RTFlash

RTFLASH Recherche & Technologie
NUMERO 424
Lettre gratuite hebdomadaire d’informations scientifiques et technologiques
Créée par René Trégouët rapporteur de la Recherche et Président/fondateur du Groupe de Prospective du Sénat
Edition du 29 Mars 2007
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Egalement dans ce numéro
TIC
IBM a mis au point une puce optique ultra-rapide
Très haut débit : 820.000 abonnés à la fibre optique en Europe
Les PC à 1000 Go arrivent
Un standard pour le CPL en 2008
Télévision mobile : l'Europe veut imposer le DVB-H
La 3G bientôt intégrée dans les portables ?
Avenir
Des robots doués d'émotions
Matière
L'Allemagne mise sur l'énergie solaire
Le Portugal joue la carte des énergies renouvelables
Terre
Plus de 600 millions de personnes vivent dans des zones côtières menacées par le réchauffement
Vivant
Cancer du foie : de nouvelles avancées
Les multivitamines pour prévenir les cancers infantiles
Des scientifiques sud-coréens revendiquent le clonage de deux louves
Manger trop de viande peut nuire à la santé
Un cocon pour les nouveau-nés mis au point à l'Hôpital Nord de Marseille
Edito
Le photon dévoile ses secrets et ouvre la porte d'un nouveau monde physique



En quelques semaines, trois expériences tout à fait remarquables et complémentaires ont considérablement fait progresser notre connaissance du photon, cette particule élémentaire de lumière, vecteur de l'interaction électromagnétique et ont conforté le cadre théorique de la mécanique quantique élaboré depuis 70 ans.

La première de ces expériences fera date dans les annales de la science, peut-être au même titre que l'expérience historique d'Alain Aspect en 1982 sur les photons corrélés : après quinze années d'efforts, une équipe de physiciens du Laboratoire Kastler-Brossel de l'École normale supérieure a réalisé un vieux rêve des physiciens : voir un photon sans le détruire.

« Ce chef-d'oeuvre expérimental », comme le décrit Ferdinand Schmidt-Kaler, physicien de l'université d'Ulm, a eu les honneurs d'une publication dans la prestigieuse revue britannique Nature. Au-delà des applications possibles de ce procédé pour réaliser des briques de base des futurs ordinateurs quantiques, « l'expérience illustre de manière très délicate un aspect fondamental de la mécanique quantique, celui de la mesure », précise Serge Haroche, membre de l'équipe de l'ENS et professeur au Collège de France. Quand on arrive dans l'étrange monde de la physique quantique, il est en effet impossible d'observer une particule sans perturber son comportement et sa "nature".

Tous les dispositifs de mesure de la lumière, que ce soit l'oeil ou des photorécepteurs électroniques, ne fonctionnent que grâce au « sacrifice » du photon, qui disparaît et se transforme en énergie dès qu'il interagit avec la matière. « Pour mesurer à plusieurs reprises un photon sans le détruire, il faut réunir deux conditions très exotiques, explique Michel Brune, du Laboratoire Kastler-Brossel (LKB, unité mixte CNRS, ENS, Collège de France et Université Paris-VI) et cosignataire de l'étude.

Il faut d'une part mesurer le photon sans lui prendre son énergie. D'autre part, pour le voir plusieurs fois, il faut se donner du temps, or il voyage à la vitesse de la lumière. » La première condition a été remplie en mettant au point une méthode de détection utilisant des atomes dans un état très spécial, qui varie très subtilement en présence ou non d'un photon. Ces atomes, dits de Rydberg, agissent comme de très grandes antennes sensibles au champ électromagnétique de la lumière.

Le problème du temps d'observation a été résolu grâce à un piège à photons, une cavité formée par deux miroirs supraconducteurs qui se font face. Ces miroirs métalliques placés à 3 cm l'un de l'autre sont refroidis à moins d'un degré au-dessus du zéro absolu pour être les plus réfléchissants possibles. « Ils peuvent renvoyer chaque grain de lumière sans perte plus d'un milliard de fois, ce qui permet de stocker un photon pendant 0,13 seconde, période pendant laquelle il parcourt 39 000 km, soit de l'ordre de grandeur de la circonférence terrestre », explique avec enthousiasme Michel Brune. En conservant ainsi en boîte un photon pendant un temps relativement long, les physiciens ont réalisé une expérience décisive imaginée par Albert Einstein lui même.

La seconde expérience, non moins importante, visait à trancher une question fondamentale qui taraude les physiciens depuis 70 ans : sachant qu'en mécanique quantique, un photon se comporte, selon la méthode d'observation retenue, soit comme une onde, soit comme une particule ponctuelle, à quel moment exactement ce photon fait-il ce choix ?

Cette question a été élucidée par une équipe du laboratoire de Photonique quantique et moléculaire (CNRS/Ecole Normale Supérieure de Cachan) conduite par Jean-François Roch et François Treussart, en collaboration avec Philippe Grangier et Alain Aspect (CNRS/Université Paris 11). Les chercheurs ont mis en oeuvre, pour la première fois de façon très fidèle, une idée proposée dans les années 70 par John Wheeler, l'un des plus grands physiciens du XXe siècle.

Il s'agit en fait de retarder le plus possible le choix de l'expérience qui sera menée sur le photon en attendant que celui-ci soit au milieu de l'appareil de mesure, ici un interféromètre d'une longueur de 50 mètres. Une fois le photon “capturé” dans cet appareil, les chercheurs ont choisi, de manière aléatoire, la mesure qui a finalement été effectuée. Mais le photon ne s'est pas laissé surprendre. Il s'est en effet manifesté comme une onde lorsqu'on a décidé d'observer un comportement ondulatoire et s'est comporté comme un corpuscule lorsqu'on a décidé d'observer un comportement corpusculaire.

