RTFlash

RTFLASH Recherche & Technologie
NUMERO 479
Lettre gratuite hebdomadaire d’informations scientifiques et technologiques
Créée par René Trégouët rapporteur de la Recherche et Président/fondateur du Groupe de Prospective du Sénat
Edition du 19 Juin 2008
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Egalement dans ce numéro
TIC
Une expérimentation de suivi à domicile de l'insuffisance cardiaque
Les écrans d'ordinateur s'ouvrent aux malvoyants par le toucher
Japon : objets publicitaires lumineux à prendre à pleines mains
Avenir
L'UE double son investissement dans le domaine de la robotique
Matière
Appel de scientifiques internationaux en faveur de l'énergie photovoltaïque
Afrique : Des cheminées solaires géantes pour produire une énergie propre et économique
Une nouvelle génération de cellules photovoltaïques sans silicium
De nouvelles plantes pour des biocarburants du futur
Terre
Appel d'académies à une baisse de 50 % des gaz à effet de serre
Le Japon veut réduire ses émissions de CO2 de 60 à 80 % d'ici à 2050
La Chine premier pollueur de la planète en CO2
Vivant
Essais encourageants pour un nouveau traitement du diabète
Effets bénéfiques du vin rouge pour le coeur, même pris en faible quantité
A hautes doses, la cannabis détruirait le cerveau
Le tabac accroît les risques de pertes de mémoire et de démence
Du soleil contre le diabète ?
Les adolescents pourraient être plus vulnérables à certains cancers
Une femme sur deux et deux hommes sur trois sont trop gros
Recherche
Peugeot : avancée technique dans les voitures électriques avec pile à combustible
Airbus veut faire voler des avions avec un dérivé d'algues dévoreuses de CO2
Edito
Edito : LA MEPRISE de FRANCE TELECOM



Le point de départ de la déréglementation des réseaux câblés a été le « paquet télécom » européen de Février 2002. Cette déréglementation fut transposée en droit français par les lois de Décembre 2003 et de Juin 2004.

Quand en 2005 et 2006, la Société ALTICE, avec l'aide du fonds CINVEN, l'un des investisseurs les plus importants et performants sur le marché européen du Capital Développement, se porta acquéreur, au terme de ventes aux enchères, de la quasi-totalité des réseaux câblés français mis en vente d'abord par France Télécom, Canal+/Vivendi puis par Noos-UPC, pour une somme globale dépassant les 3 milliards d'euros, les actionnaires de ces sociétés se sont montrés satisfaits d'avoir vendu leurs réseaux câblés, tant l'avenir du câble paraissait alors bouché.

Souvenez-vous, à l'automne 2005, France Télécom commençait à tester dans ses laboratoires le VDSL2 (Very high rate DSL2). Il est intéressant de relire aujourd'hui, en 2008, l'article publié le 1er septembre 2005 par 01 Informatique, et que vous pouvez encore trouver sur le site de 01net à l'adresse suivante : 01.net.

Beaucoup de responsables du monde des Télécommunications pensaient alors que les 100 mégabits/sec pourraient être apportés à l'abonné sur la partie terminale de la paire de cuivre, grâce à ces technologies VDSL.

Il a fallu un réel courage et une authentique clairvoyance au nouveau Président de France Télécom, Didier Lombard, qui venait d'arriver à la tête de l'opérateur historique, pour dire publiquement le 17 Janvier 2006 : « Nous arrivons au bout des capacités de la paire de cuivre », et annoncer que France Télécom abandonnait, pour l'accès au très haut débit, la technologie VDSL pour se tourner résolument, avec le FTTH, vers la fibre optique.

Avant cette réorientation stratégique de notre Opérateur historique, les tâtonnements et les engagements sur des voies sans issue pour parvenir au très haut débit ont été nombreux. Il est édifiant de relire aujourd'hui toutes les publications faites par la Commission Européenne, les régulateurs européens mais aussi les experts pour constater qu'aucuns n'affirmaient alors que les réseaux câblés seraient, à terme, plus performants que la paire de cuivre torsadée, pour parvenir au très haut débit. Le déploiement de l'ADSL et son succès foudroyant ont joué le rôle d'un miroir déformant sur la réalité de la situation jusqu'à ce 17 Janvier 2006.

Le prédécesseur de Didier Lombard à la tête de France Télécom, Thierry Breton, avait pris la décision - cohérente avec le lancement de la TV sur l'ADSL en décembre 2003 -, dans le dernier trimestre 2004, avant d'entrer au Gouvernement quelques semaines plus tard, de vendre l'ensemble des réseaux câblés de France Télécom (mais aussi ceux de Canal+/Vivendi qui étaient tombés dans l'escarcelle de l'opérateur historique, FT étant propriétaire de 70 % des réseaux câblés exploités par Canal+) au groupe constitué de CINVEN et ALTICE.

Quelques mois après la vente, par France Télécom, de ses réseaux câblés, alors que les expérimentations conduites avec le VDSL2 mettaient en évidence les limites de la paire de cuivre torsadée, le câble se trouvait soudain un nouvel avenir grâce au standard DOCSIS 3.0 (Date-Over-Cable Service Interfaces Specifications) développé par CISCO et Scientific Atlanta. En un mot, le câble a alors atteint son graal historique : faire fonctionner une voie de retour à très haut débit sur son réseau, le transformant ainsi d'une vaste antenne horizontale de « broadcast » en un réseau interactif à très haut débit.

Ainsi, grâce à la solution DOCSIS 3.0, il ne serait pas nécessaire, du moins pendant les premières années, de réaliser de nouveaux réseaux en fibres optiques dans les montées d'escaliers de quelque 200.000 immeubles abritant quelque 9 millions de ménages français pour leur permettre d'accéder au très haut débit de 100 Mégas/sec.

Dans les mêmes temps où les responsables de France Télécom pensaient ne pas avoir à investir dans des réseaux optiques jusqu'au consommateur final (FTTH) grâce au VDSL2, à condition d'apporter la fibre jusqu'au sous répartiteur local, le câble soudain acquerrait cette capacité d'amener les 100 mégabits/sec. jusqu'à l'appartement de l'abonné, et ce, sans rien changer dans les infrastructures de réseaux câblés déjà en place dans les montées d'immeubles !

Pour France Télécom ce constat technologique fut glaçant. Cette société avait vendu pour 528 millions d'euros en fin 2004 et début 2005 tous ses réseaux câblés. Un an plus tard seulement, en 2006, France Télécom allait devoir construire des réseaux optiques qui lui coûteraient plusieurs milliards.

De mémoire d'observateur qui, depuis des décennies, analyse le développement des télécommunications dans notre Pays, c'est la première fois que je constate, dans le domaine du déploiement de technologies nouvelles lui permettant de conserver une avance souveraine dans sa détention des parts de marché, que France Télécom a perdu une partie de cette avance technologique.

Cela dit, cette méprise n'était pas forcément évitable : réglementairement et en termes de concurrence, France Télécom n'aurait sans doute pas pu justifier plus longtemps de développer la télévision sur IP tout en continuant à « bonzaïfier » les réseaux de câble dédiés à la distribution de la télévision.

Dans les années 1980 et 1990, avec les satellites, le numérique, les réseaux câblés non communicants sous stricte surveillance, le minitel, le téléphone portable, l'ADSL, etc... France Télécom a défendu son pré carré.

Mais il semble que, pour l'accès au très haut débit, un grain de sable se soit glissé dans cette belle mécanique.

Alors que les Français des villes (parce que malheureusement ceux des campagnes sont actuellement totalement oubliés dans cette course au très haut débit !) vont, dès ces prochains mois, devenir avec la télévision haute définition, la Vidéo à la demande, et bientôt l'image en 3 dimensions, de plus en plus demandeurs du très haut débit au standard de 100 mégabits, l'Opérateur historique va devoir ramer et dépenser des sommes importantes, s'il veut arriver en même temps que son concurrent, qui a maintenant pris le nom de Numéricable, et qui lui a acheté ses réseaux câblés il n'y a même pas 4 ans, pour offrir à tous ses clients, habitant le coeur des villes, un très haut débit de 100 Mégabits.

