », a affirmé Jitendra Malik, co-auteur de l’étude. En effet, il ne suffit que d’une seconde à l’IA pour déterminer si un scanner crânien complet présente une hémorragie. Ensuite, elle délimite parfaitement les anomalies détectées, ce qui permet aux médecins de définir un traitement très rapidement.
Le développement des intelligences artificielles dans la recherche médicale engendre d’incroyables avancées. Il existe par exemple une IA capable de détecter une maladie en analysant le visage, ou une autre pouvant prédire un cancer du sein cinq ans à l’avance. Selon Jitendra Malik, cet algorithme est “d’une très grande importance”, il devrait en effet permettre de sauver de nombreuses vies. Les chercheurs proposent leur algorithme à plusieurs centres de traumatologie américains.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
UC Berkeley
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Avenir |
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Nanotechnologies et Robotique
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Après des robots mobiles et autonomes d'accueil et d'assistance de clients à distance pour des centres de self-stockage ou en milieux hospitaliers, la start-up toulousaine Wyca Robotics sort Elodie, une plate-forme modulaire, mobile et autonome, destinée aux intégrateurs.
Le nouveau produit, baptisé Elodie, vient d'être présenté dans le cadre du salon professionnel Siane, qui s’est tenu à Toulouse du 22 au 24 octobre. La commercialisation démarre et les premières livraisons sont programmées pour le 1er trimestre 2020. La société table sur une cinquantaine de robots pour la première année.
Le robot a été initialement développé pour répondre à des problématiques d'accueil et d’assistance physique du client à distance pour la gestion de centres de self-stockage, afin de se libérer de la contrainte d'une présence physique permanente sur des sites ouverts à la clientèle 24h sur 24h.
Mais il a progressivement été adapté à d'autres usages, dont la télémédecine, l’accueil et le guidage de patients en cliniques ou les inventaires en GMS. "Les clients nous commandent souvent un ou deux exemplaires pour conduire des phases pilotes beaucoup plus longues que ce que nous avions imaginé au départ", souligne Nicolas de Roquette. Pour accélérer sa croissance, la start-up a donc misé sur sa nouvelle plate-forme modulaire.
Elodie intègre un système de fixation et des interfaces électriques et informatiques pour accueillir des équipements très divers, en fonction des besoins définis par les intégrateurs et les clients. Il s'ajoute à tous les aspects de robotique autonome et mobile qu'embarque l'appareil, avec caméras 3D et infrarouges, radar optique longue portée, batteries LIPO, base de recharge rapide et automatique, système de connexion (Wifi, 4G, Lora), maintenance préventive...
La capacité d’emport, de 150 kg, permet d'accueillir des casiers pour du transport de charges dans des ateliers, des caméras pour réaliser des inventaires, des écrans pour de la téléprésence ou encore des bras robotisés pour de la manutention. "A l'arrivée, nous proposons un système très ouvert qui ne nécessite aucune expertise particulière en robotique", insiste Patrick Dehlinger, le directeur général de Wica Robotics. Certains équipements, inspirés des premiers robots qu'elle a développés, seront proposés sur étagère par la start-up. Les clients ont ainsi le choix d'opter pour la plate-forme et des éléments déjà adaptés à leur besoins ou pour la plate-forme seule.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
L'Usine Digitale
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Matière |
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Matière et Energie
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Que ce soit pour le chauffage, les transports ou encore comme vecteur de stockage de l'électricité excédentaire issue des énergies renouvelables, l'hydrogène (H2), est appelé à prendre une place majeure dans le nouveau paysage énergétique mondial qui se dessine car sa combustion ne dégage ni CO2, ni gaz polluants, seulement de la vapeur d'eau.
Mais pour l'instant les 75 millions de tonnes d'hydrogène consommées chaque année dans le monde sont essentiellement produites par vaporeformage, à partir de gaz naturel, de pétrole ou de charbon. Résultat : cette production d'hydrogène entraîne des émissions de 830 millions de tonnes de CO2 par an, l'équivalent de deux fois les émissions annuelles de la France...
La solution présentée aujourd'hui par des chercheurs de l'Université de Calgary (Canada) est encore différente. Et elle présente, selon eux, tous les avantages. Une méthode économique qui permet d'extraire de l'hydrogène des sables bitumineux et des champs de pétrole tout en maintenant le carbone piégé dans le sol.