Cette expérience démontre la validité d'un des principes fondateurs de la physique quantique : selon ce principe, une ou plusieurs particules peuvent se comporter, en fonction de la manière dont on les observe, comme des particules ponctuelles mais aussi et simultanément comme des systèmes ondulatoires diffus dans le temps et dans l'espace. Cette surprenante propriété a notamment des conséquences fondamentales en matière de télécommunications et de cryptographie quantique, un domaine en pleine effervescence actuellement.

C'est précisément dans ce domaine qu'a eu lieu la troisième expérience remarquable que je voulais évoquer. Dans celle-ci, deux télescopes des îles Canaries ont échangé une information hautement sécurisée sous forme de photons, battant le record de transmission sans fil d'une clef de codage indispensable à la cryptographie quantique. L'équipe d'Anton Zeilinger, de l'Université de Vienne, a utilisé un laser pour envoyer des photons codés depuis un télescope de la Palma vers un autre situé à Tenerife, à 144 kilomètres de distance.

La cryptographie quantique utilise des photons pour transporter la clef qui permet d'accéder aux informations codées. En effet, si quelqu'un essaie d'intercepter l'information, la polarisation du photon est modifiée et l'émetteur comme le récepteur savent que leur échange a été piraté. Le système est encore plus efficace si les photons sont envoyés un par un plutôt que par paquets. Ces photons peuvent voyager par fibre optique mais à partir de 100 km le signal se dégrade.

Mais l'équipe d'Anton Zeilinger a réussi à transmettre la fameuse clef photon par photon sur une distance de 144 km. Pour cela Zeilinger et ses collègues ont eu recours à la téléportation quantique qui permet, à partir de paires de particules intriquées, de faire voyager une information sans support physique. Les chercheurs ont donc créé des paires de photons ayant la même polarisation pour transmettre la clef. Le débit est de 178 photons (ou unités d'information) par seconde, très loin des vitesses de connexion des réseaux internet. Cependant l'objectif n'est pas de transmettre une grande quantité d'informations mais d'avoir le maximum de sécurité.

En mai 2006, une équipe autrichienne, dirigée par le Professeur Zeilinger, avait déjà réussi, pour la première fois, à faire interférer, comme le prévoit la mécanique quantique, deux photons provenant de deux sources de photons uniques fonctionnant chacune à partir de son propre réservoir de photons.

On voit donc qu'en moins d'un an notre connaissance et notre maîtrise du photon a fait des pas de géant, ouvrant la voie non seulement aux télécommunications quantiques mais également à l'ordinateur quantique, utilisant le photon au lieu de l'électron, et pouvant fonctionner de milliers de fois plus rapidement que nos ordinateurs classiques les plus puissants. La société canadienne D-Wave Systems vient d'ailleurs de présenter un prototype d'ordinateur quantique à 16 qubits qui pourrait être commercialisé dès 2008 (Voir article "Un ordinateur quantique commercialisé dès 2008" dans notre lettre 423 de la semaine dernière).

La Grande Bretagne vient, pour sa part, de lancer un ambitieux programme de recherche sur la photonique, avec le soutien de l'Europe (Voir article « La Grande Bretagne mise sur la photonique », dans notre lettre 423 de la semaine dernière). Une équipe de physiciens anglais est actuellement réunie autour d'un projet qui propose de créer un ordinateur capable de fonctionner uniquement avec l'énergie lumineuse en lieu et place des composants électroniques traditionnels.

Enfin, signalons que des chercheurs d'IBM ont dévoilé, le 26 mars, un prototype de microprocesseur utilisant des connexions optiques qui permettraient d'accélérer jusqu'à huit fois la vitesse actuelle de transfert de données entre deux puces. Ce microprocesseur, cadencé à 160 milliards de bits/seconde, permettrait la transmission d'un film en haute-définition sur une courte distance en une fraction de seconde, contre une demi-heure pour les connexions internet à haut débit couramment disponibles, a indiqué IBM.

En dévoilant ses secrets et ses fascinantes propriétés, le photon est bien en train de nous ouvrir les portes d'un nouveau monde et ouvre d'immenses perspectives scientifiques et technologiques dans une multitude de champs d'application, au premier rang desquels se trouve évidemment celui des ordinateurs optiques et des réseaux optiques à très haut débit que j'ai évoqué dans mon éditorial de la semaine dernière.

Souhaitons que la France, qui excelle sur le plan théorique dans cette compétition scientifique, ne se laisse pas distancer et se donne également les moyens de concevoir et de produire les ordinateurs, systèmes et réseaux quantiques qui seront demain au coeur d'une nouvelle révolution technologique et industrielle.

René Trégouët

Sénateur honoraire

Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat


TIC
Information et Communication
IBM a mis au point une puce optique ultra-rapide
Vendredi, 30/03/2007 - 00:00

IBM a dévoilé, à l'occasion de la clôture de l'édition 2007 de l'exposition Optical Fiber Conference qui vient de se tenir à Anaheim, en Californie, une puce capable de transmettre un film entier en haute définition en l'espace d'une seconde, une avancée qui pourrait permettre de fabriquer des ordinateurs plus rapides et plus économes en énergie. À titre comparatif, les services «haute vitesse» actuels des fournisseurs d'accès Internet peuvent permettre de télécharger à une vitesse maximale de 20 mégabits (20 millions de bits) par seconde.

