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RTFLASH Recherche & Technologie
NUMERO 1171
Lettre gratuite hebdomadaire d’informations scientifiques et technologiques
Créée par René Trégouët rapporteur de la Recherche et Président/fondateur du Groupe de Prospective du Sénat
Edition du 16 Septembre 2022
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Egalement dans ce numéro
Matière
Le béton se convertit au bois et gagne un bilan carbone négatif
Le plus grand parc éolien marin d'Ecosse est opérationnel
Une encre à nanoparticules pour les cellules solaires pérovskites
Un matériau qui peut apprendre et mémoriser comme le cerveau
Vivant
La détection précoce des cancers par une simple prise de sang est enfin à portée de main…
La télévision pourrait augmenter le risque de démence
ESMO 2022 : une thérapie cellulaire efficace contre les cancers agressifs…
Trop de sodas provoquent des trous des mémoires…
Résultats prometteurs pour le vaccin ARN anti-cancer de Tufts
La stimulation cérébrale peut améliorer la mémoire des personnes âgées
Le vaccin BCG protège bien au-delà de la tuberculose
Le mécanisme de causalité entre particules fines et cancers du poumon enfin établi
Les chances de survivre à un cancer ont sensiblement augmenté
Vers un vaccin universel contre la grippe
Un nouveau vaccin contre le paludisme va changer la donne dans la lutte contre ce fléau mondial
Edito
Le télescope spatial James Webb va relancer les grands projets scientifiques mondiaux…



Depuis son réglage et sa mise en service, le 7 juin dernier, et la transmission de sa toute première image, d'une netteté exceptionnelle, de l'étoile 2MASS J17554042 + 6551277, une géante rouge située à 1987 années-lumière de notre planète, le télescope spatial James Webb (le JWST) a déjà réalisé une multitude d’observations et fait plusieurs découvertes majeures qui dépassent largement les attentes de la communauté scientifique et ne constituent sans doute qu’un avant-gout des extraordinaires avancées que va permettre cet outil unique, dont la précision et les performances s’avèrent in situ bien meilleures que prévues.

Le 11 juillet dernier, c’est le Président Biden en personne qui a tenu à présenter au monde les premières images époustouflantes de netteté et de précision de l’univers lointain. Parmi celles-ci, on a pu admirer l'amas de galaxies SMACS 0723, formé peu après le Big Bang, il y a 13 milliards d’années. Les astronomes et scientifiques ont également pu admirer, comme ils ne l’avaient jamais vu, le célèbre quintette de Stephan, situé à 340 millions d’années-lumière, dans la constellation de Pégase et découvert par l’astronome français Edouard Stephan en 1878. Mais pour les spécialistes, l’image la plus belle dévoilée ce jour-là fut sans conteste celle de la nébuleuse de la Carène, une pouponnière d'étoiles située à environ 7 600 années-lumière de notre Terre (Voir Numerama). Début aout, le JWST nous envoyait cette splendide photo de la fameuse Roue de chariot, une galaxie située à 500 millions d'années-lumière, dans la constellation du Sculpteur (visible dans l'hémisphère Sud), et qui tient sa forme si particulière d’une collision, à grande vitesse avec une autre galaxie (Voir ESA).

Le 22 aout, le télescope spatial nous envoyait de nouvelles images à couper le souffle de Jupiter, comme on ne l’avait encore jamais vue, avec ses anneaux ténus, ses tempêtes gigantesques, ses brumes polaires et son étrange tache rouge (Voir Cité de l'espace). Le 26 aout dernier, nouvelle découverte époustouflante : le télescope spatial permet pour la première fois la détection directe et fiable de CO2 dans une exoplanète. WASP-39 b, est une planète géante gazeuse chaude dont la masse est équivalente à celle de Saturne, et dont le diamètre est 1,3 fois supérieur à celui de Jupiter. Contrairement aux géantes gazeuses plus froides de notre système solaire, WASP-39 b orbite très près de son étoile et effectue une orbite en un peu plus de quatre jours terrestres. Au cours d’un transit, une partie de la lumière émise par l'étoile se retrouve totalement bloquée par la planète, tandis qu'une autre partie traverse son l'atmosphère. Sachant que les différents gaz absorbent différentes longueurs d’onde, les scientifiques ont réussi à analyser, en utilisant le spectrographe dans le proche infrarouge du JWST, les petites différences de luminosité qui correspondent à la signature chimique  spécifique de l'atmosphère de cette exoplanète. C’est ainsi que qu’une raie d'absorption a été détectée à des longueurs d'onde comprises entre 4,1 et 4,6 microns dans l'infrarouge, ce qui constitue la première preuve très solide de la présence de dioxyde de carbone sur une planète extérieure au système solaire.

Le 1er septembre dernier, le JWST a réalisé un nouvel exploit, en dévoilant la première image directe d’une exoplanète située à 385 années-lumière de la Terre (Voir Nature). Il s’agit de HIP 65426 b, une géante gazeuse qui fait dix fois la masse de Jupiter, 

Le JWST a également réussi à prendre la photo d’un anneau d’Einstein parfait. Ces anneaux sont des phénomènes astronomiques qui découlent de la théorie de la relativité générale formulée par Einstein en 1915. Cette théorie prévoit en effet que, dans le cadre d’un effet de lentille gravitationnelle, la lumière d’un objet distant est à la fois déformée et amplifiée sous l’effet de la présence d’un autre objet massif entre cet objet et l’observateur. Mais dans certaines situations exceptionnelles, cette lumière va venir s’enrouler complètement autour de cet objet intermédiaire, ce qui va produire ce fameux anneau d’Einstein.

L’anneau d’Einstein capturé par le JWST provient d’une galaxie située à 12 milliards d’années-lumière de la Terre, nommée SPT-S J041839-4751.8. Cette galaxie présente la particularité d’être orientée directement derrière une autre galaxie. En atteignant cette galaxie intermédiaire, la lumière de cette galaxie très lointaine s’est enroulée autour. Enfin, le 6 septembre dernier, le télescope spatial a révélé de superbes images de la nébuleuse de la Tarentule, baptisée ainsi en raison de la forme particulière de ses nuages de gaz et de poussière ; cette région du cosmos est située à 161.000 années-lumière et constitue la formation d'étoiles la plus grande et la plus lumineuse de tout le groupe de galaxies auquel nous appartenons.

