RTFlash

RTFLASH Recherche & Technologie
NUMERO 353
Lettre gratuite hebdomadaire d’informations scientifiques et technologiques
Créée par René Trégouët rapporteur de la Recherche et Président/fondateur du Groupe de Prospective du Sénat
Edition du 27 Septembre 2005
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Egalement dans ce numéro
TIC
Vers la fin des PC classiques
Gestion d'Internet : l'Europe s'oppose aux Etats-Unis à Genève
La télé par ADSL coupe le cordon grâce au WiFi
Matière
Premier fauteuil roulant totalement amagnétique
Vers des interconnexions micro-ondes entre puces
Espace
Des tremblements de Mars ?
Terre
La diminution de la calotte glaciaire arctique confirme le réchauffement climatique global
La vie marine menacée par l'acidification des océans
Vivant
Obésité et excès de poids : plus d'un milliard de personnes dans le monde selon l'OMS
Un gène expliquerait pourquoi certains prennent plus de risques
Inquiétudes autour du virus de la grippe
Des anticorps contre l'infection à cytomégalovirus
Leucémie : avancée dans la technique de greffe de moelle
Une biopsie virtuelle pour prédire les risques de fractures
Des grenouilles contre le VIH
Repérage visuel dans l'espace : des éclaircissements sur les zones du cerveau impliquées
Homme
Google propose un réseau internet WiFi gratuit à San Francisco
La TV mobile testée par le grand public
Recherche
Nissan invente une voiture dont la cabine pivote à 360 degrés
Le Français Yves Chauvin couronné par le prix Nobel de chimie
Edito
Energie des mers : un immense potentiel qui reste à exploiter



Devant l'augmentation vertigineuse du prix du baril de pétrole, qui a augmenté de plus de 70% depuis le début de l'année pour atteindre 65 dollars le baril fin septembre, notre pays a décidé d'accélérer son effort pour promouvoir les énergies renouvelables. Quand on évoque ces énergies propres, non émettrices de gaz à effet de serre, on pense immédiatement à l'énergie solaire (photovoltaïque et thermique), à l'énergie du vent, avec les éoliennes, à l'énergie hydraulique, avec les barrages, et à l'énergie géothermique, qui permet de récupérer la chaleur de la Terre. Il existe pourtant une autre source remarquable d'énergie renouvelable dont notre pays est abondamment pourvu et qui présente en outre l'avantage d'être prévisible et de n'avoir aucun impact visuel : l'énergie des marées, des courants marins et des vagues.

Trois acteurs principaux travaillent actuellement sur l'exploitation de cette énergie nouvelle : EDF, le Laboratoire des écoulements géophysiques et industriels (LEGI) de Grenoble et la petite société Hydrohelix Energies, soutenue par l'Institut français du pétrole (IFP) et l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe). Hydrohelix Energies, comme le LEGI, exploite un brevet de turbine baptisée "hydrolienne". Dans le projet de cette micro-société d'ingéniérie basée à Quimper, les turbines sont implantées sur une structure fixée au sol et totalement immergées. Elles récupèrent l'énergie cinétique des courants sous-marins et la transforment en énergie électrique.

Plus les courants sont forts, plus les hydroliennes génèrent d'électricité : la France dispose ainsi, au large des côtes bretonnes et normandes, d'un potentiel important grâce aux courants marins liés aux marées, qui sont parmi les plus fortes du monde, mais aussi grâce aux vagues et aux écarts de température entre le fond et la surface de la mer. "Cette technique est sans barrages, respecte les écosystèmes et est sans incidence sur la navigation", affirme Hervé Majastre, co-gérant d'Hydrohelix Energies.

Par ailleurs, à dimension égale, une hydrolienne produit plus d'énergie qu'une éolienne puisque la densité de l'eau est 800 fois plus élevée que celle du vent. L'impact visuel est quant à lui nul ou quasi-nul à la différence des éoliennes, fait valoir M. Majastre. Hydrohelix Energies a envisagé trois sites pour d'éventuels parcs hydroliens : deux au large de la pointe de la Bretagne - l'un d'une capacité de 1.000 mégawatts (MW) sur la Chaussée de Sein et l'autre de 2.000 MW dans le Fromveur - et un troisième sur le Raz Blanchard au large du Cotentin. Sur ce dernier site, 1.500 turbines de 16 mètres de diamètre pourraient générer, compte tenu de courants exceptionnellement violents pouvant atteindre 5 mètres/seconde, une puissance en pointe de 3.000 MW. La production annuelle de ces trois parcs pourrait atteindre les 25.000 gigawattheures (GWh), soit 5 % de la production électrique française.

Les coûts de production sont estimés par la société à environ 3,5 centimes d'euro le watt installé, avec un retour sur investissement au bout de sept ans compte tenu d'un coût d'installation de 1 à 1,3 euros le watt. L'usine marémotrice de La Rance, sur l'estuaire de ce fleuve en Ille-et-Vilaine, illustre ce potentiel : elle produit chaque année environ 536.000 MWh, soit l'équivalent des besoins d'une ville de 300.000 habitants.

Cette énergie des courants marins présente l'immense avantage d'être prédictible et les hydroliennes, à puissance équivalente, occupent moins d'espace que des éoliennes. Les côtes françaises sont parcourues par des marées puissantes et régulières. Le Service hydrographique et océanographique de la marine (Shom) est capable d'en prédire les fluctuations cent ans à l'avance. Les marées sont le fruit de l'attraction de la Lune, dont les mouvements sont connus avec une précision sans défaut. Rien à voir avec le vent, dont les changements de direction et de force ne peuvent être anticipés que de quatre à cinq jours au mieux, avec une précision très approximative. Contrairement aux éoliennes, l'énergie que les hydroliennes sont capables de produire peut donc être parfaitement planifiée.

Au large de Brest et de Cherbourg, la vitesse des courants est souvent supérieure à 12 km/h. Selon Hervé Majastre, l'un des deux fondateurs d'Hydrohélix, les littoraux breton et normand sont capables de fournir une puissance de 3 gigawatts (GW), soit grosso modo l'équivalent de trois réacteurs nucléaires. Des pointes à 6 GW seraient possibles pendant les périodes de vives-eaux.

La consommation instantanée d'électricité française se situe aux alentours de 50 GW. D'après Majastre, les courants marins pourraient donc fournir entre 6 et 12 % de l'électricité nécessaire à la France. D'après Hydrohélix, il faudrait installer 4 500 hydroliennes au fond des mers pour parvenir à un tel niveau de production. Cela représente un rideau d'hélices de quelque 21 km, disséminé à moins de 6 km des côtes, entre les îles de Sein et Ouessant et face au cap de la Hague, dans le Cotentin (à quelques encablures de la célèbre usine de retraitements de déchets nucléaires...)

D'après Hervé Majastre, le coût de l'électricité des hydroliennes serait équivalent à celui des éoliennes (un euro le watt) et sensiblement inférieur à celui du nucléaire (à peu près 1,4 euro le watt, d'après les rares estimations disponibles). En outre, la France est à l'origine des premiers pas de l'énergie maritime, avec la construction de l'usine marée motrice de la Rance, près de Saint-Malo, en 1966.

