RTFlash

RTFLASH Recherche & Technologie
NUMERO 500
Lettre gratuite hebdomadaire d’informations scientifiques et technologiques
Créée par René Trégouët rapporteur de la Recherche et Président/fondateur du Groupe de Prospective du Sénat
Edition du 08 Janvier 2009
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Egalement dans ce numéro
TIC
Les ventes de portables dépassent pour la première fois celles de PC
Matière
Après le plus grand parc éolien, la filiale d'EDF lance la plus grande ferme solaire de l'Hexagone
Espace
Mars a pu abriter la vie
Terre
Catastrophes naturelles : la crise climatique en accusation
La débâcle de l'Arctique semble engagée
La technique de l'insecte stérile va être testée pour lutter contre le paludisme et le chikungunya
Cultiver des microalgues sans rejet de gaz carbonique
Vivant
Cancer de la prostate avancée : associer radiothérapie et hormonothérapie
Dormir une heure de plus par nuit réduirait le risque cardiovasculaire
Découverte d'un gène lié à l'hypertension artérielle
Un médicament anticancéreux s'avère efficace contre les rejets de greffes
Stress, gènes et déclin cognitif
Quand le lithium protège de la démence
La stimulation électrique d'une zone cérébrale profonde est une piste prometteuse pour soigner les troubles obsessionnels compulsifs
Recherche
La Volvo S60 Concept : une voiture autonome dans les embouteillages
Edito
N° 500



Le hasard fait qu'avec cette nouvelle année 2009 nous mettons en ligne le 500e numéro de notre lettre hebdomadaire, @RT Flash.

Ainsi, en tenant compte des pauses que nous nous sommes autorisés pendant les mois d'Août et les fêtes de fin d'année, cela fait plus de 10 ans (depuis le 4 mai 1998) que, semaine après semaine, nous mettons, gratuitement, à votre disposition toutes les informations qui peuvent actualiser vos connaissances dans les domaines des sciences et des technologies.

Certaines semaines, en tenant compte du nombre d'abonnés, dont certains nous sont fidèles depuis l'origine, et du nombre de visiteurs de notre site www.tregouet.org, vous êtes plus de 60.000 à prendre connaissance de quelques unes de nos brèves, et à parcourir rapidement l'édito. Ceux qui nous rendent visite sur Internet visionnent en moyenne 4,42 pages, par visite, et passent 3 min.54 (en temps moyen) sur notre site.

Nous pourrions croire que c'est très court. Et bien non, car selon Google Analytics, ce sont des chiffres très élevés dans un monde qui est devenu de plus en plus « zappeur ».

Indubitablement, @RT Flash est la plus ancienne et la plus lue des lettres parlementaires françaises. Peut-être cela est-il dû au fait que le but de ce courrier régulier n'a jamais été politique dans le sens partisan du terme, mais bien politique dans son sens le plus noble : aider à préparer l'avenir de nos enfants.

J'avais créé cette Lettre à la fin des années 1990 suite au succès qu'avait rencontré mon ouvrage « Des Pyramides du Pouvoir aux réseaux de Savoir » que j'avais publié en qualité de parlementaire.

Dans ce livre au titre prémonitoire, j'avais voulu montrer combien l'acquisition de savoirs tout au long de la vie, par le plus grand nombre, allait changer la nature même des démocraties.

Je posais alors le postulat que l'Humanité serait entrée dans une ère nouvelle quand sa « puissance » (terme maintenant inadapté) ne se mesurerait plus en nombre de divisions armées mobilisables (le pouvoir par la violence), au travers des valeurs boursières et du PIB (le pouvoir par l'argent) mais bien en sa capacité d'apporter à l'ensemble des humains un maximum de savoirs pour qu'enfin s'exerce le « pouvoir par le savoir ».

A ma très modeste échelle, avec ténacité, j'ai voulu montrer que ce « pouvoir par le savoir » n'était pas un vain mot. J'ai apporté, sans bruit, sans publicité, mais avec constance, depuis 10 ans, de nombreuses informations qui, sans coût, ont intellectuellement enrichi des dizaines de milliers de personnes.

Si, au lieu de vous apporter régulièrement ces savoirs nouveaux, je n'avais offert à chacun d'entre vous, ne serait-ce qu'un franc (je parle comme en 1998 !), il y a longtemps que je serais ruiné, et que mon entreprise aurait cessé.

Or, tout au contraire. Vous et moi, nous sommes plus riches qu'il y a 10 ans. Vous, vous êtes plus riches par les savoirs que nous vous apportons chaque semaine, et moi, je suis plus riche de tout le réseau que grâce à vous tous j'ai pu constituer, et qui me procure chaque semaine ses suggestions, ses remarques de bon sens, ses propres savoirs, pour que nous puissions aller plus loin encore.

C'est cela qui est extraordinaire dans une économie du Savoir. Utilisée avec intelligence, chacun peut s'y enrichir sans que personne ne s'y appauvrisse. Cela est diamétralement opposé au pouvoir par la violence dont nous mesurons encore les dangers dans les temps présents, et carrément différent du Pouvoir par l'Argent qui, ces temps-ci, montre toutes ses limites.

Tant que nous aurons l'énergie pour vous apporter, semaine après semaine, ces savoirs nouveaux que vous êtes très nombreux à attendre avec impatience (c'est vous qui le dites !), nous continuerons.

Mais permettez-moi, en cet instant, de remercier solennellement Mark Furness et Monique Girard qui, depuis le début de cette aventure hors du commun, sont à mes côtés pour que, chaque semaine, vous receviez @RT Flash.