On voit donc qu’en trois mois, le JWST a déjà révolutionné l’astronomie et l’astrophysique, grâce à la qualité de ses systèmes de détection, d’observation et d’analyse, notamment dans le spectre infrarouge, qui s’avère encore plus grande que prévue. Et ce n’est qu’un début. Dans les mois et les années qui viennent, ce merveilleux outil scientifique va faire feu de tout bois et, parmi les nombreuses observations prévues, au moins trois méritent d’être évoquées. La première concerne l’étrange "planète-océan" qui vient d’être découverte par une équipe de l’Université de Montréal (Voir Université de Montréal). Cette exoplanète a été repérée dans la constellation du Dragon, à 100 années-lumière de la Terre. Un peu plus grosse que la Terre, elle possède une densité anormalement faible et se trouve à une distance de son étoile qui lui permet de conserver une température compatible avec la présence d’eau liquide à sa surface. Les scientifiques qui l’ont découvert sont d’ailleurs persuadé qu’il s’agit d'une "planète océan", probablement entièrement couverte d'une épaisse couche d'eau, comme cela est le cas de certaines lunes de Jupiter et de Saturne, comme Europe et Encelade. Cette planète est d’autant plus intéressante qu’elle n’est pas trop éloignée de la Terre et qu’elle est susceptible d’accueillir certaines formes de vie. On comprend dès lors que les scientifiques soient impatients de pouvoir analyser finement la composition de son atmosphère, grâce à la puissance du JWST.

Une autre exoplanète attise la curiosité des scientifiques et devrait faire l’objet de plus amples investigations, grâce au JWST. Il s’agit de Kepler-452 b qui est une exoplanète rocheuse un peu plus grosse que la Terre, située à 1 400 années-lumière de la Terre dans la constellation du Cygne. Cette planète qui met 384 jours pour faire le tour de son étoile, une durée proche de celle de la révolution de la Terre autour du Soleil, est située dans la zone habitable de son étoile et reçoit une quantité d'énergie de la part de son étoile équivalente à celle que notre Terre reçoit du Soleil. La troisième exoplanète qui va sans doute être examinée de près par le JWST est Proxima b, qui se trouve, elle aussi, dans la zone d'habitabilité de son étoile, Alpha du Centaure, située à seulement 4,2 années-lumière de la Terre.

La réussite éclatante, et presque inespérée de ce projet à très haut risque (qui a bien failli être abandonné à plusieurs reprises) de télescope spatial James Webb, est à rapprocher d’une autre coopération scientifique internationale exemplaire et féconde, celle lancée, à Genève, en 1985 par les Etats-Unis, l’Europe et l’Union soviétique et concernant la conception et la réalisation, à Cadarache, en Provence, d’un réacteur thermonucléaire expérimental international, ou ITER. Cet outil unique en son genre doit produire son premier plasma en 2025 et atteindre sa pleine puissance en 2035. Si ITER tient toutes ses promesses, il sera suivi de DEMO, une véritable centrale de démonstration qui viendra valider à l’horizon 2040 la faisabilité d’une production industrielle et sûre d’énergie décarbonée à partir de la fusion nucléaire. Ce projet ITER, dont il ne fait désormais plus de doute qu’il ira à son terme et permettra à l’humanité de disposer, dans la seconde moitié du siècle, d’une énergie décarbonée abondante, a vu récemment sa pertinence légitimée par une étude européenne qui a montré de manière très solide que les futurs réacteurs à fusion seront capables d’utiliser en toute sécurité plus d’hydrogène que prévu et de produire, in fine, deux fois plus d’énergie par unité (Voir EPFL).

Ces succès en matière de coopération scientifique devraient conduire la communauté internationale à lancer de nouveau et ambitieux projets visant à réaliser des avancées décisives dans les domaines de l’énergie et des sciences de la vie. Deux domaines hautement stratégiques pour l’avenir de notre planète pourraient faire l’objet de grands projets de coopération sur le modèle du JWST ou d’ITER. Le premier concerne la maîtrise, très difficile, mais techniquement réalisable, de la géothermie très profonde, en cours d’expérimentation aux Etats-Unis. Si les scientifiques parviennent à réaliser des forages durables jusqu’à une profondeur d’une vingtaine de km, il deviendra possible d’exploiter des gisements illimités de vapeur très chaude (500 degrés) et de cogénérer chaleur et électricité sans émettre de CO2…

Le second domaine est celui des centrales solaires spatiales, qui pourrait, en théorie, exploiter les ressources énergétiques illimitées de notre soleil et les transformer en électricité, renvoyée sur Terre sous forme de faisceaux de micro-ondes. Aucun pays n’a, à lui seul, les ressources scientifiques et financières pour relever les nombreux défis technologiques que suppose la construction de telles centrales géantes dans l’espace. Mais une coopération mondiale pourrait y parvenir et transformer ainsi radicalement l’avenir de notre planète.

Enfin, le dernier projet qui devra, à mon sens, passer par une coopération internationale de grande ampleur, concerne l’établissement d’une carte dite "multiomique" complète de l’être humain. Il s’agit cette fois, en combinant toutes les ressources de la génomique (ADN), de la métabolomique (protéines, enzymes), et de la transcriptomique (ARN), de réaliser rien moins qu’un atlas complet, structurel et fonctionnel, de nos 37 000 milliards de cellules… Un tel atlas permettrait des avancées scientifiques et médicales immenses et que l’on peut à peine imaginer aujourd’hui, tant dans la découverte de nouveaux traitements contre les pathologies les plus graves, que dans la connaissance des mécanismes fondamentaux du vivant.

La réalisation d’un tel projet va nécessiter une puissance de calcul et des capacités de stockage absolument gigantesques, qui supposent des ruptures technologiques et des sauts conceptuels dans les domaines de l’informatique, de l’électronique, des mathématiques, des matériaux. Plusieurs pays, dont la France, ont lancé leur propre projet multiomique. Mais là encore, il faut bien comprendre que seule une coopération internationale ambitieuse parviendra à mobiliser et fédérer les moyens nécessaires à une telle entreprise.