En effet, avec une très bonne appréhension du futur, à laquelle s'ajoute le bon sens, Numéricable, sans faire de bruit, et sans annonce préalable fracassante, est en train de remplacer, dans les rues et sous les trottoirs de toutes les grandes villes de France, tous les câbles coaxiaux en cuivre, qu'il a acquis en 2005 et 2006, par de la fibre optique. Cette société a déjà investi quelque 4 milliards d'euros dans l'acquisition et l'opticalisation de ses réseaux et 3 autres milliards d'euros sont déjà programmés pour la modernisation intégrale de ces réseaux dans ces prochaines années. Ces fibres optiques mises en place par Numéricable arrivent déjà au pied de 70.000 immeubles abritant quelque 3.000.000 de foyers. A la fin de 2010, Numéricable pense avoir terminé le déploiement horizontal de la fibre optique desservant plus de 200.000 immeubles et quelque 10.000.000 de foyers français.

L'avance prise, sans manifestation tapageuse, par Numéricable va rapidement apparaître dans toute son acuité à l'ensemble des acteurs des télécommunications dans notre Pays.

Mais, heureusement, Numéricable prévoyant le large débat qui s'ouvre inexorablement dans notre Pays sur la nécessaire concurrence dans le très haut débit, a eu la précaution de mettre en place, dans tous les réseaux que cette société est en train de rénover, beaucoup plus de fibres optiques que celles qui lui seraient nécessaires pour sa propre exploitation.

Ainsi, comme l'a annoncé le Président de Numéricable, il y a quelques jours, cette société est tout à fait prête à mettre à la disposition des autres opérateurs qui voudraient bien les lui louer les fibres optiques (jusqu'aux pieds des immeubles) qui leur seraient nécessaires pour amener les 100 mégas à leurs clients.

Sauf à apporter le signal très haut débit de plusieurs opérateurs sur un seul câble coaxial, tous les opérateurs de télécommunications qui veulent apporter le très haut débit jusqu'à leurs clients dans les immeubles, devront (sauf Numericable qui apporte déjà le très haut débit avec le câble coaxial qu'il a acquis) utiliser, dans chaque montée d'immeuble, une colonne montante en fibres optiques desservant tous les appartements.

Devant une telle situation, deux options sont possibles :

La première, celle qui semble tenir la corde actuellement, est de voir France Télécom construire ces réseaux de fibres optiques, à côté du réseau coaxial dont Numéricable est déjà propriétaire dans ces montées d'immeubles.

Sans doute possible, cette concurrence par les infrastructures dans les parties les plus denses de nos grandes villes, est l'approche la plus bénéfique pour les consommateurs.

La démonstration en est actuellement apportée par France Télécom, sur Paris. Depuis quelques mois, quand Numéricable sur Paris, remplace le câble coaxial par des fibres optiques, pour réaliser le FTTH, il semble que, rapidement, France Télécom construise, en parallèle, dans ces mêmes immeubles, son propre réseau de fibres optiques. C'est bien la preuve que sans réglementation particulière, et sans obligation apportée par la Loi, les infrastructures créent un réel besoin de concurrence qui ne peut qu'être bénéfique au consommateur qu'il faudra convaincre de choisir tel abonnement plutôt que tel autre.

Dans Paris qui jouit, depuis le Baron Haussmann, au 19e siècle, d'une singularité que nous ne retrouvons dans aucune autre ville de France, il est possible d'accéder au sous-sol de la quasi intégralité des immeubles grâce à des égouts visitables. Aussi, à l'encontre de toutes les autres villes françaises, où il est très onéreux, à cause du génie civil, sous les rues et les trottoirs de tirer des réseaux horizontaux nouveaux de télécommunications, à Paris, la mise en place de réseaux nouveaux horizontaux en fibres optiques est relativement aisée et surtout beaucoup moins coûteuse que dans les autres villes. Aussi, tous les grands opérateurs français, Orange, Free, Neuf, Numéricable, sont en train, à marche forcée, de mettre en place ces fibres optiques horizontales qui, bientôt, atteindront tous les immeubles parisiens.

Maintenant la question se pose : en partant du pied de l'immeuble, quelle est la façon la plus rationnelle de tirer la fibre jusqu'à l'appartement de l'abonné ?

Sur Paris, c'est la première option, celle de la concurrence par les infrastructures qui semble l'emporter. Il y aura donc, à terme, du moins si le Législateur prend la décision d'autoriser cette concurrence, au moins deux réseaux concurrents en fibre optique dans les montées d'escaliers des immeubles parisiens.

Cette situation sera la meilleure pour faire jouer, sur le long terme, une réelle concurrence pour permettre aux parisiens d'accéder au très haut débit. Il est d'ailleurs peu compréhensible de voir certaines associations de consommateurs s'opposer à cette concurrence réelle qui s'annonce sur Paris, car l'intérêt des abonnés est bien que cette concurrence joue à fond.

D'ailleurs dans le même ordre d'idée, il est surprenant de voir l'une des principales associations de consommateurs en France, UFC Que Choisir, s'opposer au vote de l'Assemblée Nationale qui a reconnu, avec bon sens, le droit pour Numéricable de remplacer le câble coaxial dont cette société est propriétaire dans les montées d'immeubles, par de la fibre optique qui tiendra beaucoup moins de place dans les gaines et les goulottes déjà existantes.

UFC Que Choisir, reprenant en cela quelques idées venant de gens intéressés, aurait voulu imposer à Numéricable de soumettre aux Assemblées Générales de copropriétaires de chaque immeuble une autorisation lui permettant de remplacer ce câble coaxial par de la fibre optique. Cette association, défenseur des intérêts des consommateurs a-t-elle bien conscience, le rédacteur du texte de Loi n'ayant pas pris la précaution de préciser que seuls les opérateurs de télécommunication démontrant qu'ils ont la capacité d'amener leurs rayons laser jusqu'au pied de l'immeuble auront le droit de construire ces réseaux en fibres optiques dans les montées d'escaliers, que des acteurs nouveaux, qui n'ont rien à voir avec les télécommunications mais beaucoup plus avec la spéculation, vont se précipiter sur cette manne nouvelle que serait celle d'« opérateur optique d'immeuble » ? Cette situation serait d'autant plus lucrative que ces « spéculateurs » détiendraient un droit d'exclusivité puisque la Loi (comme rédigée à son origine ) voudrait interdire de construire un second réseau optique. L'opérateur d'immeuble pourrait alors fixer comme il l'entend les tarifs de ces mises à disposition des fibres aux opérateurs de télécommunication et tout laisse à penser que ces tarifs seraient élevés puisque la concurrence serait interdite par la Loi.

Quel drôle de Pays, la France qui régulièrement se dit libérale et qui serait prête à faire des Lois interdisant la concurrence ?

UFC Que Choisir devrait tout au contraire soutenir l'amendement voté par l'Assemblée Nationale car en laissant à Numéricable le droit logique de pouvoir, le jour où cette société en ressentira la nécessité technologique et concurrentielle, changer le câble coaxial dont elle est propriétaire par des fibres optiques (comme le plombier a le droit de remplacer un tuyau en acier par un tuyau en cuivre, comme l'électricien a le droit de remplacer ses cables en alu par des cables de cuivre, sans pour autant être obligé de consulter l'AG des copropriétaires !) elle assure aux millions de consommateurs qui disposent déjà du câble dans leurs immeubles d'être assurés qu'ils bénéficieront d'une réelle concurrence sur les réseaux optiques leur apportant le très haut débit.

Cette décision de bon sens éloignerait de ce dossier les spéculateurs nombreux qui depuis quelques semaines tournent autour, puisque la concurrence étant assurée par la Loi les possibilités de gains irraisonnables qu'ils avaient entrevus ne seraient plus possibles. Je conseille à tous ceux qui s'intéressent à cette concurrence dans les montées d'immeubles, qui est techniquement et financièrement déterminante, de voir ce qui s'est passé chez notre voisin allemand avec le niveau 4 (les montées d'escalier) lors du déploiement de leurs réseaux câblés. Des acteurs ne venant pas du monde des télécommunications se sont transformés en « opérateurs d'immeubles » et ont terriblement perturbé, pour des raisons financières et techniques, le déploiement du très haut débit en Allemagne.

