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RTFLASH Recherche & Technologie
NUMERO 987
Lettre gratuite hebdomadaire d’informations scientifiques et technologiques
Créée par René Trégouët rapporteur de la Recherche et Président/fondateur du Groupe de Prospective du Sénat
Edition du 08 Février 2019
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Egalement dans ce numéro
Avenir
Vers des transistors 3D de taille atomique
Matière
Un nouveau matériau qui peut modifier la couleur de la lumière
Terre
Inactiver un gène pour augmenter la diversité génétique des plantes cultivées
Vivant
Beurre ou huile d'olive, un impact opposé sur la mortalité
La bactérie spiruline fait baisser la tension artérielle
L'immunothérapie diminue le risque de rechute en cas de mélanome
L’inosine, un ingrédient possible des débuts de la vie
La surdité liée à l'âge augmente le risque de dépression
Un nouveau test plus efficace pour détecter le cancer du col de l’utérus
Cancer de la prostate : la prostatectomie plus efficace que la surveillance active ?
Réduire le risque de DMLA en adoptant une alimentation méditerranéenne
Première médicale en France : une tumeur du foie traitée par électrochimiothérapie
Une première mondiale en chirurgie cardiaque
La dépression transmissible de pères en filles ?
Recherche
Rolls-Royce prépare l'avion électrique le plus rapide du monde…
Edito
Impression 3D et robots sont en train de révolutionner la construction



L’histoire du bâtiment et de la construction est inséparable de celle des grandes civilisations qui se sont succédées depuis le néolithique. On sait à présent que la brique crue et séchée au soleil, qui permettra les premières constructions solides et durables, apparaît dès le huitième millénaire avant notre ère. Il faudra cependant attendre le début du troisième millénaire avant notre ère pour que la maîtrise de la fabrication des briques cuites et de la taille des pierres de grande dimension, permettent la construction des premières grandes cités en Mésopotamie et la réalisation de monuments particulièrement imposants pour l’époque, comme certains ziggurats, ou en Égypte les premières pyramides à degrés - les mastabas - qui pouvaient culminer à plus de 70 mètres de haut.

Au début du sixième siècle avant notre ère, cette maîtrise de la taille de différents types de pierres, combinée à de remarquables avancées dans les domaines des mathématiques et de la physique, permirent la réalisation en Grèce d’une multitude d’édifices, comme le Parthénon, dont le raffinement et la perfection nous étonnent encore aujourd’hui.

Au premier siècle avant notre ère, les Romains mirent au point, par tâtonnements successifs, un ciment aux propriétés tout à fait remarquables qui a permis la réalisation de bâtiments et d’ouvrages d’art d’une taille, d’une solidité et de longévité sans égale, puisque certains, comme le Panthéon ou le pont du Gard sont encore debout aujourd’hui. Il fallut cependant attendre 1818 pour que l’ingénieur français Louis Vicat développe le premier procédé industriel viable de fabrication de ciment artificiel et 1860 pour qu’un autre Français, Joseph Monier, invente le béton armé.

L’apparition du parpaing, ou moellon, - bloc de béton manufacturé - peu après la seconde guerre mondiale, constitua une nouvelle avancée majeure dans le domaine de la construction, en permettant l’édification plus rapide et moins coûteuse de murs et de bâtiments. Il est frappant de constater que, depuis plus de 70 ans, la durée moyenne de construction d’un bâtiment ou d’une maison individuelle a peu diminué, alors que dans tous les autres secteurs industriels la productivité s’est accrue de manière considérable.

Il faut en effet aujourd’hui encore 10 mois en moyenne (sans compter les délais de formalités administratives) pour construire une maison individuelle selon la méthode traditionnelle, c’est-à-dire en ayant recours à plusieurs entreprises, dont les ouvriers vont venir successivement réaliser les différentes phases de construction, terrassement, fondation, gros œuvre, électricité, plomberie, revêtements et aménagements intérieurs. À ce délai s’ajoute le coût élevé de la construction, de l’ordre de 1400 € du mètre carré en moyenne (140 000 euros pour une maison de 100 m2, hors coût du terrain) en passant par un constructeur, la formule préférée des Français.

Mais la combinaison intelligente de trois innovations, la robotique, l’impression 3D et les nouveaux matériaux écologiques, est en train de bouleverser ce secteur de la construction, qu’il s’agisse des bâtiments de grande taille ou de maisons individuelles. Depuis la présentation, en 2004, du premier «robot-maçon », les projets se multiplient à travers le monde. Aux États-Unis, la startup américaine ICON a présenté, à l’occasion de SxSW – la grande messe texane annuelle de l’innovation –  un prototype de maison en 3D, réalisée par une imprimante géante, qui a fait sensation. Cette maison de plain-pied, d’une surface de 60 m² répond à toutes les normes de résistance et d’isolation. Mais surtout, elle peut être construite en une seule journée pour un coût d’environ 8 000 € !

Autre exemple de cette révolution en cours : cette année, Eindhoven, aux Pays-Bas, sera la première ville au monde à mettre en vente des maisons fabriquées par impression 3D, dans le cadre du Project Milestone, associant l'université technique d'Eindhoven, la métropole, l'entreprise de BTP Van Wijnen, Saint Gobain-Weber Beamix et le bureau d'études Witteveen+Bos. À l’exception de la première maison, qui sera imprimée dans les laboratoires de l’université puis emmenée sur place, les quatre autres seront imprimées directement sur le site.

Pour ce projet, l’impression repose sur un bras robotisé qui superpose des couches d'un béton spécial, de grande fluidité, qui peut facilement être débité par la buse de la tête d'impression. Il se solidifie ensuite rapidement grâce à un additif spécifique. À partir d'un modèle informatique, l'imprimante commence par le sol et imprime une couche de béton, qui monte ensuite jusqu'à l'étage.

Le recours à l’impression 3D pour la construction présente plusieurs avantages décisifs : premièrement, il réduit considérablement le gaspillage de matériaux et le coût de main-d'œuvre ; deuxièmement, il permet la réalisation de formes et de configurations complexes, impossibles à réaliser avec la construction traditionnelle. Autre avantage, il est possible de prévoir et d’intégrer directement au cours de l’impression l’ensemble des réseaux qui parcourent la maison, eau, électricité, télécommunications et capteurs domotiques. Selon Rudy van Gurp, un représentant de Van Wijnen, 5 % des habitations aux Pays-Bas seront ainsi imprimées en 3D d'ici cinq ans.

En Russie, une start-up californienne a construit dans une banlieue de Moscou une maison de 40 m² en 24 heures pour un coût de 10 500 euros ! En Chine, l’entreprise WinSun a même réussi à en édifier une dizaine dans le même temps pour deux fois moins cher !