Il faut souhaiter que nos dirigeants, s’inspirant de l’audace visionnaire de certains de leurs prédécesseurs, soient capables de faire preuve de la même opiniâtreté, de la même clairvoyance et de la même volonté politique inflexible, pour lancer sur plusieurs décennies ces grands projets dont l’humanité à besoin pour relever les défis auxquels elle est confrontée pour assurer sa survie, climat, énergie, santé, nutrition, éducation, pour ne citer que les plus importants. Quant à ceux, éternels pessimistes, qui nous expliquent que ces grands projets scientifiques sont dispendieux, inutiles ou néfastes et représentent un gaspillage de l’argent public, il faut leur rappeler que, si l’on tient compte de la durée de projets comme le JWST ou ITER, et du nombre de contributeurs dans les pays concernés, on s’aperçoit qu’au final, le projet d télescope spatial James Webb aura coûté à peine un euro par foyer et par an et ITER aura représenté une contribution de deux euros par foyer et par an… Autant dire que ces dépenses auront été dérisoires, au regard des immenses avancées scientifiques et techniques qu’elles auront permises et des retombées positives qui vont venir, dans de nombreux domaines, bénéficier à nos sociétés…

René TRÉGOUËT

Sénateur honoraire

Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat

e-mail : tregouet@gmail.com


Matière
Matière et Energie
Le béton se convertit au bois et gagne un bilan carbone négatif
Mercredi, 14/09/2022 - 06:20

Les matériaux biosourcés ont le vent en poupe dans la construction. Les collectivités sont de plus en plus séduites par les nouveaux produits lancés sur le marché. Dernière invention en date, le béton de bois est un matériau constitué d’un mélange de copeaux de bois et de ciment de type CEM II. Il permet de réaliser des murs porteurs et des dalles de bâtiment. L’entreprise CCB Greentech, la seule à proposer cette solution sur le marché en France pour ce type d’application, a livré l’an dernier un établissement recevant du public d’une capacité de 400 personnes près de Toulon (Var).

Elle travaille en ce moment sur un chantier avec le bailleur social le Toit Forézien près de Saint-Étienne (Loire). « La construction des éléments s’effectue en utilisant des panneaux préfabriqués allant jusqu’à 3,40 m de hauteur sur 6 m de large. Nous fournissons le granulat de bois à nos clients qui se chargent ensuite de la réalisation. La mise en œuvre sur site est rapide. Il faut compter 250 m2 de panneaux posés par jour pour trois personnes, ce qui permet de construire une maison individuelle en un jour », détaille Cédrik Longin, directeur de l’entreprise CCB Greentech.

Autre intérêt du béton de bois, son impact carbone annoncé comme négatif. En réalité, ce dernier bénéficie d’une méthode de calcul très favorable aux matériaux biosourcés dans le cadre de la nouvelle réglementation RE2020. « La méthode de calcul de l’analyse du cycle de vie a décidé que le CO2 émis plus tard était moins important que celui émis au moment de la construction via un jeu de coefficients. Un matériau peu émetteur lors de la construction s’avère donc avantagé par rapport à un autre moins émetteur à la fin de sa vie, ce qui est en particulier le cas des matériaux biosourcés », explique Philippe Leonardon, ingénieur à l’Ademe.

Le béton de bois se révèle très fourni en biosourcé, ce qui l’avantage par rapport à d’autres matériaux dans ce domaine. Ainsi, en comparaison du béton de chanvre, qui possède pourtant les mêmes propriétés constructives, il est plus fourni en biosourcé au mètre cube. La proportion de bois est de 60 kg/m2 de mur, contre 34 kg/m2 de chanvre. Le prix est environ de 50 euros moins cher au mètre carré que le béton de chanvre, estime par ailleurs Jonathan Chemouil, directeur de l’innovation chez Demathieu Bard, qui s’intéresse de près à ce matériau pour l’entreprise de construction où il travaille. « Outre l’intérêt de recourir aux biosourcés dans le cadre de la nouvelle RE2020, le béton de bois nous permet d’obtenir des éléments préfabriqués de plus grande ampleur qu’avec du béton de chanvre, ce qui facilite la mise en œuvre sur chantier », ajoute-t-il.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

GDC

Le plus grand parc éolien marin d'Ecosse est opérationnel
Mercredi, 14/09/2022 - 06:00

Il y a quelques jours, la première éolienne du plus grand parc éolien offshore d'Ecosse a été mise en service. Située à 27 kilomètres au large du comté d'Angus, elle permet à ce parc, baptisé parc de Seagreen, de commencer à produire de l'électricité pour alimenter, à terme, l'équivalent de 1,6 million de foyers grâce à une capacité totale de 1.075 mégawatts (MW). Cet objectif sera atteint lorsque les 114 éoliennes seront mises en service et que la ferme sera donc pleinement opérationnelle ; c'est prévu au cours du premier semestre 2023, selon TotalEnergies et SSE Renewables.

« Une fois achevé, Seagreen contribuera de manière significative aux objectifs ambitieux de l'Écosse et du Royaume-Uni en matière d'énergie renouvelable », a commenté Paul Cooley, directeur de l'éolien en mer chez SSE Renewables. « Voir cette turbine tourner en mer du Nord et démarrer la production d'électricité en toute sécurité est une réussite fantastique pour tous ceux liés au projet », qui a « déjà apporté des bénéfices à la communauté locale et à la chaîne d'approvisionnement britannique », a-t-il ajouté, cité dans le communiqué. Au-delà de devenir le plus grand parc éolien offshore d'Ecosse, le projet Seagreen sera aussi le plus profond du monde sur fondation fixe, par 59 mètres de profondeur d'eau. L’Ecosse compte bien faire passer sa puissance éolienne marine installée de 1,9 à 11 GW d’ici 2030, pour devenir la première nation à sortir complètement des énergies fossiles…

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

BBC

Une encre à nanoparticules pour les cellules solaires pérovskites
Mardi, 13/09/2022 - 12:17

Des chercheurs australiens ont utilisé une encre à base d'oxyde d'étain comme couche de transport d'électrons dans des cellules optoélectroniques. Ces matériaux pérovskites aux halogénures métalliques sont des candidats prometteurs pour les cellules solaires imprimables en raison de leur efficacité élevée à une température basse. Ils se révèlent également efficaces pour des cellules à grande échelle, obtenues par impression roll-to-roll. Les premiers résultats atteignent un rendement de conversion de puissance de 18 %. L'autre avantage de cette encre est qu'elle convient aussi bien à la fabrication de cellules solaires pérovskites en verre qu'à l'impression sur du plastique.

