|
|
Edito
les robots vont-ils sauver nos sociétés vieillissantes ?
Le 23 avril prochain, à Paris, à la Maison de la Chimie, se tiendra un salon, destiné aux industriels et consacré aux robots de nouvelle génération, co-organisé par la ville d'Osaka et le pôle de compétitivité francilien Cap Digital. Selon un groupe d'études nippon, le Machine Industry Memorial Foundation, les robots pourront accomplir les tâches de 3,5 millions de personnes dans une quinzaine d'années au Japon et aider ainsi à combler les risques de pénurie de main d'oeuvre face au vieillissement de la population. Le gouvernement estime que la population active baissera de 16 % d'ici 2030, ce qui fait naître des inquiétudes dans un pays qui ne souhaite pas recourir à une immigration massive. Le Japon ne souhaite pas remplacer un homme par un robot pour chaque tâche mais plutôt utiliser les robots pour améliorer la qualité, l'efficacité et le confort de travail. Le Japon, ajoute-t-il, pourrait économiser une vingtaine de milliards de dollars de versements d'assurance-maladie en 2025 en utilisant des robots pour surveiller l'état de santé des personnes âgées. Les machines pourraient également être employées utilement dans l'aide aux personnes, en s'occupant des enfants, des personnes âgées ou en faisant le ménage. Déjà, dans un grand centre commercial de la ville de Fukouka, le magasin Aeon a mis à disposition des parents un robot de 1,4 mètre. Depuis hier, les parents laissent leur enfant à ce robot. Il a pour mission de le surveiller et l'occuper pendant que les parents vont faire leurs courses tranquillement... Ce robot développé par le fabricant japonais Tmusk est équipé d'une caméra qui lui permet de reconnaitre les enfants munis d'une carte code-barre. Ainsi, il peut les appeler par leur prénom et vérifier qu'ils sont présents autour de lui. Il peut également discuter avec les enfants même si son vocabulaire reste pour le moment limité. Aeon et Tmusk réfléchissent à ajouter plus de robots dans les magasins pour assister les clients dans les rayons, en les aidant à mettre les courses dans les caddies, à les informer sur les nouveautés produits etc... Cette expérience inédite a aussi pour but de familiariser les enfants et les prochaines générations à vivre entourées de robots. Car selon le constructeur, ils feront partie de leur quotidien. Il est vrai que le Japon reste le champion mondial incontesté de la robotique, tant en matière de recherches que d'applications. Toshiba a ainsi présenté, il y a quelques mois, une caméra capable de reconnaître une personne, même à 3 mètres de distance. Le coût du dispositif - 2,83 millions de yens, environ 17.600 euros - le cantonne pour l'instant au contrôle d'accès des bâtiments. Mais, sous réserve de simplification et de production en grandes séries, le procédé pourrait un jour remplacer les identifiants et mots de passe que nous devons tous taper avant d'ouvrir une session personnelle sur un ordinateur ou un site Web. En mars 2007, une équipe du laboratoire Intelligent Systems de l'université de Tokyo, dirigée par le Professeur Yasuo Kuniyoshi a, pour sa part, fait une démonstration d'un Robot humanoïde bipède capable de soulever un paquet de 30 kg d'une étagère ou encore de tirer à lui en le décollant du sol par dessous des deux bras un mannequin de taille humaine de 66 kg. Le robot mesure 1,55m et pèse 70 kg. L'humanoïde utilise son corps entier pour pousser ou tirer des objets grâce aux indications des capteurs, surtout dans les mains et les pieds, qui aident à déterminer la force nécessaire à fournir par les différents membres. En octobre 2007, des chercheurs japonais de l'institut national des technologies de l'information et de la communication japonais (NICT) ont par ailleurs réussi à mettre au point un robot humanoïde qui sait communiquer par la parole et par les gestes. Selon les concepteurs de ce robot, c'est la première fois au monde qu'une équipe parvient à mettre en oeuvre un mécanisme qui donne la capacité à un être mécatronique d'accorder réellement le geste à la parole, pour s'exprimer de façon intelligible et rationnelle. La plupart des économistes s'accordent sur le fait que les robots de nouvelle génération (e-japan) représenteront en 2020 une des industrie-clés du Japon, au même niveau que l'industrie automobile. On retrouvera ces robots partout, robots que l'on peut distinguer selon quatre groupes : les robots communicants (vie à la maison, accomplissement de certaines tâches). On pourrait citer ici des robots comme Asimo, Qrio, Aibo. Le deuxième groupe concerne les robots effectuant des tâches ménagères, comme par exemple celle de passer l'aspirateur. Le troisième groupe est celui des robots allégeant les charges de travail, dans les entreprises ou dans les hôpitaux. Citons par exemple le C4 (robot gardien), Hospi (robot infirmier), My spoon (aide soignant). Enfin, le dernier groupe rassemble les robots effectuant des tâches dangereuses : secours par exemple lors de séismes, aide dans l'espace, etc. Sur un total d'environ un million de robots en activité dans le monde, 40 % le sont au Japon, 30 % en Europe de l'Ouest, et 15 % aux Etats-Unis. Mais en dépit de ce fort taux de robotisation, le taux de chômage au Japon reste plus de deux fois inférieur à celui de la France. Car si les robots remplacent ou secondent les hommes dans les tâches les plus ardues sur les chaînes de production, les humains sont toujours là pour les développer, les programmer, les contrôler, les maintenir, les faire évoluer... L'industrie des robots japonaise, qui comprend quelque 150 entreprises, compte sur la rapide montée en puissance des pays émergents (Brésil, Russie, Inde, Chine, Indonésie, Afrique du Sud, Turquie, Argentine) qui s'industrialisent et font un usage croissant d'automates. Selon l'association des fabricants nippons, le marché des robots d'usines va continuer de croître à un rythme soutenu pour atteindre 6,5 milliards d'euros en 2010. Quant au marché global de la robotique, il devrait atteindre au Japon 18 milliards d'euros en 2020. Il reste qu'il y a un véritable saut qualitatif entre un robot capable de remplir une liste de tâches simples dans un environnement connu et un robot qui, confronté à un événement totalement imprévu, va pouvoir "imaginer" la bonne réaction, ce qui est le propre de l'intelligence humaine. Les robots de prochaine génération, et notamment ceux destinés aux services à la personne, devront également être capables de mimer toute une palette d'émotions dans leur comportement pour être acceptés sans réserve dans l'intimité de nos foyers. Reste enfin la question du contrôle social : comment s'assurer que la masse d'informations personnelles recueillies par ces robots de compagnie ne soient pas utilisées à des fins mercantiles ou dans un but de contrôle politique. A cet égard, la généralisation des robots d'assistance personnelle va poser à nos démocraties un véritable défi. Faire passer les robots de l'usine ou du bureau au foyer n'ira donc pas de soi mais cette évolution reste cependant inéluctable compte tenu des avancées technologiques et des besoins socio-économiques liés au vieillissement accéléré de nos sociétés. Il serait temps que notre pays prenne pleinement conscience des conséquences sociales, culturelles et éthiques de cette révolution technologique qui nous touchera de plein fouet d'ici 20 ans. René Trégouët Sénateur honoraire Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat
