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Edition du 24 Octobre 2025
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Edito
L’ivresse du numérique ne doit pas nous faire oublier que notre monde reste physique

AVANT-PROPOS :
Campagne de dons 2025 : L’association Helloasso, qui gère cette campagne de dons, nous informe qu’à ce jour elle a collecté 2.500,00 € de dons pour cette campagne 2025. Si nous voulons atteindre notre objectif minimal de 15.000 euros à la fin de l’année pour que notre association ADIST qui gère RT Flash puisse lui permettre d’être mise en ligne, chaque semaine, en 2026, nous aurions dû, à ce jour, collecter 3.500 euros. Nous avons déjà un retard de 1.000 euros. Il est nécessaire que nous rattrapions ce retard. René Trégouët Fondateur de RT Flash, il y a 27 ans.
EDITORIAL :
L’ivresse du numérique ne doit pas nous faire oublier que notre monde reste physique
De manière paradoxale, l’intelligence artificielle (IA) s’impose aujourd’hui comme le symbole de la modernité technologique. Depuis l’émergence de ChatGPT il y a trois ans, elle est perçue par le grand public comme la principale révolution du siècle. Pourtant, dans le même temps, une autre vague d’innovations, tout aussi majeure, se déploie : celle issue directement des sciences physiques.
Il est vrai que l’apparition successive du Web (1989), du smartphone (1993) puis de la 5G (2019), a fait basculer en moins de quarante ans notre civilisation dans une ère numérique planétaire. Cette mutation s’est traduite par la mise en réseau globale des échanges d’informations — textes, sons, images, vidéos — et par une explosion sans précédent des volumes de données. La production mondiale de données numériques est passée de 18 zettaoctets en 2016 à 181 en 2025, soit plus de deux mille fois la capacité de stockage de toutes les bibliothèques du monde réunies. Selon les prévisions, elle devrait atteindre 2 100 zettaoctets d’ici dix ans, ce qui représente une multiplication par 130 en moins de deux décennies. Résultat spectaculaire de cette dynamique : 90 % des données mondiales ont été générées au cours des deux dernières années.
Dans le même temps, le marché mondial de la transformation numérique, évalué à 1 961 milliards de dollars en 2023, pourrait atteindre 10 944 milliards d’ici 2032, soit plus de 10 % du produit mondial brut.
Vers une nouvelle ère d’innovation scientifique
Nous semblons toutefois entrer dans une phase inédite de l’innovation, où les ruptures majeures ne découleront plus principalement d’évolutions d’usage, mais d’avancées scientifiques fondamentales. L’innovation devient dès lors un processus beaucoup plus exigeant, mobilisant des investissements considérables, des compétences rares et des organisations de recherche plus horizontales.
Les technologies émergentes les plus prometteuses — informatique quantique, fusion nucléaire, électronique moléculaire, photonique, biotechnologies, nouveaux matériaux, interfaces cerveau-machine, robotique humanoïde, édition génomique — sont toutes issues de recherches scientifiques de très haut niveau. Ces domaines nécessitent des financements massifs et une expertise extrêmement pointue. Dans ce nouveau paysage de compétition mondiale, les nations gagnantes seront celles capables, à l’instar de la Chine, d’allier excellence scientifique fondamentale et capacité d’application rapide de ces découvertes. La Chine a d’ailleurs dépassé les États-Unis en nombre de publications dans les grandes revues scientifiques internationales.
Convergence des sciences numériques et physiques
Les technologies numériques continueront d’occuper une place centrale dans ce nouveau cycle d’innovation, mais les vagues technologiques ne se succéderont plus de manière linéaire. Elles tendront désormais à converger. Les outils d’IA permettront par exemple de concevoir plus rapidement et à moindre coût de nouveaux matériaux ou médicaments, tandis que les avancées en physique quantique et en photonique décupleront la puissance du numérique.
Les innovations les plus marquantes naîtront ainsi des entreprises capables de relier étroitement recherche fondamentale et applications concrètes, en associant sciences physiques et sciences numériques.
Un rapport du cabinet Accenture, intitulé "Quand l’atome rencontre l’octet" (Accenture) soulignait déjà cette nécessaire convergence entre mondes physique et numérique. Selon cette étude, la prochaine vague de transformation reposera sur la création d’une réalité augmentée et enrichie, intégrant intelligemment atomes et bits dans tous les secteurs d’activité — industrie, services, commerce.
L’exemple d’AlphaFold, développé par Google DeepMind, illustre parfaitement cette synergie. Cet outil d’IA est capable de prédire en un temps record la structure tridimensionnelle des protéines, une tâche qui mobilisait auparavant des milliers de chercheurs pendant des décennies. En 2022, DeepMind a mis en libre accès une base de données de 200 millions de structures protéiques, couvrant pratiquement toutes les protéines connues chez l’être humain. AlphaFold s’est imposé en quelques mois comme un instrument essentiel de la biologie moderne, accélérant la découverte de nouvelles molécules thérapeutiques et révolutionnant la compréhension du vivant, des virus aux organismes complexes, notamment dans les recherches sur le cancer ou la maladie d’Alzheimer.
Les percées de la physique quantique
Un autre exemple de cette convergence est le Geneva Quantum Network (GQN), lancé récemment par un consortium réunissant acteurs publics, académiques et privés. Ce réseau de communication quantique longue distance s’appuie sur 262 km de fibres optiques du canton de Genève pour relier des institutions majeures telles que l’Université de Genève (UNIGE), le CERN et l’entreprise ID Quantique.
Cette "autoroute de l’information" de nouvelle génération marque un saut technologique comparable à celui qui sépare la diligence du train à lévitation magnétique (MAGLEV). Exploitant des "fibres sombres" jusque-là inutilisées, ce réseau permettra de tester, en conditions réelles, des applications de la physique quantique, notamment la cryptographie quantique, garantissant des communications totalement inviolables.
Comme le souligne le professeur Nicolas Brunner (UNIGE), il est impossible de faire coexister ces signaux quantiques extrêmement faibles avec le trafic photonique classique de l’internet, car « nous travaillons dans le régime quantique, où quelques rares photons doivent rester dans un état particulier ». Grâce à la technologie White Rabbit du CERN, ce réseau offrira une synchronisation temporelle cent fois plus précise qu’actuellement, ouvrant la voie à des avancées majeures dans les télécommunications, la recherche fondamentale, la finance et les transports (Université de Genève).
Les moteurs quantiques et la remise en question du second principe
Une autre découverte récente bouleverse également nos certitudes : des chercheurs allemands ont démontré qu’à l’échelle quantique, le second principe de la thermodynamique, énoncé en 1824 par Sadi Carnot et précisé en 1865 par Rudolf Clausius, ne s’applique plus strictement.
Cette loi, qui postule que toute transformation d’énergie s’accompagne d’une augmentation irréversible de l’entropie, limite le rendement des moteurs thermiques classiques. Mais les physiciens Eric Lutz (Université de Stuttgart) et Milton Aguilar ont formulé une version étendue de cette loi et prouvé que des moteurs quantiques atomiques peuvent dépasser le rendement de Carnot en exploitant les corrélations quantiques. Ces « machines thermiques corrélées » tirent de l’énergie non seulement de la chaleur, mais aussi de ces corrélations, ce qui les rend capables de convertir davantage d’énergie en travail utile (University of Stuttgart).