Le Royaume-Uni s'intéresse de près à l'énergie des courants marins. Des initiatives similaires à celle de MCT sont en passe de voir le jour en Ecosse et au Pays de Galles, financées par des consortiums associant les industriels et l'Etat. Les côtes de Grande-Bretagne profitent un peu partout de très fortes marées. Et la perspective du déclin annoncé des champs pétrolifères de la mer du Nord aiguillonne les autorités britanniques, qui investissent tous azimuts dans la recherche et le développement des énergies renouvelables.

Ailleurs, les sociétés Blue Energy au Canada, Hammerfest Stroem en Norvège et Enemar en Italie commercialisent déjà des systèmes de production électrique par les courants. Il s'agit pour l'instant de modestes installations "pilotes" d'une seule hélice (300 kW pour Hammerfest Stroem et 20 kW pour Enemar, dans le détroit de Messine). De nombreux projets d'usines électriques actionnées par les vagues existent également, au Pays de Galles, en Floride et en Nouvelle-Zélande notamment. Il s'agit de "serpents de mer" articulés d'une centaine de mètre de long : l'ondulation de la houle actionne des vérins qui produisent l'électricité.

Mais l'énergie des courants marins n'est pas la seule énergie exploitable des mers. L'énergie des vagues représente également un immense potentiel inexploité. Après avoir signé un accord avec la filiale américaine OPT (Ocean Power Technologies), Iberdrola, la compagnie d'électricité espagnole a démarré la construction d'une usine pilote. Sur une superficie de 2000 mètres carrés, 10 bouées géantes de 16 mètres de long et 6 mètres de diamètre transformeront en courant électrique la force des vagues.

Les oscillations des vagues variant entre 1 et 5 mètres font de la mer Cantabrique une zone idéale pour ce système. Le principe, relativement simple est donc basé sur la conversion du mouvement ondulatoire des vagues en mouvement de rotation d'éléments mécaniques. Les "PowerBuoy", ces bouées géantes ancrées par 30 mètres de fond, suivent le mouvement des vagues en se déplaçant verticalement le long d'une structure similaire à un piston. Lors de la phase montante, l'eau entre dans une pompe hydraulique. Elle est évacuée sous pression vers un alternateur lorsque la bouée redescend.

Le courant est transformé dans des installations sous-marines et acheminé via des câbles vers l'extérieur pour sa distribution par le réseau électrique conventionnel. Cet ensemble expérimental devrait pouvoir générer entre 1,25 et 2 MW et subvenir aux besoins en électricité d'environ 1500 familles (soit un tiers de la population de Santona).

Se servir de la force des océans pour produire de l'énergie n'est pas vraiment une idée nouvelle. L'avantage majeur de ce système est son immersion totale et donc l'absence de pollution visuelle ou sonore. Par trente mètres de fond, les risques d'accident sont quasiment inexistants. Le projet, d'un budget initial de 3,25 millions de dollars, pourrait aboutir à la construction de plusieurs centrales du même type sur toute la côte Cantabrique et totaliser une puissance de 100 MW.

Roberto Legaz, responsable du développement d'énergie renouvelable chez Iberdrola et directeur de ce projet, estime à 30 ans l'amortissement des installations et envisage d'autres applications comme la désalinisation de l'eau ou l'approvisionnement énergétique de région isolées. "Et ce n'est qu'un début" ; Roberto Legaz prophétise un succès identique à celui du parc éolien qu'il a lui même mis en place il y a une douzaine d'années. En ce temps très court l'Espagne a su se placer au 3eme rang des puissances mondiales en terme d'énergie éolienne.

Les PowerBuoy espagnoles pourraient bien concurrencer les "Wave Dragon" danois de la mer du Nord, les convertisseurs Pelamis écossais ou encore les mighty whales japonaises, autant de systèmes qui misent également sur l'énergie des vagues pour produire demain de l'électricité propre.

Même les Etats-Unis croient dans la rentabilité économique de l'exploitation de l'énergie des vagues : un rapport récent de l'EPRI (Institut de Recherche de l'Energie Electrique) souligne que la production d'électricité à partir de l'énergie des vagues pourrait être économiquement viable dans un futur proche. Un travail conduit par l'Electric Power Research Institute (EPRI) avec la collaboration, entre autres, du National Renewable Energy Laboratory (NREL) du Department of Energy (DOE), suggère que la production d'électricité à partir des vagues et des courants marins aux Etats-Unis pourrait être économiquement rentable d'ici quatre ans, à condition que les investissements suivent. Le principe consiste à utiliser les mouvements des vagues pour mettre sous pression un fluide permettant ensuite de produire de l'électricité qui est acheminée par le biais d'un câble sous-marin. Selon l'organisme, le potentiel des côtes américaines serait de 2100 Terrawatt/heure par an, soit presque autant que l'électricité produite à partir du charbon ou dix fois l'énergie totale générée par les centrales hydroélectriques du pays.

En revanche la France est très en retard du point de vue technologique et commercial dans ce domaine d'avenir. EDF dispose aujourd'hui d'une puissance de 0,19 GW d'énergie éolienne et de 0,016 MW d'énergie solaire : à peine 0,5 % de la production nécessaire (environ 50 GW). Selon une directive européenne de septembre 2001, la France est censée faire passer de 15 à 21 % la proportion de son électricité produite à partir d'énergie renouvelable. Pour l'instant, l'essentiel de cette énergie est issu du réseau déjà très dense des barrages hydroélectriques, pratiquement parvenu à saturation. Après un quart de siècle d'oubli de l'énergie maritime depuis la construction de l'usine de la Rance, il est grand temps que notre pays se donne enfin les moyens d'exploiter à grande échelle, comme ont déjà décidé de le faire la Grande Bretagne, le Japon ou l'Espagne, ces sources d'énergie propres et prévisibles, issues des mers, dont la France possède un gisement considérable.

René Trégouët

Sénateur honoraire

Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat


TIC
Information et Communication
Vers la fin des PC classiques
Mercredi, 28/09/2005 - 00:00

L'ordinateur PC, tel que lancé par IBM en 1981, a rapidement dominé le marché en fournissant une solution bon marché fabriquée en très grande série. Toutefois, de nouvelles formes sont apparues. L'ordinateur portable, qui garde encore un lien très étroit avec le PC classique en est la principale. Si le portable était encore il y a peu de temps l'apanage de quelques privilégiés, il devient de plus en plus un choix concurrent du PC classique, y compris pour les achats de particuliers. En effet, d'une part les portables ont vu leur puissance (et dans une moindre mesure autonomie) augmenter rapidement et, d'autre part, la différence de prix avec les PC classiques a fortement diminué. Cette différence existe cependant toujours sur le marché américain où un PC classique sera souvent proposé à environ 500 dollars, contre 800 à 1000 dollars tout au plus pour des portables très compétitifs.