Le microprocesseur, qui mesure 5,25 sur 3,25 mm a été fabriqué en utilisant les actuelles méthodes de travail et un mécanisme de conversion du signal électrique en un faisceau laser permettant de transférer 160 gigabits de données par seconde (20 gigaoctets/s), un taux suffisant pour gérer tout le trafic téléphonique d'une ville comme New York. En outre, avec une consommation de 2,5 watts, soit environ le tiers de ce qu'une veilleuse de nuit consomme, cette puce est très économe en énergie.

"Nous avons trouvé le moyen d'acheminer une quantité de données quasiment inconcevable en utilisant une puissance extrêmement faible", a déclaré Bernie Meyerson, responsable technologique chez IBM. Celui-ci a précisé que cette puce ne devrait pas être utilisée prochainement dans les réseaux télécoms ou l'industrie du loisir mais qu'elle pourrait équiper des serveurs d'ici trois à cinq ans.

TC Chen, directeur de la division science et technologie d'IBM Research, précise que la nouvelle puce utilise un émetteur/récepteur optique basé sur la technologie CMOS standard, et qu'elle associe des composants optiques à base de phosphure d'indium et d'arséniure de gallium. « L'explosion de la quantité de données à transférer avec le téléchargement des films, des émissions TV, de la musique ou des photos crée la demande pour une bande passante plus importante et des débits plus élevés », explique T.C. Chen, qui ajoute« Les communications optiques vont s'imposer pour répondre à ce besoin ».

Article @RTFlash

IBM

Très haut débit : 820.000 abonnés à la fibre optique en Europe
Vendredi, 30/03/2007 - 00:00

L'Idate vient de dévoiler une étude sur le panorama européen de la fibre optique. En 2006 l'institut d'études a comptabilisé 820.000 abonnés et 2,74 millions de foyers raccordables à la fibre optique dans les 25 pays de l'Union ainsi qu'en Norvège, Islande et Suisse, soit une hausse de 13 % sur un an du nombre de foyers et de bâtiments raccordables, alors que cette progression était de 26 % entre mi 2005 et mi 2004. Le taux de pénétration lui, augmente plus rapidement avec une croissance de 29 %, de même que le nombre d'abonnés FTTx qui croît de 32 % sur un an.

La majorité de ces abonnés reste toutefois concentrée dans cinq pays. 96 % d'entre eux habitent en Suède, en Italie, au Danemark, aux Pays-Bas et en Norvège. La Suède compte 330 000 abonnés, devant l'Italie (270 000), le Danemark et les Pays-Bas (70 000). En y ajoutant la Norvège, ces 5 pays concentrent 96 % des abonnés européens. En Europe, le nombre de clients a crû de 32% en un an ; et cette croissance devrait s'accélérer, grâce à l'arrivée de nombreux opérateurs historiques sur ce secteur : Deutsche Telekom pour l'Allemagne, Belgacom pour la Belgique ou encore Swisscom pour la Suisse.

La France devrait suivre cette tendance, puisque France Télécom, mais aussi Iliad, maison mère de Free, et Neuf Cegetel sont en train de déployer leur réseau en fibre. En France, le nombre de foyers raccordables aux réseaux de fibre optique d'Iliad/Free ou de France Télécom a progressé de 113 % en 2006.

L'Idate note par ailleurs que «la situation française se distingue par l'ampleur des initiatives des collectivités territoriales]». Il a recensé une soixantaine de délégations de services public haut débit lancée au cours des cinq dernières années. Cela signifie que les collectivités ont financé le réseau haut débit et le mettent ensuite à disposition des opérateurs qui veulent s'y raccorder ou le compléter. La Caisse des dépôts évalue à 3,8 millions d'euros les lignes téléphoniques qui seront dégroupées grâce à ces réseaux et qui ne l'auraient probablement pas été sans ces initiatives publiques.

Côté infrastructure, les projets utilisant la technologie Ethernet (choisie par Free) dominent ceux reposant sur PON (choisie par France Télécom). Selon les prévisions de l'Idate, le très haut débit par la fibre optique «représentera environ 27 % du total de la base haut débit en 2015». Dernier enseignement intéressant de cette étude de l'Idate : Le FTTH (Fiber to the home) devrait être en 2015 la technologie dominante avec une part de marché de 18 %, tandis que le FTTN + VDSL (Fiber to the node) ne représentera que 9 % du total haut débit en Europe.

[Idate

Les PC à 1000 Go arrivent
Vendredi, 30/03/2007 - 00:00

Les premiers disques durs de un téraoctet (1000 Go) seront commercialisés en France très prochainement. Les sites américains de Dell et d'Alienware, filiale de Dell spécialisée dans les PC dédiés aux jeux vidéo, les proposent déjà en option sur leurs configurations les plus puissantes. Un disque dur de 1 To permet d'envisager l'archivage de 200 DVD sans compression. De quoi satisfaire les besoins des utilisateurs les plus exigeants. Cadencés à 7 200 tours/minute, les Deskstar 7K1000 ont recours à la technologie dite d'enregistrement perpendiculaire. Equipés d'une interface S-ATA II et d'un cache de 32 Mo, ils affichent un débit de 3 Gbit/s et un temps moyen d'accès de 8,7 ms. L'option de montage en Raid 0 qui permet d'augmenter les performances de 30 à 40 % en alternant lecture et écriture sur deux disques en parallèle sera également disponible.

« En France, il faudra ajouter moins de 500 euros pour passer d'un disque dur de 250 Go à un disque de 1 To », explique Christophe Maire, le responsable France d'Alienware. Les disques durs d'Hitachi seront également proposés dans les configurations haut de gamme de Dell (gammes XPS, puis Dimension 9200) à des prix équivalents. Selon Gfk, la capacité moyenne des disques durs internes des PC vendus en France l'an dernier est de seulement 200 Go tandis que la capacité moyenne des disques externes est légèrement supérieure à 320 Go.

