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Edito
Numérique, robotique, biotech, énergie, espace : la Chine assoit sa domination mondiale

Depuis quelques mois, la Chine a accompli d'incroyables avancées scientifiques et techniques dans tous les domaines stratégiques qui définissent à présent la puissance d'une nation et sa capacité à préparer l'avenir : le numérique, la robotique, la santé, l'espace, et les énergies propres.
Si nous voulons une illustration concrète de cette nouvelle puissance chinoise globale, il suffit de regarder le contenu du "cadre général" d'accord commercial global, conclu il y a quelques jours entre la Chine et les USA. Dans ce traité de paix commercial, qui doit encore être signé par Donald Trump et Xi Jinping, la Chine devrait ré-autoriser les exportations de ses métaux stratégiques dont dépend Washington. En contrepartie, les États-Unis devraient retirer une partie de leurs restrictions à l'exportation vers la Chine de certains semi-conducteurs. « Lors du premier mandat de Donald Trump, les États-Unis ont dicté leurs conditions à la Chine. Cette fois-ci, Pékin a bien mieux résisté car les restrictions américaines sur les puces l'ont moins fait souffrir que prévu », souligne Ariel Ying Wang, gérante chez Gemway AM et spécialiste de l'Asie. Il est vrai que la Chine vient de lancer la production de masse de la première puce IA non binaire au monde. Elle combine les logiques binaire et probabiliste pour dépasser les limites classiques des semi-conducteurs. Mise au point par l’équipe du professeur Li Hongge, à l’université Beihang de Pékin, cette puce repose sur une logique hybride associant traitement binaire et probabiliste. Ce système hybride a été baptisé HSN, pour Hybrid Stochastic Number. L’idée est d’associer de manière ingénieuse la logique binaire et l'approche dite stochastique, pour concevoir une puce à la fois très efficace et exceptionnellement polyvalente. En réussissant à articuler ces deux technologies sur un même support, l’équipe chinoise a donc pu concevoir une puce d’un nouveau genre. Grâce à la complémentarité du binaire et de la méthode stochastique, elle est capable d’exploiter les avantages respectifs des deux approches tout en limitant leurs inconvénients. Ce système a déjà été implémenté sur une puce qui est désormais produite en masse par SMIC, le premier fondeur chinois. Cette nouvelle approche est beaucoup mieux adaptée aux environnements bruités, comme ceux qui caractérisent les transports ou l'industrie. Mais l'avantage décisif de cette nouvelle technologie est qu'elle permet à la Chine de s’affranchir des composants sous embargo américain. Alors que les États-Unis misent d'abord sur la finesse de gravure pour rester compétitifs sur le marché des microprocesseurs (une stratégie très coûteuse qui s'appuie sur des usines à plus de 10 milliards de dollars), la puce chinoise s’appuie sur des procédés de gravure classique fournis par SMIC. Cette approche lui permet de rester compatible avec les outils de production actuels, tout en échappant aux sanctions américaines. Outre-le HSN, cette puce hybride embarque des algorithmes de calcul en mémoire, ce qui réduit les échanges entre processeur et mémoire vive (RAM) et s'appuie sur une architecture SoC capable de traiter plusieurs tâches simultanément. Déjà présente dans des systèmes de contrôle intelligents (affichage, interaction tactile, navigation aérienne), cette nouvelle puce chinoise présente une excellente résilience au bruit et une latence maîtrisée à l’échelle de la microseconde. Comme le souligne le Professeur Li Hongge, « Notre nouvelle puce atteint déjà une latence de calcul sur puce au niveau de la microseconde, établissant un excellent équilibre entre l’accélération matérielle haute performance et la programmabilité logicielle flexible » (Voir Tech In Asia).
Toujours en Chine, Deepseek a créé l’événement en janvier dernier avec son IA à faible coût. Contrairement à des entreprises comme OpenAI, qui s’appuient sur des superordinateurs comprenant des dizaines de milliers de puces puissantes, mais onéreuses, DeepSeek, en utilisant avec beaucoup d’intelligence de nouveaux outils, comme le Mixture-of-Experts et le Multi-head Latent Attention (MLA), a réussi à réduire drastiquement les besoins en calculs massifs. Ces techniques ont permis à DeepSeek de rivaliser avec des modèles comme GPT-4 tout en nécessitant dix fois moins de ressources matérielles. Il y a quelques jours, démentant les affirmations qui voyaient en DeepSeek un "feu de paille", reposant uniquement sur une communication habile, la firme chinoise a sorti une mise à jour de son modèle R1 (R1-0528). Selon les spécialistes, ces améliorations placent l'IA chinoise la plus performante à ce jour au même niveau que ses compétiteurs mondiaux. Cette nouvelle version offre une puissance de calcul et une précision accrue, tout en proposant un coût de réponse inférieur. Sur plusieurs classements, la version R1-0528 de l'IA se classe parmi les modèles les plus performants à ce jour. Par exemple, en prenant comme référence le test AIME (American Invitational Mathematics Examination), qui porte sur les raisonnements mathématiques des IA, la dernière version de Deepseek arrive à la deuxième place parmi les principales IA, juste derrière o3, une des dernières versions de ChatGPT. Ainsi, sur plusieurs tests de performance, l'IA montre des résultats à quasi-égalité avec les meilleures versions de Gemini (l'IA de Google) et ChatGPT (l'IA d'OpenAI). Mais c'est surtout au niveau du coût d'utilisation que cette nouvelle version de DeepSeek fait la différence : pour un million de tokens (ou jetons, utilisés dans la génération de plusieurs réponses), le coût de cette IA chinoise est estimé à moins de 1 dollar. À titre de comparaison, le coût de Gemini 2.5 est estimé à 3,5 dollars pour le même nombre de jetons, celui de la version o4-mini de ChatGPT est de 1,9 dollar et celui de la version o3 monte à 17 dollars (Voir Techi).
En début d'année, le constructeur de robots chinois Unitree a créé l’événement en commercialisant deux modèles de robots humanoïdes, les H1 et les G1, sur le site chinois JD.com. Les robots ont été vendus à 99.000 yuans (environ 13.000 euros) pour le G1 et 650.000 yuans (environ 86.000 euros) pour le H1. Le succès a été immédiat et la rupture de stock est arrivée après seulement quelques heures. Unitree, par ce coup de com spectaculaire, compte bien s'imposer face à ses rivaux américains et japonais sur le futur et immense marché des robots humanoïdes d'aide à la personne, qui devrait voir au moins 100 millions de robots polyvalents arriver dans nos habitations, mais également dans les hôpitaux, services publics, maisons de retraite et écoles, d'ici 2050, ce qui pourrait représenter un marché colossal de plus de 1000 milliards de dollars. Le G1, humanoïde d’1,30 mètre et 16 kg, est proposé à un prix 5 à 10 fois inférieur à celui de ses concurrents occidentaux. Il intègre des capteurs de mouvement, une vision embarquée et une batterie amovible, et peut être facilement programmé pour des applications spécifiques (Voir Unitree).