|
|
|
|
|
|
|
|
TIC |
|
|
Information et Communication
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Le web est une arme contre l'échec scolaire, notamment au lycée. Le média permet en effet de proposer des cours voire tout un système scolaire alternatif en ligne. Si l'on se réfère au rapport publié par la fondation Bill et Melinda Gates, la mise en place de tels cursus est en effet loin d'être inutile : près d'un tiers des étudiants qui entrent au lycée en ressort sans diplôme. Dans les grandes villes, le taux d'échec concerne presque la moitié des personnes scolarisées. D'où la nécessité, souligne l'étude, de développer des cursus en ligne permettant plus de flexibilité aux étudiants. Ces derniers permettent aux jeunes d'apprendre à leur rythme. Autre intérêt, et pas des moindres, de ces nouveaux cadres scolaires : la possibilité d'atteindre les élèves là où ils sont. Pour la moitié de ceux en situation d'échec, la question est de savoir trouver des contenus et des enseignements capables de soutenir leur attention. Mais pour ceux qui quittent l'école pour des raison dites personnelles, la situation est différente : près d'un tiers abandonne en effet en raison de la nécessité de trouver un travail. Un autre tiers d'entre eux deviennent parents et 20 % doivent s'occuper d'un proche malade ou âgé. Autant de raisons qui permettent également de dessiner une corrélation entre possibilité de suivre un cursus normal et statut social. Or selon la fondation Bill et Melinda Gates, les programmes en ligne permettent d'assurer une formation de qualité à tous. Pour illustrer son propos, la fondation évoque l'exemple de l'école virtuelle Insight Schools. Celle-ci, qui a ouvert virtuellement ses portes il y a trois ans, scolarise gratuitement dans plusieurs Etats des élèves en grande majorité complètement sortis du système. "Quand les dispositifs traditionnels échouent à répondre aux problèmes des étudiants, il est nécessaire de trouver des alternatives. L'éducation en ligne est l'un des outils permettant de répondre à ces problèmes", estime ainsi Keith Oelrich, PDG de Insight Schools. Celui-ci rappelle que ces diverses solutions requièrent cependant une importante mobilisation de la part de l'élève pour fonctionner : "si l'étudiant est réellement motivé, nous enlevons les principales barrières qui empêchent l'apprentissage et fournissons une attention à chaque élève impossible à trouver dans les cursus physiques", conclut-il. Atelier
|
|
|
|
|
|
|
|
La région Ile-de-France a choisi le modèle du logiciel libre pour réaliser son futur portail informatique dédié aux lycées franciliens. Ce site dédié aux lycéens et enseignants ainsi qu'aux parents d'élèves proposera des accès aux bulletins scolaires, aux absences, à des documentations pédagogiques, des forums ou encore des espaces collaboratifs. Chaque utilisateur disposera de son espace numérique de travail (ENT), à partir duquel il pourra accéder à ces ressources et même y stocker des informations personnelles (cours, documents de travail...). Ce service doit favoriser l'échange au sein d'une communauté éducative francilienne qui compte plus d'un million de personnes. Le conseil régional a lancé le 7 avril un appel d'offres pour réaliser et gérer la plate-forme accueillant ces ENT sur une durée de 6 ans. Un marché estimé entre 12 et 24 millions d'euros, qui doit trouver preneur d'ici à la fin du mois de mai, pour un déploiement du service d'ici à la fin de l'année. Jean-Paul Huchon, président du conseil régional, n'a pas été en mesure de préciser sous quelle licence libre (GPL notamment) il envisageait de régir sa plate-forme. Mais le principe est bien d'assurer « une liberté de modification et de redistribution du code source de l'ENT francilien », indique-t-on. Pourquoi ce choix ? Tout d'abord parce que le libre « confère la liberté d'étudier le fonctionnement du programme ». Ensuite, il permet « d'adapter la plate-forme à nos besoins spécifiques ». Enfin, « les autres collectivités territoriales, à commencer par les conseils généraux dont dépendent les collèges, pourront profiter de notre système sans avoir à acheter des licences ». La région Ile-de-France tient également, par ce choix, à renouveler son soutien aux solutions non propriétaires. Un soutien déjà illustré par la distribution depuis fin 2007 de plus de 220 000 clés USB rassemblant des logiciels libres auprès des lycéens et enseignants, afin qu'ils disposent d'un « bureau mobile totalement open source ». ZDNet
|
|
|
|
|
|
|
|
Le secrétaire d'État chargé de la prospective, de l'évaluation des politiques publiques et du développement de l'économie numérique a présenté une communication sur de développement de l'économie numérique. Les enjeux de l'économie numérique sont multiples : compétitivité et croissance, modernisation du service public, généralisation de l'accès à l'information, création et diffusion de nouveaux services dans les domaines de la culture, de l'éducation, de la formation, de la santé et du débat démocratique. Un quart de la croissance mondiale provient déjà du secteur du numérique. Le Président de la République a pris l'engagement de faire de la France une grande Nation numérique, ce qui implique qu'elle rattrape son retard en matière d'investissement, le niveau de l'investissement en France étant inférieur à la moyenne européenne. La création d'un portefeuille ministériel dédié à l'économie numérique constitue une première dans l'histoire des institutions de la République ; la France rejoint ainsi d'autres grands pays développés qui ont choisi d'identifier un membre de leur exécutif pour conduire une politique ambitieuse en faveur de la société de l'information. Le secrétaire d'État chargé du développement de l'économie numérique présentera avant le 31 juillet 2008 un plan de développement de l'économie numérique à l'horizon 2012. Ce plan comportera des actions structurantes poursuivant notamment les objectifs suivants : - l'accélération de la couverture numérique des territoires et l'extension de la télévision numérique ; - la promotion de nouveaux modes de diffusion numérique ; - le développement de nouvelles applications des technologies numériques dans les domaines du télétravail, de l'éducation et de la formation, de la santé. Des propositions seront également présentées pour faire des technologies de l'information un levier essentiel de modernisation des services publics. Ce plan sera préparé avec l'ensemble des acteurs du numérique et des ministères concernés dans le cadre d'Assises du numérique qui seront réunies à la fin du mois de mai 2008. PM