Selon ces chercheurs de l’Université de Calgary (Canada), des réactions de gazéification et de conversion catalytique devraient permettre de produire de l’hydrogène propre, in situ, à partir de sables bitumineux. Concrètement, le procédé consiste à injecter de l'oxygène sous pression dans ces champs de pétrole, ce qui provoque une élévation de la température au-delà de 500°C. Une chaleur qui initie la fragmentation des hydrocarbures -- et des molécules d'eau aussi, d'ailleurs -- présents dans le sol. C'est donc par thermolyse que l'hydrogène est libéré. Ne reste plus alors aux ingénieurs qu'à le récupérer et à le séparer des autres gaz grâce à des filtres sélectifs mis au point par les ingénieurs.
La société qui entend commercialiser le procédé évalue les coûts de production entre 10 et 50 cents le kilogramme de H2, alors qu'aujourd'hui, il en coûte quelque 2 dollars. Elle estime que les champs disponibles en Alberta (Canada) suffiraient à satisfaire les besoins en électricité de l'ensemble du Canada -- soit quelque 2,5 % de la consommation mondiale -- pendant 330 ans.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
CBC
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Terre |
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Sciences de la Terre, Environnement et Climat
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Les montagnes recouvrent 25 % de la surface de la Terre et leurs ruisseaux et rivières contribuent pour plus d’un tiers au ruissellement global des cours d’eau du monde. Le rôle des ruisseaux de montagne dans le cycle global du carbone n’a pourtant encore pas été évalué avec précision, les études scientifiques s’étant concentrées jusqu’ici sur les cours d’eau de plaine dans les régions tropicales et boréales.
Åsa Horgby, doctorante au Laboratoire de recherche en biofilms et écosystèmes fluviaux de l’EPFL, entourée d’une équipe internationale, publie dans la revue Nature Communications la première étude à large échelle qui permet d’évaluer leur taux d’émission de CO2 et donc, leur rôle dans le cycle global du carbone. En moyenne, et par mètre carré, ces cours d’eau affichent un taux d’émission de CO2 plus élevé que dans d’autres ruisseaux et rivières du monde situés en plaine.
La turbulence de leurs eaux, liée à la pente des montagnes, en est l’une des causes. Ainsi, alors qu’ils ne représentent que 5 % de la surface de tous les cours d’eau de la planète, ces ruisseaux pourraient être responsables entre 10 et 30 % des émissions de CO2 globales annuelles de tous les réseaux fluviaux, selon les chercheurs.
Pour effectuer ce calcul global, les auteurs de l’étude se sont basés sur une étude indiquant que la vitesse des échanges gazeux dans les ruisseaux de montagne était 100 fois plus élevée que nous le pensions. Grâce à des campagnes de mesures déployées dans les ruisseaux alpins du canton du Valais, les chercheurs ont pu corriger un système de calcul qui faisait jusqu’ici référence dans le domaine.
Dans cette nouvelle étude extrapolée à l’échelle mondiale sur plus de 1,8 million de ruisseaux, les chercheurs de l’EPFL se sont basés sur de nouvelles données issues de ruisseaux des principales montagnes du monde. Les caractéristiques hydrologiques et géomorphologiques de ces ruisseaux, mais aussi la quantité de carbone organique dans les sols sont des exemples de paramètres que les chercheurs ont inclus dans leur modèle. Ce dernier a permis de prédire la concentration de CO2, la vitesse des échanges gazeux des ruisseaux de montagnes ainsi que la quantité d’émissions de CO2 émise.
« Nous savons depuis quelques années que les eaux douces émettent du CO2 dans le même ordre de grandeur que les océans en absorbent, mais on n’a jamais évalué précisément ce qu’il en était pour les innombrables cours d’eau qui drainent nos montagnes. Ils sont encore une aqua incognita » explique Tom Battin, auteur correspondant de l’étude et directeur du Laboratoire de recherche en biofilms et écosystèmes fluviaux (SBER). « Cette publication ouvre largement la porte à d’autres études prometteuses, qui nous permettront par exemple de mieux connaître la provenance de tout ce CO2, ou encore, pour mieux intégrer les régions alpines du monde dans le cycle carbone ».
Les analyses des chercheurs de l’EPFL suggèrent que l’origine du CO2 émis par les ruisseaux de montagnes pourrait être géologique, notamment en raison de la quantité des roches calcaires présente dans les bassins versants de ces ruisseaux. Un calcaire qui provient de microorganismes datant d’une ère où la Terre était recouverte d’un grand océan et qui se sont solidifiés après des millions d’années.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
EPFL
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Selon des experts, les pays méditerranéens sont particulièrement touchés par le changement climatique avec une augmentation des températures supérieure à la moyenne qui menace les ressources agricoles et en eau. Regroupés au sein du MedEcc, un réseau de plus de 600 scientifiques des pays méditerranéens, ces experts ont présenté leur rapport le 10 octobre à Barcelone durant une réunion de l'Union pour la Méditerranée qui regroupe les pays européens et du bassin méditerranéen.
