RTFlash

RTFLASH Recherche & Technologie
NUMERO 299
Lettre gratuite hebdomadaire d’informations scientifiques et technologiques
Créée par René Trégouët rapporteur de la Recherche et Président/fondateur du Groupe de Prospective du Sénat
Edition du 28 Juillet 2004
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Egalement dans ce numéro
TIC
Web: une charte pour plus de musique légale et moins de piraterie
Matière
Chimie : les muons au coeur d'un nouveau modèle théorique
Vivant
Cellules souches : nouvelle percée thérapeutique
Découverte d'une protéine impliquée dans les naissances prématurées
Le manque d'activité physique plus mortel que la cigarette, selon une étude
Vers l'éradication de la transmission mère-enfant du VIH
L'ADN « poubelle » intervient dans la régulation des gènes
Congeler des animaux en voie d'extinction pour préserver leur ADN
Cancer : une thérapie génique chinoise ouvre une nouvelle voie
Epilepsie : une piste thérapeutique
Les Oméga-3 protègent le système nerveux
Maladie d'Alzheimer : la piste du calcium
Edito
cannabis : il faut dire la vérité à nos concitoyens



Le gouvernement a validé en début de semaine un plan quinquennal d'action contre la drogue, le tabac et l'alcool qui donne la priorité aux jeunes générations avec notamment pour objectifs de "casser l'expansion du cannabis ». Ce plan est d'autant plus nécessaire qu'une enquête rendue publique par l'Inserm en avril 2004 confirme l'accroissement de la consommation de cannabis chez les jeunes Français, un phénomène observé depuis dix ans dans la plupart des pays européens ainsi qu'au Canada où la consommation globale de cannabis a presque doublé depuis 13 ans. A cet égard, je regrette vivement la décision annoncé mardi par le gouvernement canadien de déposer prochainement un projet de loi visant à légaliser l'usage du cannabis et j'espère que le Parlement canadien aura la sagesse de ne pas adopter ce texte.

Depuis 1999, la France arrive en tête des pays européens avec 22 % des jeunes de 16 ans qui ont consommé du cannabis. En France, entre 1993 et 2002, l'expérimentation (avoir au moins consommé une fois le produit) de cannabis a plus que doublé et son usage répété a triplé, aussi bien parmi les garçons que parmi les filles de 17 ans. En France, aujourd'hui, un Français sur 5, et plus d'un jeune de 18 ans sur 2, ont déjà fumé au moins une fois du cannabis. Pour la première fois, dans une même classe d'âge, ceux qui n'ont jamais fumé de joint sont minoritaires ! 12% des jeunes en ont consommé 10 fois ou plus par an et 6% des jeunes en consomment régulièrement. Cette consommation place la France parmi les pays où les jeunes sont les plus " expérimentateurs ». Comme le souligne l'OFDT, la consommation de cannabis se situe désormais au même niveau que celui de l'alcool chez les adolescents. On voit donc que la consommation massive de cannabis chez les jeunes s'est banalisée mais combien parmi ces jeunes connaissent les véritables dangers de cette drogue, qui leur est le plus souvent présentée, avec autant de complaisance que d'ignorance, comme une drogue « douce » et inoffensive. Ces jeunes savent-ils que la fumée de cannabis est plus cancérogène que celle du tabac.

Enfin, une consommation importante de cannabis peut entraîner un syndrome d'amotivation : caractérisé par une passivité, une apathie et une perte d'intérêt. Mais le cannabis ne présente pas seulement de dangers pour la santé physique et psychique des consommateurs, il entraîne aussi des dommages collectifs car il est impliqué dans un nombre croissant d'accidents de la circulation. Une première série d' études, réalisées en 2001 à Toul et à Bordeaux, ont montré que 14 à 17 % des accidents de la route concernant les jeunes de 18 à 30 ans sont dus à l'ivresse cannabique au volant. Selon une autre étude médicale réalisée en 2002 et portant sur le risque d'accident lié à un usage récent de drogues, licites ou illicites, un jeune automobiliste sur cinq a fumé du cannabis peu avant le drame ! Cette étude a été menée, notamment à Lyon et Grenoble, auprès de 900 conducteurs hospitalisés et 900 " témoins ", admis aux urgences pour une autre raison. L'étude a été lancée à l'occasion de l'entrée en vigueur du dépistage systématique des stupéfiants lors des accidents de la route.

Contrairement aux idées reçues selon lesquelles le cannabis serait moins toxique que le tabac sur l'arbre broncho-pulmonaire une équipe de l'INSERM a montré que les cigarettes le contenant peuvent aussi être associées à un risque accru de cancer.En effet, une cigarette de cannabis contient 50 mg de goudrons alors qu'une cigarette de tabac en contient 12 mg, et la concentration en produits cancérigènes de ces goudrons est également plus importante. Ainsi, fumer trois joints est aussi dangereux pour les poumons que fumer 20 cigarettes. Ceux qui considèrent le cannabis moins dangereux pour leur santé doivent être informés de ces réalités scientifiques! Il faut savoir en outre que les dangers liés à la consommation de cette drogue ont considérablement évolués, avec des taux de plus en plus importants de THC (tetrahydrocannabinol), substance psychoactive du cannabis. Comparé aux années 60, le cannabis est actuellement 15 fois plus concentrés en THC. De plus, mélangé à du tabac, les méfaits du cannabis sont démultipliés. Plusieurs études indiquent également un effet négatif du cannabis sur le système immunitaire. Le THC réduirait l'activité des cellules du système immunitaire chargées de protéger les poumons des micro-organismes.