De tels moteurs pourraient un jour alimenter des nanorobots thérapeutiques, capables d’agir à l’intérieur du corps humain pour traiter des maladies graves à la source ou régénérer des organes endommagés.
L’essor de l’intelligence artificielle physique
Dans la continuité de cette convergence entre physique et information, se développe aujourd’hui le champ de l’intelligence artificielle physique, dont l’objectif est de permettre aux machines de comprendre et d’appliquer les lois du monde réel.
L’IA physique s’appuie sur des simulations proches de la réalité et sur des "jumeaux numériques" capables de reproduire fidèlement le comportement d’un objet ou d’un environnement. Grâce à l’apprentissage par renforcement, ces systèmes deviennent capables d’affronter des situations imprévues, tout comme un être humain. Cette approche transforme déjà la robotique, la médecine, la logistique ou les transports autonomes, en permettant aux machines de réagir rapidement et pertinemment face à des événements inattendus.
Une entreprise emblématique dans ce domaine est Genesis AI, société franco-californienne fondée en 2004 par des chercheurs issus du MIT et de Stanford. Elle développe un modèle universel visant à automatiser un vaste ensemble de tâches manuelles en combinant robotique avancée et intelligence artificielle physique. Genesis AI part du constat que près de 40 % du produit mondial brut — soit environ 45 000 milliards de dollars — dépendent encore de tâches manuelles non automatisées. Son ambition est de doter les robots de capacités de raisonnement et d’adaptation suffisantes pour interagir efficacement avec le monde matériel.
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Le Retour du réel
Comme le souligne Laurent Champaney, directeur général de l’École nationale supérieure d’arts et métiers, « les entreprises qui produisent de quoi nous nourrir, nous loger, nous soigner, manquent de bras, alors que des millions de jeunes formés au numérique se retrouvent sans emploi ». Il plaide ainsi pour une réorientation de l’IA au service du monde physique et des besoins humains essentiels.
Cette réflexion s’inscrit dans une tendance plus large : face à la virtualisation croissante du monde — réseaux sociaux, écrans omniprésents, loisirs numériques — se manifeste un désir de retour au réel. De nombreux sociologues observent l’émergence d’un besoin de "coupure numérique", d’une reconnexion avec la nature et les relations sociales concrètes. Les jeunes générations redécouvrent les expériences physiques — voyages, sport, rencontres — tandis que la société prend conscience que le numérique ne peut résoudre à lui seul les défis bien matériels de la santé, de l’alimentation ou de l’éducation. La pandémie de Covid-19 a rappelé, avec brutalité, la valeur irremplaçable des ressources humaines et des infrastructures physiques.
Un nouveau cycle économique et scientifique
Depuis 2010, notre économie est entrée dans le sixième cycle long de Kondratiev (1926), caractérisé par la diffusion des technologies numériques, de l’IA, de la robotique et des biotechnologies (notamment l’édition génomique et les vaccins à ARN). Ce cycle de croissance repose sur un processus de destruction créatrice, théorisé par Joseph Schumpeter en 1941 : les nouvelles innovations remplacent les anciennes et stimulent la productivité.
Mais la nouveauté de ce cycle réside dans la synergie disruptive entre sciences de la matière et sciences de l’information, entre recherche fondamentale et recherche appliquée.
Réconcilier le numérique, le physique et l’humain
Dans ce contexte, il devient indispensable de repenser l’intelligence artificielle non plus comme un simple outil numérique de calcul, mais comme un instrument ancré dans la réalité physique et sociale. Les IA multimodales, même dotées de capteurs visuels, auditifs ou tactiles, restent encore loin d’égaler l’humain lorsqu’elles sont confrontées à l’inconnu ou à la catastrophe. Dépourvues de corps, de conscience réflexive et d’affectivité, elles demeurent incapables de saisir la complexité des interactions sociales et émotionnelles.
Leur véritable potentiel dépendra donc de leur capacité à s’adapter aux réalités physiques, relationnelles et sociales, car le réel ne se résume pas à des données : il contient une part irréductible d’imprévisible et de mystère.
Pour concevoir des machines réellement autonomes, adaptables et coopératives, capables d’aider l’humanité à relever les défis majeurs — climat, énergie propre, santé, alimentation —, il faudra bâtir de nouveaux cadres de recherche à la croisée des sciences physiques, numériques et humaines. Les scientifiques issus des disciplines dites "dures" (physique, mathématiques, informatique, mécanique) devront apprendre à dialoguer davantage avec ceux des sciences humaines (psychologie, économie, sociologie, neurosciences), car les véritables ruptures technologiques de demain ne pourront se produire qu’à cette intersection.
René TRÉGOUËT
Sénateur honoraire
Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat
e-mail : tregouet@gmail.com
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Des chercheurs de l’Institut de technologie de Karlsruhe (KIT) viennent de démontrer que les mécanismes utilisés par les cellules souches pour accéder à des segments précis de leur ADN pourraient inspirer la conception de circuits informatiques entièrement basés sur l’ADN. Dans un noyau cellulaire d’à peine dix micromètres de diamètre, s’entassent près de deux mètres d’ADN, où se nichent environ vingt mille gènes. Pour reprendre une image utilisée par les chercheurs, c’est comme si l’on parvenait à ranger quarante kilomètres de fil dans un ballon de football. Pourtant, loin de s’emmêler ou de se bloquer, ce gigantesque ruban moléculaire permet à la cellule de localiser, en un temps record, les gènes qu’elle doit activer. Une erreur dans ce choix peut entraîner des conséquences dramatiques, comme la maladie, voire la mort cellulaire. La fiabilité de ce système, dans un espace aussi confiné, interroge depuis des décennies les biologistes.
Les travaux menés à Karlsruhe apportent désormais des éléments de réponse, en mettant en lumière un mécanisme jusqu’ici sous-estimé : les condensats biomoléculaires. Ces structures, décrites par le professeur Lennart Hilbert de l’Institut des systèmes biologiques et chimiques du KIT, se forment spontanément à des endroits précis de l’ADN. « Les condensats biomoléculaires sont de minuscules gouttelettes qui se forment à des endroits spécifiques sur l’ADN – semblables aux gouttelettes sur le miroir de la salle de bain après une douche chaude – et se comportent comme de l’huile dans l’eau », explique Lennart Hilbert. À l’intérieur de ces micro-gouttes se concentrent des assemblages moléculaires chargés d’activer les gènes nécessaires à la fonction cellulaire.
Leur mécanisme présente une ressemblance troublante avec l’architecture von Neumann, fondement des ordinateurs contemporains. Dans ce modèle, un processeur central accède séquentiellement à des adresses précises dans une mémoire vive (RAM), exécutant ainsi des instructions de manière ordonnée. De la même façon, les condensats biomoléculaires agissent comme des unités de traitement localisées, se déplaçant sur l’ADN pour activer les gènes requis, un à un, sans confusion.