Même si elles sont moins puissantes, ces machines sont largement suffisantes pour des applications bureautiques basiques et séduisent donc de plus en plus de monde. Par ailleurs, l'arrivée sur le marché de modèles plus performants permet leur utilisation comme postes de développement informatique. L'engouement pour les portables s'est accéléré depuis l'apparition du sans fil (WiFi) qui offre une plus grande mobilité de travail que les PC classiques. La situation évolue rapidement, à tel point que l'on passera d'ici peu le seuil des 50 % de portables parmi les acquisitions annuelles (certains secteurs professionnels ont déjà nettement franchi ce cap). Les implications de cette tendance forte sont également sociales puisque ces outils induisent de nouvelles méthodes de travail.

CW

Gestion d'Internet : l'Europe s'oppose aux Etats-Unis à Genève
Mercredi, 28/09/2005 - 00:00

Les Etats-Unis se sont retrouvés isolés, à Genève, lors de la réunion préparatoire au sommet mondial sur la société de l'information (SMSI) de Tunis en novembre, lorsque les négociateurs européens ont décidé de prôner, avec les pays du Sud, la création d'un organisme international pour la gestion d'Internet, auquel Washington est fermement opposé. Ce différend risque de mettre en péril le sommet de Tunis, organisé par les Nations unies pour réduire la fracture numérique entre Nord et le Sud, si la réunion de Genève, qui se termine ce vendredi, n'aboutit pas au consensus nécessaire à la rédaction d'un projet de résolution, comme prévu. L'IHT cite les propos courroucés du délégué américain du département d'Etat à cette réunion, David Gross : "Ce changement profond de la position européenne est très choquant (...) et semble correspondre à un revirement historique des Européens au sujet de la régulation d'Internet, passant d'une conception basée sur le leadership privé à une autre s'appuyant sur le contrôle gouvernemental ". Jusqu'à présent, l'Icann (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers), organisme de droit privé mais à but non lucratif, créé en 1988 en Californie, gère l'attribution et la gestion des noms de domaine internationaux (.com, .net ou .org, etc.). La Chine, soutenue par plusieurs pays du Sud, réclame la création d'une nouvelle agence de l'ONU, indépendante des Etats-Unis, de nombreux pays considérant, à l'instar du Brésil, qu'une "seule nation décide pour toutes dans le monde digital actuel". De leur côté, les Européens souhaitent qu'un organisme international définisse des principes et des critères dans l'attribution des noms de domaine, chapeautant ainsi l'Icann, qui en conserverait la gestion concrète. "Aucun organisme international, qu'il émane ou non de l'ONU, ne devrait contrôler Internet", réplique M. Gross, cité par l'IHT.

L'Union européenne a opéré "un changement de position radical" en proposant "un nouveau modèle de gouvernance" de l'internet qui réunirait les secteurs privé et public, avec à la clé la création d'un "forum international", selon un compte-rendu de l'UIT. Cette proposition "révolutionnaire" s'écarte du statu quo défendu par les Américains, a souligné l'UIT. En réponse, les USA ont réclamé que tout modèle, quel qu'il soit, garantisse le jeu de la concurrence et reconnaisse le rôle moteur du secteur privé. Washington n'approuvera "en aucun cas (...) des mesures qui pourraient avoir des conséquences négatives pour la sécurité et la stabilité des noms de domaine", a averti le délégué américain.

Faute d'accord, certains pays pourraient être tentés de mettre en place leur propre système d'attribution des noms de domaine, contournant le système américain qui permet de relier tous les ordinateurs du monde entier.

AFP

La télé par ADSL coupe le cordon grâce au WiFi
Mercredi, 28/09/2005 - 00:00

Une start-up américaine détient les clés pour libérer la télévision par ADSL de ses derniers cordons disgracieux. Jusqu'à présent, l'abonné à une offre triple-play n'avait d'autre choix que de relier sa télévision à son modem par un câble éthernet. Soit directement (comme chez Free), soit indirectement par l'ajout d'un décodeur intercalé entre le modem et la télévision (comme chez France Télécom et Neuf Telecom). Difficile, dans ce cas, de diffuser simplement et à bas coût du contenu dans les moindres recoins de la maison. Pour couper le cordon de la télévision par ADSL, Ruckus Wireless en a donc appelé au WiFi. Problème, la technologie prisée de l'Internet mobile n'était pas adaptée, telle quelle, au transfert des flux multimédia qui nécessitent un débit constant à l'abri des interférences domestiques (micro-ondes, téléphone portable...). La trouvaille de Ruckus, présentée à Paris, se joue de ces exigences. Connecté au modem de l'opérateur, un routeur diffuse dans six directions (63 possibilités) et alloue du débit sécurisé en fonction des priorités : plus pour la vidéo et la voix, moins pour les données. Branché à la télévision ou au téléphone, un adaptateur reçoit le flux et maintient le signal. La télévision par ADSL, sans fil, devient réalité.

Expansion

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Matière
Matière et Energie
Premier fauteuil roulant totalement amagnétique
Mercredi, 28/09/2005 - 00:00

Le CEA a développé à la demande de LCD concept et avec la plate-forme technologique Val de Loire Plasticompo, un fauteuil roulant totalement amagnétique. Nommé PASS'PORT, ce fauteuil ne comprenant aucun élément métallique, permet aux personnes à mobilité réduite de passer les contrôles dans les portiques, sans déclencher les systèmes de détection des aéroports. Ce projet a reçu le soutien de l'antenne régionale d'Oséo-Anvar.

Première mondiale, cette innovation se base sur les recherches du CEA Le Ripault dans le domaine des polymères. Le CEA Le Ripault concentre toutes les compétences scientifiques et techniques pour la mise au point de nouveaux matériaux, depuis leur conception jusqu'à leur fabrication et leur caractérisation. Cette expertise développée au service de la Défense trouve de nombreuses applications intéressant les activités civiles, profitant aussi bien à de grands industriels qu'à des PME.

Développé à la demande des aéroports et des compagnies aériennes, le fauteuil PASS'PORT répond ainsi aux exigences de sécurité (amagnétique), de prévenance (confort, ergonomie) et de respect de l'environnement (matériaux 100 % recyclables). L'innovation technologique majeure a été de réaliser ce fauteuil entièrement en polymère plastique, en particulier en faisant appel à un procédé de transformation nommé rotomoulage qui fait l'objet de nombreux développements au CEA Le Ripault.

CEA

Vers des interconnexions micro-ondes entre puces
Mercredi, 28/09/2005 - 00:00

Avec la miniaturisation des circuits intégrés, il devient de plus en plus complexe de réaliser les interconnexions en cuivre à des tailles nanométriques et de conserver l'efficacité des signaux selon les spécifications de l'ITRS. L'industrie microélectronique est ainsi aujourd'hui à la recherche de nouveaux moyens de communications intra-puce et de puce à puce. Dans de récents travaux de recherche indépendants, des chercheurs du NIST, avec le Hitachi San Jose Research Center en Californie, et des chercheurs de Freescale en Arizona, ont développé des systèmes nanométriques capables de générer et de recevoir des signaux de fréquence micro-ondes à partir de l'oscillation d'un réseau de nanofils. L'équipe du NIST a pu synchroniser la phase d'oscillations magnétiques de deux nano-contacts espacés de 500 nm et a montré que la synchronisation de 10 nano-oscillateurs en réseau pouvait produire des puissances de 1 mW, puissance suffisante pour constituer les émetteurs ou transmetteurs de téléphones portables. Les chercheurs estiment que la synchronisation de N appareils peut générer une puissance équivalente à N2.

