RTFlash

RTFLASH Recherche & Technologie
NUMERO 1071
Lettre gratuite hebdomadaire d’informations scientifiques et technologiques
Créée par René Trégouët rapporteur de la Recherche et Président/fondateur du Groupe de Prospective du Sénat
Edition du 02 Octobre 2020
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Egalement dans ce numéro
Avenir
Un microrobot chirurgical inspiré de l’origami
Un robot-insecte qui se déplace sans batterie
Des microbulles contrôlées par une pince acoustique pour un largage ultra-localisé de médicaments
Matière
Tesla travaille sur une autonomie record de 700 km pour ses batteries grâce à Panasonic
Nouveau record de rendement pour une cellule solaire au pérovskite
Traiter les déchets sans incinération, grâce à l’oxydation hydrothermale
Vivant
Cancer : un nouveau mécanisme de régulation de l’activité cellulaire impliquant le fer
Grands brûlés : une avancée majeure
Des antihypertenseurs contre le cancer du côlon
Des scientifiques redonnent vie à des microbes ancestraux
Covid-19 : les trois-quarts des patients guéris ont des séquelles cardiaques
Pour diminuer votre risque de démence…lavez-vous les dents !
Maladie d’Alzheimer : une nouvelle thérapie capable d'annuler les pertes de mémoire
Vers un vaccin contre la maladie de Lyme
Quatre démences sur dix pourraient être évitées ou retardées
Edito
Pandémie de Covid-19 : les craintes, les attentes, les espoirs…



Avant-Propos : Adhérez à notre association pour sauver RT Flash

La semaine dernière j'ai lancé notre campagne, désormais annuelle, d'adhésions et de dons à l'ADIST pour donner les moyens à cette association de continuer à faire vivre RT Flash. Mais lors de ce lancement j'ai fait une erreur, j'ai oublié de préciser le lien, en bas de mon message, vous donnant la possibilité de vous rendre instantanément sur le site de HELLOASSO qui gère cette campagne. Vous avez été plusieurs à me faire découvrir cette lacune et je vous demande de m'en excuser. Malgré cette erreur, vous avez déjà été 58 donateurs et vous avez versé 4.030 euros. J'espère qu'avec le lien que je place sous cet avant-propos vous serez encore nombreux, cette semaine, à adhérer à notre association et même d'y ajouter un don.

Encore un grand MERCI

René TREGOUET

Si voulez aider RT Flash, Lettre d'Informations Scientifique et Technologique, gratuite et sans publicité depuis 1998,

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cette phrase doit conduire au lien suivant : https://www.helloasso.com/associations/adist/adhesions/adherez-a-notre-associati...

Editorial :

Après une relative accalmie en Europe et en Asie, pendant l’été (mais pas aux Etats-Unis et en Amérique latine), la pandémie de Covid-19, qui a déjà touché 30 millions de personnes dans le monde, et en a tué un million, reste bien présente sur notre continent, même si on ne peut pas encore parler de « 2ème vague », car l’évolution globale des hospitalisations et de la mortalité par Covid-19 reste, pour l’instant, très inférieure à celle que nous avons connue au Printemps. L’Oms rappelle en effet qu’il y a eu dans le monde, du 14 au 20 septembre, une augmentation de 6 % du nombre de nouveaux cas de Covid-19 par rapport à la semaine précédente. Mais au cours de la même période, le nombre de décès a diminué de 10 %...

Avant de faire le point sur la situation médicale et sanitaire en France, il est intéressant d’évoquer les dernières données qui éclairent de manière plus précise le risque de mortalité liée au Covid-19 en fonction de l’âge et du sexe. Une série d’enquêtes sérologiques confirment que le risque de décès, qui ne dépasse pas les 1 % chez les jeunes adultes en bonne santé, peut atteindre plus de 11 % chez les plus de 75 ans et est presque deux fois plus élevé pour les hommes que pour les femmes. Ces études confirment que l’âge est de loin le facteur le plus important de prédiction du risque de décès d’une personne infectée (IFR), qui est la proportion de personnes qui mourront parmi celles infectées par le virus, y compris lorsqu'elles ne présentent pas de symptômes.

« Le Covid-19 n’est pas seulement dangereux pour les personnes âgées, il peut l’être aussi pour les personnes dans la cinquantaine ou la soixantaine », estime Andrew Levin, économiste au Dartmouth College de Hanovre, dans le New Hampshire, qui a estimé que l’infection par le SARS-CoV-2 est plus de cinquante fois plus mortelle pour un sexagénaire que de conduire une voiture. Reste que l’âge n’explique pas tout, comme le rappelle un autre épidémiologiste de renom, Henrik Salje, de l’Université de Cambridge, qui ajoute, « Le sexe est également un facteur de risque important, les hommes ayant presque deux fois plus de chances de mourir du coronavirus que les femmes.

Les grandes disparités, selon les pays, du ratio de mortalité pour les groupes d’âge les plus élevés montrent également que le risque de mourir du Covid-19 est corrélé à la capacité des systèmes de soins de santé et au fait que le virus s’est propagé ou non dans les maisons de retraite. Pour estimer le risque de mortalité par âge, les chercheurs ont utilisé des données provenant d’études sur la prévalence des anticorps dans la population de plusieurs pays européens.

En juin et juillet, 109 000 adolescents et adultes sélectionnés au hasard ont reçu par la poste un test de dépistage d’anticorps par prélèvement d’une simple goutte de sang. Sur l'ensemble des personnes testées, environ 6 % possédaient des anticorps contre le SARS-CoV-2. Ce résultat a permis d’évaluer le taux de létalité réelle (IFR) pour le Royaume-Uni à 0,9 %, c’est-à-dire 9 décès pour 1 000 cas. L’IFR est proche de zéro pour les personnes âgées de 15 à 44 ans, monte à 3,1 % pour les 65-74 ans et atteint 11,6 % pour toute personne plus âgée.

Cette estimation est corroborée par une autre étude menée en Espagne, qui a permis de tester la présence d’anticorps chez plus de 61 000 personnes dans des foyers sélectionnés au hasard. L’IFR global pour la population était d’environ 0,8 %, mais il est resté proche de zéro pour les personnes de moins de 50 ans, et atteint 11,6 % pour les hommes de 80 ans et plus – contre 4,6 % pour les femmes de cette même tranche d’âge. Cette étude confirme une nouvelle fois que les hommes sont plus susceptibles de mourir de l’infection par le Covid-19 que les femmes.

Mais un autre facteur important dans les différences du taux de mortalité de chaque pays semble être lié au fait que le virus s’est propagé ou non dans les maisons de retraite et les établissements de soins pour personnes âgées. L’étude anglaise a ainsi montré, qu’après prise en compte des décès dans les maisons de soins, l’IFR chez les personnes âgées de 75 ans ou plus est passé de 11,6 % à 18,7 %.

En France, au 23 septembre, le taux de positivité (proportion du nombre de personnes positives par rapport au nombre total de personnes testées) était remonté à 6,1 %, contre 5,6 % il y a une semaine, et dans 53 départements, le seuil d’alerte épidémiologique (50 cas pour 10 000 habitants) est à présent dépassé. Le nombre d’hospitalisations est lui aussi reparti à la hausse. Quant au nombre quotidien de décès, bien qu’en hausse, il reste à un niveau cinq fois inférieur à celui que nous avons connu entre début mars en fin mai. A cet égard, Jean-François Toussaint, professeur de physiologie à Paris-Descartes, rappelle « Qu’Il y a actuellement un décès nouveau pour 1.000 tests positifs nouveaux » et qu’il est trop tôt pour parler de « 2eme vague », même si la situation sanitaire s’est effectivement dégradée depuis le début de l’été.

Anticipant un possible retour en force du virus, le Gouvernent a annoncé de nouvelles mesures de lutte et de prévention contre le Covid-19. Les pouvoirs publics ont notamment décidé de prendre des mesures locales spécifiques (notamment dans le Rhône et les Alpes maritimes), de prioriser l’accès aux tests et d’adapter les restrictions pour les enfants à l’école. A Nice et Lyon, le taux d’incidence a doublé en trois semaines, pour atteindre respectivement 200 et 213 cas pour 100 000 habitants, soit quatre fois la cote d’alerte ; c’est pourquoi les pouvoirs publics ont décidé de durcir les mesures de protection, de prévention et de distanciation sociales dans ces deux métropoles.

Sur le plan national, le Gouvernement a décidé la nécessaire priorisation des tests pour éviter les phénomènes de saturation dans le traitement de ces tests, faute de moyens humains et matériels suffisants en aval, pour traiter plus d’un million de tests par semaine. Parallèlement, le Gouvernement a ouvert vingt nouveaux centres de prélèvements en Ile-de-France. Le Gouvernement a néanmoins décidé de suivre les recommandations du Haut Conseil de santé publique, et d’assouplir les restrictions qui touchent aux contaminations entre enfants, qui se contaminent peu entre eux et semblent également peu contaminants pour les adultes.