L’objectif des chercheurs est désormais de reproduire artificiellement ces condensats, afin de concevoir des puces informatiques dont l’architecture serait calquée sur celle du noyau cellulaire. Mona Wellhäusser, doctorante à l’IBCS et co-auteure de l’étude, précise : « Pour reproduire de tels condensats biomoléculaires, autrement dit les centres de calcul des noyaux cellulaires, et construire des nanostructures d’ADN artificielles pour des puces informatiques, nous combinons des expériences de laboratoire traditionnelles avec des simulations informatiques modernes. En utilisant les modèles numériques de nanostructures d’ADN, nous pouvons comprendre et même prédire le comportement des condensats ».
KIT : https://www.kit.edu/kit/english/pi_2025_063_molecular-biomimetics-the-cell-nucle...
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Nanotechnologies et Robotique
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Nurabot, un robot infirmier développé par le géant technologique Foxconn, est doté d’une intelligence artificielle sophistiquée ; ce "cobot" promet de soulager les équipes médicales en prenant en charge les tâches les plus répétitives et physiquement exigeantes. Les premières implémentations font état d’une réduction significative de l’ordre de 30 % de la charge de travail des infirmiers. Face à la pénurie mondiale de personnel soignant, qui pourrait atteindre 4,5 millions de postes d’ici 2030, le "cobot" suscite autant d’espoir que de questions éthiques sur l’avenir du soin et la place de l’humain dans la relation de confiance patient-soignant.
Nurabot n’a pas été conçu pour remplacer l’infirmier, mais pour l’assister. Son rôle est clairement défini par la prise en charge des tâches logistiques et répétitives qui consomment un temps précieux. Il s’agit notamment de la livraison de médicaments, du transport d’échantillons de laboratoire ou encore des rondes dans les services. Pendant les heures de visite, il peut même guider patients et visiteurs, allégeant ainsi la charge administrative du personnel en première ligne. Ces fonctions sont souvent sources de fatigue et de stress pour les équipes hospitalières, particulièrement lors des heures de pointe ou des gardes de nuit. En automatisant ces processus, Nurabot pourrait permettre aux infirmiers de se recentrer sur les aspects cliniques et relationnels de leur métier, jugés irremplaçables.
Le cerveau de Nurabot repose sur la plate-forme NVIDIA Isaac for Healthcare, une infrastructure spécialisée dans le développement et le déploiement de la robotique médicale assistée par IA. Elle permet surtout au robot de naviguer de manière autonome et sécurisée dans l’environnement complexe d’un hôpital, en s’appuyant sur des capacités de perception avancées et des systèmes de traitement du langage naturel. Foxconn utilise donc cette plate-forme non seulement pour la simulation et les tests, mais aussi pour créer des prototypes numériques, accélérant de fait le développement de solutions comme Nurabot. L’objectif affiché est de déployer ces robots à l’échelle mondiale pour répondre à la crise structurelle du secteur, où la pénurie de personnel est exacerbée par un taux d’épuisement professionnel élevé.
Enerzine : https://www.enerzine.com/foxconn-deploie-un-robot-infirmier-qui-allege-de-30-la-...
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Matière et Energie
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Deux étudiants de Zurich, Andrin Stocker et Luc Schweizer, ont conçu un système de refroidissement innovant qui peut rafraîchir les espaces publics. Leurs objectifs ? Répondre au problème croissant des îlots de chaleur urbains et rendre les villes plus agréables à vivre en période de chaleur extrême. Les étudiants suisses ont associé matériaux naturels et design intelligent dans la conception de ce système modulaire. Ils se seraient inspirés des méthodes de refroidissement passif comme les jarres en terre cuite, les badgirs et les termitières, capables de réguler la température et la circulation de l’air sans technologie complexe. À noter que grâce à cette invention, baptisée Bloc°, ils ont accédé à la finale du concours The James Dyson Award.
Bloc° utilise l’eau, l’air et le soleil pour offrir un refroidissement naturel et réduire la température jusqu’à 9°C par temps chaud. Les briques en terre cuite constituant le cœur du système absorbent l’eau, qui s’évapore lorsque l’air chaud est aspiré dans le système par des ventilateurs solaires. Selon les étudiants suisses, lorsque la température est supérieure à 30°C, il consomme environ 56 litres d’eau, pouvant être alimentés par les infrastructures municipales ou par un système intégré de récupération des eaux de pluie. Son toit en forme d’entonnoir peut collecter en moyenne 24 litres d’eau de pluie par jour. C’est un système de refroidissement évolutif, mobile et économe en énergie, parfaitement adapté dans les espaces publics comme les cours d’école ou les arrêts de transport en commun.
Les étudiants ont testé de nombreux matériaux pour connaître le type d’argile le plus performant et ont finalement opté pour la terre monocuite. D’après eux, celle-ci conserve sa stabilité structurelle, tout en restant suffisamment poreuse pour un refroidissement par évaporation efficace. Pour arriver à ce concept final, Andrin Stocker et Luc Schweizer ont aussi testé plusieurs prototypes de briques, afin d’évaluer leur durabilité, les taux d’absorption d’eau et la circulation de l’air. Hormis ces tests, des expériences numériques et pratiques leur ont permis d’obtenir un système de refroidissement efficace, durable et adaptable à l’environnement urbain. Pour comprendre les proportions spatiales et le comportement du Bloc° dans des contextes urbains réels, ils ont utilisé des casques de réalité virtuelle et travaillé dans un environnement numérique à l’échelle 1:1. Les concepteurs indiquent que, par rapport aux autres solutions de refroidissement, Bloc° s’adapte à divers environnements urbains et est capable de surmonter les limites de la capillarité rencontrées dans d’autres systèmes. Selon eux, c’est un système véritablement modulaire qui peut s’adapter librement en hauteur et en largeur. Les étudiants suisses prévoient à l’avenir d’effectuer des tests sur le terrain d’un prototype grandeur nature pour évaluer ses performances à long terme, notamment dans les climats humides, et améliorer davantage l’efficacité du refroidissement.
The James Dyson Award : https://www.jamesdysonaward.org/fr-CH/2025/project/bloc-a-modular-cooling-system...
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Un groupe de recherche de l’Université de Nanjing, dirigé par le chercheur Dewei Zhang, a développé un concentrateur solaire transparent, de type diffractif (CUSC), qui pourrait faciliter la démocratisation de l’énergie solaire photovoltaïque dans les milieux urbains. Celui-ci a effectivement l’avantage d’être compatible avec les vitrages existants. De plus, cette solution innovante est peu encombrante. Elle est constituée de films à cristaux liquides cholestériques (CLC) capables de manipuler la lumière de manière sélective. Il s’agit de films multicouches fabriqués suivant des techniques de photoalignement et de polymérisation. Leur rôle est de diffracter la lumière polarisée circulairement. De cette façon, l’énergie lumineuse est guidée vers les bords de la fenêtre, où des cellules photovoltaïques discrètement intégrées captent cette énergie pour la convertir en électricité. Pour évaluer les qualités de la nouvelle conception, les chercheurs chinois ont développé un prototype de 2,5 cm de diamètre.