|
|
^ Haut |
|
|
|
|
|
|
|
Avenir |
|
|
Nanotechnologies et Robotique
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Des milliers de substances pourraient être testées... par jour. L'idée est à l'étude, et mobilise de gros moyens, mais c'est un ensemble de techniques et une méthode complète qu'il reste à mettre au point. Aux Etats-Unis, un programme de recherche de cinq ans vient d'être lancé pour mettre au point des tests robotisés capables d'évaluer la toxicité de molécules destinées à devenir des médicaments, des produits cosmétiques ou des pesticides. Le principe est simple et double : utiliser des cellules en culture plutôt que des animaux et automatiser complètement les essais de toxicité. Ces deux idées ne sont pas nouvelles. Pour des raisons éthiques mais surtout financières, les industriels cherchent à réduire les essais sur les animaux, qui sont coûteux et toujours très longs. L'utilisation de cellules en culture est une possibilité car c'est finalement à cette échelle que se mesure la toxicité d'une substance chimique et il devient possible d'effectuer le test directement sur des cellules humaines. De plus, le recours à ces cultures permet d'imaginer des systèmes robotisés voire miniaturisés. Mais pour l'instant, rien ne remplace les essais sur les animaux car les méthodes alternatives doivent d'abord faire leurs preuves... Le programme qui vient de démarrer tentera de mettre au point des procédures complètes et fiabilisées. Ses grandes lignes ont été présentées dans la revue Science ainsi qu'au congrès annuel de l'AAAS (American Association for the Advancement of Science), où ont été faites plusieurs communications intéressantes. Il mobilisera plusieurs organismes de recherche réunis par le NIH (National Institutes of Health) et l'EPA (Environmental Protection Agency). « Plutôt que de prendre un animal comme modèle de départ, observons des cellules de différents organes de différents animaux face à différentes concentrations » a résumé Francis S. Collins (National Human Genome Research Institute) au congrès de l'AAAS. Selon lui, un système robotisé pourrait tester des miliers voire des centaines de milliers de molécules par jour. Ce rendement serait astronomiquement supérieur à la méthode du test animal avec laquelle on est heureux d'atteindre une centaine de tests dans l'année. Icicmac
|
|
|
|
|
|
|
|
L'hôpital d'Arras exploite six chariots de transport entièrement automatisés. Ils apportent le linge, les repas et la pharmacie et ils redescendent les déchets. Ils se guident par laser et communiquent en IP via Wifi avec le centre de contrôle. La restructuration globale de l'outil de production est passée par l'adaptation de sites aux nouvelles méthodes de soins, l'intégration de nouveaux concepts de soins, ainsi que de nouvelles technologies. On relève en particulier l'intégration d'une logistique révolutionnaire basée sur des chariots transporteurs automatisés ou AGV (Automated Guided Vehicules) qui assurent les flux de linge, de repas, de la pharmacie et des déchets. Ces robots entièrement autonomes se guident par laser via des repères sur les murs et communiquent en Wifi. « Ils embarquent un système Wi-Fi pour recevoir des informations et un système IP pour prévenir les logisticiens, décrit Philippe Huddlestone. Le responsable du pilotage des robots précise : « Ces robots effectuent plus de 350 missions par jour, soit environ 8000 jobs par mois. Humainement ce ne serait plus réalisable de faire ces travaux à la main ! Les trajets sont énormes, les chariots traditionnels pèsent entre 80 et 300 kg, c'est lourd et l'hôpital est vaste. » A l'avenir, l'hôpital devrait acquérir de nouveaux chariots afin de passer à 500 missions par jour. RT
|
|
^ Haut |
|
|
|
|
|
|
|
Matière |
|
|
Matière et Energie
|
|
|
|
|
|
|
|
|
«Pour la première fois de l'histoire de l'aviation, Boeing a fait voler un avion habité propulsé par une pile à hydrogène», s'est réjoui John Tracy, directeur des technologies du constructeur, au cours d'une conférence de presse au centre de recherche du groupe à Ocana (centre de l'Espagne). Affirmant que c'était une première, il a salué «une réussite technologique historique (...) pleine de promesses pour un avenir plus vert». Le petit appareil à hélice, d'une envergure de 16,3 mètres, pour une longueur de 6,5 mètres et un poids d'environ 800 kilos (sans le pilote), a volé une vingtaine de minutes à une altitude d'environ 1.000 mètres avec un pilote à son bord dans le ciel de Castille-la-Manche. Le petit appareil de couleur blanche et prévu pour deux personnes côte à côte, «ne fait pas de bruit», selon le directeur du centre, Francisco Escarti. Il a décollé en se servant à la fois d'une batterie au lithium et d'une pile à hydrogène, jusqu'à atteindre l'altitude de 1.000 mètres. Ensuite, le pilote a coupé la batterie et a volé uniquement avec la pile. Les piles à hydrogène, ressemblant à deux grosses batteries de voiture couvertes de microprocesseurs, sont calées dans le bloc moteur. La batterie au lithium, dont le poids est tenu secret, a elle été installée sur le siège passager à côté du pilote, Cecilio Barberan, qui a volé avec la bouteille d'hydrogène juste dans son dos. Celle-ci, de couleur noire, ressemble à une bouteille de plongée. Elle pèse 1 kg et contient 34 litres d'hydrogène, permettant «une autonomie de 45 minutes», a expliqué Nieves Lapena, la responsable technique des vols, devant l'appareil aux entrailles exposées pour les journalistes dans un hangar de l'aérodrome. Mais si ce vol est une avancée, l'utilisation de cette source d'énergie dans l'industrie du transport aérien n'est pas pour demain. M. Escarti a déclaré qu'elle «pourrait être source d'énergie primaire pour un