RTFlash

RTFLASH Recherche & Technologie
NUMERO 1236
Lettre gratuite hebdomadaire d’informations scientifiques et technologiques
Créée par René Trégouët rapporteur de la Recherche et Président/fondateur du Groupe de Prospective du Sénat
Edition du 15 Décembre 2023
Recommander  |  Désinscription  |  Lire en ligne
Egalement dans ce numéro
TIC
Une IA capable de prédire une crise cardiaque dix ans avant qu'elle se produise
L'intelligence artificielle pour prédire la réponse au traitement dans le cancer du foie
Matière
Une batterie thermique capable de chauffer l’eau instantanément
Géothermie : utiliser le sous-sol pour stocker la chaleur saisonnière excédentaire
Terre
Les forêts pourraient capter bien plus de CO2
Vivant
L’acide phytique : une petite molécule qui aide à réparer les cassures de l’ADN
L'exposition au Formol peut provoquer certaines leucémies
Antibiorésistance : un nouveau mécanisme observé en temps réel
Une nouvelle technique d’IRM permet de localiser des foyers de cellules tumorales agressives
La restriction calorique stimule l'expression des gènes anti-âge...
Fibromyalgie : un bracelet anti-douleur fait la preuve de son efficacité
Fibrillation atriale : un anticoagulant pourrait prévenir les AVC
Une technique inspirée des papillons pour détecter le cancer
Lien entre la maladie d’Alzheimer, le Covid-19 et d’autres infections virales courantes
Un traitement révolutionnaire qui fait pousser de nouvelles dents
Edito
Le coût humain et social du tabac et de l’alcool dans notre pays n’est plus supportable…



APPEL aux dons : Nous ne sommes plus qu'à 2 semaines de la fin de notre campagne de dons 2023 et nous n'atteindrons pas notre objectif de 15.000 euros.

Nous sommes le 15 Décembre, et ce matin 9.974,30 € de dons avaient été enregistrés sur le site d'Hello Asso qui gère cette campagne de dons en faveur de notre Association ADIST qui, elle-même, gère RT Flash. En y ajoutant le chèque de 1500 euros que nous a fait parvenir une entreprise, ADIST a donc collecté, à ce jour, 11.474,30 €.

Pour atteindre l'objectif de 15.000 € qui est nécessaire pour faire paraître chaque semaine RT Flash, jusqu'à fin 2024, j'ai envoyé cette semaine un courrier à tous les anciens donateurs qui ont permis, depuis 4 ans, que RT Flash existe encore aujourd'hui.

Tout d'abord, je prie tous les anciens donateurs qui ont déjà fait un don en 2023 de bien vouloir m'excuser de leur avoir adressé à eux aussi ce courrier de sollicitation mais la liste des donateurs de cette année étant encore détenue par Hello Asso, je n'ai pas pu retirer leurs noms du listing d'envois de cette semaine.

J'espère que les dons de nos anciens donateurs qui n'ont pas encore fait de dons en 2023 seront assez nombreux pour que nous atteignions cet objectif de 15.000 euros.

Cette somme de 15.000 euros est nécessaire pour faire fonctionner tous nos outils technologiques. Et il ne nous est pas possible de réduire cette somme annuelle de 15.000 € car les 3 personnes (Monique, Mark et moi-même) qui chaque semaine, depuis 1998, donnent de nombreuses heures pour que chaque vendredi vous retrouviez RT Flash sur votre PC, votre tablette ou votre smartphone, sont bénévoles.

Sans vous tous qui acceptez de faire des dons, RT Flash n'existerait plus. Nous avons bien conscience de la précarité de notre situation mais vous remercier chaque semaine avec des articles et un édito dont les rédacteurs et moi-même sommes totalement bénévoles nous apporte beaucoup de joie et de bonheur.

René Trégouët
Sénateur Honoraire
Créateur du Groupe de Prospective du Sénat
Rédacteur en Chef de RT Flash

Président de l'ADIST (l'ADIST est une association qui gère RT Flash)

Si vous voulez aider RT Flash, lettre d’informations scientifiques, gratuite et sans publicité depuis 1998, appuyez sur ce lien HelloAsso

EDITORIAL :

Le coût humain et social du tabac et de l’alcool dans notre pays n’est plus supportable…

Connu dès la fin du XVIème siècle dans le monde entier et sans doute cultivé et utilisé depuis plus de 3000 ans sur le continent américain, le tabac, longtemps considéré comme une plante médicinale, fait à présent plus de 8 millions de morts chaque année, dont 1,3 million de non-fumeurs qui sont involontairement exposés à la fumée du tabac. Sur ces 8 milliards de fumeurs dans le monde, 80 % environ vivent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire. L’OMS estime que 22 % de la population mondiale consomme du tabac : 36 % des hommes et 8 % des femmes. Pour lutter contre l’épidémie de tabagisme, les États Membres de l’OMS ont adopté la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac en 2003. À ce jour, 182 pays ont adhéré à ce traité. Il est vrai qu’une étude publiée par le Lancet a évalué à plus de 100 millions de décès le nombre de victimes du tabac au cours du siècle dernier, c’est-à-dire plus que le nombre de victimes des deux guerres mondiales…

La science le rappelle inlassablement, toutes les formes de tabac sont nocives et il n’y a pas de seuil au-dessous duquel la consommation de tabac serait inoffensive. Bien que le tabac soit essentiellement consommé sous la forme de cigarettes, fabriquées de manière industrielle depuis 1830, il se décline également sous d’autres formes toujours plus nombreuses, car l’imagination des fabricants de tabac est sans limite, cigares, tabac chauffé, tabac à rouler, tabac pour pipe, bidis, kreteks…

La production d’alcool, seconde substance addictive la plus meurtrière dans le monde, est attestée depuis au moins 9000 ans. Elle serait née en Chine de la fermentation accidentelle de céréales et de fruits. L’alcool provoque quatre millions de décès par an selon l’OMS. L’alcool et le tabac réunis seraient donc responsables d’au moins 12 millions de morts par an dans le monde, soit un décès sur cinq sur la planète. Si l’on observe les décès attribuables à l’alcool, 28 % résultent de traumatismes, d’accidents de la circulation ou de violence interpersonnelle ; 21 % résultent de pathologies digestives et 19 % proviennent de maladies cardiovasculaires. Le tiers restant correspond à des maladies infectieuses, des cancers, et des troubles mentaux. On estime que presque la moitié de la population mondiale consomme régulièrement de l’alcool et que 237 millions d’hommes et 46 millions de femmes souffrent de troubles liés à la consommation d’alcool. L’OMS a estimé que le coût médical et social du tabac et de l’alcool, les deux drogues de loin les plus consommées dans le monde, représenterait environ 3 % du produit mondial brut, soit plus de 3000 milliards de dollars par an, un montant équivalent au PIB de la Grande Bretagne…

C’est en Europe que la consommation d'alcool par habitant est la plus élevée au monde, même si celle-ci a baissé de 10 % depuis 2010. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, ce sont les spiritueux qui sont les boissons alcoolisées les plus consommées dans le monde (45 % de la consommation totale d'alcool), suivis par la bière (34 %) et le vin (12 %). Au niveau mondial, la consommation moyenne d’alcool s'élève à environ 6 litres d'éthanol pur par an et par buveur, soit environ une bouteille de vin par semaine. Mais cette moyenne cache de grandes disparités. En France, la consommation d’éthanol tourne autour de 12 litres par an, soit environ deux bouteilles de vin par semaine, ce qui place la France parmi les pays européens les plus consommateurs d'alcool chez les plus de 15 ans. Le CIRC de Lyon souligne que la consommation excessive d'alcool – définie comme plus de 60 g/jour ou environ six verres par jour – est à l'origine de 47 % des cancers attribuables à l'alcool. Cet organisme précise que la consommation à risque – entre 20 et 60 g/jour – concerne un buveur sur trois. Globalement, la consommation d'alcool serait à l’origine d’au moins un cancer sur vingt selon le CIRC. On sait à présent que, pour le cancer du sein, le risque augmente dès une consommation de moins d’un verre par jour ; pour le cancer du foie, le risque apparaît à partir d’une consommation supérieure à 4 verres par jour. Il faut également rappeler qu’il existe une synergie néfaste entre alcool et tabac : le risque de développer un cancer de la cavité buccale serait, par exemple, multiplié par 45 chez les grands consommateurs de tabac et d'alcool.

