RTFlash

RTFLASH Recherche & Technologie
NUMERO 1334
Lettre gratuite hebdomadaire d’informations scientifiques et technologiques
Créée par René Trégouët rapporteur de la Recherche et Président/fondateur du Groupe de Prospective du Sénat
Edition du 31 Octobre 2025
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Egalement dans ce numéro
TIC
Quand l’intelligence artificielle apprend à flairer des molécules inédites
Matière
Des chercheurs japonais veulent recréer une photosynthèse artificielle pour produire de l'énergie
Vivant
Les personnes nées en automne auraient plus de chance de vivre jusqu’à 100 ans
La consommation d’additifs alimentaires pendant la grossesse favorise les maladies inflammatoires de l'enfant, via le microbiote
Limiter son cholestérol réduit considérablement les risques de démence
Le nicotinamide pourrait prévenir la récidive de certains cancers de la peau
Un nouvel outil d'IA prédit le risque de plus de 1 000 pathologies dix ans à l'avance
Une nouvelle immunothérapie efficace contre la leucémie
Les enfants peuvent transmettre le SRAS-CoV-2 au même niveau que les adultes
L'informatique quantique pourrait accélérer la mise au point de nouveaux vaccins
Vitamine D et Omega-3 : une combinaison gagnante pour ralentir le vieillissement
Une prise de sang pour mesurer la gravité de la dépression
Enfin un traitement qui ralentit la maladie de Huntington
Des implants cérébraux contre la dépression sévère
Recherche
Véhicules électriques : des batteries capables de s’auto-réparer
Edito
Enrayer la Tragédie : Comment Éviter la Sombre Prévision des Décès par Cancer en 2050



Avant-Propos :

La semaine dernière, j’ai commis une erreur dont notre campagne de dons a souffert. J’ai oublié, au bas de mon avant-propos, de mettre le lien qui, en cliquant dessus, permet aux personnes voulant faire un don à notre association ADIST qui gère RT Flash de se retrouver instantanément sur le site Hello Asso qui gère cette campagne de dons.

Conséquence : Il n’y a aujourd’hui que 2.650 euros dans notre cagnotte alors qu’il y a une semaine ce total était à 2.500 euros. Bilan : 150 euros seulement encaissés dans cette semaine.

Et pourtant l’avenir semble être de plus en plus sombre. Le site www.rtflash.fr qui a plus de 15 ans ne respecte pas toutes les règles nouvelles obligatoires parues pendant cette longue période. Google nous menace de pénalités auxquelles notre association ADIST ne pourrait faire face. Par ailleurs, depuis quelque temps, je reçois chaque semaine des messages envoyés par nos abonnés nous annonçant qu’ils ne reçoivent plus RT Flash. Devant une telle situation, je suis obligé de réagir. J’étudie avec notre webmaster la possibilité de créer un nouveau site web RT Flash moderne qui respecterait toutes les règles. Mais malheureusement les 15.000 euros de dons que je demande avant la fin de l’année ne seraient peut-être pas atteints. Nous ne sommes aujourd’hui qu’à 2650 euros alors que dans 2 jours nous serons au tiers du parcours.

Il va falloir que nos lecteurs réagissent car, sans disposer des fonds nécessaires pour assurer l’avenir, je pourrais être mis dans l’obligation de vous annoncer, au 1er janvier prochain que je serais dans l’obligation d’arrêter RT Flash alors que notre Lettre hebdomadaire gratuite entrerait dans sa 28ème année.

Avec insistance je vous demande de faire un don pour permettre à RT Flash de continuer à vivre au-delà du 1er janvier prochain en allant sur le site de HelloAsso qui gère cette campagne de dons en cliquant sur le lien ci-dessous :

https://www.helloasso.com/associations/adist/formulaires/11

Merci.
Bien Cordialement
René Trégouët
Sénateur Honoraire
Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat
Créateur de RT Flash il y a 27 ans

EDITORIAL :

Enrayer la Tragédie : Comment Éviter la Sombre Prévision des Décès par Cancer en 2050 ?

Le cancer, deuxième cause de mortalité mondiale après les maladies cardio-vasculaires, représente un défi majeur. Les projections sont alarmantes : d'ici 2050, le nombre de cas et de décès devrait exploser, avec un impact particulièrement disproportionné dans les pays à faibles ressources.

Une étude prospective, menée par plus de 2 000 chercheurs du programme Global Burden of Disease (GBD) et publiée dans le Lancet, confirme cette menace. Sans une rupture majeure en matière de thérapies, de détection précoce et de prévention, le cancer pourrait provoquer une véritable hécatombe et engloutir pas moins de 1 % du produit mondial brut au cours de la seconde moitié du siècle (https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(25)01635-6/abstract ).

L'Augmentation Démographique, mais pas seulement...

Entre 1990 et 2023, les chiffres donnent le vertige :

  • Le nombre de nouveaux cas a plus que doublé, atteignant 18,5 millions en 2023.
  • Le nombre de décès a bondi de 74 %, soit 10,4 millions de morts en 2023.

Malgré les progrès thérapeutiques, le GBD prévoit, sans actions ciblées et financements massifs, 30,5 millions de nouveaux cas et 18,6 millions de décès en 2050, soit des hausses respectives de 61 % et 75 %.

Comme l'explique Lisa Force, première autrice de l’étude et chercheuse à l’université de Washington, si le vieillissement de la population et la croissance démographique sont des facteurs clés, ils n'expliquent pas à eux seuls cette augmentation.

Deux Poids, Deux Mesures : Les Disparités Mondiales

L'étude révèle des inégalités criantes :

  • Pays Riches : Les taux de mortalité ont diminué de 33 % en trente ans (environ 1 % par an).
  • Pays Pauvres : Les taux ont augmenté de 14 %, principalement en raison d'une prise en charge médicale insuffisante.

Le pronostic est sombre : en 2050, plus de la moitié des nouveaux cas et les deux tiers des décès surviendront dans les pays à faibles revenus.

Le Cas de la France

La France figure parmi les dix pays enregistrant la plus forte incidence de cancers, passant de 334,5 à 389,4 cas pour 100 000 habitants en trente ans, avec plus de 433 000 personnes touchées en 2023.

  • Cependant, en tenant compte du vieillissement, la mortalité réelle par cancer ne cesse de diminuer (taux de 184,7 à 136,8 morts pour 100 000 habitants entre 1991 et 2023).
  • Les cancers du sein (femmes) et du poumon (hommes, plus mortels) dominent.

À l'échelle mondiale, les cancers les plus diagnostiqués sont ceux du sein, de la trachée, des bronches et du poumon, du côlon, de la prostate et de l’estomac.

De plus, notre pays affiche, pour des raisons encore mal comprises, la plus grande incidence des cancers du sein au monde, comme le souligne la cancérologue Suzette Delaloge de l’Institut Gustave-Roussy.

