RTFlash

RTFLASH Recherche & Technologie
NUMERO 1196
Lettre gratuite hebdomadaire d’informations scientifiques et technologiques
Créée par René Trégouët rapporteur de la Recherche et Président/fondateur du Groupe de Prospective du Sénat
Edition du 10 Mars 2023
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Egalement dans ce numéro
Avenir
Des micro-robots pouvant sauter comme des insectes
Matière
Transformer le CO2 en molécules pharmaceutiques
Le télescope à muons : de la physique des particules au démantèlement nucléaire
Terre
Le réchauffement du climat français désormais estimé à +1,8°C par rapport au début du XXe siècle
Les arbres réduiraient d’un tiers la mortalité liée aux canicules urbaines
Vivant
Une nouvelle immunothérapie prometteuse contre le cancer des ovaires
Une nouvelle thérapie cellulaire contre le cancer expérimentée à Lyon
Un mode de vie sain serait la meilleure des préventions contre le Covid long
Désactiver certains gènes du cancer avant la naissance ?
Comment l'âge et le genre influent sur notre horloge biologique
Des lentilles pour traiter le glaucome
Tuberculose : le rôle clé du gène IRF1 dans la réponse immunitaire
Un nouvel agent hormonal contre le cancer de la prostate
Adapter les médicaments aux gènes des patients
Déclin de la mémoire avec l’âge : l’importance du mode de vie
Edito
Les nouvelles radiothérapies : une révolution thérapeutique extraordinaire est en marche



Avec la chirurgie, la chimiothérapie et l’immunothérapie, la radiothérapie, sous ses multiples formes, reste un traitement incontournable dans plus de deux cancers sur trois. Il faut rappeler que ce traitement par radiations a plus d’un siècle que c’est un médecin français, Victor Despeignes, qui a réalisé le premier traitement par rayons X au monde, en 1896, c’est-à-dire à peine un an après la découverte de ces rayons par le grand physicien allemand Wilhelm Conrad Röntgen (Prix Nobel en 1901). La France joua, on le sait, un rôle pionnier dans le développement de la radiothérapie, sous l’impulsion de la grande scientifique Marie Curie (1867-1934), double Prix Nobel (1903, en médecine et 1911, en chimie), qui a découvert le radium en 1898, et du médecin et biologiste lyonnais Claudius Regaud (1870-1940), qui fut co-directeur, avec Marie Curie, de l’Institut de Radium, fondé en 1909.

Au cours de ces dernières années, une véritable vague d’innovations a déferlé sur la radiothérapie, lui donnant une nouvelle jeunesse et lui permettant de s’attaquer avec une efficacité accrue aux cancers les plus difficiles. Parmi celles-ci, il faut évoquer la radiothérapie stéréotaxique. Il s’agit d’une technique de radiothérapie de haute précision qui utilise plusieurs faisceaux convergents permettant d’irradier à plus haute dose des régions précises du corps. Cette technique permet de délivrer des doses plus fortes dans la tumeur tout en épargnant les organes sains à proximité de la tumeur. Il devient ainsi possible de mieux lutter contre des tumeurs localisées ou métastatiques, résistantes aux chimiothérapies et aux radiothérapies conventionnelles.

L’Institut Curie propose également, depuis 2021, la radiothérapie hypofractionnée qui consiste à alléger le nombre de séances pour un plus grand confort des patients. Associée à la stéréotaxie, cette approche permet, chez certains patients atteints de cancers localisés de la prostate, de réduire le traitement à seulement 5 séances étalées sur une semaine et demie (contre un traitement conventionnel de 2 mois). Pour certains cancers plus avancés, l’Institut Curie a développé une approche combinée, qui associe radiothérapie externe et curiethérapie. 

Découverte en 2014 dans les laboratoires de l’Institut Curie à Orsay par l’équipe de Vincent Favaudon, chercheur radiobiologiste à l’Inserm, la technique dite "FLASH" permet une irradiation très puissante (1000 à 10 000 plus intense) en une fraction de seconde. De récentes études ont confirmé que cette approche était à la fois plus efficace et moins porteuse d’effets secondaires pour le traitement de certaines tumeurs du système nerveux central chez de jeunes patients.

Curie et Thalès se sont associés en juillet dernier pour créer la première plate-forme de radiothérapie flash par électrons à haute énergie. Grâce à cette rupture technologique, chercheurs et médecins espèrent parvenir à traiter et détruire un plus large éventail de tumeurs, y compris les tumeurs agressives et hétérogènes plus radiorésistantes, comme les tumeurs du pancréas, les grosses tumeurs pulmonaires, ou les tumeurs cérébrales.

Pour venir à bout de ces tumeurs radiorésistantes, les chercheurs de Curie ont également développé, avec la biotech française Onxeo, une nouvelle classe de médicaments : les Dbait. Il s’agit de molécules "leurres", découvertes en 2002, qui ressemblent à de l’ADN endommagé. Ces molécules vont induire en erreur les cellules malignes et leur faire croire que les dommages provoqués par la radiothérapie sont beaucoup plus élevés qu’en réalité. Les cellules cancéreuses, débordées par la quantité de dommages à réparer, vont alors déclencher un mécanisme d’autodestruction. 

Autre avancée remarquable, pour les malades atteints d’un cancer de la prostate à un stade avancé, un nouveau traitement dit "Théranostique par Lutétium-177 PSMA-617". Cette thérapie est utilisée lorsque le cancer de la prostate devient réfractaire aux autres traitements disponibles. Elle consiste à associer deux médicaments administrés par intraveineuse ; d’une part, une molécule de PSMA-617, qui se fixe les cellules cancéreuses. D’autre part, un médicament radioactif, le lutétium 177, qui est transporté jusqu’à la tumeur par le PSMA-617. Ce traitement, très efficace, ne cible que les tissus cancéreux, sans léser les cellules saines. Ce nouveau traitement de radiothérapie Interne vectorisée contre le cancer de la prostate est expérimenté depuis plusieurs mois au Centre Henri Becquerel, de Rouen, sur une vingtaine de patients, âgés de 45 à 85 ans, souffrant de cancers de la prostate métastasés. 

A côté de ces nouvelles radiothérapies embarquées et vectorisées, des chercheurs de l’Université du Michigan ont utilisé avec succès chez l’animal une nouvelle technique basée sur un autre type d’onde qui n’a pas fini de faire parler de lui, les ultrasons à courtes impulsions. Cette méthode, appelée histrotripsie, permet de réaliser des ablations partielles de tumeurs du foie. Les résultats sont plus qu’encourageants : 81% des rats traités sont toujours en vie, sans récidive ni métastase. Selon ces chercheurs, la destruction partielle des tumeurs a provoqué une forte réponse immunitaire qui leur a permis d’éliminer l’ensemble de la tumeur.

En France, la société THERYQ, à la pointe de l’innovation en matière de nouvelles techniques de radiothérapie, développe ses prototypes pour le traitement des tumeurs superficielles à l’Institut Gustave Roussy (IGR) ainsi qu’à l’Institut universitaire du cancer de Toulouse Oncopole (IUCT).

Un autre prototype pour le traitement des tumeurs solides profondes est en cours de développement et se fonde sur la technologie d’accélérateurs du CERN (Organisation européenne pour la recherche nucléaire), nommée CLIC, capable d’émettre des faisceaux d’électrons à haute énergie (ou VHEE pour Very High Energy Electrons). Cet outil repose sur une radiothérapie à haut débit-dose en quelques fractions de seconde. 