Le tabac est le produit stupéfiant qui coûte le plus cher à la société française, avec 156 milliards d'euros par an. Il est suivi par l'alcool, 102 milliards. Au total, les coûts sociaux de l’alcool et du tabac atteignent le montant de 268 milliards, ce qui représente presque la totalité des dépenses de santé de notre pays en 2020, ou encore 80 % des dépenses inscrites au budget de l’Etat en 2022 (330 milliards d’euros). L’évaluation de ce coût gigantesque a été calculé par une étude très solide et édifiante réalisée par l'Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT), sous l’égide de l'économiste réputé Pierre Kopp. Cette estimation prend en compte le coût des vies perdues, la perte de la qualité de vie et la perte de productivité sur le marché du travail. Elle intègre également les dépenses publiques de prévention, de répression et de soins. Pour affiner ce calcul, les taxes sur l'alcool et le tabac sont déduites de cet ensemble.

Il est important de souligner qu’au cours des soixante dernières années, la consommation globale de boissons alcoolisées a été divisée par plus de deux. Alors qu’un Français buvait en moyenne 200 litres d'alcool par an en 1960, il n'en boit aujourd'hui plus que 80 litres. Cette tendance tend à se poursuivre, mais à un rythme plus lent depuis dix ans, avec une consommation annuelle de boissons alcoolisées qui a diminué de 4 litres par personne. Il est intéressant de noter qu’à l’intérieur de ces boissons alcoolisées, c’est la consommation de vin qui a de loin le plus régressé. Elle est passée de 130 litres en 1960 à 35 litres en 2020.

Les ventes de tabac et de cigarettes ont également sensiblement diminué en France depuis vingt ans. Elles ont été divisées par deux depuis 2000 et le renforcement de la fiscalité sur les produits du tabac entre 2018 et 2020, qui a conduit à porter le prix du paquet de cigarettes au-delà de 10 euros, a permis une baisse sans précédent de 3 points de la consommation de tabac, soit près de 2 millions de Français qui ont arrêté de fumer entre 2014 à 2019. Pourtant, la mortalité provoquée par le tabac et l’alcool reste beaucoup trop élevée en France, avec environ 125 000 décès par an, soit autant que le nombre de morts provoqués par la pandémie de Covid 19…

Concernant l’impact sur les finances publiques, l’étude conduite par Pierre Kopp a permis de tordre le cou à une idée reçue tenace selon laquelle le tabac et l’alcool rapporteraient à l'Etat plus d'argent grâce aux taxes sur ces produits, qu'il n'en dépense en soins ou en prévention, Cette étude montre que la taxation sur le tabac rapporte 13 milliards par an mais que le tabac coûte parallèlement 16 milliards en soins à la collectivité. Pour l’alcool, ces taxes rapportent certes 4 milliards par an, mais les dommages de l’alcool coûtent dans le même temps plus de 8 milliards au pays. Mais dans ce calcul macabre, ce sont les pertes en vies humaines provoquées par le tabac et l’alcool, et la baisse de productivité qui en découle, qui pèsent d’un poids déterminant dans le calcul du coût social, puisqu'elles représentent une perte colossale de 258 milliards d'euros en 2019.

Une récente étude parue dans la revue Alcohol a montré de manière saisissante les bienfaits rapides du sevrage alcoolique sur la récupération de l'épaisseur du cortex dans le cerveau. Pour la première fois, les chercheurs ont pu visualiser la progression de la régénération cérébrale après plusieurs mois d'abstinence en alcool. Les participants à l'étude souffrant de troubles liés à la consommation d'alcool ont passé des scanners cérébraux après environ 1 semaine (68 personnes), 1 mois (88 personnes) et 7,3 mois (40 personnes) d'abstinence. Les chercheurs ont également mesuré au début de l'étude l'épaisseur du cortex de 45 personnes qui n'avaient jamais souffert de ce trouble, puis à nouveau environ 9 mois plus tard. Ces scientifiques ont ainsi enregistré l’épaisseur corticale de 34 régions. L'étude révèle que les personnes qui arrêtent de consommer de l’alcool regagnent de l’épaisseur corticale au fil du temps, d’abord rapidement au cours du premier mois, puis de façon continue pendant 7 mois. Elles finissent par retrouver une épaisseur corticale comparable à celle des personnes ne souffrant pas de troubles liés à la consommation d'alcool.

L’arrêt définitif du tabac est également très bénéfique pour la santé. Au bout de six mois de sevrage, les cils bronchiques d’un ancien fumeur, qui tapissent ses bronches, se mettent à repousser et ce dernier retrouve en grande partie le souffle qu’il avait perdu. Après cinq ans sans tabac, le risque de cancer du poumon et de maladies cardiovasculaires est diminué presque de moitié. Enfin, après quinze ans d’abstinence, l’espérance de vie redevient presque identique à celle d’une personne qui n’a jamais fumé, même si le risque de cancer restera toujours plus important chez les anciens fumeurs. Mais il y a plus : selon une étude publiée dans la revue scientifique Nature, nos poumons ont l’extraordinaire capacité de se régénérer. Des chercheurs britanniques ont en effet montré, en étudiant les poumons de fumeurs, de non-fumeurs et d’anciens fumeurs par biopsie et en séquençant les génomes des cellules épithéliales bronchiques de ces poumons, que chez les sujets ayant arrêté de fumer il y a plus de vingt ans, le ratio entre cellules saines et cellules altérées est le même que chez les non-fumeurs.

Il faut également souligner que l’arrêt du tabac reste très bénéfique pour la santé à tout âge, y compris pour les sujets malheureusement atteints d’un cancer. Une étude supervisée par le CIRC de Lyon et dirigée par le Docteur Mahdi Sheikh a notamment montré que, chez les patients atteints d’un cancer du rein ou de la vessie, ceux qui avaient arrêté de fumer au moment du diagnostic avaient un risque de décès inférieur de 50 % et un risque de progression de la maladie inférieur de 56 %, par rapport à ceux qui avaient continué à fumer. Notons que l’arrêt, même tardif du tabac, est également très bénéfique pour le cœur, puisque la Société française rappelle qu’arrêter de fumer, même à 70 ans, permet encore de réduire les risques de décès de 27 %, ce qui est considérable dans cette tranche d’âge.

Mais les dommages pour la santé de la consommation d’alcool et de tabac ne se limitent pas au cancer et aux maladies cardiovasculaires. On sait à présent, grâce à de récents travaux, et notamment une étude de l’Inserm publiée en 2018 dans The Lancet Public Health, que le risque de développer une maladie d’Alzheimer est 40 % plus élevé chez les gros fumeurs (plus d’un paquet de cigarettes par jour) et 50 % chez les gros buveurs (plus de quatre verres de vin par jour). Cette étude, réalisée sur 1,3 million de patients souffrant de démences, montre également que 57 % des démences précoces sont associées à une consommation excessive d’alcool…

C’est dans ce contexte médical, sanitaire et social qu’il était important de rappeler, que s’inscrit le nouveau plan lutte contre le tabagisme, présenté par le gouvernement le 28 novembre dernier. Ce nouveau programme national de lutte contre le tabac (PNLT) 2023-2027 s’appuie sur deux piliers principaux : le renforcement de la fiscalité et les interdictions entourant le tabac. S’appuyant sur les recommandations des chercheurs et économistes de la santé, le gouvernement a enfin admis que la hausse des taxes sur l’alcool et le tabac devait être prévisible et régulière, à la fois pour prévenir l’entrée dans le tabagisme, notamment chez les plus jeunes, et de mieux accompagner les fumeurs vers l’arrêt du tabac. Le prix du paquet de cigarettes sera porté à un minimum de 13 euros courant 2026 avec une première étape à 12 euros en 2025. Cette augmentation des prix du tabac semble bien être la mesure la plus efficace contre le tabac, comme le montrent toutes les études indépendantes sur cette question.