Levier Crucial : Les Facteurs de Risque Modifiables

Il est désormais admis que 40 à 50 % de tous les cancers sont liés, à des degrés divers, à des facteurs de risque potentiellement modifiables :

  • Tabac (contribue à 16 types de cancers)
  • Alcool (dix types de cancers)
  • Mauvaise alimentation
  • Sédentarité
  • Exposition chronique à l’air pollué

Un Fardeau Économique et Social Colossal

Selon une vaste étude du Centre International sur le Cancer de Lyon (CIRC), la perte des contributions sociétales mondiales due aux décès prématurés par cancer s’est élevée à 566 milliards de dollars (0,6 % du PIB mondial) en 2022

(https://www.iarc.who.int/wp-content/uploads/2025/09/pr370_E.pdf ).

Ces dépenses mondiales pourraient dépasser les 700 milliards de dollars en 2035. L'évaluation prend en compte le travail rémunéré et non rémunéré (aide aux proches, tâches domestiques).

En France, le cancer représente également un fardeau majeur :

  • Les dépenses de santé ont triplé depuis le début du siècle, atteignant 22 milliards d'euros en 2022.
  • S'y ajoutent 10 milliards d'euros par an de pertes de production, soit un total de 32 milliards, représentant 13 % de nos dépenses totales de santé.

Révolution Technologique : L'IA et le Dépistage comme Espoir

Malgré ces sombres perspectives, des avancées récentes offrent une lueur d'espoir pour améliorer considérablement le dépistage et le traitement.

L'Intelligence Artificielle au Service du Diagnostic

L'IA est en train de transformer le dépistage précoce :

  1. Cancer de la Peau : Un outil développé par Skin Med utilise l'IA pour détecter neuf types de lésions, malignes ou bénignes, avec un diagnostic et un indice de confiance délivrés en quelques secondes.
  2. Cancer de l'Endomètre et Autres : Un nouveau modèle d'IA, ECgMPL, mis au point par l'Université Charles Darwin (CDU) en Australie, atteint une précision de 99,2 % pour le cancer de l'endomètre. Testé sur d'autres cancers (côlon, sein), sa précision reste impressionnante, allant de 97,5 à 98,5 %.

(https://newatlas.com/cancer/ai-cancer-diagnostic/).

L'Impératif du Dépistage Précoce : Leçon Suédoise

Une étude internationale récente, basée sur le programme suédois de dépistage par mammographie (1991 à 2020), met en lumière l'importance vitale du premier examen :

  • Les femmes n'ayant pas effectué leur premier dépistage à l'âge prévu (32,1 % des invitées) présentaient une mortalité par cancer du sein sensiblement plus élevée 25 ans plus tard (9,9 pour 1 000 contre 7 pour 1 000).
  • L'incidence (nombre de cas) était pourtant comparable.

Cette différence de mortalité finale résulte très probablement d'un retard de détection. Les chercheurs insistent : le premier dépistage est un « investissement à long terme dans la survie » et « informer, soutenir et encourager les femmes à participer à leur premier dépistage » doit être l’objectif du système de santé.

Les Projets IA en Cancérologie Française

La France s'empare également du potentiel de l'IA pour exploiter les vastes quantités de données des dossiers patients informatisés.

  • PortrAIt (Owkin & IGR) : Ce consortium développe 15 outils d’IA en pathologie numérique pour l'assistance au diagnostic, la détection de biomarqueurs et la prédiction de l’évolution clinique.
  • Lifen & IGR : Leurs travaux présentés à l'AACR ont montré que l'IA peut structurer rapidement les données médicales, permettant un gain de temps de 85 % comparé à la saisie manuelle.
  • RlapsRisk® BC (Lifen & IGR, testé à Bicêtre AP-HP) : Un outil prédisant le risque de rechute chez les patientes atteintes d’un cancer du sein précoce.
  • PACpAInt (AP-HP & Owkin) : Permet d'identifier les sous-types tumoraux de l’adénocarcinome pancréatique.
  • RHU AI-Triomph (AP-HP, Owkin, Sorbonne Université) : Lancé en 2024, ce projet vise à optimiser les essais thérapeutiques pour les cancers difficiles (estomac, pancréas, thyroïde) grâce à l'analyse intelligente des données.
  • Biopsie Virtuelle (ICM Montpellier) : Un outil extrêmement précis permettant d'identifier et de caractériser plus rapidement les cancers de l'ovaire.

 L'IA Accélère la Découverte de Nouveaux Médicaments

L’IA est également en train de bouleverser la conception même des traitements anticancéreux.

Le projet BBO-10203, mené par le Lawrence Livermore National Laboratory (LLNL), BridgeBio Oncology Therapeutics (BBOT) et le Frederick National Laboratory for Cancer Research (FNLCR), a permis de développer un nouveau médicament prometteur en un temps record, une révolution par rapport aux 10 à 15 ans habituellement nécessaires (https://www.nature.com/articles/d41573-025-00136-5 ).

  • Méthode : La plateforme LCADD (Livermore Computer-Aided Drug Design) utilise l'IA pour concevoir et tester virtuellement des millions de molécules.
  • Cible : La molécule BBO-10203 parvient à bloquer l'interaction clé entre les protéines RAS et PI3Kα, souvent impliquées dans la progression des cancers (côlon, sein, poumon), tout en évitant l'effet secondaire indésirable de l'hyperglycémie.
  • Résultats : Efficacité anticancéreuse élevée et renforcement de l'efficacité d'autres traitements, ouvrant la voie à des stratégies combinées. Le médicament est en essais cliniques de phase 1.

Comme le souligne Pedro Beltran, directeur scientifique de BBOT, cette collaboration représente « l'avenir de la découverte de médicaments contre le cancer : plus rapide, plus intelligente et plus directe ».

La Promesse des Biopsies Liquides

Aux côtés de l'IA, l'arrivée imminente de nouveaux tests sanguins et urinaires simples, fiables et peu coûteux pourrait révolutionner le dépistage précoce des cancers fréquents (côlon, sein, prostate, poumons).

  • Cancer du Côlon : Des chercheurs suisses ont présenté un outil de détection par IA et analyse bactérienne du microbiote avec une précision de 90 %.
  • Cancer du Sein : Une étude ASCO 2025 a montré qu'une analyse de l'ADN circulant dans le sang peut détecter précocement certaines mutations pour réorienter le traitement.
  • Cancer de la Prostate : Une simple analyse d'urine repérant trois marqueurs spécifiques permet un diagnostic précis.
  • Cancers Pulmonaires : Des chercheurs du CHU de Besançon ont déposé un brevet européen pour des biomarqueurs utilisables en biopsies liquides, permettant une identification rapide via l'IA avec une précision de 95 %.

Le Temps de l'Action : Fixer l'Objectif Zéro Réduction

Face à l'immense potentiel des outils d'IA (traitements ciblés et évolutifs) combinés aux nouvelles méthodes de dépistage (par simple analyse de sang ou d'urine), les sombres prévisions de l'étude du Lancet ne sont pas une fatalité. Le monde ne peut se résigner à une augmentation de 75 % des décès par cancer d'ici 2050.