La taille moyenne de chaque particule à l'intérieur du produit d'encre peut être ajustée pour rester entre 5 et 10 nm. Pour mettre les choses en perspective, considérons que les ongles humains poussent d'un nanomètre par seconde et qu'une feuille de papier a une épaisseur de 100 000 nm. Les cellules solaires en pérovskite sont plus flexibles et nécessitent moins d'énergie pour être fabriquées que leurs équivalents en silicium, et elles remettent déjà en question leur efficacité.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

AZO NANO

Un matériau qui peut apprendre et mémoriser comme le cerveau
Mardi, 13/09/2022 - 12:13

C’est un bel exemple de sérendipité, cette aptitude à faire par hasard une découverte inattendue et à en saisir l’utilité scientifique. Mohammad Samizadeh Nikoo, doctorant dans le Laboratoire de dispositifs semiconducteurs de puissance (POWERlab) de la Faculté sciences et techniques de l'ingénieur (STI) de l'EPFL, avait pour ambition d’étudier la transition de l’oxyde de vanadium (VO2). Sans sollicitation et à température ambiante, il présente une phase isolante. Quand il est placé sous tension et à 68 degrés Celsius, il se transforme et devient un métal. De manière classique, l’oxyde de vanadium présente une mémoire volatile : « Le matériau retrouve son état isolant juste après que l’on arrête les stimulations électriques », explique le scientifique.

Le but de sa thèse était d’observer le temps que met ce matériau à effectuer sa transition d’un état à l’autre. Mais ses recherches l’ont mené vers une finalité différente. Grâce à plusieurs centaines de mesures et de calculs divers, le scientifique s’est rendu compte que l’oxyde de vanadium possède une longue mémoire liée à sa structure. Pour ses expériences, Mohammad Samizadeh Nikoo a envoyé un courant électrique dans un morceau d’oxyde de vanadium. « Une impulsion électrique traverse le matériau et poursuit son chemin jusqu’à la sortie », précise le scientifique.

Lors de ce passage, le matériau opère sa transformation au fur et à mesure que le courant le chauffe, puis revient dans son état initial une fois que le courant est passé. Les chercheurs ont constaté que le temps nécessaire pour que l’oxyde de vanadium change de constitution à la suite du deuxième courant électrique qu’on lui applique est directement lié à l’historique des stimuli. « Il se souvient de sa dernière transition et anticipe la suivante. Il s’agit d’un effet de mémoire inattendu. Ceci n’est pas lié à des états électroniques, mais à la structure physique du matériau. C’est une nouveauté d’un point de vue scientifique, car aucun autre matériau ne se comporte ainsi », indique Elison Matioli, professeur et directeur du laboratoire.

Les scientifiques ont pu vérifier que le matériau se souvient de son dernier stimulus reçu jusqu’à trois heures. « S’il s’en rappelle aussi longtemps après, il est possible de dire que cette mémoire peut durer plusieurs jours, mais actuellement nous ne possédons pas les outils de mesures nécessaires pour le prouver », explique Elison Matioli. Pourquoi cette découverte est-elle si importante ? Dans cette situation, la mémoire est une propriété du matériau lui-même. Dans n’importe quel type de calcul, les ingénieurs recourent à une mémoire. Aujourd’hui, ils souhaitent en obtenir avec beaucoup de capacités, rapides et petites au niveau de leur taille. L’oxyde de vanadium coche ces trois cases. De plus, sa mémoire est dite structurelle et continue, et non électronique et binaire, contrairement aux classiques.

Pour arriver à leurs résultats, les scientifiques ont dû procéder à une grande quantité de mesures. Ils ont aussi appliqué leurs nouvelles techniques de mesures à plusieurs matériaux d’autres laboratoires dans le monde afin de valider leurs conclusions. Cette découverte reproduit bien ce qu’il peut se passer dans le cerveau, étant donné que les «interrupteurs» d’oxyde de vanadium agissent comme les neurones.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

EPFL

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Vivant
Santé, Médecine et Sciences du Vivant
La détection précoce des cancers par une simple prise de sang est enfin à portée de main…
Mercredi, 14/09/2022 - 06:30

Les scientifiques et médecins en rêvent depuis des lustres, mais cette fois il semble bien que la recherche approche de ce but tant attendu : être capable de détecter un cancer avant même que la maladie ne s’installe et donne ses premiers symptômes ; la détection, dans une prise de sang, de ce qu’on appelle l’ADN tumoral circulant, autrement dit être capable d’identifier les anomalies génétiques des cellules cancéreuses précocement pour mettre en place un traitement adapté, au plus vite.

Jusqu’à présent, les premiers tests mis au point étaient capables de détecter des tumeurs dans le sang de patients dont le cancer était connu. Ce qui constituait déjà une belle avancée, car cette méthode simple et peu invasive pourrait remplacer, à terme, des examens plus longs, coûteux et désagréables pour le malade.

Mais des chercheurs sont allés plus loin. L’étude "Pathfinder", qui vient d’être présentée à Paris au congrès de la Société européenne d’oncologie médicale (ESMO), est le premier essai prospectif à montrer qu'un nouveau test peut détecter un cancer chez des patients dont la maladie n'a pas encore été diagnostiquée. Baptisé MCED (pour Multi Cancer Early Detection), ce nouveau test est porteur d’espoir notamment pour les malades qui sont atteints de cancer dont le dépistage est impossible (pancréas, intestin grêle, estomac…). Il a permis de détecter un signal de tumeur chez 1,4 % des 6.621 personnes âgées de plus de 50 ans qui n'étaient pas connues pour avoir un cancer. La maladie a été confirmée chez 38 % de ceux dont le test était positif. Et sur les 6.290 personnes qui n'avaient pas de cancer, 99,1 % ont bien reçu un résultat négatif au test.