L’autre grand volet de ce plan concerne l’élargissement des espaces sans tabac. Ceux-ci vont être étendus à toutes les plages, parcs publics, forêts, et aux abords de certains lieux publics, notamment les établissements scolaires, a annoncé le ministre de la Santé et de la Prévention Aurélien Rousseau. L’idée est que « Le sans tabac sera désormais la norme », a affirmé le ministre, lors de la présentation de son plan. On peut cependant regretter que cette interdiction de fumer ne soit encore pas clairement étendue aux terrasses ouvertes, où il suffit parfois d’un seul fumeur pour incommoder l’ensemble des autres clients d’un café ou d’un restaurant.

Autre mesure attendue, la vente des produits du vapotage jetables (puffs), très populaires chez les jeunes, sera interdite, car on sait que ces produits sont souvent une porte d’entrée vers le tabagisme. Ce plan, en dépit de certaines lacunes, est globalement salué par la communauté médicale qui souligne que notre pays comptait en 2021 plus de 12 millions de fumeurs quotidiens, soit 25 % des 18-75 ans. Et même si, chez les jeunes, la prévalence du tabagisme quotidien a baissé, passant de 25 % à 16 % entre 2017 et 2021, elle reste sensiblement plus élevée que chez nos principaux voisins européens. L’OCDE a publié en juin dernier une étude qui montre qu’en poursuivant la politique volontariste anti-tabac mise en oeuvre entre 2016 et 2020, la France pourrait éviter environ 4 millions de cas de maladies chroniques et prolongerait de 1,3 mois l’espérance de vie moyenne en bonne santé pour l’ensemble des Français jusqu’en 2050. Cette lutte accrue contre le tabagisme permettrait en outre d’économiser 578 millions d’euros par an de dépenses de santé.

S’agissant de la lutte contre l’alcoolisme, un amendement sénatorial transpartisan courageux à la Loi de Finances 2024 proposait d’instaurer un prix plancher de 50 centimes par unité d'alcool pur sur les boissons alcoolisées (Voir Public Sénat) mais il n’a pas été retenu et on peut le regretter car il y a là un vrai sujet. Cet amendement s’inspirait d’une loi votée en Ecosse en 2018 qui, selon une étude publiée dans le Lancet, a permis de faire chuter les ventes d'alcool en Écosse de 3 % depuis 2018, et de diminuer le nombre de décès entièrement imputables à l'alcool de 13,4 %.

Même si la consommation d’alcool diminue en tendance depuis 1960, passant de 26 litres en moyenne par personne âgée de plus de 15 ans à 10,7 litres en 2022, la France reste dans le peloton de tête des pays gros consommateurs d’alcool : elle occupe à présent le 6ème rang au sein des 34 pays de l’OCDE et 24 % des adultes ont toujours une consommation excessive d’alcool. Au niveau européen, la France se situe également nettement au-dessus de la consommation moyenne par habitant et occupe la 8ème place sur les 27 pays de l’UE, ce qui explique les 49 000 décès annuels dus à l’alcool dans notre pays. Et comme le rappelle le ministère de la Santé, un tiers des plus gros buveurs adultes représente 90 % de la consommation totale d'alcool et 8 % des adultes consomment à eux seuls la moitié de l'alcool vendu en France. C'est précisément pour s'attaquer à ce noyau dur de très gros buveurs que les sénateurs réunis derrière Bernard Jomier souhaitaient fixer, dans l’amendement que je viens d'évoquer, un prix plancher pour l'alcool, avec un barème de 50 centimes minimum par unité d'alcool (10 grammes d'alcool pur).

On le voit, sans nier d’indéniables progrès, le chemin sera encore long avant que notre pays connaisse enfin sa première génération sans tabac et fasse une consommation raisonnable (et limitant les risques pour la santé) d’alcool, en diminuant encore de moitié la quantité moyenne d’alcool consommée par habitant. Toutes les récentes mesures prises par les pouvoirs publics vont dans le bons sens mais ce combat difficile ne pourra être gagné qu’en développant sur le long terme des politiques de prévention, d’éducation et d’information bien plus ambitieuses et volontaristes qui n’hésitent pas à se déployer dans l’ensemble de la société, y compris les entreprises et sensibilisent, dès le plus jeune âge, à l’école, les enfants, aux risques sanitaires, sociaux et psychologiques qui résultent de la consommation de tabac, d’alcool et plus largement de stupéfiants entraînant une forte dépendance, une perte de libre-arbitre et des troubles pouvant aller jusqu’à l’exclusion sociale et favoriser des pathologies psychiatriques irréversibles. Face à ces menaces, notre pays doit poursuivre sans relâche ses efforts et mettre en œuvre les moyens nécessaires de lutte et de prévention qui permettront demain à chaque citoyen d’assumer pleinement ses responsabilités, de disposer de toute son autonomie et de rester maître de sa vie et de son destin…

René TRÉGOUËT

Sénateur honoraire

Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat

e-mail : tregouet@gmail.com


TIC
Information et Communication
Une IA capable de prédire une crise cardiaque dix ans avant qu'elle se produise
Mardi, 12/12/2023 - 14:33

Une étude menée par l’université d’Oxford (Royaume-Uni) et relayée le lundi 13 novembre a démontré que l’utilisation de l’intelligence artificielle avait permis de prédire plus de 3.000 crises cardiaques jusqu’à une décennie avant qu’elles se produisent. Mise en pratique pendant plusieurs années, l’étude publiée par l’université d’Oxford (Angleterre) a mis en lumière le potentiel des outils d'IA dans la prévention des crises cardiaques. Au total, plus de 3.000 infarctus ont pu être détectés jusqu’à dix ans avant leur déclenchement.

Avec cette découverte, les chercheurs ont l’ambition de déployer ce système à grande échelle dans les systèmes de santé aux quatre coins du monde. L’objectif étant de prévenir des milliers de décès par crise cardiaque et d’améliorer le traitement de près de la moitié des patients sujets aux infarctus. Pour mener à bien cette enquête, les scientifiques ont analysé les données provenant de plus de 40.000 patients soumis à des scanners de routine dans huit hôpitaux britanniques. L’IA a ensuite été testée sur 3.393 autres patients pendant près de huit ans.

Dans les faits, l’intelligence artificielle a permis d’améliorer la précision des tomodensitogrammes cardiaques utilisés pour détecter toute obstruction ou tout rétrécissement des artères. Les chercheurs ont constaté que les patients dont les résultats montraient un rétrécissement "significatif" des artères étaient plus susceptibles de subir une crise cardiaque grave. Néanmoins, deux fois plus de patients ne présentant pas de rétrécissement significatif subissaient également des crises cardiaques, parfois mortelles.

Le professeur Charalambos Antoniades, président de la médecine cardiovasculaire à la British Heart Foundation et directeur du centre d'imagerie et d'intervention multidisciplinaire à l'Université d'Oxford, s’est félicité de la portée de cette étude, tout en louant les progrès possibles en la matière à l’avenir.

« Nous avons démontré ici que le fait de fournir aux cliniciens une image précise du risque peut modifier, et potentiellement améliorer, le cours du traitement pour de nombreux patients cardiaques. Nous espérons que cet outil d'IA sera bientôt mis en œuvre dans l'ensemble du NHS (système de santé publique du Royaume-Uni), afin d'aider à prévenir des milliers de décès évitables dus à des crises cardiaques chaque année », a analysé le professeur. Afin de faciliter l’usage des outils d’intelligence artificielle par les organismes du NHS, le gouvernement anglais a débloqué ces dernières semaines plus de 24 millions d’euros.

D’après la BHF, qui a financé la recherche, environ 350.000 personnes au Royaume-Uni subissent un scanner cardiaque chaque année. Cependant, de nombreux patients meurent d'une crise cardiaque car les scanners ne détectent pas les petits rétrécissements quasi-invisibles du cœur. Le professeur Sir Nilesh Samani, directeur médical de la BHF, a déclaré que cette étude « montre le rôle précieux que peut jouer la technologie basée sur l'IA » dans l'identification des personnes les plus exposées au risque d'une future crise cardiaque.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Oxford

L'intelligence artificielle pour prédire la réponse au traitement dans le cancer du foie
Lundi, 11/12/2023 - 17:42

L’équipe du Département de Pathologie de l’hôpital Henri-Mondor AP-HP, de l’Inserm et de l’Université Paris-Est Créteil, coordonnée par le Professeur Julien Calderaro, a mis au point une technique d’intelligence artificielle qui permet de prédire la réponse thérapeutique chez les patients atteints de carcinome hépatocellulaire avancé. 