Notre devoir est d'élargir et d'enrichir sans tarder la stratégie globale de lutte et de prévention.

Il est démontré qu'un cancer détecté très tôt a trois ou quatre fois plus de chances d'être guéri ou contrôlé. Pour cela, il est impératif de :

  1. Généraliser le dépistage précoce pour toutes les populations à risque, dont le périmètre peut être affiné par l'IA.
  2. Mettre en place un vaste programme, tel que le "jumeau numérique" pour chaque habitant en France, afin de proposer instantanément les meilleures options thérapeutiques personnalisées en cas de diagnostic.

Avec la montée en puissance de l'IA et de l'apprentissage profond, la lutte contre le cancer doit entrer dans une nouvelle phase décisive. L'objectif mondial doit être de faire reculer, en pourcentage et en valeur absolue, le nombre de décès provoqués par cette maladie d'ici le milieu du siècle.

René TRÉGOUËT

Sénateur honoraire

Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat

e-mail : tregouet@gmail.com 


TIC
Information et Communication
Quand l’intelligence artificielle apprend à flairer des molécules inédites
Mercredi, 29/10/2025 - 17:43

La nature recèle une infinité de molécules potentiellement utiles (médicaments, arômes, matériaux…) et nombre d’entre elles n’ont encore jamais été identifiées. Mais les découvrir, c’est un peu chercher une aiguille… dans une botte de données ! Les chimistes en quête de nouvelles molécules naturelles s’appuient sur la spectrométrie de masse, une technique qui mesure la masse des fragments d’une molécule lorsqu’elle se décompose après ionisation. La manière dont une molécule se casse et la masse de ses fragments, mesurée très finement par l’appareil, dépendent directement de sa structure chimique.

En comparant ces "signatures spectrales" à celles de molécules connues, on peut déduire la composition de l’échantillon et parfois même identifier de nouveaux composés. Ces analyses génèrent des montagnes de données qu’il faut interpréter. Jusqu’ici, les scientifiques devaient comparer manuellement les résultats de plusieurs logiciels qui assignent un signal à une structure, chacun fondé sur des bases de données et des modèles différents, qui ne s’accordent pas toujours, au risque de passer à côté d’une découverte.

Pour sortir de cette impasse, une équipe interdisciplinaire1 de chimistes et informaticiens du CNRS, de l’Université Paris-Saclay et de l’Université Paris Sciences & Lettres2 a conçu MS2DECIDE, un programme qui joue le rôle d’arbitre intelligent entre ces outils. Inspiré de la théorie de la décision, il apprend à combiner les résultats des différents logiciels en tenant compte de leur fiabilité et de leur degré d’accord, comme le ferait un expert humain. Le programme calcule ainsi un score de "knownness", qui permet de classer toutes les molécules présentes dans un échantillon naturel selon leur probabilité d’être déjà connues et répertoriées dans les bases de données. Plus ce score est faible, plus la molécule a des chances d’être nouvelle.

Testé sur une centaine de composés mélangés dans un échantillon "artificiel", dont six jamais identifiés, MS2DECIDE a classé toutes les nouvelles molécules dans les dix premières positions. Dans un second essai, cette fois réel, il a été appliqué à un échantillon d’une plante africaine, Pleiocarpa mutica, connue pour contenir des alcaloïdes indolomonoterpéniques, molécules naturelles complexes aux propriétés biologiques souvent remarquables (antitumorales, antipaludiques, analgésiques...). Le programme a mis en avant un alcaloïde inédit dont les propriétés pourront à présent être évaluées.

L’outil, présenté dans la revue Chemistry-Methods, pourrait transformer la prospection chimique. À terme, chaque laboratoire pourrait même ajuster MS2DECIDE, en accès libre, à son propre savoir-faire, pour que la machine adopte le “regard” du chimiste. Une alliance prometteuse entre raisonnement humain et intelligence algorithmique.

CNRS du 28.10.2025 : https://www.inc.cnrs.fr/fr/cnrsinfo/quand-lintelligence-artificielle-apprend-fla...

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Matière
Matière et Energie
Des chercheurs japonais veulent recréer une photosynthèse artificielle pour produire de l'énergie
Mardi, 28/10/2025 - 17:39

Le ministère de l'Environnement japonais vient de présenter un nouveau plan énergétique : copier le mécanisme de photosynthèse afin de produire de l'énergie. Le pays mise beaucoup sur cette "photosynthèse artificielle", et pense que cela pourrait même être le carburant du futur. L'idée, c'est d'essayer de reproduire un processus qui se fait naturellement dans la forêt et dans les champs pour éclairer nos maisons et alimenter nos voitures. Dans la photosynthèse naturelle, les plantes utilisent la lumière du soleil pour transformer l'eau et le CO2 qu'elles absorbent par leurs feuilles et leurs racines. Cette transformation permet aux plantes de créer leur nourriture, en majorité du glucose ainsi que de l'oxygène relâché dans l'air. Les scientifiques japonais essayent donc de copier ce phénomène, et de créer de l'énergie à partir de lumière, d'eau et de CO2.

Les chercheurs ont commencé par des essais en laboratoire, qu'ils conduisent maintenant à plus grande échelle dans des champs proches de Tokyo. Tout le procédé se déroule sur des sortes de panneaux solaires, mais ce ne sont pas les mêmes que l'on voit habituellement sur nos toits. Ces appareils blancs et imprégnés d'eau captent également l'énergie du soleil pour en faire de l'électricité. Et cette électricité est tout de suite utilisée pour créer une réaction chimique qui casse les molécules d'eau à l'intérieur. La molécule d'eau, H2O, est constituée d'atome d'hydrogènes et d'un atome d'oxygène. En cassant cette molécule, ces “panneaux blancs”, récupèrent d'un côté de l'oxygène et de l'autre de l'hydrogène.

L'hydrogène ainsi produit est ensuite utilisé comme carburant. Aujourd'hui, on s'en sert d'ores et déjà pour produire de l'électricité pour les véhicules ou l'alimentation des habitations. S'il est ensuite mélangé à du CO2, il est possible de fabriquer des composants, du plastique ou de la résine. Avec cette photosynthèse d'un nouveau genre, il serait théoriquement possible d'avoir accès à un carburant infini. Une perspective qui fascine d'ailleurs le gouvernement japonais qui est, pour l'instant, sans pétrole, sans charbon, sans gaz naturel, est obligé d'importer l'essentiel de ses ressources énergétiques. Le ministère de l'Environnement japonais vient de demander un nouveau budget de cinq millions d'euros pour aider, dès cette année, les recherches sur cette photosynthèse artificielle. Tokyo, prévoit que cette énergie pourrait être commercialisée à grande échelle vers 2040.

Radio France du 19.09.2025 : https://www.radiofrance.fr/franceinfo/podcasts/bientot-chez-vous/au-japon-des-ch...