Lors des tests en laboratoire, le modèle de démonstration a démontré sa capacité à alimenter directement un petit ventilateur de 10 mW sous la lumière du soleil. Ce résultat, bien que modeste, illustre le potentiel de la technologie à générer de l’énergie à partir de surfaces vitrées sans compromettre leur transparence. Les chercheurs ont également modélisé les performances d’une fenêtre de deux mètres équipée du CUSC. Selon leurs calculs, cette surface pourrait concentrer la lumière jusqu’à 50 fois, réduisant ainsi de 75 % le nombre de cellules photovoltaïques nécessaires pour une production équivalente. En plus de son efficacité, le dispositif conserve une transmittance moyenne de 64,2 % et un indice de rendu des couleurs de 91,3, garantissant une visibilité et une clarté optimales.
L’un des grands avantages du CUSC réside dans sa capacité à être appliqué directement sur les fenêtres existantes. Cette caractéristique rend la technologie particulièrement adaptée aux rénovations énergétiques dans les zones urbaines, où l’espace est limité et les contraintes esthétiques importantes. En intégrant la production d’énergie solaire dans les éléments architecturaux déjà présents, le concentrateur offre une solution élégante et durable pour réduire l’empreinte carbone des bâtiments. D’après le professeur Wei Hu, membre de l’équipe de recherche, cette innovation représente une stratégie réaliste et évolutive pour favoriser la transition énergétique sans altérer l’apparence des infrastructures.
Science Alert : https://www.sciencealert.com/scientists-create-clear-coating-to-invisibly-turn-w...
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Des chercheurs de l'Université Jiaotong de Xi'an, en Chine, ont découvert que la glace pouvait générer de l’électricité lorsque celle-ci était légèrement courbée. Ce phénomène est connu sous le nom de "flexoélectricité", qui est caractérisé par l’apparition d’une polarisation électrique, lorsqu’un objet subit une courbure, une torsion ou une flexion. Ces chercheurs expliquent avoir simulé des particules de glace s'écrasant sur des particules de glace plus grosses à l'intérieur de nuages orageux.
Ils ont observé que de l’électricité était produite, au même titre que la collision de glaciers ou la fissuration de calottes glaciaires. Ils ont également émis l’hypothèse que la production d’électricité par les glaciers ou les calottes glaciaires, serait à l’origine de la foudre. « Nos calculs de la densité de charge flexoélectrique générée lors des collisions [de glace] à l'intérieur des nuages orageux se comparent favorablement à la charge expérimentale transférée lors de tels événements, suggérant une possible participation de la flexoélectricité de la glace à la génération de la foudre », a déclaré Xin Wen, physicien à l'Université Jiaotong de Xi'an et auteur principal de l’étude.
Si la glace a démontré scientifiquement qu’elle était capable de générer de l’électricité toute seule, il se pourrait que son "super pouvoir caché" puisse être amplifié par quelque chose d’aussi commun que le sel. En effet, l’équipe de recherche a courbé des plaques de glace, qui présentaient des niveaux de salinité différents. Les résultats ont montré que la production d’électricité la plus élevée était associée avec la glace contenant le niveau de salinité le plus important (25 % de sel). Selon Popular Mechanics, la charge produite était mille fois supérieure à celle de la glace ordinaire et un million de fois supérieure à celle du sel seul.
La glace salée produit de l’électricité lorsqu’elle est courbée, car les molécules d’eau, les ions et le sel sont poussés du côté comprimé vers le côté étiré. À la surface, une fine couche fondue provoque une accumulation déséquilibrée d’ions positifs et négatifs, ce qui donne une charge nette au flux de particules, et génère ainsi un courant électrique. « La forte flexoélectricité de la glace saline rapproche un peu plus de la réalité la vision de l'exploitation de l'énergie de la glace, et peut également être pertinente pour l'activité électrique des régions terrestres couvertes de glace et des mondes océaniques glacés tels qu'Europe ou Encelade (des lunes appartenant respectivement à Jupiter et à Saturne) », ont déclaré les chercheurs dans leur étude.
Popular Mechanics : https://www.popularmechanics.com/science/a66046046/electric-ice/
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Espace |
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Espace et Cosmologie
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Une équipe internationale d'astrophysiciens a réussi à reconstituer le mouvement d’un trou noir né d’une collision, grâce aux ondes gravitationnelles émises lors de la fusion. Quand deux trous noirs tournent l’un autour de l’autre, ils déforment l’espace-temps et envoient ces ondulations à la vitesse de la lumière. Au moment de leur collision, une grande vague gravitationnelle est produite. En l’analysant, les scientifiques peuvent désormais déterminer les caractéristiques des trous noirs impliqués – leur masse, leur rotation – ainsi que celles du trou noir final né de la fusion.
Ainsi, dans une étude, les chercheurs ont réussi à mesurer la vitesse de propulsion du trou noir final issu de la fusion GW190412, observée en 2019 par les instruments LIGO et Virgo. Ils démontrent qu'en raison de l’asymétrie de masse entre les deux trous noirs en orbite, leur collision a propulsé le trou noir fusionné à plus de 50 kilomètres par seconde. L’un des trous noirs avait effectivement une masse de 29,7 fois celle du Soleil, tandis que l’autre était plus de trois fois plus petit, avec seulement 8,4 masses solaires. Pour la première fois, les chercheurs ont trouvé une méthode permettant de calculer l'impulsion que reçoit un objet astrophysique au moment de sa naissance, appelée le “coup natal”. « C’est l’un des rares phénomènes en astrophysique où nous ne faisons pas qu’observer, mais où nous parvenons à reconstituer le mouvement complet, en trois dimensions, d’un objet situé à des milliards d’années-lumière, uniquement grâce aux ondulations de l’espace-temps », souligne l’astrophysicien Koustav Chandra de l’Université d’État de Pennsylvanie.
Cette avancée ouvre de nouvelles perspectives. En effet, ces “coups natals” peuvent être si puissants qu’ils éjectent un trou noir de son environnement, que ce soit un amas d’étoiles ou même une galaxie entière. Leur orientation et leur intensité pourraient également permettre aux chercheurs de faire la distinction entre les fusions accompagnées de signaux lumineux – comme des sursauts électromagnétiques – et celles qui passent totalement inaperçues.
Nature : https://www.nature.com/articles/s41550-025-02632-5
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Santé, Médecine et Sciences du Vivant
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Une équipe de recherche suédoise de l'institut Karolinska a montré, dans un nouvel essai clinique randomisé, qu'une faible dose d'aspirine, peut réduire le risque de récidive après la chirurgie chez les patients atteints d'un cancer du côlon présentant un certain type d'altération génétique dans la tumeur. Chaque année, près de deux millions de personnes dans le monde sont diagnostiquées d'un cancer colorectal. Entre 20 et 40 pour cent développent des métastases, ce qui rend la maladie à la fois plus difficile à traiter et plus mortelle.
Des études d'observation antérieures ont suggéré que l'aspirine peut réduire le risque de certains cancers et peut-être aussi le risque de récidive après la chirurgie chez les patients atteints d'un cancer colorectal hébergeant des mutations dans les gènes de la voie de signalisation PIK3. Ces gènes régulent les processus cellulaires clés tels que la croissance et la division. Lorsqu'ils sont mutés, ces processus peuvent devenir déréglés, conduisant à une prolifération cellulaire incontrôlée et à un développement du cancer. Cependant, les résultats antérieurs ont été incohérents et aucun essai clinique randomisé n'avait précédemment confirmé l'association. Pour combler cette lacune, l'essai Alascca a été lancé et a maintenant été publié dans The New England Journal of Medicine.