Sur la question centrale liée à l’arrivée et à l’utilisation des nouveaux tests rapides antigéniques, les TRA, le Gouvernement souhaite lancer dans les semaines qui viennent une première vague de cinq millions de tests antigéniques, plus rapides que les tests PCR, en précisant que ces tests ne sont pas destinés aux personnes présentant déjà des symptômesCes tests TRA, bien que moins fiables que leurs cousins PCR (qui sont fiables à plus de 90 %), permettront, comme les tests RT-PCR (réaction en chaîne par polymérase ), de déterminer beaucoup plus rapidement (30 minutes) si un patient est infecté au moment précis du dépistage, contrairement aux tests sérologiques qui détectent les anticorps, développés en réaction à un contact antérieur avec le virus.

Il faut bien comprendre que ces familles de tests, sont différentes, tant dans leur nature que dans leur pratique. Les tests par PCR recherchent la présence d’ARN, le code génétique du virus. Les tests antigéniques sont conçus pour détecter les antigènes du SARS-CoV-2, c’est-à-dire des protéines produites par le virus lui-même et présentes à sa surface. Pour les tests TRA, on réalise le prélèvement dans le nez, puis on le mélange à un réactif, directement sur une bandelette, qui se colore en présence du virus, comme un test de grossesse. Il s’agit d’un procédé plus simple et plus rapide que les tests RT-PCR, puisque le résultat est disponible en moins d’une demi-heure.

L’idée est de pouvoir utiliser rapidement, de manière conjointe, ces deux types de tests de manière complémentaire : en première ligne, les nouveaux tests RRA, simples et rapides, puis, en seconde ligne, pour les personnes positives, un test RT-PCR pour confirmer l’infection au coronavirus.

Venons-en à présent à la question centrale que tout le monde se pose : quand disposerons-nous enfin d’un vaccin efficace et fiable contre ce coronavirus ? Sans doute pas avant le second trimestre 2021, selon de nombreux scientifiques, dont l’éminent immunologiste Bruno Lina, qui travaille à Lyon. L'OMS dénombre à ce jour 176 vaccins en développement, dont neuf sont en phase finale des essais cliniques.

Le candidat vaccin le plus avancé se nomme « ChAdOx1 » et est issu du partenariat entre AstraZeneca et l'Université d'Oxford. Il est actuellement testé sur plusieurs milliers de volontaires à travers le monde. Ce vaccin est basé sur un adénovirus — virus composé d'une molécule d'ADN — de chimpanzé modifié. Sa commercialisation pourrait débuter en 2021 et l'Union Européenne a conclu un accord avec le groupe pharmaceutique pour s'assurer 300 millions de doses, avec une option pour 100 millions de doses supplémentaires.

La Chine affirme pour sa part qu’elle disposera d'un vaccin opérationnel avant la fin de l’année, mais ne précise pas de quel vaccin il s'agit parmi les quatre candidats qu’elle développe simultanément. Pékin précise juste que son vaccin final sera « sûr et efficace », même en cas d'éventuelles mutations du virus.

Aux Etats-Unis, Moderna développe l'"ARNm-1273", qui repose sur une nouvelle technologie qui n'a pas encore fait ses preuves : l'ARN messager. Des essais à grande échelle sont en cours depuis deux mois et le vaccin doit être testé sur 30 000 volontaires, pour une commercialisation espérée en fin d’année.

Autre projet de vaccin très avancé, celui mené conjointement par l’américain Pfizer et l’allemand BioNTech. Baptisé "BNT162b2", ce vaccin repose, comme le vaccin de Moderna, sur la technologie de l'ARN messager, en est actuellement à la phase III des tests. Les essais, initialement prévus pour 30 000 volontaires, vont être étendus à 44 000 personnes.

De son côté, Janssen Pharmaceutica, filiale belge du groupe pharmaceutique américain Johnson & Johnson, développe un candidat vaccin basé sur un vecteur adénovirus, qui va être testé sur 60 000 volontaires.

Il faut aussi mentionner le projet de vaccin de l’alliance franco-britannique Sanofi-GSK, mais ce projet est en retard sur les autres et ce vaccin ne devrait pas être disponible avant la fin de 2021. Il repose sur une protéine recombinante, une technique déjà employée par ce laboratoire pour produire un vaccin contre la grippe saisonnière, et devrait coûter moins de 10 euros en cas de commercialisation.

Evoquons enfin le vaccin russe, basé sur un adénovirus et qui doit être inoculé en deux temps, à 21 jours d'intervalle. Baptisé « Bk-V », ce vaccin est en phase III de son développement, et est actuellement testé sur 40 000 volontaires. Mais en dépit d’une étude positive sur son efficacité, de nombreux scientifiques s’interrogent sur la fiabilité des données transmises par la Russie.

L’arrivée de ces futurs vaccins suscite, et c’est bien normal, beaucoup d’interrogations dans le grand public. Parmi ces questions, on retrouve de manière récurrente celle concernant le véritable pouvoir protecteur de ces vaccins, lorsqu’ils seront disponibles, face à un virus qui aura sans doute muté plusieurs fois d’ici là.

Dans une telle perspective, ces vaccins seront-ils encore efficaces ? Il est vrai qu’à chaque fois que ce virus se réplique, des erreurs se produisent dans la copie de son génome. Ces mutations, tout à fait normales, s’inscrivent dans le cadre de la sélection naturelle : elles peuvent donc s’avérer, soit défavorables au virus, soit favorables à son développement, soit, dans la majorité des cas, neutres, c’est-à-dire sans incidence majeure sur sa virulence et sa dangerosité. ! Ce que l’on sait de manière solide, c’est que les coronavirus mutent moins vite que d'autres virus à ARN. Il a notamment été bien établi par les chercheurs que le Sars-Cov-2 mute deux fois moins vite que la grippe et quatre fois moins vite que le VIH, comme l’ont montré les recherches d’Emma Hodcroft, épidémiologiste moléculaire de l'Université de Bâle (Suisse) (Voir Nature).

Bien qu’il faille rester très prudent en la matière, ce qu’on peut dire, c’est que, pour le moment, les scientifiques constatent que le coronavirus reste génétiquement relativement stable. Pour l’affirmer, les chercheurs du monde entier identifient et répertorient les mutations génétiques du coronavirus, qui sont ensuite partagées sur une base de données internationale, GISAID, dont la valeur est inestimable pour la recherche. Or, ce travail de titan montre que les mutations connues de ce virus ne semblent pas avoir modifié fondamentalement ses caractéristiques et ses effets sur l'être humain.

« Le génome du coronavirus est exceptionnellement stable et, depuis le début de la pandémie, nous avons vu environ six mutations dans un génome de 30.000 bases. C’est une seule souche avec des variations mineures », précise Samuel Díaz-Muñoz, virologue évolutionniste à l’Université de Californie, à Davis. Selon cet éminent chercheur, cela s’explique par deux causes : un taux de mutation relativement lent et le fait que la plupart des mutations constituent une entrave au virus et sont donc éliminées. Selon lui, il n’y a pas de preuve pour l’instant de l’apparition d’une « souche » distincte du virus initial, c’est-à-dire une entité biologiquement différente, et possiblement plus virulente. Cette stabilité génétique du virus est également été confirmée par les travaux du Professeur François Balloux, directeur de recherche au Collège universitaire de Londres et du Professeur Simon-Lorière, directeur d'une équipe de recherche en virologie à l'Institut Pasteur, qui ont montré que le coronavirus n’avait pas connu, pour l’instant, de mutations majeures.

Il est vrai que dans une étude parue en juillet dans la revue Cell, des scientifiques avaient affirmé qu'une mutation permettait à la souche la plus répandue du virus d'infecter plus facilement les cellules, grâce à une modification de la protéine Spike qui lui permet d'entrer dans la cellule. Selon leur hypothèse, cette mutation pourrait rendre le virus plus contagieux, ce qui expliquerait sa propagation exponentielle (Voir Cell).

Mais depuis cette publication, de nombreux scientifiques ont souligné que cette étude n'apportait pas la preuve que cette possible capacité plus grande à infecter les cellules rend effectivement le virus plus contagieux. Selon eux, cette souche du virus pourrait tout à fait être plus infectieuse, sans être plus transmissible entre humains. Une hypothèse qui semble renforcée par le fait que les malades hospitalisés, après avoir été infectés par cette souche, ne développent pas plus de formes graves de la maladie.