Autre domaine stratégique où la Chine est en train de s'imposer au niveau mondial, la santé et la biotech. Aujourd'hui, le médicament le plus profitable au monde reste le Keytruda, une thérapie immunitaire lancée en 2014 par le laboratoire américain Merck. L’année dernière, le Keytruda a rapporté près de 30 milliards de dollars à Merck. Mais c'est un médicament développé par une biotech chinoise, Akeso, qui fait aujourd’hui figure de challenger le plus sérieux pour le laboratoire américain. L’année dernière, une étude réalisée sur des patients chinois a montré que son Ivonescimab améliorait de 49 % la survie des patients traités par rapport au Keytruda (Voir The Lancet).
Il y a quelques mois, des chirurgiens chinois ont greffé avec succès un foie de porc génétiquement modifié sur un patient humain, une première mondiale. L’équipe chinoise dirigée par le professeur Lin Wang, de l’hôpital Xijing à Xi'an, a utilisé un foie provenant d’un porc Bama miniature génétiquement modifié. L’animal avait subi des modifications génétiques visant à réduire les risques de rejet immunitaire. La modification des gènes, réalisée à l’aide de techniques d’édition génomique avancées, a permis d’exprimer des protéines humaines clés, comme la thrombomoduline et les protéines régulant la réponse immunitaire. Cette transplantation marque un tournant majeur pour la xénotransplantation, ouvrant la voie à des solutions alternatives pour les patients en attente de greffe.
Par ailleurs, l'année dernière, des scientifiques chinois de l’Université Fudan à Shanghai ont réussi, grâce à une thérapie génique unique au monde, saluée par la communauté scientifique internationale, à donner l’ouïe à des enfants nés sourds. Au total, dix enfants souffrant de surdité ont été intégrés à ce programme et quatre ont vu leur audition s’améliorer considérablement. Ces enfants souffraient d’un type de surdité génétique particulier, causé par un gène défectueux, devenu incapable de produire une protéine appelée otoferline, nécessaire au bon fonctionnement des cellules ciliées dans l’oreille interne. Ces scientifiques chinois ont réussi à injecter une copie du gène codant l’otoferline – par le biais d’un virus désactivé, dans la cochlée, région de l’oreille interne chargée de l’audition (Voir Fudan University).
Cette irrésistible montée en puissance de la médecine et de la biologie chinoise n'a pas échappé aux géants mondiaux de la pharmacie. AstraZeneca a signé un accord de 1,9 milliard de dollars avec le groupe pharmaceutique chinois CSPC pour produire des médicaments contre les maladies cardiovasculaires, et Merck a également conclu un accord de 2 milliards de dollars avec le chinois Hansoh Pharmaceutical pour le développement d'un nouveau médicament favorisant la perte de poids).
Il y a quelques semaines, la Chine, leader mondial incontesté des énergies renouvelables, a présenté deux nouvelles éoliennes géantes qui redéfinissent les standards mondiaux. La première a été conçue par l'entreprise publique CRRC Corporation. Cette turbine offshore, baptisée Qihang, affiche des dimensions, avec une hauteur de 151 mètres, pour un rotor d'un diamètre de 260 mètres de pale à pale. D'une puissance de 20 MW, Qihang surpasse les précédentes éoliennes flottantes de 18 MW déployées en 2024 par Envision Energy et Dongfang Electric, également chinoises. À titre de comparaison, la plus grande éolienne terrestre installée en France est la Haliade-X de General Electric, d'une capacité de 12 MW et un diamètre de rotor de 220 mètres. Cette nouvelle éolienne marine géante est équipée de plus de 200 capteurs répartis sur les pales, les structures, les systèmes de transmission, les flotteurs et les amarres, permettant une surveillance en temps réel de son fonctionnement et de ses contraintes de structure. Qihang est conçue pour résister à des conditions météorologiques extrêmes, y compris les typhons, qui sont fréquents dans les zones maritimes où elle sera déployée. Cette éolienne peut produire jusqu'à 62 millions de kWh par an, suffisamment pour alimenter 37 000 foyers.
De son côté, la China Dongfang Electric Corporation a achevé la construction de la plus grande éolienne au monde, d’une puissance de 26 MW et d’une hauteur impressionnante de 185 mètres. Cette nouvelle turbine, installée dans le parc industriel éolien offshore de Fujian Fuzhou, est un monstre de puissance. Avec un moyeu situé à 185 mètres d’altitude — l’équivalent d’un immeuble de 63 étages — elle peut générer environ 100 millions de kilowattheures d’électricité par an, sous des vents de 10 m/s. Cette production inégalée lui permet d’alimenter 55 000 foyers, tout en évitant l’émission de plus de 80 000 tonnes de CO₂ chaque année, grâce à la substitution du charbon. Le design a été spécifiquement pensé pour résister aux conditions difficiles des zones marines chinoises, notamment aux typhons fréquents. Ces géants des mers sont si puissants qu'il suffirait que la Chine en déploie environ 30 000 pour assurer le quart de ses besoins colossaux en électricité prévus pour 2050 (environ 12 000 TWh par an à cette échéance) (Voir IFL Science).
La Chine est déjà le leader mondial en production d’énergie éolienne et solaire. En 2023, elle a installé 77 GW d’éolien, environ les deux tiers des nouvelles capacités mondiales. Sur le solaire aussi, la Chine avance à grande vitesse : entre mars 2023 et mars 2024, elle a ajouté plus de capacité solaire que lors des trois années précédentes combinées, dépassant même la capacité solaire installée dans le monde en 2023. Ces efforts lui ont permis d’atteindre avec 6 ans d'avance son objectif national de 1 200 GW combinés d’éolien et de solaire. La Chine a d'ailleurs annoncé que sa capacité en énergie éolienne et solaire dépassait pour la première fois celle issue des installations thermiques, principalement générée par des centrales à charbon. La Chine a entrepris d’installer des milliers de panneaux photovoltaïques dans le désert de Kubuqi, en Mongolie intérieure. Avec cette initiative ambitieuse, la Chine veut transformer non seulement le paysage, mais redéfinir également les standards mondiaux en matière d’innovation énergétique. Une fois en activité, autour de 2030, cette ferme solaire colossale de 400 km de long, pour 5 km de large, sera capable de produire 180 TWH par an, de quoi alimenter 36 millions de foyers en électricité...
La Chine a également annoncé, en début d'année, un incroyable projet visant à construire une gigantesque centrale solaire spatiale d’un kilomètre de large, pouvant produire en un an l’équivalent en énergie de la quantité totale de pétrole disponible sur Terre. Elle sera lancée en orbite géostationnaire pièce par pièce à l’aide de la nouvelle fusée superlourde réutilisable Longue Marche-9.