« Nous sommes une des régions du monde les plus touchées par le changement climatique », a dit Nasser Kamel, secrétaire général de l'Union pour la Méditerranée, lors de la présentation de l'étude. Les scientifiques du MedEcc indiquent que l'augmentation de la température dans le bassin méditerranéen a déjà atteint 1,5°C par rapport aux niveaux pré-industriels, pour une moyenne mondiale de 1,1°C.
En 2040, selon leur étude, elle devrait atteindre 2,2°C et pourrait s'élever à 3,8°C dans certaines parties du bassin méditerranéen à la fin du siècle, tandis que les épisodes de canicule deviendraient « plus fréquents et/ou plus intenses ». Cette hausse des températures sera accompagnée d'« une réduction des précipitations dans les décennies à venir », pouvant atteindre jusqu'à 30 % dans des zones comme les Balkans ou la Turquie. Une augmentation des épisodes de pluies torrentielles est aussi à prévoir.
« La baisse des précipitations associée à l'intensification du réchauffement contribue à des tendances fortes vers un assèchement du climat », indique l'étude. Selon les auteurs de l'étude, « la population méditerranéenne considérée comme “pauvre en eau” (c'est-à-dire disposant de moins de 1 000 m3 par habitant et par an) devrait passer de 180 millions (de personnes) en 2013 à plus de 250 millions dans les 20 prochaines années ».
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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Santé, Médecine et Sciences du Vivant
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Les mécanismes d’invasion des cellules hôtes par deux parasites de la grande famille des apicomplexes, Toxoplasma gondii et Plasmodium falciparum (respectivement responsables de la toxoplasmose et du paludisme), sont peu à peu élucidés. Maryse Lebrun et son équipe s’y emploient. Ils viennent de découvrir et de décrire une protéine responsable de la libération de facteurs de virulence dans la cellule hôte : RASP2.
Les parasites contiennent notamment deux types de compartiments intracellulaires appelés micronèmes et rhoptries. Ils stockent des protéines impliquées dans l’invasion et la manipulation des cellules et du système immunitaire de l’hôte. Mais la façon dont ces "armes" sont libérées reste un mystère… en particulier pour ce qui concerne celles stockées dans les rhoptries.
Pour en savoir plus, Maryse Lebrun et son équipe ont recherché les protéines présentes à la surface de ces derniers, susceptibles d’être impliquées dans l’expulsion de molécules à travers la membrane cellulaire) des molécules qu'ils contiennent.
Pour ce travail, les chercheurs ont utilisé des banques publiques de données transcriptomiques, permettant de quantifier l’expression des gènes, qui reflètent la production de protéines par un organisme au cours de son cycle de vie. Ils ont regardé quels gènes étaient exprimés et traduits en protéine au cours de la formation de nouvelles rhoptries.
Dans un second temps, ils ont sélectionné les protéines présentes à la fois dans les espèces Toxoplasma et Plasmodium, suspectant qu’un mécanisme comme l’exocytose, aussi déterminant pour la survie du parasite, était vraisemblablement conservé. Enfin, les chercheurs ont regardé si les protéines candidates étaient bien exprimées au pôle apical des rhoptries, c'est-à-dire là où se déroule la libération de leur contenu. C'est ainsi qu'ils ont fini par isoler une famille de protéines qu’ils ont appelées RASP 1, 2 et 3 pour Rhoptry Apical Surface Proteins.
En supprimant sélectivement l’activité de ces protéines dans des parasites en culture, les chercheurs ont constaté que l’absence de RASP1 et 3 n’affectait pas leur fonctionnement. Mais en l’absence de RASP2, ces organismes sont devenus incapables de libérer le contenu des rhoptries et donc d’envahir une cellule hôte, et de survivre. Ils ont alors décortiqué les anomalies fonctionnelles des parasites mutants et analysé la structure de la protéine. Résultat : un domaine de RASP2 peut se lier à deux lipides connus pour être impliqués dans les fusions membranaires, un mécanisme nécessaire à la libération du contenu d’organelles intracellulaires.
Pour les chercheurs, il ne fait donc pas de doute que RASP2 est impliquée dans l’exocytose du contenu des rhoptries, une étape indispensable à l’invasion et la survie intracellulaire de ces parasites. Reste néanmoins à mieux caractériser le fonctionnement et la régulation de RASP2, et à découvrir d’éventuelles molécules partenaires. A terme, Maryse Lebrun espère fournir la description complète des phénomènes d’invasion par ces parasites : cela pourrait ouvrir de nouvelles pistes thérapeutiques contre les maladies dont ils sont responsables.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Nature
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La théorie de la saillance, élaborée en 1958 par Donald Broadbent, postule que l’œil voit les choses les plus intéressantes en premier, présélectionnées par le cerveau.