OINet

Un standard pour le CPL en 2008
Vendredi, 30/03/2007 - 00:00

L'IEEE veut standardiser le CPL. Depuis sa création en 2005, l'IEEE P1901 a élaboré près de 400 critères définissant les conditions de la transmission de données à haut débit, aussi bien sur les lignes haute tension que sur les réseaux domestiques. Il lance aujourd'hui un appel à projet afin de construire des solutions techniques basées sur ces critères. Il s'agit de définir d'ici à l'année prochaine la première ébauche d'un standard d'interopérabilité des équipements.

Jusqu'à aujourd'hui, deux familles de produits malheureusement incompatibles s'affrontaient, ceux de l'alliance HomePlug, qui regroupe une grande majorité d'acteurs essentiellement anglo-saxons, et le clan DS2, beaucoup plus performant, mené par l'espagnol DS2. Les deux familles font désormais partie de l'alliance P1901, qui regroupe une cinquantaine de membres. Celle-ci est présidée depuis septembre 2006 par le Français Jean-Philippe Faure, responsable de la standardisation chez ILEVO, une spin off d'Ericsson qui fait désormais partie du groupe Schneider. L'appel à projet se termine le 4 juin.

R&T

Télévision mobile : l'Europe veut imposer le DVB-H
Vendredi, 30/03/2007 - 00:00

Viviane Reding, membre de la Commission Européenne responsable de la Société de l'information et des médias, souhaite que l'accès à la télévision sur téléphone portable soit possible partout en Europe pour l'Euro 2008. La commissaire européenne en charge des Télécoms s'est dite favorable à la norme DVB-H, standard qui ne fait pas encore l'unanimité parmi tous les pays européens. Seuls certains pays comme la Finlande ou l'Italie propose la TV sur mobile.

La Commission européenne est mécontente du développement de la TV mobile. «Je suis déçue du peu de progrès réalisé jusqu'à présent», a déclaré lors du CeBIT d'Hanovre (15 - 21 mars) Viviane Reding. Selon elle, le secteur de la télévision sur mobile devrait peser 11,4 milliards de dollars dans le monde d'ici à 2009. «Cela représente pour l'Europe une opportunité de combiner la force de son marché des communications mobiles, avec la richesse et la diversité de son secteur audiovisuel.»

Le marché européen de la télévision mobile va représenter dans les trois ans à venir un chiffre d'affaires de 12 milliards d'euros avec 500 millions de clients potentiels. « L'Europe a une chance de pouvoir devenir un acteur majeur dans la TV mobile, comme elle l'a été dans la téléphonie mobile avec le standard GSM », a déclaré la responsable qui s'est prononcée pour le DVB-H.

En France, le ministre de la Culture, Renaud Donnedieu de Vabres, vient de saisir le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel (CSA) de quatre projets concernant la radio numérique et la Télévision mobile personnel (TMP) pour laquelle il a retenu la norme DVB-H.

Mais rien n'est encore joué. Alcatel-Lucent propose par exemple une solution technologique un peu décalée basée sur le DVB-H et le satellite. Cette solution hybride de TV mobile hertzienne combine donc le DVB-H, norme qui semble s'imposer en Europe, avec la bande S permettant une couverture complète du territoire y compris à l'intérieur des bâtiments où le DVB-H seul est limité. Par ailleurs, cette solution est compatible avec le DVB-H dans la bande UHF, ce qui permet également le développement de terminaux bi-mode UHF et bande S pour la télévision mobile.

Outre la couverture, cette technologie hybride permet plus de services interactifs. Présentée il y a presque un an dans les laboratoires de l'équipementier, la solution vient d'être testée en grandeur nature en Allemagne. Elle offre ainsi un accès continu, sur un même terminal (un Sagem myMobileTV), à une sélection de chaînes de télévision mobiles reçues à travers des réseaux 3G ou broadcast (DVB-H).

CE

Alcatel

La 3G bientôt intégrée dans les portables ?
Vendredi, 30/03/2007 - 00:00

Fujitsu Siemens mise sur l'intégration de fonctions 3G dans ses ordinateurs portables. À ce jour, 30 % de ses modèles intègrent un module de communication compatible avec les réseaux 3G. Un chiffre qui devrait grimper pour atteindre 100 % dans les prochaines années, a promis Bernd Bischoff, P-DG de la joint-venture germano-japonaise, sans communiquer de calendrier précis. Une promesse faite en ouverture du salon CeBIT, qui vient de se tenir à Hanovre.

Avec l'intégration du modem 3G et d'une carte SIM dans le PC, l'utilisateur n'a plus besoin d'une carte optionnelle (PCMCIA) pour connecter son ordinateur à un réseau mobile haut débit. La plate-forme Centrino d'Intel, en proposant la connexion Wi-Fi en standard, a contribué à la popularisation des réseaux sans fils. Fujitsu Siemens estime que l'intégration de la 3G dans les portables peut jouer le même rôle et développer l'intérêt pour les réseaux mobile haut débit.

Un avis partagé par les analystes. «Le développement des PC intégrant la connexion 3G permettra aux opérateurs mobiles d'accroître leur base d'utilisateurs potentiels de services haut débit», commente pour ZDNet.fr, Vincent Poulbère, analyste télécoms chez Ovum. La cible des professionnels est la première visée ; ils peuvent ainsi consulter leurs e-mails durant leurs déplacements ou se connecter au réseau de l'entreprise, estime l'analyste.