Et l’Espace est devenue pour la Chine le symbole de l'affirmation de sa puissance retrouvée. Il y a quelques semaines en avril dernier, la Chine a réalisé une première mondiale en déployant la toute première constellation de satellites sur une orbite rétrograde lointaine (DRO) entre la Terre et la Lune. Cette orbite autorise une trajectoire très stable, qui demande peu de carburant pour y rester, tout en permettant une vision stratégique sur l’ensemble du système Terre-Lune. En réussissant cet exploit technologique, la Chine montre sa capacité à maîtriser les communications dans cette région lointaine de l’espace (Voir Global Times).
Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, la Chine a réussi, les 26 et 27 avril 2025, avec l’appui des observatoires du Yunnan, à envoyer depuis la Terre un faisceau laser de précision sur le satellite Tiandu-1, actuellement en orbite lunaire. Ce faisceau laser a parcouru 130 000 kilomètres dans l’espace, a rebondi sur le satellite, puis est revenu jusqu’aux capteurs terrestres, fournissant une mesure d’une précision extrême, en plein jour, une performance qui n'avait jamais été accomplie jusqu'à présent (Voir Chinese Academy of Sciences).Ces succès scientifiques s'inscrivent dans la stratégie chinoise de conquête de l'espace qui prévoit un premier alunissage habité d’ici 2030, puis la construction d’une base lunaire permanente vers 2035. Le 14 mai dernier, la Chine a lancé en orbite les premiers satellites d’un réseau spatial qui pourrait bien révolutionner l’informatique mondiale. La Chine ne vise rien de moins que la création d'un réseau informatique géant dans l’espace, indépendant des infrastructures terrestres, capable de traiter les données en temps réel grâce à l’intelligence artificielle. Ce projet, baptisé "Star Computing", vise à déployer une constellation de 2 800 satellites, interconnectés par des liaisons laser, capables de communiquer entre eux sans dépendre des stations au sol (Voir Space Insider)
Malheureusement, ces nombreuses et impressionnantes avancées scientifiques et techniques chinoises ont été largement occultées par l'actualité internationale et n'ont pas fait l'objet de la couverture médiatique qu'elles méritaient. Nous devrions pourtant prendre, sans attendre, toute la mesure de cette affirmation de la nouvelle puissance chinoise dans tous les domaines de la science et de la connaissance. Comment imaginer, alors que, même les États-Unis ne sont plus en mesure d'imposer à la Chine leur leadership en matière commerciale, économique et scientifique, que notre continent pourra résister bien longtemps à cet incroyable rouleau compresseur chinois, s'appuyant sur 5000 ans de brillante civilisation, comme l'avait bien vu, en son temps, le Général de Gaulle...
Si nous voulons demain conserver notre souveraineté scientifique, énergétique, politique et stratégique et contrebalancer avec succès cette puissance chinoise qui ne cesse de grandir, et qui pourrait à terme s'exprimer de manière agressive, dans une dangereuse hégémonie mondiale, notre pays doit faire des choix clairs, qui le tournent vers l'avenir, et doit être à l'initiative pour relancer la dynamique européenne face à ce modèle chinois d'une redoutable efficacité mais autoritaire et autocratique. Dans un tel contexte mondial, marqué par une Chine conquérante, que rien ne semble devoir arrêter, il est plus que jamais vital, en nous redonnant les moyens de revenir au premier plan scientifique et technique, de poursuivre la construction politique et stratégique de l'Europe, en s'appuyant sur notre civilisation européenne et ses valeurs démocratiques, libérales et humanistes.
René TRÉGOUËT
Sénateur honoraire
Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat
e-mail : tregouet@gmail.com
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Avenir |
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Nanotechnologies et Robotique
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À l'occasion de la conférence Computex, qui s’est tenue du 20 au 23 mai 2025 à Taïwan, les projecteurs ont été braqués sur le robot Nurabot de Foxconn. Développé en partenariat avec Nvidia et Kawasaki, cet appareil est conçu pour éviter au personnel infirmier d'avoir à reproduire des tâches répétitives et épuisantes. Une manière de limiter les cas de burn-out mais aussi de répondre à la pénurie de soignants : l'OMS estime qu'en 2030, 4,5 millions d'infirmiers et 310 000 sages-femmes manqueront à l'appel.
D'un point de vue technique, Nurabot s'appuie tout d'abord sur FoxBrain, le LLM sorti par Foxconn en mars. Ce modèle open source, basé sur l'architecture Meta Llama 3.1 à 70 milliards de paramètres, a été entraîné sur plus d'une centaine de GPU H100 de Nvidia. Le groupe taïwanais d'électronique utilise également “Isaac for Healthcare”, un framework de développement de Nvidia qui intègre des modèles capables de générer des données anatomiques. Les capacités de calcul embarqué du robot sont enfin alimentées par la plate-forme Holoscan du géant des semi-conducteurs, permettant de traiter les capteurs en temps réel sur des modules Jetson Orin.
Les tâches réalisables par Nurabot sont nombreuses, allant de la distribution de médicaments au transport d'échantillons, en passant par l'orientation des patients et visiteurs 24h/24 au sein d'un service, y compris pendant les gardes de nuit. « Foxconn estime que lorsqu'il est déployé dans [ces] applications cliniques, Nurabot peut réduire la charge de travail du personnel infirmier jusqu'à 30 % », explique Nvidia dans un communiqué.
Nurabot est déployé à titre expérimental à l'Hôpital général des vétérans de Taichung (TCVGH), sur la côte ouest de Taïwan. L'établissement utilise le robot pour distribuer des kits de soins des plaies et du matériel sanitaire directement aux patients, évitant aux infirmières et infirmiers de faire des allées et venues vers les locaux de stockage. D'ici à la fin de l'année, le TCVGH entend déployer plusieurs dizaines de ces robots dans ses services.
En dehors du développement de ce robot, Foxconn met au point plusieurs solutions intelligentes destinées à améliorer le quotidien des soignants. Le géant taïwanais utilise par exemple son supercalculateur “Honhai Center 1”, installé l'année dernière et équipé de systèmes Nvidia DGX, pour développer des modèles d'IA spécifiques à la santé via sa plate-forme CoDoctor. Des expérimentations sont menées dans le dépistage de l'arythmie cardiaque et du cancer, mais aussi dans l'imagerie médicale avec le Tung's Taichung Metro Harbour Hospital.
Interesting Engineering : https://interestingengineering.com/health/foxconn-nvidia-drive-ai-robotics-innov...
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Matière |
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Matière et Energie
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La croûte terrestre pourrait receler une source d'hydrogène naturel propre, capable de répondre aux besoins énergétiques de l'humanité pendant des dizaines, voire des centaines de millénaires. Une équipe internationale de scientifiques propose une méthode pour localiser et exploiter ces réserves.
Les chercheurs des universités d'Oxford, de Durham et de Toronto ont identifié les conditions géologiques favorables à la formation et au piégeage de l'hydrogène naturel. Ce gaz, produit par des réactions chimiques dans la croûte terrestre, pourrait offrir une alternative propre à la production actuelle d'hydrogène, majoritairement issue des hydrocarbures.