Chacun doit bien avoir conscience du retard que le texte de Loi (article 29 de la LME) actuellement en discussion devant le Parlement dans sa rédaction initiale induirait dans le déploiement du très haut débit si le Sénat, dans quelques jours, ne montrait pas la même sagesse que l'Assemblée Nationale ? Ce retard se compterait en années... Pour comprendre cette affirmation, il vous suffit d'imaginer le temps et l'argent qu'il faudrait pour consulter, avec tous les aléas que chacun connaît, les Assemblées Générales de Copropriétaires de quelque 200.000 immeubles !

Dans Paris et dans le coeur des grandes villes, ce sera donc la concurrence par les infrastructures qui s'imposerait si les sénateurs ont la sagesse de conserver l'amendement voté par l'assemblée Nationale et si la Haute Assemblée prend la précaution de préciser que seuls les opérateurs de télécommunications ayant montré leur capacité d'utiliser des fibres optiques jusqu'au pied de l'immeuble pourront construire les réseaux optiques dans les montées d'escalier.

Mais, à partir du moment où la Loi assurera que seuls les opérateurs de télécommunications opérant les fibres atteignant cet immeuble auront le droit de devenir « opérateur d'immeuble», dans les secteurs urbains moins denses et aussi avec des habitants moins aisés que ceux de Paris ou des centres des grandes cités, là où il y aura, proportionnellement, moins d'abonnés potentiels par montée d'immeuble, serait-il pertinent de construire partout, là où il y a des réseaux câblés, des réseaux concurrents en fibre optique ?

Je pense qu'il est nécessaire de répondre NON !

En effet, si les opérateurs s'engageaient sur cette voie, ce seraient des milliards d'euros qui leur manqueraient demain, en France, pour permettre à tous ceux qui habitent les petites villes ou les campagnes qui n'avaient pas été câblées dans les années 1980 et 1990, d'être enfin connectés à une fibre optique.

Devant une telle situation, tous les opérateurs qui veulent apporter le très haut débit avec le FTTH à leurs abonnés, devraient, sans tarder, se mettre autour d'une table et imaginer une deuxième option : celle du bon sens !

Dans les villes câblées, tous les opérateurs, y compris France Télécom, devraient reconnaître la réelle avance acquise par Numéricable dans la mise en place des réseaux de fibres optiques conduisant au pied de chaque immeuble. Numéricable ayant pris la précaution de mettre en place un nombre suffisant de fibres pour accueillir 3 à 4 concurrents, pourrait, très rapidement, louer aux autres opérateurs les fibres qui leur permettraient d'atteindre, avec de la fibre optique, le pied des immeubles où habitent leurs clients.

En contrepartie de cet engagement ferme de ses concurrents, Numéricable devrait prendre l'engagement de bouleverser ses plans d'investissements et remplacer, sans tarder, les câbles coaxiaux dont il est propriétaire, dans les immeubles, par un câble réunissant de nombreuses fibres optiques atteignant tous les appartements de l'immeuble. Ce remplacement du câble coaxial par des fibres optiques pourrait se faire dans des délais très courts puisque la Loi ne devrait pas obliger le propriétaire du câble coaxial à consulter les AG de copropriétaires pour procéder à cette modernisation. En louant ces fibres optiques supplémentaires, disponibles dans les montées d'escaliers, Numéricable permettrait une réelle concurrence dans l'accès au très haut débit.

Chacun doit avoir conscience, en cet instant, de l'importance de cette proposition !

Si cet accord global se mettait en place, ce sont plusieurs années qui seraient gagnées pour déployer une réelle concurrence dans l'accès au très haut débit par le FTTH dans notre Pays. En effet, si tous les acteurs en présence ne se mettaient pas d'accord, les opérateurs de télécommunications, hors Numéricable, seraient dans l'obligation de construire un nouveau réseau de fibre optique pour atteindre tous les appartements. L'avance qu'est en train d'acquérir la France dans l'accès au très haut débit, grâce au FTTH, serait perdue. Ce serait vraiment dommage !

En contrepartie, France Télécom, qui est et restera de loin le principal opérateur pour permettre à tous les Français d'accéder, à terme, au très haut débit (Numéricable ne représente aujourd'hui que 6 % des accès au très haut débit Internet en France et sa progression ne devrait pas l'entraîner au-delà de 10 % des parts de marché), devrait proposer la réciprocité pour toutes les autres régions de France qui n'ont pas été câblées autrefois.

Dans ces secteurs, l'opérateur historique devrait avec bon sens ouvrir ses fibres optiques en les louant à la concurrence jusqu'au consommateur final.

Je suis convaincu que ce « gentlemen agreement » entre les principaux opérateurs de télécommunications sur le déploiement de la fibre optique sur l'ensemble de notre Pays serait bénéfique pour chacun de ces opérateurs mais aussi bénéfique pour la France car une telle entente ne pourrait qu'accélérer son entrée dans le Futur. Je crois même qu'il est possible d'affirmer en cet instant que le principal bénéficiaire d'un tel accord serait le Groupe France Télécom. En effet, comme l'illustre très bien son Président, Didier Lombard, dans son récent ouvrage « Village Numérique Mondial - La deuxième vie des réseaux » notre opérateur national va avoir besoin du très haut débit auprès d'un maximum de français, et ce sans retard, pour développer les nouveaux services dans lesquels il s'engage actuellement avec détermination, en particulier, dans le domaine de la télévision.

Ce n'est, à mon avis, qu'avec ces mesures de bon sens, que l'ensemble des acteurs réunis, qu'ils soient publics ou privés, trouveront les moyens financiers pour permettre aux Français de ne pas rater l'un des défis essentiels de l'avenir : celui de connecter chaque Français dans les 25 ans qui viennent à une fibre optique !

René TRÉGOUÉT

Sénateur Honoraire

Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat


TIC
Information et Communication
Une expérimentation de suivi à domicile de l'insuffisance cardiaque
Vendredi, 20/06/2008 - 00:00

Une expérience de télémédecine pour le suivi à domicile de patients souffrant d'insuffisance cardiaque se développe dans la région Basse-Normandie, a-t-on appris à l'occasion du congrès Hôpital Expo qui s'est déroulé à Paris récemment. Une session de ce congrès était consacrée aux filières de soins en cardiologie et plusieurs exemples ont été présentés, dont celui de la Basse-Normandie. Cette région est "plus âgée, plus pauvre", a aussi "une démographie médicale plus faible" que les autres régions de France, a rappelé Annette Belin, cardiologue au CHU de Caen.

Une telle situation de manque de médecins pour suivre les patients rend d'autant plus intéressantes des expériences de télémédecine. Le suivi des patients après une hospitalisation pour insuffisance cardiaque a montré son intérêt dans différentes études, où c'était généralement une infirmière spécialisée qui venait au domicile des patients pour faire le point sur leur traitement et leur mode de vie, ce qui permet de réduire les réhospitalisations. A Caen, on a opté pour un suivi à distance.

Le dispositif SCAD (Suivi clinique à domicile), déjà expérimenté au Québec, consiste à placer au domicile du patient un terminal, le Web-e-phone, qui est connecté à l'ordinateur d'un gestionnaire de suivi -une infirmière- à l'hôpital et à l'ordinateur du médecin traitant ou du cardiologue du patient. Chaque jour, le patient répond à des questions, sur un écran tactile, qui permettent de savoir s'il suit bien son protocole de soins, s'il y a des variations de poids, des oedèmes... et en fonction des informations données, l'écran lui répond par des conseils (par exemple sur l'activité physique, les règles diététiques, sur le traitement), chaque terminal étant personnalisé en fonction des caractéristiques de suivi du patient. Ce système "n'est pas utilisé pour l'urgence", a souligné Annette Belin, le patient étant par ailleurs éduqué à reconnaître les signes d'alerte d'une aggravation aiguë de l'insuffisance cardiaque. Il a un intérêt pour le suivi quotidien.

"Ce système est déjà utilisé au Québec pour différentes pathologies" et a montré la possibilité de "diminuer le risque d'hospitalisation et de recours aux urgences". Un test de faisabilité a été conduit, dans une collaboration entre le CHU de Caen et deux centres de réadaptation cardiaque, le CH de Trouville (Calvados) et le centre William-Harvey à Saint-Martin d'Aubigny (Manche), chez 41 patients qui ont été suivis durant trois mois avec le Web-e-phone puis encore trois mois sans l'appareil. Cette première expérience a montré la "faisabilité" du système et une bonne acceptation des patients qui se disaient "rassurés". Au niveau clinique, "les résultats de bilans médicaux ont été excellents", notamment en termes de VO2 et de BNP, a indiqué le médecin caennais.