S’il se confirme, comme cela semble être le cas, que le Sars-Cov-2 mute relativement lentement, ce serait une bonne nouvelle pour la mise au point d’un vaccin gardant un niveau de protection suffisant contre le coronavirus.  Autre indicateur rassurant, la plupart des candidats-vaccins ont été élaborés à partir de virus qui correspondent aux premières souches de Wuhan, mais beaucoup de chercheurs ont testé les anticorps de leurs différents candidats-vaccins pour voir s'ils pouvaient neutraliser aussi les nouveaux virus. Et cela semble bien être le cas. Il semble donc que, dans l’état actuel de notre connaissance scientifique de ce virus, et ce point positif me semble particulièrement important pour l’avenir, les vaccins en préparation soient en mesure d’offrir un bon niveau de protection contre les différentes variantes connues du coronavirus, et qu’il ne soit pas nécessaire d’envisager pour l’instant un vaccin différent chaque année.

Il faut également dire un mot de la stratégie dite « de l’immunité collective », présentée par certains comme une alternative possible à la vaccination de masse et choisie, on le sait, par la Suède. Tout en respectant le choix de la société suédoise, on peut tout de même émettre des réserves sur ses résultats réels. Avec 5.900 morts et 87 000 cas confirmés par un test depuis le début de l'épidémie, le taux de mortalité (57,1 pour 100.000 habitants) est dix fois plus élevé que chez ses voisins scandinaves. La Suède est le 11e pays du monde et le 5e en Europe qui a le plus de morts par la pandémie de coronavirus, proportionnellement à sa population. Et pourtant, malgré son niveau élevé de mortalité, la Suède, selon les dernières données disponibles, est encore loin d'avoir acquis une immunité collective.

Par ailleurs, plusieurs études montrent qu’en supposant un seuil d'immunité collective de 50 %, la stratégie de l’immunité collective aurait entraîné au moins 100 000 décès en France…Une étude de l’Inserm qui vient d’ailleurs d’être publiée, et porte sur la sérologie de 15 000 personnes, estime qu’à la sortie du confinement, le pourcentage de la population infectée par le Covid619 variait de 3 % à 9 % selon les régions, ce qui montre qu’on est encore très loin d’atteindre ce fameux seuil de l’immunité collective…

Avant de clore ce chapitre sur l’état d’avancement des vaccins contre le coronavirus, on ne peut que saluer l’initiative lancée le 20 septembre dernier par 75 députés de toutes tendances politiques, qui ont publié un appel à se faire vacciner massivement contre la grippe, pour éviter de voir cette maladie saisonnière s’ajouter à la pandémie de Covid-19, ce qui pourrait provoquer une catastrophe sanitaire, par saturation des capacités de soins et de prise en charge. A l’initiative de cette tribune, Julien Borowczyk, député de la Loire, et médecin, souligne avec force qu’à « l’approche de l’hiver, le risque est grand de voir s’entrechoquer le Covid-19 avec la grippe, elle-même responsable de 10.000 morts environ chaque année ».

Mais, comme vient de la rappeler le directeur européen de l’OMS, nous ne devons pas tout attendre des vaccins et allons devoir apprendre à vivre, sans doute pendant de longues années, avec ce virus. Heureusement, en attendant l’arrivée de traitements antiviraux vraiment efficaces, la prise en charge des patients hospitalisés pour un Covid-19 a fait des progrès que l’on peut qualifier de spectaculaires en seulement quelques mois.

Premier progrès, le recours à l’oxygénothérapie, en remplacement de la ventilation mécanique par intubation, pour soulager les détresses respiratoires aiguës liées à l’infection par le coronavirus. Ce dispositif, très bien toléré par les malades, permet de délivrer par de petits tubes insérés dans le nez un mélange d’air et d’oxygène, humidifié et réchauffé, à un débit très élevé, allant jusqu’à 60 litres par minute, contre 15 litres par minute avec un dispositif classique par masque.

Autre amélioration décisive, le recours à un traitement corticoïde usuel et peu coûteux, la dexaméthasone. Une étude parue le 17 juillet dans le New England Journal of Medicine a montré qu’il réduisait sensiblement la mortalité des patients placés sous assistance respiratoire ou recevant de l’oxygène.

Enfin la délivrance d’anticoagulants à fortes doses et de manière précoce chez les patients atteints de formes sévères de Covid-19 a également montré son efficacité, en diminuant sensiblement le risque d’une embolie pulmonaire, un événement fréquent chez les malades du Covid hospitalisés. « Grâce à l’ensemble de ces progrès dans la prise en charge, le taux de mortalité a diminué de 50 % chez les patients hospitalisés entre le début de l’épidémie et fin juin », a indiqué le professeur Yazdan Yazdanpanah, chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Bichat (AP-HP), et membre du conseil scientifique, lors des 21es Journées nationales d’infectiologie, qui se sont tenues à Poitiers du 9 au 11 septembre.

Venons-en à présent aux nouvelles pistes thérapeutiques en cours d’exploration pour lutter contre ce coronavirus déroutant. Après l'Organisation mondiale de la santé (OMS), l'Agence européenne du médicament (EMA) vient de recommander à son tour la dexaméthasone, un corticoïde, dont nous avons vu que l’usage pour le traitement des cas sévères de Covid-19 a montré une réelle efficacité. L'EMA s’appuie sur les conclusions de la récente étude britannique Recovery, qui montrent que, chez les patients intubés, 29 % de ceux traités avec la dexaméthasone mouraient au bout de 28 jours de traitement, contre 41% de ceux qui n'en recevaient pas.

Autre médicament prometteur contre le COVID-19, l’anakinra, initialement utilisé pour traiter les rhumatismes. Les observations cliniques réalisées depuis six mois par une équipe pluridisciplinaire du GHPSJ (XIVe arrondissement de Paris) montrent, sur 125 patients étudiés, une forte diminution de la mortalité pour les patients graves traités à l'anakinra.

En matière d’antiviraux, le remdesivir, actuellement testé dans le cadre de l'essai clinique européen Solidarity, est le seul médicament qui semble disposer d’une relative efficacité thérapeutique, avec des effets secondaires acceptables. Selon les derniers travaux disponibles, les patients atteints du COVID-19 à un stade modéré ont vu leur état s'améliorer au terme de cinq jours de traitement au remdesivir, bien que médicament ne semble pas sensiblement réduire la durée des séjours à l'hôpital.

A Lyon, Alaxia, une start-up, a développé un médicament prometteur, baptisé ALX-009. Il s’agit d’un antimicrobien développé, à l'origine, pour les patients atteints de mucoviscidose, qui cible particulièrement les bactéries multi-résistantes aux antibiotiques. Ce médicament est composé de deux molécules : l’hypothiocyanite et la lactoferrine, deux composés antimicrobiens que l’on retrouve dans les poumons d’une personne saine. Fait remarquable, ce médicament semble également avoir un effet antiviral, notamment contre le virus de la grippe A/H1N1, et il sera bientôt testé contre le coronavirus, car les chercheurs pensent quel’ALX-009 pourrait également être efficace contre le Covid-19.

Mais nous devons bien comprendre que, même avec l’arrivée probable d’un vaccin l’année prochaine, même avec les progrès thérapeutiques que j’ai évoqués dans les traitements et la prise en charge, nous ne pourrons pas parvenir à maîtriser durablement cette pandémie mondiale si nous n’adoptons pas collectivement, sans doute pour de longues années, de nouvelles règles de protection et de « prudence » sociales, ce qui va nous obliger, il est vrai, à repenser nos comportements individuels et toute l’organisation de notre société. A cet égard, toutes les études scientifiques récentes vont dans le même sens : l’adoption massive des règles de prudence sociale, de port systématique du masque dans les endroits clos et les zones ouvertes fréquentées, et d’hygiène individuelle minutieuse est indispensable pour casser et maîtriser durablement les chaînes de contamination et protéger les plus fragiles d’entre nous, c’est-à-dire nos ainés.

Une vaste revue de la littérature scientifique a montré que si la distanciation physique et les mesures d’hygiène recommandées constituent aujourd’hui les meilleures interventions contre l’épidémie, le port du masque réduit lui aussi le risque infectieux (Voir The Lancet ).

Il y a quelques semaines, une autre étude américaine, réalisée par des chercheurs de l'université américaine de Duke, a montré que les masques réservés au personnel hospitalier, les « N95 » (la norme américaine, équivalente aux FFP2 en Europe) sont les plus efficaces, réduisant la transmission de gouttelettes de plus de 99,9 %, par rapport à une personne parlant sans masque (Voir Science Advances).