L'hydrogène joue un rôle central dans la production d'engrais et est envisagé comme un pilier des systèmes énergétiques propres. Cependant, sa production actuelle est responsable d'une part significative des émissions de CO2. La découverte de réserves naturelles pourrait révolutionner son approvisionnement. Les scientifiques ont élaboré une 'recette' pour identifier les sites où l'hydrogène s'est accumulé. Cette approche combine l'étude des types de roches, des températures et des fluides nécessaires à la formation et à la préservation du gaz. Elle ouvre la voie à une exploration ciblée à l'échelle mondiale. Les microbes souterrains représentent une problématique, car ils consomment l'hydrogène. Les chercheurs soulignent l'importance de comprendre leur interaction avec le gaz pour préserver les réserves. Les zones géologiquement stables, où l'hydrogène est protégé de ces microbes, sont particulièrement prometteuses.
Contrairement aux idées reçues, les sources viables d'hydrogène ne se trouvent pas dans le manteau terrestre, mais dans la croûte. Les réserves peuvent être jeunes ou anciennes, offrant une opportunité globale. L'hydrogène naturel est le résultat de réactions chimiques entre l'eau et certains minéraux présents dans la croûte terrestre, comme les olivines et les pyroxènes. Ces réactions, appelées serpentinisation, se produisent à des températures et pressions élevées, typiques des profondeurs géologiques. La serpentinisation libère de l'hydrogène en transformant les minéraux ferromagnésiens en serpentine. Ce processus est particulièrement actif dans les zones où la croûte terrestre est fracturée, permettant à l'eau de circuler et de réagir avec les roches.
L'hydrogène produit peut ensuite migrer vers la surface ou être piégé dans des réservoirs géologiques. La présence de roches imperméables, comme les argiles, est essentielle pour former des accumulations exploitables. L'hydrogène naturel offre plusieurs avantages majeurs par rapport à l'hydrogène produit à partir de combustibles fossiles. Tout d'abord, son extraction ne génère pas de CO2, ce qui en fait une option beaucoup plus propre pour l'environnement. Ensuite, il ne nécessite pas les grandes quantités d'énergie requises par les procédés industriels comme le vaporeformage du méthane ou l'électrolyse de l'eau. Cela réduit considérablement son empreinte carbone et ses coûts de production. De plus, l'hydrogène naturel est souvent associé à d'autres gaz, comme l'hélium, qui peuvent également être valorisés. Cette co-production peut améliorer la rentabilité des projets d'exploration. Enfin, la disponibilité potentielle de l'hydrogène naturel dans le monde entier pourrait réduire la dépendance aux importations d'énergie et favoriser une plus grande sécurité énergétique.
University of Oxford : https://www.ox.ac.uk/news/2025-05-19-scientists-define-ingredients-finding-natur...
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Des chercheurs de l’université de Linköping, en Suède, ont mis au point une nouvelle batterie souple et étirable. « La texture ressemble un peu à celle du dentifrice. Le matériau peut, par exemple, être utilisé dans une imprimante 3D pour donner à la batterie la forme souhaitée », a déclaré Aiman Rahmanudin, l'un des auteurs de l'article.
Pour y parvenir, ils ont dû remplacer les électrodes solides par des éléments liquides. De précédentes recherches sur les électrodes liquides n'ont permis que de créer des anodes avec des métaux liquides comme le gallium, qui pouvaient se solidifier pendant la charge ou la décharge. Ici, les chercheurs ont combiné des plastiques conducteurs avec de la lignine, un composant du bois et un déchet de l'industrie du papier. La batterie supporte plus de 500 cycles de charge sans perdre en performance. De plus, elle peut être étirée pour doubler sa longueur sans affecter son fonctionnement.
Ces composants sont disponibles en de grandes quantités, ce qui devrait permettre une production de masse de batteries peu chères. Cependant, les chercheurs devront encore résoudre certains problèmes avant d'envisager une commercialisation. Notamment, la batterie est actuellement limitée à 0,9 volt. La prochaine étape sera donc de tester différents composés chimiques pour augmenter le voltage, et notamment le zinc ou le manganèse, deux métaux très abondants.
Science Advances : https://www.science.org/doi/10.1126/sciadv.adr9010
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Une équipe de chercheurs chinois a mis au point une biobatterie miniaturisée et portable, alimentée par des bactéries électroactives. Il s’agit de bactéries anaérobies de type Shewanella oneidensis MR-1, dont l’activité métabolique repose sur la réduction de métaux (fer et manganèse le plus souvent). La biobatterie utilise des hydrogels imprimables en 3D contenant des biofilms conducteurs, encapsulés dans une matrice d’alginate.
Ces hydrogels ont été réunis dans une coque de batterie standard 2032 de 20mm de diamètre. Les chercheurs rapportent une puissance maximale de 8,31µW/cm2, une capacité spécifique de 0,4mAh/g et une densité énergétique de 0,008Wh/L – des valeurs inférieures à celles des batteries lithium-ion traditionnelles, mais qui pourraient satisfaire de petits dispositifs médicaux. Ils soulignent également que leur biobatterie peut supporter jusqu’à dix cycles de recharge.
« Le dispositif présente des performances électrochimiques remarquables avec un rendement coulombien de 99,5 %, et maintient une viabilité cellulaire élevée supérieure à 90 % après fonctionnement », précisent-ils. L’électricité produite pourrait être exploitée pour la stimulation nerveuse (au niveau du nerf vague ou du nerf sciatique par exemple), ce qui ouvre la voie à de nouvelles approches thérapeutiques.
Interesting Engineering : https://interestingengineering.com/energy/china-bio-battery-generates-electricit...
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Le Japon a présenté un modèle de "canon électrique" futuriste lors du plus grand salon nippon de la Défense qui s’est tenu récemment. Un matériel que ses concepteurs espèrent pouvoir utiliser pour abattre des missiles hypersoniques. Au lieu d'utiliser de la poudre à canon pour tirer un obus d'artillerie, la technologie utilise de l'énergie électromagnétique pour lancer un projectile le long d'un ensemble de rails à une vitesse très élevée – plus de 200 m/s en sortie.
L'obus devrait, en théorie, détruire sa cible, qui pourrait être un navire, un drone ou un missile balistique, uniquement avec son immense énergie cinétique plutôt qu'avec des explosifs. D'autres pays, dont les États-Unis, la Chine, la France et l'Allemagne, développent également cette technologie, mais la marine japonaise a revendiqué l'année dernière une première mondiale en testant un canon électrique sur un navire. « Le canon électrique est une arme du futur qui tire des projectiles avec de l'énergie électrique, contrairement à l'artillerie conventionnelle », a déclaré un responsable de l'Agence de technologie, logistique et acquisition (ATLA) du ministère de la Défense japonais.