L'équipe de Freescale a montré que les oscillations magnétiques induites par le transfert de spins entre deux contacts de 80 nm de diamètre placés à proximité (<200nm), peuvent se synchroniser sur une même fréquence de résonance dans une gamme de 10 à 24 GHz. L'effet responsable de cette propriété émission est un effet magnétique dit de transfert de spin. L'effet de "spin torque" ou transfert de moment de spin est une interaction directe entre le spin de électron et l'aimantation d'une structure. Le concept de transfert de spin a été introduit en 1996 et prévoit que l'injection de forts courants de spin dans une couche magnétique peut mener soit à l'excitation magnétique d'un matériau soit au retournement de son aimantation sous certaines conditions. Du point de vue des applications, renverser un moment magnétique par transfert de spin sans appliquer un champ magnétique externe présente un grand intérêt pour la commutation des dispositifs spintroniques, MRAM par exemple.

BE

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Espace
Espace et Cosmologie
Des tremblements de Mars ?
Mercredi, 28/09/2005 - 00:00

La NASA a présenté des images de la planète où apparaissent de nouvelles rigoles qui étaient inexistantes en 2002. Ces rigoles ont près de un kilomètre de long et une quarantaine de mètres de large. Des rochers ont également laissé des traces sur une colline. Ils auraient été déplacés par des vents ou par un tremblement. Les spécialistes ne savent pas encore à quoi les attribuer, mais elles pourraient résulter d'un tremblement de sa surface, c'est-à-dire des tremblements de Mars. De plus, la diminution de la surface des dépôts d'oxyde de carbone gelés près du pôle sud observée trois étés consécutifs pourrait être la preuve de changements climatiques en cours. Lancé en novembre 1996, Mars Global Surveyor est en orbite autour de la planète depuis septembre 1997.

RC

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Terre
Sciences de la Terre, Environnement et Climat
La diminution de la calotte glaciaire arctique confirme le réchauffement climatique global
Mercredi, 28/09/2005 - 00:00

"Etant donné le bas niveau record des glaces cette année à fin septembre, 2005 va presque certainement surpasser 2002 pour la plus faible superficie de glace dans l'Arctique depuis plus d'un siècle", selon des scientifiques américains. Ces observations et mesures sont effectuées à l'aide de satellites de la Nasa. "A ce rythme, l'Arctique n'aura plus de glace pendant la saison d'été bien avant la fin de ce siècle", a-t-elle ajouté. La zone gelée de l'océan arctique est normalement réduite à son minimum en septembre, à la fin de la fonte d'été. Le 21 septembre 2005, la banquise n'était que de 5,32 millions de km2, soit la plus faible superficie jamais mesurée par les satellites d'observation, ont précisé les scientifiques dans un communiqué. "Avec quatre années consécutives de faible superficie de la glace arctique, on peut penser avec une assez grande certitude qu'un phénomène de fonte durable est en train de se produire", a expliqué Walt Meier, un autre climatologue du NSIDC. "Cela indique clairement (...) qu'il ne s'agit pas d'une anomalie de courte durée", a-t-il ajouté.

Les experts du NSIDC ont calculé, en intégrant les dernières mesures de septembre 2005, que la calotte glacière de l'Arctique se réduisait de 8 % environ tous les dix ans. Ils ont également constaté qu'il y avait eu environ 20 % de moins de formation de glace durant l'hiver au cours des quatre dernières années comparativement à la période 1978-2000. Cette réduction de la superficie gelée de l'océan arctique représente approximativement 1,3 million de km2, soit environ l'équivalent de deux fois la France. La disparition grandissante des glaces arctiques correspond à une hausse des températures au cours des dernières décennies, a souligné le NSIDC. La température moyenne à la surface de l'océan arctique était entre janvier et août 2005, de 2 à 3 degrés Celsius plus chaude qu'au cours des cinquante dernières années. Cet été, le passage légendaire du Nord-Ouest dans l'Arctique canadien entre l'Europe et l'Asie était complètement navigable à l'exception d'une bande de 90 Km où flottaient des blocs de glaces.

SNDC

La vie marine menacée par l'acidification des océans
Mercredi, 28/09/2005 - 00:00

Les coquilles de certains organismes marins pourraient commencer à se dissoudre et à ne plus pouvoir se former en raison de l'acidification de l'eau de mer, due à l'absorption de dioxyde de carbone par les océans, prévient une équipe internationale de chercheurs dans la revue Nature. Ce risque pourrait devenir réalité dans cinquante à cent ans, estiment les auteurs de cette étude. Ceux-ci sont arrivés à cette conclusion en se basant sur des données récentes et des simulations numériques de l'évolution des carbonates issus de l'estimation des émissions futures de CO2 établies par le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat. On prévoit que, dans une cinquantaine d'années, rappellent les auteurs, les eaux de surface les plus froides de l'océan, au large de l'Antarctique par exemple, vont devenir corrosives pour une forme de calcaire, appelée aragonite, et mettre ainsi en danger les ptéropodes, car le squelette externe de ces mollusques planctoniques est en aragonite.

Et si le CO2 atmosphérique continue d'augmenter, il est "très probable", avertissent les scientifiques, que vers la fin du siècle l'eau de mer va devenir corrosive pour l'aragonite dans tout l'océan Austral ainsi que dans une partie du Pacifique du Nord. Ces organismes calcaires, très abondants dans ces régions, pourraient donc ne plus être capables d'accroître leur coquille. Les coraux sont également menacés par la création d'un tel environnement corrosif, probablement sans précédent depuis plusieurs millions d'années. Pour compléter leurs estimations, les chercheurs ont mené aussi des expériences en mer qui ont montré que les coquilles des ptéropodes vivants se dissolvaient effectivement quand l'eau de mer atteignait les conditions corrosives prévues pour l'an 2100. Cette étude a été menée par une trentaine de chercheurs européens (français notamment), japonais, australiens et américains.

Nature

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Vivant
Santé, Médecine et Sciences du Vivant
Obésité et excès de poids : plus d'un milliard de personnes dans le monde selon l'OMS
Mercredi, 28/09/2005 - 00:00

L'Organisation Mondiale de la Santé met donc en garde contre la menace croissante de cardiopathies et d'accidents vasculaires cérébraux en préconisant une alimentation saine, davantage d'activité physique et le renoncement au tabac.