Mais selon une équipe de l’Université de York, ce postulat ne serait pas toujours vrai. Pour Donald Broadbent, les images intéressantes pour le cerveau sont celles qui sont liées à la raison pour laquelle nous regardons quelque chose ou celles qui présentent quelque chose de nouveau qui attire notre attention.
Le mécanisme de la vision reposerait sur le principe de saillance : il définit le niveau d’intérêt que présente une scène ou une chose pour le cerveau. Plus il est élevé, plus l’œil le voit rapidement. John Tsotsos, le directeur de cette nouvelle recherche sur les liens entre œil et cerveau, contredit cette théorie. Selon lui, la saillance n’est pas utilisée par le cerveau dans tous les cas, notamment lorsqu’il s’agit de décrire rapidement une image.
Les chercheurs ont d’abord testé la théorie avec des intelligences artificielles. « Par exemple, si le but est de déterminer s’il y a un chat dans la scène, est-ce que l’algorithme de saillance est capable de le détecter ? » s’interroge John Tsotsos. « L’étude montre que ces algorithmes font beaucoup moins bien que les hommes ». Or ces outils de l’intelligence artificielle sont d’ordinaire bons lorsqu’il s’agit de reproduire des comportements humains liés à la vision.
La suite de l’étude a été réalisée avec 17 participants âgés de 25 à 34 ans. Les chercheurs leur ont montré 2 000 images colorées, dont certaines montraient un animal. Chacun des participants regardait le centre de la photo pendant 20 secondes. Tous ont réussi à dire lorsqu’il y avait ou non un animal.
Pour les chercheurs, c’est la preuve que le principe de saillance n’est pas valable dans tous les cas. « Quand vous voulez diagnostiquer des troubles de la vue », ajoute le scientifique, « vous vous basez sur le fonctionnement de la vue chez quelqu’un en bonne santé. Ce que nous avons fait avec cette étude, c’est ajouter de nouvelles pièces au puzzle du fonctionnement normal de la vue ». D’après lui, ces découvertes pourraient permettre de mieux détecter certaines pathologies de la vision et certaines formes d’autisme.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
PLOS
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Des chercheurs américains ont découvert un composé présent en forte concentration dans le lait maternel qui s'avère être un remarquable antibactérien naturel : il s’agit de la monolaurine ou monolaurate de glycérol (GML), un glycéride qui non seulement combat les bactéries nocives mais permet aussi aux bactéries bénéfiques de se développer. Après avoir découvert ce rôle clé, cette équipe de la National Jewish Health et de l'Université de l'Iowa n’a qu’une idée : ajouter ce composé au lait de vache pour lui conférer les mêmes propriétés antibactériennes. Car le GML est peu coûteux et apparaît un additif prometteur pour les préparations pour nourrissons.
Le lait maternel, un mélange complexe et en constante évolution de protéines, de graisses et de sucres, aide à protéger les bébés contre les infections bactériennes. Mais cette étude a montré que certains hydrates de carbone du lait humain apportent ces propriétés antibactériennes et améliorent aussi l'efficacité des protéines antibactériennes présentes. Cette recherche identifie le rôle clé de la monolaurine ou monolaurate de glycérol, un monoglycéride, présent en concentration 200 fois plus élevée dans le lait maternel que dans le lait de vache.
Comme le souligne l’auteur principal de l'étude, le Docteur Donald Leung, professeur de pédiatrie : « Même si les antibiotiques sont une solution possible pour combattre les infections bactériennes chez les nourrissons, ils tuent également les bactéries bénéfiques ». En fait, le GML est beaucoup plus sélectif, il ne combat que les bactéries pathogènes tout en permettant aux espèces bénéfiques de se développer. Le GML semble donc très prometteur en tant qu’additif possible au lait de vache et aux préparations pour nourrissons.
Ces travaux ont montré que, grâce à ces concentrations élevées de GML, le lait maternel humain inhibe la croissance de la bactérie pathogène Staphylococcus aureus, Bacillus subtilis et Clostridium perfringens, alors que ni le lait de vache ni le lait maternisé n'ont aucun effet contre ces pathogènes. Le lait maternel humain n’inhibe pas non plus la croissance de la bactérie bénéfique Enterococcus faecilis. Ainsi, les bébés nourris au lait maternel humain présentent des taux élevés d'espèces bactériennes bénéfiques (bifidobactéries, lactobacilles et entérocoques).