petit avion», mais Boeing n'envisage toutefois «pas que les piles à combustible puissent fournir l'énergie primaire pour de gros avions de transport de passagers». Utilisée comme source secondaire (APU, Auxilliary Power Unit) pour les gros porteurs, l'horizon est plus dégagé mais les délais sont longs. «A mon avis, nous parlons d'une vingtaine d'années», a estimée Mme Lapena. Boeing va «continuer à explorer leur potentiel, tout comme d'autres sources d'énergie durables», selon un communiqué du groupe. Dans moins de 20 ans, porté par la crise du pétrole et le réchauffement climatique, l'hydrogène pourrait devenir une source d'énergie presque ordinaire dans notre vie quotidienne, du téléphone portable au chauffage des bâtiments en passant par les transports, selon les experts. L'hydrogène peut être produit à partir d'une grande variété de sources dont le gaz naturel, le charbon, l'eau ou la biomasse. Il présente notamment l'avantage de ne pas produire de gaz à effet de serre. Dans deux à trois ans, estiment les spécialistes, les téléphones portables commenceront à être équipés de piles à combustible et l'électricité produite grâce à l'hydrogène permettra de chauffer des bâtiments. General Motors prédit la production de véhicules compétitifs, performants et non polluants fonctionnant avec des piles à combustible à l'horizon 2010-2012. CP
|
|
|
|
|
|
|
|
Une équipe de chercheurs issus du Tokyo Institute of Technology (TITech), de Tokyo Gas et de Nippon Oil va coupler deux types de piles à combustible (PAC) de façon à augmenter le rendement énergétique global. Les expérimentations débuteront en 2009 sur le campus du TITech et dureront trois ans. Les PAC pourront fournir 10 kW sur les 900 kW nécessaires à l'alimentation d'un nouveau bâtiment. C'est la première fois qu'un système de circulation de combustible et de chaleur entre PAC différentes est mis en place au Japon. Les estimations montrent que le rendement global pourrait être multiplié par deux et atteindre les 60 %. Les PAC utilisées seront de type SOFC (Solid Oxide Fuel Cell ou pile à combustible à oxyde solide) et de type PEMFC (Proton Exchange Membrane Fuel Cell ou Polymer Electrolyte Membrane Fuel Cell ou pile à combustible à membrane d'échange de protons ou pile à combustible à membrane électrolyte polymère). Les SOFC utilisent directement le gaz de ville et ont un rendement d'environ 45 %. Mais leur température de fonctionnement (900°C) ainsi que leur puissance très stable ne conviennent pas à un usage domestique où les besoins fluctuent au cours de la journée. Les PEM fonctionnent à 80°C mais leur rendement est de 35 % environ et la chaleur résiduelle ne peut être utilisée que pour chauffer de l'eau à usage domestique. C'est pourquoi les chercheurs se sont intéressés à la possibilité de combiner ces deux types de PAC afin d'avoir un ensemble plus adapté aux besoins des consommateurs et ayant un meilleur rendement global. Sur le dispositif expérimental, la SOFC utilisera tout d'abord l'hydrogène pour produire de l'électricité. L'hydrogène qui ne sera pas utilisé par la SOFC sera stocké et la chaleur résiduelle servira à réformer l'hydrogène. Puis cet hydrogène sera envoyé aux PEM installées dans les habitations en fonction des besoins du foyer. Ce système est donc particulièrement adapté à des lotissements ou à des villages. L'utilisation systématique de la chaleur résiduelle et la circulation de l'hydrogène entre les PAC en fonction des besoins permettront donc de rentabiliser ces équipements, aussi bien en termes d'énergie que de coût. Les SOFC ne seront implantées sur le marché que dans les années 2020-2030 selon l'agence des ressources naturelles japonaise. Elles sont plus chères que les PEM et, bien que plus puissantes, elles ne seront avantageuses que si convenablement exploitées. Par ailleurs, une PAC d'1 kW suffirait à fournir 60 % des besoins énergétiques d'un foyer si la chaleur résiduelle est correctement utilisée pour chauffer l'eau. BE
|
|
^ Haut |
|
|
|
|
|
|
|
Espace |
|
|
Espace et Cosmologie
|
|
|
|
|
|
|
|
|
La première spationaute sud-coréenne, Yi So-Yeon, a décollé du cosmodrome de Baïkonour, au Kazakhstan, à bord d'un vaisseau russe vers la Station spatiale internationale (ISS) portant avec elle les ambitions spatiales de son pays. La fusée Soyouz avec à son bord l'étudiante en bio-ingénierie de 29 ans et ses coéquipiers russes Sergueï Volkov et Oleg Kononenko s'est élancée au-dessus de la steppe à 17H16 locales (11H16 GMT). Des proches des trois passagers, des journalistes et des visiteurs ont assisté à leur envol à environ un kilomètre du pas de tir. Visiblement très émue, la mère de la spationaute coréenne a poussé un cri strident et s'est effondrée sur le sol, a constaté un journaliste de l'AFP. Plusieurs membres des services médicaux se sont précipités sur elle et l'ont emmenée tandis qu'elle reprenait conscience. La fusée est partie du pas de tir d'où le premier homme dans l'espace, le Soviétique Iouri Gagarine, avait en 1961 commencé sa mission historique. La capsule avec les trois spationautes à bord s'est ensuite détachée et est entrée en orbite à 17h25 locales (11h25 GMT), a indiqué à l'AFP par téléphone un responsable du centre de contrôle des vols situé dans la région de Moscou. Pendant ce temps des milliers de personnes ont fêté dans les rues de Séoul le lancement de la fusée Soyouz. En présence du président Lee Myung-Bak, quelque 3.000 personnes ont pu suivre l'événement sur un écran géant. "L'avènement du premier astronaute sud-coréen est célébré par la nation tout entière. Cela va donner de l'espoir, notamment aux plus jeunes", a dit le président Lee. La jeune spationaute effectuera 14 expériences dans l'espace. M. Lee avait dit plus tôt au cours d'une interview télévisée que la Corée du Sud était en passe de devenir la 7e puissance spatiale en 2020, année où elle ambitionne d'expédier une sonde en orbite autour de la Lune. La Corée du Sud est le 36e pays à envoyer un astronaute dans l'espace. Selon un responsable du secteur spatial sud-coréen, la mission de douze jours de Mme Yi coûtera à son pays environ 20 millions de dollars (12,8 millions d'euros). Depuis 1995, la Corée du Sud, arrivée tardivement dans la course de l'espace, a lancé trois satellites de communication et dispose depuis 2006 de son premier satellite militaire. AFP
|
|
^ Haut |
|
|
|
|
|
|
|
Terre |
|
|
Sciences de la Terre, Environnement et Climat