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Vivant
Santé, Médecine et Sciences du Vivant
Les personnes nées en automne auraient plus de chance de vivre jusqu’à 100 ans
Mercredi, 29/10/2025 - 17:47

Une étude de l'université de Chicago a confirmé que la période de naissance peut impacter l'espérance de vie. Ce travail a révélé que le mois au cours duquel une personne vient au monde a « un effet significatif et durable sur la survie jusqu'à 100 ans ». Pour en arriver à ce constat, des chercheurs de l'université de Chicago ont comparé les données de 1500 centenaires nés aux Etats-Unis entre 1880 et 1895 avec celles de leurs frères, sœurs et conjoints ayant vécu moins longtemps. Cette comparaison a pour objectif d'évaluer l'importance de la date de naissance des centenaires en gommant l'impact des conditions de vie. La fratrie a, en effet, connu le même environnement pendant l'enfance et dispose d'un bagage génétique commun. Les conjoints ont partagé l'environnement de la vie adulte, de l'alimentation à la qualité de l'air.

Les chercheurs ont ainsi découvert que davantage de centenaires étaient nés à l'automne. La majorité se situeraient même entre septembre et novembre. Il était à l'inverse rare qu'ils soient nés au printemps ou en été. Pour les naissances des mois de mars, mai et juillet, ils ont relevé environ 40 % de centenaires de moins que les autres mois. De même, les frères et sœurs et les conjoints nés en automne avaient plus de chances de devenir centenaires, plutôt que ceux d'un même foyer. « Les résultats de cette étude démontrent que les effets du mois de naissance sur la longévité exceptionnelle persistent après prise en compte de l'environnement partagé pendant l'enfance et des caractéristiques communes des parents ».

La raison de ce phénomène demeure inexpliquée. Les scientifiques ont émis l'hypothèses des maladies saisonnières. Par exemple, « il a été démontré que les épidémies de poliovirus culminent en juillet-août et que l'exposition à ce virus au cours du deuxième trimestre de la gestation semble produire une schizophrénie adulte ultérieure dans les cohortes de naissances de février », expliquent les auteurs de l'étude.

Une autre hypothèse évoque des carences saisonnières en vitamines pendant les périodes critiques du développement du fœtus et du nourrisson pouvant affecter la santé ultérieurement. La température et l'exposition au soleil pendant la période in utero et postnatale précoce pourraient également jouer : « Les personnes nées à l'automne aux États-Unis pourraient éviter les températures ambiantes extrêmes, très élevées ou très basses, pendant leur premier mois de vie, ainsi que les températures estivales élevées lors de la conception », peut-on lire dans l'étude.

Cela ne veut pas dire que la plupart des bébés nés en automne finiront centenaires. De nombreux facteurs influencent l'espérance de vie comme l'alimentation, l'exercice physique, les habitudes... Cette recherche met davantage en avant les effets durables des conditions environnementales du début de la vie. Une étude antérieure, mais similaire, au Danemark avait donné des résultats très proches : les personnes nées entre octobre et décembre vivraient plus longtemps que celles nées entre avril et juin.

NCBI : https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC3236478/

La consommation d’additifs alimentaires pendant la grossesse favorise les maladies inflammatoires de l'enfant, via le microbiote
Mercredi, 29/10/2025 - 17:46

Une étude menée par des scientifiques de l’Institut Pasteur et de l’Inserm révèle comment la consommation d’émulsifiants alimentaires par les mères peut altérer le microbiote intestinal de leurs descendants directs au moment de la naissance, chez la souris. Ce microbiote altéré augmenterait de manière significative leur risque de développer des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin et de l’obésité à l’âge adulte. Les émulsifiants sont des additifs alimentaires couramment utilisés afin d’améliorer la texture et la conservation des produits transformés, tels que les produits laitiers, les produits de boulangerie, les glaces, mais également certains laits infantiles en poudre. Cependant, leur impact sur la santé humaine, en particulier sur le microbiote intestinal, reste mal compris.

Dans l’étude menée par l’équipe de Benoit Chassaing, directeur de recherche Inserm et responsable du laboratoire Interactions Microbiote-Hôte (unité Inserm à l’Institut Pasteur), les scientifiques ont exposé des souris femelles à des émulsifiants courants (carboxyméthylcellulose (E466) et polysorbate-80 (E433)) pendant 10 semaines avant la gestation, puis tout au long de la grossesse et de l’allaitement. Ils ont ensuite analysé l’impact sur le microbiote intestinal de leurs descendants directs, qui eux n’ont donc jamais directement consommé ces émulsifiants. Les résultats montrent que les descendants de mères exposées à ces émulsifiants présentent des altérations significatives de leur microbiote intestinal dès les premières semaines de vie, période durant laquelle la mère transmet une partie de son microbiote par des contacts rapprochés.

Ces altérations incluent une augmentation des bactéries flagellées, dont on sait qu’elles peuvent activer le système immunitaire et déclencher une réponse inflammatoire. Les bactéries ont alors tendance à entrer en contact plus étroit avec la muqueuse intestinale, ce qui n’est pas sans conséquence. En effet, les scientifiques ont identifié que cet "empiètement" des bactéries provoque l’accélération de la fermeture de certaines voies de passage dans l’intestin qui permettent habituellement aux fragments de bactéries de traverser la muqueuse afin d’y être reconnues par le système immunitaire et ainsi construire la tolérance de l’organisme vis-à-vis de son microbiote intestinal. Or, chez les descendants de mères exposées aux agents émulsifiants, ces passages se ferment plus tôt que chez les descendants de mères non exposées, perturbant ainsi la communication entre le microbiote et le système immunitaire. Cette perturbation entraine, à l’âge adulte, une réponse immunitaire exacerbée et une inflammation chronique, augmentant significativement la susceptibilité aux maladies inflammatoires de l’intestin et à l’obésité. Cette étude établit ainsi chez la souris un lien entre ces altérations précoces du microbiote – et ceci même en l’absence d’ingestion directe d’émulsifiants – et une susceptibilité accrue aux maladies chroniques telles que l’obésité et les maladies inflammatoires intestinales à long terme.

Inserm du 19.09.2025 : https://presse.inserm.fr/consommation-dadditifs-alimentaires-pendant-la-grossess....

Limiter son cholestérol réduit considérablement les risques de démence
Mercredi, 29/10/2025 - 17:39

Une vaste étude britannique montre que le cholestérol joue un rôle clé dans le déclin cognitif, et que le contrôler tôt dans la vie pourrait réduire le risque de démence, à commencer par la maladie d'Alzheimer. Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs de l'Université de Bristol (Royaume-Uni) ont analysé les données de plus d'un million de personnes au Danemark, au Royaume-Uni et en Finlande. Leurs résultats sont sans appel : les individus dotés de gènes qui maintiennent naturellement un faible taux de cholestérol ont jusqu'à 82 % de risque en moins de développer une démence. « C'est comme si la nature avait mené une expérience à l'échelle de toute une vie », expliquent les auteurs. Parmi les gènes observés, ceux qui imitent les effets des statines ou d'autres médicaments tels que l'ézétimibe semblent offrir une véritable protection.