En revanche, lorsque les chercheurs retirent le GML du lait maternel humain, celui-ci perd son activité antimicrobienne contre S. aureus. Lorsqu'ils en ajoutent au lait de vache, ce lait acquiert une capacité antimicrobienne.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Nature
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Une étude publiée dans l’European Heart Journal vient de révéler que les patients hypertendus avaient moins de risque de subir une crise cardiaque ou un AVC s'ils prenaient les médicaments en allant... se coucher !
Pour arriver à ce résultat, les scientifiques espagnols ont examiné pendant plus de six ans 19 000 patients qui prenaient des médicaments contre l'hypertension artérielle. Leur pression artérielle était contrôlée sur une période de 48 heures au moins une fois par an. La moitié des volontaires ont pris leurs médicaments avant de se coucher, tandis que les autres devaient les prendre le matin.
Les résultats ont montré que les personnes prenant des médicaments le soir avaient 44 % de risque en moins de subir une crise cardiaque, et 66 % de risque en moins de mourir d’une maladie cardiaque. Ils étaient également deux fois moins susceptibles de souffrir d'un accident vasculaire cérébral, selon l'équipe de recherche de l'Université de Vigo.
Toutefois, les scientifiques ont eu du mal à expliquer les causes de ces résultats : pourquoi la prise de médicaments avant d’aller se coucher impacte positivement la santé ? Selon eux, bien que les médecins conseillaient jusqu'à présent de prendre des antihypertenseurs le matin, cette mauvaise habitude augmenterait l’hypertension du malade dès que la nuit tombe, et engendrerait un risque plus élevé de maladies cardiaques.
En effet, au fil de la journée, l’impact des médicaments sur la tension artérielle diminuerait, tandis qu’en les prenant le soir, leur action serait prolongée toute la nuit. La réduction de la pression artérielle serait donc plus bénéfique la nuit que la journée.
À la fin de l'étude, 1 752 patients sur 19 000 sont décédés des suites d'une maladie cardiovasculaire, d'une crise cardiaque, d'une insuffisance cardiaque ou d'un accident vasculaire cérébral. Or, les patients qui prenaient leurs pilules avant de se coucher avaient un risque d'insuffisance cardiaque réduit de 42 %.
Le professeur Ramon Hermida, auteur de l’étude, a déclaré que : « les directives actuelles sur le traitement de l'hypertension ne mentionnent jamais l’heure de la prise des médicaments. Pire encore, les médecins recommandent le plus souvent l'ingestion matinale en se basant sur l'objectif trompeur de réduction de la tension artérielle matinale », explique-t-il.
Pourtant, « les résultats de cette étude montrent que les patients qui prennent régulièrement leurs médicaments antihypertenseurs au coucher, ont une pression artérielle mieux contrôlée et, surtout, un risque de décès ou de maladie cardiaque considérablement réduit ».
Vanessa Smith, infirmière principale en cardiologie à la British Heart Foundation, a quant à elle déclaré : « Bien que cette étude corrobore les conclusions précédentes dans ce domaine, il serait nécessaire de poursuivre les recherches auprès d'autres groupes afin de prouver si le soir la prise de médicaments pour l'hypertension est plus bénéfique pour la santé cardiovasculaire », affirme-t-elle.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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Selon une récente étude parue dans Plos One, manger plus sain aiderait à réduire les signes de dépression chez les jeunes adultes. Pour parvenir à cette conclusion, des chercheurs de l'Université Macquarie (Sydney, Australie) ont suivi 76 jeunes âgés de 17 à 35 ans pendant trois semaines. Ces jeunes adultes souffrant de dépression ont accepté de se soumettre à un régime alimentaire plus sain pendant 3 semaines. Leur bien-être psychologique s'est considérablement amélioré comparé aux autres participants qui n'ont pas modifié leurs habitudes alimentaires.
« Il existe des preuves épidémiologiques solides qu'une mauvaise alimentation est associée à la dépression. L'inverse a également été démontré, à savoir qu'une alimentation saine, riche en fruits, légumes, poisson et viande maigre, est associée à un risque réduit de dépression », rappelle l'étude. Mais des travaux portant sur ce sujet n'ont jamais été réalisés sur des jeunes adultes, soulignent les chercheurs.
Après 21 jours, les jeunes volontaires qui ont changé leur régime alimentaire ont vu leur score moyen de dépression chuter de 7,2 à 4,4, sachant que le chiffre 7 correspond à un niveau de dépression sévère. Les jeunes qui ont participé à cette expérience présentaient tous des signes de dépression sévère et entretenaient un régime alimentaire riche en graisses et en sucres. Les volontaires ont été répartis au hasard en deux groupes. Le premier a suivi un régime diététique précis pendant 3 semaines composé (entre autres) de cinq portions de légumes, de deux à trois fruits et de trois portions de céréales par jour. Les participants du second groupe étaient libres de conserver leur régime alimentaire habituel.