Pendant les 6 premières années, ils l'ont fait en leur qualité d'assistants parlementaires mais, depuis 4 ans, bien qu'ayant trouvé par ailleurs d'autres activités professionnelles, ils ont continué, bénévolement, à alimenter et mettre en forme notre Lettre, chaque semaine. Je leur dois, nous leur devons devrais-je dire, car vous aussi, chers lecteurs, vous êtes concernés, d'avoir pu poursuivre la publication de cette Lettre @RT Flash.

Je leur adresse un grand MERCI !

Pour compenser cette situation anormale, les grands organismes de la Recherche française et quelques grandes sociétés privées m'ont fait savoir dernièrement qu'ils étaient prêts à verser à notre Association, une petite subvention annuelle afin que je puisse, enfin, rémunérer, bien modestement, mes deux collaborateurs si dévoués. (C'est bien la preuve que dans notre époque les savoirs ne sont pas encore suffisants, et qu'il faut toujours faire appel à l'argent !)

Avant de conclure, permettez-moi de vous adresser, à l'aube de cette nouvelle année, nos voeux les meilleurs et les plus sincères. Que 2009 vous garde en bonne santé, vous apporte le Bonheur et sache donner à l'Homme la capacité de trouver, enfin, la voie de la sagesse.

René Trégouët

Sénateur honoraire

Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat

e-mail : tregouet@gmail.com


TIC
Information et Communication
Les ventes de portables dépassent pour la première fois celles de PC
Vendredi, 09/01/2009 - 00:00

Les ventes mondiales de portables ont dépassé pour la première fois de leur histoire celles des ordinateurs de bureau au troisième trimestre, selon iSuppli. Un événement que le cabinet d'études qualifie de grand tournant pour le secteur. Ces ventes ont bondi de près de 40 %, à 38,6 millions d'unités, tandis que les PC enregistraient un recul de 1,3 %, à 38,5 millions. Les ventes totales d'ordinateurs ont, elles, progressé de 15,4 % sur le trimestre pour atteindre les 79 millions de machines.

Acer a vendu près de 3 millions de portables de plus qu'au trimestre précédent, en majorité des netbooks, souligne iSuppli. Avec 12,2 % de part de marché, le constructeur taïwanais occupe le troisième rang mondial du secteur, à un peu moins de deux points du numéro deux, Dell (13,9 %). HP conserve son statut de numéro un (18,8 %), avec 14,9 millions de ventes. Lenovo et Toshiba sont respectivement quatrième (7,5 %) et cinquième (4,6 %). Apple a perdu près d'un demi-point de part de marché par rapport au deuxième trimestre et se place à la septième position du classement total des ventes, avec 3,2 % de part de marché.

OINet

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Matière
Matière et Energie
Après le plus grand parc éolien, la filiale d'EDF lance la plus grande ferme solaire de l'Hexagone
Vendredi, 09/01/2009 - 00:00

EDF Énergies Nouvelles (EDF EN) se lance dans une nouvelle filière industrielle. Inaugurée à Narbonne (Aude), c'est « le début d'une grande aventure qu'on espère mener en France et dans le monde », s'enthousiasme le président d'EDF EN, Pâris Mouratoglou. Cette filiale d'EDF, dédiée aux énergies renouvelables, a inauguré la plus grande usine photo-voltaïque au sol en fonctionnement dans l'Hexagone : 25 millions d'euros d'investissement, 95.000 panneaux solaires de l'américain First Solar sur 20 hectares pour une capacité de 7 MW (54 MW sont actuellement raccordés au réseau en France). Ces nouveaux modules « à couches minces » offrent une alternative aux panneaux traditionnels fabriqués à base de silicium. « Cette ferme est la vitrine d'une technologie innovante maîtrisée à grande échelle », note Pâris Mouratoglou.

Le site, baptisé la Narbonnaise, symbolise l'espoir que EDF EN place dans le photovoltaïque, son second axe de développement après l'éolien (aujourd'hui 87 % de ses actifs). « C'est la première brique d'une filière française de l'industrie photovoltaïque intégrée, de la fabrication des panneaux jusqu'à la production d'électricité », affirme le directeur régional Sud d'EDF EN, David Augeix. L'entreprise ambitionne de dépasser 500 MW de capacité installée dans le solaire d'ici à 2012. Quelque 20 MW sont en service ou en construction et 1,550 MW à différents stades de développement, dont 650 MW dans l'Hexagone et 230 MW outre-mer. En France, le prochain parc devrait ouvrir d'ici à l'automne 2009 à Sainte-Tulle (Alpes-de-Haute-Provence) avant ceux de Gabardan (Landes) et de la Réunion (72 MW au total). EDF EN a déjà acheté plus de 400 MW de panneaux solaires et pris une participation dans NanoSolar, une start-up de la Silicon Valley.

EDF EN compte mener en parallèle les filières éolienne et solaire. « Le décollage du solaire ne se fera pas au détriment de l'éolien. Mais le photovoltaïque sera sans doute une filière aussi importante, voire plus, que l'éolien. C'est une énergie répartie, qui peut être produite là où elle est consommée, la seule parfaitement adaptée à la distribution. D'ici cinq à dix ans, tous les toits seront équipés de panneaux solaires, on produira de l'électricité au prix du réseau, et cela sans subvention », prédit Pâris Mouratoglou. La crise économique affecte-t-elle le plan de développement solaire d'EDF EN ? « Comme tous les autres secteurs industriels, nous sommes touchés. D'autant plus que notre activité nécessite de mobiliser des fonds importants. Les conditions financières sont moins favorables », reconnaît David Augeix.