La présente étude a inclus plus de 3 500 patients atteints de cancer du côlon et du rectum de 33 hôpitaux en Suède, en Norvège, au Danemark et en Finlande. Les patients dont les tumeurs ont montré une mutation génétique spécifique dans la mutation de la voie de signalisation PIK3-A trouvée chez environ 40 % des patients ont été randomisés pour recevoir 160 mg d'aspirine par jour ou un placebo pendant trois ans après la chirurgie. Pour les patients atteints de mutation génétique dans PIK3, le risque de récidive a été réduit de 55 % chez ceux qui ont reçu de l'aspirine par rapport au groupe placebo.
« L'aspirine est testée ici dans un tout nouveau contexte en tant que traitement de médecine de précision. Il s'agit d'un exemple clair de la façon dont nous pouvons utiliser des informations génétiques pour personnaliser le traitement et en même temps sauver les ressources et la souffrance », a déclaré la première auteure Anna Martling, professeur au Département de médecine moléculaire et de chirurgie, de Karinska Institutet, et de consultante senior Surgeon à l'hôpital universitaire de Karolinska. Alors, comment l'aspirine réduit-elle le risque de récidive du cancer du côlon et du rectum ? Les chercheurs pensent que l'effet est probablement dû à l'aspirine agissant à travers plusieurs mécanismes parallèles – il réduit l'inflammation, inhibe la fonction plaquettaire et la croissance tumorale. Cette combinaison rend l'environnement moins favorable au cancer.
« Bien que nous ne comprenions pas encore complètement tous les liens moléculaires, les résultats soutiennent fortement la justification biologique et suggèrent que le traitement peut être particulièrement efficace dans les sous-groupes génétiquement définis de patients », soouligne Anna Martling. Les chercheurs pensent que les résultats pourraient avoir une signification mondiale et influencer les directives de traitement pour le cancer du côlon et du rectum dans le monde.
Karolinska Institutet : https://news.ki.se/common-inexpensive-drug-halves-recurrence-in-colorectal-cance...
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Une équipe de l’Inserm, de l’Institut Curie et du King’s College London s’est intéressée à l’impact des contraintes mécaniques externes (extension de la peau, frottements…) sur l’imperméabilité de la peau chez l’animal et chez l’humain. Elle a pu observer que, sous l’effet d’un massage d’intensité similaire à celle de l’application d’une crème, l’ouverture transitoire des follicules pileux était associée au déclenchement d’une réaction inflammatoire mobilisant l’immunité adaptative de la peau. Les travaux montrent qu’exploiter ces mécanismes permet d’obtenir chez la souris une réaction immunitaire qualitative en réponse à l’application d’un vaccin par massage cutané. Ces résultats, à paraître dans Cell Reports, apportent de nouvelles connaissances sur le rôle des stimuli mécaniques dans les réponses immunitaires de la peau et ouvrent la voie à de nouvelles alternatives aux injections médicamenteuses.
La peau constitue la barrière protectrice de l’organisme contre les agressions de l’environnement : rayons UV, molécules toxiques… Elle doit constamment s’adapter pour assurer son rôle de façon efficace. Elle est également soumise en permanence à des tensions mécaniques intrinsèques propres à sa structure complexe. Lors d’une blessure ou d’une inflammation cutanée ce "stress mécanique" joue un rôle immunitaire majeur, notamment en modulant finement l’action de certaines cellules immunitaires sensibles aux variations de tension dans la peau. Concernant les contraintes mécaniques externes cependant, l’impact physiologique d’un stress mécanique causé par un étirement transitoire de la peau – comme lors de frottements ou de massages –, reste lui mal compris.
Une équipe de chercheuses et chercheurs, coordonnée par Élodie Segura, directrice de recherche Inserm, au sein du laboratoire Immunité et cancer (Inserm/Institut Curie) et par Stuart. A. Jones, professeur et directeur du Centre for Pharmaceutical Medicine Research, au sein de l’Institute of Pharmaceutical Science (King’s College London), s’est intéressée à la façon dont le stress mécanique causé par un massage pouvait affecter l’immunité et l’imperméabilité protectrice de la peau. Les scientifiques ont utilisé un outil permettant d’étirer la peau de façon à mimer, durant 20 minutes et sans induire de lésion, un massage appliquant sur la peau une tension similaire à celle d’un massage thérapeutique ou à l’application d’une crème. Ils ont ensuite comparé chez la souris et, pour une partie, chez des volontaires humains, plusieurs paramètres mécaniques, microbiologiques et physiologiques de la peau avec et sans massage.
Ils ont d’abord observé que le massage rendait la peau temporairement perméable aux très grosses molécules (ou macro-molécules) tant chez les humains que chez les animaux. Cette perméabilité apparaissait liée à une ouverture des follicules pileux (la cavité dans laquelle le poil prend sa naissance), qui, favorisée par le massage, permettait aux macro-molécules en surface de pénétrer dans le tissu cutané. Chez les rongeurs, les chercheuses et chercheurs ont également observé que cette ouverture des follicules pileux autorisait l’entrée dans la peau de composés dérivés des bactéries présentes naturellement à sa surface (le microbiote cutané). Ce phénomène déclenchait alors une réponse immunitaire entraînant notamment une réaction inflammatoire locale et l’initiation de la réponse immunitaire dite « adaptative ». Cette immunité qui permet l’élimination hautement spécifique de pathogènes est à l’origine de la mémoire du système immunitaire et est stimulée par la vaccination.
« Ces résultats suggèrent que le stress mécanique agit comme un signal de danger au sein de la peau », indique Élodie Segura. « L’entrée dans la peau de composés du microbiote favorisée par l’étirement pourrait ainsi alerter le système immunitaire local sur la perte d’imperméabilité de la barrière cutanée et l’activer pour répondre au potentiel danger ». Forte de ces observations, l’équipe s’est intéressée à la possibilité d’exploiter ces propriétés pour développer une technique de vaccination non invasive par application cutanée. Elle a appliqué par massage un vaccin contre la grippe (H1N1) sur la peau de souris, et comparé la réaction immunitaire à celle produite en réaction à une injection intra-musculaire classique de ce vaccin.
« Des tests chez l’humain doivent être réalisés pour confirmer ces résultats observés chez la souris, car il existe des différences bien connues entre les peaux de nos deux espèces », précise Élodie Segura. « Il nous faudra également comprendre comment chaque type de cellules cutanées réagit spécifiquement face au stress mécanique et quels sont précisément les produits du microbiote qui stimulent la réponse inflammatoire. Maîtriser ces processus chez l’humain pourrait ainsi permettre de développer des méthodes de vaccination ou d’administration de médicaments sans aiguille et non invasives », conclut la chercheuse.
Inserm du 17.09.2025 : https://presse.inserm.fr/masser-la-peau-pour-vacciner-une-alternative-possible-a...
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Des chercheurs allemands viennent de confirmer que le plasma froid pouvait pénétrer profondément dans les tissus tumoraux et détruire efficacement les cellules cancéreuses, y compris celles nichées dans des zones difficiles d'accès. L'étude a été menée par l'Institut Leibniz pour la science et la technologie du plasma (INP), en collaboration avec l'hôpital universitaire de Greifswald et le centre médical universitaire de Rostock, en Allemagne. Le principal défi : comprendre comment ce gaz ionisé interagit avec les cellules tumorales en conditions proches du réel et s'il peut être utilisé dans un cadre médical.