Pourquoi un faible taux de cholestérol protège-t-il le cerveau ? Tout comme il bouche les artères du cœur, le cholestérol peut obstruer les vaisseaux qui irriguent le cerveau, provoquant de petits accidents vasculaires cérébraux (AVC) silencieux. Ces "micro-lésions" cumulées sur des décennies mènent à la perte de mémoire. L'idée n'est pas nouvelle : il y a plus d'un siècle, le médecin qui a décrit la maladie d'Alzheimer avait déjà observé un durcissement des artères cérébrales chez ses patients.

Cette étude ne signifie pas qu'il suffit de commencer les statines à 65 ans pour éviter la démence. « Les essais cliniques menés chez les personnes âgées n'ont pas montré d'effet significatif sur la prévention cognitive », rappellent les chercheurs. Le mal est souvent déjà fait. En revanche, maintenir un taux de cholestérol bas tout au long de la vie semble bénéfique. En d’autres termes, la prévention doit commencer bien plus tôt que prévu. Avec 50 millions de cas de démence dans le monde aujourd'hui, et trois fois plus prévus d'ici 2050 selon l'ONU, l'enjeu est immense. Alors que les traitements actuels sont coûteux et peu efficaces, l'activité physique, une bonne hygiène de vie, le contrôle de la tension, du diabète et du cholestérol offrent une voie de prévention efficace.

Alz : https://alz-journals.onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/alz.70638

Le nicotinamide pourrait prévenir la récidive de certains cancers de la peau
Mardi, 28/10/2025 - 17:41

Le nicotinamide, forme amide de la vitamine B3 (dénommée aussi niacinamide), a suscité l’attention au cours de la dernière décennie pour son possible effet photoprotecteur capable de diminuer le risque de cancer de la peau. Il serait ainsi susceptible d’intervenir favorablement dans la réparation des dommages que provoquent les UV sur l’ADN et de réduire l'immunosuppression cutanée induite par les UV. En 2015, un essai clinique randomisé en double aveugle de phase 3, mené auprès de 386 participants ayant des antécédents de cancer de la peau, a montré que la prise de nicotinamide (500 mg deux fois par jour), était associée à une réduction du nombre de nouveaux cancers de la peau.

Depuis, le nombre limité des essais cliniques, certains résultats contradictoires et la crainte d’effets indésirables (nombre de cancers cutanés superficiels réduit mais cancers agressifs favorisés), n’ont pas permis au nicotinamide d’accéder aux "guidelines" de la prévention des cancers de la peau même si certains dermatologistes le recommandent.

L’étude des effets cliniques du nicotinamide est difficile car, d’une part, il est en vente libre et d’autre part, les cancers cutanés kératinocytaires dont il s’agit (carcinomes basocellulaires et carcinomes épidermoïdes) figurent rarement dans les registres nationaux des cancers. Aux Etats-Unis, cependant, l'Administration de la santé des anciens combattants permet de s’affranchir de ces écueils car le nicotinamide figure sur la liste des médicaments remboursés et les prescriptions en sont documentées pour les anciens combattants. De plus, les dossiers sont très complets sur les cancers de la peau. Une étude de cohorte rétrospective a donc été menée à partir des données des dossiers médicaux électroniques (du 1er octobre 1999 au 31 décembre 2024) provenant de la base de données corporative du ministère des Anciens Combattants. Elle a porté sur 33 822 patients parmi lesquels 12 287 patients (âge moyen 77,2 [8,9] ans ; 241 femmes [2,0 %]) ont pris du nicotinamide oral, 500 mg, deux fois par jour pendant plus de 30 jours. Au total, 10 994 cas de carcinome basocellulaire cutané (CBC) et 12 551 cas de carcinome épidermoïde cutané (CEC) ont été recensés après exposition au nicotinamide.

Globalement, la réduction significative, du risque de cancer de la peau est de 14 %. Lorsque le nicotinamide est débuté après un premier cancer de la peau, la réduction du risque est de 54 %, mais l’effet est de moindre importance quand le traitement est commencé après chaque nouveau cancer. Ainsi, après un quatrième CBC, l’effet n’est plus mesurable mais il l’est toujours même après un huitième CEC. Chez les receveurs d'une greffe d'organe solide, aucune réduction significative du risque global n'a été constatée malgré une incidence réduite de CEC en cas d'utilisation précoce de nicotinamide. Le nicotinamide est largement disponible et a peu d'effets indésirables. Mais la vitamine B3 est aussi présente dans l'alimentation, notamment dans la volaille, le bœuf, le poisson, les légumineuses et les noix.

JAMA : https://jamanetwork.com/journals/jamadermatology/article-abstract/2838591

Un nouvel outil d'IA prédit le risque de plus de 1 000 pathologies dix ans à l'avance
Mardi, 28/10/2025 - 17:36

Des scientifiques allemands ont créé un nouvel outil d'intelligence artificielle (IA) capable de prédire le risque de développer plus de 1 000 pathologies. Le modèle peut prévoir si un patient développera certains cancers, des crises cardiaques et d'autres pathologies plus de dix ans avant qu'il ne soit officiellement diagnostiqué, selon l'étude, qui a été publiée dans la revue Nature. « C'est le début d'une nouvelle façon de comprendre la santé humaine et la progression des maladies », a déclaré Moritz Gerstung, chef de l'équipe d'IA en oncologie au Centre allemand de recherche sur le cancer (DKFZ), dans un communiqué.

Le modèle a été entraîné à l'aide de données anonymes provenant de 400 000 personnes au Royaume-Uni, puis testé à l'aide de données provenant de 1,9 million de personnes au Danemark. Il a appris à identifier les schémas qui, au fil du temps, tendent à déboucher sur des problèmes de santé graves – par exemple, en utilisant les diagnostics antérieurs et les antécédents de tabagisme. En tenant compte à la fois de l'ordre de ces événements et du temps qui les sépare, le modèle peut alors prédire le risque pour un patient de développer diverses maladies. Les chercheurs ont souligné que les prédictions du modèle ne signifient pas qu'un patient tombera certainement malade, mais plutôt qu'il est exposé à un risque plus élevé. Ils ont comparé ce modèle à une prévision météorologique.

Ils ont également indiqué que le modèle est plus précis pour les maladies présentant des "schémas de progression cohérents", comme certaines formes de cancer, le diabète, les crises cardiaques et un type d'empoisonnement du sang connu sous le nom de septicémie. Il est aussi généralement plus précis à court terme qu'à long terme. Toutefois, le modèle est moins fiable pour les questions plus difficiles à anticiper, telles que les problèmes de santé mentale, les maladies infectieuses et les complications liées à la grossesse.

Euronews : https://fr.euronews.com/sante/2025/09/18/un-nouvel-outil-dia-predit-le-risque-de...