« On sait que des menaces qui peuvent être contrées uniquement par des canons électriques émergeront à l'avenir », a déclaré ce même responsable, qui n'a pas souhaité être nommé. Le projet de canon électromagnétique développé par la France est mené par l'Institut franco-allemand de recherches de Saint-Louis. Baptisé Railgun, il pourrait être intégré aux bâtiments de la marine nationale. L'agence de l'innovation de défense indique qu'une telle technologie permet d'étendre la portée de tir (plus de 200 kilomètres) et d'améliorer la défense anti-aérienne et la létalité, en raison de la vitesse d'impact. L'absence de charge explosive permet par ailleurs d'emporter davantage de munitions. La France et le Japon, ainsi que l'Allemagne, se sont récemment rapprochés dans le domaine du canon électromagnétique : les trois ministères de la défense ont signé en mai 2024 un accord de coopération pour « faciliter l'échange d'information et explorer les possibilités de collaborations ».
BFM : https://www.bfmtv.com/economie/entreprises/defense/la-france-y-travaille-mais-le...
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Terre |
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Sciences de la Terre, Environnement et Climat
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Une étude de l'Université de Durham a montré que la montée du niveau des océans pourrait bien se poursuivre, même si le réchauffement planétaire ne dépasse pas 1,5°C. Le niveau des océans a augmenté de 20 centimètres entre 1901 et 2018. Toutefois, ce qui intéresse les auteurs d’une étude est le rythme auquel ce niveau augmente à travers les années. Si la tendance actuelle se poursuit, ce rythme, qui a déjà doublé en trois décennies, pourrait encore être multiplié par deux d’ici 2100 pour atteindre 1 centimètre par an, selon un article scientifique paru dans la revue Communications Earth&Environment.
« Limiter le réchauffement de la planète à 1,5°C », soit l’objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris de 2015, « serait une réussite majeure » et permettrait d’éviter de nombreuses conséquences climatiques désastreuses. « Mais même si cet objectif est respecté, l’élévation du niveau de la mer risque de s’accélérer à des rythmes auxquels il sera très difficile de s’adapter », estime auprès de l’AFP Chris Stokes, auteur principal de l’étude.
En l’absence de mesures de protection telles que des digues, une élévation supplémentaire du niveau de la mer de 20 centimètres causerait chaque année quelque 1000 milliards de dollars de dégâts dus aux inondations dans les 136 plus grandes villes côtières du monde, comme l’ont montré des recherches antérieures. Quelque 230 millions de personnes vivent sur des terres situées à moins d’un mètre au-dessus du niveau de la mer, et plus d’un milliard à moins de 10 mètres.
L’élévation du niveau de la mer est due, à parts à peu près égales, à la fonte des calottes glaciaires et des glaciers de montagne, ainsi qu’à la dilatation thermique des océans, qui se réchauffent en absorbant plus de 90 % de l’excès de chaleur provoqué par les activités humaines. Le réchauffement actuel de la surface de la Terre, 1,2°C par rapport aux niveaux préindustriels, est déjà suffisant pour élever le niveau des océans de plusieurs mètres au cours des siècles à venir, note M. Stokes, professeur à l’université de Durham en Angleterre. Et les prévisions scientifiques actuelles prévoient une trajectoire de réchauffement planétaire de l’ordre de 2,7°C d’ici la fin du siècle.
Dans leur étude, M. Stokes et ses collègues ont passé en revue la littérature scientifique depuis la dernière évaluation climatique majeure du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) de l’ONU, en se concentrant sur la contribution croissante des calottes glaciaires à la hausse du niveau des mers, un élément qu’avait exclu le GIEC en raison des facteurs d’incertitudes. En 2021, les experts de l’ONU prévoyaient une élévation « probable » du niveau de la mer de 40 à 80 centimètres d’ici 2100, selon la rapidité avec laquelle l’humanité réduira ses émissions de gaz à effet de serre.
Les données satellitaires révèlent que les calottes glaciaires, qui contiennent au total suffisamment d’eau gelée pour soulever les océans d’environ 65 mètres, sont bien plus sensibles au changement climatique qu’on ne le pensait. La quantité de glace fondant ou se détachant dans l’océan depuis le Groenland et l’Antarctique occidental, qui s’élève actuellement en moyenne à environ 400 milliards de tonnes par an, a quadruplé au cours des trois dernières décennies, loin devant le ruissellement des glaciers de montagne. « Nous pensions autrefois que le Groenland ne réagirait pas tant que la planète n’atteindrait pas 3°C », a déclaré M. Stokes. Mais « le consensus actuel sur les points de basculement pour le Groenland et l’Antarctique occidental se situe autour de 1,5°C ».
Par ailleurs en examinant de nouvelles données issues des trois périodes géologiques les plus récentes de l’histoire de la Terre, les chercheurs montrent que si l’on remonte au dernier moment de l’histoire de la Terre avec des niveaux de CO2 comparables à ceux d’aujourd’hui, il y a environ trois millions d’années, le niveau des mers était de 10 à 20 mètres plus élevé. « Si l’on veut ralentir l’élévation du niveau de la mer issue de la fonte des calottes glaciaires, il est clair qu’il va falloir revenir à des niveaux de températures inférieures à celles que nous avons actuellement », selon M. Stokes. Pour la maintenir « à un niveau gérable, il faut se fixer un objectif de température à long terme proche de + 1°C, voire inférieur ».
Durham University : https://www.durham.ac.uk/news-events/latest-news/2025/05/15c-target-too-high-for...
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Santé, Médecine et Sciences du Vivant
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Des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) ont mis au point des bactéries génétiquement modifiées qui émettent des signaux détectables à distance et pourraient, dans un premier temps, être utilisées à la détection de la pollution ou des nutriments dans les sols, et donc à la surveillance des cultures. Ces bactéries technologiques pourraient également être adaptées pour d’autres applications, comme la détection de mines terrestres. S’il était déjà possible de modifier génétiquement certaines bactéries pour détecter différentes molécules, telles que des polluants, des composés toxiques ou des nutriments, les signaux bactériens ne pouvaient être détectés qu’en observant les cellules au microscope, ce qui exclut une utilisation à grande échelle.
Ainsi, la nouvelle approche utilise à la fois des signaux visuels et les technologies spatiales pour extraire et lire des données cellulaires : « si ces signaux passent inaperçus à proximité et à l’œil nu, à des centaines de mètres de distance, grâce à des caméras spécifiques, il devient possible de les récupérer et de les lire », explique l’un des auteurs principaux, Christopher Voigt, directeur du département de génie biologique du MIT. L’étude révèle et valide le protocole suivi pour modifier 2 types de bactéries et produire des molécules émettant des longueurs d’onde lumineuses distinctes dans les spectres visible et infrarouge, pouvant être visualisées par des caméras hyperspectrales. Ces molécules « rapporteuses » sont produites grâce à des circuits génétiques qui détectent les bactéries proches, mais l’approche pourrait être adaptée avec n’importe quel capteur existant, précisent les chercheurs.