Autre mythe à détruire, le cannabis ne provoquerait pas de dépendance. C'est faux. En réalité cette dépendance existe bel et bien mais elle est diffuse. Il n'y a en effet pas de sevrage lors de l'arrêt de la consommation de cette drogue car elle met beaucoup de temps à disparaître progressivement de l'organisme : le stockage du THC dans les tissus lipidiques (les graisses), en particulier le cerveau, explique sa libération lente, sept jours après, il en reste encore 50% dans l'organisme.et 2 mois après l'arrêt complet du cannabis, on peut encore en retrouver des traces dans les cheveux des fumeurs ! La dépendance psychologique est réelle. En effet la consommation du cannabis obéit à un certain nombre d'habitudes communes et de rites sociaux. Si la dépendance physique demeure relativement faible et se limite essentiellement à des troubles comportementaux, la dépendance psychologique reste assez lourde. Autre réalité longtemps niée mais aujourd'hui incontestable, l'usage régulier et durable du cannabis peut favoriser la survenue de troubles psychiques. Chez certaines personnes fragiles, le cannabis peut déclencher des hallucinations ou des modifications de perception et de prise de conscience d'elles-mêmes : dédoublement de la personnalité, sentiment de persécution. Ces effets peuvent se traduire par une forte anxiété. Enfin, même si ce lien n'est pas encore pleinement établi, il semble, selon un nombre croissant d'indices et d'études scientifiques, qu'une consommation durable et importante de cannabis puisse, dans certains cas, déclencher ou aggraver des pathologies psychiatriques graves, telles que des psychoses ou de schizophrénies.

Trois études, publiées dans le British Medical Journal daté du 23 novembre 2002, apportent des arguments en faveur d'un tel lien et d'une responsabilité du cannabis dans la survenue ultérieure de troubles mentaux. Mais curieusement, ceux qui sont si prompts à vanter les prétendues « vertus » du cannabis et à prôner sa légalisation, n'évoquent jamais tous les effets néfastes de cette drogue sur le plan physique et psychique. On estime généralement à 6% la proportion de personnes présentant des troubles schizophréniques chez les consommateurs importants de cannabis alors que cette proportion est d'environ 1% dans la population générale. «Par ailleurs selon de récentes études, de 13% à 42% des schizophrènes ont été abuseurs ou dépendants au cannabis à un moment de leur existence. Une enquête menée en France » par l'Inserm rapporte que 36% des sujets schizophrènes hospitalisés sont ou ont été dépendants au cannabis.

La consommation de cannabis entraîne aussi des troubles de la mémoire immédiate, des difficultés à se concentrer, une diminution des réflexes, voire, à hautes doses, des troubles du langage et de la coordination motrice. Enfin, une consommation importante de cannabis peut entraîner un syndrome d'amotivation : caractérisé par une passivité, une apathie et une perte d'intérêt. Mais le cannabis ne présente pas seulement de dangers pour la santé physique et psychique des consommateurs, il entraîne aussi des dommages collectifs car il est impliqué dans un nombre croissant d'accidents de la circulation. Une première série d' études, réalisées en 2001 à Toul et à Bordeaux, ont montré que 14 à 17 % des accidents de la route concernant les jeunes de 18 à 30 ans sont dus à l'ivresse cannabique au volant. Selon une autre étude médicale réalisée en 2002 et portant sur le risque d'accident lié à un usage récent de drogues, licites ou illicites, un jeune automobiliste sur cinq a fumé du cannabis peu avant le drame ! Cette étude a été menée, notamment à Lyon et Grenoble, auprès de 900 conducteurs hospitalisés et 900 " témoins ", admis aux urgences pour une autre raison.

L'étude a été lancée à l'occasion de l'entrée en vigueur du dépistage systématique des stupéfiants lors des accidents de la route. Selon le Dr Patrick Mura, responsable de la commission " drogue et conduite automobile " à la Société française de toxicologie, 20 % des conducteurs accidentés de moins de 27 ans avaient des traces de cannabis dans le sang -là où il reste le moins longtemps - contre 9 % dans l'échantillon de témoins. Ces chiffres sont comparables à ceux de la Grande Bretagne où le cannabis est lui aussi responsable de plus de 20% des accidents de la route. Selon le Dr Mura, chez les moins de 27 ans, la fréquence des accidents était multipliée par 2,5 avec le cannabis seul, par 3,8 avec l'alcool seul et par 4,8 en cas d'association des deux drogues.

A 18 ans, 59 % des garçons et 43 % des filles déclarent avoir goûté au cannabis. " Les effets du cannabis peuvent durer entre deux et huit heures. Ils entraînent une baisse de la vigilance, une perturbation de la vision et une désinhibition ", a souligné le spécialiste. A la lumière des connaissances scientifiques récentes il est donc grand temps d'en finir une fois pour toute avec ce mythe dangereux du cannabis drogue « douce », « conviviale » et « inoffensive ». Le cannabis est bien une véritable drogue, qui entraîne une dépendance physique et psychologique et provoque des effets néfastes sur la santé (risque accru de cancer, bronchite et asthme) et le système nerveux (apathie, dépression et dans certains cas psychoses et schizophrénies).