Le plasma est un état particulier de la matière, composé de gaz ionisés capables de générer de grandes quantités de molécules réactives, les "espèces réactives de l'oxygène et de l'azote". Ces molécules éphémères influencent fortement les mécanismes biologiques qui déterminent la survie ou la mort des cellules. Jusqu'ici, leur rôle précis restait très peu compris dans les tissus humains. Pour y voir plus clair, les chercheurs ont conçu un modèle de tissu en trois dimensions à base d'hydrogels, imitant de manière réaliste la structure et la densité d'une tumeur. « L'effet du plasma dans les tissus est très complexe et reste mal compris. Grâce à ce modèle, nous avons pu observer jusqu'où pénétraient les molécules du plasma et identifier celles qui agissent réellement sur les cellules tumorales », explique Lea Miebach, première autrice de l'étude.
Les résultats sont prometteurs : des molécules très instables sont parvenues à s'infiltrer jusqu'à plusieurs millimètres de profondeur et à endommager les cellules malignes. L'équipe a également testé l'usage du plasma dans un scénario chirurgical. Sur un modèle de plaie opératoire, des cellules tumorales résiduelles situées en périphérie ont été volontairement exposées au gaz. Là encore, l'effet s'est révélé probant, notamment sur celles qui commençaient déjà à coloniser les tissus sains voisins. Une stratégie qui pourrait limiter le risque de rechute après une ablation, en s'attaquant à ce que les chirurgiens ne peuvent pas toujours retirer à l'œil nu. « Nos résultats pourraient améliorer de manière significative l'usage médical du plasma », estime le professeur Sander Bekeschus, responsable du programme de recherche en médecine plasmatique à l'INP. « Plus nous comprenons quelles molécules sont réellement actives dans les tissus, plus nous pourrons cibler précisément certains types de cancers ». Les travaux ont utilisé le kINPen, un jet de plasma déjà approuvé pour un usage médical. À long terme, cette technologie pourrait déboucher sur des traitements à la fois plus efficaces et moins agressifs pour les patients que certaines chimiothérapies ou radiothérapies classiques, souvent lourdes en effets secondaires.
Trends In Biotechnology : https://www.cell.com/trends/biotechnology/fulltext/S0167-7799(25)00265-3?_returnURL=https%3A%2F%2Flinkinghub.elsevier.com%2Fretrieve%2Fpii%2FS0167779925002653%3Fshowall%3Dtrue
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Une étude récente, menée en Australie sur des survivantes d'un cancer du sein, montre qu'une seule séance de sport intense modifie le sang au point de ralentir la croissance de cellules tumorales cultivées en laboratoire. Les chercheurs de l'Exercise Medicine Research Institute à Perth ont recruté 32 femmes ayant terminé leurs traitements. Après une séance de musculation ou d'entraînement par intervalles à haute intensité, leur sang contenait des niveaux plus élevés de molécules capables d'affecter directement des cellules cancéreuses. « Notre travail montre que l'exercice peut influencer directement la biologie du cancer, en freinant la croissance des tumeurs grâce à des signaux moléculaires puissants », analyse Robert Newton, auteur principal de l'étude.
Ces résultats renforcent des observations déjà connues des chercheurs : les personnes physiquement actives ont moins de risques de rechute après un cancer. Jessica Scott, responsable du programme d'oncologie et d'exercices au Memorial Sloan Kettering Cancer Center de New York, qui n'a pas participé à l'étude, rappelle : « Nous savons grâce à de larges études observationnelles que les survivantes d'un cancer du sein qui rapportent une activité physique plus élevée connaissent moins de récidives et de meilleures chances de survie ». Jusque-là, on ignorait par quel mécanisme exact le sport pouvait agir ainsi sur les cellules tumorales. On sait que les muscles contractés libèrent dans le sang des hormones et des protéines, les myokines, soupçonnées d'avoir un effet anticancéreux. Dans le cadre des nouvelles expériences, le plasma prélevé après une séance d'effort s'est révélé capable d'arrêter la croissance des cellules tumorales en culture –alors que le sang prélevé avant exercice restait sans effet.
L'effet était particulièrement marqué après l'entraînement fractionné, qui provoquait une augmentation importante d'IL-6, une protéine impliquée dans les réponses immunitaires et inflammatoires. « L'exercice n'améliore pas seulement la condition physique et le bien-être des personnes touchées par le cancer », souligne Robert Newton, « il déclenche une réponse biologique complexe, qui inclut des signaux anticancéreux directs provenant des muscles ». Cette découverte entre en résonance avec une autre étude, publiée cet été dans le New England Journal of Medicine. Des survivants d'un cancer colorectal qui suivaient un programme d'entraînement supervisé, incluant notamment des marches rapides régulières, réduisaient de 37 % leur risque de rechute par rapport aux patients restés sédentaires. Des chiffres comparables –voire supérieurs– à ceux obtenus avec certains médicaments préventifs.
Reste la question du type d'exercice le plus efficace. Newton souligne que l'intensité joue probablement un rôle clé : « Plus le stimulus de l'exercice est fort, plus la libération de myokines anticancéreuses est importante ». Toutefois, face à une maladie et à des traitements souvent éprouvants, les patients peuvent-ils supporter de tels entraînements ? D'après Robert Newton, c'est tout à fait envisageable et les participantes de son étude ont bien toléré les séances. Jessica Scott abonde dans ce sens : « Nos travaux, comme ceux d'autres groupes, ont montré que des programmes d'entraînement progressifs, incluant du fractionné à haute intensité, sont à la fois sûrs et bénéfiques pour les survivantes d'un cancer du sein ».
NIH : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/40608178/
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Une étude internationale a montré qu'un simple test sanguin permettrait d’identifier des signes annonciateurs jusqu’à dix ans avant les premiers symptômes. La sclérose latérale amyotrophique (SLA), plus connue sous le nom de maladie de Charcot, touche environ 8.000 personnes en France selon l’Inserm. Chaque jour, 5 nouveaux cas sont diagnostiqués et autant de décès surviennent, d'après l’Association pour la recherche sur la SLA (ARSLA). Cette affection neurodégénérative entraîne une paralysie progressive des muscles volontaires, y compris ceux nécessaires à la respiration. Son évolution est rapide, et l’espérance de vie après diagnostic dépasse rarement 3 à 5 ans. Aucun traitement curatif n’existe à ce jour, seuls quelques médicaments ralentissent légèrement la progression.
L’étude, parue récemment, a suivi 110 personnes dont des échantillons sanguins avaient été prélevés en moyenne 6 ans avant l’apparition des symptômes – et parfois jusqu’à 14 ans avant. Les chercheurs ont identifié des protéines dont la concentration diffère chez les futurs malades. Grâce à l’intelligence artificielle (IA) et à des analyses massives, incluant plus de 23.000 témoins sains de la UK Biobank, le modèle a atteint une précision proche de 98 %. Cette prouesse impressionne, mais les chercheurs appellent à la prudence. Le test est encore expérimental et doit être validé sur des populations plus larges et diversifiées. Trois critères restent cruciaux : vérifier la sensibilité (détecter correctement les malades), la spécificité (éviter les faux positifs) et la reproductibilité. En clair, il ne s’agit pas encore d’un examen proposé dans les hôpitaux.