Le carcinome hépatocellulaire (CHC), cancer du foie, est le sixième cancer le plus fréquent et la troisième cause de décès liés au cancer dans le monde. Le traitement systémique de référence est la combinaison d’un inhibiteur de point de contrôle immunitaire (atezolizumab) avec un agent anti-angiogénique (bevacizumab). Ce traitement n’est cependant efficace que dans certains cas et il n’est pas possible, à l’heure actuelle, d’identifier les patients qui vont réellement bénéficier de ces molécules. L’équipe a souhaité pouvoir prédire chez quels patients le traitement va être efficace pour pouvoir proposer aux autres patients d'autres molécules et leur éviter des effets secondaires parfois très invalidants.

L'objectif principal de l’étude était donc de développer un modèle intelligence artificielle (IA) capable d'estimer, directement à partir de lames histologiques digitales, un certain nombre de caractéristiques moléculaires des tumeurs qui permettent de prédire la réponse thérapeutique à la combinaison atezolizumab/bevacizumab. Plus de 800 patients ont été inclus et le modèle a ainsi été validé chez des patients provenant d’Europe, des Etats Unis et d’Asie.

Les lames histologiques de cancers sont facilement accessibles dans les hôpitaux, et ce type de modèle d’IA ouvre la voie au développement de biomarqueurs prédictifs peu coûteux et facilement utilisables en pratique dite de "routine". Cette méthodologie pourrait être appliquée à d’autres cancers ou maladies et améliorer la compréhension des mécanismes biologiques qui déterminent les réponses aux traitements.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

AP-HP

^ Haut
Matière
Matière et Energie
Une batterie thermique capable de chauffer l’eau instantanément
Mercredi, 13/12/2023 - 12:49

Aux Pays-Bas, la marque Triple Solar a ainsi mis au point une batterie thermique pouvant produire de l’eau chaude instantanément grâce à l’énergie solaire. Contrairement à une batterie conventionnelle, ce dispositif innovant a ainsi été conçu pour stocker la chaleur au lieu de l’électricité. Pour ce faire, il met en œuvre une technologie connue sous le nom de PCM. Concrètement, l’accumulateur intègre un matériau à changement de forme. Comme son nom l’indique, il s’agit d’un matériau qui change d’état — entre solide et liquide — sous l’influence de la température. Pour chauffer le PCM, on utilise une pompe à chaleur PVT dont l’alimentation est fournie par des panneaux solaires PVT produisant à la fois de l’électricité et de la chaleur.

Une fois stockée, la chaleur peut être utilisée pour produire de l'eau chaude instantanément. Ce qui est également intéressant avec cette technologie, c’est que la batterie de Triple Solar a été conçue pour durer le plus longtemps possible. Selon l’entreprise, elle peut être chargée et déchargée à l’infini, sans risquer de perdre en efficacité. Elle a également l’avantage d’être compacte et économique. La marque propose effectivement trois déclinaisons de sa batterie thermique.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Triple Solar

Géothermie : utiliser le sous-sol pour stocker la chaleur saisonnière excédentaire
Lundi, 11/12/2023 - 17:52

De la géothermie, on connaît surtout l'exploitation de la chaleur du sous-sol pour alimenter des bâtiments ou des réseaux de chaleur. On connaît moins l'utilisation du potentiel calorifique des roches souterraines pour stocker la chaleur. Depuis l'été 2022, un prototype de "batterie souterraine" est en test en Gironde. Il a été inauguré un an après son entrée en service par le Haut-Commissaire au plan, François Bayrou, en mai dernier.

Un lotissement neuf de 67 logements, situé à Cadaujac, a été doté d'une centrale solaire thermique de 950 m2, couplée à un stockage de court terme (100 m3) et à un stockage thermique souterrain (10 000 m3). En été et pendant les intersaisons, la chaleur solaire couvre directement les besoins en eau chaude ("free heating"). Le surplus est conservé dans la capacité de stockage à court terme. Lorsque ce volume est plein, ce surplus est envoyé vers le stockage souterrain, à une température entre 80 et 90°C. En hiver, lorsque la production de la centrale solaire est insuffisante pour couvrir les besoins en eau chaude et en chauffage du lotissement, la chaleur conservée dans le sous-sol est utilisée. Le fluide présent dans les sondes est chauffé avec la chaleur du sous-sol et vient alimenter une pompe à chaleur à haute température. Finalement, le réseau de chaleur local est desservi avec une eau à 55°C.

Pour réaliser ce stockage intersaisonnier, 60 forages de 32 mètres de profondeur, espacés de 2,50 mètres, ont été réalisés. « En géothermie, on a tendance à espacer les forages pour qu'ils ne se contrarient pas entre eux. Ici, c'est l'inverse : on densifie les forages pour constituer un bulbe de chaleur homogène et limiter l'empreinte au sol. Ils représentent l'équivalent d'un cylindre de 18 mètres de diamètre », explique Hervé Lautrette, l'ingénieur à l'origine du démonstrateur et cofondateur de la société Absolar. La profondeur du forage est, quant à elle, déterminée par le contexte géologique local et la quantité de chaleur à stocker. Concrètement, ce champ de sondes verticales, dans lesquelles circule un fluide calorifique, va venir monter en température les roches en boucle fermée. Il n'y a pas d'échange physique avec le milieu, hormis de la chaleur.

Le stockage permet de s'affranchir de l'intermittence du solaire thermique et d'assurer la continuité de fourniture de chaleur l'hiver, lorsque la production est moindre. Ainsi, le solaire thermique couvre la totalité des besoins du quartier. Cette technique serait ainsi l'occasion de valoriser d'autres types d'énergie, comme la chaleur fatale. « Le gisement en France est énorme. La chaleur fatale représente 140 térawattheures (TWh) non valorisés aujourd'hui », souligne l'ingénieur, qui rêverait de capturer la chaleur qui s'échappe des industries, des incinérateurs, des centres de données, mais aussi des centrales nucléaires. Et pourquoi pas produire de l'électricité grâce à cette chaleur récupérée (jusqu'à 250°C) et stockée ?

Mais avant cela, il va falloir faire la preuve de cette technologie qui peine à convaincre. Absolar s'apprête à lancer des études pour valoriser la chaleur fatale d'un industriel dans un réseau de chaleur. Celui-ci est aujourd'hui alimenté par un incinérateur, de la biomasse et du gaz. « Cela représenterait plusieurs millions de mètres cubes de stockage, en essayant de minimiser l'emprise foncière », souligne l'ingénieur. Et de se passer de l'énergie fossile pour assurer l'ensemble des besoins du réseau.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Actu-Environnement

^ Haut
Terre
Sciences de la Terre, Environnement et Climat
Les forêts pourraient capter bien plus de CO2
Mardi, 12/12/2023 - 14:22

Le reboisement et la remise en état des surfaces forestières existantes dans le monde permettraient de séquestrer 226 gigatonnes de carbone supplémentaires, selon une étude de l'EPFZ. Cela correspond à plus de six fois les émissions mondiales de CO2 en 2022.

Une équipe internationale de chercheuses et chercheurs, sous la direction de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ), a obtenu ce résultat en analysant des données satellites et en les associant à des mesures du sol. A l'échelle mondiale, les arbres pourraient absorber 328 gigatonnes de CO2 de plus qu'ils ne le font actuellement, sans aucune influence humaine. A titre de comparaison, 36,8 gigatonnes de CO2 ont été émises dans le monde en 2022, selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE). Cependant, sur ces 328 gigatonnes, 102 gigatonnes se trouvent sur des surfaces actuellement utilisées pour l'agriculture ou densément peuplées. Les 226 gigatonnes restantes pourraient être utilisées avec « un minimum de conflits d'utilisation du sol », écrivent les chercheurs.

Une partie de ce potentiel (61 %) peut être atteint par la restauration de terres dégradées et une petite partie (39 %) par le reboisement. « Nous devons prendre des mesures pour mettre fin à la déforestation », a déclaré Tom Crowther, de l'EPFZ. Des mesures visant à réduire les émissions de CO2 sont toutefois nécessaires malgré cet important potentiel, soulignent les chercheurs. « Si nous continuons à émettre autant de carbone que par le passé, les sécheresses, les incendies et d'autres événements extrêmes continueront à menacer le système forestier mondial et à limiter son potentiel de contribution », a ajouté Tom Crowther.