Face à cette réalité, on ne peut plus continuer, par aveuglement idéologique, à nier la dangerosité de cette substance et à affirmer de manière irresponsable et démagogique que la consommation cannabis n'entraîne pas de graves conséquences, tant sur le plan individuel que social. Mais face à ce phénomène de société que représente la banalisation de l'usage du cannabis, et les conséquences parfois tragiques, que cette consommation entraîne dans les domaine de la santé, de l'éducation ou de la sécurité routière, sans parler de la délinquance et de l'économie souterraine générées par le trafic accru de cannabis, nous ne pouvons plus nous en tenir aux discours désinvoltes, irresponsables et dangereux qui nous proposent de considérer comme normal la consommation généralisée de cannabis et de dépénaliser cette drogue pour en faciliter encore d'avantage la consommation.

Nous devons donc dire toute la vérité à nos concitoyens sur les conséquences et les effets liés à la consommation de cannabis. Il ne s'agit pas bien sur de tomber dans une politique de pure répression, aveugle et disproportionnée. Mais nous devons, dès l'école primaire, appeler avec force l'attention des jeunes sur l'aliénation et la perte de liberté que représente cette consommation de cannabis qui les asservit et les diminue, physiquement et psychologiquement, pour le plus grand profit des réseaux criminels organisés. Nous devons enfin avoir le courage de dire avec clarté que la consommation et le trafic de cannabis doivent rester illégaux et punis par la loi car une société civilisée doit favoriser l'épanouissement, la liberté et la créativité de l'individu et non permettre sa soumission, sa dépendance et son asservissement à une substance qui détruit ses potentialités et finalement réduit sa dignité.

René Trégouët

Sénateur du Rhône


TIC
Information et Communication
Web: une charte pour plus de musique légale et moins de piraterie
Jeudi, 29/07/2004 - 00:00

Si ce n'est qu'un "point de départ", l'étape marque une réelle évolution des esprits et la volonté de "sortir des stigmatisations". Sur la lancée d'une table ronde réunie le 15 juillet et de longues séances de négociations, fournisseurs d'accès à Internet, professionnels de la musique et gouvernement ont signé le 28 juillet à Paris une charte d'engagement "pour le développement de l'offre légale de musique en ligne, le respect de la propriété intellectuelle et la lutte contre la piraterie numérique".Le texte prévoit notamment un doublement de l'offre légale à 600.000 titres, soit 60.000 albums, d'ici fin 2004."Ceux qui ont les yeux tirés, c'est pour la bonne cause!", s'est exclamé Nicolas Sarkozy dans une allusion aux dernières discussions, avant de signer le document à l'Olympia en compagnie du ministre de la Culture Renaud Donnedieu de Vabres et du ministre délégué à l'Industrie Patrick Devedjian. "Même si tout n'est jamais parfait", a noté le ministre de l'Economie, la charte constitue une "réelle avancée" pour l'industrie de la musique, secteur qui souffre beaucoup du piratage. Le chiffre d'affaires du marché du disque a chuté de 15% l'an dernier et de 20% au premier semestre 2004.En vertu de cette charte, les fournisseurs d'accès s'engagent donc à mener des campagnes d'information auprès des abonnés concernant le caractère illicite des échanges non autorisés de fichiers protégés par la propriété littéraire. Ils comptent aussi diffuser des messages d'avertissement aux "pirates" sur plainte des ayants droit qui les auront repérés, les fautifs risquant au final de se voir privés d'abonnement.Mais que ce soit clair: un fournisseur d'accès "ne coupera un abonnement que sur décision du juge", a tenu à préciser Marie-Christine Levet, présidente de l'Association des fournisseurs d'accès et de services internet (AFA).Il ne s'agit pas de "stigmatiser" et prendre Internet et les internautes comme des "boucs émissaires", a ainsi observé Patrick Devedjian.Dans un juste "équilibre", les professionnels de la musique sont ainsi tenus de prendre des engagements pour que l'offre légale de musique en ligne repose sur une "tarification claire et compétitive" et soit "la plus diversifiée possible". La charte prévoit notamment l'augmentation du catalogue en ligne avec un nombre de titres passant de 300.000 à 600.000 "avant la fin de l'année".Des négociations doivent aussi être engagées en septembre pour aboutir avant fin 2004 à des partenariats commerciaux entre producteurs, plateformes et fournisseurs afin d'accélérer la numérisation pour faciliter l'accès des plateformes aux catalogues.Comme l'a noté Patrick Devedjian, les consommateurs doivent être assurés de "pouvoir écouter la musique téléchargée sur tous les supports dont ils disposent; ce qui implique une interopérabilité" des "formats de compression, dont nous sommes très loin aujourd'hui".Le ministre a donc demandé à Gilles Kahn, président de l'Institut national de la recherche en informatique et en automatisme (INRIA), d'étudier les "solutions d'interopérabilité" des systèmes de distribution de la musique en ligne.Une étude va aussi être menée avant le 1er octobre sur le "filtrage", c'est-à-dire le blocage aux systèmes "peer-to-peer" (ou P2P, échange de fichiers entre internautes). L'objectif étant de pouvoir proposer aux abonnés qui le souhaitent ce service "à la manière d'un contrôle parental". Si cela se révèle possible, certaines solutions seront expérimentées.Les signataires de la charte devraient se réunir tous les deux mois au sein d'un comité de suivi pour faire le point sur leur coopération.Le texte est "de portée symbolique", mais "on pose une pierre pour créer un cercle vertueux", a commenté Gilles Bressand, président du Syndicat national de l'édition phonographique (SNEP), tandis que M. Donnedieu de Vabres a souligné que la concertation "devra s'élargir à d'autres secteurs". Le cinéma engagera ainsi en septembre des discussions sous l'égide du gouvernement avec le Centre national de la cinématographie (CNC).