« Les résultats constituent une première étape importante pour les tests de détection précoce du cancer car ils ont montré un bon taux de détection pour les personnes atteintes d'un cancer et un excellent taux de spécificité pour celles qui n'en étaient pas atteintes », explique le Docteur Schrag, auteur principal de l’essai. Qui ajoute que l’objectif de ce dépistage par voie sanguine ne serait pas de diminuer l'incidence du cancer, mais plutôt de réduire la mortalité due au cancer. « Cette étude montre qu'il y a de l'espoir à l'horizon pour la détection de cancers qui ne peuvent actuellement pas être dépistés, mais bien sûr, il reste encore beaucoup de travail à faire et, avec l'expérience et des échantillons plus importants, ces tests s'amélioreront ».

Ces premiers résultats - s’ils sont porteurs d’espoir - devront en effet être confirmés par de nouveaux essais avant d’imaginer que, demain, ces tests puissent être mis sur le marché. Se posera alors la délicate question de la gestion des soins, car il faudra parvenir à réorganiser complètement les filières des soins en cancérologie, afin d’être capable de prendre en charge dans les meilleurs conditions et avec les meilleurs traitements possibles, plusieurs dizaines milliers de patients supplémentaires par an, atteints de cancers très précoces et sans aucun symptôme.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

ESMO 2022

La télévision pourrait augmenter le risque de démence
Mercredi, 14/09/2022 - 06:10

On savait déjà que la sédentarité favorise et accélère l’apparition de démences, comme la maladie d’Alzheimer. Cette fois, des chercheurs des universités de Californie et d’Arizona se sont posé la question de savoir si la télévision et l’ordinateur ont le même impact. Ces derniers se sont appuyés sur les données de 146.000 individus de plus de 60 ans, sur douze années en moyenne. Ces derniers devaient indiquer s’ils regardaient peu, moyennement ou beaucoup la télévision, à quelle fréquence et s’ils utilisaient un ordinateur, en plus de leur niveau d’activité physique.

3507 personnes ont développé une démence, syndrome qui se définit par une dégradation de la mémoire, du raisonnement, du comportement et de la capacité à réaliser des activités quotidiennes. Tous ces syndromes ne sont pas normaux lors du vieillissement. D’après les chercheurs, le risque d’apparition de démence augmente de 28 % chez les plus grands consommateurs de télévision. Chez les adeptes de l’ordinateur, la probabilité de démence recule de 30 % dans le tiers d’utilisateurs les plus assidus. « Nos résultats suggèrent que le risque de démence n’est pas associé avec le temps passé assis en soi, mais avec la nature ou le contexte de l’activité sédentaire », souligne l’étude.

« Ordinateur et télévision n’induisent pas la même stimulation cérébrale », précise Philippe Amouyel, professeur de santé publique au CHU de Lille et directeur de la Fondation Alzheimer, auprès du Figaro. Sur un ordinateur, nous avons le plus souvent des activités qui demandent une participation intellectuelle active. Devant la télévision, nous sommes passifs. « Quand on conseille au public de limiter le temps d’écran, il ne s’agit pas de les bannir tous, mais plutôt de voir ce qui est fait avec ».

« L’être humain atteint le maximum de son développement cérébral vers 20 ans. Son cerveau compte alors entre 80 et 100 milliards de neurones, et ce nombre ne variera quasiment plus le restant de sa vie. En revanche, les connexions entre ces neurones peuvent évoluer et se renouveler pour répondre à de nouveaux besoins : c’est ce qu’on appelle la plasticité cérébrale », explique encore le professeur. « C’est pour cette raison que le cerveau doit être stimulé. Tout ce qui nous sort de notre zone de confort est bénéfique au cerveau. C’est pourquoi il m’arrive de conseiller à des patients âgés de se saisir des outils informatiques, car, pour eux, cela va nécessiter un effort d’apprentissage vertueux », conclut-il.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

California18

ESMO 2022 : une thérapie cellulaire efficace contre les cancers agressifs…
Mardi, 13/09/2022 - 12:29

Cette étude, présentée à l'occasion du congrès de la société européenne d'oncologie, qui se tient actuellement à Paris montre pour la première fois que la thérapie cellulaire améliore nettement les chances de survie chez les patients atteints de cancers solides.

Réalisée en double aveugle, cette étude a montré que les patients ayant reçu un traitement par lymphocytes infiltrant les tumeurs (TIL) ont présenté une réduction de 50 % de la progression de la maladie et des risques de décès par rapport au traitement standard...

Ces résultats remarquables suscitent l'espoir d'un traitement amélioré et d'une guérison potentielle pour les patients atteints d'un large éventail de tumeurs solides métastatiques. « Cette étude montre pour la première fois dans un essai randomisé et contrôlé que la thérapie cellulaire peut être au moins aussi efficace et bénéfique pour les patients atteints de cancers solides que les meilleurs traitements de référence », a déclaré l'auteur principal John Haanen, du Netherlands Cancer Institute, Amsterdam, Pays-Bas.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Eurekalert

Trop de sodas provoquent des trous des mémoires…
Mardi, 13/09/2022 - 12:25

Selon une étude brésilienne de l’Université de Santa Catarina, une consommation excessive de boissons gazeuses sucrées, ou sodas, est associée à plusieurs maladies et au déclin cognitif, en particulier aux troubles de la mémoire. Ces recherches ont évalué l'effet de la consommation de sodas sur les altérations comportementales et le stress oxydatif (à savoir une agression des cellules par des radicaux libres). Les auteurs ont mené les recherches auprès de rats mâles âgés de 2, 8 et 14 mois. Ils les ont répartis en différents groupes. Pendant 67 jours, l’équipe a donné seulement à un groupe du soda. Les autres rongeurs ont uniquement bu de l’eau. Dix jours avant la fin de l’essai, les chercheurs ont réalisé des tests comportementaux et de capacités. « Au 68ème jour, les rats ont été tués, leur cortex frontal et leur hippocampe ont été disséqués pour l'analyse. (…) Le labyrinthe à bras radial et le labyrinthe en Y ont été utilisés pour évaluer la mémoire spatiale, le champ libre pour évaluer la mémoire d'accoutumance et l'évitement inhibiteur pour évaluer la mémoire aversive », peut-on lire dans les recherches.