Même sans application immédiate, ce test pourrait représenter une précieuse avancée. Il pourrait aider à mieux comprendre les mécanismes précoces de la maladie, accélérer les essais cliniques en intégrant des patients avant la perte massive de neurones moteurs, et surveiller les familles porteuses de mutations génétiques associées à la SLA. Cette recherche pose également certains dilemmes éthiques : faut-il vraiment savoir qu’on développera peut-être une SLA, alors qu’aucun traitement curatif n’existe ?
Nature Medicine : https://www.nature.com/articles/s41591-025-03890-6
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La maladie d’Alzheimer pourrait être détectée plus tôt en repérant la perte d’olfaction, fréquente chez les personnes atteintes de cette pathologie. Une nouvelle étude du Centre de maladies neurodégénératives à Munich (Allemagne) vient de mettre en évidence que la région du cerveau qui décode l’information venant du nez est l'une des premières victimes de la neurodégénérescence. Leur étude, publiée le 8 août 2025 dans la revue Nature Communications, montre qu’une perte d’olfaction permettrait de détecter très tôt les personnes à risque de développer la maladie, augmentant les chances de réussite des traitements.
La région cérébrale en question se trouve dans le locus coeruleus, un noyau localisé au sein du tronc cérébral, qui connecte le cerveau et la moelle épinière. Cette région est l’origine d’un grand nombre de neurones qui connectent avec le reste du cerveau. Elle est donc importante dans plusieurs processus, notamment le traitement des informations sensorielles. Or cette région est aussi une des premières où l’on observe une accumulation de protéines Tau modifiées, une des causes connues de la maladie d’Alzheimer. Il se pourrait donc que cette accumulation endommage les neurones qui partent de cette région, affectant les fonctions dans lesquelles ils sont impliqués, tels que l’odorat.
Pour étudier cette hypothèse, les chercheurs ont observé le cerveau de souris modifiées pour développer des symptômes similaires à ceux de la maladie d’Alzheimer chez l’humain. Et en effet, ils ont pu observer que les neurones partant du locus coeruleus et se connectant au bulbe olfactif (région qui traite l’information sensorielle venant du nez) étaient endommagés très tôt, lorsque les souris avaient entre un et deux mois de vie. C’est notamment au niveau des axones, c’est-à-dire les prolongations nerveuses des neurones, que ces dommages étaient visibles progressivement : à deux mois, cela concernait 14 % de ces fibres, 27 % à 3 mois, et 33 % à 6 mois. Alors que ces dommages survenaient bien plus tard dans les autres régions du cerveau, et n’étaient visibles qu’à partir de 6 mois. Ces dommages neuronaux avaient des conséquences sur l’olfaction des souris : alors que les souris en bonne santé arrivent à trouver de la nourriture en suivant son odeur, 60 % des souris malades avaient des difficultés pour le faire à partir de leurs trois mois d’âge.
Ces lésions survenaient en parallèle à une augmentation du nombre de microglies (des cellules immunitaires du cerveau) dans le bulbe olfactif. En regardant de plus près, les chercheurs ont mis en évidence que ces microglies attaquent les axones des neurones provenant du locus coeruleus. Le ciblage de ces neurones est dû à une protéine produite davantage chez les souris malades : MFG-E8, pour milk fat globule-EGF factor 8 protein. Cette protéine se retrouve sur les axones, et les microglies les reconnaissent comme un signal d’alerte, déclenchant l’attaque. « Notre étude suggère que, très tôt dans la maladie d’Alzheimer, il y a des changements au sein des fibres nerveuses qui connectent le locus coeruleus et le bulbe olfactif », résume dans un communiqué Lars Paeger, auteur de l’étude. « Ces altérations signalent aux microglies que ces fibres sont défectueuses ou superflues. Par conséquent, les microglies les détruisent ».
Ces lésions étaient aussi observées dans du tissu cérébral issu de personnes décédées avec la maladie d’Alzheimer. Et même chez des personnes qui n’ont pas été diagnostiquées, mais qui avaient un taux élevé de protéines Tau modifiées, et qui étaient donc probablement à un stade très préliminaire de la maladie. « Cette découverte pourrait permettre une identification précoce des patients à risque de développer la maladie d’Alzheimer », explique Jochen Herms, coauteur de l’étude. « Ils pourraient ensuite faire les tests diagnostiques nécessaires pour confirmer et ainsi commencer les traitements avant que les problèmes cognitifs ne surviennent ».
Sciences et Avenir : https://www.sciencesetavenir.fr/sante/cerveau-et-psy/alzheimer-la-perte-d-olfact...
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Depuis 2021, des chercheurs tourangeaux tentent de mettre au point un vaccin nasal contre le Covid-19. Oubliez la piqure, l'objectif est de pouvoir s'immuniser grâce à un simple spray nasal. Les essais cliniques ont commencé à Tours et à Paris et une première étape importante vient d'être franchie.
Cette technologie inédite de la start-up tourangelle LovalTech pourrait révolutionner la prévention de maladies respiratoires comme le Covid, la grippe ou la bronchiolite, grâce à l'administration d'un vaccin protéique par voie nasale. Les essais cliniques ont commencé au printemps dernier au CHRU de Tours et à l'hôpital Cochin, à Paris. Cette première phase d'essai qui va durer un an mobilise 36 volontaires divisés en trois groupes de douze. À l'hôpital de Tours, les essais sont supervisés par l'infectiologue et vaccinologue Zoha Maakaroun-Vermesse. Le premier groupe a reçu une toute petite dose du candidat-vaccin nasal, en avril dernier. « Le suivi médical n'a montré chez les volontaires ni température, ni irritation ni quoi que ce soit comme effet secondaire, ce qui montre qu'à ce stade le candidat-vaccin est sans risque pour les humains et indolore » précise Isabelle Dimier-Poisson, professeur à la faculté de pharmacie de Tours et co-fondatrice de la start-up LovalTech. « Nous avons donc le feu vert pour administrer une dose un peu plus forte à la cohorte suivante. C'est très encourageant ».
Douze autres volontaires vont maintenant recevoir une dose moyenne de ce candidat-vaccin. Si une fois de plus, ça se passe bien, le troisième groupe inhalera une dose forte. Des étapes incontournables pour prouver que le candidat-vaccin est sûr. « Quand on a un vaccin qui est unique au monde et qui rentre dans un essai clinique, on doit faire ce qu'on appelle une escalade de doses » souligne Isabelle Dimier-Poisson « c'est-à-dire qu'on doit démontrer avec des doses croissantes que notre vaccin reste totalement sécurisé pour la population humaine ». Cette phase servira aussi à déterminer quelle dose de vaccin nasal protège le mieux le patient : « On va leur prélever régulièrement des sécrétions nasales, de la salive, du sang et également un échantillon d'urine. À partir de ces échantillons, on va pouvoir analyser et suivre leur réponse immunitaire suite à la vaccination ».