« Ces résultats sont les premiers à montrer que les jeunes adultes présentant des symptômes de dépression élevés peuvent s'engager dans une intervention diététique et y adhérer afin de réduire les symptômes de dépression. Les résultats justifient les recherches futures sur la durée de ces bienfaits, les effets des différentes compositions alimentaires et leur fondement biologique », concluent les chercheurs.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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Selon une étude réalisée par des chercheurs de l'Université de Bath (UK), le contrôle de la glycémie peut être significativement optimisé, selon le moment auquel on mange et le moment auquel on pratique l'exercice.
L’étude a suivi durant 6 semaines 30 participants hommes considérés comme obèses ou en surpoids et a comparé les résultats de 2 groupes d’intervention, un groupe qui déjeunait avant et un groupe qui déjeunait après l’exercice et un groupe contrôle qui n’avait pas modifié son mode de vie.
L’expérience montre que pratiquer avant le petit déjeuner permet de brûler deux fois plus de graisse qu’après le petit déjeuner. L'augmentation de la « combustion » de graisse est principalement liée à la baisse des niveaux d'insuline pendant l'exercice après le jeûne de la nuit : dans ce cas, l’organisme utilise pour son énergie davantage de graisse des tissus adipeux et des muscles. Aucune différence en termes de perte de poids n’est constatée, en revanche, sur 6 semaines. Les bénéfices sont une augmentation de la sensibilité à l’insuline, donc un meilleur contrôle de la glycémie avec une réduction du risque de diabète et de maladie cardiaque.
Pratiquer à jeun permet de brûler plus de calories : en se concentrant sur l'impact sur les réserves de graisse dans les muscles des participants qui pratiquent avant ou après les repas et sur la réponse d'insuline, les chercheurs démontrent ou confirment que modifier le moment du repas par rapport au moment de l'exercice peut entraîner des changements profonds et positifs pour la santé.
De nombreuses recherches ont déjà documenté le principe de « chrononutrition » mais aucune n’avait encore révélé l’importance du timing entre repas et pratique de l’exercice. « Nous constatons », écrivent les chercheurs, « que les hommes participants qui pratiquent l'exercice avant le petit déjeuner brûlent deux fois plus de graisse. Il est important de noter que cela n'a eu aucun effet sur la perte de poids, mais que cela améliore considérablement l’état de santé ».
Les scientifiques ont également constaté en effet que les muscles du groupe « exercice avant le petit-déjeuner » sont également plus sensibles à l'insuline et présentent une augmentation plus élevée de protéines clés, en particulier celles impliquées dans le transport du glucose, de la circulation sanguine vers les muscles.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Bath
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On estime, selon l'OMS, qu'une personne sur 2 dans le monde souffre de parodontite et la gencive se révèle au fil des études un marqueur de nombreuses pathologies, dont l'infarctus, la maladie d’Alzheimer, la polyarthrite, ou encore certains cancers (poumon et côlon notamment).
Cette fois, des chercheurs britanniques de l'UCL Eastman Dental Institute (UK) ont montré l’association de la maladie des gencives ou parodontite avec un risque accru d'hypertension. Cette large méta-analyse publiée dans Cardiovascular Research, la revue de l’European Society of Cardiology conclut que les personnes souffrant de parodontite ont un risque accru de 20 % à 50 % de souffrir aussi d'hypertension artérielle (HTA).
« Nous observons une association linéaire entre ces 2 maladies », explique l’auteur principal, Francesco D'Aiuto, professeur à l'UCL Eastman Dental Institute qui suggère même ici une relation causale : « plus la parodontite est sévère, plus le risque d’hypertension est élevé. Les résultats suggèrent que les patients atteints de maladie des gencives doivent être informés de ces conséquences. Il existe des modifications à apporter au mode de vie qui permettent de prévenir l'hypertension artérielle, tels que l'exercice et une alimentation saine ».
L'hypertension artérielle affecte 30 à 45 % des adultes dans le monde et constitue la principale cause de décès prématuré. La parodontite touche plus de 50 % de la population mondiale. L'hypertension est la principale cause évitable de maladie cardiovasculaire et la parodontite a déjà été associée à un risque accru de crise cardiaque et d'accident vasculaire cérébral.
De précédentes recherches ont déjà suggéré un lien entre la parodontite et l'hypertension et émis l’hypothèse qu’un traitement dentaire pourrait également améliorer la pression artérielle. L’équipe de l’UCL a souhaité vérifier cette hypothèse par méta-analyse de 81 études menées dans 26 pays. L’analyse conclut que la parodontite modérée à sévère est associée à un risque accru de 22 % d'hypertension.