LT

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Espace
Espace et Cosmologie
Mars a pu abriter la vie
Vendredi, 09/01/2009 - 00:00

Des gisements de carbonate, constitués dans une eau neutre ou alcaline et donc en mesure d'abriter de la vie, ont été découverts à la surface de Mars par la sonde de la Nasa Mars Reconnaissance Orbiter, ont rapporté des scientifiques. Le carbonate se forme lorsque l'eau et le dioxyde de carbone se mêlent au calcium, au fer ou au magnésium. Il se dissout rapidement dans l'acide, aussi cette découverte va-t-elle à l'encontre de la théorie voulant que toute l'eau qui se serait trouvée sur Mars fut jadis acide.

Cette découverte "est très stimulante", a expliqué John Mustard, l'un des scientifiques qui ont évoqué cette découverte lors d'une réunion de l'Union géophysique américaine, à San Francisco. Sur Terre, les carbonates comme la craie ou le calcaire préservent parfois des éléments organiques, mais les scientifiques n'ont pas découvert de telles preuves sur Mars. Le carbonate, formé voici 3,6 milliards d'années, a été localisé dans un soubassement en limite d'un cratère de 1.490 km de diamètre.

Jusqu'à présent, le carbonate n'avait été découvert sur Mars que dans des proportions infinitésimales, dans des échantillons de sol prélevés par l'atterrisseur Phoenix Mars Lander. C'est la première fois que des scientifiques découvrent un site où le carbonate s'est formé. Ces gisements, de la taille, approximativement, d'un stade de football, sont blancs et donc nettement visibles sur les photos prises par Mars Reconnaissance Orbiter.

Yahoo

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Terre
Sciences de la Terre, Environnement et Climat
Catastrophes naturelles : la crise climatique en accusation
Vendredi, 09/01/2009 - 00:00

En 2008, les catastrophes naturelles ont causé la mort de plus de 220 000 personnes et provoqué des dégâts matériels évalués à près de 200 milliards de dollars (140 milliards d'euros), selon le bilan annuel établi par le numéro deux mondial de la réassurance, Munich Re. "Il s'agit d'une des années les plus dévastatrices depuis que des chiffres existent", estime le groupe allemand qui pointe, dans l'exacerbation des phénomènes naturels extrêmes, les effets du changement climatique. Si le nombre de cataclysmes est en recul par rapport à 2007 - 750 "seulement", contre 950 l'année précédente - leurs répercussions sont comparables aux années noires de 1995, marquée par le tremblement de terre de Kobé (Japon), ou de 2005, avec l'ouragan Katrina (Etats-Unis) et les conséquences du tsunami en Asie. "Ces résultats confirment les tendances de long terme que nous observons. Le changement climatique est à l'oeuvre et les pertes sont de plus en plus lourdes car les sinistres se concentrent dans des zones très exposées comme les régions côtières", précise Torsten Jeworrek, membre du conseil d'administration de Munich Re, en plaidant pour que la communauté internationale parvienne, fin 2009, au sommet de Copenhague, à un accord qui fixe au moins pour objectif de réduire de 50 % les émissions mondiales de gaz à effet de serre d'ici à 2050. "Si nous tardons davantage, prévient-il, la facture sera très élevée pour les générations futures."

Hormis le tremblement de terre du Sichuan (Chine), tous les cataclysmes importants de l'année illustrent à la fois les conséquences des dérèglements climatiques mais aussi l'incidence d'une gestion aveugle des milieux naturels. En Birmanie, la destruction récente de la mangrove, qui formait auparavant une barrière naturelle, explique pour une large part le bilan dramatique du typhon Nargis, évalué à 85 000 morts, 54 000 disparus et près de 4 milliards de dollars de dégâts dans l'un des pays les plus pauvres de la planète. En termes humains, c'est l'événement le plus lourd de l'année. "La tempête tropicale a d'abord frappé le delta de l'Irrawaddy et l'ancienne capitale, Rangoun, puis, comme plus rien ne l'arrêtait, elle a pu progresser jusqu'à 40 kilomètres à l'intérieur des terres. Les inondations à travers le pays ont atteint 3,5 m de haut et plus de 1 million de personnes ont perdu leur toit", explique le rapport de Munich Re.

Les dizaines de milliers de victimes, les dizaines de milliards de dollars d'infrastructures détruites à travers le monde donnent aussi une idée de ce que pourrait réserver l'avenir si la communauté internationale ne trouve pas de solution pour financer les politiques d'adaptation au changement climatique que réclament les pays les plus vulnérables. La succession, sans précédent depuis 1995, de cyclones de forte intensité dans la mer des Caraïbes et sur les côtes américaines a engendré plus de 50 milliards de dollars de dégâts matériels. En Chine, une vague inhabituelle de froid a eu un impact majeur sur les infrastructures de 18 provinces et laissé une facture de 21 milliards de dollars. Si les assureurs se montrent aussi soucieux du phénomène, c'est qu'ils sont en première ligne. En 2008, ils ont dû débourser 45 milliards de dollars aux victimes, soit 50 % de plus que l'année précédente.