En 2026, la deuxième phase d'essais cliniques commencera, avec cette fois l'objectif de tester l'efficacité du produit. 101 volontaires seront vaccinés avec un vaccin à ARN-Messager, par intramusculaire. 101 autres recevront le candidat-vaccin Lovaltech par pulvérisation dans le nez. Ce mode d'administration novateur devrait être plus efficace puisqu'il vise à empêcher le virus d'entrer dans le corps du patient. « Le fait d'être vacciné par voie nasale induit une réponse immunitaire qui me protège. J'arrête tout de suite le virus au niveau du nez, je n'ai pas les symptômes associés et je ne contamine donc pas les autres. Le deuxième point très important, c'est qu'on a des protéines qui ne mutent pas, quels que soient les variants. On a construit notre vaccin pour que la réponse immunitaire soit universelle, quels que soient les variants à venir ». L'autre avantage, évidemment, c'est une vaccination sans aiguille, donc sans douleur.
Cette deuxième phase d'essai sur l'homme, avec les 202 volontaires, durera environ un an, elle-aussi, à Tours et Paris, mais aussi à Saint-Etienne, Lyon et Dijon. Si le vaccin est sûr et efficace, il sera alors proposé à la vente à de grands groupes pharmaceutiques après discussion avec toutes les instances réglementaires. Au mieux, le vaccin nasal contre le Covid-19 pourrait être commercialisé en 2028 ou 2029.
France Bleu : https://www.francebleu.fr/infos/sante-sciences/tours-des-premiers-essais-sur-l-h...
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Chaque année, à la saison froide, les services pédiatriques doivent gérer une épidémie de bronchiolite. Cette infection généralement causée par le RSV (virus respiratoire syncytial humain) peut prendre une forme sévère chez certains nourrissons, jusqu’à nécessiter une hospitalisation (environ 2000 cas par an en Suisse chez les moins de 12 mois).
Depuis octobre 2024, le Beyfortus (un traitement préventif sous forme d’injection d’anticorps monoclonaux) permet de fortement diminuer les infections par le virus et donc les formes graves de la maladie. L’hiver dernier, il aurait entraîné une baisse de 80 % de ces formes graves et une diminution des hospitalisations de l’ordre de 50 %. En plus du Beyfortus, le canton de Vaud annonce qu’il existe désormais une seconde option pour prévenir la bronchiolite : vacciner la femme enceinte durant le troisième trimestre de grossesse.
« Le Beyfortus, ce n’est pas un vaccin, c’est un anticorps qu’on injecte directement au bébé et qui va rester efficace pendant six mois environ », rappelle le professeur David Baud, chef du service d’obstétrique du CHUV. « Le vaccin, quant à lui, va induire la production d’anticorps chez la mère et ces anticorps vont ensuite passer chez l’enfant. L’efficacité des deux méthodes est identique ». Les autorités sanitaires vaudoises parlent de 70 % d’efficacité contre les formes graves pour le vaccin, dont le nom est Abrysvo.
Quelle que soit l’option choisie (le cumul des deux n’est pas recommandé), une seule piqûre est nécessaire si l’enfant n’est pas considéré à risque. « La vaccination présente le petit avantage de protéger également la mère contre une infection à RSV. C’est un élément qui peut entrer dans la réflexion, avec le fait d’épargner une piqûre au futur nourrisson », relève le spécialiste. Rappelons que les formes graves sont beaucoup plus rares chez l’adulte, mais pas inexistantes.
Concrètement, le vaccin peut être administré directement chez un gynécologue entre la 32e et 36e semaine de grossesse et est indiqué pour les naissances prévues dans la période la plus critique, soit entre début octobre 2025 et fin mars 2026.
Quant au Beyfortus, il doit être injecté pendant les premiers jours de vie à la maternité ou chez le pédiatre si l’enfant est entre octobre 2025 et mars 2026. Et si l’enfant est né entre avril 2025 et septembre 2025, il « devrait le recevoir dans le courant des mois de septembre, d’octobre ou dès que possible par après », indique l’État de Vaud. Pour ce faire, il faut prendre rendez-vous avec son pédiatre. Conscient que le sujet de la vaccination est sensible, encore plus quand il implique des bébés, le Professeur Baud souligne que « le vaccin ne passe pas chez l’enfant, ce sont vraiment les anticorps de sa mère qui lui sont transmis ».
TDG : https://www.tdg.ch/bronchiolite-un-vaccin-pendant-la-grossesse-protege-le-bebe-9...
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Lorsque nous nous blessons, nos tissus ont des cellules souches prêtes à se multiplier et prendre la place des cellules abîmées par l’accident. Cependant, parfois, il n’y a pas assez de cellules souches dans la région blessée, voire les cellules souches ont été elles-mêmes victimes du traumatisme. Dans ces cas, il revient aux cellules adultes d'intervenir. Mais leur programmation cellulaire est souvent déjà trop spécialisée et ne leur permet pas de se multiplier aussi rapidement que des cellules souches.
Mais des chercheurs de l’Université Washington à Saint-Louis (États-Unis) ont découvert que les cellules peuvent jeter une grande partie de la machinerie qu’elles ont acquise en maturant. Ce processus avait été partiellement mis en lumière il y a quelques années par la même équipe, qui a montré que des cellules adultes peuvent redevenir plus immatures afin de pouvoir proliférer et panser une plaie. Pour cela, elles détruisent une partie de leur contenu (par un processus de nettoyage nommé “autophagie”) et subissent une reprogrammation cellulaire. Pour mieux comprendre ce phénomène, les chercheurs ont utilisé un modèle de blessure gastrique chez la souris. Dans ces plaies, l’urgence de réparation est vitale, car le tissu gastro-intestinal est une barrière qui protège l’organisme de tout le matériel toxique et pathogénique qui peut se retrouver dans le tube digestif. Et là, surprise : pour pouvoir se multiplier et ainsi réparer la blessure, les cellules de ce tissu ne se contentent pas de détruire certains “meubles” dans leur maison, elles en jettent aussi une partie par la "fenêtre" !
Cette stratégie de nettoyage à la Marie Kondo a reçu le nom de “cathartocytose” (en grec, “nettoyage cellulaire”). Durant ce processus, la cellule forme des vésicules qui encapsulent des organelles (les organes des cellules) et autres composants de la cellule. Puis, la membrane cellulaire forme des trous, des "fenêtres" par lesquelles ces vésicules peuvent sortir de la cellule, la débarrassant de tout ce surplus.
Les auteurs de ce travaux pensent aussi que ce processus de cathartocytose pourrait jouer un rôle dans les infections intestinales causées par la bactérie Helicobacter pylori, qui provoque des blessures chroniques (les ulcères) et augmente le risque de cancer. « Si nous arrivons à mieux comprendre ce processus, nous pourrons concevoir des méthodes pour aider les cellules à réparer les blessures, et dans le contexte d’une blessure chronique, éviter que les cellules endommagées entrent dans des cycles chroniques de cathartocytose et contribuent ainsi à la formation de tumeurs », espère Jeffrey W. Brown.
Cell Reports : https://www.cell.com/cell-reports/fulltext/S2211-1247(25)00841-1?_returnURL=https%3A%2F%2Flinkinghub.elsevier.com%2Fretrieve%2Fpii%2FS2211124725008411%3Fshowall%3Dtrue
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| ^ Haut |
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