D’après les résultats, la consommation de sodas a entraîné l’apparition de troubles de la mémoire dans le labyrinthe à bras radial, le labyrinthe en Y et le champ libre chez les rats de 2 et 8 mois, mais pas chez ceux âgés de 14 mois. Selon les scientifiques, les travaux montrent que la consommation à long terme de boissons sucrées et gazeuses altère la mémoire et provoque un stress oxydatif. « Les plus jeunes semblent être plus sensibles aux altérations du comportement provoquées par les boissons gazeuses et sucrées. Cependant, les sodas ont provoqué des altérations du système oxydatif à tous les âges évalués », a conclu l’équipe qui compte mener une étude auprès d’êtres humains.

En France, la consommation de sodas augmente malheureusement de 5 % par an et atteint 51 litres par an et par habitant, soit presque un litre par semaine et par Français. En 2019, une étude américaine a montré que les plus gros buveurs de sodas (à partir de deux canettes par jour) s'exposent à un risque accru de 21 % de mort précoce (voir Circulation). Une autre étude américaine de 2010, dirigée par Noel T. Mueller, chercheur à l'Université de Georgetown, a par ailleurs montré que boire deux verres ou plus de soda par semaine augmentait de 87 % les risques qu'ils ont de souffrir d'un cancer du pancréas, comparé aux personnes qui ne consomment pas de soda.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Science Direct

Résultats prometteurs pour le vaccin ARN anti-cancer de Tufts
Mardi, 13/09/2022 - 12:08

Une vingtaine d'essais cliniques de vaccins thérapeutiques anti-cancer à ARN ont déjà été lancés dans le Monde, mais la plupart butent sur le même problème : une grande partie de l'ARN injecté arrive dans le foie, un organe qui n'est pas propice à une bonne réponse immunitaire (en plus du risque d'inflammation du foie). Le but est de diriger les antigènes vers le système lymphatique où les lymphocytes (les globules blancs) et les lymphocytes T sont concentrés pour apprendre à combattre une infection extérieure. C'est un défi qu'est parvenu à relever la Tufts School of Engineering (Etats-Unis), où une équipe a mis au point un vaccin aux résultats très intéressants. Des résultats publiés dans la revue spécialisée PNAS.

Les vaccins consistent à reproduire une petite portion de l'ARN messager, c’est-à-dire un code génétique qui correspond aux antigènes du cancer. Cette portion d'ARN permettra de créer des anticorps dans l'organisme du patient vacciné. En l'inoculant au patient, le vaccin fournit à l'organisme une sorte de mode d'emploi pour fabriquer des petites cibles inoffensives du cancer, sur lesquelles les globules blancs peuvent s'entraîner, avant d'aller détruire la véritable tumeur.

Pour ses travaux, la Tufts School of Engineering a réalisé ses expériences sur des souris atteintes d'un mélanome métastatique. Et les performances du vaccin ont été impressionnantes, puisque les tumeurs ont été significativement inhibées. En plus de cela, 40 % des souris ont montré une rémission complète, sans tumeurs et sans récidive à long terme lorsqu'elles recevaient en plus un traitement existant (qui empêche les tumeurs de supprimer la réponse immunitaire). Les résultats suggèrent que le vaccin a entraîné une excellente mémoire immunitaire car même après l'injection de cellules tumorales métastatiques, aucune nouvelle tumeur ne s'est formée chez les souris en rémission complète.

« Les vaccins contre le cancer ont toujours été un défi parce que les antigènes tumoraux n'ont pas toujours l'air aussi étrangers, comme les antigènes sur les virus et les bactéries, et les tumeurs savent comment inhiber la réponse immunitaire », souligne Jinjin Chen, chercheur de cette équipe. Celui-ci poursuit, « Ce nouveau type de vaccin contre le cancer permet enfin une réponse beaucoup plus forte et est capable de transporter l'ARNm des grands et des petits antigènes. Nous espérons qu'il pourrait devenir une plate-forme universelle non seulement pour les vaccins contre le cancer, mais aussi pour des vaccins plus efficaces contre les virus et autres agents pathogènes ».

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Tufts

La stimulation cérébrale peut améliorer la mémoire des personnes âgées
Lundi, 12/09/2022 - 18:32

Beaucoup de personnes âgées ont du mal à se souvenir des choses en vieillissant. Mais une forme douce de stimulation cérébrale pourrait aider à conserver une bonne mémoire, selon une étude américaine. « Il s'agissait d'une intervention très courte qui a produit à la fois un effet immédiat et très durable », explique Marom Bikson, ingénieur neuronal au City College de New York, qui n'a pas participé à l'étude. « Des recherches supplémentaires sont nécessaires, mais si cela fonctionne, cela pourrait se trouver dans tous les cabinets médicaux… et cela pourrait éventuellement être quelque chose que les gens utilisent à la maison », ajoute Bikson.

Les cellules cérébrales communiquent entre elles à l'aide d'impulsions électriques, et les réseaux et régions du cerveau ont leurs propres impulsions d'activité électrique. De plus en plus de preuves suggèrent que l'application d'une stimulation électrique à ces réseaux peut modifier leur mode de fonctionnement, renforçant potentiellement les connexions entre les régions du cerveau. Pour savoir si cette approche pouvait améliorer la mémoire, Reinhart et ses collègues se sont tournés vers une forme de stimulation cérébrale appelée stimulation transcrânienne par courant alternatif. tACS, qui délivre de légères impulsions électriques, de faible intensité, vers le crâne via des électrodes intégrées dans une sorte de bonnet de bain.