L'excès pondéral (*) et l'obésité (*) sont d'importants facteurs de risque de maladie cardio-vasculaire, première cause de mortalité à l'origine de plus de 17 millions de décès annuels. Les estimations de l'OMS montrent que l'excès pondéral et l'obésité, jadis considérés comme un problème des pays riches, explosent littéralement dans les pays à revenu faible et intermédiaire. Cette évolution est due à différents facteurs, en particulier une modification du régime alimentaire avec une augmentation de la ration calorique, et notamment de l'apport de graisse, de sel et de sucre, et une tendance à la diminution de l'activité physique du fait d'activités professionnelles plus sédentaires, du recours à des moyens de transport motorisés et de l'urbanisation croissante.

D'après les estimations de l'OMS, plus de 75 % des femmes âgées de plus de 30 ans présentent un excès pondéral dans des pays aussi différents que l'Afrique du Sud, la Barbade, l'Egypte, les Etats-Unis d'Amérique, Malte, le Mexique et la Turquie. Les estimations sont similaires pour les hommes, l'excès pondéral touchant 75 % d'entre eux en Allemagne, en Argentine, en Grèce, au Koweït, en Nouvelle-Zélande, au Royaume-Uni et à Samoa notamment. La prévalence la plus forte touche les îles de Nauru et de Tonga dans le Pacifique occidental où 9 adultes sur 10 sont concernés.

Comme le souligne le Dr Catherine Le-Galès Camus, Sous-Directeur général de l'OMS chargée des maladies non transmissibles et de la santé mentale, "l'ampleur même du problème de l'excès pondéral et de l'obésité est stupéfiante. L'aggravation rapide de ces deux problèmes dans de nombreux pays à revenu faible et intermédiaire laisse présager une charge écrasante des maladies chroniques pour ces pays au cours des 10 à 20 prochaines années, si des mesures ne sont pas prises dès maintenant."

L'augmentation de l'indice de masse corporelle est un facteur de risque majeur de cardiopathie, d'accident vasculaire cérébral, de diabète de type 2 et d'autres maladies chroniques. L'OMS estime qu'au cours des dix prochaines années, la progression des maladies cardio-vasculaires - en particulier les cardiopathies et accidents vasculaires cérébraux - touchera surtout les Régions de la Méditerranée orientale et de l'Afrique où le nombre des décès liés aux maladies cardio-vasculaires devrait augmenter de plus de 25 %. L'OMS s'est félicité de la Journée mondiale du Coeur qui a eu lieu le dimanche 25 septembre et lui a apporté son soutien. La Journée souligne bien l'importance du problème avec son slogan Healthy Weight, Healthy Shape qui met l'accent sur la lutte contre les kilos en trop. Pour le Dr Robert Beaglehole, Directeur de l'OMS chargé des maladies chroniques et de la promotion de la santé, « La véritable tragédie, c'est que l'excès pondéral et l'obésité et les maladies chroniques qui leur sont liées consituent un problème en grande partie évitable. Environ 80 % des cardiopathies, accidents vasculaires cérébraux et diabètes de type 2 et 40 % des cancers seraient évités par une alimentation saine, une activité physique régulière et le renoncement au tabac. »

La Stratégie mondiale de l'OMS pour l'alimentation, l'exercice physique et la santé et la Convention-cadre de l'OMS pour la lutte antitabac décrivent les mesures à prendre pour réduire la consommation de tabac et promouvoir l'adoption de régimes alimentaires sains et une activité physique régulière. Des projections concernant les incapacités et les décès liés aux cardiopathies, aux accidents vasculaires cérébraux et aux autres maladies chroniques ainsi que leurs conséquences économiques seront publiées par l'Organisation mondiale de la Santé dans le rapport intitulé Preventing Chronic Diseases : A Vital Investment qui paraîtra le 26 octobre 2005. Le rapport indiquera aussi les autres importants facteurs de risque, présentera les dernières informations scientifiques et préconisera des mesures urgentes pour lutter contre la menace mondiale croissante des maladies chroniques.

OMS

Un gène expliquerait pourquoi certains prennent plus de risques
Mercredi, 28/09/2005 - 00:00

Des chercheurs américains ont identifié un gène qui contrôlerait les actes risqués chez les humains et expliquerait pourquoi certains individus prennent davantage de risques que d'autres. Ce gène, appelé neuroD2, est lié au développement de l'amygdale cérébelleuse, une zone du cerveau en forme d'amande où siègent les émotions et qui contrôle aussi la formation de la mémoire émotionnelle, a expliqué le Dr James Olson, principal responsable de ces travaux conduits au Centre Hutchinson à Seattle (Washington, nord-ouest). Le neuroD2 joue également un rôle important dans la réponse du cerveau à la peur, a-t-il ajouté dans un article paru dans les annales de l'Académie américaine des Sciences (Proceedings of the National Academy of Sciences) datées du 26 septembre.

James Olson et ses collègues ont mis en évidence le rôle joué par ce gène en étudiant des souris ayant une seule copie du neuroD2. Tous ces animaux ont montré une incapacité à former une mémoire émotionnelle et à avoir peur, ont observé ces chercheurs. "Nous savons tous par expérience qu'on se souvient mieux des choses si elles sont mémorisées au moment où l'on est sujet à de fortes émotions, comme la colère, la peur ou le fait d'être amoureux", a noté James Olson.

"Ce processus est la formation de la mémoire dite émotionnelle et l'amygdale cérébelleuse est la partie du cerveau où se forme cette mémoire", a-t-il ajouté. L'observation au microscope a montré que certaines parties de l'amygdale du cerveau des souris pourvues d'une seule copie du neuroD2 avaient moins de cellules nerveuses.

Ces chercheurs ont testé des souris normales disposant de deux copies du gène et d'autres déficientes n'en disposant que d'une, en les plaçant dans un labyrinthe à 40 cm au dessus d'une table dans lequel les animaux avaient le choix entre un passage étroit au bord du vide et un autre protégé par un mur. Alors que les souris normales ont presque toujours opté pour le chemin le plus sûr, les souris déficientes ont la moitié du temps pris le passage sans protection, a précisé James Olson. "Toutes ces expériences comme de précédentes observations indiquent que l'amygdale cérébelleuse est responsable de la peur, de l'anxiété et de l'agression", a-t-il souligné.

PNAS

Inquiétudes autour du virus de la grippe
Mercredi, 28/09/2005 - 00:00

Une étude parue dans la revue médicale The Lancet relance le débat concernant la capacité à juguler une éventuelle épidémie de grippe humaine à l'échelle mondiale. Menée par un chercheur des Centers for Disease Control and Prevention, cette étude révèle la rapide progression des résistances aux antirétroviraux des virus de la grippe de type A, associés aux pandémies d'envergure. Rick Bright et ses collègues ont analysé plus de 7000 isolats de virus récoltés entre 1994 et 2005. Leurs résultats montrent qu'au cours de la dernière décennie, le taux de résistance aux dérivés de l'adamantane (amantadine et rimantadine) utilisés depuis plus de 30 ans pour la prévention et le traitement des infections grippales de type A est passé de 0,4 % à 12,3 %.