Une nouvelle immunothérapie efficace contre la leucémie
Mardi, 28/10/2025 - 17:34

Les stratégies d’immunothérapie constituent une avancée majeure pour lutter contre les cancers. Elles visent à mobiliser le système immunitaire du patient pour que ses propres cellules reconnaissent et éliminent spécifiquement les cellules tumorales. Telles des sentinelles, les cellules immunitaires peuvent scanner l’organisme et identifier chacune des cellules tumorales résiduelles, limitant ainsi le risque de récidive. De nouvelles stratégies d’immunothérapie émergent. L’une d’elles exploite un mécanisme de mort cellulaire : la nécroptose. Contrairement à l’apoptose, qui entraîne une mort cellulaire silencieuse, la nécroptose libère des signaux d’alerte qui attirent et stimulent les cellules immunitaires. Ces dernières peuvent ainsi tuer les cellules tumorales qui persistent.

Des chercheurs de l’unité Dynamiques des réponses immunes (Unité mixte Inserm-Institut Pasteur) se sont intéressés à cette stratégie d’immunothérapie par nécroptose dans le cas de tumeurs malignes hématologiques. Ils ont tout d’abord observé que la nécroptose ne peut pas être induite facilement dans le cas des cellules B malignes en raison de l’absence de la protéine MLKL. Pour surmonter ce blocage, les chercheurs ont combiné l’administration de trois molécules déjà utilisées en clinique. Ils confirment alors l’induction de la nécroptose et observent, dans un modèle pré-clinique, l’élimination complète d’une leucémie grâce à la forte réponse immunitaire induite. « La tri-thérapie que nous avons utilisée force les cellules cancéreuses à mourir d’une manière qui réveille le système immunitaire » explique Philippe Bousso, directeur de recherche Inserm, responsable de l’Unité Dynamiques des réponses immunes à l’Institut Pasteur et dernier auteur de l’article.

Ces résultats ont été observés sur des modèles pré-cliniques grâce notamment à une technique innovante d’imagerie intravitale. Les scientifiques ont pu ainsi suivre en temps réel les interactions entre cellules immunitaires et cellules cancéreuses en fonction des différents types de mort induits. « Cette nouvelle stratégie d’immunothérapie, testée avec succès dans des modèles précliniques, transforme les cellules cancéreuses en déclencheurs d’alerte pour le système immunitaire, offrant une nouvelle option de traitement pour certains cancers comme les lymphomes ou leucémies touchant les cellules B » explique Philippe Bousso. « En changeant la façon dont les cellules cancéreuses meurent, il est possible de bénéficier du soutien de notre système immunitaire pour lutter contre la tumeur », conclue-t-il.

Inserm du 29.09.2025 : https://presse.inserm.fr/une-nouvelle-immunotherapie-efficace-contre-la-leucemie...

Les enfants peuvent transmettre le SRAS-CoV-2 au même niveau que les adultes
Lundi, 27/10/2025 - 18:05

Des chercheurs espagnols ont étudié les charges virales du coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS-CoV-2) chez plus d’un millier d’individus, y compris des adultes et des enfants. Ils ont trouvé que les charges étaient comparables, suggérant qu’elles pourraient jouer un rôle égal dans la transmission de la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19). La manière dont les enfants jouent un rôle dans la propagation du COVID-19 n’est pas encore très claire. Les enfants semblent moins sensibles au SRAS-CoV-2, l’agent pathogène responsable du COVID-19, et développent généralement des cas bénins s’ils sont infectés.

Des études ont trouvé une corrélation entre les charges d’ARN viral dans les voies respiratoires supérieures (URT) et la probabilité d’obtenir des virus vivants dans des cultures cellulaires pour adultes et enfants. Le risque de transmission a également été associé à des charges virales dans les cas primaires. Par conséquent, les charges virales URT pourraient servir d’indicateur de contagiosité virale. Cependant, il n’y a pas beaucoup d’informations sur la façon dont les charges virales UTR diffèrent entre les adultes et les enfants, comment les charges virales changent chez les enfants avec l’âge et comment l’excrétion virale dans l’URT est différente entre les enfants symptomatiques et asymptomatiques. Comprendre cela aidera à concevoir de meilleures stratégies préventives.

Pour répondre à ces questions, ces chercheurs espagnols ont examiné 1184 participants qui ont été testés positifs pour le SRAS-CoV-2 entre juin 2020 et janvier 2021, dont 256 avaient moins de 18 ans. Parmi les participants, 424 étaient positifs mais n’avaient pas besoin d’hospitalisation et 760 étaient des contacts étroits asymptomatiques des patients. Lorsqu’ils ont étudié les charges virales initiales entre les enfants et les adultes, ils ont trouvé des charges virales comparables dans les deux cas. Bien que les charges virales chez les enfants aient eu tendance à être plus faibles, la différence n’était pas statistiquement significative. Les charges virales étaient plus élevées dans les prélèvements de nez et de gorge obtenus dans les deux jours suivant l’apparition des symptômes chez les adultes et les enfants que dans les échantillons ultérieurs. Bien que les charges virales chez les enfants et les adultes soient comparables dans les premiers échantillons, les charges virales chez les enfants étaient beaucoup plus faibles pour les échantillons prélevés plus tard que pour les adultes. Cela suggère une élimination plus rapide du virus de l’URT chez les enfants.

Il n’y avait aucune différence dans les charges virales entre les différents groupes d’âge d’enfants ou d’adultes. En outre, l’équipe a constaté que la fraction des échantillons de nez et de gorge qui conduirait à des virions infectieux était similaire pour les adultes et les enfants. L’équipe a également testé les contacts primaires asymptomatiques des cas symptomatiques. Ils ont trouvé une large gamme de charges virales pour les enfants et les adultes et étaient comparables, sans différence selon les différents groupes d’âge. Alors que les enfants symptomatiques ont montré une charge virale légèrement plus élevée que les enfants asymptomatiques, chez les adultes, il y a eu une augmentation marquée de la charge virale dans les cas symptomatiques que chez les adultes sans symptômes. En conclusion, les auteurs écrivent: « Nos résultats indiquent que les enfants peuvent propager le SRAS-CoV-2 dans la population générale au même niveau que les adultes ». Cette compréhension peut aider à concevoir de meilleures stratégies préventives.

Ma Clinique : https://ma-clinique.fr/les-enfants-peuvent-transmettre-le-sras-cov-2-au-meme-niv...

L'informatique quantique pourrait accélérer la mise au point de nouveaux vaccins
Lundi, 27/10/2025 - 18:00

L’université canadienne de la Saskatchewan espère stopper la prochaine pandémie avant même qu’elle ne commence, et ce, grâce à une nouvelle génération de superordinateurs. L’informatique quantique n’est encore qu’une technologie émergente, mais les chercheurs de l’Université ne comptent pas attendre qu’elle mûrisse pour l’exploiter. Les chercheurs espèrent que ces machines ultrapuissantes, capables de résoudre des problèmes infiniment plus complexes que les ordinateurs classiques, pourront être utilisées pour accélérer le développement de vaccins.