Mais on peut aller encore plus loin avec des maisons imprimées et modulables, utilisant des matériaux de recyclage. En avril 2018, au cours de la semaine du design de Milan, les visiteurs ont pu découvrir l’étonnante « 3D Housing 05 », une maison conçue et réalisée conjointement par le cabinet d'architecte italien CLS Architects et le bureau d'études spécialisé dans la construction Arup. Le principe est simple mais novateur : proposer une maison écologique recyclable qui peut être détruite puis reconstruite n'importe où, avec ses propres débris.

La 3D Housing 05 se monte en une semaine. Au sein de ses 100 m², on retrouve une grande pièce à vivre, une cuisine, une chambre, une salle de bains ainsi qu'une terrasse sur le toit, qui bénéficie d'un petit potager où l'on cultive fruits et légumes. L'impression 3D permet de personnaliser l'espace, en fonction de ses désirs et contraintes. Avec un coût moyen de 1000 euros le mètre carré, cette maison est également sensiblement moins chère que son homologue, réalisée avec les méthodes traditionnelles.

Toujours en Italie, la start-up WASP (World’s Advanced Saving Project) propose une maison imprimable, réalisée entièrement à partir de matériaux naturels et écologiques. Les murs sont faits d’un mélange de terre, d’argile, de limon, de sable, de paille de riz et de chaux hydraulique. Les concepteurs de cette maison de 20 m² se sont inspirés des nids de guêpes pour assurer à cette habitation une bonne solidité et une isolation thermique irréprochable, grâce à une structure alvéolaire des murs.

La construction de cette maison ne demande qu’une dizaine de jours et son coût est également d’environ 1000 € du mètre carré (hors fondation et toitures). Mais plus encore que son prix et sa rapidité de réalisation, les inventeurs de ce concept mettent en avant sa dimension écologique En effet, l’usage de matériaux naturels a une empreinte environnementale bien plus faible que celle des briques et du béton couramment utilisés. En outre, cette maison a été pensée pour se passer de système de chauffage ou de climatisation, sa conception devant permettre de maintenir une température ambiante constante toute l’année.

En France, il n’a fallu que deux jours et demi à une équipe du laboratoire des sciences du numérique de l’université de Nantes, pour réaliser, en mars 2018, à l’aide d’une énorme imprimante, les murs d’une maison de 95 m². Depuis juillet dernier, cette maison de quatre chambres, deux salles d’eau, deux dressings et une pièce de vie de 38 m², est habitée par des locataires.

Dans cette réalisation innovante, chercheurs et ingénieurs ont opté pour un robot équipé d’un bras articulé guidé par laser. Ce robot est conçu pour travailler de l’intérieur à partir de la dalle qui a été coulée, ce qui permet un gain de place important et la réalisation de bâtiments et de maisons en milieu urbain. Outre la rapidité de construction, l’économie de matériaux pour les murs approche les 20 %, par rapport aux parpaings, le tout en se passant d’échafaudages.

Autre avantage, cette nouvelle technique permet d’obtenir facilement des formes courbes, ce qui permet une insertion « sur mesure » de ces habitations en milieu urbain. Ce nouveau procédé de construction BatiPrint3D a permis à la France de devancer ses principaux concurrents étrangers, américains et chinois notamment. En effet, les Chinois font de la construction 3D mais ils déplacent les éléments pour les assembler sur site, contrairement au robot nantais qui travaille sur place.

Autre point fort de cette construction qui a reçu la certification du Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) : le recours voulu à des circuits courts et locaux, qui réduit sensiblement l’empreinte carbone de chaque chantier. Tous les éléments et les matériaux utilisés viennent en effet de moins de 100 km de Nantes. Dans les mois à venir, le concept Yhnova Batiprint3D devrait s’étendre à l’ensemble de la région nantaise, avec un lotissement périurbain, mais également la réalisation de maisons de retraites et de crèches.

Complément indispensable de l’impression 3D, les « robots-bâtisseurs » se multiplient à travers le monde et ne cessent d’améliorer leurs performances et leur polyvalence. C’est par exemple le cas d’Hadrian X, un robot monté sur un camion à moteur. Cette machine très mobile fabriquée par la société australienne Fast Brick Robotics (FBR) se veut la toute première solution de maçonnerie entièrement automatisée et peut accomplir des tâches variées. Elle vient de construire une première maison de 180 mètres carrés – trois chambres et deux salles de bains – en seulement trois jours ! (Voir article et video The West Australian). Il est vrai que ce robot peut poser plus d’un millier de briques par heure, alors qu’un maçon en pose rarement plus de 500 par jour. Un seul Hadrian X (en référence au célèbre mur construit par l’Empereur romain Hadrien pour séparer l’Angleterre de l’Écosse) pourrait ainsi construire plus d’une centaine de maisons par an…

Ce robot ne nécessite aucune intervention humaine grâce à son guidage laser qui lui indique où poser ses briques et comment les empiler. Il peut également être programmé de manière à prévoir tous les espaces nécessaires dans la construction finale pour que les ouvriers, ou d’autres types de robot, viennent y ajouter les portes et fenêtres manquantes.

Au Nevada, le nouveau bâtiment de l'Université des Arts qui ouvrira ses portes en mai 2019 nécessitera l'utilisation d'environ 100 000 briques sur ses trois étages. Mais pour la première fois au Nevada, environ 60 % de ces briques seront posées par SAM, un robot maçon (Voir Building Design+Construction). SAM, qui signifie Semi-Automated Mason (Maçon Semi-Automatique), est utilisé dans le cadre d’un projet de recherche visant à réduire les délais et les coûts de construction et à contribuer à la pénurie de main-d'œuvre que connaît cet état rural des Etats-Unis. L'appareil utilise un bras robotisé et un système d'alimentation en matériaux pour poser une brique toutes les huit secondes.

Le bras robotisé répartit le mortier sur la brique et utilise un système guidé par laser pour poser les rangées. Selon Q & D Construction, l'entreprise générale sur ce projet, SAM peut accomplir le travail de cinq maçons. Pour l’instant, ce robot n’est pas entièrement autonome et ne peut travailler que sur de grands murs ininterrompus. Il a par ailleurs besoin d’ouvriers humains pour installer les échafaudages, charger les briques et le mortier, aligner la rangée, et réaliser les finitions sur les briques. Mais, même avec ses performances encore limitées, Sam permet déjà de réduire de moitié le temps nécessaire pour faire la maçonnerie des bâtiments

Ces ruptures technologiques majeures en cours dans la construction arrivent à un moment où ce secteur d’activité va connaître un essor sans précédent. Selon l'étude britannique "Global Construction Perspectives 2025" publiée par Oxford Economics, le marché mondial du BTP devrait croître de plus de 70 % d'ici à 2025 pour atteindre le chiffre les 11 500 milliards d'euros. A plus long terme, le marché mondial de la construction et du bâtiment devrait connaître une croissance de 6 % par an pour répondre aux besoins en logements, bureaux et infrastructures des 2,2 milliards d’êtres humains supplémentaires qui peupleront notre Terre en 2050.