AP :

^ Haut
Matière
Matière et Energie
Chimie : les muons au coeur d'un nouveau modèle théorique
Jeudi, 29/07/2004 - 00:00

Des chercheurs français ont établi un nouveau modèle théorique de réactions chimiques dites « exotiques » impliquant les muons qui permettrait de mieux comprendre les réactions de transfert qui perturbent les fusions entre deux noyaux. Les muons sont des particules élémentaires issues des rayons cosmiques les plus couramment observés, particulièrement abondants, on estime que toutes les secondes, plus de 100 muons nous traversent. Ils sont utilisés par les physiciens pour remplacer artificiellement les électrons qui créent les liaisons chimiques entre atomes et assurent la cohésion de la matière. Les muons donnent à cette dernière, ainsi plus compacte de nouvelles propriétés. Ces particules, plus lourdes que les électrons, forment des liaisons plus courtes, rapprochant ainsi les noyaux des atomes qui peuvent alors fusionner.Arnaud Dupays, physicien au laboratoire Collisions Agrégats Réactivité (CAR) du CNRS de Toulouse, et ses collègues ont cherché à comprendre comment les réactions de transfert des muons de l'hydrogène vers des atomes plus lourds perturbaient la fusion entre deux atomes. Ils ont pour cela créé un modèle théorique, fondé sur un système de paramétrisation des particules permettant d'expliquer les réactions « exotiques » observées dans les accélérateurs de particules depuis 10 ans et qui n'avaient pour l'instant trouvé aucune explication satisfaisante. Les travaux d'Arnaud Dupays, publiés dans la revue Physical Review Letters parue en juillet 2004, permettent aussi d'éclairer autrement la compréhension des propriétés fondamentales de la matière.

NO :

^ Haut
Vivant
Santé, Médecine et Sciences du Vivant
Cellules souches : nouvelle percée thérapeutique
Jeudi, 29/07/2004 - 00:00

Des chercheurs américains ont utilisé pour la première fois avec succès des cellules souches pour peupler une région endommagée d'un cerveau de rat avec de nouveaux neurones, selon une étude publiée dans les Comptes-rendus de l'Académie nationale des sciences."Nous ne sommes pas en train de dire que nous pouvons traiter des patients immédiatement, mais il s'agit d'un grand pas en avant", déclare dans cette étude le neurochirurgien Gary Steinberg de l'école de médecine de l'Université de Stanford (Californie, ouest). Un accident vasculaire cérébral laisse un vide permanent dans le cerveau qui peut détruire la capacité d'une personne à parler et à se mouvoir. Remplir ce vide avec de nouvelles cellules est un objectif de la recherche sur les cellules souches, mais pour l'instant toutes les tentatives ont dû faire face à des complications. L'équipe de Gary Steinberg a constaté que des cellules souches issues de foetus injectées dans le cerveau d'un rat pouvaient migrer vers le bon endroit et se transformer en neurones appropriés. Toutefois, l'étude ne permet pas encore de dire si les cellules souches issues de foetus peuvent aider les rats à récupérer leur fonction cérébrale après un accident vasculaire cérébral. Les chercheurs ont préféré utiliser des cellules souches issues de foetus plutôt que des cellules souches issues d'un cerveau adulte ou des cellules souches tirées d'un embryon pour deux raisons. Les cellules souches neuronales adultes injectées dans les cerveaux de rats ne survivent pas longtemps ou ne migrent pas au bon endroit et la recherche utilisant des cellules souches issues d'embryon humain est soumise à des restrictions aux Etats-Unis.

PNAS

Découverte d'une protéine impliquée dans les naissances prématurées
Jeudi, 29/07/2004 - 00:00