Steven Rayan, directeur du Centre de topologie quantique et ses applications (quanTA) à l’université de la Saskatchewan, explique que les ordinateurs quantiques permettent déjà d’obtenir des informations très précises sur le fonctionnement du système immunitaire. Ces données pourraient, à terme, orienter la conception de vaccins plus ciblés et plus efficaces, en un temps record. Forts d’un partenariat entre le Centre de topologie quantique et ses applications (quanTA) et le Centre international de recherche sur les vaccins et les maladies infectieuses (VIDO), les chercheurs veulent exploiter la puissance des ordinateurs quantiques pour identifier un pathogène et développer un vaccin viable en moins de 100 jours, affirme Steven Rayan. C'est un scénario que Gordon Broderick, chercheur principal au VIDO, juge tout à fait réaliste. Selon lui, les ordinateurs quantiques permettront aux scientifiques de créer un jumeau numérique du virus — une réplique virtuelle du pathogène — afin de simuler en un temps record une multitude de scénarios d’intervention, bien plus rapidement que dans un laboratoire traditionnel.

CBC : https://www.cbc.ca/lite/story/1.7631850

Vitamine D et Omega-3 : une combinaison gagnante pour ralentir le vieillissement
Lundi, 27/10/2025 - 17:55

Des chercheurs de l’université de Zurich ont montré qu'il était possible de ralentir le vieillissement en prenant régulièrement une association de vitamine D et d’omégas 3, en complément d’une activité physique. Selon cette étude, cette combinaison gagnante réduirait les risques d'infections et de chutes, prévient le cancer et la fragilité liée à l’âge.

Des thérapies précédemment testées avaient déjà montré que la vitamine D et les acides gras oméga-3, ainsi qu'une activité physique régulière, réduisent le risque d'infections et de chutes, et préviennent le cancer et la fragilité prématurée. « Ces résultats nous ont incités à mesurer l'influence directe de ces trois thérapies sur le processus de vieillissement biologique chez les participants suisses », explique Heike Bischoff-Ferrari, professeure de gériatrie et de médecine gériatrique à l'Université de Zurich.

Ces chercheurs ont réussi à mesurer le vieillissement biologique grâce à des horloges épigénétiques. « Elles enregistrent les modifications chimiques de la molécule d'ADN, appelées méthylation, et quantifient ainsi la différence entre le vieillissement biologique et chronologique », précisent-ils. Dans leurs travaux récents, une étude appelée DO-HEALTH, ils ont utilisé cette méthode pour tester l’efficacité d’un traitement ciblé. Trois options ont été étudiées : les oméga-3 et/ou la vitamine D et/ou un simple entraînement musculaire. 777 personnes âgées de plus de 70 ans ont participé à ces travaux. « Huit combinaisons thérapeutiques différentes ont été testées au cours de cette étude de trois ans : les sujets prenaient 2.000 unités internationales (UI) de vitamine D et/ou 1 gramme d'acides gras oméga-3 (issus d'algues) quotidiennement et/ou effectuaient 30 minutes d'entraînement musculaire à domicile trois fois par semaine », indiquent les auteurs.

Lorsqu’ils ont analysé les échantillons sanguins, ils ont constaté que la prise d'acides gras oméga-3 ralentissait le vieillissement biologique selon plusieurs horloges épigénétiques jusqu'à quatre mois, quels que soient le sexe, l'âge ou l'indice de masse corporelle des sujets. « L'association d'oméga-3, de vitamine D et de musculation s'est avérée encore plus efficace, selon l'une des quatre horloges épigénétiques utilisées », soulignent-ils. L’équipe prévoit d’élargir ses recherches prochainement, avec des échantillons de patients aux profils plus variés.

Nature :https://www.nature.com/articles/s43587-024-00793-y

Une prise de sang pour mesurer la gravité de la dépression
Lundi, 27/10/2025 - 17:50

Actuellement, le diagnostic de la dépression repose essentiellement sur des entretiens cliniques et des questionnaires, ce qui laisse place à une part de subjectivité. Mais, selon une étude chinoise, la métabolomique pourrait offrir une alternative, car les profils métaboliques permettent de refléter les changements biochimiques associés aux états dépressifs. Des métabolites comme le 3-hydroxybutyrate, la bétaïne, le citrate, la créatinine ou encore le GABA (acide gamma-aminobutyrique) ont en effet montré des liens reproductibles avec la gravité de la dépression dans plusieurs cohortes cliniques. Certains d’entre eux, comme le citrate ou le kynurénine, pourraient même prédire les idées suicidaires lorsqu’ils sont analysés par des modèles d’intelligence artificielle (IA). Au-delà du simple diagnostic, ces signatures biochimiques pourraient affiner la compréhension des symptômes : anxiété, troubles du sommeil, idées suicidaires. Le 3-hydroxybutyrate, par exemple, semble associé à la réponse aux traitements, y compris à la stimulation magnétique transcrânienne (TMS) ou aux thérapies à la kétamine.

Autre voie prometteuse : la combinaison des données métaboliques avec des traits de personnalité et des outils d’IA. Ces analyses croisées permettraient de mieux classer les patients et d’adapter les traitements, ouvrant la voie à une psychiatrie de précision. Si les résultats sont encourageants, plusieurs obstacles demeurent : un manque de standardisation, des difficultés de reproduction des résultats, ou encore des questions éthiques sur l’utilisation de ces biomarqueurs. Les auteurs appellent à des études à grande échelle pour valider ces approches. Malgré ces limites, l’espoir est bien là : « La métabolomique sanguine pourrait devenir un outil puissant pour la détection précoce, la prévention du suicide et la personnalisation des traitements contre la dépression », concluent les chercheurs.

EurekAlert : https://www.eurekalert.org/news-releases/1099348

Enfin un traitement qui ralentit la maladie de Huntington
Lundi, 27/10/2025 - 17:40

La maladie de Huntington est une affection rare et héréditaire. Elle se manifeste par des troubles moteurs, cognitifs et psychiatriques qui évoluent en dents de scie et s’aggravent progressivement jusqu’à la grabatisation et la détérioration intellectuelle des malades. Le décès survient en moyenne vingt à trente ans après le début des symptômes. Mais un nouvel espoir s’offre aux 18.000 personnes en France touchées par cette pathologie aussi appelé chorée de Huntington. Des chercheurs britanniques ont annoncé avoir développé un traitement capable de ralentir la progression de cette affection neurodégénérative.