L'intérêt partagé des fabricants de PC et des opérateurs autour de la 3G s'est déjà concrétisé du côté de Fujitsu Siemens par un partenariat avec Orange signé en 2006. L'opérateur français propose des forfaits "pros" de connexion 3G avec deux PC de Fujitsu Siemens (Lifebook Q2010 et E8210). Bernd Bischoff a rappelé que l'intégration de la 3G a un prix : les modèles 3G sont plus chers de 80 dollars que ceux dépourvus de fonction mobile haut débit.

En France, Fujitsu Siemens propose aujourd'hui une dizaine de modèles 3G. Les prix vont d'un peu moins de 1.000 euros (Amilo Pro V3525) à 4.000 euros (Lifebook Q2010 avec Orange). D'autres constructeurs, tels que Dell, Acer, HP et Lenovo proposent également, dans une moindre mesure, des PC disposant de fonctions de connexion 3G.

FS

^ Haut
Avenir
Nanotechnologies et Robotique
Des robots doués d'émotions
Vendredi, 30/03/2007 - 00:00

L'objet ressemble au résultat de l'improbable croisement entre un ours et un éléphant : une grosse peluche de 60 cm de haut, avec deux yeux expressifs, une trompe et deux bras. Appelé "Probo", l'animal est pourtant très éloigné des traditionnels ours en peluche et autres "poupées qui parlent". Développé à l'Université Vrije de Bruxelles, en Belgique, il s'inscrit dans une démarche ambitieuse : incorporer des procédés d'intelligence artificielle sophistiqués dans des objets destinés aux enfants.

« Probo est plus qu'un jouet, c'est une créature vivante et affectueuse, dotée de sa propre personnalité », expliquent les chercheurs qui travaillent à sa mise au point.

De fait, l'appareil comportera divers mécanismes : des capteurs, plusieurs moteurs rendant mobiles la tête, les yeux et les bras de la créature mais aussi, et surtout, une intelligence logicielle destinée à gérer des interactions avancées. « Le robot sera d'une part capable de reconnaître les émotions exprimées par les enfants, et exprimera d'autre part ses propres émotions, à l'aide d'expressions faciales, de gestes et de sa voix », résument les universitaires.

La fabrication du prototype s'inscrit d'ailleurs dans le cadre d'un vaste programme interdisciplinaire, le "Projet Anty", qui fait intervenir des roboticiens, des spécialistes du langage, des pédiatres et des psychologues, et dont « l'objectif est de rendre l'hôpital plus convivial pour les enfants », en s'appuyant, notamment, sur Probo, « un camarade de jeu qui brisera l'isolement des enfants atteints d'une longue maladie ou d'une affection contagieuse. »

Probo, qui devrait être finalisé en 2008, est sans doute représentatif d'une nouvelle génération d'appareils robotiques domestiques. Parfois appelés "emobots", ils sont capables d'entrer en empathie avec les membres de la famille, enfants ou adultes. Si de nombreuses recherches ont porté sur ce sujet par le passé, notamment au Japon et aux États-Unis, il semble que les technologies mises en oeuvre sont suffisamment matures pour envisager la généralisation de produits destinés à un usage domestique.

Sur la voie tracée par les robots-chiens Aibo de Sony et les peluches Furby de Hasbro, la société américaine Ugobe poursuit par exemple la mise au point de "nouvelles formes de vie artificielle".

Son premier produit, un dinosaure robotique surnommé "Pleo", peut se déplacer de façon autonome, réagir à son environnement et exprimer de multiples émotions. Le robot devrait être commercialisé cet été, et rendra sans doute encore un peu plus floue la frontière entre jouet, compagnon de jeu et créature artificielle. Expliquant qu'il serait « comblé au-delà de toutes ses espérances », si Pleo était utilisé « pour aider les personnes âgées ou handicapées et les enfants hospitalisés », Caleb Chung, inventeur du robot et auparavant à l'origine de Furby, rappelait début mars que son but « a toujours été de faire accepter Pleo comme un nouveau membre de la famille. »

News.fr

^ Haut
Matière
Matière et Energie
L'Allemagne mise sur l'énergie solaire
Vendredi, 30/03/2007 - 00:00

Des chercheurs de l'Universite Friedrich-Schiller de Jena viennent d'entamer un projet de recherche visant à développer des cellules photovoltaïques de 3eme génération. L'équipe du professeur Wolfgang Witthuhn mise sur le potentiel des cellules à couches minces, qui devraient remplacer les techniques actuelles à base de silicium.

Dans le cadre de ce projet, les physiciens de l'institut de Jena utilisent des matériaux contenant des éléments chalcogènes, comme le composé cuivre-indium-sulfure (CIS). En effet, "physiquement, le silicium n'est pas bien adapté pour les cellules photovoltaïques", indique M. Witthuhn. Le silicium n'est qu'un semi-conducteur à gap indirect, c'est-à-dire un matériau pour lequel l'absorption de lumière est interdite au niveau du gap. Dans l'état actuel des possibilités techniques, cela signifie que les couches de silicium doivent être relativement épaisses, de l'ordre de quelques micromètres.

Les experts de Jena ont donc opté pour la voie des semi-conducteurs directs, comme par exemple le CIS, dont la meilleure capacité d'absorption photonique rend possible leur utilisation sous forme de couches près de 100 fois plus fines, sans nécessairement devoir recourir à des matériaux d'une grande pureté.

Pour améliorer le rendement de ces cellules inorganiques en couches minces (d'un facteur 2 voire 3), les chercheurs souhaitent les coupler en série. De telles "cellules tandem" existent déjà mais leur coût est rédhibitoire. M. Witthuhn souhaite rendre ces cellules de 3eme génération transparentes, ce qui permettrait d'en recouvrir des façades entières. Il admet qu' "il ne s'agit encore que d'un rêve", mais un rêve au potentiel économique considérable.