Comment modifier des cellules bactériennes pour qu’elles puissent détecter une substance chimique particulière et transmettre sur une longue distance ? Pour la détection à longue distance, l’équipe du MIT a eu l’idée de modifier des cellules pour produire des molécules rapporteuses hyperspectrales, détectables à l’aide de caméras hyperspectrales. Ces caméras déterminent la quantité de chaque longueur d’onde de couleur présente dans un pixel donné. Au lieu d’être simplement rouge ou vert, chaque pixel contient des informations sur des centaines de longueurs d’onde lumineuses différentes. Actuellement, les caméras hyperspectrales sont utilisées pour des applications telles que la détection de radiations.
Les bactéries avec capteurs développées par ces chercheurs et placées dans des boîtes ont bien produit des signaux détectables par des caméras hyperspectrales montées sur des drones. Pour l'instant, la lecture a été démontrée comme possible à une distance maximale de 90 mètres, mais les chercheurs travaillent à étendre ces distances. Ces capteurs biologiques pourront être déployés à des fins agricoles, par exemple pour mesurer les niveaux d’azote ou de nutriments dans le sol, mais le ministère de la défense américain, qui a soutenu la recherche, envisage également de les adapter à la détection des mines terrestres.
Nature biotechnology : https://www.nature.com/articles/s41587-025-02622-y
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Des chercheurs de l’Université du Nebraska-Lincoln, aux États-Unis, ont développé un vaccin à l’aide d’un algorithme d’intelligence artificielle capable d’analyser des milliers de variantes du virus grippal. Ce projet innovant, piloté par le virologue Eric Weaver, s’appuie sur un logiciel baptisé Epigraph. Sa mission ? Identifier les fragments de virus (les fameux épitopes) les plus fréquents, les plus stables et les plus efficaces pour stimuler le système immunitaire.
Le principe est simple : au lieu de courir derrière les mutations de la grippe chaque année, les chercheurs ont décidé de les devancer. Grâce à l’IA, ils ont analysé plus de 6 000 souches de virus H1N1, collectées entre 1930 et 2021, pour créer une formule vaccinale capable de couvrir un très large éventail de variants y compris ceux qui n’existent pas encore. Résultat : un ensemble d’antigènes qui permettrait de déclencher une immunité croisée, c’est-à-dire une protection contre plusieurs souches différentes, qu’elles soient humaines, aviaires ou porcines. Une approche qui pourrait bien mettre fin à la course annuelle entre les mutations du virus et les formules de vaccin.
Pourquoi des porcs ? Tout simplement parce que ces animaux jouent un rôle clé dans la transmission interespèces du virus grippal. Ils peuvent être infectés par des souches humaines et animales, devenant ainsi de véritables “chaudrons génétiques” favorisant l’émergence de nouveaux variants. Les chercheurs ont donc vacciné quatre groupes de porcs avec différentes formulations, dont leur fameux vaccin Epigraph. Résultat : les animaux ont développé des anticorps neutralisants contre 12 souches de virus différentes, y compris le H1N1 de 2009, et ont présenté une réponse immunitaire T beaucoup plus forte que les autres groupes. Mieux encore, aucun symptôme clinique après exposition au virus. Et selon les modélisations, cette immunité pourrait durer jusqu’à 10 ans.
Ce nouveau vaccin efficace contre la grippe ne serait pas réservé aux humains. En immunisant les réservoirs animaux, notamment les porcs, on pourrait potentiellement freiner l’apparition de nouvelles pandémies, comme celle de la grippe espagnole en 1918 ou celle du H1N1 en 2009. Le professeur Weaver l’explique clairement : « Si l’on parvient à immuniser les réservoirs animaux, on empêche le virus d’évoluer et de franchir la barrière des espèces. Ce serait un bond de géant pour la santé publique mondiale ». Prochaine étape, des essais cliniques sur l’humain, pour valider l’efficacité et la sécurité du produit.
Uniersity of Nebraska-Lincoln : https://news.unl.edu/article/nebraska-developed-vaccine-protects-against-swine-h...
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Une étude de l'université de Cambridge a montré que l’aspirine bloque un composé chimique produit par les plaquettes, le TXA2, qui freine les cellules T du système immunitaire. Ces cellules T sont essentielles dans la détection et l’élimination des cellules cancéreuses. En supprimant l’action du TXA2, l’aspirine permettrait une meilleure efficacité du système immunitaire contre des cancers tels que ceux du sein et de la prostate.
Des recherches antérieures avaient déjà pointé les effets de l’aspirine sur certains cancers. Une méta-analyse de 2021 a révélé une baisse de 31 % de la mortalité spécifique au cancer du sein et une réduction des récidives. Une autre, datant de 2020, estimait que ce médicament réduisait de plus de 25 % le risque de cancer du côlon. Ces résultats encourageaient une exploration plus poussée du mécanisme d’action. Concernant le cancer du côlon, il faut retenir que certains symptômes peuvent paraître inoffensifs, mais ne vous laissez pas tromper. C’est pourquoi il est préférable de consulter un spécialiste dès l’instant où vous constatez quelque chose d’inhabituelle.
Jusqu’ici, les scientifiques ne comprenaient pas clairement comment l’aspirine agissait sur les cellules cancéreuses. L’étude parue dans Nature apporte des éclaircissements cruciaux. Elle démontre qu’au tout début de la dissémination, les cellules cancéreuses sont particulièrement sensibles à l’attaque immunitaire. En ciblant cette phase, l’aspirine pourrait bloquer la propagation du cancer de la prostate ou du cancer du sein.
L’aspirine pourrait jouer un rôle clé dans la lutte contre plusieurs types de cancer. Moins onéreuse que les traitements à base d’anticorps, elle représenterait une solution thérapeutique prometteuse, notamment dans les pays à faibles ressources. Son coût réduit et sa large disponibilité en pharmacie pourraient révolutionner l’approche médicale, en rendant la prévention plus équitable. Si ses effets sont confirmés, elle pourrait devenir un levier essentiel pour freiner la progression de cancers comme celui du côlon ou de la prostate.
Selon le Professeur Roychoudhuri, un des co-auteurs de l’étude, le moment où les cellules cancéreuses commencent à se propager constitue une opportunité unique. Cette fenêtre thérapeutique permettrait à l’organisme, avec l’aide de l’aspirine, de mieux détruire les cellules avant qu’elles ne deviennent résistantes. Cette approche innovante pourrait freiner l’évolution du cancer du sein ou du cancer du côlon comme la consommation de ces fruits recommandés par un gastro-entérologue chez les patients à risque.
Nature : https://www.nature.com/articles/s41586-025-08626-7
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« L’Angleterre va devenir le premier pays au monde à vacciner sa population contre la gonorrhée, une infection sexuellement transmissible (IST) » selon la BBC. Face aux 85 000 cas dénombrés en 2023, un record depuis le début des enregistrements, en 1918, mais surtout face à l’émergence de souches résistantes aux antibiotiques, le National Health Service (NHS) a lancé une campagne de vaccination à destination des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, des partenaires sexuels multiples ou une IST. Il s’agit de la population où les risques d’infection sont les plus élevés.