THERYQ a été la première entreprise à mettre au point un prototype de radiothérapie flash pour la prise en charge des tumeurs superficielles. Baptisé "FLASHKNIFE", l’appareil est entré en essai clinique pour l’obtention d’une autorisation européenne. Parallèlement, THERYQ s’est associé au CHUV (Suisse) et au CERN pour développer "FLASHDEEP", une technologie de radiothérapie flash qui permet d’atteindre les tumeurs profondes grâce à des radiations 10 à 20 fois plus puissantes que celles du "FLASHKNIFE". Cet appareil exploitera, à l’horizon 2025, la technologie du CERN et pourra produire des radiations à électrons à très haute énergie (Very High Energy Electrons – VHEE) pour traiter les cancers actuellement résistants aux traitements conventionnels. 

Une autre voie de recherche consiste à augmenter l’effet destructeur local du rayonnement, sans augmenter son effet au niveau des tissus sains à proximité. Pour surmonter ce défi, l’injection de nanoparticules directement dans la tumeur, bien que difficile à maîtriser, peut permettre d’amplifier de manière contrôlée l’effet local de la radiothérapie. La société française Nanobiotix a ainsi développé des nanoparticules d’oxyde d’Hafnium (NBTXR3P), qui sont les seules au monde à avoir fait leurs preuves cliniques, en matière d’efficacité dans les traitements de certains cancers, comme les sarcomes des tissus mous du tronc et des membres. En juin dernier, à l’occasion de l’ASCO 2022 (le congrès annuel de la cancérologie américaine), Nanobiotix a fait sensation en présentant ses résultats : chez 12 patients souffrant d’un cancer de la tête et du cou avancé à un stade 4, l’association de NBTXR3 à une chimiothérapie a permis d’obtenir un taux de réponse -le pourcentage de patients dont la tumeur a diminué dans des proportions définies- de 58 %. Par ailleurs, 100 % des malades inclus dans cet essai ont vu l’étendue des tumeurs se stabiliser, est ressorti, lui, à 100 %.

Il y a quelques semaines, Nanobiotix a franchi une nouvelle étape, en annonçant l'essai NANORAY-312, un essai global de Phase 3 évaluant NBTXR3 dans le traitement des patients âgés atteints d'un carcinome épidermoïde localement avancé de la tête et du cou qui ne peuvent pas bénéficier d’une chimiothérapie. L’amplificateur de radiations NBTXR3 sera évalué seul ou en combinaison avec le cetuximab. 

Il faut également souligner qu’une récente collaboration entre  Nanobiotix et le réputé MD Anderson Cancer Center de l'Université du Texas a montré, de manière inattendue, que l'ajout de NBTXR3 à une combinaison de radiothérapie, d'anti-PD-1 et d'anti-CTLA-4, permettait de surmonter les résistances développées par les cellules métastatiques de cancer du poumon et induisait une mémoire immunitaire antitumorale à long terme, ce qui ouvre la voie vers de nouvelles synergies thérapeutiques très efficaces, associant radiothérapie amplifiée et immunothérapies. 

En 2020, le CHU de Lyon a été le premier en France à se doter d’un accélérateur couplé à une IRM dont les performances en imagerie sont supérieures aux scanners. Jusqu’à l’apparition de cette nouvelle génération d’appareils, le traitement par radiothérapie était obligatoirement précédé d’un scanner au cours duquel le patient est installé dans la position de traitement. Il s’agissait de définir la dose et la façon de la délivrer pour traiter la tumeur de manière optimale en épargnant les tissus sains alentours. 

Grâce à l’intégration en temps réel des images, l’IRM-Linac Elekta Unity permet de visualiser avec une grande précision les tumeurs, où qu’elles se situent dans l’organisme. Le traitement peut être adapté et modifié à chaque séance, en fonction des changements de position et de forme de la tumeur, de la réponse au traitement, des tissus sains avoisinants. Ce nouvel outil est le seul au monde qui combine simultanément l’émission de rayonnement et l’acquisition d’images d’une qualité équivalente à celle obtenue en radiologie. Le Centre contre le cancer Léon Bérard de Lyon s’est lancé, pour sa part, dans un ambitieux programme visant à exploiter toutes les potentialités nouvelles de l’intelligence artificielle pour optimiser l’utilisation de ses appareils de radiothérapies mais aussi calculer et planifier de manière personnalisée, les doses de rayons st séances pour chaque patient.

Il y a quelques semaines, des chercheurs de l’Université Duke (Caroline du Nord), ont dévoilé une nouvelle approche de radiothérapie interne, combinée à la chimiothérapie standard, qui permet de détruire, avec une efficacité jamais atteinte, les tumeurs du pancréas chez 80 % des animaux traités. Ce nouvel implant tumoral radioactif, qui se présente sous la forme d’un gel, a permis d'éliminer le cancer du pancréas chez la souris. Cette nouvelle approche de radiothérapie interne, combinée à la chimiothérapie standard, permet de réduire les tumeurs chez 80 % des animaux modèles. Il s’agirait, selon la revue Nature Biomedical Engineering, du traitement le plus efficace jamais documenté, contre le cancer du pancréas (Voir Nature Biomedical Engineering). Ce cancer, bien qu’assez peu fréquent, reste la 3ème cause de décès par cancer. Il est très difficile à traiter car ses tumeurs ont tendance à développer des mutations génétiques agressives qui le rendent résistant à la chimiothérapie et à la radiothérapie conventionnelles.  En outre, ce cancer du pancréas est souvent diagnostiqué tardivement, alors qu’il s’est déjà propagé dans l’organisme. Ce nouveau traitement, qui a permis d’éliminer les tumeurs chez 80 % des souris, pourrait changer la donne, si des résultats équivalents peuvent être obtenus au cours des essais cliniques sur l’homme.

Dans cette approche, plutôt que de délivrer le rayonnement à partir d'un faisceau externe qui traverse les tissus sains, le traitement repose sur l’implantation de l'iode radioactif 131 directement dans la tumeur par l’intermédiaire d’un gel, une substance constituée de polypeptides de type élastine (PEL), ce qui permet de mieux cibler la tumeur et de préserver les tissus sains. Ces PEL ont des propriétés très intéressantes. Ils restent à l'état liquide à température ambiante mais se transforment en gel sous l’effet de la température du corps humain. Dans ces recherches, les scientifiques ont utilisé de l'iode-131, un isotope radioactif de l'iode, qu’ils ont encapsulé dans une structure en PEL, pour l’empêcher de se diffuser dans le corps. Grâce à cette approche vectorisée ingénieuse, l'iode 131 émet un rayonnement qui diffuse dans le biogel et transmet son énergie dans la tumeur, sans toucher les tissus environnants. Ces capsules de PEL sont en outre conçues pour se dégrader dans le temps de manière contrôlée, mais cette dégradation ne survient que lorsque l'iode-131 s’est transformée en une forme inoffensive de xénon.