Des chercheurs américains pensent avoir identifié des protéines dans le sang qui peuvent indiquer si une femme enceinte est susceptible d'accoucher prématurément, selon une étude américaine. Cette découverte pourrait aider à la mise au point d'un test de prévention des naissances prématurées."C'est potentiellement très important", a souligné le Dr. Robert Goldenberg, professeur de gynécologie-obstétrique à l'université d'Alabama, qui n'a pas participé aux travaux relatés dans le "Journal of the American Medical Association". D'autres médecins notent toutefois que l'étude ne porte que sur 33 femmes et que des recherches complémentaires sont nécessaires. Les scientifiques, dirigés par le Dr. Michael Gravett de l'université de la santé et de la science de l'Oregon, auraient identifié des protéines dans le sang qui peuvent montrer si une femme enceinte souffre d'une infection utérine pouvant entraîner une naissance prématurée. Un test de dépistage sanguin permettrait alors de traiter aux antibiotiques les patientes infectées, suffisamment tôt pour prévenir un accouchement prématuré. Les infections utérines sont habituellement provoquées par des bactéries qui vivent normalement dans le vagin. Elles ne provoquent souvent aucun symptôme chez la femme enceinte jusqu'à ce que surviennent les contractions prématurées. Un test parfois risqué, l'amniocentèse, qui nécessite d'introduire une longue aiguille pour prélever du liquide amniotique, peut confirmer la présence d'une infection durant les contractions. Mais à ce stade un traitement par antibiotiques ne peut normalement empêcher un accouchement prématuré. Les chercheurs espèrent que de nouvelles études détermineront si des antibiotiques administrés plus tôt peuvent réellement aider à prévenir les naissances prématurées. Les infections utérines seraient à l'origine d'au moins la moitié des 350.000 naissances qui se produisent avant 30 semaines de grossesse chaque année aux Etats-Unis. Ces nouveau-nés prématurés risquent des problèmes de santé graves et parfois mortels. "J'espère que nous avons posé les fondations pour la détection de marqueurs fiables de l'infection intra-utérine dans le sang", souligne le Dr. Michael Gravett. L'étude a été financée en partie par la société de biotechnologie ProteoGenix. Les chercheurs ont mené une partie de leurs travaux sur des singes et utilisé la protéomique -l'étude des protéines dans des cellules vivantes. Moins de 12 heures après avoir injecté à des guenons en période de gestation des germes causant l'infection, ils ont identifié des marqueurs biologiques spécifiques signalant la présence de celle-ci. Les marqueurs ont été découverts chez les 11 femmes enceintes participant à l'étude qui ont eu des contractions précoces causées par des infections utérines et ont accouché prématurément. Mais les marqueurs n'ont été trouvés chez aucune des 11 participantes ayant eu des contractions prématurées sans être infectées.

JAMA :

Le manque d'activité physique plus mortel que la cigarette, selon une étude
Jeudi, 29/07/2004 - 00:00

Ne pas avoir d'activité physique est plus dangereux pour la santé que fumer, affirment les auteurs d'une étude réalisée à Hong Kong, selon laquelle le nombre de morts par manque d'exercice a dépassé en 1998 dans le territoire le nombre de victimes de la cigarette.En 1998, sur 24.079 décès de Hongkongais de plus de 35 ans, plus de 6.400 étaient dus au manque d'exercice, contre 5.700 causés par le tabac, selon les conclusions de l'étude publiées samedi par le South China Morning Post. Les chercheurs de l'Université de Hong Kong et du ministère de la Santé ont interrogé les proches des disparus sur leur mode de vie, notamment sur les activités physiques qu'ils avaient pratiquées pendant leur temps libre sur les 10 années précédant leur mort. "Nous avons calculé qu'environ 20% des décès de Hongkongais, âgés de 35 ans et plus, pouvaient être attribués à un manque d'activité physique. Cela représente 6.450 morts", a expliqué Lam Tai-hing, responsable du département de la santé publique à l'université, cité par le quotidien. "Les morts dues à l'inactivité physique dépassent celles dues à la cigarette: 5.270 en 1998", a-t-il ajouté. D'après l'étude, seul environ un tiers des personnes décédées en 1998 avaient pratiqué une activité physique au moins une fois dans le mois précédant leur mort. M. Lam a donc mis en garde les non fumeurs, qui se croient en meilleure santé que les fumeurs : "C'est bien de ne pas fumer. Mais si vous ne faites pas d'exercice, vous courez quand même de grands risques".

AFP

Vers l'éradication de la transmission mère-enfant du VIH
Jeudi, 29/07/2004 - 00:00

Chaque jour, plus de 1 500 enfants contractent l'infection à VIH de leurs mères. Le risque de transmission au cours de la grossesse, pendant l'accouchement ou encore l'allaitement, s'élève à 35 % en l'absence de traitement. Les thérapies complexes, longues et coûteuses développées depuis 1990 restent peu accessibles aux femmes séropositives qui vivent, en grande majorité, dans les pays en développement. Des chercheurs thaïlandais, français et américains viennent de montrer, à l'issue d'un essai clinique réalisé en Thaïlande, que la combinaison d'un traitement court d'AZT à la prise unique d'un autre antirétroviral, la névirapine, réduit le risque de transmission mère-enfant du VIH à moins de 2 %. Aussi efficace qu'une trithérapie pendant la grossesse, cette méthode simple et peu coûteuse se révèle particulièrement adaptée au contexte des pays en développement. Le sida constitue l'une des premières causes de mortalité infantile dans de nombreux pays en développement. La transmission du virus survient durant la grossesse (in utero), au moment de l'accouchement ou même pendant l'allaitement. En l'absence de traitement, le virus est transmis à environ 35 % des enfants de mères infectées. L'utilisation de traitements préventifs par la zidovudine (AZT) a, depuis les années 1990, permis de diviser par trois ce risque. Cependant, en raison de leur durée, de leur complexité et de leur coût, ces traitements restaient peu accessibles aux femmes séropositives dans les pays en développement. À l'issue d'un essai clinique réalisé en Thaïlande dans le cadre du programme international Perinatal HIV Prevention Trial (PHPT-2), une équipe de chercheurs thaïlandais, américains et français, montre qu'il est aujourd'hui possible de réduire le risque de transmission mère-enfant du VIH au-dessous du seuil de 2%, grâce à l'association d'un traitement court par AZT et d'une prise unique d'un autre antirétroviral, la névirapine. Cette nouvelle stratégie de prévention, plus simple et plus courte qu'une trithérapie pendant la grossesse, se révèle aussi efficace et ce, sans risque toxique additionnel pour la mère et l'enfant. Le faible coût des doses supplémentaires de névirapine rend ce traitement applicable dans les pays en développement. Dans ceux qui utilisent actuellement des régimes courts d'AZT pour prévenir la transmission mère-enfant du VIH, à l'instar de la Thaïlande, beaucoup plus d'enfants pourraient être sauvés par l'adjonction d'une seule dose de névirapine chez la mère et chez son enfant. Ces résultats laissent espérer une éradication de la transmission du VIH aux enfants.