Rien qu’en Europe, 925 milliards d’euros de projets à réaliser d’ici 2030 ont ainsi été identifiés par Business France. Parmi les six pays étudiés, l’Allemagne arrive en tête des investissements programmés avec 287 milliards d’euros de projets, devant l’Italie (223 milliards d’euros), le Royaume-Uni (167 milliards), la France (139 milliards). Avec un chiffre d'affaires total dépassant 170 milliards d'euros, plus de 1,4 million de salariés et plus de 536 000 entreprises, le secteur du bâtiment et des travaux publics (plus connu sous son acronyme BTP) est également un poids lourd de l'économie française.

Si on extrapole la tendance actuelle, on peut prévoir que, d’ici 10 ans, un quart des maisons et bâtiments seront partiellement ou entièrement réalisés par des système robotiques autonomes, associant automates et impression 3D et qu’à l’horizon 2040, c’est plus de la moitié du secteur global de la construction qui sera automatisé et robotisé dans le monde. Cette transition économique et technologique sera plus importante encore que celle qui vit l’apparition de la brique cuite, sous l’Antiquité, ou que celles liées à l’invention du béton et à l’emploi de l’acier dans la construction, au XIXème siècle.

La gestion numérique du cycle de vie des bâtiments permettra non seulement une diminution sans précédent de la durée moyenne de construction et une réduction significative des coûts, mais intégrera, de la conception au recyclage, l’utilisation de matériaux entièrement biocompatibles, à faible empreinte carbone et respectueux de l’environnement, ainsi que l’implantation systématique d’une multitude de microcapteurs connectés qui rendront chaque bâtiment interactif et intelligent.

S’il est accompagné par une volonté politique et sociale forte, ce saut technologique pourra permettre de proposer à chacun, quels que soient ses revenus et son lieu d’habitation, un logement digne, qui pourra évoluer de manière extrêmement souple avec le parcours personnel et professionnel de chaque être humain et rendra, in fine, à la Nature, tous les matériaux qui auront été prélevés pour le fabriquer. Ainsi, si nous en avons la volonté, le droit élémentaire de vivre sous un toit, dans des conditions décentes, deviendra enfin une réalité pour l’ensemble de l’Humanité.

René TRÉGOUËT

Sénateur honoraire

Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat


Avenir
Nanotechnologies et Robotique
Vers des transistors 3D de taille atomique
Jeudi, 07/02/2019 - 14:58

Des chercheurs du MIT et de l'Université du Colorado ont conçu un transistor en 3 dimensions, deux fois plus compact que ceux disponibles dans le commerce. Le processus de micro-fabrication développé permet de modifier atome par atome le matériau à semi-conducteurs.

Cette équipe de recherche indique avoir modifié une technique de gravure chimique récemment inventée (gravure thermique au niveau atomique - thermal ALE en anglais) pour pouvoir manipuler avec précision des matériaux à semi-conducteurs, atome par atome. Ce procédé a permis de fabriquer des transistors d'une taille de 2,5 nm, bien inférieure à celle des composants de même type déjà commercialisés.

Des techniques similaires de gravure au niveau atomique existent déjà aujourd'hui, mais le nouveau procédé est plus précis et permet d'obtenir des transistors de meilleure qualité. L'outil de micro-fabrication est déjà utilisé pour effectuer des dépôts de couches atomiques sur des matériaux, ce qui permet d'envisager d'incorporer facilement cette technique dans les processus de fabrication existants. Il va donc être possible d'accroître la densité et les performances électriques des transistors d’une puce informatique.

La technique utilisée par ces chercheurs a été baptisées ALD (Atomic Layer Deposition, ou dépôt de couches minces atomiques) et ALE (Atomic Layer Etching, ou gravure de couches au niveau atomique). Avec l’ALD, deux substances chimiques sont déposées à la surface du substrat et réagissent l'une avec l'autre dans un réacteur sous vide pour former un film de l'épaisseur souhaitée à l’aide de couches atomiques successives.

De leur côté, les techniques traditionnelles d’ALE utilisent un plasma avec des ions à haute énergie pour éliminer des atomes spécifiques à la surface du matériau. Ce processus provoque certains dommages de surface et expose le matériel à l'air, source d’autres défauts liés à l'oxydation et d'une dégradation des performances des transistors.

Le procédé de gravure thermique au niveau atomique (ALE thermique) de l’Université du Colorado est similaire à l’ALD et emploie une réaction chimique baptisée « ligand exchange » (ou échange de coordinats, en français). Dans ce processus, un ion contenu dans un composé appelé « coordinat » — où deux atomes métalliques sont liés — est remplacé par un coordinat d’un composé différent. Une fois les produits chimiques purgés, la réaction aboutit au remplacement des coordinats pour éliminer des atomes spécifiques à la surface du film. Jusqu'ici, cette technique avait été exclusivement utilisée pour des opérations de gravure d'oxydes.

Les chercheurs ont réussi à modifier la gravure thermique au niveau atomique, mais avec le même réacteur que l’ALD. Pour ce faire, ils ont utilisé un alliage à semi-conducteurs (arséniure d'indium-gallium - InGaAs). Les chercheurs ont appliqué au matériau du fluorure d'hydrogène — composé utilisé pour le processus de gravure thermique au niveau atomique d'origine — pour former une couche atomique de fluorure métallique. Ils ont ensuite appliqué un composant organique, le DMAC (chlorure de diméthylaluminium), ce qui a provoqué un échange de coordinats sur la couche de fluorure métallique. Le processus aboutit à l'élimination de certains atomes.

Cette technique est répétée au cours de plusieurs centaines de cycles. La grille du transistor est créée dans un réacteur distinct par une opération de dépôt. Les chercheurs ont ainsi réussi à éliminer des tranches de 0,02 nm à la surface du matériau, avec à la clé une précision extrême et un contrôle rigoureux du processus. Le processus est similaire à l’ALD et permet l'intégration de la gravure thermique au niveau atomique dans le même réacteur que celui chargé du dépôt, ce qui assure la compatibilité avec les procédés industriels existants.