Des chercheurs indépendants rappellent également que ce potentiel ne pourra pas être pleinement exploité. L'étude menée par l'EPFZ ne tient pas compte du temps qu'il faudra pour atteindre ce potentiel, a déclaré Markus Reichstein, de l'Institut Max Planck de biogéochimie à Jena (Allemagne). Le potentiel calculé dans l'étude « suggère plus que ce qui est possible dans un temps limité ».

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

ETHZ

^ Haut
Vivant
Santé, Médecine et Sciences du Vivant
L’acide phytique : une petite molécule qui aide à réparer les cassures de l’ADN
Mercredi, 13/12/2023 - 13:00

De nombreuses thérapies anticancéreuses induisent des cassures double-brin de l’ADN. Une cassure double-brin de l’ADN représente le type de dégradation de l’ADN la plus grave pour une cellule, car cela revient à couper en deux un chromosome. Les fragments de chromosome ainsi libérés peuvent être perdus ou donner lieu à des translocations s’ils ne sont pas rapidement resoudés l’un à l’autre. Une cassure non réparée conduit le plus souvent à la mort cellulaire, propriété qui est exploitée pour éradiquer les cellules tumorales lors des radiothérapies ou de certaines chimiothérapies.

Mais des voies de réparation des cassures double-brin existent et leur performance dans les tumeurs détermine l’efficacité de ces thérapies. Le système dominant de réparation des cassures double-brin dans les cellules humaines est la Jonction d’Extrémités Non-Homologues ou NHEJ, initiée par la protéine Ku qui encercle très rapidement les extrémités de la cassure et sert d’amarre pour les autres protéines nécessaires à ressouder entre elles ces extrémités. Par deux techniques d’étude des protéines à l’échelle atomique (cristallographie et cryo-microscopie électronique), les scientifiques ont découvert comment une petite molécule produite par le corps et parfois utilisée comme complément alimentaire, l’inositol-hexaphosphate (IP6) ou acide phytique, se lie sur la protéine Ku.

Les scientifiques ont ensuite analysé l’effet de l’IP6 sur la réparation des cassures dans des cellules humaines. Ils ont ainsi modifié la protéine Ku pour altérer ses propriétés, mesurer l’impact sur la liaison de l’acide phytique et ainsi comprendre comment ce dernier agit. Les mutants de la protéine Ku ont permis de révéler que la présence de l’acide phytique sur la protéine Ku stimule l’accrochage sur cette dernière de la protéine XLF, étape essentielle pour souder efficacement la cassure de l’ADN (voir le modèle ci-dessous). L’acide phytique joue ainsi un rôle primordial de stabilisation du large complexe des protéines de NHEJ nécessaire à la réparation des cassures de l’ADN. Ce travail fondamental résout la question soulevée il y a deux décennies du rôle de l’acide phytique dans la réparation des cassures double-brin de l’ADN. Il ouvre également des perspectives thérapeutiques en identifiant une nouvelle zone sur la protéine Ku qui pourrait être ciblée par des petites molécules afin de bloquer la réparation des cassures dans les cellules tumorales.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

CNRS

L'exposition au Formol peut provoquer certaines leucémies
Mercredi, 13/12/2023 - 12:57

Le formaldéhyde, aussi appelé « formol », est une substance classée cancérogène. L’Anses met en évidence dans son expertise, une importante liste de professions et de travaux exposant des travailleurs à cette substance. Elle conclut à un lien de causalité avéré entre l'exposition professionnelle au formaldéhyde et les leucémies myéloïdes. Cette conclusion constitue un argument fort en faveur de la création de tableaux de maladie professionnelle dans les régimes agricole et général, qui faciliteraient ainsi la reconnaissance de cette maladie pour les travailleurs exposés.

Le formaldéhyde a été classé comme substance cancérogène par différents organismes européens ou internationaux, en relation notamment avec le cancer du nasopharynx. Ses liens avec l’augmentation du risque de leucémies étaient encore discutés jusqu’à récemment. Au vu de l’analyse des données existantes et sur la base, en particulier, des conclusions du rapport du Conseil national de la recherche américain de 2014, l’Anses conclut à une relation causale avérée entre l’exposition professionnelle au formaldéhyde et les leucémies myéloïdes.

Ce résultat constitue un argument fort en faveur de la création d’un tableau de maladie professionnelle. Ce nouveau tableau viendrait compléter les tableaux de maladies professionnelles existants en lien avec le formaldéhyde dans les régimes de sécurité sociale (général et agricole). Ils portent sur des affections telles que les dermites, l’eczéma, les rhinites, l’asthme, et sur le cancer du nasopharynx, ce dernier ayant été créé en 2012.

Depuis la mise en place au début des années 2000 de règles particulières de prévention des risques cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction dans le Code du travail, on observe une réduction globale de la proportion de travailleurs exposés tous secteurs confondus. Néanmoins, certains travailleurs peuvent encore être soumis à des niveaux d’exposition élevés dans des secteurs tels que les services funéraires, le secteur des soins de santé (fixation au formaldéhyde), les travaux de charpente, la fabrication de placage et de panneaux de bois et de meubles à partir de ces panneaux, etc.

Ces dix dernières années, peu de demandes de reconnaissance de maladie professionnelle ont été formulées concernant les leucémies myéloïdes. Parmi les raisons avancées pour expliquer cette situation, des études montrent que les hématologues ont des connaissances très inégales des facteurs de risque professionnels et du fonctionnement du dispositif de reconnaissance. Or, ces professionnels sont pourtant souvent en première ligne pour le diagnostic et le suivi médical des patients atteints de leucémies, avec les médecins traitants.

Parmi les autres facteurs qui compliquent l’accès des victimes à la reconnaissance, figure également la difficulté de tracer les expositions professionnelles au formaldéhyde. Cette difficulté générale concerne plus particulièrement certaines professions, comme par exemple les travailleurs du nettoyage. Leurs trajectoires professionnelles, souvent fragmentées, rendent en effet difficile le repérage et la traçabilité des expositions à des substances dangereuses comme le formaldéhyde parfois présent dans certains produits qu’ils utilisent. La création d’un tableau de maladie professionnelle faciliterait la reconnaissance des cas de cancers associés à une exposition professionnelle. Elle contribuerait également à une meilleure sensibilisation des salariés, des malades, des employeurs, des acteurs de la prévention et du corps médical, étape importante vers une amélioration globale de la prévention des expositions au formaldéhyde.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Anses

Antibiorésistance : un nouveau mécanisme observé en temps réel
Mercredi, 13/12/2023 - 12:54

Dans une nouvelle étude, des chercheurs et chercheuses de l’Inserm, du CNRS et de l’université Claude-Bernard – Lyon 1, au sein du laboratoire Microbiologie moléculaire et biochimie structurale, ont mis en lumière un nouveau mode de transfert de résistances entre bactéries, en démontrant pour la première fois, grâce à des techniques innovantes de microscopie, qu’un transfert d’ADN entre des cellules physiquement distantes est en fait possible.

Les antibiotiques ont permis de faire considérablement reculer la mortalité associée aux maladies infectieuses au cours du xxe siècle et ont donc constitué une avancée majeure dans le domaine de la médecine. Cependant, depuis plusieurs années, le problème de l’antibiorésistance gagne du terrain. En France, on comptabilise environ 5 500 décès liés à ce phénomène chaque année. De nombreuses équipes de recherche s’intéressent donc désormais au sujet, ce qui a permis d’accroître considérablement nos connaissances sur l’origine des résistances aux antibiotiques.

Ces résistances peuvent survenir par exemple via une mutation génétique affectant le chromosome de la bactérie, ou bien être liées à l’acquisition de matériel génétique étranger porteur d’un ou plusieurs gènes de résistance en provenance d’une autre bactérie. Dans ce second cas, le transfert d’ADN de la bactérie résistante "donneuse" à la bactérie "receveuse" peut se faire selon plusieurs mécanismes, le principal étant connu sous le nom de "conjugaison bactérienne". Il est au cœur des travaux de recherche menés par Christian Lesterlin, directeur de recherche Inserm, et son équipe de l’unité Microbiologie moléculaire et biochimie structurale (CNRS/Université Claude-Bernard – Lyon 1). Pendant longtemps, la conjugaison bactérienne a été décrite comme un transfert d’ADN qui ne pouvait se faire que lorsque la bactérie donneuse était en contact physique direct avec la bactérie receveuse. L’établissement de ce contact implique un "pilus de conjugaison", un petit appendice tubulaire présent à la surface des bactéries donneuses qui permet la fixation à une bactérie receveuse.