A Nice, le centre de lutte contre le cancer Antoine Lacassagne est un des trois seuls établissements en France à être doté d’un accélérateur de protonthérapie haute énergie à pouvoir traiter par radiothérapie par protons. Les protons permettent une irradiation très précise qui s’arrête une fois la tumeur atteinte. Cette technique permet donc de mieux cibler les tumeurs tout en protégeant les organes à risque à proximité. Cette machine de protonthérapie est couplée à un scanner 3D, qui permet de ne traiter que la tumeur. “Proteus One” évite ainsi d’endommager les organes alentour. Encore faut-il orienter le faisceau de protons avec une précision extrême. Ce rôle est dévolu à un scanner 3D et c’est cette combinaison de deux techniques de pointe que le centre Antoine-Lacassagne est le premier à utiliser en France. « Cette technologie rend possible l’irradiation de tumeurs ORL par protonthérapie en permettant de mieux protéger l’œsophage, les muscles de la déglutition, l’os et les glandes produisant la salive. Elle permet également le traitement de tumeurs mobiles, thoraciques, abdominales et pelviennes », souligne le Docteur Jérôme Doyen. 

L’institut Curie travaille, pour sa part, sur les mini-faisceaux de protons, une technologie prometteuse qui permet de moduler la dose de rayonnement, contrairement à la distribution homogène de la radiothérapie standard. « En changeant la manière dont on dépose la dose, on peut également changer les effets biologiques et améliorer les traitements », souligne le Docteur Yolanda Prezado, responsable de ce programme de recherche

On le voit, grâce à ces progrès extraordinaires, accomplis en seulement quelques années, la radiothérapie a retrouvé toute sa place dans la panoplie toujours plus étendue d’armes contre le cancer. Demain, cette radiothérapie de précision permettra, en combinaison intelligente avec la chimiothérapie et l’immunothérapie, de cibler et de traiter les cancers les plus difficiles. Souhaitons que notre pays, qui a vu naître ce formidable outil de traitement, puisse rester à la pointe technologique de cette révolution scientifique et médicale qui ne fait que commencer…

René TRÉGOUËT

Sénateur honoraire

Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat

e-mail : tregouet@gmail.com


Avenir
Nanotechnologies et Robotique
Des micro-robots pouvant sauter comme des insectes
Mardi, 07/03/2023 - 08:40

Des chercheurs de l’Université de l’Illinois et de l’Université de Princeton ont fait un grand pas en avant dans la mise au point de robots sauteurs de la taille d’un insecte, capables d’effectuer des tâches dans les petits espaces que l’on trouve souvent dans les secteurs de la mécanique, de l’agriculture et de la recherche et du sauvetage.

Une nouvelle étude dirigée par Sameh Tawfick, professeur de sciences mécaniques et d’ingénierie, présente une série de robots de la taille d’un hanneton, suffisamment petits pour s’intégrer dans des espaces restreints, suffisamment puissants pour manœuvrer au-dessus des obstacles et suffisamment rapides pour s’adapter au temps de fuite rapide d’un insecte.

« L’un des grands défis de la robotique à petite échelle est de trouver une conception qui soit à la fois petite et suffisamment puissante pour contourner les obstacles ou s’échapper rapidement de situations dangereuses », a déclaré Tawfick. Ces chercheurs ont utilisé de minuscules actionneurs enroulés – analogues aux muscles des animaux – qui tirent sur un mécanisme en forme de poutre, le faisant lentement se déformer et stocker de l’énergie élastique jusqu’à ce qu’elle soit spontanément libérée et amplifiée, propulsant les robots vers le haut. « Ce processus, appelé cascade de flambage dynamique, est simple et nous permet de travailler et de fabriquer des pièces à cette petite échelle ». Guidée par l’évolution biologique et les modèles mathématiques, l’équipe a construit et testé quatre variantes du dispositif, atterrissant sur deux configurations qui peuvent sauter avec succès sans intervention manuelle.

L’équipe imagine ces robots accéder à des espaces restreints pour aider à effectuer la maintenance de grandes machines comme les turbines et les moteurs à réaction, par exemple en prenant des photos pour identifier les problèmes. « Nous imaginons également des robots à l’échelle des insectes utiles dans l’agriculture moderne », a déclaré Tawfick. « Les scientifiques et les agriculteurs utilisent actuellement des drones et des rovers pour surveiller les cultures, mais parfois les chercheurs ont besoin d’un capteur pour toucher une plante ou pour capturer une photographie d’un élément à très petite échelle. Les robots à l’échelle de l’insecte peuvent le faire ».

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Science Daily

^ Haut
Matière
Matière et Energie
Transformer le CO2 en molécules pharmaceutiques
Mercredi, 08/03/2023 - 09:53

Des chimistes chinois de l’Université de Sichuan ont réussi à transformer le dioxyde de carbone en molécules organiques utilisables. Ils ont voulu trouver une manière innovante de recycler le dioxyde de carbone, en particulier dans le domaine médical. Au cours de leurs travaux, les chercheurs ont alors fait une découverte. Ils ont réussi à créer un nouveau protocole expérimental qui leur a permis d’incorporer du dioxyde de carbone dans une série de molécules organiques essentielles au développement pharmaceutique.

Les chimistes ont notamment découvert qu’il est possible de fabriquer deux molécules différentes par électrosynthèse en changeant le type de réacteur utilisé. Ils ont ainsi pu synthétiser par électrosynthèse deux composés majeurs, très utiles en chimie médicale.

Les chercheurs postdoctoraux Peng Yu et Wen Zhang, ainsi que Guo-Quan Sun de l’Université du Sichuan en Chine, sont coauteurs de cette étude. Ils ont partagé les détails de leurs travaux dans la revue scientifique Nature le 5 janvier dernier.

Les expériences décrites dans l’article intitulé Electrochemical Reactor Dictates Site Selectivity in N-Heteroarene Carboxylations se sont surtout focalisées sur la fabrication de pyridines carboxylées. La pyridine est le deuxième hétérocycle le plus répandu dans les médicaments approuvés par la Food and Drug Administration, le service de pharmacovigilance américain. Rappelons qu’un hétérocycle est un composé organique dans lequel les atomes sont liés en structures cycliques, dont au moins un n’est pas un carbone.

La réaction de synthèse de pyridines carboxylées a été découverte fortuitement au cours d’expériences d’électrosynthèse. L’équipe de Cornell, dirigée par Song Lin, professeur de chimie et de biologie chimique au College of Arts and Sciences, a déjà utilisé le même processus électrochimique pour assembler de simples molécules de carbone pour former des composés complexes sans catalyseurs.

La pyridine est considérée comme un "pharmacophore" très important. De ce fait, on la trouve souvent dans les composés médicalement actifs et de nombreux produits agrochimiques. Malheureusement, le CO2 et la pyridine ne sont pas des partenaires naturels. Si la pyridine est une molécule réactive, le dioxyde de carbone reste inerte au cours des réactions chimiques. Aucune des méthodes actuelles ne permet de lier ces deux molécules.