BE Allemagne

Le Portugal joue la carte des énergies renouvelables
Vendredi, 30/03/2007 - 00:00

Quelque 8,1 milliards d'euros seront investis dans le développement des énergies renouvelables et la création de 10.000 postes de travail d'ici 2012, a indiqué le secrétaire d'Etat adjoint au ministre de l'Economie, Antonio Castro Guerra. Rien que dans l'énergie éolienne, le gouvernement prévoit des investissements de l'ordre de 1,7 milliard d'euros. Avec une production d'électricité d'origine éolienne de 1.630 mégawatts, le Portugal est actuellement le 5e pays de l'Union européenne en matière de capacité dans ce domaine.

Outre l'éolien, le gouvernement mise également sur l'électricité d'origine hydraulique. D'ici 2020, le gouvernement table sur une production de 7.000 mégawatts de capacité hydraulique installée. Et en février, le gouvernement a lancé un appel d'offres pour la construction de quinze centrales biomasse d'ici 2010. Ce réseau de centrales biomasse sera d'une capacité de 250 MW pour 500 millions d'euros. Notons que l'exécutif portugais a récemment écarté l'hypothèse de recourir à l'énergie d'origine nucléaire rappelant que la grande priorité allait au développement des énergies renouvelables.

LM

^ Haut
Terre
Sciences de la Terre, Environnement et Climat
Plus de 600 millions de personnes vivent dans des zones côtières menacées par le réchauffement
Vendredi, 30/03/2007 - 00:00

Quelque 634 millions de personnes vivent dans des zones côtières vulnérables au réchauffement climatique et à l'élévation du niveau de la mer, et des grandes métropoles comme New York ou Tokyo doivent prendre conscience du risque, souligne une nouvelle étude à paraître dans le Journal de l'Environnement et de l'Urbanisation. C'est la première fois qu'une étude scientifique identifie les zones côtières vulnérables, qui s'élèvent à moins de dix mètres au-dessus du niveau de la mer. Plus de 180 pays comptent des habitants dans ces régions, et 70 % d'entre eux abritent des agglomérations de plus de cinq millions d'âmes qui s'étendent jusque dans ces zones, comme Tokyo, New York, Mumbai (Bombay), Shanghaï, Djakarta et Dacca.

L'Asie et plus généralement les pays pauvres sont particulièrement exposés, selon l'étude publiée dans la revue "Environment and Urbanization". Cette enquête ne dit pas ce qu'il convient de faire devant la menace, mais avertit qu'il faudra peut-être déplacer un grand nombre de personnes et construire des ouvrages de protection.

En outre, les gouvernements devraient réfléchir à stopper ou réduire la croissance de la population dans ces régions. "Une migration hors des zones à risque sera nécessaire mais coûteuse et difficile à mettre en oeuvre, donc les agglomérations côtières devront aussi être modifiées pour protéger les habitants", souligne le co-auteur de l'étude, Gordon McGranahan, de l'Institut international pour l'environnement et le développement à Londres.

Le Groupe intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), qui fait autorité sur la question du réchauffement, estime que d'ici 2080 la montée des eaux sera telle qu'elle pourrait menacer chaque année une centaine de millions de personnes.

Selon le GIEC, le niveau des océans pourrait augmenter de 18 à 58 centimètres d'ici la fin du siècle, ce qui rendra les populations côtières plus vulnérables aux inondations et aux violentes tempêtes comme les typhons et les ouragans. Certains scientifiques estiment qu'une fonte accélérée de la glace du Groenland ou de l'ouest de l'Antarctique pourrait causer une hausse du niveau de la mer beaucoup plus forte, de plus d'un mètre par siècle.

Selon la nouvelle étude, environ 75 % de l'ensemble des habitants des zones à risque dans le monde se trouvent en Asie. Entre 1994 et 2004, un tiers des 1.562 sinistres causés par des inondations dans le monde se sont produits sur ce continent, où ils ont fait 60.000 morts.

Les zones menacées représentent 2 % des terres et 10 % de la population mondiale. Nombre de ces régions ont longtemps été vulnérables aux catastrophes naturelles comme les inondations et les tempêtes tropicales, mais le changement climatique est susceptible d'augmenter les risques. Les gouvernements auront besoin de beaucoup de temps pour répondre efficacement au problème, précise l'étude.

Selon le rapport, les cinq pays comptant le plus grand nombre d'habitants dans les zones menacées sont la Chine, l'Inde, le Bangladesh, le Vietnam et l'Indonésie. Ceux totalisant les plus grandes superficies dans ces zones à risque sont la Russie, le Canada, les Etats-Unis, la Chine et l'Indonésie. Enfin, les cinq territoires possédant la plus grande proportion de leur superficie menacée sont les Bahamas, les Pays-Bas, le Bangladesh, la Polynésie française et la Gambie.

Selon une étude à paraître du GIEC, Los Angeles et New York, les deux plus grandes villes d'Amérique du Nord, font face à un risque combiné d'élévation du niveau de la mer et de tempêtes susceptibles de faire monter le niveau des eaux. D'ici 2090, selon le scénario le plus sombre, des méga-inondations qui normalement frapperaient l'Amérique du Nord une fois tous les 100 ans "pourraient survenir aussi fréquemment que tous les trois ou quatre ans".