Les personnes concernées seront identifiées et contactées dans les prochaines semaines et pourront se faire vacciner dès le 1er août dans les centres de santé sexuelle mandatés par les autorités locales. Au cours de ce rendez-vous, les médecins proposeront aussi aux patients d’être vaccinés contre la mpox, le papillomavirus ou encore l’hépatite A et B. Au cas par cas, des médecins généralistes pourraient aussi proposer la vaccination à des femmes exposées.
S’il n’existe pas de vaccin spécifique contre la bactérie Neisseria gonorrhoeae, responsable de la gonorrhée, le vaccin contre le méningocoque a un certain effet protecteur, observent médecins et chercheurs depuis quelques années. Le vaccin 4CMenB [qui sera utilisé pendant cette campagne de vaccination] était déjà utilisé contre le méningocoque B, une infection bactérienne grave pouvant provoquer une méningite ou une septicémie. Il fait partie du schéma vaccinal obligatoire des enfants et est administré à l’âge de 8 semaines, 16 semaines et 1 an.
L’efficacité du vaccin 4CMenB n’est que de 30 % contre la gonorrhée, mais cela évitera quand même bon nombre de cas et donc les probabilités qu’une souche résistante se propage, ont jugé les autorités de santé britannique. « La plupart des cas se soignent avec une simple dose d’antibiotiques, mais la bactérie responsable de la gonorrhée ne cesse d’évoluer depuis quatre-vingts ans et devient de plus en plus résistante aux antibiotiques », rappelle la BBC.
BBC : https://www.bbc.com/news/articles/cded26z16leo
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Depuis 20 ans, la France voit ses indicateurs de santé périnatale se dégrader. En 2024, le pays se classe au 22e rang européen avec un taux de mortalité infantile de 4,1 pour 1.000 naissances vivantes, en hausse par rapport à 2011 (3,5 ‰). Un quart des décès surviennent dès le jour de la naissance. Face à cette réalité alarmante, la Haute Autorité de Santé (HAS) a publié une analyse inédite sur les événements indésirables graves associés aux soins (EIGS) chez les nouveau-nés.
Entre mars 2017 et mai 2024, 328 EIGS ont été déclarés par des professionnels de santé. Le bilan est lourd : 54 % ont entraîné un décès, 31 % une mise en jeu du pronostic vital, et 15 % un déficit fonctionnel permanent, comme des nécroses cutanées ou des séquelles neurologiques. Surtout, 57 % de ces drames ont été jugés « majoritairement évitables ou probablement évitables ». « Des mesures, principalement humaines ou organisationnelles, auraient pu empêcher leur survenue ou limiter leurs conséquences », souligne la HAS.
Les causes les plus fréquentes concernent des erreurs de surveillance obstétricale (comme une mauvaise interprétation du rythme cardiaque fœtal), des infections associées aux soins ou encore des erreurs médicamenteuses. Quant aux causes profondes, elles relèvent d'une chaîne de dysfonctionnements : état de santé de la mère ou de l'enfant, protocoles incomplets ou méconnus, défaut de communication entre soignants...
La HAS formule dix recommandations clés. Il s'agit d'abord de « s'assurer systématiquement des compétences (techniques et non techniques) des professionnels exerçant en gynécologie-obstétrique et en pédiatrie néonatale ». L'accent est aussi mis sur la circulation de l'information, la lutte contre les erreurs diagnostiques, la gestion des grossesses à risque, et l'amélioration des pratiques en réanimation néonatale. La HAS insiste également sur la prévention des risques en maternité (chutes, étouffement), la sécurisation des traitements, et le suivi des accouchements à domicile ou en maisons de naissance. Enfin, l'organisme recommande de faire évoluer le formulaire de déclaration des EIGS afin d'en améliorer la qualité et la précision.
HAS : https://www.has-sante.fr/jcms/p_3607325/fr/mieux-prevenir-et-gerer-les-evenement...
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Pour la première fois dans le monde, des chirurgiens de l’Université de Californie – Los Angeles (UCLA) ont réussi à réaliser une greffe de vessie chez un patient de 41 ans, le 4 mai dernier. Ce dernier a perdu la majeure partie de sa vessie lors du retrait d’une tumeur. « Ses deux reins avaient également été retirés ultérieurement en raison d'un cancer et d'une insuffisance rénale terminale, et il était sous dialyse depuis sept ans », précise l’université.
Au total, cette opération a duré huit heures. « L'intervention complexe impliquait la transplantation d'une nouvelle vessie et d'un nouveau rein, prélevés sur un donneur », indique UCLA. Les chirurgiens ont d'abord transplanté le rein, puis la vessie ; ils ont ensuite relié le rein à la nouvelle vessie grâce à la technique qu'ils avaient mise au point. Les années de recherche réalisées en amont leur ont permis de réussir cette partie complexe de l’opération. « Le rein a immédiatement produit un volume important d'urine et la fonction rénale du patient s'est immédiatement améliorée », souligne le Docteur Nima Nassiri de l’UCLA, qui a dirigé cette opération, dans le communiqué. « Aucune dialyse n'a été nécessaire après l'opération et l'urine s'est correctement drainée dans la nouvelle vessie ». Il précise que des inconnues subsistent notamment sur le fonctionnement de la vessie transplantée au fil du temps, mais aussi sur le risque de rejet des organes greffés.
Jusqu’à cette opération, aucune greffe de vessie n’avait jamais été réalisée, « en partie en raison de la structure vasculaire complexe de la région pelvienne et de la complexité technique de l’intervention ». Les procédures actuelles consistent à créer une “nouvelle” vessie ou une voie d'évacuation de l’urine en utilisant une partie de l’intestin. « Bien que ces interventions chirurgicales puissent être efficaces, elles comportent de nombreux risques à court et à long terme qui compromettent la santé du patient, tels que des hémorragies internes, des infections bactériennes et des troubles digestifs », préviennent les scientifiques. Grâce à cette première, ils espèrent pouvoir réaliser davantage de greffes de vessie dans un avenir proche et améliorer la prise en charge des vessies non fonctionnelles.
UCLA : https://www.uclahealth.org/news/release/first-human-bladder-transplant-performed...
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Des chercheurs de l’Université du Nouveau-Mexique ont présenté des résultats très encourageants chez des souris et des primates d’un nouveau candidat-vaccin contre la maladie d'Alzheimer, qui devrait être testé prochainement chez l’humain. La maladie d’Alzheimer, comme d’autres tauopathies, est causée par l’agrégation de la protéine tau. Cette molécule sert normalement à stabiliser les microtubules qui soutiennent la structure des neurones. Chez les malades, cette protéine est modifiée par des phosphorylations (l’addition d'un groupe phosphate sur la protéine). Ceci favorise l’interaction entre plusieurs protéines tau, qui agrègent ensemble et ne peuvent plus stabiliser la structure des neurones. Ces phosphorylations concernent notamment l’acide aminé (les briques qui forment une protéine) localisé à la position 181 de la protéine tau. Cette phosphorylation est précisément la cible du vaccin présenté dans l’étude.