Une autre étude publiée il y a quelques jours par des chercheurs de l’école de santé publique de l’Université John Hopkins a, elle aussi, clairement montré que les personnes qui veillent à adopter des pratiques de prudence sociale ont beaucoup moins de risque de contracter le coronavirus. Selon ce travail, qui a analysé le comportement de 1 000 habitants du Maryland, les participants ayant pris les transports en commun au moins trois fois dans les deux semaines précédant l’étude avaient quatre fois plus de risques d’être contaminés par le SARS-CoV-2, en comparaison aux personnes n’ayant pas utilisé ces moyens de transport. Quant à celles qui avaient fréquenté un lieu de culte, elles voyaient leurs risques d’infection multipliés par seize…

Citons encore une autre étude américaine, très intéressante, qui montre que les personnes portant des lunettes au moins huit heures par jour, seraient cinq fois moins susceptibles de recevoir un diagnostic de Covid-19 que les autres, simplement parce qu’elles se toucheraient moins souvent les yeux avec leurs mains contaminées (Voir JAMA).

Heureusement, nous pouvons tous constater que, depuis quelques semaines, on assiste à un salutaire basculement dans les comportements individuels observables dans nos villes et villages : le port du masque, qui était déjà devenu la règle dans tous les espaces clos, a en effet également progressé à l’extérieur, dans les endroits fréquentés, et l'on doit s’en réjouir. Néanmoins, cet effort reste insuffisant pour endiguer la nouvelle flambée de contamination par le Covid-19 qui touche certaines métropoles, comme celle de Lyon. C’est pourquoi les mesures annoncées le 21 septembre par le Préfet du Rhône : extension et durcissement du port du masque à l’extérieur, meilleur respect des règles de distanciation sociale dans les cafés et les restaurants et limitation des visites en EHPAD, me semble tout à fait justifiées.

Je voudrais également dire un mot sur l’échec très instructif de l’application numérique « Stop-Covid » qui devait favoriser le traçage des personnes qui ont été en contact avec un malade du Covid, et n’a pas trouvé son public. Cet échec cinglant montre qu’à présent, on ne peut plus imposer à nos concitoyens des mesures de contrôle, même pour de très louables motifs, sans réaliser un vrai travail d’information et de pédagogie et apporter toutes les garanties nécessaires en matière de respect de la vie privée. Si cette application n’a pas rencontré l’adhésion massive de nos concitoyens, ce n’est pas par manque de civisme, mais sans doute parce qu'elle a été lancée de manière précipitée, et n’a pas été accompagnée d’un travail suffisant d’explication de la part des pouvoirs publics. Et ce n'est pas la récente révélation du Premier Ministre avouant qu'il n'avait pas téléchargé « Stop-Covid » qui améliorera la situation... En revanche, chez nos voisins allemands, où ce travail a été fait, l’application équivalente (Corona-Warn-App) a fait l’objet d’un large consensus social, avec plus de 18 millions de téléchargements.

Nous ne devons pas rester sur cet échec, car il est impensable de ne pas exploiter toute la puissance qu’offrent les outils numériques et robotiques pour mieux prévenir et combattre cette pandémie. Mais j’invite nos responsables politiques à tirer les leçons de ce refus et à associer plus étroitement tous les acteurs locaux, sociaux et associatifs, dans le développement des nouveaux outils numériques dont nous avons absolument besoin pour combattre cette redoutable pandémie.

Parmi les nombreuses avancées technologiques récentes qui méritent d’être évoquées, on peut citer le projet du MIT et de la start-up Ava Robotics, qui a développé un robot autonome capable de désinfecter les surfaces et l’air des bâtiments à l’aide de rayons UVC. Il peut, selon ses concepteurs, parcourir une surface de 400 m² en une demi-heure et surtout, neutraliser au moins 90 % des particules de coronavirus. En France, une entreprise de Cholet, Octopus Robots, a conçu et développé un robot qui rencontre un grand succès. Il diffuse des produits désinfectants aux normes sanitaires et alimentaires, et permet un retour rapide et sécurisé du public après désinfection.

Mais la pandémie de Covid-19 va également accélérer la généralisation des robots autonomes de services qui font leur apparition dans les hôtels, les commerces ou encore les restaurants. En Corée du Sud, l’opérateur de télécommunications KT a ainsi développé son « AI Serving Robot », un étonnant robot-serveur autonome, capable d’évoluer avec une grande précision dans les restaurants (et d’éviter les obstacles imprévus), pour venir apporter, en toute sécurité, la commande à la table des clients.

La pandémie a également accéléré l’usage de « robots-convoyeurs », tels que ceux actuellement expérimentés par la Poste, pour livrer les colis au domicile des clients. Mais ces robots, qui ont la forme de coffres à roulettes restent limités dans leurs actions et leur capacité de mobilité ; c’est pourquoi une nouvelle génération de robots autonomes, humanoïdes ceux-là, devrait prochainement sortir des laboratoires. Ces robots bipèdes, comme le Digit, conçu par Agility Robotics, seront capables d’évoluer dans des environnements complexes et changeants pour assister ou remplacer l’homme dans une multitude de tâches pénibles ou dangereuses. Et, dans ce contexte de pandémie durable au Covid-19, on peut parier que leur généralisation sera bien plus rapide que prévue.

En Ouganda, une entreprise, Simi, a mis au point un smartphone bon marché doté d’un capteur infrarouge, qui permet de mesurer de manière fiable et rapide la température du corps et pourrait s’avérer un outil précieux de prévention contre le Covid-19, mais également contre d’autres maladies, comme la malaria.

Dans cette panoplie technologique qui commence seulement à se déployer, n’oublions pas les technologies spatiales, appelées à jouer un rôle-clé dans la détection et la prévision des épidémies. Selon la chercheuse Rita R. Colwell, professeure à l'université du Maryland, College Park, « La puissance des modèles informatiques, combinée à la couverture satellitaire permettent à présent de prédire de manière fiable le niveau de risque de voir émerger une épidémie dans telle ou telle région ; je suis pour ma part convaincue que la prochaine épidémie de COVID-19 sera prédite par satellite ».

S’agissant de la désinfection des surfaces, sols et zones de contact en milieu hospitalier, de récentes recherches menées à l’Université libre de Bruxelles ont montré que la technologie du « plasma froid » (qui repose sur l’utilisation d’un gaz fortement ionisé) permet de tuer de manière rapide, efficace et durable les virus et même de rendre certaines surfaces métalliques elles-mêmes virucides. Ce nouvel outil pourrait donc permettre d’améliorer sensiblement le niveau de désinfection et d’élimination du coronavirus dans les établissements de soins, et plus largement dans les bâtiments publics.

Je suis persuadé que nous possédons les moyens humains, économiques, technologiques, pour parvenir, dans un cadre démocratique et collaboratif, à maîtriser cette pandémie qui risque fort de devenir saisonnière et sera probablement durable. Nous allons devoir apprendre à vivre avec ce virus, en refondant sur de nouvelles bases nos modèles économiques, sociaux et démocratiques qui doivent plus que jamais favoriser à tous les niveaux la recherche et l’innovation et replacer au cœur de leur finalité et de leur fonctionnement l’intérêt général, la solidarité générationnelle et sociale et le bien commun.

René TRÉGOUËT

Sénateur honoraire

Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat

e-mail : tregouet@gmail.com


Avenir
Nanotechnologies et Robotique
Un microrobot chirurgical inspiré de l’origami
Jeudi, 01/10/2020 - 12:05

Des chercheurs du Wyss Institute de l'Université d'Harvard et de la firme Sony ont développé un nouveau robot chirurgical, baptisé mini-RCM, et dont le design est inspiré de l'origami, fait la taille d'une balle de tennis et pèse à peu près le même poids qu'une pièce de monnaie.

Les chercheurs ont utilisé une technique particulière pour concevoir leur robot. Ils ont superposé les matériaux les uns sur les autres de façon à ce qu'ils soient liés entre eux, puis ils ont découpé l'ensemble au laser afin que la forme 3D désirée puisse surgir, un peu comme dans un livre animé. Trois actionneurs ont été implantés sur la structure principale, ce qui permet de contrôler le robot et de le faire bouger dans plusieurs directions.

Puis le robot mini-RCM a été testé. Pour imiter les conditions d'une chirurgie télé-opérée, les chercheurs ont connecté le robot à un dispositif tactile Phantom Omni permettant de le contrôler en réalisant les gestes qu'il doit faire avec un outil en forme de stylet. Dans un premier temps, un traçage microscopique a été réalisé par le robot téléguidé ainsi que par un outil directement guidé par la main d'un homme. Lors de ce test, le traçage de mini-RCM s'est avéré 68 % plus précis que celui de l'outil guidé par une main d'homme.