IC

Les écrans d'ordinateur s'ouvrent aux malvoyants par le toucher
Vendredi, 20/06/2008 - 00:00

Les bras robotisés ne sont pas dédiés uniquement aux personnes paralysées : le projet européen Micole a développé une manette permettant aux enfants malvoyants de se servir facilement d'environnements informatiques. Intérêt du système : permettre aux jeunes d'utiliser leurs sens - toucher et ouïe - pour manier les technologies de l'information et de la communication. Mais également pour apprendre à collaborer : les exercices s'effectuent en partenariat avec des jeunes sans déficiences visuelles. La machine est reliée à une architecture logicielle intégrant différents langages de programmation. Elle donne accès à l'environnement virtuel sur lequel les élèves travaillent. Pour le moment, un programme seulement est proposé : il permet aux enfants d'apprendre à connaître leur système solaire.

Les jeunes aveugles, accompagnés de leur binôme "bien voyant" se dirigent grâce au bras. Celui-ci fonctionne comme une souris douée du sens du toucher : quand le jeune passe sur une planète, il peut en suivre les contours qui lui apparaissent en relief. S'il s'éloigne trop de la zone dans laquelle il doit se rendre, le bras effectue une pression qui lui permet de modifier sa trajectoire. Ils peuvent également créer eux-mêmes des planètes et effectuer d'autres exercices, en dessinant des lignes sur l'écran qu'ils ressentiront en relief. Enfin, divers sons leur permettent de mieux s'orienter. "Notre but est de permettre aux personnes malvoyantes de jouer un véritable rôle dans le monde scolaire puis professionnel, souligne Roope Raisamo, coordinateur du projet.

Atelier

Japon : objets publicitaires lumineux à prendre à pleines mains
Vendredi, 20/06/2008 - 00:00

Une filiale du géant des télécommunications japonais NTT commercialise un système qui permettra aux lieux publics de projeter dans les mains des passants des figurines et autres représentations lumineuses, dispositif qui constitue un nouvel outil publicitaire ludique. L'équipement en question se compose d'un projecteur à fixer au plafond, d'une caméra et d'un ordinateur. Les chalands sont invités à orienter les paumes de leurs mains vers le plafond. La caméra les repère alors, et le projecteur diffuse des imagettes dans chaque main tendue.

Les petites images (logos, idéogrammes ou autre caractères, figurines, etc.) suivent le mouvement des mains. Si les deux se rapprochent, le dispositif est assez malin pour combiner les deux imagettes afin d'en créer une seule, différente, qui se positionnera automatiquement à la jonction des deux mains.

Le système en question, baptisé "tenoripop", repère la présence des paumes de mains et leurs mouvements, grâce à un logiciel de reconnaissance de forme, de mesure de taille et de détection de la couleur de la peau. Cette nouvelle forme de publicité crée des sensations inédites et renforce le contact entre une marque et un consommateur ou entre un produit et un client, en lui mettant sa représentation au creux de la main pour qu'il se l'approprie plus facilement, selon les stratèges de NTT IT. "Il ne s'agit pas seulement d'un outil publicitaire, mais aussi d'un nouveau média interactif utilisable également dans les musées, lors de manifestations culturelles" ou pour transmettre des informations dans les espaces publics

Orange

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Avenir
Nanotechnologies et Robotique
L'UE double son investissement dans le domaine de la robotique
Vendredi, 20/06/2008 - 00:00

La Commission européenne vient d'annoncer un doublement de ses investissements dans la recherche en matière de robotique entre 2007 et 2010. Cette annonce a eu lieu à l'occasion d'AUTOMATICA 2008, l'une des foires industrielles les plus importantes en matière de robotique et d'automatisation, à Munich (Allemagne). Ce programme dispose d'un financement de 400 millions d'euros et vise à encourager les partenariats entre industrie et universités dans le domaine de la robotique. Il souhaite également promouvoir les idées et expériences innovantes. Dans le cadre de ce programme, des projets de transfert de technologie entre les universités et l'industrie seront mis en place, permettant par exemple aux laboratoires de recherche européens d'utiliser les robots industriels dans le cadre d'expériences à grande échelle. Les connaissances scientifiques en résultant seront directement transférées aux entreprises participantes.

Selon Viviane Reding, commissaire en charge de la société de l'information et des médias, le potentiel du secteur de la robotique reste encore inexploité. «Ce secteur constitue des opportunités importantes pour les industries d'automatisation en Europe (en particulier la robotique), pas seulement au niveau du maintien de son leadership, mais également pour l'aider à grimper l'échelle de la chaîne de valeur», déclare-t-elle. «Pour y parvenir, l'industrie doit intensifier ses efforts dans plusieurs domaines».

Environ un tiers de tous les robots industriels sont fabriqués en Europe. Ainsi, le continent a réussi à conserver une place de choix dans le marché des robots industriels destinés à l'automatisation. Ce qui ne signifie pas pour autant que l'Europe doive se reposer sur ses lauriers. Pour renforcer sa position, la Commission européenne demande à l'industrie d'intensifier ses efforts en matière de production de composants importants en Europe (par exemple des équipements spécifiques) afin de faire face à la compétition de l'Asie et éviter les dépendances stratégiques sur d'autres régions du monde. D'après les statistiques de la fédération internationale de la robotique (IFR), le marché mondial des robots industriels a actuellement une valeur de 4 milliards d'euros, laquelle devrait augmenter de 4,2 % par an d'ici 2010. L'IFR prévoit également que la croissance de ce marché augmente de 10 à 15 % par an d'ici 2010. Par ailleurs, le nombre de robots destinés aux services professionnels évoluera de 40000 en 2006 à 75000 en 2010.

La robotique de service est utilisée dans de nombreux secteurs ; ses applications varient de la distribution de biens et du nettoyage de véhicules à des utilisations dans les secteurs agricole et médical. La robotique et l'automatisation de certains secteurs auront sans doute des retombées bénéfiques ; elles pourront, par exemple, garantir une chaîne de production durable en réduisant l'utilisation inutile des ressources. Elles pourront également aider la population vieillissante d'Europe en compensant le déclin de la main-d'oeuvre.

Cordis

^ Haut
Matière
Matière et Energie
Appel de scientifiques internationaux en faveur de l'énergie photovoltaïque
Vendredi, 20/06/2008 - 00:00

Une cinquantaine de scientifiques internationaux ont lancé à Paris un appel en faveur d'une meilleure prise en compte de l'énergie solaire photovoltaïque dans les grands choix énergétiques mondiaux. "Nous, scientifiques de différents domaines, considérons que l'électricité solaire photovoltaïque doit être un élément clé de la réponse qui doit être apportée dès maintenant pour répondre aux défis énergétiques, environnemental et climatique", indique le texte rendu public lors d'un point de presse à Paris.

Les chercheurs signataires - notamment allemands, français, japonais, américains - réclament le lancement d'une "action internationale coordonnée de très grande ampleur" pour accélérer le développement de cette filière. "Le photovoltaïque est complètement sous-estimé au niveau de ses capacités dans les grandes instances internationales", a souligné Daniel Lincot, directeur de recherche au CNRS, à l'origine de cet appel. "Je regrette par exemple que le G8 n'ait pas parlé de photovoltaïque", a ajouté M. Lincot, qui présidera la Conférence européenne sur l'énergie photovoltaïque qui aura lieu en septembre 2008 à Valencia en Espagne.

Les ministres de l'Energie des pays industrialisés du G8, qui se sont réunis à Aomori au Japon avec trois puissances économiques asiatiques (Chine, Inde, Corée du Sud), ont fait part de leur inquiétude concernant la flambée des prix du pétrole et réclamé une augmentation de la production.

L'énergie solaire photovoltaïque représente à ce jour une part infime du total de l'électricité consommée mondialement. La production mondiale enregistre cependant depuis quelques années des taux de croissance élevés. Selon l'Observatoire des énergies renouvelables (Observ'ER), elle est passé de 2.474 Mégawatts-crête (MWc, l'unité de puissance utilisée pour les cellules photovoltaïques) en 2006 à 3.733 MWc en 2007, soit une hausse de 50 %.