Futura

L'ADN « poubelle » intervient dans la régulation des gènes
Jeudi, 29/07/2004 - 00:00

La chromatine, assemblage d'ADN et de protéines qui compose les chromosomes, est constituée de l'euchromatine, diffuse, qui contient l'essentiel des gènes « actifs », et de l'hétérochromatine, compacte, riche en séquences répétées, capables pour certaines de se déplacer au sein du génome. Ces séquences sont souvent appelées ADN « poubelle » en raison de l'absence de fonction évidente. Dans la revue Nature du 22 juillet 2004, les équipes de Rob Martienssen (Laboratoire de Cold Spring Harbor, Etats-Unis) et de Vincent Colot (Unité de Recherche en Génomique Végétale INRA/CNRS/UEVE, Genopole® d'Evry), en collaboration avec d'autres chercheurs, montrent sans ambiguïté que les éléments mobiles et autres séquences répétées du génome sont à l'origine de l'hétérochromatine et qu'ils peuvent contrôler l'expression des gènes. C'est une étape importante dans la compréhension de la fonction de séquences qui représentent plus de 50 % des génomes de nombreuses plantes cultivées et du génome humain. Grâce à la combinaison d'approches génomiques et génétiques chez la plante modèle Arabidopsis, les groupes de Vincent Colot et de Rob Martienssen ont montré que ces séquences d' ADN « poubelle, encore appelés « éléments transposables » sont des déterminants majeurs de la formation de l'hétérochromatine. Ils montrent également que certains gènes sont placés sous le contrôle des éléments transposables. Cette situation semble se produire chaque fois qu'un tel élément est inséré dans le gène ou à proximité immédiate. Ce contrôle est dit « épigénétique » car il conduit à l'activation ou l'inactivation stable mais réversible des gènes au cours des divisions cellulaires, voire d'une génération à l'autre. Comme le soulignent les auteurs, le contrôle des gènes par les éléments transposables pourrait expliquer le phénomène d'empreinte parentale, qui fait que chez les mammifères et les plantes, certains gènes vont s'exprimer de façon différente selon qu'ils sont transmis par le père ou par la mère. Selon Vincent Colot : « Ces résultats pourraient aussi nous informer sur l'origine de certains cancers, qui seraient déclenchés non par des mutations de la séquence de l'ADN, mais plutôt par des altérations de la chromatine touchant les éléments transposables ».

CNRS

Congeler des animaux en voie d'extinction pour préserver leur ADN
Jeudi, 29/07/2004 - 00:00

Des scientifiques britanniques ont annoncé mardi qu'ils souhaitaient congeler des animaux appartenant à des espèces en voie de disparition afin de préserver leur ADN dans l'espoir d'un jour les ressusciter par clonage.Baptisé "l'Arche congelée", en référence à Noé qui selon la Bible a sauvé tous les animaux du Déluge, le projet prévoit de collecter l'ADN et des échantillons de tissus de milliers d'espèces menacées de disparition. Selon les responsables du projet, l'ADN préservé pourrait être réutilisé dans l'avenir. "Je pense qu'il pourrait être employé pour d'éventuels clonages", a expliqué le professeur Alan Cooper, directeur du centre de biomolécules de l'université d'Oxford. Des milliers d'espèces étant appelées à disparaître de la Terre au cours des trente prochaines années, l'Arche souhaite sauvegarder leur identité génétique, ont-ils précisé. Les premiers échantillons déjà collectés doivent être placés mardi soir dans un congélateur du National History Museum de Londres. Il s'agit de l'oryx, une antilope menacée de disparition en provenance du désert du Sahara, de la colombe, dite de Socorro, d'origine mexicaine, et de l'hippocampe jaune.