Dans un second temps, mini-RCM a réalisé avec succès une fausse chirurgie lors de laquelle le chirurgien doit insérer une aiguille à travers un œil pour injecter des produits thérapeutiques dans une toute petite veine située derrière le globe oculaire. Lors de ce test, mini-RCM a percé avec succès un tube en silicone représentant la veine devant être piquée sans causer de dommage. Avec mini-RCM, la robotique chirurgicale parvient à l'échelle microscopique.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Engadget

Un robot-insecte qui se déplace sans batterie
Jeudi, 01/10/2020 - 12:03

Une équipe de l’Université de Californie du Sud, aux Etats-Unis, a dévoilé  ses travaux sur un robot-insecte capable de fonctionner près de deux heures sans être alimenté par une batterie. Mesurant 15 millimètres de long pour 88 milligrammes -un vrai poids plume-, il puise son énergie dans une réserve de méthanol dont la combustion lui permet de se déplacer grâce à un système de muscle artificiel innovant. Les robots insectes, d’une taille guère supérieure à quelques millimètres, intéressent depuis quelques années les chercheurs en robotique pour effectuer des tâches dans des endroits inaccessibles à l’homme.

Toutefois, ces microrobots se heurtent souvent à un problème de taille : l’alimentation en énergie. En effet, une batterie traditionnelle insérée dans le châssis, même miniaturisée, alourdit considérablement le robot, limitant ses mouvements et son autonomie. L'objectif des scientifiques est de se rapprocher le plus possible du poids et des dimensions d'un insecte réel.

Les « muscles » du RoBeetle mis au point par l’Université de Californie du Sud sont constitués de fils façonnés en nickel-titane, un alliage également connu sous le nom de Nitinol, qui, contrairement aux métaux traditionnels, se contracte lorsqu’il est chauffé.

Le fil est recouvert d’une poudre de platine, une matière qui joue le rôle de catalyseur dans la combustion des vapeurs de méthanol. La chaleur générée contracte donc les « muscles », amorçant ainsi le mouvement du robot. Cette action déclenche également une série de micro-soupapes qui se ferment alors automatiquement pour arrêter la combustion.

Le fil de Nitinol reprend alors sa forme initiale et le processus recommence. Le robot est ainsi capable de se mouvoir pendant 2 heures avec un réservoir de méthanol plein et peut porter une charge pesant 2,6 fois son poids. Selon les chercheurs, ce dispositif permet d’emmagasiner 10 fois plus d’énergie que la plus petite batterie disponible, pesant 1 gramme.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Science

Des microbulles contrôlées par une pince acoustique pour un largage ultra-localisé de médicaments
Mercredi, 30/09/2020 - 14:43

Les microbulles sont quotidiennement utilisées comme agents de contraste en échographie cardiaque et font l’objet d’intenses recherches pour permettre leur utilisation comme vecteur d’agents thérapeutiques. Plusieurs options sont possibles pour tenter de manipuler ces microbulles, dont l’utilisation de la lumière ou du son, bien que le potentiel de ce dernier soit largement resté inexploité jusqu’à ce jour.

Dans leurs travaux, publiés  dans PNAS, Diego Baresch, chercheur du CNRS, et Valeria Garbin, chercheuse de l’université technologique de Delft (Pays-Bas) démontrent qu’il est tout à fait possible d’utiliser des « pinces acoustiques », un outil conçu en 2016 et qui permet de piéger un objet sans contact grâce à un faisceau acoustique, pour manipuler des microbulles.

En utilisant cette pince acoustique à travers des couches de matériaux bio-mimétiques et élastiques, ils ont réussi à dépasser les limites des pinces optiques, incapables de pénétrer des milieux opaques à la lumière (comme les tissus in vivo). Les scientifiques ouvrent ainsi la voie à une application plus large des pinces acoustiques en biologie et biomédecine, pour le largage ultra-localisé, reproductible et contrôlé de médicaments ou pour l’ingénierie de tissus in vitro à partir de cellules souches par exemple.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

CNRS

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Matière
Matière et Energie
Tesla travaille sur une autonomie record de 700 km pour ses batteries grâce à Panasonic
Mercredi, 30/09/2020 - 14:38

La promesse est signée Panasonic. En effet, l’entreprise partenaire et fournisseur de Tesla vient d’annoncer que la densité de ses batteries produites pour Tesla sera augmentée de 20 % au cours des cinq prochaines années. En outre, la société japonaise affirme vouloir commercialiser une version sans cobalt « d’ici deux à trois ans ».

« Panasonic Corp prévoit d’augmenter la densité énergétique des cellules de batterie 2170 qu’elle fournit à Tesla Inc. de 20 % en cinq ans », a donc déclaré le responsable de la division batteries pour véhicules électriques de Panasonic. D’ordinaire plutôt discret, c’est la première fois que Panasonic communique sur ses objectifs communs avec Tesla.

D’autant que le mutisme est plutôt de mise actuellement, depuis que l’on sait que les effectifs de la Gigafactory du Nevada sont tournés vers le projet secret « RoadRunner », une nouvelle technologie de cellules de batteries capables de tenir plus d’un million et demi de kilomètres. Concrètement, cette augmentation de la densité énergétique est une excellente nouvelle pour Tesla.

Cela signifie que le constructeur automobile pourrait augmenter l’autonomie de ses véhicules sans avoir à les équiper de batteries plus imposantes et plus lourdes. À titre d’exemple, Tesla pourrait par exemple proposer une Model 3 avec une batterie de 90 kWh et une autonomie de plus de 640 kilomètres, sans avoir à modifier l’agencement du moteur.

En outre, ce gain de densité énergétique permettrait à Tesla de concentrer ses efforts sur un autre domaine que la batterie, comme l’aérodynamisme ou les performances globales de ses voitures. Dès le mois de septembre, Panasonic va moderniser les lignes de production de cellules de batterie de la Gigafactory du Nevada, pour justement commencer à travailler sur l’augmentation de la densité énergétique.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Phonandroid

Nouveau record de rendement pour une cellule solaire au pérovskite
Mercredi, 30/09/2020 - 14:34

Une équipe de chercheurs de l’Université technologique de Nanyang, Singapour (NTU Singapore) a créé un mini module solaire en pérovskite qui a enregistré le plus haut rendement de conversion d’énergie de tous les appareils à base de pérovskite de plus de 10 cm2.

Les pérovskites sont de nouveaux matériaux qui sont apparus comme des alternatives prometteuses au silicium dans les applications de cellules solaires. Ce matériau offre des rendements de conversion d’énergie similaires à ceux des cellules solaires au silicium, mais peut également être utilisé pour créer des cellules légères, flexibles et semi-transparentes, idéales pour des applications dans les bâtiments et divers espaces urbains. Les technologies en pérovskite progressent rapidement vers l’industrialisation, la stabilité et l’extensibilité à des tailles plus grandes étant considérées par les chercheurs comme les derniers obstacles à surmonter.

Les chercheurs de NTU indiquent maintenant qu’ils ont adopté une technique de revêtement industrielle courante appelée “co-évaporation thermique” et ont découvert qu’elle permettait de fabriquer des modules de cellules solaires de 21 cm2 avec un rendement de conversion de puissance record de 18,1 %. Ce sont les valeurs les plus élevées enregistrées pour les cellules solaires pérovskites évolutives.

L’évaporation thermique est une technique de revêtement bien établie qui est actuellement utilisée pour produire des appareils électroniques, notamment des téléviseurs à diodes électroluminescentes organiques (OLED).

Les cellules solaires pérovskites les plus performantes ont jusqu’à présent été réalisées en laboratoire dans des tailles bien inférieures à 1 cm2, en utilisant une technique basée sur une solution, appelée “spin-coating”. Cependant, lorsqu’elle est utilisée sur une grande surface, cette méthode permet d’obtenir des cellules solaires pérovskites avec un rendement de conversion de puissance plus faible. « Cela est dû aux limitations intrinsèques qui comprennent les défauts et le manque d’uniformité sur de grandes surfaces, ce qui rend la tâche difficile pour les méthodes de fabrication industrielle », a déclaré le Docteur Annalisa Bruno, qui ajoute, « En utilisant l’évaporation thermique pour former la couche de pérovskite, notre équipe a réussi à développer des cellules solaires à pérovskite avec le plus haut rendement de conversion d’énergie enregistré pour des modules de plus de 10 cm2. Notre travail démontre la compatibilité de la technologie pérovskite avec les processus industriels, et son potentiel pour l’entrée sur le marché ».

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

NTU

Traiter les déchets sans incinération, grâce à l’oxydation hydrothermale
Lundi, 28/09/2020 - 12:39

Leroux & Lotz, filiale du groupe Altawest, a mis au point une technologie d’oxydation hydrothermale (OHT) pour dégrader la matière organiqueCette innovation brevetée, qui présente des qualités d’efficacité énergétique, de performances environnementales et de compacité, trouve ses applications dans des espaces restreints comme sur les bateaux de la marine de croisière ou de la marine militaire, de plus petits bateaux dans des zones sensibles, les plates-formes flottantes, le milieu hospitalier ou tout site isolé. Elle est d’ores et déjà en phase de test dans le secteur de la marine dans le cadre du projet européen Leanships H2020, navire économique et propre, construit par les Chantiers de l’Atlantique.