Aux Etats-Unis, ce taux a bondi de 1,9 % en 2004 à 14,5 % en 2005 et certains pays d'Asie, comme la Chine et Hong Kong, affichent des niveaux de résistance upérieurs à 70 %. Cette découverte remet évidemment en cause les politiques de stockage de ces médicaments parfois envisagées pour faire face à une future épidémie (en particulier dans les pays moins développés qui ne peuvent assumer le prix élevé des tout derniers antirétroviraux, les seuls encore efficaces à 100 % contre la grippe). Par ailleurs, dans le même journal, un autre article signé par des chercheurs du Cochrane Vaccine Fields, un consortium international, questionne l'utilité - qu'ils qualifient de "modeste" - d'une vaccination systématique des personnes âgées pourtant largement pratiquée dans les pays riches. La bataille contre la grippe n'est pas prête d'être gagnée.

STP

Des anticorps contre l'infection à cytomégalovirus
Mercredi, 28/09/2005 - 00:00

Pour la première fois, une femme a évité d'être contaminée par le cytomégalovirus, un virus très dangereux pour le foetus qui peut contraindre à une interruption de grossesse, grâce aux travaux d'une équipe médicale italienne. "Ces travaux sont enthousiasmants mais imparfaits", a commenté le Dr Patrick Duff, professeur de gynécologie-obstétrique au collège de médecine de l'Université de Floride. "Les médecins ne doivent pas utiliser ce traitement avant que des essais plus larges soient menés." Le cytomégalovirus (ou CMV), infecte une femme à un moment donné de sa vie, le plus souvent de façon modérée ou asymptomatique. Mais il peut devenir dangereux et entraîner la mort de foetus. Il est spécialement dangereux lorsque les femmes sont contaminées pendant la grossesse.

Dans cette nouvelle étude, les médecins italiens ont injecté de fortes concentrations d'anticorps de CMV à 31 femmes qui avaient été infectées au cours de leur grossesse et dont le foetus avait été infecté aussi. Seuls 3 % avaient des bébés présentant des complications, comparé à la moitié des 14 femmes qui avaient refusé le traitement. Un second groupe de 37 femmes qui avaient été infectées pendant la grossesse par le virus ont elles aussi reçu le traitement. Seize pour cent ont eu des enfants avec des complications liées au CMV, contre 40% dans le groupe témoin ne recevant pas de traitement.

AP

Leucémie : avancée dans la technique de greffe de moelle
Mercredi, 28/09/2005 - 00:00

Des médecins américains semblent avoir trouvé le moyen d'améliorer la transplantation de moelle chez les personnes atteintes de leucémie, ce qui offre de nouveaux espoirs notamment pour les plus de 50 ans, même si les travaux sont encore préliminaires. Les travaux de l'équipe de scientifiques de l'Université de Stanford sont publiés dans le "New England Journal of Medicine". Ils ont été financés par les Instituts nationaux de santé (NIH). "Si ça marche, on pourrait envisager de transplanter beaucoup plus de monde", a commenté le Dr Mary Horowitz, directrice scientifique du Centre international de recherche sur le sang et la transplantation de moelle, qui est extérieur à la recherche.

Dans l'idéal, une personne atteinte de leucémie ou de lymphome reçoit une radiothérapie et de fortes doses de chimiothérapie de manière à détruire les cellules malignes de la moelle. Puis elle reçoit de la moelle saine ou des cellules souches à partir d'un donneur. Toutefois, de nombreux patients, notamment ceux âgés de 50 ans et plus, meurent d'infections qu'ils sont incapables de combattre, faute de défenses immunitaires, avant que la nouvelle moelle ne soit efficace. Pour contrôler ce problème, les médecins ont coutume de ne détruire qu'une partie de la moelle originale. Ce qui crée d'autres problèmes : quelques unes des cellules cancéreuses restent et la nouvelle moelle peut s'attaquer à l'ancienne, un problème fréquent baptisé rejet de greffe par l'hôte.

Les chercheurs de Stanford ont mis au point un procédé qui permet au receveur d'accepter la nouvelle moelle, les parties du système immunitaire susceptibles de la détruire étant rendues inactives. Pour cela, le patient reçoit la combinaison d'une faible dose de rayons pendant deux semaines et de faibles doses de médicaments immuno-suppresseurs. Seules deux des 37 personnes traitées expérimentalement ont développé un rejet de la greffe par l'hôte. Normalement, c'est plus de la moitié d'entre elles qui sont concernées. Un an après l'opération, 27 des 37 patients, âgés en moyenne de 52 ans, étaient encore en vie et le cancer était en rémission complète chez 24 d'entre eux. Des résultats supérieurs à ceux obtenus jusque-là. Des études menées sur de plus grands échantilllons de malades sont maintenant nécessaires pour confirmer ces résultats.

NEJM

Une biopsie virtuelle pour prédire les risques de fractures
Mercredi, 28/09/2005 - 00:00

Mieux que l'ostéodensitométrie ! D'après une équipe française qui a réalisé les premiers tests, une nouvelle technique d'imagerie à haute résolution serait très prometteuse pour prédire le risque de fracture. Au point d'être aussi performante qu'une biopsie. L'Xtreme CT -c'est son nom- a été présenté lors du 27ème congrès de l'American Society for Bone and Mineral Research (ASBMR). Un rendez-vous majeur pour les spécialistes de l'os. Et l'Xtreme CT en est une. Présenté par le Pr Pierre Delmas et son équipe de l'Université Claude Bernard à Lyon, ce scanner permet en quelque sorte de "réaliser une biopsie osseuse virtuelle.

Sans être invasif bien-sûr". Les mesures se font au niveau du radius et du tibia. L'Xtreme CT offre donc une projection à l'intérieur de l'os, à la découverte notamment du trabeculum si reconnaissable par son aspect en nid d'abeille. "Il permet en fait d'évaluer la densité minérale osseuse mais aussi de détecter des anomalies dans l'architecture des os" poursuit Pierre Delmas "Il nous donne ainsi une idée très précise de l'état de l'os et donc du risque de fracture". Cette nouvelle technique est encore au stade de l'évaluation clinique, dans trois centres français à Lyon, Saint-Etienne et Toulouse. "Il faudra patienter encore quelques années avant qu'elle ne se développe" nous a confirmé Pierre Delmas. D'autant que son coût est aujourd'hui très élevé : plus du double de celui d'un ostéodensitomètre.

DS

Des grenouilles contre le VIH
Mercredi, 28/09/2005 - 00:00

Des chercheurs américains rapportent que de petites grenouilles tropicales pourraient être la source de nouveaux traitements contre le VIH. Des composés secrétés par leur peau ont montré qu'ils étaient capables de bloquer l'infection par le VIH. Van Compernolle et ses collaborateurs ont testé l'action de 14 peptides antimicrobiens issus de plusieurs espèces d'amphibiens dans le but d'évaluer leur capacité à bloquer l'infection de lymphocytes T par le VIH. Plusieurs des peptides ont montré une action inhibitrice sans pour autant affecter les lymphocytes aux concentrations utilisées. Ces molécules agiraient en formant des pores dans la membrane virale. De plus, les chercheurs ont montré que ces peptides pouvaient bloquer le transfert du VIH des cellules dendritiques vers les lymphocytes. De ce fait, ils pourraient trouver des applications dans la formulation de produits topiques inhibiteurs du VIH.