Les chercheurs ont alors voulu fabriquer des pyridines carboxylées, c’est-à-dire des pyridines auxquelles on a ajouté du dioxyde de carbone. Ils ont utilisé l’électrochimie pour activer les molécules de dioxyde de carbone et les intégrer dans un cycle pyridine. La pyridine carboxylée se lie alors plus facilement à certaines cibles, comme des protéines. Cette découverte ouvre la voie à la recherche sur la conversion du dioxyde de carbone en excès dans l’atmosphère en de molécules utiles.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Science Daily

Le télescope à muons : de la physique des particules au démantèlement nucléaire
Mercredi, 08/03/2023 - 09:48

Grâce au télescope à muons, qui utilise les propriétés de ces particules élémentaires proches de l’électron, les chercheurs sont désormais capables de sonder l’intérieur d’une structure qu’il s’agisse d’une pyramide ou plus récemment d’un réacteur nucléaire, à distance et de manière non invasive. Le CEA, qui a acquis une compétence unique dans la détection des muons grâce au développement de son propre télescope, est pionnier dans l’utilisation de cette technique pour le démantèlement nucléaire.

Pouvoir étudier le cœur d’un réacteur sans avoir besoin de s’en approcher, c’est l’une des promesses de la muographie. Grâce à cette technologie, on est capable de visualiser l’intérieur d’une centrale avant de la démanteler – et incidemment de vérifier son état de conservation. La muographie permet aussi de sonder et de faire du monitoring de structures nucléaires, de caractériser la résistance d’un bâtiment ou d’une installation et de voir comment ceux-ci évoluent au cours du temps.

Les muons sont créés dans l’atmosphère par le rayonnement cosmique. Ils sont capables de traverser toute l’atmosphère pour arriver jusqu’au sol ou à un obstacle et, selon leur énergie de départ, parvenir à passer au travers. « Les muons, à l’instar des coureurs d’un marathon, ne vont pas partir avec la même énergie. Selon la difficulté et la longueur de la course, un certain nombre s’arrêtera en cours de route, et seule une fraction d’entre eux franchira la ligne d’arrivée. Cette fraction qui franchit la ligne nous renseigne sur la difficulté de la course. Dans la muographie, cette difficulté correspond à l’épaisseur traversée et à la densité », souligne Sébastien Procureur. La plupart du temps, que ce soit dans une pyramide ou un réacteur, l’épaisseur du mur ou de la paroi est connue. L’idée est donc de mesurer le flux de muons qui circule dans une direction donnée, ce qui détermine la densité moyenne dans cet axe. Concrètement, si l’on constate à certains endroits d’un objet un excédent de muons, on peut en déduire une densité plus faible, et donc possiblement une cavité, un creux, etc.

En 2016, les télescopes à muons du CEA se sont retrouvés associés au projet ScanPyramids, visant à sonder plusieurs pyramides égyptiennes dont celle de Kheops. Objectif : découvrir des cavités cachées dans l’épaisseur des murs. Comment ces télescopes destinés à la physique des particules se sont retrouvés à sonder des pyramides ? « Nous avons mis au point un système, breveté en 2013, qui a permis de réduire par 15 la quantité d’électronique embarquée. Nous avons ainsi pu faire des télescopes réellement transportables. Chaque détecteur est en effet une plaque de 50 cm de côté contenant du gaz pour détecter les charges, et un télescope à muons en contient 4 », note Sébastien Procureur.

Les télescopes à muons sont ensuite passés des pyramides au chantier de démantèlement du réacteur G2. Une nouvelle application initiée par Laurent Gallego, chef du projet de démantèlement des réacteurs G2 et G3 au CEA. En effet, après la première phase de démantèlement du réacteur G2, qui s’est achevée en 1996, des équipes sont entrées dans le réacteur pour réaliser des vidéos et des mesures de contamination radiologique, et des prélèvements de métaux pour vérifier l’état de corrosion. Mais ce n’était pas suffisant : il fallait trouver une solution pour investiguer plus encore sans pour autant opérer de destruction de l’installation. « C’est alors que j’ai découvert via un article les résultats du télescope à muons dans le cadre du projet ScanPyramids. Nous avons demandé aux équipes s’il était possible d’adapter ce type d’acquisition à des structures telles que nos réacteurs, qui sont très massifs et pas très accessibles », raconte Laurent Gallego. Résultat, les muons se sont avérés aussi performants avec les réacteurs qu’avec les pyramides !

Ainsi, la muographie donne l’avantage d’éviter les mauvaises surprises lors du démantèlement et de garantir la sécurité du chantier. « Grâce au télescope à muons et aux images acquises, nous avons obtenu des éléments d’appréciation sur l’état réel du réacteur par rapport à l’état attendu », complète Laurent Gallego. Prochaine étape pour les télescopes à muons, le réacteur G3.

Dans le cadre de chantiers de démantèlement, la muographie peut également être utilisée pour caractériser les colis de déchets.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

CEA

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Terre
Sciences de la Terre, Environnement et Climat
Le réchauffement du climat français désormais estimé à +1,8°C par rapport au début du XXe siècle
Jeudi, 09/03/2023 - 07:10

Le réchauffement climatique est déjà à l’œuvre, et la France n’y échappe pas. Des travaux menés par des chercheurs de Météo France et du CNRS indiquent en effet que le réchauffement subi par l’Hexagone depuis la période 1900-1930 peut en ce début d’année 2023 être estimé à + 1,8°C. Une précédente estimation faisait état d’un réchauffement de + 1,7°C.

Cette nouvelle évaluation du réchauffement du climat français est déduite de l’étude qui, en octobre dernier, a fourni une nouvelle estimation du réchauffement auquel l’Hexagone doit s’attendre dans le futur. « Dans notre article, nous estimions le réchauffement moyen en France depuis le début du XXe siècle à + 1,7°C en 2020 », rappelle à Ouest-France Aurélien Ribes, chercheur au Centre national de recherches météorologiques et auteur principal de l’étude. Or, « comme la France se réchauffe à un rythme rapide, d’environ + 0,1°C tous les 3 ans, le calcul pour 2023 indique, sans surprise, un réchauffement de + 1,8°C ».

Ce niveau de réchauffement est supérieur à celui enregistré à l’échelle mondiale (environ + 1,2°C). Mais cette différence est surtout due au fait que ce chiffre global prend également en compte le réchauffement des océans, par essence plus lent que celui des continents. Car, en réalité, « la France se réchauffe à peu près au même rythme que l’ensemble des continents », explique Aurélien Ribes.

Ce dixième de degré supplémentaire constitue une nouvelle étape dans le processus qui doit conduire la France à connaître en 2050 une température moyenne supérieure de 1,9°C à 2,1°C à celle de la période 1900-1930 (selon les scénarios d’émissions de gaz à effet de serre). À noter que, quel que soit le scénario, le réchauffement attendu est plus prégnant en été qu’en hiver.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Ouest France

Les arbres réduiraient d’un tiers la mortalité liée aux canicules urbaines
Mercredi, 08/03/2023 - 10:05

Planter plus d'arbres dans les zones urbaines pour faire baisser les températures estivales pourrait réduire d'un tiers les décès directement liés aux canicules, ont indiqué des chercheurs.

Une modélisation réalisée par des chercheurs du Centre pour la Santé de Barcelone a révélé que, si la couverture végétale d'une ville pouvait atteindre 30 % de sa surface, contre une moyenne de 14,9 % actuellement, cela permettrait de réduire la température de 0,4 degré Celsius en moyenne pendant les canicules estivales. Sur les 6700 décès prématurés attribués au réchauffement des températures dans 93 villes européennes en 2015, les résultats montrent qu'un tiers pourrait ainsi être évité.