LM

La débâcle de l'Arctique semble engagée
Vendredi, 09/01/2009 - 00:00

Les hautes latitudes de l'hémisphère Nord se réchauffent et se transforment, à marche forcée. Les dernières observations de l'Arctique, rendues publiques à San Francisco (Californie) au congrès d'automne de l'American Geophysical Union (AGU), suggèrent que les effets de ce que les scientifiques nomment l'"amplification arctique" sont désormais tangibles. Propre aux régions polaires, cette "amplification" du réchauffement est caractérisée par l'enclenchement d'un cercle vicieux - une cascade d'événements favorisant la fonte de la banquise, et déclenchés par elle.

Le signe le plus évident du changement rapide en cours est la diminution de la surface de la banquise. Celle-ci se rétracte de manière saisonnière, tous les étés, avant de s'étendre à nouveau au cours de l'hiver. Mais en septembre 2007, puis en septembre 2008, la glace de mer arctique a connu deux minimum jamais atteints depuis que le début des observations. "En septembre 2007, elle a été de 26 % inférieure à celle de l'année précédente, explique Julienne Stroeve (National Snow and Ice Data Center). Et 2008 a été presque aussi mauvais."

Cette perte de glace estivale a des répercussions en cascade. En réanalysant les données satellites obtenues entre 1979 et 2007, Mme Stroeve a observé que les températures de la basse atmosphère ont eu tendance à être de plus en plus élevées en automne. Pourquoi ? L'absence de glace expose l'océan, plus sombre, aux rayons du Soleil : la mer absorbe ainsi une énergie qui, auparavant, était réfléchie. "Et en automne, alors que la glace se reforme, une grande part de la chaleur absorbée par l'océan en été est restituée à l'atmosphère, ce qui entrave la formation de nouvelles glaces", précise Mme Stroeve. Ainsi, en 2008, malgré une année plutôt fraîche, les anomalies chaudes en Arctique sont demeurées importantes.

Cette amplification locale du réchauffement ne surprend pas. Elle est prévue par tous les modèles numériques utilisés par le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC) : pour un réchauffement moyen de 3°C à la fin du siècle, les modèles prévoient une augmentation des températures de 7°C dans la zone arctique. "Ce qui arrive était prévu, mais on ne l'attendait pas aussi tôt", résume la chercheuse.

Elément déclencheur de l'amplification arctique, la réduction de la banquise estivale affecte également les terres émergées de la région. Et en particulier le Groenland, dont la réduction des glaces semble être corrélée à celle de la banquise. Dans les régions les plus septentrionales de l'inlandsis, la période de fonte estivale des glaciers, habituellement comprise entre dix et quinze jours, s'est étendue sur près de trente-cinq jours cet été. "Dans une zone située à l'extrême nord du Groenland, c'est quelque chose que nous n'attendions pas", explique Marco Tedesco (City College of New York), coauteur de ces observations par satellite. Des observations appuyées par d'autres résultats, dévoilés par Jason Box (université de l'Ohio), et obtenus par d'autres instruments satellites : selon eux, la perte de glace de l'inlandsis groenlandais a été trois fois plus importante au cours de l'été 2008 qu'au cours de l'été précédent.

Autre conséquence des changements accélérés de la région : la fragilisation du permafrost et la possible déstabilisation des hydrates de méthane (ou clathrates) qui reposent sur le plancher océanique. Or ce sont des réserves considérables de carbone organique - de l'ordre de 1 000 milliards de tonnes pour la zone arctique - dont le dégazage aurait de graves conséquences climatiques.

Yahoo

La technique de l'insecte stérile va être testée pour lutter contre le paludisme et le chikungunya
Vendredi, 09/01/2009 - 00:00

Trois mille moustiques mâles stériles de type Anopheles arabiensis vibrionnent dans les filets des laboratoires de l'Agence internationale pour l'énergie atomique (AIEA) situés à Seibersdorf, dans la banlieue de Vienne (Autriche). Ces spécimens sont utilisés pour tester la technique de l'insecte stérile (TIS), déjà pratiquée depuis une trentaine d'années sur la mouche à fruits.

Appliquée aux populations d'anophèles du Soudan et d'aèdes de La Réunion, elle a pour but d'éradiquer les vecteurs du paludisme et du chikungunya. Son principe est d'une extrême simplicité : lâchés en masse, les mâles stériles ont pour mission de circonvenir les femelles locales. Leur accouplement n'engendrant aucune descendance, à l'issue d'opérations répétées, la population disparaît par extinction naturelle. La technique est d'une plus grande complexité, puisqu'il faut d'abord isoler les mâles - pas question de lâcher des femelles, responsables de la propagation des virus -, puis les stériliser. Dans les deux cas, on procède par irradiation, en recourant à l'usage du cobalt 60 ou bien des rayons X.

Les insectes de laboratoire de Seibersdorf, descendants de spécimens capturés au Soudan en 2005, n'ont encore à leur actif que deux opérations de terrain. Encore ne s'agissait-il que de lâchages expérimentaux, destinés à appréhender leur comportement et à mesurer l'ampleur de la mobilisation nécessaire le jour J. La production massive de mâles stérilisés destinés à être lâchés aux alentours de Dongola, une région agricole de la vallée du Nil très peuplée et affectée par un paludisme endémique, aura lieu à Khartoum. Le site a été choisi en raison de sa proximité avec un gisement d'uranium permettant l'irradiation au cobalt 60. Les entomologistes de Seibersdorf espèrent parvenir, en 2010, à une production quotidienne d'un million d'individus. Ce qui, à raison d'un lâcher par jour durant plusieurs mois, devrait conduire à l'extinction des anophèles locaux.