« Le pilus peut être décrit comme une sorte de “grappin moléculaire” exposé à la surface de la bactérie donneuse et capable de s’étendre pour rechercher et s’arrimer à une bactérie receveuse. Le pilus est ensuite capable de se rétracter pour établir un contact de membrane à membrane entre les bactéries, avant le transfert d’ADN. Cependant, il y a 60 ans, des scientifiques ont proposé que ce pilus puisse aussi servir de tunnel par lequel passerait l’ADN, permettant au transfert de se faire à distance entre deux bactéries qui ne seraient pas directement en contact. Mais les recherches visant à obtenir une preuve directe d’un tel transfert sont longtemps restées infructueuses, laissant cette hypothèse en suspens », explique Christian Lesterlin.

Jusqu’à récemment en effet, il n’existait pas de technique de visualisation permettant d’observer directement le transfert d’ADN entre bactéries. Avec ses collègues, le généticien à l’Inserm a donc décidé d’utiliser des approches de microscopie à fluorescence innovantes, développées au sein de son laboratoire, pour visualiser directement la conjugaison entre cellules vivantes. Ce type d’approche avait déjà porté ses fruits une première fois en 2019, quand l’équipe avait observé en direct l’acquisition de résistances aux antibiotiques par une bactérie E. Coli.

Ces travaux favorisent ainsi une meilleure compréhension des mécanismes de dissémination de l’antibiorésistance. En effet, le fait de savoir que deux bactéries physiquement distantes peuvent échanger leur ADN permet d’envisager que des transferts de résistance puissent avoir lieu dans différents environnements où le contact direct entre bactéries est rendu plus difficile par la complexité ou la viscosité du milieu, comme au sein de l’intestin par exemple. Enfin, en mettant en lumière un mode de transfert de l’ADN jusqu’alors mal caractérisé, ce travail pourrait aussi à plus long terme ouvrir la voie au développement d’outils thérapeutiques visant à cibler et à inhiber ces mécanismes de transmission de la résistance aux antibiotiques entre bactéries.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Inserm

Une nouvelle technique d’IRM permet de localiser des foyers de cellules tumorales agressives
Mardi, 12/12/2023 - 14:30

Les glioblastomes sont des tumeurs cérébrales très agressives dont le traitement consiste en une chirurgie et une radiochimiothérapie. Une nouvelle technique d’imagerie médicale pourrait améliorer le pronostic des patients, selon un récent essai clinique mené par Elisabeth Moyal, professeure à l’université Toulouse III – Paul Sabatier et cheffe du département de radiothérapie à l’IUCT-Oncopole. Les résultats de son essai clinique mené à l’Oncopole et au sein de son équipe de recherche Inserm au Centre de recherches en cancérologie de Toulouse (CRCT – Inserm/CNRS/UT3), en collaboration avec le service de neurochirurgie du CHU de Toulouse, ont été publiés dans la revue Science Advances.

Le traitement des glioblastomes consiste en une résection chirurgicale de la zone tumorale centrale (dénommée CE), suivie d’une radiochimiothérapie sur cette même région, ainsi que sur la large zone péritumorale infiltrée par les cellules tumorales qui y ont migré (appelée zone FLAIR). Malgré ce traitement, la plupart des patients vont présenter une rechute, notamment au niveau de ces régions péritumorales FLAIR qui n’ont pas été retirées lors de la chirurgie initiale. Ce sont ces zones à risque qui ont été étudiées par la Pr Elisabeth Moyal et son équipe Inserm. En effet, en utilisant une technique d’IRM, appelée spectroscopie de résonance magnétique et qui permet d’analyser le métabolisme des tumeurs, l’équipe avait précédemment montré que les régions tumorales CE et péritumorales FLAIR affichant un hypermétabolisme prédisaient l’endroit où la tumeur allait récidiver après le traitement.

Les récidives sont principalement imputées à une sous-population de cellules tumorales plus agressives, les cellules souches de glioblastome. L’hypothèse des chercheurs a donc été que les régions hypermétaboliques étaient enrichies en cette population de cellules souches cancéreuses. Pour la vérifier, un essai clinique a été mis en place chez 16 patients porteurs de glioblastome, bénéficiant en préopératoire d’une IRM classique associée à une spectroscopie de résonance magnétique permettant, lors de la chirurgie guidée par ces techniques d’IRM, de prélever des biopsies dans les zones tumorales CE et FLAIR, hypermétaboliques ou non. Les patients ont été ensuite traités par radiochimiothérapie standard.

Les expérimentations menées au CRCT par le Docteur Anthony Lemarié, maître de conférences UT3, et Caroline Delmas, ingénieure de laboratoire à l’IUCT et au CRCT, ont confirmé leur hypothèse et ont démontré que les zones hypermétaboliques dans les régions péritumorales FLAIR étaient enrichies en cellules souches de glioblastome et surexprimaient de nombreux gènes impliqués dans l’agressivité et la résistance tumorale. Plus les patients présentaient un fort enrichissement en cellules souches de glioblastome dans ces zones péritumorales hypermétaboliques, plus leur pronostic de rechute s’avérait sévère. « La combinaison des deux techniques d’imagerie IRM et spectroscopie de résonance magnétique, avant la chirurgie, pourrait permettre une meilleure résection ainsi qu’un meilleur ciblage thérapeutique des zones hypermétaboliques présentes dans les régions péritumorales », précise la Pr Elisabeth Moyal. Ce ciblage spécifique pourrait permettre d’améliorer le pronostic de ces tumeurs cérébrales très agressives.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

CNRS

La restriction calorique stimule l'expression des gènes anti-âge...
Mardi, 12/12/2023 - 14:27

Une étude, menée aux National Institutes of Health, montre que la restriction calorique, chez l’Homme, développe la force musculaire et stimule les gènes propices à un vieillissement sain. Ainsi, l’équipe, qui publie ses conclusions dans la revue aging Cell, conseille une réduction même légère de l’apport calorique quotidien, même en cas de poids de santé, pour optimiser le bien-être et le bien-vieillir.

On sait depuis longtemps que réduire les calories sans priver l’organisme de vitamines et de minéraux essentiels retarde la progression des maladies liées à l’âge, chez les modèles animaux. Cette nouvelle étude, en révélant en effet que la restriction calorique améliore la santé musculaire mais offre aussi de nombreux autres avantages pour la santé, comme activer des voies biologiques bénéfiques, confirme que des mécanismes biologiques similaires peuvent s’appliquer aux humains. L’étude analyse les données des participants de la cohorte CALERIE qui porte sur les effets d’une restriction calorique modérée.

Sur une période de 2 ans, alors que l’objectif des participants était de réduire leur apport calorique quotidien de 25 %, l’étude révèle que le maximum atteignable et observable sur le long terme est une réduction calorique de 12 %. Néanmoins, cette légère réduction suffit à activer la plupart des voies biologiques importantes pour un vieillissement en bonne santé. « 12 % est une réduction très modeste de l’apport calorique, cependant elle est réalisable et fait déjà une grande différence pour la santé », conclut l’auteur principal, le Docteur Luigi Ferrucci, également directeur scientifique du National Institute on Aging (NIA/NIH).