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Les ultimes archives du climat européen, les glaciers des Alpes, s'amenuisent inéluctablement sous les coups du réchauffement climatique, qui atteint désormais le coeur des plus élevés d'entre eux. Le petit train du Montenvers, qui transporte les touristes de la commune française de Chamonix jusqu'à 1913 m d'altitude, permet de découvrir l'ampleur du phénomène devant le glacier emblématique des Alpes françaises, la Mer de Glace. "Depuis 1900, explique Delphine Six, physicienne au Laboratoire de Glaciologie et Géophysique de l'Environnement (LGGE), le glacier a perdu ici 110 m d'épaisseur, passant de 230 m à 120 m". Et depuis 20 ans, cette épaisseur diminue à un rythme de 3 à 4 m par an. La moraine, au bout des glaciers alpins, forme une large plaie : le front de la Mer de Glace a reculé de 370 m entre 1993 et 2005 et les projections prévoient un recul de 600 à 900 m dans les 20 prochaines années. Son voisin, le glacier des Bossons, a perdu 650 m en 25 ans. Les chercheurs du LGGE, dont le siège est à Grenoble (sud-est), traquent aux pôles ou dans les Alpes, les Andes ou l'Himalaya l'évolution de ces "indicateurs du climat" que sont les glaciers. A l'observatoire Vallot, en contrebas du Mont Blanc, le chercheur Michel Legrand prélève ainsi des carottes de glace qui lui permettent de "reconstruire la composition chimique de l'atmosphère" dans le passé. Seule la glace conserve à l'état pur les composés chimiques présents à l'état de trace dans l'atmosphère, explique-t-il. Et "ce qui est intéressant dans les Alpes, se réjouit-il, c'est que l'on observe les phénomènes à l'échelle européenne". Dans ses échantillons, il identifie ainsi des particules venant principalement d'Italie, d'Espagne, d'Allemagne en été, de l'Europe de l'est et des Etats-Unis en hiver. Il a nettement "vu" la diminution des pollutions en soufre ces dernières années, et constaté que la combustion de biomasse (feux de cheminée...) était responsable, l'hiver en Europe, de 50 à 70 % de la pollution en carbone. Mais ces données risquent à terme de disparaître avec la réduction générale des glaciers alpins : selon le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), ils ont déjà perdu près des deux tiers de leur volume initial. En Autriche, ils ont reculé en moyenne de 22,2 mètres l'an dernier, affirme de son côté le Club alpin autrichien (OeAV). Pour les spécialistes du LGGE, l'affaire est entendue : le réchauffement climatique est le responsable. "Les précipitations, à l'échelle d'une centaine d'années, ne diminuent pas", fait remarquer le scientifique Christian Vincent. Donc, si la fonte n'augmentait pas, les glaciers resteraient en bonne santé. Et les chercheurs viennent de mettre le doigt sur un nouveau phénomène, plus inquiétant encore : les glaciers de haute altitude, dont le volume reste encore stable, commencent eux aussi à être atteints en leur sein même par le réchauffement. Au Dôme du Goûter, dans le Massif du Mont Blanc, "la température est passée de -11 degrés Celsius en 1994 à 50 m de profondeur, à -9,5 degrés en 2005, soit une différence de 1,5 degré", note Christian Vincent. Ces glaciers pourraient donc tendre vers une température en profondeur de 0 degré à l'horizon 2100, ce qui les déstabiliserait. AFP
|
|
|
|
|
|
|
|
Le lien entre les émissions de gaz à effet de serre et le réchauffement planétaire est amplement démontré. Pourtant, certains scientifiques «sceptiques» ont cherché d'autres coupables potentiels ; c'est le cas de Henrik Svensmark, dont l'hypothèse d'un réchauffement planétaire qui viendrait du cosmos vient d'être testée par deux physiciens britanniques. Le scientifique danois Henrik Svensmark a avancé l'hypothèse controversée voulant que le réchauffement climatique ne soit pas lié à l'activité humaine, mais plutôt à des variations dans le rayonnement cosmique reçu sur Terre, c'est-à-dire un flux de particules chargées et d'énergie présent dans tout l'univers. Lorsque les vents solaires (constitués de particules électriquement chargées) sont plus intenses, soutient Henrik Svensmark, les rayons cosmiques seraient déviés et parviendraient à la surface de la Terre, entraînant la formation d'une moindre quantité de nuages. Toujours selon Henrik Svensmark, cette diminution des nuages laisserait passer davantage d'énergie provenant du soleil et réchaufferait ainsi la planète. L'an dernier, la diffusion d'un documentaire britannique (The Great Global Warming Swindle) présentant les thèses de Svensmark avait fait sensation dans l'opinion publique. Deux physiciens - Terry Sloan, de l'Université de Lancaster, et Arnold Wolfendale, de l'université de Durham - se sont donc penchés sur l'hypothèse: «C'est extrêmement important car, si les sceptiques ont raison, cela voudrait dire que nous perdons notre temps à réduire les émissions de gaz à effet de serre.» Pour tester l'hypothèse de Svensmark sur l'éventuel impact des rayons cosmiques, Sloan et Wolfendale ont examiné la formation des nuages de basse altitude dans des zones dont on connaissait le taux de rayonnement cosmique. Les physiciens n'ont pas trouvé de lien significatif entre ces deux facteurs et concluent que le rayonnement cosmique ne joue pas un rôle déterminant dans le réchauffement climatique. «Nous n'avons pas trouvé le lien qu'on nous proposait, ce qui signifie que nous avons raison de réduire les émissions de carbone», conclut le physicien Terry Sloan. IOP
|
|
|
|
|
|
|
|
La coupe de la forêt boréale canadienne aggrave le réchauffement climatique en libérant une impressionnante quantité de gaz à effet de serre (GES), selon une étude publiée par Greenpeace. L'étude réalisée par des chercheurs de l'université de Toronto pour le compte de l'organisation écologiste s'attaque à l'industrie forestière et au gouvernement canadien. Ceux-ci soutiennent que l'abattage des arbres n'entraîne pratiquement pas d'émissions de gaz carbonique (CO2), puisque celui-ci reste séquestré dans le bois une fois les arbres coupés. C'est faux, rétorque l'étude des chercheurs, puisque dans la forêt boréale, 84 % du CO2 est enfoui dans le sol plutôt que dans la biomasse des arbres, comme c'est le cas dans les forêts tropicales ou tempérées. Quoi qu'il en soit, le gouvernement et l'industrie estiment aussi que la plantation d'arbres après les coupes regénère la forêt et favorise le captage du CO2. La forêt boréale canadienne (taïga) contient, selon les chercheurs de l'Université de Toronto, 186 milliards de tonnes de carbone, soit "27 fois les émissions mondiales annuelles de carbone résultant de l'utilisation des énergies fossiles" (pétrole, gaz naturel). L'étude déplore par ailleurs le peu d'attention accordé à l'importance des forêts nordiques dans la lutte contre les changements climatiques. La forêt boréale canadienne couvre 3,1 millions de km2, ce qui représente six fois le territoire de la France et 30 % du couvert forestier mondial, selon les données du ministère canadien des Resssources naturelles. LM