SD

Repérage visuel dans l'espace : des éclaircissements sur les zones du cerveau impliquées
Mercredi, 28/09/2005 - 00:00

L'équipe de Paolo Bartolomeo (Unité Inserm 610 « Neuro-anatomie fonctionnelle du comportement et de ses troubles » dirigée par Bruno Dubois), vient de montrer, grâce à l'opération de deux patients, quelle était la localisation des parties du cerveau responsables de l'attention visuelle dans l'espace. Cette fonction, essentielle pour l'individu, lui permet en permanence d'être informé de la nature des signaux - potentiellement dangereux de son environnement. Pour la première fois, ces résultats mettent en évidence de manière directe un trajet pariéto-frontal. Les bases neurales de la négligence spatiale unilatérale, jusqu'alors controversées, semblent établies. Ces données, qui devraient permettre de mieux comprendre les mécanismes de la cognition spatiale, et donc de mieux en soigner les dysfonctionnements, font l'objet d'un article paru dans la revue Science, datée du 30 septembre 2005.

Grâce à des mécanismes d'orientation de l'attention, nous sommes capables d'explorer l'espace qui nous entoure et de sélectionner l'information qui nous intéresse. Des lésions cérébrales peuvent endommager ces mécanismes, provoquant ainsi une négligence spatiale unilatérale, un trouble qui touche environ la moitié des patients porteurs d'une lésion hémisphérique droite, soit aujourd'hui plusieurs milliers de nouveaux cas par an en France. Ces patients agissent comme s'ils ignoraient la moitié gauche du monde. La négligence rend donc impossible toute activité demandant de l'attention, comme la conduite automobile, par exemple.

La plupart des patients atteints ont une lésion de type vasculaire. Cependant, l'ablation chirurgicale de tumeurs de l'hémisphère droit peut également produire un trouble spatial unilatéral. Afin d'éviter des séquelles cognitives lors de l'ablation de tumeurs cérébrales, le chirurgien peut réveiller les patients pendant l'intervention (le cerveau n'a pas de récepteurs à la douleur) et inactiver temporairement de petites régions du cerveau (environ 5 mm) avec des stimulations électriques. Si le patient arrête de parler ou produit des réponses incorrectes, le neurochirurgien laisse cette région intacte afin de préserver les fonctions cognitives du patient. Habituellement, seules les fonctions sensori-motrices et le langage sont testées à l'occasion de telles interventions. En appliquant cette procédure aux fonctions visuo-spatiales, l'équipe de Paolo Bartolomeo a pu explorer directement et précisément les mécanismes de la conscience spatiale au niveau des structures corticales et sous corticales chez l'homme.

A l'occasion de l'ablation d'une tumeur au cerveau d'un homme de 27 ans et d'une femme de 28 ans, les chercheurs ont soumis ces patients à un test consistant à marquer d'un trait de crayon le centre d'une ligne horizontale. Les chercheurs se sont aperçus que, selon les zones du cerveau inactivées, - très mal connues jusqu'alors -, les traits dessinés par les patients déviaient vers la droite ou restaient centrées. Grâce à une technique innovante d'imagerie cérébrale, appelée le « tracking de fibres », les chercheurs de l'Inserm ont découvert l'importance pour la conscience de l'espace d'une route de communication, le faisceau occipito-frontal supérieur, liant les lobes pariétaux et les lobes frontaux du cerveau et peu connue à ce jour.

Les auteurs concluent donc que ces observations permettent d'apporter des éléments nouveaux au débat sur la localisation des lésions corrélées à l'apparition d'une négligence. Jusqu'alors, les méthodes d'investigation dans ce domaine étaient relativement imprécises, et portaient sur la superposition des lésions vasculaires de plusieurs patients. Les résultats confirment que les dommages de la substance blanche sur le trajet pariétofrontal, sont à l'origine de la survenue de la négligence spatiale unilatérale.

Inserm

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Homme
Anthropologie et Sciences de l'Homme
Google propose un réseau internet WiFi gratuit à San Francisco
Mercredi, 28/09/2005 - 00:00

Google a proposé de développer un service gratuit de réseau internet sans fil à l'échelle de la ville de San Francisco et de ses 700.000 habitants. Le moteur de recherche a annoncé avoir répondu à une "demande d'information et de commentaires" formulée par la mairie californienne pour tester des services internet locaux sans fil de type WiFi, une technologie de communication sans fil à courte portée. Le maire, Gavin Newsom, souhaitait étudier l'idée d'un réseau municipal universel et abordable. "Google a soumis une proposition d'offre d'accès internet sans fil (WiFi) pour toute la ville de San Francisco", a déclaré la société de Mountain View.

L'accès au réseau WiFi pourrait être financé par la publicité en ligne, a expliqué un porte-parole du moteur de recherche. L'offre de Google le mettrait en concurrence avec les fournisseurs locaux d'accès internet haut débit tels que l'opérateur téléphonique SBC Communications ou le câblo-opérateur Comcast. Le projet de services WiFi municipaux de Philadelphia a rencontré une forte opposition de l'opérateur télécoms Verizon Communications. Chicago et New York étudieraient également des offres similaires. "Cette proposition se limite à San Francisco et nous n'avons pas de projets d'extension de ce service communautaire hors de la baie (de San Francisco)", dit le communiqué de la société californienne qui a testé localement cet été un service appelé "Google WiFi". S'il devait être choisi pour ce projet, Google travaillerait avec une gamme variée de partenaires pour lui permettre de mettre en place et de gérer ce service sans fil, a expliqué Nathan Tyler, porte-parole du moteur de recherche. Le Wall Street Journal mentionne le nom de Wireless Facilities. D'autres entreprises ont répondu à l'appel de la mairie de San Francisco dont le fournisseur d'accès à internet, EarthLink, ajoutait le quotidien financier.

Reuters

La TV mobile testée par le grand public
Mercredi, 28/09/2005 - 00:00

La télévision sur un téléphone mobile ne sera bientôt plus un rêve. La commercialisation des premiers bouquets de chaînes devrait commencer dès le second semestre 2006 en France. En attendant, les différents consortiums qui ont obtenu le feu vert du CSA (Conseil supérieur de l'audiovisuel) pour réaliser des expérimentations grandeur nature se livrent à une course de vitesse. Celui intégrant TPS lancera ainsi très prochainement un test sur 400 utilisateurs en région parisienne qui recevront une dizaine de chaînes sur des téléphones mobiles Sagem.

Mais le premier à se lancer est le groupe rassemblant Canal+, Nokia, SFR et Towercast. Depuis le 28 septembre, 500 personnes recrutées à parts égales parmi les abonnés de Canal+ et de SFR (principalement des adolescents et des cadres actifs célibataires) ont reçu un téléphone Nokia 7710. Pendant six mois, ils pourront regarder gratuitement 13 chaînes et écouter 4 radios. Selon l'équipementier finlandais, ce terminal de test a une autonomie de 3 heures en utilisation.