AFP

Afrique : Des cheminées solaires géantes pour produire une énergie propre et économique
Vendredi, 20/06/2008 - 00:00

Le plus grand projet de centrale solaire aérothermique au monde est actuellement à l'étude dans plusieurs universités allemandes. Une cheminée solaire de 1500 m de haut, d'une capacité de 400 MW, associée à des plantations assurant une séquestration de CO2 importante, devrait voir le jour en Namibie et proposer l'énergie renouvelable la moins chère du marché mondial.

Plusieurs équipes de chercheurs allemands, mettent au point, à la demande de l'énergéticien namibien NamPower, une centrale solaire aérothermique de 1500 m de haut. « The Greentower » est une immense serre circulaire en verre de 25km² qui chauffe l'air au sol afin de créer un courant chaud dans une cheminée centrale dotée de turbines. La nuit, la chaleur résiduelle émise par le sol suffira à maintenir la production.

L'installation devrait avoir une capacité de 400 MW, et offrirait l'énergie durable la moins chère du marché : 1,5 centime d'euros/kWh entre 30° nord et sud et 2,0 centimes d'euros/kWh en moyenne aux latitudes européennes. En plus de la production d'énergie, la serre accueillera également des plantations particulièrement voraces en CO2, qui séquestreront 5 fois plus de CO2 que n'en produit une centrale à charbon de capacité équivalente. But du jeu, proposer la première source d'énergie véritablement neutre en carbone. Par ailleurs, 30 000 emplois devraient être créés autour de la centrale. Reste à trouver les investisseurs, pour couvrir un coût global d'environs 600 millions d'euros. Les promoteurs du projet assurent un retour sur investissement de 50 %, très alléchant sur un marché de l'énergie en crise.

JI

Une nouvelle génération de cellules photovoltaïques sans silicium
Vendredi, 20/06/2008 - 00:00

Saint Gobain Glass et Shell mettent en commun leurs compétences pour produire une nouvelle génération de cellules photovoltaïques sans silicium, moins onéreuses que les panneaux actuels. Dans le cadre du protocole de co-développement technologique signé entre le Pôle Vitrage de Saint-Gobain et Shell en février 2006, les deux partenaires se lancent conjointement dans la production de cellules photovoltaïques de nouvelle génération en créant la société Avancis. Le groupe Saint-Gobain se place ainsi sur un marché du solaire en pleine expansion, en proposant une technologie novatrice exploitant ses compétences dans la transformation du verre. Dans un premier temps, la co-entreprise construit une usine expérimentale d'une capacité de 20 MW, à Torgau, en Allemagne, qui ouvrira ses portes dans le courant de l'année 2008.

Les panneaux solaires produits utiliseront la technologie Cuivre-Indium-Sélénium (CIS) inventée par Shell. Il s'agit d'une couche mince de CIS placée sur un substrat de verre. Une innovation particulièrement attendue puisqu'elle n'utilise pas de Silicium, matière première des cellules photovoltaïques classiques, dont la production est très coûteuse et énergétivore. Cette technologie en plus de son coût moindre offre par ailleurs de très bons rendements électriques.

JI

De nouvelles plantes pour des biocarburants du futur
Vendredi, 20/06/2008 - 00:00

Ces dernières semaines, plusieurs responsables d'organisations internationales (FMI, FAO, Banque mondiale, programme alimentaire mondial) ont pointé du doigt les biocarburants, les accusant d'être responsables de la flambée actuelle des denrées alimentaires de base.

Le bioéthanol fabriqué à partir de blé, de maïs, de betterave ou encore de canne à sucre participerait à la flambée des cours des céréales. Gourmands en surfaces, les biocarburants seraient également une menace pour la polyculture et l'élevage, et joueraient un rôle dans la disparition des forêts tropicales.

Le biodiesel, fabriqué à partir de colza, du tournesol ou de l'huile de palme, provoquerait des dégâts irréparables dans les forêts primaires d'Asie du Sud-Est, remplacées par des plantations de palmiers à perte de vue. Leur bilan énergétique serait également très contesté. Enfin, ces nouvelles ressources énergétiques seraient devenues de véritables pompes fiscales. Le bioéthanol et le biodiesel bénéficient d'une aide fiscale de plus de 3,5 milliards d'euros par an en France et de 7 milliards de dollars aux États-Unis. En somme, ces carburants verts seraient coûteux, polluants et surtout coresponsables de la crise alimentaire actuelle.

La course américaine à la production de bioéthanol (20 % de croissance par an) a eu indéniablement un impact sur les cours du maïs, qui ont doublé en l'espace d'un an. « Mais la responsabilité des biocarburants s'arrête là. Pour preuve, les prix du riz ont triplé alors que cette matière première n'intervient pas dans leur fabrication », nuance Philippe Chalmin, spécialiste des matières premières.

C'est d'abord la demande asiatique qui a dopé les cours des matières premières agricoles. Or, l'offre n'est pas toujours parvenue à suivre la demande, du fait notamment de catastrophes climatiques (sécheresse australienne). Un phénomène de spéculation n'est pas non plus étranger à cette flambée.

Il n'empêche, des doutes subsistent aujourd'hui sur la fiabilité de cette première génération de biocarburants, que la deuxième pourrait en partie lever. En tout état de cause, cette étape, aussi imparfaite soit-elle, est néanmoins incontournable pour lancer la filière.

Par rapport aux cultures énergétiques actuelles dont seules les graines (blé, maïs, colza, tournesol) ou les racines (betteraves) servent à produire des biocarburants, les cultures dites de seconde génération ont vocation à utiliser la plante entière. La cellulose contenue dans les feuilles, les tiges et les graines est transformée soit en bioéthanol, soit en BTL (biomass to liquid), un substitut du gazole obtenu par traitement thermochimique.

N'étant pas comestibles, ces cultures qui ont pour nom miscanthus, switchgrass, peuplier ou jatropha, n'entreront donc pas en compétition avec la production alimentaire et ne pourront pas être accusées de faire monter les prix, comme c'est le cas des biocarburants actuels. Ces plantes plus rustiques nécessiteront moins d'engrais azotés, voire pas du tout dans le cas du peuplier ou de la biomasse forestière (déchets de coupes, copeaux, etc.). Ce qui est incontestablement un atout tant du point de vue environnemental que du bilan énergétique, la plupart des intrants étant fabriqués à partir de pétrole. En revanche, ces exploitations continueront de soustraire des terres aux cultures alimentaires, sauf si leur rusticité permet de les implanter sur des sols pauvres. Il reste à trouver des processus biologiques (levures, bactéries), ou chimiques, capables de transformer la cellulose en éthanol en grande quantité et à des prix compétitifs.

L'Institut technique de la filière céréalière, Arvalis, tente depuis l'an passé d'acclimater le miscanthus et le switchgrass, deux graminées originaires de Chine et d'Amérique, aux conditions du sol et du climat français. Un travail de longue haleine qui n'aboutira pas avant 2015. À Orléans, l'Institut national de la recherche agronomique mène jusqu'en 2012 des essais sur des peupliers transgéniques pauvres en lignine. Cette substance indésirable doit être éliminée par un traitement acide qui a l'inconvénient d'inhiber la transformation de la cellulose en éthanol. En la supprimant, le rendement en éthanol est amélioré. Enfin, le jatropha est une plante oléagineuse voisine du ricin qui suscite beaucoup d'espoir dans les régions tropicales. Également appelé pourghère ou tabanani, ses graines peuvent produire jusqu'à 1900 litres de diester par hectare, soit deux fois plus que le colza. Mais, pour obtenir de tels rendements, il doit être implanté sur des sols riches plutôt réservés aux cultures vivrières.

Figaro

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Terre
Sciences de la Terre, Environnement et Climat
Appel d'académies à une baisse de 50 % des gaz à effet de serre
Vendredi, 20/06/2008 - 00:00

Les grandes puissances économiques devraient se fixer pour objectif de réduire de moitié les émissions mondiales de gaz à effet de serre d'ici 2050 et trouver des solutions pour les enterrer, estiment les académies des sciences de 13 pays dans un communiqué. "Les progrès pour réduire les émissions mondiales des gaz à effet de serre sont lents", déclarent les académies des pays du Groupe des huit (G8) ainsi que celles de l'Inde, du Brésil, du Mexique et de l'Afrique du Sud dans un communiqué publié en vue du sommet du G8 des 7 et 9 juillet au Japon.