Cette étude montre également qu'une parodontite sévère a un risque accru de 49 % d'hypertension. La relation est positive et linéaire, avec un risque d'augmentation de l'hypertension artérielle avec la sévérité de la maladie des gencives. Un continuum entre la santé bucco-dentaire et la pression artérielle semble donc exister de la même manière en cas de pathologie ou de bonne santé. Mais des essais randomisés devront être menés pour déterminer l’impact du traitement parodontal sur la pression artérielle.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Oxford Academic
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Nos lymphocytes T qui jouent un rôle clé dans la réponse immunitaire secondaire répondent mieux à certaines heures de la journée. C’est la révélation de cette étude d’une équipe de la McGill University (Canada) qui progresse ainsi vers l’identification des mécanismes par lesquels l'horloge biologique module la réponse immunitaire. Ces travaux, présentés dans les Actes de l’Académie des Sciences américaine (PNAS) soutiennent le principe de la chronothérapie et vont permettre d’optimiser l’efficacité des vaccins et des immunothérapies.
L’étude explique en substance que l'horloge biologique influence l'efficacité de la réponse immunitaire. L’activité des lymphocytes T CD8, des cellules T essentielles pour le contrôle des infections et des cancers, varie considérablement en fonction de l'heure du jour ou de la nuit.
L’horloge régule aussi l’activité des cellules T : Les rythmes circadiens générés par des horloges biologiques composées de gènes de l'horloge, régulent l’activité de nos organes et cellules. C’est également le cas pour nos cellules immunitaires dont l’activité va donc s’adapter aux variations cycliques de notre environnement, liées à nos habitudes de mode de vie et en fonction du cycle du jour et de la nuit.
La même équipe avait déjà montré que la réponse des cellules T à un agent pathogène peut varier selon l'heure de la journée. Dans cette nouvelle étude, menée chez la souris, l’équipe précise le rôle de l'horloge biologique. Les chercheurs constatent qu’après une vaccination, les cellules T CD8 répondent plus ou moins en fonction de l'heure de la journée. Des souris privées d’horloge perdent ces différences de réponse vaccinale, rapporte Nicolas Cermakian, professeur au Département de psychiatrie à l'Université McGill. Reste à présent à décrypter les mécanismes par lesquels l'horloge biologique module la réponse des lymphocytes T.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
PNAS
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Chaque année, les accidents cardiovasculaires tuent près de 10 millions de personnes dans le monde, et les attaques cérébrales pas moins de 6 millions. En cas d’infarctus, le sang arrête de circuler, bloqué par un caillot qui bouche l’artère. Les tissus ne sont plus irrigués et ne reçoivent plus l’oxygène transporté par le sang. Sous ces conditions, les tissus se nécrosent très rapidement. Mais pourquoi ?
Des chercheurs de l’Université de Genève (UNIGE), de l’Université de Lyon et de l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (Inserm) ont découvert que la nécrose était provoquée par la synthèse d’un lipide, la déoxydihydrocéramide, qui s’accumule lorsque l’oxygène vient à manquer et bloque le bon fonctionnement cellulaire. En inhibant la synthèse de ce lipide chez un modèle murin faisant un arrêt cardiaque, les biologistes sont parvenus à réduire de 30 % les dommages causés aux tissus. Ces résultats, à lire dans la revue Nature Metabolism, suggèrent un nouveau modèle de prise en charge des personnes victimes d’un arrêt cardiaque ou d’un AVC.
Les accidents cardiovasculaires et cérébraux sont la première cause de mortalité au monde. Lorsqu’un caillot se forme, il bouche l’artère et empêche le sang de circuler correctement. Les tissus non irrigués ne reçoivent alors plus d’oxygène et se nécrosent très rapidement, sans retour en arrière possible. « Mais qu’est-ce qui induit la nécrose ? », questionne Howard Riezman, professeur au Département de biochimie de la Faculté des sciences de l’UNIGE et directeur du NCCR Chemical Biology. En effet, chez d’autres espèces ce n’est pas le cas : les vers peuvent survivre environ trois jours sans oxygène, les tortues plusieurs mois et certaines bactéries indéfiniment ! « C’est pourquoi nous avons cherché à identifier le lien entre manque d’oxygène et nécrose des tissus chez le mammifère », poursuit le chercheur.
En travaillant sur des vers, ils ont constaté qu’une espèce particulière de céramide, la déoxydihydrocéramide, s’accumulait dangereusement en cas d’anoxie, c’est-à-dire quand les tissus sont totalement privés d’oxygène. « Les céramides sont des lipides absolument indispensables pour le corps », précise Thomas Hannich, chercheur au Département de biochimie de la Faculté des sciences de l’UNIGE. « Sans elles, plusieurs fonctions seraient touchées, entre autre, notre peau se dessécherait totalement ».