Ce système de traitement des déchets organiques consiste à utiliser des déchets dilués (liquides tels que les boues, les emballages carton, les eaux usées) et chargés en matière organique. L’étape de séchage, usuellement mise en œuvre et très consommatrice d’énergie, est ainsi supprimée. Les déchets placés dans une enceinte sont chauffés à 250 C en moyenne. L’injection d’air sous-pression (150 bars) dans le réacteur conduit à la dégradation de la matière organique avec des résultats très satisfaisants.

Les effluents qui résultent du process présentent des critères environnementaux compatibles avec les normes en vigueur : les liquides sont stériles et ne contiennent que quelques résidus de matière organique biodégradable ; les gaz sont débarrassés des poussières polluantes de N0x, SOx, dioxine ou furanes et le résidu solide (à 95 % minéral) est réduit en cendres. De plus, la chaleur générée par la réaction est valorisée dans le système lui-même pour chauffer les déchets.

Ces effluents sont ensuite traités par la station d’épuration située à bord (pour les liquides), les gaz sont rejetés dans l’atmosphère via la cheminée et les cendres sont, quant à elles, stockées pour être ensuite évacuées lorsque cela est possible (lors des escales par exemple). La matière sèche contenue initialement dans le déchet peut atteindre un taux de réduction de 90 % et la matière organique entre 70 et 99 % (en fonction de la nature des intrants).

Leroux & Lotz a été retenu dans le cadre du projet Leanships H2020, navire économique et propre. Le premier démonstrateur a ainsi été installé sur « Celebrity Edge » (compagnie Celebrity Cruises), un navire de croisière embarquant plus de 4 000 personnes, construit par les Chantiers de l’Atlantique.

Le démonstrateur installé traite 300 litres de déchets par heure, 6 tonnes par jour, soit 10 % du total de déchets organiques liquides produits par le navire. Les premiers tests très encourageants devraient conduire à la validation des performances du process : une première étape vers un lancement industriel et le développement de coopération avec les Chantiers de l’Atlantique.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Enerzine

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Vivant
Santé, Médecine et Sciences du Vivant
Cancer : un nouveau mécanisme de régulation de l’activité cellulaire impliquant le fer
Jeudi, 01/10/2020 - 16:46

Les biologistes la connaissent bien, mais ils ignoraient encore la fonction biologique majeure qu’elle remplit. CD44 est une glycoprotéine que l’on retrouve à la surface de nombreuses cellules, dans différents organes, qui est en plus impliquée dans plusieurs processus biologiques : réponse immunitaire, inflammation, cancer… Pour la première fois, une équipe de recherche vient de montrer qu’elle participait à ces phénomènes en permettant l’entrée du fer dans les cellules par endocytose.

Les scientifiques du laboratoire Chimie et biologie de la cellule (CNRS/Inserm/Institut Curie) et leurs collègues sont arrivés à cette conclusion en étudiant l’activité de CD44 dans des cellules cancéreuses, et les modifications du métabolisme et de l’expression génétique qui en découlent.

Leurs résultats montrent que CD44 permet l’internalisation de fer fixé à l’acide hyaluronique. Pour les cellules cancéreuses, le fer remplit alors deux rôles : il approvisionne les mitochondries pour qu’elles produisent des métabolites nécessaires au passage de la cellule à un état métastatique et « déverrouille » au niveau épigénétique certains gènes également nécessaires au processus métastatique. Dans cet état, CD44 devient même la principale porte d’entrée du fer dans les cellules.

Ces observations expliquent pourquoi CD44 était déjà connue pour son association avec l’apparition de métastases et de récidives. Mais elles sont aussi surprenantes car les biologistes pensaient jusqu’ici qu’un seul autre mécanisme entrait en jeu dans l’endocytose du fer, impliquant la transferrine et son récepteur TfR1. L’équipe de recherche espère maintenant mettre au point des molécules capables de bloquer le trafic cellulaire de fer afin d’éliminer les cellules à fort potentiel métastatique.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Pour La Science

Grands brûlés : une avancée majeure
Jeudi, 01/10/2020 - 12:00

Les personnes ayant subi de graves brûlures et/ou sur une large partie de leur corps pourront-elles bientôt bénéficier d’un traitement qui améliorera la cicatrisation de leurs plaies ?

C’est ce que laisse espérer une nouvelle étude réalisée pendant cinq ans par l’Université de Calgary (Canada). Ces travaux mettent en lumière les mécanismes de cicatrisation de la peau et pourraient déboucher sur un traitement qui régénérerait la peau après une brûlure plutôt que du tissu cicatriciel.

En effet, les personnes qui souffrent de brûlures graves ou de lésions cutanées étendues doivent souvent vivre avec des cicatrices extrêmes, des déformations et une peau qui est chroniquement tendue et qui démange. Cela s'explique par le fait que les processus de guérison du corps ont évolué pour se concentrer sur la prévention des infections en refermant rapidement les blessures, plutôt que sur la régénération ou la restauration des tissus cutanés normaux.

L’équipe de recherche dirigée par le docteur Jeff Biernaskie, professeur de biologie des cellules souches à la faculté de médecine vétérinaire de l'Université de Calgary (UCVM), est parvenue à identifier une catégorie spécifique de cellules progénitrices résidant dans le derme, le tissu conjonctif profond de la peau. « Les cellules progénitrices sont uniques en ce sens qu'elles sont capables de subir une division cellulaire et de générer de nombreuses nouvelles cellules pour entretenir ou réparer les tissus. Après une blessure, ces progéniteurs du derme sont activés, prolifèrent puis migrent dans la plaie où ils génèrent la quasi-totalité des nouveaux tissus qui rempliront la plaie, qu'il s'agisse de tissu cicatriciel ou régénéré », explique Jeff Biernaskie.

En utilisant des techniques génomiques de pointe pour établir le profil de milliers de cellules individuelles à différents moments après une blessure, l'équipe de recherche a comparé les zones cicatrisantes et les zones régénératrices au sein des plaies cutanées. Elle a alors découvert que ces cellules partagent la même origine. Ce sont « différents micro-environnements au sein de la blessure (qui) activent des ensembles de gènes entièrement différents », détaille le docteur Biernaskie. « Cela signifie que les signaux trouvés dans les "zones régénératives" de la plaie favorisent la réactivation de gènes qui sont généralement engagés pendant le développement de la peau. Alors que dans les zones cicatrisantes, ces programmes pro-régénérationnels sont absents ou supprimés et les programmes cicatrisants dominent ».

En se basant sur ces résultats, les chercheurs ont ensuite montré qu'il était possible de modifier les programmes génétiques qui régissent la régénération de la peau. « Ce que nous avons montré, c'est qu'il est possible de modifier l'environnement de la plaie avec des médicaments ou de modifier directement la génétique de ces cellules progénitrices, et que les deux sont suffisants pour modifier leur comportement pendant la cicatrisation. Et cela peut avoir des effets vraiment impressionnants sur la cicatrisation qui comprend la régénération de nouveaux follicules pileux, de nouvelles glandes et de la graisse dans la peau blessée », se réjouit Jeff Biernaskie.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

SCS

Des antihypertenseurs contre le cancer du côlon
Mercredi, 30/09/2020 - 14:40

Certains hypertenseurs courants, dont les inhibiteurs de l'enzyme de conversion de l'angiotensine (IEC) et les antagonistes des récepteurs AT1 de l'angiotensine (ARA II) pourraient avoir une nouvelle indication : réduire le risque de cancer colorectal. C’est la conclusion de cette nouvelle recherche d’une équipe de l'Université de Hong Kong, publiée dans Hypertension, une revue de l'American Heart Association. Un résultat primordial, sous réserve de confirmation, alors que le cancer colorectal est le troisième cancer le plus fréquent et la deuxième cause de décès par cancer dans le monde.

Les rôles des inhibiteurs de l'ECA (ou ACE) et des ARA sur le développement du cancer sont controversés et les résultats d’études sur le sujet sont contradictoires. Cependant, la plupart de ces études ont été menées sur un très faible échantillon de patients et une durée de suivi trop brève. « Cette nouvelle étude apporte de nouvelles perspectives sur le rôle possible de ces médicaments « courants » pour la prévention du cancer colorectal », explique l’auteur principal, le Docteur Wai K. Leung, professeur de médecine à l'Université de Hong Kong : « Il s'agit de la première étude à montrer les effets bénéfiques des inhibiteurs de l'ECA et des ARA sur le développement du cancer colorectal, sur la base d'un grand groupe de patients exempts de cancer colorectal à l’inclusion ».