Cette technique a été utilisée pour fabriquer des composants FinFET. La configuration de ces composants, munis d'ailerons verticaux destinés à réduire leur encombrement, permet de rassembler jusqu'à 30 milliards de transistors sur une seule puce. Depuis cette année, Apple, Qualcomm et d’autres entreprises high-tech utilisent des transistors FinFET en 7 nm.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

MIT

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Matière
Matière et Energie
Un nouveau matériau qui peut modifier la couleur de la lumière
Lundi, 04/02/2019 - 14:37

Une équipe internationale de recherche associant des scientifiques de l'Université du Massachusetts à Lowell, du King’s College de Londres et l'Université Diderot à Paris, a mis au point un "métamatériau" qui peut être modifié de manière à changer la couleur de la lumière.

Ce métamatériau, dit "plasmonique" (c'est-à-dire tirant profit de l'interaction entre un rayonnement électromagnétique et les électrons à sa surface), est composé d'une myriade de nanotiges. La réflexivité mais également la réfractivité des nanotiges changent en fonction du courant électrique qui leur est appliqué, permettant de modifier la couleur renvoyée par le métamatériau.

L'interaction des photons avec la surface de ce dernier est un élément capital dans le domaine du stockage et du transfert d'information. En transformant un système basé sur l'électricité par un mode de transmission des données sous la forme de signaux lumineux, nous avons la possibilité d'accélérer grandement la vitesse et l'efficience des réseaux de communication et pourrions appliquer ces avancées au domaine de l'informatique.

"Les ordinateurs actuels utilisent les électrons pour calculer. Mais la fréquence de ces électrons n'est pas assez rapide. La lumière est une combinaison de minuscules particules, baptisées photons, qui eux ne sont pas dotés de masse. Ainsi, des photons pourraient potentiellement accroître la vitesse de calcul d'un processeur" précise le Professeur Viktor Podolskiy qui dirige ces recherches.

Cette technologie pourrait un jour permettre d'améliorer les réseaux de fibre optique, ainsi que les processeurs informatiques, donnant lieu à des puces plus petites, plus puissantes, moins chères, dotées d'une bande passante plus large et d'une meilleure capacité de stockage. De nombreuses applications que nous verrons possiblement émerger au cours des années à venir.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Infosurhoy

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Terre
Sciences de la Terre, Environnement et Climat
Inactiver un gène pour augmenter la diversité génétique des plantes cultivées
Lundi, 04/02/2019 - 14:15

La recombinaison est un mécanisme naturel commun à tous les organismes qui pratiquent la reproduction sexuée, qu'il s'agisse des végétaux, des champignons ou des animaux. C'est ce mélange des chromosomes qui est à l'origine de la diversité génétique au sein des espèces.

L'amélioration des plantes, telle qu'elle est pratiquée depuis dix mille ans, et qui consiste à croiser deux plantes choisies pour leur caractères intéressants et complémentaires afin de les réunir dans une seule, repose essentiellement sur ce mécanisme. Ainsi, pour obtenir une nouvelle variété de tomate à la fois savoureuse et résistante à un bioagresseur, on va s'efforcer de croiser et sélectionner, via les recombinaisons successives, des tomates qui possèdent les gènes impliqués dans le goût et la résistance.

Mais ce processus prend beaucoup de temps car le nombre de recombinaisons qui s'opèrent lors de la reproduction est faible. En moyenne, il ne se crée qu'un à trois points d'échanges de matériel génétique, ou crossing-over, entre les chromosomes par croisement.

Pour cette raison, il est impossible, par exemple, de combiner six gènes d'intérêt en une seule génération, ce qui constitue un frein important à l'amélioration des variétés. Mais qu'est-ce qui limite ce nombre d'événements de combinaisons ?

Pour le comprendre, les chercheurs de l’Inra ont identifié et étudié chez la plante modèle Arabidopsis thaliana, les gènes impliqués dans le contrôle du niveau de recombinaison. Et ils ont découvert que l'un d'eux, RECQ4, exerce une action anti crossing-over particulièrement élevée.

Au point qu'en le rendant non fonctionnel, on multiplie de deux à quatre fois la fréquence des recombinaisons ! Mais qu'en est-il sur des plantes cultivées ? C'est ce qu'ont évalué les chercheurs, au sein d'un consortium associant l'Inra et le Cirad, en examinant trois espèces d'intérêt agronomique, le pois, la tomate et le riz. Et c'est un succès.

En "éteignant" le gène RECQ4, ils ont multiplié en moyenne par trois le nombre de crossing-over, avec pour conséquences un brassage plus important des chromosomes et donc une augmentation de la diversité, pour chaque génération. Une aubaine pour les futurs programmes d'amélioration des plantes du Cirad et de l'Inra. Pour ce travail, Delphine Mieulet du Cirad a reçu la médaille d'argent de l'académie de l'agriculture.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

CIRAD

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Vivant
Santé, Médecine et Sciences du Vivant
Beurre ou huile d'olive, un impact opposé sur la mortalité
Jeudi, 07/02/2019 - 15:23

Selon une étude réalisée par des chercheurs américains de l'Ecole médicale d'Harvard,  et présentée à la Nouvelle Orléans à l'occasion du congrès de l'Association Américaine de Cardiologie, un régime alimentaire riche en acides gras monoinsaturés végétaux diminue les risques de mortalité et de maladies cardiovasculaires (MCV). Et ce, notamment, quand ces lipides remplacent les acides gras saturés et trans, et les glucides raffinés.

« Notre étude est la première grande étude prospective avec un suivi de plus de vingt ans, sur plus de 90 000 participants et avec plus de 20 000 décès, qui s'intéresse aux acides gras monoinsaturés provenant de sources animale et végétale » a rappelé la chercheuse Marta Guasch-Ferré de la Harvard School T.H Chan of Public Health (Boston, Etats-Unis).

Cette étude, qui a inclus plus de 63 000 femmes et presque 30 000 hommes, avec un suivi moyen de 22 ans, montre, en outre, que tous les acides gras monoinsaturés ne se valent pas. En effet, une alimentation riche en acides gras monoinsaturés d'origine végétale est associée à une diminution de 16 % du risque de mortalité de toutes causes. Alors qu’une prise alimentaire qui fait la part belle aux acides gras monoinsaturés d'origine animale est associée à une augmentation du risque de mortalité toutes causes de 21 %.

Si l'on considère généralement que les acides gras monoinsaturés (AGM) améliorent le profil lipidique et réduisent les facteurs de risque, notamment l'hypertension et l'obésité, si on les compare aux acides gras saturés ou trans, les preuves prospectives de cette association sont limitées et pas concluantes. « Cela tient au fait que les acides gras monoinsaturés de notre alimentation viennent à la fois de sources variées, animales et végétales, ce qui peut brouiller les interprétations qui portent sur l’ensemble des AGM » considère Marta Guasch-Ferré.