Cette étude est la première à prévoir, dans le contexte du réchauffement climatique dans les villes, le nombre de décès prématurés qui pourraient être évités par une couverture arborée supplémentaire, a souligné l'auteur principal, Tamara Iungman, chercheuse à l'Institut de santé mondiale de Barcelone. Les températures dans les villes sont plus élevées que dans les banlieues ou les campagnes environnantes, en raison d'îlots de chaleur. Cette différence de température est principalement due à la suppression de la végétation, à l'évacuation de la chaleur des systèmes de climatisation, ainsi qu'à l'asphalte et aux matériaux de construction de couleur sombre qui absorbent et retiennent la chaleur.

Nous savons déjà que les températures élevées dans les environnements urbains sont associées à des résultats négatifs pour la santé, tels que l'insuffisance cardiorespiratoire, l'augmentation des admissions à l'hôpital et des décès prématurés, a déclaré Mme Iungman dans un communiqué.

« Notre objectif est d'informer les politiques et les décideurs locaux sur les avantages de l'intégration stratégique de l'infrastructure verte dans la planification urbaine, afin de promouvoir des environnements urbains plus durables, résilients et sains ».

En raison du réchauffement climatique d'origine humaine, l'augmentation des températures dans les villes sera plus intense, d'où la nécessité de plus en plus urgente pour les villes de s'adapter pour améliorer les résultats en matière de santé. Déjà l'année dernière, l'Europe a connu l'été le plus chaud jamais enregistré et la deuxième année la plus chaude. Dans le monde entier, les vagues de chaleur atteignent des pics record et leur durée s'est allongée ces dernières décennies. Aujourd'hui, le froid cause encore plus de décès en Europe que la chaleur. Mais les prévisions basées sur les émissions actuelles révèlent que les maladies et les décès liés à la chaleur représenteront une charge plus importante pour les services de santé d'ici une décennie.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

The Lancet

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Vivant
Santé, Médecine et Sciences du Vivant
Une nouvelle immunothérapie prometteuse contre le cancer des ovaires
Jeudi, 09/03/2023 - 07:20

Une équipe de l’Institut Karolinska de Stockholm a présenté de nouveaux résultats très encourageants dans le traitement du difficile cancer de l’ovaire. Dans le détail, la thérapie CAR T-cell consiste à extraire les lymphocytes T du patient pour les modifier génétiquement afin qu’elles s’attaquent à une molécule appelée CAR (Chimeric Antigen Receptor), présente à la surface des cellules de la tumeur. Jusqu’à présent, si cette approche est disponible pour les personnes atteintes de cancer du sang, elle était inefficace contre les tumeurs solides, comme dans le cas du cancer de l’ovaire.

Les chercheurs ont ici testé trois types de cellules CAR-T programmées pour attaquer la mésothéline, une protéine contenue dans de nombreuses tumeurs ovariennes. Plusieurs expérimentations ont été menées, à la fois in vitro et sur des souris de laboratoire. Verdict : le recours aux cellules CAR-T a considérablement prolongé la vie des souris atteintes de cancer par rapport aux souris du groupe témoin, atteintes de cancer mais n’ayant pas reçu cette thérapie génique. Celle-ci a augmenté l’espérance de vie des souris tout en réduisant la taille de la tumeur.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash 

EurekAlert

Une nouvelle thérapie cellulaire contre le cancer expérimentée à Lyon
Jeudi, 09/03/2023 - 07:15

Le premier patient français à avoir bénéficié d'un nouveau type de thérapie cellulaire contre le cancer a été opéré avec succès à Lyon le 24 janvier dernier à l'hôpital Lyon Sud. Le CHU de Lyon est le seul site en France à proposer ce protocole, dans le cadre de l’essai clinique international CHIRON, sur la thérapie cellulaire contre le cancer, menée par Achilles Therapeutics plc (Londres, Royaume-Uni).

Le traitement par cNET (lymphocytes T clonaux réactifs aux néo-antigènes) appartient aux thérapies cellulaires, un traitement qui utilise les propres cellules immunitaires du patient pour combattre le cancer. Les lymphocytes T du patient (des globules blancs capables de reconnaître les cellules cancéreuses) sont prélevés au sein de la tumeur pulmonaire, puis "éduqués" in vitro à combattre la tumeur du patient. Ils sont ensuite "amplifiés" avant d’être réinjectés dans le sang du patient.

Les thérapies cellulaires ont déjà fait leurs preuves dans le traitement de plusieurs cancers, principalement des lymphomes et du mélanome, mais jamais encore la procédure n’avait bénéficié à des patients atteints d’un cancer du poumon en France. « C'est une étape très encourageante pour la lutte contre le cancer du poumon » explique le Professeur Sébastien Couraud, pneumologue aux HCL et investigateur principal de l'essai CHIRON en France. Au moins quatre autres patients devraient avoir accès à cette thérapie dans les prochains mois, au sein des Hospices civils de Lyon.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Lyon Capitale

Un mode de vie sain serait la meilleure des préventions contre le Covid long
Jeudi, 09/03/2023 - 07:05

Une équipe américaine de la célèbre Harvard T.H. Chan School of Public Health montre ici, sur un échantillon de femmes, qu’un mode de vie sain, c’est-à-dire en substance maintenir un indice de masse corporelle sain, ne jamais fumer, opter pour une alimentation équilibrée et une consommation d'alcool modérée, pratiquer un exercice régulier et veiller à un sommeil suffisant, avant l'infection par le SRAS-CoV-2, protège considérablement contre le risque de COVID long. L’étude, publiée dans le JAMA Network, soutient, plus généralement, que les interventions sur le mode de vie peuvent réduire le risque de développer d'autres syndromes post-infectieux.

L’étude porte sur 1.981 femmes avec test de dépistage du SRAS-CoV-2 positif d'avril 2020 à novembre 2021, et menant un mode de vie sain avant l'infection. L’analyse conclut qu’un mode de vie sain est inversement associé et de manière dose-dépendante, au risque de symptômes durables après la récupération, ou "COVID long". Par rapport aux femmes qui n'adhèrent à aucun facteur de mode de vie sain, les participantes qui observent 5 ou 6 facteurs d’un mode de vie sain ont un risque de COVID long réduit de moitié.  

Un mode de vie sain implique une meilleure immunité et réponse à l’infection, ce résultat peu surprenant sensibilise cependant à l’importance des facteurs de risque modifiables pour l’ensemble des syndromes post-infectieux et pour la récupération de maladies en général. L’étude de cohorte prospective est menée au total auprès de 32.249 femmes participant à la cohorte Nurses' Health Study II qui avaient renseigné leurs habitudes de vie avant le début de la pandémie.  Parmi les facteurs de mode de vie renseignés, figuraient l’IMC, le tabagisme, la pratique de l’activité physique, la consommation d'alcool, le régime alimentaire et les habitudes de sommeil. Le critère principal était l’incidence d’un COVID long défini comme la rémanence de symptômes 2 mois ou plus après l’infection.