Précisément, les scientifiques ont analysé des biopsies musculaires prélevées à l’inclusion puis à 1 et à 2 ans, sur la cuisse des participants. Afin d’identifier les gènes humains modifiés par la restriction calorique, les scientifiques ont isolé l’ARN messager (ARNm), qui contient le code des protéines, à partir de ces biopsies musculaires. L’équipe a déterminé la séquence protéique de chaque ARNm et a utilisé ces données pour identifier les gènes à l’origine d’ARNm spécifiques. Une analyse plus approfondie a permis de déterminer quels gènes étaient régulés positivement lors de la restriction calorique et ceux qui étaient régulés négativement. Cette analyse confirme que la restriction calorique affecte les mêmes voies génétiques chez l’Homme, la souris et les primates non humains. Un apport calorique restreint va réguler positivement les gènes responsables de la production d’énergie et du métabolisme, et réguler négativement les gènes inflammatoires, favorisant ainsi une diminution de l’inflammation.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Wiley

Fibromyalgie : un bracelet anti-douleur fait la preuve de son efficacité
Mardi, 12/12/2023 - 14:25

Grande avancée pour les personnes atteintes de fibromyalgie : une thérapie non médicamenteuse a permis d’améliorer la qualité de vie des patients et de réduire les symptômes liés à la pathologie. La solution Remedee Labs, mise au point par une start-up française du même nom, repose sur un bracelet stimulateur d’endorphines à base d’ondes millimétriques combiné à un coaching personnalisé.

Près de 1,5 à 2 % de la population française souffrirait de la fibromyalgie, selon l’Assurance Maladie. Cette pathologie chronique se manifeste par des douleurs diffuses persistantes et une sensibilité à la pression, qui peuvent être accompagnées par une importante fatigue ainsi que des troubles du sommeil. Actuellement, aucun traitement ne permet de guérir la fibromyalgie, mais des thérapies peuvent être indiquées pour atténuer les symptômes.

Dans le cadre du développement de la solution Remedee Labs, les chercheurs ont recruté 170 participants atteints de fibromyalgie dans huit établissements français spécialisés dans cette maladie. Cette technologie utilise « des ondes millimétriques pour stimuler les récepteurs nerveux sous-cutanés du poignet, en envoyant un message au cerveau, qui à son tour libère des endorphines. Ces endorphines induisent un effet hypoalgésique et activent le système nerveux parasympathique, ce qui réduit la douleur, le stress et améliore le sommeil » ont-ils expliqué dans un communiqué de presse.

Les volontaires ont constaté une importante amélioration de leur qualité de vie après le port du bracelet associé au coaching personnalisé, qui comprend une application mobile permettant de suivre les séances de traitement, et un accompagnement personnalisé. D’après les résultats, 55,1 % des participants ont réduit leur score Fibromyalgia Impact Questionnaire (FIQ), le test de référence mesurant l’impact de la fibromyalgie sur le quotidien des patients. « Ce chiffre atteint 62,3 % si on considère les personnes ayant respecté le bon usage de la solution dans le protocole clinique (résultats per-protocole). Plus de la moitié des patients (53 %) sont passés d’une intensité de la fibromyalgie dite sévère à modérée. Cette amélioration se maintient à six mois », peut-on lire dans le document.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Remedee Labs

Fibrillation atriale : un anticoagulant pourrait prévenir les AVC
Lundi, 11/12/2023 - 17:47

L’apixaban, un médicament anticoagulant notoire qui aide à prévenir les caillots sanguins en fluidifiant le sang, peut considérablement réduire le risque d’accident vasculaire cérébral (AVC) chez les patients présentant une fibrillation atriale, un trouble du rythme cardiaque qui accélère le cœur et le fait battre de façon irrégulière.

Pour parvenir à ce constat, les scientifiques se sont appuyés sur les données, récoltées sur une période de huit ans, de plus de 4.000 personnes issues de seize pays différents et souffrant tous d’une fibrillation atriale détectable uniquement grâce à un stimulateur cardiaque ou un appareil électronique implanté. Il s’agit de la plus vaste étude réalisée sur l’apixaban et la fibrillation atriale.

Résultat, chez les personnes souffrant de cette condition particulière, le médicament anticoagulant a diminué de 37 % le risque d’AVC et de coagulation du sang, et de 49 % le risque d’AVC mortel ou invalidant. « Bien que nous ayons constaté une augmentation des hémorragies majeures, celles-ci ne sont pas mortelles et sont généralement réversibles, et la plupart des patients s'en remettent », explique Jeff Healey, auteur principal de l’étude. Son confrère Stuart Connolly abonde : « Considérant que les AVC évités par l'apixaban sont bien plus graves et invalidants que ces saignements, nos résultats indiquent que l'apixaban devrait être envisagé pour les patients à risque d’AVC qui développent une fibrillation auriculaire détectée par l'appareil ».

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

NEJM

Une technique inspirée des papillons pour détecter le cancer
Lundi, 11/12/2023 - 17:44

Des scientifiques de l'Université de l'Illinois Urbana-Champaign ont développé une technologie de détection du cancer en s'inspirant du système visuel avancé des papillons. Cette nouvelle technologie, basée sur un capteur d'imagerie capable de percevoir la lumière ultraviolette (UV), a montré une précision de 99 % dans la distinction entre les cellules cancéreuses et les cellules saines.

L'équipe s'est penchée sur le papillon Papilio xuthus, qui peut percevoir une gamme plus large de couleurs, y compris la lumière UV. En émulant le système visuel amélioré de ces papillons, les chercheurs ont conçu un capteur d'imagerie utilisant des photodiodes empilées et des nanocristaux de pérovskite (PNC) pour imager différentes longueurs d'onde dans la gamme UV.

Le capteur d'imagerie a démontré une efficacité de 99 % dans la différenciation entre les cellules cancéreuses et les cellules normales en exploitant les signatures spectrales des marqueurs biomédicaux, tels que les acides aminés. Cette technologie offre des perspectives révolutionnaires en médecine, où elle pourrait être utilisée pendant la chirurgie pour guider les chirurgiens dans l'élimination précise des tissus cancéreux.

La conception du capteur utilise une fine couche de PNC combinée à un réseau étagé de photodiodes en silicium. Les PNC sont des nanocristaux semi-conducteurs aux propriétés uniques, similaires aux points quantiques. En absorbant les photons UV, le capteur réémet de la lumière dans le spectre visible, détectée par les photodiodes. Le traitement de ces signaux permet de cartographier et d'identifier les signatures UV des cellules, facilitant ainsi la distinction entre cellules cancéreuses et saines.

Outre son application révolutionnaire en médecine, cette nouvelle technologie d'imagerie offre des possibilités fascinantes dans d'autres domaines. Les chercheurs envisagent d'utiliser le capteur pour étudier les espèces capables de voir dans l'UV, ou même pour explorer l'environnement sous-marin. En effet, bien que la lumière UV soit absorbée par l'eau, le capteur peut encore fournir des informations cruciales sur les animaux sous-marins utilisant la lumière UV.

En s'inspirant de la nature, ces chercheurs ont ouvert la voie à une révolution dans la détection du cancer. Cette avancée prometteuse pourrait transformer la manière dont les chirurgiens abordent l'élimination des tumeurs malignes, réduisant ainsi les risques de récidive. De plus, les applications étendues de cette technologie dans d'autres domaines font de cette découverte un pas significatif vers un avenir plus lumineux et plus informatif.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Laboratory Equipment

Lien entre la maladie d’Alzheimer, le Covid-19 et d’autres infections virales courantes
Lundi, 11/12/2023 - 17:39

Le Covid 19 semble rejoindre la liste des virus désormais liés à des troubles neurologiques. Le Covid-19 est de plus en plus souvent associé au déclin cognitif, un lien qui semble être confirmé par une nouvelle étude des symptômes neurologiques liés à cette maladie. Selon les chercheurs, l’infection virale augmente considérablement le risque de démence chez les personnes âgées. En effet, la maladie d’Alzheimer et le Covid-19 semblent travailler ensemble pour endommager notre cerveau.

« Je pense qu’au cours des prochaines années, de nouvelles preuves viendront étayer le lien entre les infections microbiennes et les maladies neurodégénératives », a déclaré dans un communiqué de presse l’auteur correspondant de l’étude, Thomas E. Lane, titulaire d’un doctorat en microbiologie et en immunologie. Selon cette étude, le Covid-19 et la maladie d’Alzheimer ont en commun des caractéristiques inflammatoires et des facteurs de risque. L’inflammation peut contribuer à l’apparition et à la pathologie de la maladie d’Alzheimer. Compte tenu de la portée mondiale du Covid-19 et de son impact neurologique considérable, les experts craignent qu’il agisse comme un facteur de risque pour la maladie d’Alzheimer ou qu’il aggrave la pathologie existante. Si le Covid-19 augmente le risque d’Alzheimer, les effets combinés de ces maladies dévastatrices pourraient avoir des conséquences majeures sur la santé publique dans le monde entier.