|
|
^ Haut |
|
|
|
|
|
|
|
Vivant |
|
|
Santé, Médecine et Sciences du Vivant
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Une analyse fine du génome des personnes souffrant de schizophrénie permet de mettre en évidence une fréquence élevée de mutations génétiques habituellement rares, qui semblent de nature à perturber le développement du système nerveux central. Telle est la principale conclusion des travaux menés par deux équipes américaines de chercheurs et présentés dans un article commun publié, jeudi 27 mars, sur le site de la revue Science. Cette affection psychiatrique chronique qui touche environ 1 % de la population se caractérise, souvent à partir de l'adolescence, par des altérations de la perception du réel et des troubles cognitifs entraînant des dysfonctionnements sociaux et comportementaux plus ou moins importants. S'appuyant sur de nouvelles techniques informatiques de décryptage du génome, les travaux ont été coordonnés par Tom Walsh, de l'université de Washington, à Seattle, en collaboration avec des équipes de l'Institut national de la santé mentale (Maryland) et du Cold Spring Harbor Laboratory (New York). Les chercheurs ont comparé les résultats du séquençage des génomes de 150 personnes schizophrènes et de 268 personnes ne souffrant pas de cette affection. Ils ont découvert que de multiples mutations (sous forme de duplications ou de pertes de courtes séquences d'ADN) étaient trois fois plus fréquentes (15 % contre 5 %) dans les génomes des malades schizophrènes que dans ceux des personnes saines. Cette proportion est quatre fois plus élevée chez les personnes ayant présenté les premiers symptômes avant l'âge de 18 ans. "Ce travail vient une nouvelle fois confirmer que la schizophrénie, comme d'autres affections, psychiatriques ou non, est une maladie à hérédité complexe, conséquence de différents facteurs génétiques et facteurs environnementaux, explique le docteur Marion Leboyer (Institut Mondor de recherche biomédicale-Inserm, Créteil). Des études précédentes avaient déjà permis d'identifier les mutations de quelques gènes impliqués dans la schizophrénie." Selon les auteurs des études américaines, les mutations semblent pour l'essentiel concerner une vingtaine de gènes impliqués dans les voies de contrôle de la signalisation neuronale et du développement cérébral. LM
|
|
|
|
|
|
|
|
Reptile venu des âges anciens, l'alligator sera-t-il, demain, la source des nouveaux antibiotiques ? Des chercheurs américains en ont depuis peu la conviction. Ils ont, sur ce thème, présenté une communication prometteuse, dimanche 6 avril, dans le cadre de la 235e réunion annuelle de la Société américaine de chimie organisée à La Nouvelle-Orléans. Dirigés par Mark Merchant, spécialiste de biochimie (McNeese State University, Louisiane), ces chercheurs sont persuadés d'avoir identifié de précieuses protéines, naturellement synthétisées par certains leucocytes présents dans le sang des alligators. Selon eux, les propriétés de ces protéines font qu'elles pourraient bientôt être rangées sur les rayons de plus en plus démunis de l'antibiothérapie. M. Merchant et ses collaborateurs avaient déjà mis en lumière les caractéristiques originales du système immunitaire des alligators. Ce système de défense fait que ces animaux sont capables de répondre de manière particulièrement efficace contre les différents germes pathogènes (bactéries, virus, champignons) qui les infectent de manière récurrente, conséquences des violents combats qu'ils mènent contre leurs congénères pour défendre leurs espaces territoriaux. Les plus récents travaux - conduits in vitro - de ce groupe de chercheurs américains ont été menés avec l'aide de Kermit Murray et Lancia Darville (Louisiana State University). Ils démontrent que certaines des protéines immunitaires présentes dans le sang des alligators peuvent lutter efficacement contre des bactéries hautement pathogènes pour l'homme. C'est notamment le cas pour le staphylocoque doré résistant à la méthicilline, un germe qui représente aujourd'hui une menace croissante pour les malades de nombreux services hospitaliers, en raison des risques d'infection nosocomiale qu'il présente. Les chercheurs américains ont aussi montré que certaines de ces protéines étaient actives contre une majorité des souches de Candida albicans, un champignon pathogène. Des travaux de biologie moléculaire sont en cours. Ils visent à identifier les structures qui pourraient devenir les principes actifs des antibiotiques et antifongiques de demain. Mark Merchant propose d'ores et déjà que ces prochains médicaments soient groupés dans la future famille des "alligacines". Il prévoit aussi que ces nouveaux antibiotiques mettront entre sept et dix ans à arriver sur le marché, dès lors que l'Etat de Louisiane aura donné son accord pour financer les futurs travaux dans ce domaine. En plus des alligators, les crocodiles pourraient également bientôt faire l'objet d'études. "Ces nouvelles perspectives sont passionnantes, estime le professeur Alain Goudeau (département de bactériologie-virologie, CHU de Tours). Depuis Alexander Fleming et la découverte de la pénicilline, les antibiotiques que nous utilisons depuis trois quarts de siècle résultent des recherches faites dans le monde des champignons inférieurs. On peut raisonnablement penser que le vivant peut offrir d'autres solutions que celles proposées par ces champignons, comme le sang des alligators ou celui des crocodiles. A condition, bien évidemment, de trouver les moyens de respecter une certaine diversité de ce monde vivant." LM
|
|
|
|
|
|
|
|
Un pas important vient d'être franchi dans la prise en charge de la drépanocytose, une maladie génétique qui « déforme » les globules rouges. Elle touche 250 enfants chaque année en France, mais des centaines de milliers dans le monde. Une équipe INSERM a mis en évidence le mécanisme qui serait à l'origine des crises douloureuses caractéristiques de cette « anémie falciforme ». Mieux, une molécule déjà utilisée contre l'hypertension artérielle pulmonaire serait particulièrement efficace. La drépanocytose résulte d'une mutation d'un gène de l'hémoglobine (HbS), la protéine qui transporte l'oxygène dans le sang. Conséquence, les globules rouges s'agglutinent dans les micro-vaisseaux et finissent par les boucher. C'est ce que les spécialistes appellent des crises vaso-occlusives. Pour la première fois donc, des chercheurs sont parvenus à véritablement traiter ces crises. Ils ont pour cela eu recours au bosentan, un traitement de l'hypertension pulmonaire largement disponible sur le marché. Ces travaux, menés par Nathalie Sabaa et Lucia de Franceschi (Unité INSERM 689) sont une bonne nouvelle pour les 6 000 jeunes Français drépanocytaires et les millions d'autres, qui vivent dans les régions du monde où le paludisme -qui cible également les globules rouges- est endémique. A savoir l'Afrique sub-saharienne et certaines régions françaises comme la Guyane et les Antilles. Inserm