Le communiqué rappelle que les dirigeants du G8 s'étaient mis d'accord l'an dernier lors de leur sommet en Allemagne pour "envisager sérieusement" un objectif de réduction de moitié des émissions de gaz à effet de serre d'ici 2050 pour contribuer à limiter les catastrophes climatiques graves comme les sécheresses, les inondations, vagues de chaleur et autres puissants cyclones.

"Nous demandons aux dirigeants du G8+5 de faire leur maximum pour reconduire cela et de se tenir à ces réductions d'émissions", lit-on dans le communiqué. L'an dernier au G8, l'Allemagne, la France, le Royaume Uni, l'Italie, le Japon et le Canada s'étaient prononcés pour l'objectif de diminution par deux d'ici 2050. Les USA et la Russie s'y étaient opposés.

Les académies signataires du communiqué, parmi lesquelles figurent l'Académie nationale des sciences américaine et l'Académie chinoise des Sciences, appellent aussi à travailler sur des techniques permettant la capture des gaz à effet de serre dans le but de les enterrer sous des roches poreuses.

Un rapport publié en 2005 par la commission sur le climat des Nations Unies estime que la capture du gaz carbonique sera l'un des principaux moyens de lutter contre le réchauffement climatique tout en soulignant que cela pourrait faire augmenter les coûts de production de l'électricité. "Le charbon continuera à être l'une des principales ressources énergétiques du monde pour les 50 prochaines années", a déclaré Martin Rees, président de la British Royal Society, en précisant que les émissions non contrôlées pourraient provoquer "un changement de climat dangereux et irréversible".

Reuters

Le Japon veut réduire ses émissions de CO2 de 60 à 80 % d'ici à 2050
Vendredi, 20/06/2008 - 00:00

A un mois d'accueillir un sommet du G8 largement consacré au réchauffement climatique, le Japon a voulu adresser un signal fort, lundi 9 juin, à ses partenaires. Le premier ministre, Yasuo Fukuda, a annoncé que son pays se fixait un objectif de réduction de 60 à 80 % d'émissions de dioxyde de carbone (CO2) d'ici à 2050, alors qu'il visait jusqu'ici une baisse de 50 %. "Le Japon va essayer de construire une société peu émettrice de dioxyde de carbone (CO2) dont nous pourrons être fiers vis-à-vis du reste du monde", a expliqué M. Fukuda. Il a annoncé que l'objectif à moyen terme, réclamé par les associations de défense de l'environnement et l'Union européenne, serait fixé l'an prochain. Mais il a estimé que son pays, cinquième producteur mondial de gaz à effet de serre, devrait pouvoir réduire ses émissions de 14 % pour 2020. L'UE a, pour sa part, promis de réduire de 20 % ses émissions de gaz à effet de serre, dont le CO2, sur la même période.

L'objectif pour 2050 prend pour base les niveaux actuels, et non ceux de 1990 qui avaient servi de référence au protocole de Kyoto sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, dont le CO2. Selon cet accord, le Japon devait réduire de 6 % ses émissions entre 1990 et 2012, mais tout indique qu'il n'y parviendra pas. Une négociation s'est ouverte sous l'égide de l'ONU pour trouver d'ici à fin 2009 une suite à ce protocole, ratifié par tous les pays industriels à l'exception des Etats-Unis, qui arrive à échéance en 2012.

Le climatologue français Jean Jouzel, membre du bureau exécutif du groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC), a salué un "bel effort du Japon", estimant que l'objectif annoncé devrait "se traduire par une réduction de 65 à 75 % des émissions par rapport à 1990".

Le chef du gouvernement japonais a aussi annoncé l'expérimentation, à l'automne, d'un système d'échange de quotas d'émissions de CO2, "en appelant à la participation du maximum de secteurs d'activité et d'entreprises". Cette "bourse carbone", déjà en place dans l'UE, permettra à une entreprise "propre" de revendre à une entreprise plus polluante du même secteur, la différence entre son niveau d'émissions de CO2 et la limite autorisée.

LM

La Chine premier pollueur de la planète en CO2
Vendredi, 20/06/2008 - 00:00

La Chine a généré en 2007 les deux tiers de la hausse de la pollution au dioxyde de carbone (CO2), et pollue largement plus que les Etats-Unis, notamment à cause du ciment, selon une étude publiée par l'Agence néerlandaise d'évaluation environnementale (PBL). Avec des émanations de CO2 en hausse de 8 %, la Chine était responsable en 2007 des deux tiers de l'augmentation de cette pollution, qui a crû au total de 3,1 %, selon cette étude publiée au dernier jour de la conférence des Nations unies sur le changement climatique à Bonn. On estime aujourd'hui que les émissions de CO2 chinoises sont 14 % supérieures à celles des Etats-Unis", a-t-on indiqué de même source.

Avec 24 % des émissions mondiales de CO2, la Chine arrive en tête des pays les plus pollueurs, suivie par les Etats-Unis (21 %), l'UE à 15 (12 %), l'Inde (8 %), et la Russie (6 %), selon cette étude basée sur les statistiques du groupe pétrolier BP et l'industrie du ciment. La fabrication du ciment, première source de pollution au CO2 après la combustion des hydrocarbures (5 % des émissions totales), a augmenté de 10 % en 2007 en Chine, pour représenter 51 % de la production mondiale, selon la PBL. Et le récent tremblement de terre au Sichuan permet de penser que la demande va encore augmenter, note l'agence.

AFP

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Vivant
Santé, Médecine et Sciences du Vivant
Essais encourageants pour un nouveau traitement du diabète
Vendredi, 20/06/2008 - 00:00

Un traitement expérimental du diabète de type II mis au point par Sanofi-Aventis a été bien toléré et a nettement amélioré le contrôle du taux de sucre dans le sang des patients par rapport à un placebo, selon les résultats d'une étude clinique. Etalée sur 13 semaines, cette étude, dont les résultats ont été présentés dans le cadre des rencontres annuelles de l'"American Diabetes Association" (ADA), a inclus 542 patients atteints d'un diabète de type II qui n'était pas suffisamment contrôlé par une thérapie par metformine, un traitement couramment employé actuellement.

Une partie de ces patients a reçu la nouvelle molécule de Sanofi, l'AVE0010, une ou deux fois par jour. L'échantillon qui a reçu une dose par jour a montré une réduction du taux de HbA1c - une protéine permettant de mesurer le taux de glycémie du sang - similaire à celle observée après l'administration de deux doses quotidiennes.

"Les résultats obtenus avec une dose par jour d'AVE0010 sont très prometteurs en termes d'efficacité et de tolérance et ce nouvel agoniste du récepteur GLP-1 a le potentiel de compléter l'arsenal thérapeutique mis à la disposition des patients atteints de diabète de type II", déclare dans un communiqué Robert Ratner, de l'Institut de recherche MedStar à Washington DC, investigateur principal de l'étude.

Outre l'amélioration du contrôle de la glycémie, la molécule a aussi permis une perte de poids de l'ordre de deux à 3,5 kilos selon les doses administrées, qui allaient de cinq à 30 microgrammes. A titre de comparaison, les patients ayant reçu un placebo ont perdu en moyenne 1,9 kilo.

Sanofi précise que très peu de patients - entre 1,8 % et 11,1 % - ont arrêté le traitement en raison d'événements indésirables, lesquels incluaient des nausées transitoires. Le groupe a entamé le mois dernier des essais cliniques de phase III qui devraient concerner plus de 3.800 patients.

Reuters

Effets bénéfiques du vin rouge pour le coeur, même pris en faible quantité
Vendredi, 20/06/2008 - 00:00

Un constituant naturel du vin rouge, le resveratrol, semble avoir, pris en faible quantité, des effets bénéfiques pour le coeur similaires à ceux d'un régime alimentaire, selon une étude internationale publiée dans le PLoS, journal spécialisé sur l'internet. Plusieurs études sur des souris ont déjà mis en évidence les effets positifs pour certains cancers (prostate notamment) de l'ingestion de resveratrol, mais en quantité équivalant à une bouteille de vin par jour pour un humain.