L'équipe a utilisé une forme moderne et haute définition de tACS, qui permet aux chercheurs de cibler de petites régions du cerveau. Le groupe a choisi de se concentrer sur deux régions du cerveau connues pour être impliquées dans la mémoire : une partie du cortex préfrontal à l'avant du cerveau, qui est impliquée dans la mémoire à long terme, et le lobe pariétal inférieur, une région vers l'arrière du cerveau, qui serait impliqué dans la mémoire à court terme.

Chacune de ces deux régions cérébrales a son propre schéma caractéristique d'impulsions électriques d'activité, ou ondes cérébrales. Dans la première expérience, Reinhart et ses collègues ont délivré des impulsions d'activité pour correspondre aux rythmes naturels de chaque région – hautes fréquences pour le cortex préfrontal et basses fréquences pour le lobe pariétal.

L'équipe a recruté 60 volontaires, tous âgés de 65 à 88 ans, qui ont été répartis en trois groupes. Dans une tâche, chaque personne lisait une liste de 20 mots et devait les rappeler plus tard. Pendant qu'ils effectuaient cette tâche, un tiers du groupe avait le cortex préfrontal de leur cerveau modulé, et un autre tiers avait ses lobes pariétaux ciblés. Le tiers restant portait un bonnet d'électrodes mais n'a reçu aucune stimulation. La session de 20 minutes a été répétée pendant quatre jours consécutifs. Au cours de ces quatre jours, les personnes qui ont reçu une stimulation cérébrale ont amélioré leur capacité à se souvenir des mots, ce qui n’était pas le cas parmi ceux qui n'étaient pas stimulés.

Et le type d'amélioration de la mémoire dépendait des régions du cerveau qui avaient été stimulées. Ceux dont l'avant du cerveau était stimulé se souvenaient mieux des premiers mots de la liste, suggérant que leur mémoire à long terme s'était améliorée. Ceux dont les lobes pariétaux ont été stimulés ont vu leur mémoire à court terme s'améliorer. À la fin des quatre jours, ceux qui avaient eu leur cerveau stimulé ont amélioré leurs performances d'environ 50 à 65 % et se sont souvenus d'environ quatre à six mots supplémentaires de la liste des 20, en moyenne, dit Reinhart. « Ces résultats sont très impressionnants », déclare Roi Cohen Kadosh, neuroscientifique cognitif à l'Université de Surrey, qui pense que cette nouvelle technique pourrait constituer une méthode simple, sûre et rapide pour améliorer la mémoire des seniors…

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

MIT

Le vaccin BCG protège bien au-delà de la tuberculose
Lundi, 12/09/2022 - 18:25

Une étude australienne a montré, pour la première fois, ce mécanisme qu’avait tout de suite repéré le découvreur du BCG, Albert Calmette, il y a 101 ans. Un médecin suédois, Carl Näslund, avait également noté que les nourrissons vaccinés BCG mouraient deux à trois fois moins que les autres. Au fil des ans, les études se sont multipliées, y compris en Afrique. Et ce que montrent ces nouveaux travaux australiens c’est le processus : comment l’immunité des enfants évolue juste après la vaccination et assure une protection contre d’autres germes (virus, bactéries, champignons) autres que la tuberculose.

Non seulement quand on inocule, in vitro, deux souches différentes de BCG elles modifient l’ADN des globules blancs pour 14 mois mais en plus, ces souches modifient la moëlle osseuse qui elle-même génèrera de futurs globules blancs. C’est une protection qu’on constate avec d’autres vaccins. Sur tous les vaccins dits "vivants" (ceux qu’on inocule avec le virus encore actif) – donc polio dans sa version "buvable", ou encore rougeole-oreillon-rubéole. À l'Institut Pasteur à Lille, le professeur Camille Locht, qui est directeur de recherche à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM), met au point en ce moment un nouveau vaccin, vivant lui aussi, contre la coqueluche : en laboratoire, les rats vaccinés se retrouvent protégés contre l’asthme. Et le professeur Locht de rapporter l’inquiétude de ses collègues chercheurs danois qui s’attendent à une reprise de la mortalité chez les enfants lorsque le vaccin polio buvable sera prochainement retiré du marché.

Dans le cas de nouvelle pandémie "type Covid" on pourrait imaginer que le BCG protège les populations, le temps de trouver un vaccin ? Aux États-Unis, une étude était en cours quand le Covid a démarré : l’idée était de chercher l’effet éventuel "positif" de ce vaccin BCG sur le diabète. Résultat : il n'y a eu aucun cas de Covid dans le groupe qui avait reçu trois doses de BCG, à l'inverse du groupe non vacciné. Une équipe américano-britannique conclut qu’un vaccin même non spécifique « aurait pu réduire le nombre de cas, les hospitalisations et la mortalité Covid durant l’hiver 2020 aux États-Unis ».

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Science

PNAS

Le mécanisme de causalité entre particules fines et cancers du poumon enfin établi
Lundi, 12/09/2022 - 18:22

Cette vaste et solide étude (plus de 400 000 personnes suivies), présentée à l'occasion du congrès de l'ESMO à Paris par des chercheurs britanniques du Crick Institute, confirme le pouvoir cancérigènes des particules fines et explique pour la première fois le mécanisme de cette action néfaste : les particules fines, après avoir pénétré dans les poumons, perturbent deux gènes (EGFR et KRAS), liés au cancer du poumon, ce qui augmente les risques de développer cette grave pathologie.