BBC

Cancer : une thérapie génique chinoise ouvre une nouvelle voie
Jeudi, 29/07/2004 - 00:00

De Hong kong Depuis l'Europe ou l'Amérique, des patients atteints d'un cancer en phase terminale se rendent en Chine. Ils vont y chercher un traitement antimoral révolutionnaire, la première thérapie génique officiellement brevetée. En effet, le gouvernement chinois a approuvé la production et l'utilisation d'un médicament, la Gendicine, à la fin de l'an dernier, à l'issue de tests cliniques qui ont démontré qu'il accroissait considérablement le taux de survie pour les patients souffrant de cancers de la tête et du cou. Les médecins étendent désormais ce traitement aux personnes atteintes de cancer du poumon ou de l'estomac. Quelque 400 patients, dont 20 venus de l'étranger, ont été traités avec la Gendicine au cours de cures de huit semaines qui coûtent l'équivalent de 2 800 euros. Peng Zhaohui, un chercheur qui a contribué au développement de ce médicament, déclare : "Je pense que cette forme révolutionnaire de thérapie génique représente l'avenir pour le traitement des patients atteints d'un cancer. Il reste encore beaucoup à faire, mais les résultats sont pour l'instant très prometteurs et, contrairement aux formes expérimentales de thérapie génique testées ailleurs, rien ne prouve qu'il y ait des effets secondaires sérieux. Nous avons traité des patients étrangers avec succès et la rumeur commence à se répandre." M. Peng est submergé de demandes de l'étranger, de la part de patients qui souhaitent ardemment essayer son médicament. Ce dernier est obtenu par l'insertion d'un gène, le p53, dans un virus, lequel est à son tour injecté aux patients. Ce gène est naturellement présent dans les cellules saines, mais il est inactivé ou a muté chez de nombreux cancéreux. Quand, grâce au virus, on le réinsère dans les cellules tumorales, il déclenche leur autodestruction. SiBiono, l'entreprise de Peng, basée à Shenzhen, dans le sud de la Chine, a tout d'abord testé la Gendicine sur des cancers du nasopharynx, relativement courants en Chine. Dans le cadre d'une série de tests cliniques, 120 patients ont été traités, certains par une combinaison médicament et radiothérapie, d'autres uniquement par radiothérapie. Tous ont été suivis pendant plus d'un an. On a constaté une régression complète des tumeurs chez 64 % de ceux qui avaient bénéficié du médicament, soit trois fois plus que chez les patients traités uniquement par radiothérapie. Le seul effet secondaire constaté n'aurait été qu'un état fébrile. Le Pr French Anderson, directeur des laboratoires de thérapie génique de l'université de Californie du Sud, généralement considéré comme le père de la thérapie génique, a donné son aval au site de production. "C'est un endroit impressionnant", commente-t-il. Il ajoute que l'adénovirus qu'utilisent les Chinois pour transmettre le gène p53 aux cellules avait pour l'essentiel été abandonné par les scientifiques occidentaux. Mais, reconnaît-il, "parfois, plus c'est simple, mieux c'est". Arthur Winiarski, homme d'affaires américain d'origine polonaise âgé de 48 ans, chez qui un cancer des parois des sinus a été diagnostiqué il y a dix-huit mois, a subi le traitement à la Gendicine. Son médecin, le Dr Niu, cancérologue formé à Harvard, explique qu'il lui faudra revenir en Chine pour se soumettre à des contrôles. Toutefois, dit-il, "jusqu'à présent, ç'a été très efficace et je serais ravi de l'utiliser sur d'autres patients". D'ailleurs, précise-t-il, "je prévois de l'utiliser pour les cancers du foie et de l'estomac parce que le p53 mute considérablement dans d'autres formes de cancer, pas seulement ceux de la tête et du cou. Mes collègues sont enthousiastes et veulent l'essayer."

Courrier international :

Epilepsie : une piste thérapeutique
Jeudi, 29/07/2004 - 00:00

L'épilepsie est une maladie neurologique très fréquente qui affecte 1 à 2% de la population mondiale. Il existe de nombreux types d'épilepsies qui peuvent impliquer des régions du cerveau très différentes. L'épilepsie du lobe temporal est la forme la plus fréquentechez l'adulte. Dans cette manifestation, les neurones atteints se trouvent dans le lobe temporal du cerveau,enparticulier dans une petite région qui joue un rôle clé dans la mémoire : l'hippocampe. Les médicaments sont souvent inefficaces contre cette forme d'épilepsie, qui ne peut alors être traitée que par chirurgie. Les causes de l'épilepsie ne sont actuellement pas connues. Il a été démontré dans le cas de l'épilepsie du lobe temporal que d'une part le phénomène d'excitation des neurones est augmenté, et d'autre part les signaux d'inhibition sont diminués. Christophe Bernard a testé une hypothèse complémentaire selon laquelle le mode de fonctionnement des neurones de l'hippocampe serait modifié dans le cas de l'épilepsie du lobe temporal, ce qui rendrait les neurones plus excitables. Pour étudier les éventuelles modifications de fonctionnement des neurones dans l'épilepsie, Christophe Bernard a passé deux années aux Etats-Unis dans l'un des deux seuls laboratoires au monde capable de réaliser des mesures de propagation du courant au niveau des dendrites. A partir d'un modèle de rats présentant des crises d'épilepsie de manière chronique, le chercheur de l'Inserm a étudié les canaux des dendrites. Dans le tissu épileptique, il montre une perte chronique du contrôle du potentiel d'action par les canaux potassium. Cela s'explique par une diminution du nombre de canaux potassium dans les dendrites. Il observe également que les neurones produisent une série de molécules qui vont se fixer sur les canaux restant, les rendant moins performants et entraînant une plus grande excitabilité du tissu épileptique. Le phénomène observé ici démontre pour la première fois que le dysfonctionnement des canaux dans les dendrites peut être acquis au cours de la maladie. Jusqu'à aujourd'hui, ces canalopathies (ou maladies des canaux) étaient connues comme des maladies génétiques rares liées à des mutations des canaux. Ces dysfonctionnements étaient uniquement considérés comme innés. Christophe Bernard apporte la preuve que les canalopathies peuvent être acquises. De plus, lorsque les neurones sont traités avec du U0126, une drogue à large spectre qui empêche ces molécules de se fixer sur les canaux potassium, leur fonctionnement se rétablit : la propagation du signal et l'excitabilité des neurones redeviennent presque normales. Ces résultats ouvrent donc une voie thérapeutique dans l'épilepsie du lobe temporal. En effet, il est envisageable de développer un médicament qui aurait la même cible finale que le U0126, mais qui pourrait agir de manière spécifique sur les canaux K+ des neurones. Ces travaux ouvriront probablement de nouvelles voies de recherche. En effet, les canalopathies acquises pourraient aussi participer aux dysfonctionnements observés dans d'autres maladies du système nerveux (maladie d'Alzheimer, maladie de Parkinson ...).