Pour y voir plus clair, la chercheuse et ses collègues se sont penchés sur les données de la Nurses' Health Study, soit 63 412 femmes suivies entre 1990 et 2012, et celles de la Health Professionals Follow-up Study, qui a, elle, inclus 29 966 hommes entre 1990 et 2010.

Les quantités d'acides gras monoinsaturés consommées par les participants ont été calculées grâce à des questionnaires collectés tous les quatre ans et une base de données sur la composition des aliments. Les changements au cours du temps ont pu être évalués. Les principales sources d'acides gras monoinsaturés d'origine végétale étaient : l'huile d'olive, la vinaigrette « italienne » (huile d'olive + vinaigre balsamique), les cacahouètes, le beurre de cacahouètes, et autres fruits à coque.

Les principales sources d'acides gras monoinsaturés d'origine animale étaient : la viande de bœuf, le cheddar, le beurre, les sauces comprenant de la viande (comme la sauce bolognaise), et la viande de porc.

En tout, au cours de l’étude, 20 672 décès sont survenus, dont 4599 de cause hypertension ou obésité. Les chercheurs ont pris le soin d'ajuster leurs résultats sur différents paramètres démographiques, de mode de vie et de régime alimentaire (âge, origine ethnique, consommation de tabac, et / ou d'alcool, antécédents familiaux, ménopause, activité physique, consommation d'aspirine, prise de vitamines, hypertension, hypercholestérolémie, indice de masse corporelle, prise calorique totale, consommation de fruits et légumes).

Après ajustements, ils ont trouvé qu'une prise alimentaire riche en acides gras monoinsaturés d'origine végétale est associée à une réduction de la mortalité, alors qu'une consommation qui fait la part belle aux AG monoinsaturés d'origine animale est associée à un risque plus important de décès.

De plus, pour un apport calorique équivalent, quand les AG d'origine végétale remplacent les AG d'origine animale, le risque de mortalité diminue de 15 %. On observe un bénéfice sur la mortalité également quand ils remplacent les glucides raffinés (diminution du risque de 14 %) et les AG trans (diminution du risque de 10 %).

En outre, une modélisation de substitution des AG monoinsaturés d'origine animale par ceux d'origine végétale montre une diminution de 24 % du risque de mortalité. Selon le même modèle, quand les AG monoinsaturés d'origine végétale remplacent à la fois les AG saturés et monoinsaturés d'origine animale, la diminution de la mortalité toutes causes est de 20 %. Les chiffres sont les mêmes concernant la mortalité due à l'obésité ou l'hypertension.

« Nos résultats soulignent le rôle bénéfique des AG monoinsaturés pour la prévention de la mortalité obésité et hypertension et toutes causes, quand l'alimentation végétale (huile végétale, noix, et produits dérivés) en est la source primaire » indique Martha Guasch-Ferré.

Selon une autre étude réalisée par des chercheurs de l'Université de Cambridge, 4 % de tous les nouveaux cas de maladies CV ou 12,5 % des décès de cause CV pourraient être évités avec une meilleure adhésion au régime méditerranéen.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

AJCN

La bactérie spiruline fait baisser la tension artérielle
Jeudi, 07/02/2019 - 14:50

Selon une étude réalisée par des chercheurs de l’Istituto Neurologico Mediterraneo Neuromed (I.R.C.C.S.-Pozzilli, Italie), un peptide extrait de la cyanobactérie spiruline peut permettre de lutter contre l'hypertension artérielle en dilatant les vaisseaux sanguins. Des données qui ajoutent aux bénéfices de la spiruline déjà connue comme un super aliment. La spiruline ou « Arthrospira platensis » ou encore l’« algue bleue », une bactérie capable de photosynthèse, est utilisée depuis des millénaires par les Aztèques pour ses bénéfices. Cette recherche du laboratoire de physiopathologie vasculaire de l’I.R.C.C.S. montre qu'un de ses extraits, un peptide (une molécule composée d’acides aminés, tels que des protéines, mais de plus petite taille) peut contrer l'hypertension artérielle (HTA) en dilatant les artères.

Sur l’action antihypertensive de la spiruline, l’équipe d’Albino Carrizzo a reproduit ce qui se passe dans l'intestin après avoir ingéré la substance. L’équipe a pu ainsi isoler les peptides qui sont absorbés par notre corps. L'un des peptides isolés, nommé SP6, est identifié pour la première fois par les chercheurs. Administré dans des vaisseaux sanguins isolés en laboratoire, il induit une action vasodilatatrice et donc un effet antihypertenseur. Lorsque les chercheurs administrent SP6 à des animaux hypertendus, leur pression artérielle baisse.

Alors que les patients hypertendus présentent souvent un dysfonctionnement des processus naturels qui, par l'action de l'oxyde nitrique, régulent l'endothélium (la paroi interne des vaisseaux), ce peptide rétablit ce mécanisme.

D'autres recherches sont nécessaires, mais SP6 pourrait constituer un adjuvant naturel aux traitements pharmacologiques courants pour améliorer la fonction endothéliale et lutter contre l'hypertension.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

AHA

L'immunothérapie diminue le risque de rechute en cas de mélanome
Mercredi, 06/02/2019 - 19:54

Selon une étude internationale coordonnée par l'institut Bordet et les cliniques universitaires Saint-Luc et l'UZ Leuven, l'immunothérapie constitue un véritable avantage dans le traitement des mélanomes (cancer de la peau) à risque de récidive après chirurgie.

Dans le cadre de cette étude, des patients opérés d'un mélanome envahissant les ganglions lymphatiques ont été répartis en deux groupes. L'un a reçu une injection d'immunothérapie à la dose fixe toutes les trois semaines pendant un an, tandis que l'autre recevait un placebo. Après 18 mois de suivi, le taux de survie sans rechute est de 71,4 % pour les patients traités par immunothérapie contre 53,2 % pour ceux qui ont reçu le placebo, indiquent les auteurs de l'étude.

L'immunothérapie prolonge la survie sans récidive et réduit le risque de rechute ou de décès de 44 %, affirment les scientifiques. Une très bonne nouvelle, quand on sait qu'il s'agit du cancer de la peau le plus agressif. Dans les mélanomes de stade 3 (avec métastases de taille supérieure à un millimètre dans un ou plusieurs ganglions lymphatiques), le risque de récidive est de 50 %.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Le Vif

L’inosine, un ingrédient possible des débuts de la vie
Mercredi, 06/02/2019 - 16:12

L'une des grandes énigmes de la science concerne les débuts de la vie. Celle-ci serait apparue sur Terre il y a trois milliards et demi d’années, mais son déroulement reste à préciser. Dans le scénario de « l’hypothèse du monde à ARN », l’acide ribonucléique, ou ARN, aurait eu une place centrale très tôt dans le développement de la vie.