|
|
|
|
|
|
|
|
En France, 40000 personnes sont atteintes - suite à un accident - de lésions de la moelle épinière. 1500 nouveaux cas de para ou tétraplégies surviennent chaque année touchant principalement les jeunes âgés de 25 à 30 ans. La moelle épinière est la partie du système nerveux central qui se situe dans le prolongement du cerveau à l'intérieur de la colonne vertébrale. Elle assure le bon fonctionnement de tout un réseau de neurones moteurs indispensables à la réalisation de tous nos mouvements mais aussi la transmission des signaux sensitifs et le contrôle des fonctions viscérales. Actuellement les lésions affectant ce câblage de neurones sont irréversibles. Les cellules souches sont aujourd'hui fortement étudiées par les chercheurs du monde entier pour leurs capacités à se différencier en un type de cellule donné. Elles sont effectivement à l'origine de tous les types de cellules de l'organisme. Ces cellules indifférenciées sont présentes chez l'embryon mais aussi chez l'adulte. Néanmoins, elles sont beaucoup plus rares dans l'organisme adulte et moins pluripotentes : les cellules souches adultes présents dans un tissu ne peuvent pas, en général, donner un autre type de tissu que le leur. Si la présence de cellules souche neurales dans le cerveau et la moelle épinière des rongeurs adultes a été démontrée il y a déjà plusieurs années, les techniques actuelles n'avaient pas jusqu'alors permis de détecter de telles cellules dans la moelle épinière humaine. Grâce à une collaboration étroite avec le CHU de Montpellier et l'Agence de biomédecine, les chercheurs de l'Inserm ont pu bénéficier de tissus de très grande qualité. Par des techniques associant marquage immunologique et microscopie électronique, la présence de cellules souches neurales dans la moelle épinière adulte humaine a été prouvée. De plus, en cultivant ces cellules in vitro, les scientifiques de l'Inserm ont montré que ces cellules sont capables de donner tous les types de cellules neuronales : neurones eux mêmes mais aussi cellules gliales (oligodendrocytes et astrocytes). Moins connues mais tout aussi importantes que les neurones, les cellules gliales assurent un rôle nourricier et participent au contrôle de l'activité neuronale. Ces cellules précurseurs découvertes dans la moelle épinière adulte sont d'un grand intérêt thérapeutique car elles pourraient compenser, via une utilisation en thérapie génique, les pertes neuronales /ou gliales dans les lésions traumatiques, les pathologies neurodégénératives ou affectant la gaine de myéline entourant les neurones. Par leur caractère autochtone, elles présentent effectivement l'avantage de s'affranchir des phénomènes de rejets. La thérapie génique consisterait alors à injecter de manière spécifique dans l'organisme, grâce à des vecteurs viraux, ce qu'on appelle des facteurs de croissance. Les cellules souches ainsi "réactivées" pourraient se différencier à nouveau et donner naissance à une nouvelle génération de cellules neuronales. La diversité de ces cellules et les modalités de leur différenciation restent encore à explorer pour envisager un usage thérapeutique. "L'intérêt thérapeutique des cellules souches dites adultes est maintenant admis par l'ensemble de la communauté scientifique. Même si la route est encore longue, ce travail constitue une belle avancée pour toutes les pathologies affectant les motoneurones et pour lesquelles il n'existe aujourd'hui aucun traitement" déclare Alain Privat. Inserm
|
|
|
|
|
|
|
|
Un premier test d'analyse de gènes du cancer du sein pour évaluer le risque individuel de récidive de la tumeur permettrait de réduire le recours aux chimiothérapies, selon des cancérologues. Ce test dénommé MammaPrint (coût : 2.000 euros) des laboratoires néerlandais Agendia va être soumis pour approbation aux autorités françaises, selon son représentant Yves Derveaux. Il est notamment utilisé aux Etats-Unis, après aval des autorités sanitaires (FDA). "On prescrit la chimiothérapie à 80 % des patientes, la moitié pourrait probablement s'en passer", indique à l'AFP le Docteur Marc Spielmann, chef de service à l'Institut de cancérologie Gustave Roussy (Villejuif). "Après la chirurgie pour ôter la tumeur, environ 68 % reçoivent un traitement hormonal (comme le tamoxifène, un anti-oestrogène, ou des anti-aromatases), parfois des rayons", dit-il. "On cherche à savoir lesquelles ont vraiment besoin d'avoir en plus une chimiothérapie" pour éviter les récidives, poursuit-il. Cette perspective de traitement à la carte sera présentée au salon Direction Santé au féminin à Paris. Ce test, basé sur l'analyse de 70 gènes connus pour jouer un rôle dans ce cancer et effectué sur un prélèvement de tumeur, permettrait de prédire ce risque avec une fiabilité de 95 à 97 %. Mis au point par l'Institut néerlandais du cancer, il a fait l'objet de publications dans plusieurs revues médicales (Lancet, New England Journal of Medicine...). Outre la possibilité d'échapper aux effets secondaires des "chimios" (nausées, perte de cheveux...), le test serait susceptible de réduire les dépenses liées à ces traitements, avancent ces spécialistes. Une chimiothérapie revient à "6.000 euros", selon le cancérologue Joseph Glizorov (Paris). "Pas besoin d'être grand économiste pour faire le calcul, même si le test est cher", lance-t-il. Le fabricant devrait fournir une étude économique à ce sujet à la Haute autorité de santé française. Mais l'arrivée prévisible de génériques moins chers de certains médicaments utilisés en chimiothérapie pourrait à terme influer sur l'évaluation économique. Plus de 49.000 cancers du sein ont été diagnostiqués en France en 2005. La moitié des femmes de 50 à 74 ans auxquelles est proposé tous les deux ans un dépistage gratuit du cancer du sein en ont bénéficié en 2006/2007, selon les données publiées par l'Institut national de veille sanitaire (InVS). Au cours de ces deux années, 4,26 millions de femmes sur les quelque 8,5 millions