Or, la consommation de vin ne devrait pas dépasser trois verres par jour pour un homme et deux pour une femme, selon l'Organisation mondiale de la santé. Une consommation excessive est liée à l'augmentation des risques de certains cancers.

Les chercheurs ont glissé dans la nourriture de souris d'âge moyen de faibles doses de resveratrol, que l'on trouve aussi notamment dans le raisin et la grenade. Ils ont constaté que cet agent, dont les effets étaient comparables à une restriction alimentaire (20 à 30 % de moins de calories qu'un régime ordinaire), avait une influence sur les leviers génétiques du vieillissement et pourrait conférer une protection spéciale au coeur.

"Le resveratrol est actif à des doses beaucoup plus faibles qu'on le pensait, et son effet ressemble à celui de la restriction calorique au niveau de l'expression génétique", a souligné Tomas Prolla, professeur de génétique à l'université de Madison (Wisconsin, Etats-Unis), et un des responsables de l'étude. Une autre responsable, Jamie Barger, de LifeGen Technologies, une entreprise spécialisée en génétique du vieillissement, a parlé même de similarités remarquables.

Pour les auteurs de l'étude, un verre de vin ou des suppléments alimentaires contenant même de faibles doses de resveratrol semblent donc jouer "un rôle fort dans le freinage du vieillissement cardiaque".

PLOS

A hautes doses, la cannabis détruirait le cerveau
Vendredi, 20/06/2008 - 00:00

Selon une étude australienne, l'abus de cannabis détruit le cerveau. Les gros fumeurs -plus de 5 joints par jour pendant 10 ans- présenteraient ainsi des troubles émotionnels et de la mémoire. Avec à la clef, un risque réel de maladies psychotiques. Grâce à l'imagerie par résonance magnétique (IRM), le Professeur Murat Yücel de Melbourne en Australie, a analysé le cerveau de 15 gros fumeurs de cannabis. D'autres sujets, non-consommateurs, ont constitué un « groupe contrôle ». Le résultat est probant. Yücel en effet, a observé que chez les personnes dépendantes l'amygdale était de plus petite taille. Dans notre cerveau l'amygdale -à ne pas confondre avec les glandes du larynx qui portent le même nom- fait partie du système limbique impliqué dans le comportement, les émotions et la mémoire.

L'hippocampe aussi serait touchée. L'auteur a en effet constaté que chez les fumeurs son volume avait diminué de 12 % par rapport au groupe contrôle. Or cette région du cerveau joue un rôle-clé dans l'apprentissage et la mémoire. « Notre étude montre clairement que le fait de fumer du cannabis régulièrement et sur le long terme, détruit les tissus cérébraux », conclut l'auteur.

Eurekalert

Le tabac accroît les risques de pertes de mémoire et de démence
Vendredi, 20/06/2008 - 00:00

Fumer paraît être lié à un risque accru de pertes de mémoire et de démence chez les adultes d'âge moyen, selon une méta-analyse conduite par une équipe de chercheurs français publiée aux Etats-Unis dans les Archives of Internal Medicine. Des médecins de l'Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale à Villejuif (France) ont analysé les données médicales de 10.308 fonctionnaires britanniques âgés de 35 à 55 ans ayant participé à une étude, baptisée "Whitehall II", entre 1985 et 1988.

Le groupe des fumeurs a été identifié au début de l'étude et de nouveau entre 1997 et 1999. Au total 5.388 participants ont été soumis à des tests de mémoire, de raisonnement, de vocabulaire et de fluidité verbale dix ans plus tard entre 1997 et 1999. De ce groupe, 4.659 ont été de nouveau testés cinq ans après. Les résultats de ces tests ont été comparés à ceux de non-fumeurs et d'ex-fumeurs d'âges comparables.

Les participants qui fumaient au début de l'étude avaient également une forte probabilité de décéder durant la période moyenne de suivi de 17,1 ans et avaient aussi de ce fait moins de chances de participer au second test d'aptitude mentale, relève la Dr Séverine Sabia, principale auteur de ces travaux. Dans le premier test d'agilité mentale, les fumeurs se situaient le plus souvent dans le groupe des 20 % ayant fait les plus mauvais scores.

Pour les sujets qui ont cessé de fumer durant l'étude, les tests montrent une amélioration de leur style de vie comme une moindre consommation d'alcool, davantage d'activité physique et aussi le fait de manger plus de fruits et de légumes. Selon ces chercheurs, cette étude montre que fumer est lié à des pertes de mémoire et à une nette diminution des capacités de raisonnement chez les personnes d'âge moyen.

Cette analyse révèle aussi que les ex-fumeurs de longue date ont moins de risque de souffrir de déficit de mémoire, de faiblesse de vocabulaire et de fluidité verbale que les fumeurs. Enfin, cesser de fumer même à un âge mûr se traduit par une amélioration du mode de vie pour la santé en général. Les résultats de cette recherche sont importants car ils laissent penser que des fumeurs souffrant de déficit de leurs capacités mentales à l'âge moyen pourraient être atteints de démence plus rapidement que les non-fumeurs, selon ces chercheurs.

AFP

Du soleil contre le diabète ?
Vendredi, 20/06/2008 - 00:00

Une étude dirigée par des chercheurs de l'Université de Californie révèle que les populations vivant dans les zones les plus ensoleillées, près de l'Equateur, ont un moindre taux de diabétiques de type 1 comparativement aux personnes vivant dans des latitudes plus élevées. Cette faible incidence du diabète de type 1 serait lié au taux sanguin de vitamine D3 dont la synthèse est en partie sous contrôle des rayons ultraviolet B émis par le soleil.

C'est la première fois qu'une telle relation est mise en évidence annoncent les chercheurs dans l'édition en ligne de la revue Diabetologia du 5 juin. Le diabète de type 1, ou diabète insulino-dépendant, est une maladie auto-immune (dans 90 % des cas) qui apparaît chez les enfants et les jeunes adultes. En France, environ 200 000 personnes en sont atteintes et doivent chaque jour s'injecter de l'insuline, hormone hypoglycémiante que leur corps ne peut plus produire. Selon les auteurs, un apport modeste de vitamine D3, environ 1000 UI/J ce qui correspond à une exposition au soleil de cinq à dix minutes, pourrait contribuer à diminuer l'incidence du diabète.

NO

Les adolescents pourraient être plus vulnérables à certains cancers
Vendredi, 20/06/2008 - 00:00

Les adolescents pourraient être plus vulnérables que les adultes à certains types de cancer, notamment celui de la peau, des testicules et du col de l'utérus, selon une étude britannique. Certains taux de cancer ont augmenté plus vite chez les adolescents que chez les adultes en Angleterre de 1979 à 2003, montrent les travaux présentés à la conférence internationale de la Fondation contre le cancer des adolescents (Teenage Cancer Trust). Les chercheurs ne savent pas si l'explication est génétique, hormonale, liée à leur mode de vie ou si elle tient à l'ensemble de ces facteurs. "La question est de savoir s'il y a des raisons particulières pour lesquelles ces jeunes adultes développent des cancers qui touchent habituellement les adultes", souligne Jillian Birch, de l'organisation Cancer Research United Kingdom.

Les taux de cancer du col de l'utérus ont baissé en Angleterre ces trois dernières décennies dans toutes les catégories d'âge sauf chez les adolescents et les jeunes adultes. Il a augmenté de 7 % chaque année chez les 15-19 ans, selon l'étude. Le taux de cancer de la peau augmente dans toutes les catégories d'âge, mais de façon plus marquée chez les jeunes d'une vingtaine d'années, avec une hausse d'environ 4 % chez les 20-24 ans contre 2,5 % chez les 35-39 ans. Le nombre de cas recensés chaque année reste toutefois réduit : en moyenne 40 pour les cancers du col de l'utérus et 140 pour les cancers de la peau.

Les cancers des testicules, la maladie de Hodgkin et les tumeurs cérébrales figurent parmi les cancers les plus courants chez les jeunes. Les chercheurs ont découvert que les adolescents en souffrant étaient plus susceptibles de venir de milieux favorisés. Selon les experts, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour déterminer si les adolescents sont génétiquement plus vulnérables à certains cancers.

AP

Une femme sur deux et deux hommes sur trois sont trop gros
Vendredi, 20/06/2008 - 00:00

La France n'est pas protégée de l'épidémie mondiale d'obésité, ont mis en garde récemment des épidémiologistes, alors qu'une nouvelle enquête revoit à la hausse les chiffres du surpoids : deux tiers des hommes et la moitié des femmes de 35 à 74 ans seraient en surcharge pondérale.