Mais cette piste s’accompagne de nombreuses questions, notamment les composés chimiques présents sur la Terre primordiale permettaient-ils la synthèse de l’ARN ou d’une forme apparentée ? Et cette dernière était-elle néanmoins capable de stocker l’information génétique en vue de son auto-réplication ? Jack Szostak, de l’Université Harvard, et ses collègues, ont étudié une molécule, l’inosine, qui pourrait avoir joué un rôle clé dans ce scénario.

Aujourd’hui, l’ADN est le support de l’information génétique. Il contient les instructions pour la production de protéines, mais sa réplication n’est possible qu’en présence de certains catalyseurs, des protéines.

Dès lors, il se pose la question : qui de l’ADN ou des protéines sont apparues en premier ? En 1982, Tom Cech et Sidney Altman ont découvert (ils recevront le prix Nobel de chimie en 1989 pour ces travaux) que l’ARN, très proche chimiquement de l’ADN et capable de transporter de l’information génétique, peut aussi avoir un rôle de catalyseur, comme les protéines. Cela ouvre la possibilité d’auto-réplication de l’ARN.

Mais est-il possible de produire l’ARN, une molécule complexe, grâce à des processus de chimie prébiotique, c’est-à-dire à partir des composés présents sur Terre avant l’apparition de la vie ? Une possibilité est que la vie a commencé avec des molécules plus simples et que l’ARN est arrivée plus tard. Mais de nombreux chercheurs étudient « l’hypothèse du monde à ARN » où cette molécule est produite directement dans des conditions prébiotiques.

Cependant, même si l’ARN peut avoir un rôle de catalyseur, on ne connaît pas de processus nonenzymatiques (c’est-à-dire sans l’aide de certaines protéines) de réplication de l’ARN dans sa forme actuelle. Cela rend impossible ce scénario dans les conditions prébiotiques. Une solution est d’imaginer que les premières formes de vie auraient contenu un ARN primordial, très proche de l’ARN mais avec quelques différences, notamment dans les bases nucléiques qui constituent la molécule.

L’ARN est, en effet, un long assemblage de nucléotides comportant chacun une des quatre bases que sont l’adénine (A), la guanine (G), la cytosine (C) et l’uracile (U). Si des processus prébiotiques efficaces sont connus pour synthétiser la cytosine et l’uracile, ce n’est pas le cas pour les deux autres. L’adénine et la guanine appartiennent à la famille des purines, des composés dont la structure repose sur celle de la purine, une molécule azotée cyclique. En 2017, Jack Szostak et des collègues de l’University College de Londres ont mis en évidence la possibilité de former certaines purines, des oxo-8-purines, dans des conditions prébiotiques.

Dans cette nouvelle étude, Jack Szostak et son équipe ont examiné la possibilité de construire des ARN avec des oxo-8-purines à la place de A et G. Les chercheurs ont examiné deux facteurs importants : la rapidité de la réplication et la fiabilité de ces ARN modifiés. En effet, l’ARN est une molécule qui se dégrade vite. Elle doit donc accomplir sa mission de réplication assez rapidement. Mais le processus doit aussi se faire en limitant le nombre d’erreurs qui compromettraient l’information héritée.

Les chercheurs ont mis des oxo-8-­purines en présence de brins d’ARN, en cours d’autoassemblages selon un motif imposé. Ils ont constaté que dès que ces purines s’ajoutaient à la chaîne, la fixation d’autres nucléotides était ralentie, tandis que le nombre d’erreurs dans la synthèse devenait très important. Les chercheurs ont donc écarté ces candidats.

Ils ont aussi testé une autre purine, l’inosine. Lors d’une étude précédente, des chercheurs avaient suggéré que l’inosine n’était pas un bon candidat, mais l’équipe de Jack Szostak l’a testée dans des conditions plus proches de celles de la Terre prébiotique. Ils ont montré que l’inosine remplaçait la guanosine (la base guanine associée à un ribose dans l'ARN) sans perturber la réplication et a peut-être eu ce rôle dans l’ARN primordial. Par ailleurs, l’inosine s’obtient par une réaction de déamination de l’adénosine (la base adénine associée à un ribose). Mais reste une question, comment produire l’adénosine dans les conditions prébiotiques ?

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Pour La Science

La surdité liée à l'âge augmente le risque de dépression
Mercredi, 06/02/2019 - 16:02

Selon une vaste étude américaine, la perte auditive liée à l’âge serait associée à des symptômes dépressifs. Après des études menées auprès de Chinois et de populations blanches des États-Unis, ces chercheurs se sont intéressés à 5 328 Hispano-Américains de 58 ans d'âge médian. La prévalence de la dépression est en effet plus importante dans cette communauté que dans la communauté blanche et aucune étude sur les conséquences de la perte auditive n'y avait encore été menée de manière rigoureuse.

Les chercheurs ont croisé les données des tests auditifs des sujets (audiométrie tonale) et de l'évaluation de leur état dépressif potentiel (réalisée à l'aide de l'échelle CESD-10). Ils ont ainsi constaté un risque de dépression multiplié par 1,5 pour chaque tranche de 20 décibels de perte auditive, après ajustement selon l'appareillage auditif utilisé, l'âge, le sexe, le niveau d'éducation, le mode de vie, la présence de maladie cardiovasculaire, l'origine géographique et la consommation d'antidépresseurs.

"Plus la perte auditive est importante, plus le risque de symptômes dépressifs est grand", explique le Docteur Justin Golub, auteur principal de l’étude. "Les personnes souffrant d'une perte auditive sévère (perte auditive supérieure à 55 dBHL du meilleur côté, NDLR) ont un risque de dépression 4,3 fois supérieur à celui des personnes sans problème auditif". La perte auditive, troisième maladie chronique la plus répandue chez les personnes âgées, peut en effet mener à l’isolement social et à la solitude et entraîner des symptômes dépressifs.

Pour Justin Golub, ces résultats doivent mener à une forme de prise de conscience des conséquences d’une mauvaise audition. "La plupart des gens dans le monde ne traitent pas leur perte auditive liée à l'âge : ils l'ignorent simplement et ne reçoivent pas de prothèses auditives. Les plus de 60 ans devraient subir un test auditif et, en cas de perte auditive, se faire prescrire des appareils auditifs. Le dépistage ne comporte pas de risque mais présente un bénéfice potentiel en termes de prévention de la dépression".