L'île de La Réunion, victime d'une terrible épidémie de chikungunya en 2005 et 2006, présente, par son isolement géographique, des conditions d'expérimentation idéales pour l'application de la TIS. L'AIEA et l'Institut de recherche pour le développement (IRD) ont signé un accord de coopération le 30 septembre. Il prévoit d'associer l'expertise des entomologistes de l'institut français, qui étudient depuis, plusieurs années, les populations d'Aedes albopictus, vecteurs du chikungunya et de la dengue, et d'Anopheles arabiensis, propagateurs du paludisme, aux techniques de séparation des sexes et de stérilisation développées par l'AIEA.

Dans un premier temps, il s'agira de tester l'applicabilité de la TIS à La Réunion où la lutte a été menée jusqu'à présent à coups de bombardement d'insecticide. "La TIS permet de s'affranchir des insecticides, souligne Didier Fontenille, responsable à l'IRD du projet réunionnais. Le moustique oeuvre lui-même à son extinction, l'environnement n'est pas agressé."

La phase expérimentale, dont le coût est évalué à 3 millions d'euros, devrait être menée sur quatre ans et financée par le ministère français de la santé, en partenariat avec le conseil régional de La Réunion et les organismes de recherche. Si la TIS s'avère compétitive, La Réunion se lancera dans la production d'anophèles et d'aèdes stériles à l'horizon 2015.

LM

Cultiver des microalgues sans rejet de gaz carbonique
Vendredi, 09/01/2009 - 00:00

A 62 ans, Arnaud Muller-Feuga commence une nouvelle vie. Au soleil du Midi, qui a illuminé son enfance et qui, espère-t-il, va faire prospérer sa nouvelle activité : la culture de microalgues. Le monde de la mer, il y est tombé au berceau, ou presque, en découvrant, grâce au commandant Cousteau, la richesse du milieu océanique. "Je regardais la mappemonde et je me disais que 71 % de la surface du globe, recouverts d'eau, étaient inutilisés alors qu'ils pourraient servir à nourrir l'humanité", raconte-t-il.

Cette passion précoce pour l'aquaculture marine sera le fil rouge de sa carrière professionnelle. Après un diplôme d'océanographie biologique, il obtient une bourse du Centre national pour l'exploitation des océans (Cnexo), ancêtre de l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer), afin d'étudier la production des artémias (des petits crustacés) aux Salins du Midi, puis de réaliser les premières fécondations artificielles de turbots dans le Finistère.

Il part ensuite au Japon, alors référence mondiale des aquaculteurs, pour se familiariser avec l'élevage des coquilles Saint-Jacques, des huîtres perlières et des crevettes. De retour en France, il est recruté par EDF, qui, avec l'eau chaude rejetée par les centrales nucléaires, met en place des bassins expérimentaux de pisciculture. Puis il rejoint le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) qui, à Cadarache, travaille déjà sur les microalgues. A l'Ifremer, enfin, il se spécialise dans la production de ces plantes microscopiques.

Voyant approcher l'heure de la retraite, il décide de capitaliser son expérience. Avec un collègue retraité, il crée, en 2007, la société Microphyt, pour "petits végétaux". Il achète un terrain sur la commune de Baillargues, près de Montpellier, et entreprend de lever 500 000 euros pour installer ses premiers photobioréacteurs : d'immenses tubes de verre confinés dans lesquels la croissance des végétaux, par photosynthèse, peut être contrôlée, sans risque de pollution par des micro-organismes étrangers.

Le procédé n'est pas nouveau. Ce qui l'est, c'est l'absence de rejet de gaz carbonique. Pour doper la production algale, du CO2 est en effet injecté dans ces bioréacteurs. Or les systèmes habituels en relâchent environ 30 % dans l'atmosphère, du fait de la nécessaire ventilation des tubes de culture, dans lesquels la photosynthèse génère un excès d'oxygène nocif pour les plantes.

Le cahier des charges de Microphyt prévoit de supprimer tout relargage de CO2, par un dispositif de récupération et de réinjection en boucle ou par l'adjonction d'une pile à combustible brûlant l'oxygène. C'est ce qui vaut à Arnaud Muller-Feuga d'être un des six finalistes du Prix international scientifique de la Fondation Altran pour l'innovation, dont le lauréat sera désigné en janvier 2009.

LM

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Vivant
Santé, Médecine et Sciences du Vivant
Cancer de la prostate avancée : associer radiothérapie et hormonothérapie
Vendredi, 09/01/2009 - 00:00

Le traitement des cancers avancés de la prostate par radiothérapie et traitement anti-hormonal divise par deux le nombre de décès, selon une étude effectuée sur des patients scandinaves et dont les résultats sont publiés sur le site en ligne du journal britannique The Lancet. Aux Etats-Unis, cette combinaison thérapeutique représente le traitement standard depuis les années 90.

Mais en Europe, de nombreux médecins l'évitent et utilisent le seul traitement anti-hormones, considérant que l'association des deux est un traitement difficile à supporter pour la plupart des patients. Le traitement médicamenteux bloque la production de testostérone qui nourrit les cellules cancéreuses. "Ce que cette étude nous montre, c'est que les hommes porteurs d'un cancer de la prostate bénéficient bien d'un traitement plus agressif", a déclaré le Docteur Howard Sandler, du centre médical Cedars-Sinaï de Los Angeles, et porte-parole de la société américaine d'oncologie clinique.