IIED

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Vivant
Santé, Médecine et Sciences du Vivant
Cancer du foie : de nouvelles avancées
Vendredi, 30/03/2007 - 00:00

Le fait est suffisamment rare pour être souligné. Ses résultats intermédiaires ayant été jugés probants, une étude de phase 3 évaluant l'efficacité et la tolérance d'un traitement contre le cancer primaire du foie va être interrompue avant son terme. L'étude SHARP avait été mise en place auprès de 602 patients pour évaluer l'efficacité de Nexavar, jusque-là réservé à la prise en charge des cancers du rein métastasés dans certaines tumeurs hépatiques.

Or, dans un communiqué conjoint les promoteurs de l'étude, Bayer Healthcare et Onyx Pharmaceuticals, annoncent qu'un comité indépendant a conclu que d'ores et déjà, cette étude « avait atteint son objectif principal. Elle a montré que la survie globale était supérieure chez les patients sous Nexavar, par rapport à ceux qui ont reçu un placebo ».

Autorisé en France depuis juillet dernier, ce médicament a constitué une avancée majeure pour les malades atteints d'un cancer du rein, notamment les patients en échec thérapeutique. Par rapport à un placebo, il double la durée de survie sans progression de la maladie. Et il permet une régression tumorale dans trois cas sur quatre !

Ce médicament, dont le mode d'action est basé sur le contrôle de l'angiogénèse, pourrait donc rapidement voir son indication élargie. Des contacts sont en cours avec les autorités européennes et américaines. Ils pourraient rapidement se traduire par une demande d'autorisation de mise sur le marché au titre du carcinome hépatocellulaire avancé (HCC), l'autre nom du cancer primaire du foie. Cette affection est considérée comme rare avant l'âge de 50 ans. La Ligue contre le cancer souligne cependant qu'elle frappe 5 000 hommes chaque année en France.

Bayer

Les multivitamines pour prévenir les cancers infantiles
Vendredi, 30/03/2007 - 00:00

Les chercheurs du SickKids Hospital ont découvert que la prise de multivamines au stade prénatal avec de l'acide folique pourrait prévenir le risque de cancer chez l'enfant, notamment la leucémie, la tumeur cérébrale et le neuroblastome. Selon le Dr. Gideon, les multivitamines procureraient un effet protecteur pour les enfants en réduisant de 47 % le risque d'être atteint d'un neuroblastome ; de 39 % le risque de devenir leucémique et de 27 % le risque d'avoir une tumeur cérébrale.

Néanmoins, les chercheurs n'ont pas encore identifié avec précision le principe actif qui préviendrait le cancer chez l'enfant. L'hypothèse la plus probable, à l'heure actuelle, serait basée sur l'acide folique communément nommée vitamine B9. Plusieurs études ont révélé qu'un supplément d'acide folique pendant la grossesse protège le foetus des malformations du tube neural.

BE

Des scientifiques sud-coréens revendiquent le clonage de deux louves
Vendredi, 30/03/2007 - 00:00

Des scientifiques sud-coréens qui avaient réalisé le premier clonage d'un chien, en 2005, ont revendiqué le 26 mars le clonage de deux louves d'une espèce menacée. Les deux canidés nés en octobre 2005 sont en bonne santé, selon l'équipe dirigée par Lee Byung-chun et Shin Nam-shik, professeurs à l'Institut de médecine vétérinaire de l'Université de nationale de Séoul (SNU).

"Il s'agissait des premières louves jamais clonées, mais nous avions décidé de ne révéler nos travaux qu'aujourd'hui", a indiqué M. Shin. "Elles sont en bonne santé et continuent leur croissance", a-t-il ajouté. Leurs recherches sont publiées dans l'édition de mars de la revue internationale "Clonage et cellules souches". L'équipe du SNU s'était déjà distinguée en clonant pour la première fois un chien, un lévrier afghan baptisé Snuppy, en août 2005.

Leur exploit avait été un temps mis en doute en raison de la présence à l'époque au sein de l'équipe du chercheur Hwang Woo-suk, tombé en disgrâce après des travaux falsifiés. Mais le clonage du chien avait finalement été confirmé. Déchu de tous ses titres universitaires et scientifiques, le docteur Hwang avait été reconnu coupable au début 2006 d'avoir falsifié deux "premières mondiales" revendiquées dans le domaine du clonage thérapeutique : l'extraction en 2004 d'une lignée de cellules souches à partir d'embryons humains obtenus par clonage puis, en 2005, la production encore plus remarquable de onze colonies.

KT

Manger trop de viande peut nuire à la santé
Vendredi, 30/03/2007 - 00:00

La consommation de viande peut être impliquée de plusieurs façons en tant que facteur de risque de maladies cardiovasculaires. D'abord les lipides cachés sont saturés pour moitié environ et accroissent le cholestérol sanguin. Puis la viande apporte de l'acide arachidonique, un précurseur des eicosanoïdes pro-inflammatoires comme le thromboxane A2 qui augmente l'agrégation plaquettaire. Ensuite la viande fournit du fer avec l'hémoglobine, ce qui favorise l'oxydation des LDL. Enfin elle contient de la méthionine qui est le précurseur métabolique direct de l'homocystéine.

Cependant les études ayant recherché une association entre mortalité cardiovasculaire et consommation de viande aboutissent à des résultats contradictoires. Elles mettent en évidence que la viande seule ne peut être accusée d'augmenter le risque de maladies cardiovasculaires mais qu'il s'agit plutôt du régime occidental qui est en cause, riche en viande rouge et en viande cuisinée et qui augmente le risque indépendamment d'autres variables du mode de vie. Par ailleurs, la viande a aussi été incriminée dans l'augmentation du risque de diabète de type 2, d'obésité, d'HTA, de syndrome métabolique et de certains cancers.