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

JAMA

Un nouveau test plus efficace pour détecter le cancer du col de l’utérus
Mercredi, 06/02/2019 - 15:57

Le test HPV (VPH en français, pour « virus du papillome humain ») actuel détecte la présence du virus plutôt que le risque de cancer réel. L’HPV ne cause souvent aucun problème, beaucoup de femmes par exemple dont le test HPV est positif ne sont en réalité pas en danger. Le frottis consiste à prélever un échantillon de cellules du col utérin et à les examiner au microscope.

Ainsi, une équipe de chercheurs, dirigée par l’Université Queen Mary de Londres, a mis au point un nouveau test et mené un essai clinique aléatoire sur 15.744 femmes âgées de 25 à 65 ans au Canada afin de déterminer son efficacité.

Le test a permis de repérer les huit cancers invasifs du col utérin développés chez les femmes, alors que le test Pap n’a détecté que le quart des cancers. Quant au test HPV, seulement la moitié des cas avaient été détectés.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Trust My Science

Cancer de la prostate : la prostatectomie plus efficace que la surveillance active ?
Mercredi, 06/02/2019 - 15:51

Depuis plusieurs années, il existe un vif débat au sein de la communauté médicale pour savoir si l’attentisme vigilant est préférable à la prostatectomie radicale pour les cancers localisés de la prostate.

Pour approfondir cette question, un essai randomisé a été mené dans 14 centres en Suède, Finlande et Islande. Au total, 695 patients ont été inclus, entre octobre 1989 et février 1999. Ils avaient tous moins de 75 ans et présentaient un cancer localisé de la prostate, diagnostiqué par la clinique, avec un taux de PSA inférieur à 50 ng/ml (taux moyen 13 ng/ml). Ils ont été répartis en 2 groupes. Les uns ont bénéficié d’une prostatectomie radicale (n = 347) et les autres d’un attentisme vigilant (n = 348).

En décembre 2017, après un suivi moyen de 29 ans, 261 patients du groupe prostatectomie étaient décédés et 292 dans l’autre groupe. Parmi ces décès, 181 (32 %) étaient en rapport avec le cancer de prostate dont 71 dans le premier groupe et 110 dans le second (RR [Risque relatif] = 0,55 ; intervalle de confiance à 95 % [IC95] de 0,41 à 0,74 ; p < 0,001).

L’incidence cumulée de décès en lien avec le cancer de prostate était de 19,6 % dans le premier groupe et de 31,3 % dans le second groupe (différence de 11,7 % ; IC95 de 5,2 à 18,2). En considérant un suivi de 23 ans, la prostatectomie radicale est associée à un gain de 2,9 années de vie par rapport à l’attentisme vigilant.

Des métastases à distance ont été diagnostiquées chez 92 hommes du premier groupe et 150 du second. L’incidence cumulée de métastases à 23 ans était de 26,6 % dans le premier groupe et de 43,3 % dans le second.

L’intérêt de la prostatectomie radicale était plus marqué chez les patients de moins de 65 ans, que ce soit en termes de mortalité globale, de mortalité spécifique ou du risque de métastase (respectivement -15 %, -15,1 % et  -18,6 % versus le groupe 2). Chez les patients de plus de 65 ans au diagnostic, les différences entre les deux groupes étaient moins importantes. Ceci souligne l’intérêt de prendre en compte l’espérance de vie du patient, avant la décision thérapeutique.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

NEJM

Réduire le risque de DMLA en adoptant une alimentation méditerranéenne
Lundi, 04/02/2019 - 14:31

La dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) est la première cause de handicap visuel chez les plus de 50 ans. La maladie touche près d’une personne sur 5 chez les plus de 80 ans. Associée à des lésions de la zone centrale de la rétine (la macula), elle entraîne une perte progressive de la vision fine, sollicitée par exemple pour la lecture ou la reconnaissance des visages.

L’âge et la prédisposition génétique sont des déterminants essentiels dans la survenue de cette pathologie. Mais la DMLA est également sensible à des facteurs de risque plus accessibles à la prévention, comme le tabagisme ou l’alimentation.

Certains nutriments majoritairement apportés par l’alimentation, tels les acides gras oméga 3 (EPA et DHA), sont en effet présents en grande quantité au niveau de la rétine. C’est également le cas d'antioxydants parmi lesquels la lutéine et la zéaxanthine. Ces deux substances concentrées dans la rétine filtrent la lumière bleue toxique pour l’œil. "Beaucoup d’études montrent que ces nutriments réduisent le risque de développer une DMLA", souligne Bénédicte Merle, co-auteur de ce travail. "Nous avons voulu aller plus loin en nous intéressant à l’alimentation globale plutôt qu’à des nutriments isolés. Peut-on retrouver cet effet protecteur selon que l’alimentation adoptée est plus ou moins proche du régime méditerranéen, riche en nutriments préservant la macula ?"

Pour tester cette hypothèse, les chercheurs se sont appuyés sur les données de deux études conduites dans le cadre du projet européen Eye-Risk. Les études Rotterdam (Pays-Bas) et Alienor (France) ont ainsi permis d’étudier près de 5 000 personnes âgées de plus de 55 ans dont il était possible de mesurer le degré d’adhésion (faible, moyen ou fort) à la diète méditerranéenne.

En comparant l’incidence de la DMLA dans chaque groupe, ils ont mis en évidence un risque de développer une DMLA plus faible de 41 % chez les personnes dont l’alimentation est très fortement méditerranéenne, par rapport à celles moins adhérentes à ce type d’alimentation. Ce résultat est particulièrement intéressant pour la forme sèche de la DMLA qui ne dispose d’aucun traitement à l’heure actuelle.

Dans la suite de ce travail, les chercheurs bordelais envisagent de construire un biomarqueur, qui permet par exemple de diagnostiquer ou de suivre l’évolution d’une maladie, à partir des mesures des nutriments dans le sang.

Un tel biomarqueur permettrait d’établir plus précisément les apports nécessaires en certains nutriments pour préserver la rétine, ainsi que d’envisager des stratégies de prévention. "Il serait en effet possible, à l’instar du cholestérol pour le risque cardiovasculaire, d’assurer un suivi des personnes à risque de DMLA, assorti de recommandations nutritionnelles pour maintenir un niveau de ce biomarqueur compatible avec une bonne santé oculaire", conclut Bénédicte Merle.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Inserm

Première médicale en France : une tumeur du foie traitée par électrochimiothérapie
Lundi, 04/02/2019 - 14:25

Une équipe de l'hôpital Tenon, à Paris, a réalisé avec succès en octobre dernier une électrochimiothérapie hépatique, une première en France, sur un patient atteint d'une tumeur du foie inopérable.