Cette analyse des dossiers de santé de 187.897 patients, suivis durant 8 ans constate en effet que les participants qui prennent ces antihypertenseurs ont un risque réduit de 22 % de cancer colorectal sur les 3 années qui viennent ; les bénéfices de ces 2 classes d’antihypertenseurs sont observés chez les patients de 55 ans ou plus et ceux ayant des antécédents de polypes du côlon ; le bénéfice associé aux médicaments s’avère limité aux 3 années suivant la coloscopie de référence négative, à l’inclusion. Ainsi, aux indications habituelles de ces antihypertenseurs, il serait possible d’ajouter la réduction du risque de cancer colorectal.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Hypertension

Des scientifiques redonnent vie à des microbes ancestraux
Mercredi, 30/09/2020 - 14:36

Ils dormaient là depuis l'ère des dinosaures : des scientifiques ont réussi à réveiller des microbes vieux de 100 millions d'années qui étaient enfouis sous l'océan, dans un endroit pourtant peu propice à la vie, selon une étude.

Ces résultats révèlent les capacités étonnantes de l'une des formes de vie les plus primitives apparues sur Terre, qui peut survivre pendant des dizaines de millions d'années quasiment sans oxygène ni nutriments, et renaître à la vie dans un laboratoire.

Il y a dix ans, une expédition scientifique partait forer les profondeurs de l'Océan Pacifique et prélevait des échantillons d'anciens dépôts de sédiments enfouis à 100 mètres sous le plancher océanique (près de 6000 mètres sous la surface de l'eau), pour certains depuis plus de 100 millions d'années.

L'équipe de recherche, dirigée par l'agence japonaise de sciences et technologies sous-marines, avait choisi le gyre subtropical du Pacifique Sud, la zone la moins active de tout l'océan, car extrêmement pauvre en nutriments et donc, a priori, très peu propice à la vie.

Les chercheurs ont mis les échantillons en incubation, afin d'aider les microbes à sortir de leur torpeur. À leur grande surprise, ils ont découvert que, loin d'avoir été fossilisés dans les sédiments, les microbes y avaient survécu et qu'ils étaient même capables de croître et de se multiplier. « Au début j'étais sceptique, mais il s'est avéré que 99,1 % des microbes des dépôts de sédiments vieux de 101,5 millions d'années étaient toujours vivants, et prêts à se nourrir », a commenté Yuki Morono, l'auteur principal de l'étude.

« Maintenant, nous savons qu'il n'y a pas de limite d'âge pour les organismes dans la biosphère de subsurface marine », a-t-il expliqué. « C'est un excellent endroit pour explorer les limites de la vie sur Terre », ajoute le chercheur. Ce sont les traces d'oxygène dans les sédiments qui auraient permis à ces microbes de rester en vie pendant des millions d'années sans quasiment dépenser d'énergie.

Les microbes de surface, eux, ne pourraient survivre dans de telles conditions. De précédentes études ont montré comment les bactéries pouvaient vivre dans les lieux les plus inhospitaliers de la Terre, même dépourvus d'oxygène. Ces nouvelles recherches prouvent la remarquable persistance de ces métabolismes.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Nature

Covid-19 : les trois-quarts des patients guéris ont des séquelles cardiaques
Lundi, 28/09/2020 - 12:37

Deux études allemandes viennent de montrer que chez de nombreux patients, la Covid-19 pourrait engendrer une insuffisance cardiaque, une maladie chronique et progressive dans laquelle la capacité du cœur à pomper le sang dans tout le corps diminue. « Ce sont deux études qui suggèrent qu'être infecté par la Covid-19 comporte une forte probabilité d'avoir une certaine atteinte du cœur », avance Matthew Tomey, cardiologue et professeur adjoint de médecine à la Icahn School of Medicine du Mount Sinai Health System à New York, en commentaire de l’étude.

La première étude suggère que deux mois après la contamination à la Covid-19, plus des trois quarts des personnes guéris de leur infection ont présenté des séquelles cardiaques. Elle a été réalisée par des scientifiques allemands de l’hôpital universitaire de Francfort. Pour cette étude, les scientifiques ont comparé les IRM du cœur de 100 personnes, âgées en moyenne de 49 ans, qui ont guéri de la Covid-19 avec ceux de 100 personnes du même âge qui n’ont pas été infectées par le virus.

Les résultats ont montré que 78 patients sur 100 ont présenté des “changements structurels” au niveau de leur cœur, 76 ont souffert d'un problème cardiaque et 60 ont présenté des signes d'inflammation, sans ressentir d’anomalies. « Le fait que 78 % des patients guéris ont des preuves d'une atteinte cardiaque continue signifie que le cœur est impliqué chez une majorité de patients, même si la maladie de Covid-19 n’entraîne pas des symptômes cardiaques classiques, tels que l'angine douleur thoracique », estime Valentina Puntmann, qui a dirigé l’étude.

La deuxième étude s’est intéressée à l’étude de personnes qui sont décédées des suites d’une infection à la Covid-19. L’autopsie de 39 d’entre elles, mortes au début de la pandémie à 85 ans en moyenne, a révélé des niveaux élevés de virus dans le cœur de 24 patients. « Nous voyons des signes de réplication virale chez ceux qui sont fortement infectés », a observé Dirk Westermann, cardiologue au Centre universitaire du cœur et vasculaire de Hambourg. « Nous ne connaissons pas encore les conséquences à long terme des changements d’expression des gènes. Je sais d’autres maladies qu’il n’est manifestement pas bon d’avoir ce niveau accru d’inflammation ».

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

JAMA

Pour diminuer votre risque de démence…lavez-vous les dents !
Lundi, 28/09/2020 - 12:32

On savait déjà qu’une bonne santé bucco-dentaire constitue un facteur protecteur important contre de multiples pathologies, qu’il s’agisse de maladies cardiovasculaires, d’AVC, ou de certains cancers. Mais selon une nouvelle étude américaine, conduite par Ryan Demmer, professeur à l'École de santé publique de l'Université du Minnesota à Minneapolis, les personnes atteintes de maladies chroniques des gencives auraient deux fois plus de risques de développer des troubles cognitifs légers ou une démence au cours de leur vie.

D’origine infectieuse, la maladie parodontale peut être associée à un large éventail de problèmes de santé. Selon ces recherches, il existerait un lien entre les différents stades de la maladie parodontale, une légère déficience cognitive et l’apparition de la démence vingt ans plus tard. « Nous avons examiné la santé dentaire des gens sur une période de 20 ans et avons constaté que les personnes atteintes de la maladie des gencives la plus grave au début de notre étude avaient environ deux fois plus de risques de troubles cognitifs légers ou de démence à la fin », a déclaré l'auteur de l'étude, Ryan Demmer, professeur agrégé à l'École de santé publique de l'Université du Minnesota à Minneapolis.

Cette étude s’est intéressée à plus de 8 275 personnes pendant environ 18 ans. Résultats ? Comme le rapporte CNN, 1 569 personnes (19 %) ont développé une démence au cours de l'étude. Parmi les personnes avec des gencives saines et toutes leurs dents au début de l'étude, 264 sur 1 826 (14 %) ont développé une démence à la fin de l'étude. Chez les personnes atteintes d'une légère maladie des gencives au début, 623 sur 3470 (18 %) ont développé une démence. De plus, pour les participants atteints d'une maladie grave des gencives, 22 % ont développé une démence. Enfin, 23 % de ceux qui n’avaient pas de dents ont développé une démence.

Comment expliquer ce lien ? Les personnes atteintes d'une maladie parodontale à un stade avancé ont davantage de risque de souffrir d’une maladie cardiovasculaire, de diabète, d'accident vasculaire cérébral, de maladie respiratoire chronique, de complications de la grossesse et de démence, détaille l’étude. D’après Ryan Demmer, le lien avec la démence pourrait être expliqué par la présence de certaines bactéries dans la bouche.

« Le microbiome buccal est central. Mon hypothèse principale est que les bactéries dans la bouche qui causent des maladies parodontales, sont également une cause de conséquences systémiques (maladies cardiovasculaires, démence, etc.) ». Et d’ajouter ensuite : « Nous utilisons des mesures parodontales dans nombre de nos études car elles sont un marqueur de substitution de l'exposition chronique à des bactéries orales indésirables ».

Le spécialiste explique également le lien entre les maladies parodontales et l’insuline. « Il existe un corpus solide de littérature suggérant que les infections parodontales chroniques pourraient contribuer à la résistance à l'insuline, au prédiabète, au diabète incident et à un accident vasculaire cérébral. En conséquence, la résistance à l'insuline, le diabète et les accidents vasculaires cérébraux sont de puissants prédicteurs d'un futur déclin cognitif ».