67 % des hommes et 50 % des femmes de cette tranche d'âge étaient en surpoids (IMC supérieur ou égal à 25) ou obèses (IMC supérieur ou égal à 30), selon une enquête de population menée de 2005 à 2007 dans trois régions françaises, pour estimer l'évolution des facteurs de risque cardiovasculaire (obésité, tabac, diabète...). 20,6 % des hommes et 20,8 % des femmes étaient obèses (leurs taille et poids ayant été mesurés).

L'enquête Mona Lisa (MOnitoring NAtionaL du rISque Artériel) s'est déroulée de 2005 à 2007, dans la continuité de l'étude Monica (étude internationale coordonnée par l'OMS), dans les départements du Bas-Rhin et de la Haute-Garonne et dans la Communauté urbaine de Lille. Elle a inclus 4.800 sujets âgés de 35 à 74 ans. Les tout premiers résultats font craindre "une sous-estimation" des chiffres de référence de l'obésité, a souligné Philippe Amouyel, directeur de l'Institut Pasteur de Lille.

L'étude Obepi (réalisée par déclaration téléphonique) estimait, en 2006, la proportion des adultes en surpoids à 30 % et celle des adultes obèses à 12,4 %. Deux autres études publiées récemment montraient en 2006-2007 une prévalence de l'obésité adulte de 17 % et du surpoids de 32,4 %.

L'enquête Mona Lisa confirme des disparités géographiques connues, avec davantage de surcharge pondérale à Lille qu'à Toulouse. Autre facteur de risque cardiovasculaire, le tabagisme a diminué (23 % de fumeurs). L'enquête Mona Lisa montre que la proportion de fumeuses a diminué chez les jeunes femmes, mais augmenté chez les 45-54 ans. Phénomène nouveau, les femmes qui fument n'arrêtent pas de fumer à la quarantaine comme elles le faisaient il y a 10 ans, a souligné Dominique Arveiler (Université Louis Pasteur, Strasbourg). Toujours selon la même enquête, trois autres facteurs de risque (diabète, cholestérol et hypertension) sont mal ou insuffisamment pris en charge.

Ainsi, près de 40 % des patients traités pour un diabète ont une glycémie supérieure à la norme. Comme l'obésité, le diabète fait apparaître des disparités régionales (9,6 % dans la région de Lille, 9,9 % dans celle de Strasbourg et 7 % dans celle de Toulouse). Dans la tranche d'âge 65-74 ans, on dénombre 19,9 % de diabétiques chez les hommes (11,5 % chez les femmes).

Le contrôle de l'hypertension s'est amélioré, mais 2 femmes sur 3 et 3 hommes sur 4 traités ne respectent pas les valeurs cibles. Selon l'enquête Mona Lisa, 53 % des hommes et 40 % des femmes sont hypertendus, la proportion atteignant 80 % des hommes les plus âgés (65-74 ans).

En ce qui concerne le traitement de l'excès de cholestérol, "on est très loin du compte", a souligné le cardiologue Jean Ferrières (Inserm, Toulouse), avec à peine la moitié des patients les plus exposés sur le plan cardiovasculaire traités. L'enquête Mona Lisa a été conduite par l'Institut Pasteur de Lille, l'Université Louis Pasteur de Strasbourg et l'Inserm de Toulouse, avec le soutien des laboratoires Pfizer.

Europe 1

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Peugeot : avancée technique dans les voitures électriques avec pile à combustible
Vendredi, 20/06/2008 - 00:00

C'est tout récemment qu'ont été présentées à des experts internationaux les grandes réalisations techniques et les perspectives sur le stockage de l'hydrogène du programme européen "StorHy" (Système de stockage d'hydrogène pour des applications automobiles) qui regroupe 5 constructeurs automobiles (BMW, Daimler, Ford, PSA Peugeot Citroën et Volvo), 14 équipementiers et 15 instituts de recherche européens.

Pendant les 4 années et demi de la durée du projet StorHy, les acteurs majeurs de l'industrie et la recherche ont collaboré pour faire progresser la recherche et accélérer le développement des trois principales technologies de stockage de l'hydrogène : stockage à l'état gazeux sous haute pression (jusqu'à 700 bar), stockage sous forme liquide (cryogénique) à très basses températures (de moins de 253°C) ou encore stockage absorbé dans des matériaux solides.

Les solutions technologiques réalisées dans le cadre de StorHy pour le stockage de l'hydrogène à l'état gazeux haute pression, ou à l'état liquide, et des technologies de stockage sont maintenant prêtes pour un développement en petites séries. Le stockage solide n'est, pour l'instant pas suffisamment mature pour une application automobile.

Le groupe PSA Peugeot Citroën rappelle avoir travaillé sur ce projet pour chercher à accroître l'autonomie des véhicules à hydrogène et annonce que les résultats montrent qu'un doublement de la pression de l'hydrogène stocké (700 bars au lieu de 350) est viable techniquement. Pour PSA, le véhicule hydrogène associé à une pile à combustible de type "Range Extender" (la pile recharge les batteries qui restituent cette énergie au moteur électrique de traction) constituera, à moyen et long terme, une voie prometteuse pour les véhicules zéro émission (ZEV) nécessitant une autonomie accrue par rapport au véhicule électrique.

Le démonstrateur Peugeot Partner H2Origin (300 km d'autonomie), présenté en avril 2008, illustre cette voie avec son système de traction électrique alimentée par une pile à combustible intégrant un système innovant de stockage à 700 bars de l'hydrogène gazeux. PSA admet néanmoins que la maturité technique et économique de ce type de véhicule hydrogène à pile à combustible est encore loin du stade industriel permettant une commercialisation en grande série.

Challenges

Airbus veut faire voler des avions avec un dérivé d'algues dévoreuses de CO2
Vendredi, 20/06/2008 - 00:00

L'avionneur européen Airbus aimerait faire voler ses appareils avec des biocarburants dits de deuxième génération, dérivés de plantes non comestibles comme certaines algues qui, de plus, consomment de grandes quantités de dioxyde de carbone (CO2), selon un responsable du groupe. "Il est hors de question que nous utilisions des biocarburants élaborés à partir de végétaux nécessaires pour nourrir l'humanité", a indiqué le directeur du développement durable d'Airbus, Philippe Fonta, lors d'une conférence sur l'aviation et l'environnement à Tokyo.

En revanche, Airbus, filiale du groupe EADS, fonde de grands espoirs sur les biocarburants de deuxième génération, alors que le prix du kérosène ne cesse de flamber et que le secteur aérien, en croissance continue, doit participer à la lutte contre le réchauffement climatique. "L'idéal serait de pouvoir exploiter une substance créée à partir d'une variété d'algues gourmandes en CO2", ce qui permettrait à la fois d'absorber ce gaz à effet de serre, de limiter les rejets polluants et de ne plus dépendre tant des hydrocarbures, a-t-il précisé à l'AFP.

Le transport aérien civil est actuellement responsable de 2 % des émissions de CO2, selon l'Association internationale du secteur (IATA). "Pour le moment, le trafic croît à un rythme de 5 à 6 % par an, tandis que les rejets de CO2 des compagnies progressent annuellement de 3 %", a précisé un dirigeant de l'IATA, Rob Eagles, au cours de la conférence. "Cependant, notre ambition est désormais que la croissance du trafic se fasse sans surcroît d'émission de CO2, ce qui suppose des nouvelles technologies, des modes opérationnels plus efficients, des modifications d'infrastructures ainsi que des mesures économiques", a-t-il poursuivi.

Airbus, qui dit vouloir travailler sur ces divers aspects avec les autres acteurs du secteur, a récemment effectué un vol expérimental avec un A380 alimenté par un carburant alternatif, du gaz liquéfié (GTL), fourni par Shell. Les recherches se poursuivent et un deuxième test au GTL devrait avoir lieu en 2009, ainsi que des essais de biocarburants de deuxième génération, selon M. Fonta. Le concurrent d'Airbus, l'américain Boeing, poursuit des objectifs similaires et a également lancé des campagnes de tests dans le but de proposer un jour des "Bio-jets".

LP

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