L’équipe, composée de scientifiques de l’University College London (UCL) Huntington’s disease Centre et de l’entreprise américano-néerlandaise UniQure, ont mis au point une thérapie génique baptisée AMT-130. Elle repose sur l’injection de matériel génétique dans les cellules situées dans le striatum, zone cérébrale principalement touchée par la maladie. Les "nouvelles instructions génétiques" injectées ont pour objectif de réduire la production de la protéine huntingtine mutée, à l’origine de la pathologie. Et elles semblent tenir leurs promesses. Les résultats de l’essai clinique montrent qu’au bout de 36 mois de suivi, les patients qui ont reçu une dose élevée d'AMT-130 présentent une progression de la maladie inférieure de 75 % par rapport à ceux qui n’ont pas eu le traitement. Concernant la capacité fonctionnelle totale, "critère d’évaluation secondaire clé de l'étude", le ralentissement de la progression de la maladie est de 60 %. L’équipe estime qu’une seule dose du traitement pourrait être suffisante pour soigner les patients. Elle précise également que l'AMT-130 a été « généralement bien toléré par les participants à l'étude et a un profil de sécurité gérable ».

La professeure Sarah Tabriz de l’UCL, principale conseillère scientifique de l’essai, se réjouit de ces données très prometteuses face à la maladie de Huntington. « Pour les patients, l'AMT-130 a le potentiel de préserver leurs fonctions quotidiennes, de les maintenir au travail plus longtemps et de ralentir significativement la progression de la maladie », explique l’experte. « Ces résultats changent tout », ajoute son collègue le Professeur Ed Wild, chercheur principal du site d'essai du Centre de la maladie de Huntington de l'UCL. « Sur la base de ces données, il semble probable que l'AMT-130 soit le premier traitement autorisé pour ralentir la maladie de Huntington, qui change vraiment le monde. Si cela se produit, nous devons travailler dur pour le mettre à la disposition de tous ceux qui en ont besoin, tout en travaillant non moins avec diligence pour ajouter des traitements plus efficaces à la liste ».

UCL : https://www.ucl.ac.uk/news/2025/sep/gene-therapy-appears-slow-huntingtons-diseas...

Des implants cérébraux contre la dépression sévère
Lundi, 27/10/2025 - 17:30

Un homme âgé de 44 ans qui souffrait de dépression sévère depuis l’âge de 13 ans est en rémission, rapporte New Scientist. Le traitement qui l’a enfin soulagé ? Un dispositif sur mesure implanté dans son crâne. Il s’agit d’une sorte de pacemaker cérébral activant différentes zones de son cerveau. Ce patient avait déjà expérimenté une vingtaine de traitements, dont les effets positifs n’avaient jamais duré bien longtemps. Avec ce dispositif, « il a ressenti de la joie pour la première fois depuis des années », assure Damien Fair, de l’université du Minnesota, qui a dirigé l’équipe à l’origine de cette approche personnalisée.

Selon l’hebdomadaire, les chercheurs ont commencé par établir, par imagerie médicale du cerveau du patient, une cartographie de quatre réseaux d’activité cérébrale connus pour être impliqués dans la dépression. Cela leur a permis de constater que son “réseau de saillance” – le système qui gère la hiérarchisation entre les diverses informations et stimuli perçus – était quatre fois plus grand que la moyenne des personnes non dépressives. « Cela a pu contribuer à ses symptômes », confirme Damien Fair. Puis l’équipe a implanté chirurgicalement des électrodes sur ces zones, à l’intérieur du crâne de l’homme. Les électrodes étaient reliées à des câbles externes par lesquels des signaux électriques étaient envoyés afin de stimuler chacune des régions cérébrales de manière indépendante ou simultanée.

« Quand ils ont stimulé le premier réseau – le mode par défaut, impliqué dans l’introspection et la rumination –, l’homme a versé des larmes de joie », raconte le magazine scientifique. L’envoi de signaux électriques dans d’autres zones a permis au patient de ressentir du calme et une concentration améliorée, par exemple. Après des mois d’expérimentation, le patient a eu accès à une application sans fil, connectée à ses électrodes, lui permettant de choisir les zones cérébrales à stimuler en fonction de différents modèles conçus pour lui par l’équipe. Neuf mois après l’intervention chirurgicale, il était considéré comme étant en rémission selon l’échelle de dépression de Hamilton. Il a malgré tout connu de brefs symptômes dépressifs après avoir eu le Covid-19, mais son état s’est ensuite amélioré.

Des résultats “impressionnants”, se réjouit Mario Juruena, du King’s College London, qui n’a pas participé aux travaux. Il précise : « Un essai randomisé contrôlé, où de nombreuses personnes atteintes de dépression sont désignées au hasard pour recevoir la stimulation ou une version placebo, est nécessaire pour s’assurer de la sécurité et des avantages de cette méthode ». L’équipe espère en effet pouvoir mener cet essai dans les deux ans.

Courrier International : https://www.courrierinternational.com/article/sante-des-implants-cerebraux-ont-p...

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Recherche
Recherche & Innovation, Technologies, Transports
Véhicules électriques : des batteries capables de s’auto-réparer
Mardi, 28/10/2025 - 17:38

Face à l’essor des véhicules électriques (VE) en Europe – avec une hausse des ventes de 20 % en février 2025 par rapport à l’année précédente – la course à la batterie du futur s’intensifie. Pour répondre à la demande croissante et rendre les VE plus durables, des chercheurs européens misent désormais sur une technologie ambitieuse : des batteries capables de détecter leurs propres défaillances… et de se réparer elles-mêmes.

C’est tout l’enjeu du projet PHOENIX, financé par l’Union européenne et coordonné par des scientifiques venus d’Allemagne, de Belgique, d’Italie, d’Espagne et de Suisse. À travers ce projet, ils cherchent à allonger la durée de vie des batteries, à renforcer leur sécurité et à limiter le recours à des métaux critiques comme le lithium, le nickel ou le cobalt. « L’idée est d’augmenter la durée de vie de la batterie et de réduire son empreinte carbone, car une batterie qui se répare consomme moins de ressources », explique Johannes Ziegler, spécialiste des matériaux au Fraunhofer Institute en Allemagne.

Les chercheurs développent ainsi des capteurs intelligents capables de surveiller l’état interne des batteries au fil de leur utilisation. Contrairement aux systèmes actuels qui ne mesurent que la température, le courant et la tension, ces capteurs avancés pourront détecter des signaux précoces de dégradation : dilatation de la batterie, formation de gaz dangereux, ou apparition de zones anormalement chaudes. « Ce que l’on détecte aujourd’hui reste très limité. Notre objectif est d’aller plus loin pour garantir à la fois sécurité et performance », précise Yves Stauffer, ingénieur au CSEM en Suisse, qui pilote les travaux sur le système de gestion des batteries.

Lorsque le système détecte une anomalie, il active alors un mécanisme d’auto-réparation. Cela peut consister à chauffer localement la cellule pour relancer certains processus chimiques, ou à utiliser des champs magnétiques pour éliminer des structures métalliques nuisibles appelées dendrites. Le projet PHOENIX vise aussi à alléger les batteries et à augmenter leur autonomie, notamment en remplaçant le graphite par du silicium, une piste prometteuse mais complexe. Pour Sufu Liu, chimiste au CSEM, « tout repose sur la capacité des matériaux à encaisser ces changements extrêmes ou à s’en remettre ».

European Scientist : https://www.europeanscientist.com/fr/energie/vehicules-electriques-des-batteries...

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