Toutefois, en cas d’accident vasculaire, la synthèse de déoxydihydrocéramide se fait en trop grande quantité, ce qui devient toxique pour la cellule. « A l’aide de la spectrométrie de masse, nous avons observé qu’elle bloque certains complexes de protéines et provoque des défauts dans le cytosquelette des cellules et dans le fonctionnement des mitochondries, induisant la nécrose des tissus », continue Howard Riezman.
Afin de vérifier que la déoxydihydrocéramide était bien la cause de la nécrose des tissus, les chercheurs de l’UNIGE ont introduit dans les vers une mutation humaine responsable d’une maladie rare, le HSAN type I, qui augmente la quantité de déoxydihydrocéramide. Ceux-ci sont devenus hypersensibles au manque d’oxygène, confirmant la découverte des biologistes.
En se fondant sur les découvertes des biochimistes de l’UNIGE, l’équipe du professeur Michel Ovize de l’Université de Lyon a injecté un inhibiteur de la synthèse des céramides à des souris juste avant de faire un infarctus. Il a ainsi constaté que les souris ayant reçu l’injection voyaient les dommages causés par l’anoxie réduits d’un tiers par rapport aux souris de contrôle qui elles, n’ont pas reçu l’inhibiteur. « Cette diminution est très importante ! » se réjouit Howard Riezman. « Elle ouvre de nouvelles perspectives thérapeutiques dans la prise en charge de patients faisant des attaques vasculaires ».
Cette découverte permet un énorme bond en avant dans la mise au point de traitements des dommages causés par les accidents cardiovasculaires et cérébraux. Les résultats chez la souris sont en effet extrêmement encourageants et l’inhibiteur de synthèse des céramides est déjà un produit connu et testé dans des modèles animaux. « Toutefois, cette molécule inhibe la synthèse de tous les céramides », précise Thomas Hannich. C’est pourquoi les chercheurs s’attellent à présent à découvrir un inhibiteur plus spécifique envers le déoxydihydrocéramide, afin de perturber le moins possible le bon fonctionnement du corps.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
UNIGE
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Le cancer colorectal est le deuxième cancer le plus fréquent chez la femme et le troisième chez l'homme, selon l'Institut national du cancer. Le dépistage est une étape cruciale pour réduire le taux de mortalité chez les malades. Pour y parvenir, deux hôpitaux parisiens – Avicenne et Cochin – ont expérimenté Gi Genius en août et septembre 2019. Cet outil a été conçu par Cosmo Pharmaceuticals, une société irlandaise spécialisée dans les troubles gastro-intestinaux.
Il s'agit d'une technique d'intelligence artificielle d'aide à la détection du cancer colorectal. "C'est une re--création de diagnostics à partir d'images brutes sans interprétation. Pour l'instant, c'est juste de la détection : normal ou pas normal", explique Robert Benamouzig, chef du service gastro-entérologie à l'hôpital universitaire Avicenne.
Concrètement, ce petit boîtier est associé directement au matériel habituel pour faire une coloscopie. Il va permettre de détecter et signaler automatiquement, en temps réel, toute anomalie évocatrice de polypes colorectaux. Lorsque le dispositif décèle une excroissance inhabituelle, il projette un cadre vert autour de la zone concernée et émet un bip sonore.
"Finalement, c'est une aide à la standardisation de la qualité", explicite Robert Benamouzig. Cette sorte de second observateur augmente le taux de détection des anomalies. Le professeur de médecine est très clair sur ce sujet : "Lorsque l'on fait un examen en tandem, on retrouve 10 à 20 % de lésions en plus à la deuxième coloscopie". Gi Genius possède une sensibilité de 99,7 %. "Le système ne rate presque aucun polype", traduit le médecin. Cette sécurité est essentielle car les endoscopies – coloscopie et fibroscopie – concernent moins de deux millions de Français par an.
"Au plan théorique, c'est la première irruption pragmatique de l'IA en endoscopie", déclare Robert Benamouzig. Selon lui, ce dispositif n'est qu'un début. Gi Genius aurait "trois niveaux d'intelligence" possibles. Le premier, déjà atteint, est l'aide à la détection. Le second palier est celui de la caractérisation et le dernier est la proposition d'un diagnostic au professionnel de santé. "Demain, ce sont ces bandes d'images qui permettront de décrire l'histoire naturelle des phénomènes", se projette le Professeur. Pour atteindre cet ultime palier, l'utilisation des données médicales des patients seront indispensables via l'Entrepôt de données de santé (EDS) de l'AP-HP.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
L'Usine Digitale
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