de cette tranche d'âge ont en effet participé au dépistage, généralisé à l'ensemble du territoire depuis 2004. Pour ce "dépistage organisé", intégralement remboursé par l'assurance maladie, les mammographies sont soumises à une deuxième lecture de vérification. Certaines régions présentent des taux de participation supérieurs à 60 % (Bretagne, Pays de la Loire, Limousin), le département de la Haute-Vienne dépasse les 70 %, et Paris est lanterne rouge avec 26,9 %. Cependant, selon l'InVS, environ 10 % des femmes de 50 à 74 ans pratiquent un examen de dépistage sans passer par le dépistage organisé par les pouvoirs publics. En 2005, 11.308 femmes sont décédées d'un cancer du sein, la première cause de mortalité par cancer chez la femme, une maladie pour laquelle le pronostic est meilleur si elle est dépistée plus tôt. Pour cette même année, le dépistage organisé a permis la découverte de 12.413 cancers du sein, soit 42 % des nouveaux cas de cancer chez des femmes de 50 à 74 ans. Près de 7 % des cancers, selon l'Institut national du cancer (INCa), sont identifiés grâce à la seconde lecture. Si plus de 70 % des femmes concernées, un chiffre conforme aux standards européens, participaient au programme, la mortalité par cancer du sein pourrait être réduite d'environ 25 %, selon l'INCa. AFP
|
|
|
|
|
|
|
|
Un médicament expérimental parvient, chez les animaux, à protéger les cellules saines gastro-intestinales et de la moelle osseuse contre les radiations des traitements anti-cancéreux ou qui émaneraient de l'explosion d'une bombe radiologique. Bien que la radiologie soit une arme efficace pour détruire des tumeurs cancéreuses, elle est susceptible de produire des effets dévastateurs sur les cellules saines de l'organisme. Des traitements sont nécessaires pour réduire ces effets, expliquent les auteurs de cette étude parue dans la revue américaine Science datée du 11 avril. Le nouveau médicament appelé CBLB502, qui a été testé sur des souris et des singes, a protégé les cellules gastro-intestinales et de la moelle osseuse saines de ces animaux sans réduire pour autant l'efficacité du traitement radiologique sur les cellules cancéreuses, explique Lyudmila Burdelya du Roswell Park Cancer Institute à Buffalo (New York, nord est), l'auteur principal de cette recherche. Ce traitement active un mécanisme moléculaire bien connu auquel certaines cellules cancéreuses recourent pour échapper à la destruction par les radiations, poursuit-elle. Une simple dose de ce médicament a suffi à protéger les souris et les singes contre des doses mortelles de rayonnement, précisent les chercheurs, ajoutant que des essais cliniques sur des humains pourraient commencer dès cet été. Pour le Docteur Richard Kolesnick, du Memorial Sloan-Kettering Cancer Center à New York, cette recherche constitue "une percée, dans un problème qui représente un défi persistant pour la communauté scientifique". Le Docteur Preet Chaudhary, un cancérologue de l'université de Pennsylvanie (est), estime que ces travaux pourraient déboucher sur des applications étendues dans la lutte contre le cancer. RP
|
|
|
|
|
|
|
|
Un ambitieux projet européen de séquençage de la flore intestinale humaine, MetaHIT, a été lancé en France, avec à la clé de nombreuses perspectives d'applications dans le domaine de l'alimentation et de la santé, notamment pour des pathologies comme la maladie de Crohn ou l'obésité. L'objectif de MetaHIT, coordonné par l'Institut national de la recherche agronomique (Inra) de Jouy-en-Josas (Yvelines), est d'étudier le génome de l'ensemble des bactéries hébergées dans l'intestin de l'homme, ou "métagénome intestinal". La présidente de l'Inra, Marion Guillou, a souligné que son ambition était l'approche d'un "monde largement inconnu" et qui joue pourtant un rôle essentiel "dans le fonctionnement de la planète en général, et plus modestement dans le fonctionnement de l'homme". L'homme vit en association permanente avec les microbes, la plupart étant hébergés dans son tube digestif. Les cellules microbiennes qui nous tiennent compagnie sont "au moins 10 fois plus nombreuses que nos propres cellules", a indiqué Stanislav Dusko Ehrlich (Centre Inra de Jouy-en-Josas, unité Génétique microbienne), coordinateur de MetaHIT. Et le nombre de gènes qu'elles contiennent est vraisemblablement 100 fois plus grand que celui du génome humain. MetaHIT étudiera le métagénome intestinal de 400 individus et complétera ces données par la constitution d'un "répertoire génétique", sorte de catalogue des micro-organismes intestinaux. La flore intestinale joue un rôle important dans certaines maladies comme l'obésité et les maladies inflammatoires chroniques intestinales (MICI), des pathologies dont la fréquence augmente, selon les chercheurs. Les données recueillies permettront d'étudier les relations entre la composition de la flore intestinale et la santé d'un individu, "les interactions entre l'hôte et le microbe", selon l'expression du Docteur Dusko Ehrlich. Les chercheurs espèrent pouvoir ainsi mieux comprendre l'apparition et l'évolution de la maladie et le mode d'action des médicaments. Le métagénome d'une soixantaine d'individus malades sera comparé avec celui d'individus sains. Un suivi sera mis en place chez les malades pendant deux années pour étudier les variations du métagénome et leur lien avec l'évolution de la maladie. La Fédération européenne des Associations de patients atteints de la maladie de Crohn (une MICI) s'est associée au projet. Ces nouvelles connaissances devraient aussi permettre de mieux comprendre les liens entre alimentation et santé, en caractérisant les effets des aliments et du régime alimentaire sur les populations microbiennes intestinales. Douze organismes de recherche et industriels européens ainsi qu'un institut chinois (Institut de génomique de Pékin) sont impliqués dans ce projet d'un budget de 20 millions d'euros sur 4 ans, dont une contribution de 11,4 millions d'euros de la Commission européenne. MetaHIT s'inscrit dans un projet plus vaste de décryptage du génome de l'ensemble des bactéries hébergées par le corps, dans le cadre d'un consortium international en cours de construction, le Consortium international Microbiome humain. INRA
|
|
^ Haut |
|
|
|
|
|
VOTRE INSCRIPTION |
|
Vous recevez cette lettre car vous êtes inscrits à la newsletter RTFLash. Les articles que vous recevez correspondent aux centres d'intérêts spécifiés dans votre compte.
Désinscription Cliquez sur ce lien pour vous désinscrire.
Mon compte pour créer ou accéder à votre compte et modifier vos centres d'intérêts.
|
|
|
|
|
|