L’analyse révèle que sur un total de 1.981 participantes COVID positives, suivies durant 19 mois et âgées en moyenne de 65 ans, 44 % ont développé un COVID long ; un mode de vie sain est associé à une réduction du risque de COVID long, et de manière dose-dépendante selon le nombre de facteurs observés ; par rapport aux femmes qui n’observent aucun principe d’un mode de vie sain, les participantes observant 5 à 6 facteurs voient leur risque de COVID long réduit de 49 % ; au final, les chercheurs estiment qu’au moins un tiers des cas de COVID long pourraient être évités par l’adoption d’un mode de vie sain.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

JAMA

Désactiver certains gènes du cancer avant la naissance ?
Jeudi, 09/03/2023 - 07:00

Lorsqu'un ovule et un spermatozoïde fusionnent, un embryon peut se former. En cas de fécondation, la transcription du message génétique dans des molécules d'ADN est “silencieuse”. D'une manière ou d'une autre, à un stade précoce du développement, les gènes de l'embryon doivent être activés grâce à un “interrupteur” vital. Sans celui-ci, aucun d'entre nous ne serait présent sur Terre. Pourtant, on sait peu de choses sur l'aspect de cet interrupteur ou sur l'identité du "doigt moléculaire" qui l'actionne.

Afin d’approfondir leurs connaissances sur le sujet, des embryologistes de l’Université de Bath (Angleterre) ont réalisé une étude dans laquelle ils ont examiné l’activation du génome, soit l’ensemble des chromosomes et des gènes, dans des embryons de souris. Pour mener à bien les travaux, l’équipe a combiné une méthode de pointe pour injecter des spermatozoïdes dans des ovules avec les dernières techniques de séquençage de l'ARN messager (ARNm).

Cette approche a permis aux chercheurs d'identifier l'activité des gènes à des moments précis après la fécondation dans les nouveaux embryons. Selon les auteurs, l’expression génétique dans les embryons de souris démarre dans les quatre heures suivant l'injection des spermatozoïdes. Ils ont également découvert que les gènes ne sont pas activés au hasard, mais dans un ordre préétabli.

Dans le cadre des recherches, les scientifiques ont réussi à prédire quels “doigts moléculaires” étaient responsables du début du développement embryonnaire. Les empreintes digitales de certains d'entre eux se trouvaient sur les gènes de l'embryon, ce qui a permis d'identifier les doigts coupables. Ce travail de détective leur a aussi permis de montrer que plusieurs des doigts étaient aussi associés au cancer.

« On sait depuis longtemps que de nombreux facteurs responsables de l'apparition de l'activité génétique chez l'embryon sont des oncogènes majeurs. Il est fort possible que la carcinogenèse (soit le processus de formation d'un cancer) récapitule l'embryogenèse (à savoir le processus de développement de l'embryon) », a signalé Anthony Perry, auteur de l’étude.

Poursuivant leurs travaux, l’équipe a montré que les embryons avaient presque immédiatement cessé de se développer, lorsqu'elle a empêché les "doigts moléculaires" suspects de fonctionner en appliquant des inhibiteurs qui bloquent leur activité après la fécondation. Ensuite, les scientifiques sont allés plus loin, ils se sont concentrés sur un facteur associé au cancer, appelé "c-Myc". Ils ont constaté que sans activité de “c-Myc”, de nombreux gènes n'étaient pas activés, ce qui indique que ce facteur est bien un doigt moléculaire qui active les gènes de l'embryon.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Cell

Comment l'âge et le genre influent sur notre horloge biologique
Mercredi, 08/03/2023 - 09:59

Le corps humain fonctionne selon une horloge parfaitement réglée et synchronisée avec le cycle de rotation de la Terre de 24 heures. Cette horloge, appelée horloge circadienne, contrôle divers processus physiologiques tels que le cycle veille-sommeil, la production d’hormones et le métabolisme.

Dans une récente étude, des chercheuses et chercheurs dirigés par Felix Naef de l’EPFL (Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne) ont pu découvrir l’organisation des rythmes d’expression des gènes spécifiques aux tissus chez l’être humain, ce qui permet de clarifier comment notre horloge biologique dépend du genre et de l’âge.

Dans les organismes modèles, l’analyse des rythmes moléculaires se fait généralement à l’aide de mesures horodatées, mais ces données ne sont pas facilement accessibles chez l’être humain. Pour contourner cet obstacle, les chercheuses et chercheurs ont utilisé les mesures existantes d’une grande cohorte de donneuses et donneurs post-mortem en les combinant à un nouvel algorithme informatique conçu pour attribuer des heures d’horloge interne à près de mille donneuses et donneurs.

« Ce qui est intéressant, c’est que l’algorithme de science des données que nous avons mis au point ressemble à des modèles de systèmes magnétiques, qui sont très étudiés en physique statistique », explique Felix Naef. Grâce à cette approche innovante, les chercheuses et chercheurs ont obtenu la première vue d’ensemble complète et précise de l’organisme sur les rythmes d’expression des gènes sur 24 heures dans 46 tissus humains.

L’étude a révélé que les propriétés du mécanisme de l’horloge centrale sont conservées dans tout le corps et ne changent pas de manière significative avec le genre et l’âge. Par ailleurs, l’analyse a montré des programmes complets de rythmes d’expression des gènes dans les principaux compartiments du métabolisme, des voies de réponse au stress et de la fonction immunitaire, et ces programmes atteignaient un pic deux fois par jour.

En fait, l’organisation émergente du rythme circadien dans l’ensemble du corps montre que l’expression rythmique des gènes se produit sous forme de vagues du matin et du soir, le rythme dans la glande surrénale atteignant son pic en premier, tandis que les aires cérébrales affichent une rythmicité beaucoup plus faible que les tissus métaboliques.

La répartition des donneuses et donneurs par genre et par âge a révélé une richesse jusqu’alors inconnue de rythmes d’expression des gènes spécifiques au genre et à l’âge, répartis sur plusieurs fonctions biologiques. Il est intéressant de noter que les rythmes d’expression des gènes étaient dimorphiques selon le genre (différents chez les hommes et les femmes) et plus soutenus chez les femmes, tandis que les programmes rythmiques étaient généralement réduits avec l’âge dans tout le corps.

Les rythmes sexo-dimorphiques, qui font référence aux différences entre les hommes et les femmes, étaient particulièrement perceptibles dans la "détoxification xénobiotique" du foie, le processus par lequel le foie neutralise les substances toxiques. En outre, l’étude a révélé qu’avec l’âge, le rythme d’expression des gènes diminue dans les artères du cœur, ce qui peut expliquer pourquoi les personnes âgées sont plus sujettes aux maladies cardiaques. Ces informations pourraient être utiles dans le domaine de la "chronopharmacologie", qui est à l’étude de l’influence de l’horloge interne sur l’efficacité des médicaments et leurs effets secondaires.

Cette étude apporte de nouvelles informations sur l’interaction complexe entre notre horloge biologique, le genre et l’âge. En comprenant ces rythmes, nous pourrions trouver de nouveaux moyens de diagnostiquer et de traiter des pathologies telles que les troubles du sommeil et les maladies métaboliques.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

EPFL

Des lentilles pour traiter le glaucome
Mardi, 07/03/2023 - 13:49

Une étude coréenne démontre pour la première fois la possibilité d’un traitement personnalisé du glaucome grâce à une lentille intelligente capable à la fois de mesurer la tension intraoculaire et d’administrer le médicament adapté en cas de son élévation.

Une lentille intelligente, capable de délivrer automatiquement un médicament pour faire baisser la tension oculaire élevée en cas de glaucome. C’est désormais possible ! Les essais n'ont pour l'instant été réalisés que chez des animaux, mais la preuve de faisabilité et d'efficacité vient d’être apportée par le travail de scientifiques sud-coréens, ouvrant ainsi la voie à un traitement en temps réel et totalement personnalisé du glaucome, la seconde cause de cécité dans le monde.