Ce vaccin est dit "thérapeutique", car il a été conçu pour traiter la maladie, pas pour la prévenir. Il contient un bout de la protéine tau avec cette phosphorylation à la position 181, accroché à la surface d’une particule issue d’un virus. L’idée est que le vaccin aide le système immunitaire à reconnaître et éliminer les protéines tau modifiées par cette phosphorylation, qui ont un grand risque de former des agrégats, sans attaquer les protéines tau saines (sans cette phosphorylation).
Les chercheurs ont testé leur candidat vaccin chez un modèle de souris modifié génétiquement pour développer une tauopathie vers ses six mois, causant des problèmes cognitifs comparables à ceux des humains atteints de la maladie d’Alzheimer. Les souris ont reçu deux doses du vaccin, à quatre semaines d’intervalle. L’immunisation générait une grande quantité d’anticorps, qui réagissaient fortement contre la protéine tau phosphorylée. Grâce à ces piqures, le nombre de tau phosphorylées baissait significativement dans le cerveau des souris, qui en plus présentaient moins de neuroinflammation que les souris non vaccinées. Conséquence logique de cette protection : les souris vaccinées avaient une meilleure mémoire, montrant l’efficacité du vaccin pour retarder la maladie.
Ces résultats ont été confirmés chez un autre modèle de souris, modifié génétiquement pour produire la protéine tau humaine, mais pas la version murine de cette protéine. En vieillissant, ces souris développent une hyperphosphorylation des protéines tau, suivie de leur agrégation, mort neuronale et perte de mémoire. À leurs six mois, les souris ont reçu deux doses du vaccin. A 12 mois, le niveau d’anticorps contre la protéine tau phosphorylée était encore élevé, entraînant une baisse importante de la quantité de cette protéine modifiée. Et leur mémoire s’en voyait améliorée.
D’autres vaccins contre la maladie d’Alzheimer, qui semblaient aussi très efficaces chez la souris, n’ont pas donné les mêmes résultats chez les humains. Notamment à cause d’effets secondaires graves, dont une inflammation du cerveau. Pour s’assurer de la sûreté de leur vaccin, les chercheurs de l’Université du Nouveau-Mexique l’ont testé chez des macaques, beaucoup plus proches des humains que les souris. Les primates ont été vaccinés à leur sixième année avec trois doses, les deux premières à quatre semaines d’intervalle et la troisième vingt semaines après la première dose.
Là aussi, la production d’anticorps spécifiques était très élevée, et le restait durant au moins 49 semaines. Ils entraînaient une chute importante de la quantité de protéine tau phosphorylée, mais ne causaient pas d’effets secondaires graves. Finalement, les chercheurs ont testé ces anticorps sur des cerveaux humains (issus d’autopsies), montrant encore une bonne réactivité contre la protéine tau phosphorylée. « Maintenant que nous avons montré une bonne efficacité chez des primates non humains, je pense qu’on est beaucoup plus près d’un essai clinique », s’enthousiasme dans un communiqué Kiran Bhaskar, auteur de l’étude.
Alzheimer's Association : https://alz-journals.onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/alz.70101
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Gustave Roussy annonce le lancement d’UMBRELLA, un essai clinique de phase III inédit, qui pourrait transformer en profondeur la manière dont les patients atteints de cancer sont suivis après un traitement curatif. L’objectif : personnaliser le suivi post-thérapeutique en fonction de la présence ou non d’une maladie moléculaire résiduelle (MRD), détectée dans le sang par l’analyse de l’ADN tumoral circulant. UMBRELLA est la première étude clinique française ouverte à plusieurs types de tumeurs à intégrer le statut MRD comme critère de stratification thérapeutique, dans une démarche innovante de médecine personnalisée, préventive et moins invasive. L’essai UMBRELLA se déroule dans le cadre de l’IHU Prism.
Chez certains patients, des fragments d’ADN tumoral peuvent persister dans la circulation sanguine après les traitements, même en l’absence de signe visible à l’imagerie. Cette maladie moléculaire résiduelle (MRD) est un indicateur précoce du risque de rechute. Des études antérieures ont montré que les patients MRD positif présentent un risque significativement plus élevé de récidive que ceux MRD négatif. Grâce aux avancées récentes en biologie moléculaire, il est désormais possible de détecter cette MRD par une simple prise de sang. Cette approche ouvre la voie à un suivi médical sur mesure et à l’introduction de traitements préemptifs, avant toute rechute clinique.
Gustave Roussy a sélectionné la plate-forme de test MRD de Veracyte pour l’essai UMBRELLA. Cette plate-forme combine séquençage du génome entier et intelligence artificielle afin d’établir un profil moléculaire propre à la tumeur de chaque patient. Elle évalue ensuite l’ensemble du génome dans des échantillons de sang ultérieurs pour détecter ce même profil, ce qui indique la présence d’un cancer dont la progression peut être suivie dans le temps. L'essai UMBRELLA évalue deux stratégies post-traitement différentes, en fonction du statut MRD des patients atteints de cancers non métastatiques (poumon non à petites cellules, colorectal, pancréas, sarcomes des tissus mous).
Pour les patients MRD positif, l’étude teste l’intérêt d’un traitement préemptif par immunothérapie (tislelizumab) contre un placebo, avec un suivi médical conventionnel (imagerie + examen clinique tous les 3 à 6 mois). L’objectif principal est d’évaluer l’effet du traitement sur la survie sans maladie. Pour les patients MRD négatif, considérés à faible risque, UMBRELLA explore la possibilité d’un suivi allégé (tous les 6 mois, puis annuel), afin de limiter les consultations et examens inutiles sans perte de chance.
D’une durée de 4 ans, UMBRELLA est un essai randomisé, en double aveugle, multicentrique, qui prévoit d’inclure plus de 700 patients dans 10 à 11 centres en France. L’essai est promu par Gustave Roussy et coordonné par le Professeur Antoine Italiano, chef du programme de médecine de précision. UMBRELLA repose sur une collaboration impliquant également IntegraGen, responsable des analyses moléculaires, et BeiGene, qui fournit le tislelizumab. Son approche pragmatique et inclusive permet d’inclure tout patient adulte atteint de l’une des indications concernées, n’ayant jamais reçu d’immunothérapie, et ayant terminé son traitement curatif depuis 3 à 4,5 mois. UMBRELLA ne se contente pas d’évaluer un nouveau traitement ; il interroge l’organisation même du suivi en oncologie, en introduisant pour la première fois une logique de stratification biologique basée sur la MRD. L’étude pourrait ouvrir la voie à une médecine de précision préventive et moins contraignante pour les patients.
Gustave Roussy : https://www.gustaveroussy.fr/fr/la-presence-dadn-tumoral-dans-le-sang-pourrait-d...
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