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Eurekalert

Maladie d’Alzheimer : une nouvelle thérapie capable d'annuler les pertes de mémoire
Lundi, 28/09/2020 - 12:28

La maladie d’Alzheimer touche aujourd’hui 36 millions de personnes dans le monde, dont trois millions en France, et elle est devenue la cinquième cause de décès au niveau planétaire. Compte tenu du vieillissement de la population mondiale, le nombre de malades touchés par cette maladie neurodégénérative très invalidante pourrait augmenter de 60 % d’ici 20 ans, si aucun traitement curatif n’est trouvé.

En Australie, des chercheurs de l'Université Macquarie affirment avoir découvert un nouveau traitement capable d’annuler les effets de la perte de mémoire associée à la maladie d'Alzheimer. Cette recherche, co-dirigée par deux frères, les docteurs Arne et Lars Ittner, du Centre de recherche sur la démence de l'Université Macquarie, s'appuie sur leur travail commencé en 2016.

Cette étude impliquait alors une thérapie génique révolutionnaire faisant appel à une enzyme naturellement présente dans le cerveau, connue sous le nom de p38gamma. Les deux scientifiques ont réalisé leur étude sur des souris. Au gré de leurs analyses, ils ont découvert que lorsque l’enzyme p38gamma était activée, elle pouvait modifier une protéine empêchant aux symptômes de la maladie d’Alzheimer de se développer.

Grâce à leurs travaux, ils ont également découvert que cette enzyme permettait d’améliorer et de restaurer la mémoire chez des souris souffrant d’un stade déjà avancé de la maladie. De plus, leurs résultats suggèrent également que la thérapie génique peut être efficace pour soulager d’autres formes de démence. « Lorsque nous avons entrepris de développer cette thérapie génique, nous nous attendions à ce qu'elle stoppe la progression de la démence, mais nous ne nous attendions pas à ce qu’elle l’annule. Cette approche a complètement annulé la perte de mémoire déjà installée au début de la thérapie », résume le professeur Lars Ittner, directeur du centre de recherche sur la démence de l'Université Macquarie.

De son côté, le Docteur Arne Ittner, auteur principal de l'étude, complète : « Nous avons besoin d'une meilleure compréhension de ce qui arrive aux molécules du cerveau pendant la démence. Notre travail fournit une pièce très importante à ce puzzle ». À l’avenir, des essais doivent être réalisés chez l’humain afin de déterminer l’efficacité et la sécurité de cette approche. Et les deux frères sont plutôt confiants pour l’avenir et prédisent un succès de cette thérapie dans moins de dix ans.

Il y a quelques jours, une précédente étude porteuse d’espoirs était révélée. À l’Université des sciences de Tokyo, une équipe de recherche japonaise s’est intéressée à l’ocytocine pour traiter la maladie. « L’ocytocine s'est récemment révélée impliquée dans la régulation des performances d'apprentissage et de mémoire, mais jusqu'à présent, aucune étude antérieure ne traite de l'effet de l'ocytocine sur les troubles cognitifs induits par l'amyloïde-bêta », a rapporté le professeur Akiyoshi Saitoh. Une nouvelle piste thérapeutique qui pourrait se concrétiser, dans les prochaines années, par l’élaboration d’un traitement.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Science Daily

Vers un vaccin contre la maladie de Lyme
Lundi, 28/09/2020 - 12:26

La maladie de Lyme est une infection bactérienne, répandue mondialement. Elle touche 250.000 européens chaque année, dont 67.000 nouveaux cas en France (soit 104 cas pour 100 000 habitants en 2018). Transmise par les tiques, la borréliose, autre nom de cette pathologie, entraîne de la fièvre, de la fatigue, des douleurs articulaires et peut aller jusqu’à provoquer des atteintes cardiaques. Elle s’attrape généralement dans les forêts et les zones humides, souvent au cours de balades.

L’efficacité du candidat-vaccin contre la maladie de Lyme va être testée sur l’Homme, sur environ 800 personnes lors de la phase 2 des essais cliniques.

Le vaccin est testé simultanément aux États-Unis et en Europe puisque les bactéries ne sont pas les mêmes sur les deux continents. Dans cette perspective, et celle de l’entrée dans la phase 3 des essais cliniques qui implique un échantillon d’environ 16 000 personnes, un accord a été signé entre Valneva et le laboratoire pharmaceutique américain Pfizer. « Il nous fallait un partenaire », reconnaît Franck Grimaud, le directeur général de Valneva. « Il y a quelques semaines, on a annoncé un accord avec l'Américain Pfizer, un des quatre leaders mondiaux du vaccin, avec lequel on cofinancera la phase 3 et qui s'occupera de la commercialisation au niveau mondial. Cet accord nous amènera 130 millions de dollars de paiements initiaux, 200 millions ensuite et 19 % de royalties. Le chiffre d'affaires de ce vaccin est estimé à plus d'un milliard de dollars ».

Un premier vaccin, développé par un autre laboratoire, a déjà été commercialisé au début des années 2000 mais n’a pas montré une totale efficacité. « Le précédent vaccin ne protégeait que sur deux des types de cette maladie », confirme Fabien Perugi. « Il a été arrêté. Celui qu'on a développé est universel et protégera sur les six types majeurs de la maladie. On pourra le distribuer dans le monde entier ».

Le laboratoire Valneva espère commercialiser le vaccin contre la maladie de Lyme d’ici à 2025. Avant l’arrivée du vaccin, des gestes préventifs permettent de réduire les risques de piqûres de tique pouvant conduire à la maladie de Lyme. Il est préférable, dans les zones à risque que ce sont les forêts et les zones humides, de porter des vêtements longs, une casquette, utiliser un répulsif à tiques et effectuer un contrôle visuel après les promenades, notamment au niveau du creux poplité (le pli du genou), les aisselles, la tête et les oreilles.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Pfizer

Quatre démences sur dix pourraient être évitées ou retardées
Lundi, 28/09/2020 - 12:24

Selon une étude réalisée par des chercheurs de l'University College de Londres, dirigés par Gill Livingston, il serait possible d’éviter ou de retarder quatre démences sur dix, en agissant sur des facteurs de risques tels que la consommation d'alcool, de tabac, l'obésité, le diabète ou encore l'exposition à la pollution de l'air.

« Notre rapport montre que les décideurs et les individus ont le pouvoir de prévenir ou retarder une part importante des cas de démence », estime l'auteur principal, la Professeure Gill Livingston de l'University College de Londres, citée dans un communiqué de la revue médicale The Lancet, qui publie le rapport. « Ces actions sont susceptibles d'avoir le plus gros impact sur ceux qui sont concernés de manière disproportionnée par les facteurs de risques de démence, comme les habitants des pays à bas et moyen revenu et les populations vulnérables, dont les minorités ethniques », poursuit-elle.

Selon l'OMS (Organisation mondiale de la santé), 50 millions de personnes sont atteintes de démence dans le monde, avec 60 à 70 % des cas causés par la maladie d'Alzheimer. Ce nombre tend à augmenter puisqu'on vit de plus en plus longtemps.

L'OMS estime que le nombre total de personnes atteintes de démence devrait grimper à 82 millions en 2030 et 152 millions d'ici 2050, en grande partie à cause de l'augmentation du nombre de cas dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Dans un précédent rapport, publié en 2017 par The Lancet, les mêmes chercheurs avaient déjà identifié neuf facteurs de risque. Ils ont actualisé cette liste en en ajoutant trois : la consommation excessive d'alcool, les blessures à la tête et l'exposition à la pollution de l'air à l'âge adulte.

Selon eux, ces facteurs sont respectivement associés à 1 %, 3 % et 2 % des cas de démence. Les autres facteurs sont les conditions d'éducation (7 %), la perte d'audition (8 %), l'hypertension (2 %), l'obésité (1 %), le tabagisme (5 %), la dépression (4 %), l'isolement social (4 %), l'inactivité physique (2 %) et le diabète (1 %). Pour autant, d'autres scientifiques qui n'ont pas participé à l'étude soulignent que si ces facteurs de risques sont associés à la démence, il ne faut pas en déduire qu'ils en sont la cause.

« Cela laisse un grand nombre de questions du type “qui est le premier, de l'oeuf ou de la poule“ » souligne ainsi la Professeure Tara Spires-Jones, spécialiste du cerveau et de la démence à l'Université d'Edimbourg (Ecosse). « Par exemple, la dépression à plus de 65 ans est associée à un risque de démence, mais ce type de données ne permet pas de dire si c'est la première qui contribue à provoquer la seconde, puisqu'il est également prouvé que les changements dans le cerveau au stade précoce de la démence sont des causes de dépression », détaille-t-elle.

« Ce rapport estime que 40 % des démences pourraient être évitables avec des changements de mode de vie, ce qui veut dire que 60 % sont, en l'état de nos connaissances, causés par des choses qu'on ne peut pas contrôler, comme des facteurs génétiques », poursuit-elle.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Medical Xpress

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