Cette affection grave et silencieuse est due à l'accumulation de liquide d'humeur aqueuse dans l'œil, en raison d’un blocage au niveau des canaux de drainage de l'œil. Face à elle, il faut très régulièrement surveiller la pression intraoculaire (PIO) en raison de son effet nocif sur le nerf optique et son risque de cécité. Outre ces mesures, il faut aussi administrer si besoin des gouttes pour faire baisser la tension oculaire en fonction de son élévation, ce qui suppose une surveillance précise et rapprochée, pas toujours réalisée en pratique, les patients oubliant souvent de s’administrer leurs traitements sous forme de collyres.

Ici, les chercheurs de l’Université Postech en Corée du Sud ont réussi à concevoir une lentille de contact intelligente capable de faire les deux, mesurer et traiter. Comment ? En combinant un capteur de PIO à un système flexible d'administration de médicaments, un réservoir disposé sur le contour de la lentille, pour gérer à la fois la mesure de la PIO et l'administration de gouttes en cas de son élévation. Selon l’étude de l'université coréenne, le dispositif possède un capteur utilisant des nanofils creux en or, intégré au système d'administration de médicaments, ici le timolol, pour le contrôle de la PIO.

Pour l’instant uniquement testée sur des animaux atteints de glaucome - des lapins -, la lentille et son capteur ont démontré, outre leur efficacité sur la mesure de la PIO en temps réel et de sa baisse en raison de l’administration locale du médicament, une sensibilité élevée à la contrainte oculaire, une excellente stabilité chimique et une biocompatibilité. Le Professeur Hahn qui a dirigé l’étude espère évidemment, via le soutien de différents programmes coréens, une commercialisation future de ces lentilles de contact intelligentes et pionnières qui ouvrent la voie à une nouvelle approche dans le traitement du glaucome.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

NIH

Tuberculose : le rôle clé du gène IRF1 dans la réponse immunitaire
Mardi, 07/03/2023 - 13:30

Dans une nouvelle étude parue dans la revue Cell, une équipe du laboratoire de génétique humaine des maladies infectieuses de l’Institut Imagine, dirigée par le Professeur Jean-Laurent Casanova, a mis en évidence le rôle essentiel du gène humain IRF1 dans la réponse immunitaire des macrophages aux infections mycobactériennes. Un travail minutieux qui met en lumière les mécanismes moléculaires fins en jeu dans la réponse immunitaire contre les mycobactéries dont celle responsable de la tuberculose.

Les infections par les mycobactéries sont responsables de millions de morts par an dans le monde. Parmi elles, la lèpre, l’ulcère de Buruli, et la tuberculose sont des problèmes majeurs de santé publique dans le monde. Comprendre comment l’organisme humain se défend contre ces infections est donc essentiel pour mieux les combattre. Chez l’homme, les mycobactéries survivent et se multiplient dans un seul et unique type de cellules de l’immunité : les macrophages. Fort heureusement, ces dernières sont équipées pour riposter. En présence de mycobactéries, d’autres cellules de notre organisme produisent de l’interféron-gamma (IFN-g), une cytokine qui déclenche plusieurs fonctions permettant aux macrophages de tuer ces agents pathogènes.

Dans une nouvelle étude parue dans Cell, Jérémie Rosain et ses collègues de l’équipe de Jacinta Bustamante, au sein du laboratoire de génétique humaine des maladies infectieuses, à l’Institut Imagine (AP-HP, Inserm, Université Paris Cité) sur le site de l’Hôpital Necker-Enfants malades AP-HP et à l’Université Rockefeller de New-York, ont montré que le gène IRF1 est essentiel à cette réponse des macrophages à l’IFN-γ permettant aux individus de contrôler les infections mycobactériennes.

Pour le montrer, ils ont analysé des données génétiques issues de deux patients atteints d’un déficit en IRF1 et ayant présenté au cours de leurs premières années de vie plusieurs infections sévères par mycobactéries. Grâce à des analyses cellulaires et moléculaires, ils ont pu montrer que ce déficit enraye une cascade d’événements moléculaires au sein des macrophages qui, en temps normal, permet une amplification de la réponse immunitaire des individus pour tuer les mycobactéries.

Cette découverte ouvre des perspectives pour une meilleure compréhension des mécanismes de la réponse immunitaire anti-mycobactériennes, en particulier les formes graves de la tuberculose, déclenchée par une infection à Mycobacterium tuberculosis. Elle promet également d’améliorer le diagnostic, le conseil génétique aux familles et la prise en charge de patients présentant les signes de la maladie.

Ce travail est le fruit une collaboration internationale, étudié par le Docteur Jérémie Rosain, du groupe de recherche du Docteur Jacinta Bustamante, maître de conférences-praticien hospitalier (MCU-PH) à Université Paris Cité, AP-HP et le Professeur Jean-Laurent Casanova, directeur du laboratoire de génétique humaine des maladies infectieuses à l’Institut Imagine – Inserm, Université Paris Cité, AP-HP.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

La Gazette du Laboratoire

Un nouvel agent hormonal contre le cancer de la prostate
Mardi, 07/03/2023 - 08:50

Ce nouvel agent hormonal, combiné à la stratégie de surveillance active aujourd’hui largement adoptée pour la prise en charge des cancers de la prostate peu agressifs et peu évolutifs, pourrait apporter une sécurité supplémentaire aux patients : les chercheurs pharmacologues et oncologues de l’Université de Washington démontrent ici, dans le Journal of Urology, l’efficacité de cet agent, l’apalutamide, à ralentir la progression du cancer de la prostate à un stade précoce sous surveillance active.

Aujourd’hui, afin d’éviter les surtraitements, les hommes atteints d'un cancer de la prostate à un stade précoce non agressif, à croissance lente, sont pris en charge par une surveillance active. La surveillance active est une option de traitement à part entière, qui évite ou retarde la nécessité d'un traitement définitif, comme la chirurgie ou la radiothérapie. Les patients optant pour la surveillance active subissent généralement des dépistages réguliers de l'antigène spécifique de la prostate (PSA), des examens de la prostate, des tests d'imagerie et des biopsies répétées afin de surveiller attentivement la croissance ou la progression de leur cancer de la prostate. Bien que la surveillance active soit de plus en plus considérée comme une norme de soins pour les hommes atteints d'un cancer de la prostate à faible risque, de nombreux patients ont finalement besoin d'un traitement supplémentaire.

L'apalutamide pourrait réduire ce besoin de traitement : l’apalutamide fait partie d'une classe de nouveaux agents hormonaux puissants approuvés pour le traitement du cancer avancé de la prostate et dont l’efficacité antitumorale est bien démontrée. Mais l'apalutamide a également la capacité de contrôler ou de réduire les formes précoces de cancer de la prostate. De plus, en évitant les réductions des niveaux de testostérone, l'apalutamide peut réduire le dysfonctionnement sexuel et les nombreux autres effets secondaires qui peuvent persister après l'arrêt des traitements hormonaux conventionnels.