Ces programmes sont conçus sous la norme DVB-H (Digital Video Broadcasting Handheld). Cette solution permet d'en diffuser dix à trente fois plus qu'en DVB-T (la norme de la télévision numérique terrestre) car l'image est réduite et adaptée aux terminaux mobiles. Chaque programme est codé en 270 kbit/s (contre 4 à 5 Mbits/s pour la TNT). Lorsque la personne allume son téléphone, elle découvre une mosaïque présentant les chaînes. Grâce à un stylet, elle peut consulter un guide afin de découvrir les émissions futures. Elle aura alors tout loisir, par exemple, de paramétrer son téléphone pour qu'il l'avertisse du début de l'émission choisie.

Cette expérimentation ne se contentera pas de diffuser du contenu audiovisuel. Il s'agit aussi de tester l'interactivité. Dans ce cas, la communication passe par le réseau de téléphonie mobile de l'opérateur. En cliquant sur un logo, les utilisateurs pourront notamment aller sur le site de la chaîne. Canal+ compte aller plus loin lors d'une seconde étape. Elle va demander au CSA l'autorisation de proposer des programmes en paiement à la séance. La voie de retour pourra être testée pour commander un clip vidéo ou voter lors d'une émission.

LM

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Recherche
Recherche & Innovation, Technologies, Transports
Nissan invente une voiture dont la cabine pivote à 360 degrés
Mercredi, 28/09/2005 - 00:00

Le constructeur automobile japonais Nissan a dévoilé récemment à Tokyo une nouvelle voiture-concept, la "Pivo", dont la cabine peut pivoter à 360 degrés de façon à faciliter les manoeuvres, en éliminant notamment la nécessité de faire marche-arrière. Cette voiture électrique, équipée d'une batterie en lithium, peut atteindre la vitesse de 80 km/h. Elle comporte trois sièges, le conducteur prenant place au milieu de ses deux passagers. "Grâce à une technologie filaire de Nissan, nous avons supprimé le contact mécanique entre la cabine et le châssis. C'est ce qui permet à la cabine de pouvoir tourner en rond", a expliqué Hidetoshi Kadota, un des directeurs de la division d'ingénierie avancée de Nissan. La Pivo, d'une longueur de 2,7 mètres, ressemble à un oeuf monté sur un chariot à quatre petites roues. Elle peut rouler indifféremment dans un sens comme dans l'autre, selon la position de la cabine. Ses capots avant et arrière comportent des coussins de façon à ce qu'on puisse s'asseoir confortablement dessus lorsque la voiture est arrêtée. Elle est également équipée de quatre caméras vidéo qui filment l'extérieur du véhicule de façon à éliminer les angles morts, et de commandes à infra-rouge qui permettent de gérer le système de navigation et la chaîne audio simplement en agitant les doigts sur le volant.

Wanadoo

Le Français Yves Chauvin couronné par le prix Nobel de chimie
Mercredi, 28/09/2005 - 00:00

Le scientifique français Yves Chauvin a été récompensé par le prix Nobel de chimie pour ses travaux sur la métathèse, procédé indispensable à une chimie respectueuse de l'environnement. Il partage ce prix avec deux Américains ayant travaillé comme lui dans le domaine de la chimie organique, Robert H. Grubbs et Richard R. Schrok. L'académie royale de Suède, en décernant cette récompense de 10 millions de couronnes (près de 1,3 millions de dollars), a souligné que leurs découvertes pourraient conduire à la mise au point de médicaments traitant des pathologies comme le sida, le cancer, le syndrome de Down ou la maladie d'Alzheimer.

Yves Chauvin, 74 ans, est le huitième chimiste français à être récompensé par l'Académie royale des sciences de Suède. Le précédent Nobel de chimie français avait été Jean-Marie Lehn en 1987. Yves Chauvin a accueilli la nouvelle avec plus de gêne que de joie. "J'avais une vie tranquille, maintenant, je ne suis plus tranquille, voilà", a-t-il déclaré aux journalistes venus à sa rencontre à son domicile de Tours (Indre-et-Loire). "C'est quand même un thème sur lequel j'ai travaillé il y a 35 ans, j'ai quand même eu le temps de le digérer, ce thème", a ajouté le scientifique.

"Pour toute la communauté des chimistes, pour toute la chimie française, c'est merveilleux d'avoir un Nobel !", a déclaré à Reuters Marc Ledoux, directeur scientifique des sciences chimiques au Centre national de la recherche scientifique (CNRS). "C'est la reconnaissance de la chimie française, que je m'escrime à défendre à droite à gauche alors qu'on entend beaucoup de critiques à son propos. C'est merveilleux, ça va nous 'rebooster'", s'est-il réjoui.

Dominique de Villepin a adressé "ses plus vives félicitations" au lauréat en estimant que "c'est une carrière entièrement vouée à la recherche qui est aujourd'hui récompensée par la plus haute distinction scientifique mondiale". "Le Premier ministre se réjouit de cette distinction qui témoigne de la qualité de nos chercheurs. Elle intervient à un moment où le gouvernement lance un important plan stratégique d'action en faveur de la recherche et de l'innovation, pour renforcer la compétitivité de nos laboratoires et l'attractivité des carrières scientifiques pour les jeunes", a souligné Matignon dans un communiqué. Ce Nobel 2005 est décerné dans le domaine de la catalyse, l'une des priorités actuelles de la chimie. "La catalyse permet de faire des réactions 'propres', c'est grâce à elle si on parle de 'chimie verte'. On utilise des catalyseurs pour pouvoir orienter des réactions chimiques de telle manière qu'elles ne fassent pas de sous-produits et qu'elles n'utilisent pas trop d'énergie", a expliqué Marc Ledoux.

Yves Chauvin est avant tout récompensé pour avoir proposé un mécanisme de réaction, la métathèse, au début des années 1970. Selon les termes de l'académie royale de Suède, la métathèse "permet aux molécules de danser en rond et de changer de partenaires". Elle illustre "comment une science fondamentale peut être appliquée au bénéfice de l'homme, de la société et de l'environnement". La connaissance intime de cette réaction a permis aux chercheurs de fabriquer des catalyseurs, qui ensuite ont ouvert cette réaction à tous les domaines de synthèse de chimie organique, a expliqué Marc Ledoux. "Dans tout ce qui est chimie organique, à un moment ou à un autre on a besoin d'une réaction de métathèse à un endroit de la chaîne de fabrication", a ajouté le chercheur.

Des médicaments aux peintures en passant par les plastiques et les additifs alimentaires, les applications de ce procédé sont multiples. A la différence de nombre de "nobélisés", Yves Chauvin n'est pas chercheur au CNRS ni dans une université. Il a fait sa carrière à l'Institut français du pétrole, un organisme para-industriel. Il est aujourd'hui chercheur honoraire dans un laboratoire associé au CNRS.

Reuters

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