Une étude portant sur plus de 6,2 millions de personnes âgées de 65 ans et plus a révélé une augmentation de 69 % du risque de diagnostic de la maladie d’Alzheimer dans l’année qui suit l’infection par le Covid-19, en particulier chez les femmes et les personnes âgées de plus de 85 ans.

« Les facteurs qui jouent un rôle dans le développement de la maladie d’Alzheimer ont été mal compris, mais deux éléments considérés comme importants sont les infections antérieures, en particulier les infections virales et l’inflammation », a déclaré dans un communiqué de presse le Docteur Pamela Davis, professeur distingué à la Case Western Reserve University et coauteur de l’étude.

Une augmentation significative des diagnostics de la maladie d’Alzheimer après l’étude Covid-19 pourrait peser lourdement sur les ressources en matière de soins de longue durée, a-t-elle ajouté.

« Nous pensions avoir inversé la tendance en réduisant les facteurs de risque généraux tels que l’hypertension, les maladies cardiaques, l’obésité et le mode de vie sédentaire », a déclaré le Docteur Davis. « Aujourd’hui, un très grand nombre de personnes aux États-Unis ont été victimes du Covid, et les conséquences à long terme du Covid sont encore en train d’émerger », a-t-elle ajouté. « Il est important de continuer à surveiller l’impact de cette maladie sur les incapacités futures.

Selon une étude des National Institutes of Health (ndt. Instituts américains de la santé) publiée en avril, les hospitalisations dues à des virus grippaux responsables de pneumonies sont liées à des diagnostics de plusieurs troubles neurologiques, notamment la démence, la maladie de Parkinson et la sclérose latérale amyotrophique (SLA), et ce jusqu’à 15 ans après le diagnostic.

Une autre étude a révélé que le virus de l’herpès simplex peut augmenter le risque de maladie d’Alzheimer. Après l’infection, il reste souvent dormant dans les nerfs, où le stress peut le réactiver. L’ADN du virus de l’herpès simplex-1 a été retrouvé dans le cerveau d’un grand nombre de personnes âgées. Les chercheurs ont également découvert que le zona peut réactiver le virus et provoquer une accumulation d’amyloïde semblable à celle de la maladie d’Alzheimer.

Bien que des études aient montré un lien entre les infections virales et les maladies neurologiques, y compris la maladie d’Alzheimer, « le mécanisme exact par lequel cela se produit n’est pas entièrement clair », a déclaré le Docteur Nikhil Palekar, directeur du Centre d’excellence de Stony Brook pour la maladie d’Alzheimer et directeur du programme d’essais cliniques de Stony Brook pour la maladie d’Alzheimer. Ces études montrent que des virus tels que la grippe A, le virus de l'herpès et le Covid-19, peuvent également provoquer l’accumulation de protéines amyloïdes dans le cerveau, selon le Docteur Palekar. « L’accumulation d’amyloïdes et la formation de plaques amyloïdes constituent l’une des principales caractéristiques pathologiques de la maladie d’Alzheimer », a-t-il ajouté.

Une étude récente sur le Covid-19, a révélé des perturbations dans les protéines bêta-amyloïde et tau, ce qui accroît leurs effets toxiques sur les neurones et pourrait causer la maladie d’Alzheimer. Il est essentiel d’étudier l’impact des virus sur la neurodégénérescence, omniprésente dans le Covid-19, a déclaré le Docteur Palekar, soulignant que des millions de personnes ont été infectées et qu’une grande majorité d’entre elles présentent des symptômes neurologiques à court ou à long terme. « Comprendre les mécanismes spécifiques par lesquels les virus affectent les fonctions cérébrales est essentiel et permettra de développer des thérapies ciblées pour réduire, voire prévenir, la neurodégénérescence causée par les virus », a-t-il conclu.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Epoch Times

Un traitement révolutionnaire qui fait pousser de nouvelles dents
Lundi, 11/12/2023 - 17:36

Une équipe de scientifiques japonais a mis au point un produit pharmaceutique révolutionnaire qui stimule la pousse de nouvelles dents, le premier du genre au monde. Le Docteur Katsu Takahashi, chercheur, cofondateur de Toregem Biopharma et chef du service de dentisterie et de chirurgie buccale à l’Institut de recherche médicale de l’hôpital Kitano d’Osaka, au Japon, a travaillé toute sa carrière sur la manière d’induire la pousse de nouvelles dents. « L’idée de faire pousser de nouvelles dents est le rêve de tout dentiste. J’y travaille depuis que je suis étudiant diplômé. J’étais persuadé de pouvoir y parvenir », a-t-il déclaré dans un article paru dans Mainichi.

Le produit à base d’anticorps cible une protéine qui inhibe la croissance de nouvelles dents à partir des "bourgeons dentaires". Lors d’expériences précédentes sur des animaux, le médicament a induit la croissance d’une "troisième génération" de dents, en plus des dents de lait et des dents permanentes d’adulte. Alors que les requins et de nombreux reptiles ont des dents qui sont continuellement remplacées, et que les crocodiles remplacent leurs dents plus de 40 fois au cours de leur vie, les mammifères n’ont pas cette chance. Jusqu’à récemment, on supposait que les humains n’avaient que deux séries de dents. Cependant, il existe des preuves que l’homme possède également les bourgeons dentaires qui ont le potentiel de devenir une troisième série de dents.

Le médicament a été utilisé avec succès pour faire pousser de nouvelles dents chez la souris et le furet. Les essais cliniques devraient commencer chez l’homme en juillet 2024 pour tester la sécurité du produit chez des adultes en bonne santé. En 2018, le Docteur Takahashi et son équipe ont administré la substance à des furets qui, comme les humains, ont des bourgeons dentaires, des dents de lait et des dents permanentes d’adulte, et de nouvelles dents ont poussé. Lors d’expériences similaires en 2018, l’équipe a administré la substance à des souris, qui ont également connu une nouvelle pousse de dents. Les résultats ont été publiés dans Science Advances en 2021.

Au début des années 1990, les scientifiques ont commencé à isoler des gènes qui, lorsqu’ils étaient supprimés, faisaient pousser moins de dents chez les souris, et les chercheurs ont découvert que le nombre de dents qui poussaient variait en manipulant un seul gène. En 2005, le Docteur Takahashi est rentré au Japon après avoir étudié aux États-Unis. Avec son équipe de l’université de Kyoto, il a entamé des recherches basées sur la découverte des gènes qui affectent spécifiquement la croissance des dents. Ils ont constaté que les souris dépourvues d’un gène particulier avaient plus de dents et qu’une protéine, appelée USAG-1, synthétisée par le gène, diminuait le nombre de dents qui poussaient. Ils ont émis l’hypothèse que le blocage de la protéine USAG-1 stimulerait la croissance des dents. Et ils avaient raison.

Le Docteur Takahashi et son équipe ont mis au point une substance à base d’anticorps capable de bloquer la fonction de la protéine, et l’ont testée en 2018 sur des souris qui avaient congénitalement moins de dents. Le médicament a été administré aux souris et de nouvelles dents sont apparues. Il s’agit du premier produit pharmaceutique capable de régénérer les dents. Les implications d’un tel traitement pourraient être importantes étant donné que les problèmes dentaires – et la perte de dents en particulier – affectent des milliards de personnes dans le monde, y compris les quelque 11 millions de Français qui portent des prothèses dentaires.

Si le médicament s’avère sûr et efficace, des millions de personnes dans le monde qui souffrent d’un large éventail de problèmes dentaires – en particulier les enfants souffrant de troubles congénitaux – pourraient bientôt voir leurs dents pousser et se développer naturellement. Le Docteur Takahashi a déclaré que lui et son équipe espéraient commercialiser le médicament d’ici 2030.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Mainichi

^ Haut
VOTRE INSCRIPTION
Vous recevez cette lettre car vous êtes inscrits à la newsletter RTFLash. Les articles que vous recevez correspondent aux centres d'intérêts spécifiés dans votre compte.
Désinscription Cliquez sur ce lien pour vous désinscrire.
Mon compte pour créer ou accéder à votre compte et modifier vos centres d'intérêts.
PLUS D'INFOS
Suivez-nous sur Twitter
Rejoignez-nous sur Facebook
 http://www.rtflash.fr
back-to-top