Le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez les hommes, et frappe en général les plus de 50 ans. Les chercheurs scandinaves ont suivi 875 hommes souffrant d'un cancer de la prostate avancé, au Danemark, en Norvège et en Suède. La moitié d'entre eux environ a reçu un traitement anti-hormonal, alors que l'autre moitié avait droit à la combinaison traitement anti-hormonal-radiothérapie. Près de huit ans après, 79 patients du groupe recevant la seule hormonothérapie étaient morts, alors qu'ils n'étaient que 37 dans le groupe ayant reçu le double traitement.

"Se contenter de donner des hormones aux patients ne suffit pas", a résumé Anders Widmark de l'Université Umea (Suède), un des auteurs de l'article. "Pour obtenir une importante augmentation du nombre de survivants, il faut ajouter la radiothérapie. Ca devrait être le nouveau traitement standard". Cette étude a été financée par différentes associations sur le cancer scandinaves, l'Université Umea et les laboratoires pharmaceutiques Schering-Plough et Abbott, fabricants des médicaments utilisés dans l'étude. Ajouter la radiothérapie au traitement médicamenteux a toutefois un coût en effets secondaires : au bout de cinq ans, les hommes ayant reçu le double traitement faisaient plus souvent état de fatigue, d'insomnie et de difficultés sexuelles. Alors que cette association est recommandée aux Etats-Unis, tous les patients ne la reçoivent pas, souligne Sander. Selon lui, les hommes traités par simple hormonothérapie devraient en parler à leur médecin pour ajouter la radiothérapie à leur traitement.

Lancet

Dormir une heure de plus par nuit réduirait le risque cardiovasculaire
Vendredi, 09/01/2009 - 00:00

Dormir une heure de plus par nuit réduirait le risque de calcification des artères (artériosclérose), un des premiers symptômes des maladies cardiovasculaires, selon une étude publiée dans le Journal of the American Medical Association (JAMA). Environ 12 % des 495 participants à cette étude, des volontaires en bonne santé âgés d'une quarantaine d'années, ont commencé à être victimes d'une calcification de leurs artères, entrainant notamment une réduction de leur élasticité, au cours d'une période de suivi de cinq ans.

Des artères calcifiées ont été découvertes chez 27 % des participants dormant moins de cinq heures par nuit. Ce taux est tombé à 11 % chez ceux ayant des nuits de sommeil de cinq à sept heures. Pour les participants dormant plus de sept heures, seulement 6 % ont subi une calcification de leurs artères, selon les résultats publiés récemment.

Le gain d'une heure supplémentaire de sommeil équivaut à une baisse de la tension systolique (le chiffre le plus élevé de la tension artérielle) de 17 millimètres de mercure, soulignent les auteurs de cette recherche effectuée au Centre médical de l'Université de Chicago (Illinois, nord).

L'hypertension correspond à des chiffres de tension égalant ou dépassant 14/9 (soit 140 mm de mercure pour la tension systolique et 90 mm tension diastolique). Les bienfaits du sommeil sur les artères semblent plus importants chez les femmes mais n'ont pas varié selon la race.

"La cohérence et l'ampleur de la différence" entre les sujets de l'étude, en fonction de la durée de leur sommeil et le degré de calcification artériel, "nous ont surpris", relève Diane Lauderdale, professeur de santé publique à l'Université de Chicago et principal auteur de cette recherche.

"Ces différences sont un mystère et nous pouvons seulement nous perdre en conjectures sur les raisons pour lesquelles ceux dormant moins ont le plus grand risque de développer une calcification de leurs artères coronaires", ajoute-t-elle.

D'autres recherches récentes laissent penser qu'une privation chronique partielle de sommeil pourrait être un facteur de risque concernant un ensemble de problèmes médicaux dont le gain de poids, le diabète et l'hypertension, relèvent encore les auteurs de cette étude.

JAMA

Découverte d'un gène lié à l'hypertension artérielle
Vendredi, 09/01/2009 - 00:00

Des chercheurs américains ont découvert un gène dont une variation commune est liée à l'hypertension artérielle, une découverte ouvrant potentiellement la voie à des traitements plus efficaces pour lutter contre cette maladie, selon des travaux publiés. Ce gène, appelé STK39, produit une protéine qui joue un rôle dans le mécanisme rénal régulant la quantité de sodium dans l'organisme.

"Cette avancée présente un bon potentiel pour améliorer notre capacité à développer des traitements adaptés à chaque individu, encore appelée la médecine personnalisée, qui permet de combattre plus efficacement l'hypertension", estime le Dr Yen-Pei Christy Chang, professeur associée de médecine et d'épidémiologie à la faculté de médecine de l'Université du Maryland (est). Toutefois, le Dr Chang souligne l'importance de poursuivre les recherches dans ce domaine, expliquant que "l'hypertension est une maladie très complexe, dans laquelle de nombreux autres facteurs génétiques, environnementaux et liés au mode de vie entrent en ligne de compte".

"Le gène STK39 est seulement une pièce importante du puzzle", ajoute la scientifique dont l'étude paraît dans les Annales de l'Académie nationale américaine des sciences (PNAS) datées du 29 décembre. "Nous voulons déterminer comment les individus présentant différentes variations de ce gène répondent aux diurétiques et autres traitements contre l'hypertension ou aux changements dans le mode de vie tels qu'une réduction de la quantité de sel consommée", poursuit le Dr Chang. "De telles informations devraient nous aider à découvrir le moyen le plus efficace de contrôler la tension artérielle des patients souffrant d'hypertension", ajoute-t-elle, notant qu'environ 20 % de la population blanche est probablement porteuse de la variation génétique du STK39. Une tension artérielle considérée comme idéale est de 120 mm de mercure pour la pression artérielle systolique, et de 80 mm de mercure pour la pression artérielle diastolique, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Les chercheurs ont identifié le lien entre la variation du gène STK39 et l'hypertension artérielle en analysant l'ADN de 542 membres d'une communauté amish vivant dans le comté de Lancaster en Pennsylvanie (est). Pour ce faire, ils ont passé au scanner environ 100.000 marqueurs génétiques de l'ensemble du génome, une nouvelle technique. Ils ont pu confirmer leur découverte en conduisant des analyses génétiques sur un autre groupe d'Amish et sur quatre autres groupes de population blanche aux Etats-Unis et en Europe.