Les auteurs de cette étude (CARDIO2000) ont eu pour objectif d'évaluer l'association entre la consommation de viande et la survenue d'un premier épisode de syndrome coronarien aigu (SCA) dans un échantillon de patients grecs. Il s'agit d'une étude cas-témoin randomisée : 848 patients sur un total de 956 ont accepté de participer.

Ils ont été tirés au sort dans une population hospitalisée pour un premier SCA, l'angor stable étant exclu et 1 078 sujets témoins indemnes de maladie cardiovasculaire leur ont été appariés pour l'âge et le sexe. Les observations détaillées des participants ont permis de noter leurs antécédents médicaux, leurs consommations d'alcool et de tabac et leur activité physique. Leurs habitudes nutritionnelles ont été évaluées grâce à un questionnaire semi-quantitatif. L'analyse statistique de régression multivariée a déterminé les odds ratio pour un SCA par niveau de consommation de viande, après prise en compte de plusieurs facteurs confondants.

Après analyse, il s'avère que les patients consomment de plus grandes quantités de viande que les témoins (6,5 +/- 2,9 versus 4,9 +/-2,1 portions par mois, p =0,001) et que la consommation de viande rouge est fortement corrélée avec 52 % du risque de SCA (intervalle de confiance, IC à 95 % : 1,47-1,58). En revanche, la consommation de viande blanche semble n'être associée qu'avec 18 % seulement du risque.

Les participants consommant plus de 8 portions de viande rouge et plus de 12 portions de viande blanche par mois ont respectivement 4,9 et 3,7 fois plus de risques de présenter un SCA (p = 0,001), en comparaison avec les participants consommant peu de viande (moins de 4 portions par mois pour la viande rouge et moins de 8 portions pour la viande blanche). Signalons enfin que la consommation de viande est inversement corrélée avec les consommations de poissons (r = -0,1, p = 0,002), de produits laitiers (r = -0,07, p = 0,04), de fruits (r = -0,19, p = 0,001) et positivement corrélée avec les consommations de légumes (r = 0,09, p = 0,03) et de boissons alcoolisées (r = 0,11, p =0,001).

Au total, une consommation élevée de viande rouge est fortement associée avec un risque de SCA alors que la consommation de viande blanche n'est que faiblement associée à ce même risque. Les quantités optimales conseillées, basées sur le régime méditerranéen et qui n'augmentent pas le risque d'événement cardiaque sont de 16 portions de 60g de volaille par mois et de 4 portions de 60g de viande rouge par mois. Comme toutes les études cas-témoin, celle-ci ne permet pas de conclure à une relation de cause à effet pour les associations observées. Elle permet juste de formuler des hypothèses qui devront être confirmées par des études prospectives.

JIM

Un cocon pour les nouveau-nés mis au point à l'Hôpital Nord de Marseille
Vendredi, 30/03/2007 - 00:00

Un cocon pour permettre aux nouveau-nés, notamment les prématurés, de se tenir comme dans le ventre de leur mère va être commercialisé après avoir été mis au point à l'Hôpital Nord de Marseille, a annoncé le docteur Christian Palix, chef du service de néonatologie. "C'est une sorte de mousse qui s'adapte au tonus du bébé", a-t-il expliqué, "ils sont beaucoup mieux". Cet "utérus de suite", prévu pour les nouveau-nés jusqu'à l'âge de trois ou quatre mois, comporte une partie haute plus étroite pour la tête et une autre plus large pour les fesses. Un réducteur mobile permet d'adapter sa taille au niveau des jambes.

Les recherches à l'Hôpital Nord ont montré que "selon la posture, les bébés en soins intensifs n'avaient pas la même oxygénation, pas les mêmes risques durant le sommeil et pas les mêmes pathologies, en particulier celles liées au stress", selon le Dr Palix. Le stress peut entraîner des problèmes endocriniens et des modifications génétiques (épigénétisme), par exemple l'obésité. Pour tous les bébés, même ceux nés à terme, ce "nid" "évite les reflux gastro-oesophagiens fréquents et douloureux à cet âge, ainsi que l'aplatissement du crâne lorsqu'on couche le bébé sur le dos".

Il permet également d'éviter les déformations des hanches ou des épaules et favorise l'activité visuelle et la motricité. Les enfants cocon ont plus de dextérité, des mouvements plus naturels et communiquent mieux avec leurs parents. "Ce n'est pas possible qu'un bébé puisse être mis comme il l'est à la naissance, sur le dos, les membres écartés, alors que dans l'utérus il est recourbé et n'a pas la tête en hyper extension en arrière", dit le docteur Palix. "C'est non seulement un problème physique mais psychologique. Dans l'utérus, il touche sa main, son cordon ombilical". Les premières études à l'Hôpital Nord remontent à une dizaine d'années, avec l'ouverture d'un pavillon mère-enfant. Des cocons, variables selon l'âge et le poids des bébés, ont d'abord été fabriqués de manière artisanale.

Un brevet a été déposé en avril 2006 et avec le soutien de l'ONG féminine Soroptimist les cocons pourront être fabriqués et commercialisés à grande échelle.

Des études sont en cours avec la société française de distribution d'articles pour bébés Red Castle. Quelques dizaines de cocons vont être fabriqués d'abord pour les services de néonatologie, notamment pour les prématurés explique le Dr Palix, soulignant que 55.000 enfants prématurés naissent chaque année en France. "Ce sont les êtres les plus courageux que je connaisse", dit-il, "le confort et le positionnement ne sont vraiment pas superflus, ça fait partie des soins essentiels qu'on doit leur donner".

7 sur 7

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