L'étude confirme les publications déjà anciennes de 10 ans du CIRC de Lyon sur cette question et rappelle qu'un cancer du poumon sur six touche désormais des non-fumeurs... Ces recherches justifient donc, outre l'impact néfaste sur le climat, l'interdiction totale des moteurs thermiques en Europe en 2035. Mais rappelons que les particules fines sont également émises en grande quantité par le chauffage au bois en plein essor, et qu'il va falloir des années pour que le parc des vieilles installations, sans système de filtration, soit entièrement renouvelé par des appareils propres et filtrants.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

ESMO

Les chances de survivre à un cancer ont sensiblement augmenté
Lundi, 12/09/2022 - 18:19

Les chances de survivre à un cancer ont augmenté “considérablement”, selon des chiffres publiés par l’Integrated Cancer Centre Netherlands (IKNL). Grâce à des diagnostics plus rapides et à de meilleurs traitements. Le centre de cancérologie néerlandais a analysé le nombre de patients encore en vie cinq ans après le diagnostic et a comparé ce pourcentage à celui enregistré dix ans plus tôt. Entre 2001 et 2010, 58 % des patients étaient encore en vie après cinq ans ; entre 2011 et 2020, ce chiffre est passé à 66 %. « Quand on se rend compte que traiter le cancer n’est pas facile, c’est une augmentation considérable », observe Otto Visser, responsable à l’IKNL.

Bien que le taux de survie augmente, il existe d’énormes différences entre les cancers. Parmi les patients atteints d’un cancer de la peau, plus de 90 % sont en vie après cinq ans, alors que pour les personnes atteintes d’un cancer du pancréas, ce chiffre n’est que de 5 %. Dans le cas du cancer de l’utérus, le taux de survie est relativement élevé (environ 80 %), mais la situation s’est peu améliorée au cours des 30 dernières années. Il en va de même pour les cancers de l’estomac et de la vessie, pour lesquels 22 et 54 % des personnes, respectivement, sont encore en vie après cinq ans. « Vous pouvez constater que les progrès sont relativement bons en ce qui concerne les cancers qui ne donnent pas de métastases ou qui sont situés dans des ganglions lymphatiques pouvant être opérés », explique M. Visser.

Ces dernières décennies, de meilleures opérations ont été mises au point pour certains traitements du cancer. En outre, beaucoup plus de patients reçoivent un traitement préalable par radiothérapie ou chimiothérapie. De meilleurs médicaments ont également été mis au point pour traiter les métastases, et certains cancers sont détectés plus tôt.

Le taux de survie dix ans après un diagnostic est passé de 43 % entre 1991 et 2000 à 59 % au cours de la dernière décennie. L’IKNL s’attend à ce que ce pourcentage augmente encore dans les années à venir. « Nous avons surtout besoin d’une meilleure chimiothérapie pour les personnes atteintes de métastases. Il n’y aura pas de remèdes miracles, mais la chimio ne cesse de s’améliorer »,  observe M. Visser.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

IKNL

Vers un vaccin universel contre la grippe
Lundi, 12/09/2022 - 18:16

C’est une nouvelle étape qui vient d'être franchie, avec ce vaccin universel contre la grippe "B", développé par une équipe de scientifiques de la Georgia State University : le candidat démontre, dans la revue Biomaterials, sa capacité à induire une protection large et durable contre un large spectre de virus de la grippe B. Les épidémies de grippe constituent toujours une menace majeure en santé publique et les souches de type B ont déjà provoqué plusieurs épidémies sévères de grippe. Environ un quart des cas sont causés chaque année par des virus de la grippe B.

La grippe B est associée à 2 lignées de souches génétiquement distinctes, qui déclenchent des réponses immunitaires différentes. Les vaccins contre la grippe saisonnière sont développés avec 1 ou les 2 lignées de virus mais restent limités par la capacité des souches en circulation à échapper au système immunitaire ou à la vaccination. Ces vaccins sont souvent inefficaces car une partie du virus de la grippe (la tête HA) évolue. C’est pourquoi les vaccins doivent être reformulés chaque année. Seul un vaccin antigrippal universel contenant des parties conservées du virus pourrait donc apporter une protection croisée plus substantielle et efficace contre les différentes souches virales en circulation.

C’est le concept de ce vaccin à nanoparticules protéiques à double couche, qui comporte une partie stabilisée du virus de la grippe, la tige d'hémagglutinine (HA), ce qui induit des réponses immunitaires réactives et confère une protection immunitaire croisée robuste et soutenue contre les différentes souches du virus de la grippe B. Des tests en culture cellulaire et chez la souris confirment que les nanoparticules sont suffisamment efficacement absorbées pour induire des réponses immunitaires protectrices.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Science Direct

Un nouveau vaccin contre le paludisme va changer la donne dans la lutte contre ce fléau mondial
Lundi, 12/09/2022 - 18:12

C’est un tournant majeur dans la lutte mondiale contre le paludisme. Un nouveau vaccin contre le paludisme, développé par des scientifiques de l'Université d'Oxford, s'est avéré efficace à 77 % pour prévenir le paludisme, selon une étude réalisée sur 450 enfants âgés de 5 à 17 mois au Burkina Faso - où le paludisme représente environ 22 % de l'ensemble des décès. C’est la première fois qu’un vaccin contre le paludisme dépasse le seuil de 75 % d’efficacité, défini par l’OMS pour promouvoir sa généralisation. Rappelons que le paludisme, maladie parasitaire transmise par les moustiques, a tué 627.000 personnes - principalement des enfants africains - au cours de la seule année 2020.

L’étude a en outre montré qu’un mois après avoir reçu le rappel, les anticorps antipaludiques ont retrouvé un niveau similaire à celui observé après les premières doses reçues un an plus tôt, ce qui prouve que ce vaccin maintient son efficacité dans la durée. Oxford s'est associé au plus grand fabricant de vaccins au monde, le Serum Institute of India qui souhaite fabriquer 200 millions de doses par an à partir de l'année prochaine.

L’année dernière, un autre vaccin, produit par le géant pharmaceutique britannique GSK, est devenu le premier vaccin antipaludique à être recommandé pour une utilisation généralisée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Il a depuis été administré à plus d’un million d’enfants en Afrique. Mais des recherches ont montré que l’efficacité du vaccin de GSK était d’environ 60 % et diminuait considérablement avec le temps, même avec une dose de rappel. Ce nouveau vaccin est parvenu à surmonter ces deux obstacles majeurs et, selon Adrian Hill, spécialiste des vaccins à Oxford et co-auteur de l’étude, une diminution de 70 % des décès dus au paludisme pourrait être atteignable d'ici 2030, grâce au grand nombre de doses de vaccin qui pourraient être produites rapidement.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

University of Oxford

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