Les Amish, une communauté religieuse dont les ancêtres ont émigré d'Europe au milieu du 18e siècle pour s'installer en Pennsylvanie, constituent une population idéale pour ces études car ils sont génétiquement homogènes. En outre, tous les membres de ce groupe partagent le même régime alimentaire et un mode de vie rural identique, notent les auteurs de l'étude.

PNAS

Un médicament anticancéreux s'avère efficace contre les rejets de greffes
Vendredi, 09/01/2009 - 00:00

Le bortezomib, un médicament utilisé dans le traitement de certains cancers, semble efficace pour empêcher le rejet d'un organe après une greffe lorsque les autres traitements ont échoué, selon une étude américaine. Les chercheurs ont administré ce médicament à six patients ayant subi des greffes de reins et dont le système immunitaire attaquait l'organe greffé. Ces patients ne répondaient pas aux traitements antirejet habituels.

A chaque fois le bortezomib a rapidement stoppé le rejet, amélioré le fonctionnement de l'organe, provoqué une baisse durable de la production d'anticorps et permis d'éviter que survienne un nouveau rejet pendant au moins cinq mois, selon cette étude publiée dans le journal Transplantation.

Cette découverte "a des implications importantes dans le domaine des greffes et des maladies auto-immunes", écrit l'un des coauteurs de l'étude, Steve Woodle, chef du département de chirurgie responsable des greffes à l'hôpital de Cincinnati (Ohio, nord). Steve Woodle et son équipe mènent actuellement quatre essais cliniques pour valider ces découvertes préliminaires.

Les effets secondaires du médicament se sont montrés à la fois prévisibles et faciles à gérer, et le niveau de toxicité nettement moins élevé qu'avec d'autres agents anti-cancéreux, selon l'étude. De précédentes études ont montré que les lymphocytes B jouent un rôle important dans le rejet d'organes en fabriquant des anticorps qui attaquent les organes greffés. Des essais en laboratoire avaient montré que le bortezomib, en visant ces cellules fabriquant des anticorps, empêchait le rejet des greffes, avant que Steve Woodle et son équipe ne le testent sur des patients.

LM

Stress, gènes et déclin cognitif
Vendredi, 09/01/2009 - 00:00

Avec l'âge, une part du déclin cognitif (physiologique) est sans doute inévitable, mais certains facteurs peuvent contribuer aussi à l'aggraver, en lui conférant alors une dimension pathologique. The American Journal of Psychiatry fait la synthèse de plusieurs études sur ces facteurs présumés de prédisposition au déclin cognitif dans la vieillesse.

Deux pistes particulières semblent converger vers une altération des performances cognitives (notamment la mémoire) dont le point culminant est la maladie d'Alzheimer.

D'une part, l'effet nocif du stress, médié par l'axe hypothalamo-antéhypophysaire activant in fine les glandes corticosurrénales qui sécrètent des hormones corticoïdes ; et d'autre part, la possession d'au moins un allèle de l'apolipoprotéine E ε4 (APOE ε4), allèle déjà évoqué dans d'autres études, comme celles examinant les relations entre la dépression et la démence. Les chercheurs observent en effet une chute significative des performances aux tests explorant la mémoire, parallèlement aux stigmates biologiques de stress (comme un taux de cortisol élevé) et à la présence de cet allèle APOE ε4.

Mais comment tirer parti de ces connaissances nouvelles, pour la pratique médicale ? Si la possession d'un gène de prédisposition ne laisse guère d'options thérapeutiques a priori, le lien entre corticostéroïdes et involution cognitive ouvre néanmoins certaines perspectives, mais « la connaissance actuelle n'est pas assez claire pour bien saisir les relations entre l'axe hypothalamo-antéhypophysaire et le déclin cognitif ». Aussi, malgré l'esquisse de ce lien physiopathologique, il semble inutile de conseiller le dépistage d'un marqueur biologique précis (comme le cortisol) pour évaluer les risques d'involution cognitive. Mais il serait, en revanche, nécessaire (« d'une importance critique » précise l'auteur) que des études longitudinales puissent expliciter ces rapports entre le « stress chronique » et la souffrance cérébrale. Laquelle peut conduire à « la perte de neurones ou de leurs connections synaptiques » et aboutir ainsi au déclin cognitif.

JIM

Quand le lithium protège de la démence
Vendredi, 09/01/2009 - 00:00

En l'absence de traitement étiologique des démences séniles, notamment la maladie d'Alzheimer, toute avancée ponctuelle est intéressante. Une étude danoise est consacrée ainsi à l'intérêt possible du lithium dans la réduction du risque de démence. Elle porte sur plus de 16 000 personnes «ayant acheté au moins une fois ce médicament» durant la période considérée (1995-2005), par comparaison à près de 1 500 000 autres n'ayant pas utilisé ce produit.