Inserm

Les Oméga-3 protègent le système nerveux
Jeudi, 29/07/2004 - 00:00

Les acides gras poly-insaturés (AGPI), dont font partie les fameux Oméga-3, ont un effet protecteur contre certaines maladies coronariennes. Ils semblent également diminuer les symptômes de plusieurs maladies du système nerveux comme l'épilepsie, la dépression et la psychose maniaco-dépressive. L'équipe de Michel Lazdunski s'attache depuis plusieurs années à comprendre ce mécanisme de protection du système nerveux. En 2000, cette équipe a démontré sans ambiguïté que des AGPI comme l'acide linoléique (Oméga-3) ou l'acide docosahexanoïque (majoritaire dans les huiles de poisson) diminuent les dégâts neuronaux provoqués par une attaque cérébrale (ischémie) ou lors d'une crise d'épilepsie provoquée chez l'animal. Aujourd'hui en 2004, elle démontre que cet effet passe par un canal au potassium, la protéine Trek-1, cible connue des AGPI, qui provoquent son ouverture. Les souris dont le gène codant pour Trek-1 a été éliminé sont beaucoup plus sensibles aux attaques cérébrales et aux crises d'épilepsie que des souris normales et sont insensibles à l'effet neuroprotecteur des AGPI. Elles meurent pour des durées d'attaques cérébrales et des traitements d'épilepsie provoquée qui laissent les souris normales en vie. Les attaques cérébrales touchent plus d'un million de personnes chaque année dans l'Union européenne. Elles constituent la deuxième cause mondiale de mortalité après les maladies cardio-vasculaires et sont une source majeure de handicap pour les patients qui survivent, provoquant hémiplégies, aphasies, dépressions, ou épilepsie secondaires à l'ischémie. La compréhension du rôle des acides gras poly-insaturés et de leur cible dans l'effet protecteur sur les maladies du système nerveux permet d'envisager de nouveaux traitements pour ces maladies.

Caducée :

Maladie d'Alzheimer : la piste du calcium
Jeudi, 29/07/2004 - 00:00

Les biologistes ont enquêté sur les effets du calcium dans le développement de la maladie, qui se caractérise par une dégénérescence progressive du cerveau, et ont trouvé un lien théorique entre le calcium et une protéine appelée calmoduline. Or, la production de cette protéine peut être bloquée par des médicaments utilisés dans le traitement de l'Alzheimer. «La calmoduline agit comme un interrupteur sur d'autres protéines, en les activant ou les désactivant, explique le professeur Danton O'Day. Lorsqu'il y a trop de calcium présent, elle provoque des activations ou des désactivations inappropriées.» Selon la Société canadienne de l'Alzheimer, quelque 364 000 Canadiens de plus de 65 ans souffrent de cette maladie ou de maladies mentales associées comme la démence. Bien qu'on n'en connaisse pas encore la cause, les chercheurs estiment qu'un dérèglement des niveaux de calcium joue un rôle primordial dans la mort des neurones, les cellules du cerveau. M. O'Day et son collègue Michael Myre ont émis l'hypothèse que 60 à 80 pour cent des protéines principales impliquées dans la maladie sont contrôlées par la calmoduline. S'ils arrivent à prouver leur hypothèse, il pourrait être possible ensuite de mettre au point des médicaments pour contrôler la production de calmoduline, ce qui aurait pour effet de retarder l'apparition de la maladie et peut-être, un jour, de la prévenir totalement, a indiqué M. O'Day. Cela dit, il ne sert à rien de modifier sa consommation en calcium, ajoutent les chercheurs. En fait, le cerveau a besoin de calcium pour fonctionner correctement. Ce n'est que lorsque les neurones commencent à devenir perméables au calcium que la maladie d'Alzheimer apparaît. Quant à savoir si un traitement efficace était pour bientôt, M. O'Day n'a pas voulu se compromettre. «Tout nouveau pas dans la bonne direction est important, mais nous ne pouvons jamais savoir combien il reste de pas à faire avant d'être arrivé», a résumé le spécialiste.

Canoé :

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