Selon l'auteur principal, le Docteur Michael T. Schweizer de l'Université de Washington et du Fred Hutchinson Cancer Centre (Seattle), « ces résultats préliminaires suggèrent que l'ajout de cette hormonothérapie pourrait aider à réduire ou à prévenir la progression des cancers de la prostate à un stade précoce sous surveillance active ». L’essai clinique, mené auprès de 23 patients atteints d'un cancer de la prostate à stade précoce, âgés en moyenne de 67 ans, et ayant tous suivi 90 jours de traitement oral à l'apalutamide (240 mg/jour), montre en effet que 59 % des hommes ayant suivi un traitement de 90 jours avec l'apalutamide ne montrent plus aucun signe résiduel de cancer de la prostate lors de la biopsie qui suit immédiatement le traitement.

A l’issue du traitement de 90 jours avec l'apalutamide, les biopsies sont négatives chez la plupart des patients : lors d'un suivi à long terme, les taux de biopsies sans cancer s’élèvent à 33 % à 1 an (soit 7 patients sur 21) et de 21 % à 2 ans (4 patients sur 19) ; chez 65 % des patients, les niveaux de PSA ont diminué de 90 % ou plus avec le traitement par apalutamide.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

AUAJ

Adapter les médicaments aux gènes des patients
Mardi, 07/03/2023 - 08:46

Des chercheurs suédois et néerlandais ont mis au point le principe d'un "passeport ADN" pour adapter les médicaments aux gènes des patients. En effet, comme nous sommes tous porteurs d'un ensemble unique de gènes, nous réagissons différemment aux mêmes médicaments. Certaines personnes les dégradent plus rapidement, ce qui signifie qu'elles ont besoin d'une dose plus élevée pour obtenir l'effet désiré, d’où l’utilité de ce passeport : « Il s'agit essentiellement d'une carte de la taille d'une carte de crédit avec une bande magnétique contenant toutes les données génétiques importantes sur un patient particulier », explique l'un des coauteurs de l'étude, Magnus Ingelman-Sundberg, professeur de toxicologie moléculaire au département de physiologie et de pharmacologie du Karolinska Institutet (Suède). « Lorsque la carte d'un patient est scannée, les médecins et les pharmaciens peuvent déterminer la dose optimale d'un médicament pour cette personne en particulier ».

D’après les chercheurs, les patients peuvent subir 30 % de réactions indésirables graves en moins si leurs médicaments sont adaptés à leurs gènes. Pour arriver à cette proportion, ils ont étudié près de 7.000 patients de sept pays européens entre mars 2017 et juin 2020 qui ont tous été génotypés d’après les variations de douze gènes spécifiques ayant une importance pour le métabolisme, le transport et les effets secondaires des médicaments.

Tous les participants ont ensuite reçu leurs médicaments, soit de manière conventionnelle, soit avec une modification basée sur le génotype. Douze semaines après le début de leur traitement, les patients ont été contactés par une infirmière spécialisée pour signaler tout effet indésirable, tel que diarrhée, douleur ou perte de goût. « Les patients qui avaient reçu un traitement basé sur le génotype avaient, en moyenne, 30 % de réactions indésirables en moins que les témoins », indique le professeur Ingelman-Sundberg.

Cette découverte pourrait réduire considérablement la souffrance des patients et le problème des effets indésirables qui est considérable. Dans l'Union européenne, ils provoquent jusqu'à 128.000 décès par an et jusqu'à 9 % de toutes les admissions à l'hôpital, un chiffre qui fait plus que doubler pour atteindre 20 % chez les personnes de plus de 70 ans, rappellent les auteurs de l’étude.

En outre, le génotypage des malades permettra de réaliser des économies importantes pour la société : « le génotypage lui-même ne doit être effectué qu'une seule fois par patient, pour un coût maximal de 6 000 SEK (526 euros). L'introduction généralisée de ce système prédictif pourrait donc contribuer grandement à réduire les coûts des soins de santé publique », assure le professeur Ingelman-Sundberg.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

The Lancet

Déclin de la mémoire avec l’âge : l’importance du mode de vie
Mardi, 07/03/2023 - 08:43

Une étude chinoise conduite par le Professeur Jianping Jia (Xuanwu Hospital), établit une association longitudinale entre mode de vie et déclin de la mémoire, chez des sujets âgés sans troubles cognitifs à l’inclusion. Au cours des 10 années de suivi, ce déclin est apparu plus lent chez des sujets ayant un mode de vie sain par rapport à ceux ayant une hygiène de vie défavorable, y compris chez les sujets porteurs de l’allèle APOE-E4. Le risque d’évolution vers des troubles cognitifs ou une démence est également apparu réduit chez les sujets ayant une hygiène de vie favorable. Selon les auteurs, ces données suggèrent qu’il est possible d’infléchir le déclin de la mémoire par des facteurs de risque modifiables tels que le mode de vie, et ceci quel que soit le risque génétique.

Le déclin des capacités mémorielles est un phénomène qui peut être normal avec l’âge et qui n’évolue pas forcément vers un état pathologique (démence). Étant donné les caractéristiques démographiques des populations occidentales, prévenir, ou tout au moins ralentir, ce processus de perte mémorielle, représente un énorme enjeu de santé publique. Le mode de vie a été reconnu comme étant un facteur de risque modifiable associé à ce déclin et les études explorant l’association entre mode de vie et cognition se multiplient. Cependant, peu ont encore évalué le lien avec la baisse des capacités de mémoire de façon plus spécifique. Une étude longitudinale chinoise vient de combler ce manque en prenant en compte le risque génétique associé au statut APOE-E4.

Cette étude de cohorte prospective a inclus des participants âgés de 60 ans ou plus et habitant différentes régions de Chine. À l’inclusion en 2009, tous avaient une cognition normale et leur génotype pour l’apolipoprotéine E était déterminé. Les participants étaient ensuite suivis jusqu’à fin 2019 ou bien jusqu’au décès ou à la sortie d’essai. Après 10 années de suivi, six paramètres associés à un mode de vie sain ont été évalués : alimentation saine (apports quotidiens en 12 types d’aliments), exercice physique régulier (≥150 minutes d’activité modérée chaque semaine ou ≥75 minutes d’activité à forte intensité), vie sociale active et activité cognitive au moins 2 fois par semaine, n’avoir jamais fumé ni bu d’alcool.

Les patients qui répondaient à 4 de ces 6 critères étaient inclus dans le groupe "hygiène de vie saine", tandis que ceux qui ne répondaient qu’à 2 ou 3 ou à 0 ou 1 d’entre eux étaient inclus respectivement dans les groupes "hygiène de vie moyenne" et "hygiène de vie défavorable".

Les capacités de mémoire étaient évaluées à l’inclusion et en fin de suivi et les capacités cognitives par le Mini-Mental State Examination. Des modèles statistiques étaient ensuite utilisés pour évaluer l’impact des différents modes de vie sur l’évolution de la mémoire.

Au total, 29.072 participants ont pu être inclus (âge moyen 72 ans, 49 % de femmes, 20 % porteurs de l’allèle APOE-E4). Au sein de cette population sans troubles cognitifs à l’inclusion, le niveau cognitif restait stable, alors que les capacités de mémoire baissaient avec le temps, et ceci plus rapidement chez les porteurs de l’allèle APOE-E4 que chez les non-porteurs. Le déclin mémoriel est apparu nettement plus lent dans le groupe qui possédait une hygiène de vie saine par rapport à celui dont l’hygiène de vie était défavorable.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash 

Medical Xpress

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