On observe une double association entre :

1°) le recours ponctuel au lithium et l'élévation du taux de démence ;

2°) le recours prolongé au lithium et, au contraire, la diminution du risque d'involution, significative dès que la consommation de ce médicament atteint une centaine de comprimés et se maintenant ensuite à un niveau faible. Cette association (qui n'est pas forcément une corrélation) est différente de celle observée avec un autre type de traitement, comme les antidépresseurs ou les anticomitiaux.

Ces conclusions valent pour les démences en général, et la maladie d'Alzheimer en particulier. Mais leur interprétation est délicate, en raison du contexte justifiant la prescription de sels de lithium : la maladie bipolaire. Or des études préalables ont montré que la maladie bipolaire est associée à une élévation du risque de démence, à chaque nouvel accès de cyclothymie.

Il est donc possible que l'effet protecteur du lithium contre la détérioration mentale soit seulement indirect, en neutralisant la marche d'une affection (la maladie maniaco-dépressive) qui tendrait elle-même à aggraver le risque de démence. Néanmoins, les auteurs n'excluent pas un effet neuroprotecteur propre du lithium qui inhiberait une enzyme (la glycogène synthase kinase, impliquée dans le métabolisme d'une protéine-précurseur des dépôts amyloïdes et de la phosphorylation de la protéine tau, eux-mêmes très liés à la physiopathologie (méconnue) de la maladie d'Alzheimer.

JIM

La stimulation électrique d'une zone cérébrale profonde est une piste prometteuse pour soigner les troubles obsessionnels compulsifs
Vendredi, 09/01/2009 - 00:00

Deux pour cent des Français souffrent de troubles obsessionnels compulsifs ou TOC, la quatrième pathologie psychiatrique. Obsédés par la propreté, l'ordre, la symétrie ou bien submergés par des doutes et des peurs irrationnels, les patients effectuent des rituels de rangement, de lavage ou de vérification qui peuvent durer chaque jour plusieurs heures. Aucune cause neurologique n'est identifiée, mais on s'accorde sur un dysfonctionnement de certaines régions profondes du cerveau. Dans les formes les plus graves, les traitements - thérapie comportementale et antidépresseurs - sont inefficaces et les patients sont confrontés à de grandes difficultés d'insertion sociale, professionnelle, voire familiale. L'équipe INSERM de Luc Mallet à la Pitié-Salpêtrière, à Paris, a testé la technique dite de stimulation cérébrale profonde, déjà utilisée avec succès pour traiter les symptômes de la maladie de Parkinson, chez 16 patients atteints de TOC sévères et résistants à tout traitement. Les premiers résultats sont encourageants.

En 2002, en soignant des patients atteints de la maladie de Parkinson - qui se caractérise par des mouvements anormaux -, les neurobiologistes de l'INSERM ont constaté que la stimulation cérébrale profonde réduisait les troubles obsessionnels dont souffraient par ailleurs certains des malades. La technique consiste à implanter deux électrodes dans une région cérébrale bien identifiée et à les relier à un stimulateur implanté sous la peau ; ce dernier délivre un courant électrique qui module l'activité électrique des neurones. Tout se passe dans les noyaux dits sous-thalamiques. Selon la localisation des électrodes dans ces noyaux, les neurobiologistes ont constaté qu'ils peuvent modifier le comportement moteur, social ou affectif du patient.

Parmi les 16 patients souffrant de TOC graves et recrutés dans dix centres hospitaliers universitaires français, huit ont eu trois mois de stimulation électrique active, puis trois mois de placebo ; les huit autres patients ont été traités par un protocole inverse. Le traitement s'est révélé efficace dans sept cas sur dix, les symptômes étant diminués de plus de 25 pour cent. Grâce à ce traitement, 60 pour cent des sujets ont retrouvé une vie familiale et professionnelle quasi normale. Divers réglages (l'intensité des stimulations et la position des électrodes par exemple) sont encore nécessaires, d'autant que l'opération neurochirurgicale a parfois des effets secondaires délétères. Il ne s'agit que d'une toute première tentative, mais elle a permis à des personnes que leur maladie coupait du monde de se réinsérer dans la société.

PLS

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Recherche & Innovation, Technologies, Transports
La Volvo S60 Concept : une voiture autonome dans les embouteillages
Vendredi, 09/01/2009 - 00:00

Le constructeur automobile Volvo a équipé son modèle S60 Concept d'un système innovant qui régule la vitesse du véhicule dans les embouteillages, dispensant le conducteur de toucher aux freins ou à l'accélérateur pour le faire s'arrêter ou redémarrer. La Volvo S60 Concept sera également équipée d'une technologie lui permettant de détecter un piéton en train de traverser la route : si l'automobiliste au volant ne détecte pas le danger, le système déclenche un freinage d'urgence.

Pour Thomas Broberg, expert en sécurité chez Volvo Cars : "Notre but pour 2020 est que personne ne puisse être tué ou même blessé dans une Volvo. Aujourd'hui, nous faisons un pas de géant en développant une technologie qui renforce également la sécurité pour les personnes se trouvant à l'extérieur de nos véhicules." Deux caméras, intégrées à l'avant du véhicule et derrière le rétroviseur central couplées à un radar se chargent de surveiller la route et de détecter les objets qui s'y trouvent, tout en évaluant leur distance. "Nous avons travaillé au développement de cette technologie pendant 10 ans. Des facteurs aussi variés que l'intensité du trafic, les conditions météo ou le relief de la route ont tous été pris en compte dans la mise au point de ce système" ajoute Thomas Broberg. La nouvelle Volvo S60 Concept devrait être commercialisée en 2010.

MS

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