Le patient, pour lequel n'existait aucune alternative thérapeutique, souffrait d'un cancer du rein avec métastases hépatiques. "L'intervention, réalisée en dernier recours, a permis une nécrose totale de la tumeur du foie", précise l'AP-HP (groupe Assistance publique-Hôpitaux de Paris) dans un communiqué.

"Sept aiguilles ont été introduites dans le foie afin d’ouvrir des brèches dans les membranes des cellules tumorales au moyen d’un champ électrique appliqué localement entre ces aiguilles. Ceci a permis d’administrer directement à la tumeur une forte dose de chimiothérapie", ajoute-t-elle. Le patient est aujourd'hui "en excellent état général et poursuit son traitement dans le cadre du contrôle de sa maladie".

"Bien que prometteur, ce traitement guidé par l’image est relativement complexe à mettre en œuvre en raison de la complexité des moyens de guidage utilisés. Il pourrait toutefois se révéler d’un grand intérêt pour les patients sans autre alternative thérapeutique", relève l'AP-HP.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

AP-HP

Une première mondiale en chirurgie cardiaque
Lundi, 04/02/2019 - 14:20

Une équipe de cardiologie du CHU de Lille a réalisé l'exploit de remplacer une valve mitrale défaillante par une prothétique, et ce sans ouvrir le coeur ou le thorax de la patiente âgée et fragile. Réalisée en novembre, l'équipe de cardiologie a préféré attendre de voir les résultats de l'opération sur plusieurs semaines avant de communiquer sur cette avancée.

"Il n’y a eu aucune ouverture du thorax, ni du cœur. Nous avons réussi à déposer une nouvelle valve prothétique sur la valve mitrale défaillante… Cela n’avait jamais été fait", déclare le Professeur Éric Van Belle, chef de l'équipe cardiologie du CHU. La valve mitrale est située au niveau du coeur et est également appelée valve cardiaque. Sans conséquence dans les cas les plus légers, son dysfonctionnement peut entraîner un œdème pulmonaire et une baisse du débit cardiaque suivie d'une circulation insuffisante de sang dans les organes.

Les médecins sont passés par une veine de l'aine, ils ont pratiqué "une ponction dans une veine de la jambe" et ont ensuite "implanté cette valve à travers un cathéter", explique Éric Van Belle au quotidien régional. Outre la préparation des chirurgiens, la réussite de l'opération est aussi due à la prothèse de valve mitrale nouvelle génération utilisée : une valve Céphéa.

La patiente était dans "une impasse thérapeutique" selon les médecins, sans possibilité de traitement. Cette opération était sa seule solution car elle ne pouvait pas subir d'intervention trop lourde. Elle a permis à la patiente fragile de récupérer plus vite et de limiter les risques post-opératoires sur son coeur et ses poumons.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

CHUL

La dépression transmissible de pères en filles ?
Lundi, 04/02/2019 - 14:03

Selon une vaste étude menée au sein de l'Université de Cambridge, portant sur plus de 3000 familles de la région anglaise de Bristol, les jeunes femmes seraient davantage sujettes à la dépression et aux troubles dépressifs lorsque leurs pères ont été eux-mêmes en proie à la dépression après leur naissance.

Cette étude souligne que la dépression post-partum, qui touche principalement les mères (entre 10% et 20 %), peut également affecter environ 5 % des pères. « Chez les pères, la dépression est liée à un niveau de stress élevé dans l'ensemble de la famille », affirme Paul Ramchandani, l'auteur de l'étude. « La dépression de l'un des parents n'a souvent aucun impact sur la santé mentale des enfants, mais les résultats de cette étude mettent en lumière l'importance d'apporter une aide aussi appropriée aux pères pouvant souffrir de dépression que celle que l'on tente de fournir aux mères ».

Plus précisément, c'est effectivement dans le cas d'une dépression paternelle que la probabilité de « transmission » est la plus fréquente, et ce sont les filles qui en pâtissent, à la majorité et au-delà. L'étude montre que les garçons ne souffrent pas particulièrement de la dépression post-partum de leur père.

Cette constatation faite, les causes n'ont pas encore été établies. Mais la conclusion est formelle : la dépression post-partum peut avoir des effets à long terme et faire des victimes indirectes. Même si les pères sont bien moins nombreux que les mères à connaître cette maladie, et même si ces dernières ont besoin de tout le soutien nécessaire, les hommes doivent être eux aussi pris en charge, pour eux-mêmes mais également pour leurs propres filles.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Science Daily

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Recherche
Recherche & Innovation, Technologies, Transports
Rolls-Royce prépare l'avion électrique le plus rapide du monde…
Jeudi, 07/02/2019 - 19:36

Le célèbre constructeur britannique Rolls-Royce travaille, dans son centre de recherche et d'essai de Gloucestershire, sur un avion électrique monoplace capable, dès 2020, d'atteindre une vitesse de 480 km/h avec une autonomie suffisante pour relier Londres à Paris.

Ce projet a été baptisé Accel (Accelerating the Electrification of Flight, ou Accélérer le Vol Electrique), mais le nom de cet appareil sera le "Spirit of innovation", un hommage explicite au célèbre "Spirit of Saint-Louis", l'avion qui permit à Charles Lindbergh de traverser l'Atlantique pour la première fois en 1927.

Ce monoplace à hélice fera largement appel aux matériaux composites, dont la fibre de carbone. Il pourrait atteindre 480 km/h, et donc surclasser l’Extra 330 LE, un avion de voltige équipé d’un moteur électrique conçu par Siemens, qui détient depuis 2017 le record de vitesse pour un avion électrique, avec 337,5 km/h.

Pour parvenir à une telle performance, les ingénieurs ont conçu un ensemble moteur - batterie de 750 kW dotée de 6000 cellules pour alimenter les trois moteurs Yasa 750 E qui délivreront une puissance de 1000 chevaux.

"Cette batterie est la plus puissante jamais construite. Elle est équipée d’un système de refroidissement pour réguler la chaleur et lui permettre de faire un Londres-Paris en une seule charge et sans surchauffe à une vitesse moyenne de 320 km/h", explique Matheu Parr, chef du projet Accel, sur le site de Rolls-Royce.

Cofinancé par le gouvernement britannique, le projet Accel vise à faire du Royaume-Uni un leader sur le futur marché très prometteur des appareils volants électriques, et notamment des taxis volants et navettes volantes urbaines qui pourraient commencer à sillonner le ciel de nos villes au cours de la prochain décennie.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Rolls-Royce

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