RTFlash

RTFLASH Recherche & Technologie
NUMERO 657
Lettre gratuite hebdomadaire d’informations scientifiques et technologiques
Créée par René Trégouët rapporteur de la Recherche et Président/fondateur du Groupe de Prospective du Sénat
Edition du 21 Juin 2012
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Egalement dans ce numéro
TIC
Le WiFi gratuit dans le métro parisien le 26 juin 2012
Insuffisance cardiaque : expérimentation d’un nouveau dispositif de télémédecine à domicile
Signature électronique : vers un cadre réglementaire européen
Air France-KLM fait décoller Internet
Matière
Un seul capteur pour l'eau chaude et l'électricité
Deux technologies en piste pour les processeurs du futur
Quand les éoliennes s'envolent
Un «climatiseur» intégré pour les vêtements de protection
Espace
La Voie Lactée et M31 devraient entrer en collision…dans quatre milliards d’années
Terre
Un virus transmis par un acarien décimerait les abeilles
Le changement climatique affecterait les relations entre espèces dans les régions polaires
Vivant
Les personnes angoissées plus perturbées par le manque de sommeil
Rougeole : une réduction des cas de 75 % en dix ans !
Des cancers du cerveau traités en caisson hyperbare
Un coeur jeune grâce à la restriction calorique
Un mauvais brossage de dents augmenterait le risque de cancer !
Un médicament anti-diabétique, pour protéger le cerveau ?
Mimer le vivant pour étudier les mécanismes de contraction cellulaire
Les antidépresseurs, responsables de l'autisme ?
Avoir un père vieux permet de vivre plus longtemps
Effets très favorables d’une chimioradiothérapie préopératoire dans le cancer de l'œsophage
Un même gène impliqué dans le développement du mélanome et du cancer du sein
Création d'un foie complet et fonctionnel à partir de cellules iPS
AVC : Un simple test oculaire pour détecter le risque d'AVC
La télépathie, c'est pour demain
Neuropolis – L'Arc lémanique s'impose en capitale des neurosciences
Cellules souches : la vie plus forte que la mort !
Le tabagisme maternel a un impact sur la taille et le poids des bébés
Migraine : son caractère héréditaire se confirme
Les particules des moteurs Diesel sont bien cancérigènes
Sclérose en plaques : vers un traitement personnalisé
Les œstrogènes ont un effet indirect sur la croissance tumorale
Recherche
Le Centre européen des Textiles Innovants ouvre ses portes à l’automne 2012
Edito
Urgence : sauvons le monde rural



A nouveau le monde rural souffre.

La très forte augmentation des carburants dans ces derniers mois, chacun ayant acquis maintenant la certitude que cette tendance haussière va perdurer, et s’installer de manière définitive, a pour première conséquence, pour le monde rural, de voir le nombre de nouveaux arrivants fondre comme neige au soleil.

Alors que jusqu’à la fin de la première décennie du 21e siècle, les gens acceptaient de faire près de 100 kilomètres, chaque jour, pour aller et revenir de leur travail, cette distance totale absolue quotidienne dépasse aujourd’hui rarement les 50 km.

Les plus pénalisés actuellement sont ceux qui, il y a quelques années, ont fait construire leur résidence principale à quelque 50 km de leur lieu de travail. Chaque mois, ils constatent combien leurs budgets « voitures » pèsent de plus en plus lourd dans les comptes familiaux.

A nouveau fleurissent, dans les petits villages, les panneaux « Maison à vendre » ou « Maison à louer ».

Par ailleurs, dans de nombreuses régions rurales de France, des petites et moyennes entreprises industrielles qui s’étaient installées, au cours de ces dernières décennies, dans ces régions mal desservies, grâce à des aides publiques du Département, des Régions, de l’État ou de l’Europe, sont, elles aussi, secouées par la crise qui touche l’ensemble de l’Europe. Elles sont nombreuses à réduire la voilure. Beaucoup ont même disparu, sans bruit, sans tapage médiatique, comme cela s’était déjà passé au 20e siècle, avec l’extinction de la mono activité dans le monde rural. S’appuyant souvent sur la sous-traitance, ces entreprises n’ont pas eu le temps d’enfoncer assez profondément leurs racines dans ces nouveaux territoires de conquête, pour pouvoir résister aux vents de tempêtes générés par la mondialisation.

Or, à l’encontre de ce qui se passait encore en 1950, ce n’est plus l’agriculture qui permet au monde rural de survivre.

Aujourd’hui, sur 100 enfants qui naissent dans le monde rural, seulement 4 ou 5 trouveront leur avenir dans l’agriculture.

Aussi, alors que pendant plusieurs décennies, les jeunes ruraux avaient été de plus en plus nombreux à s’installer dans la région de leur naissance, grâce à l’implantation de petites usines un peu partout sur l’ensemble du territoire, depuis le début de la crise qui nous frappe, le mouvement s’est inversé.

Seules les régions fortement desservies par des autoroutes voient des zones d’activités se créer dans un rayon maximal de 5 km autour d’une sortie autoroutière, mais le reste du territoire rural, et cela représente l’immense majorité du sol national, est de moins en moins attractif pour inciter à la création de nouvelles entreprises de production, créatrices d’emplois.

Dans ce constat de régression, il ne faut pas oublier le rôle singulier joué par la grande distribution. L’installation d’une grande surface, avec son poste à essence, dans chaque chef-lieu de canton de France, a obligé tous les petits commerces des villages à fermer les uns après les autres.

En dehors des drames personnels souvent vécus par ces petits commerçants, les conséquences d’une telle politique de concentration commerciale sont préoccupantes. Ceci veut dire que toute personne ne sachant pas conduire, n’ayant pas de voiture, étant donc dépendante pour ses déplacements, ne peut plus habiter un petit village de France.

Or, quand on connaît la pyramide des âges des populations du monde rural, en France, nous ne pouvons qu’être saisis d’effroi en prenant conscience que dans quelques courtes décennies, nos Départements les plus ruraux comme la Creuse, la Lozère (ou la Corrèze…) vont devoir exporter (j’étais prêt à écrire « exiler ») leurs personnes âgées, car il ne restera  plus suffisamment d’actifs sur leur territoire pour s’occuper de nos aînés !

Aussi, si vraiment nos gouvernants veulent ramener l’Espérance et le Bonheur chez les Français, il est urgent que le monde rural soit placé en tête des priorités pour réussir l’Avenir !

Dans la compétitivité mondiale, il est certes indispensable que la France dispose de plusieurs agglomérations multimillionnaires particulièrement efficaces et intelligentes pour séduire le reste du Monde.

Mais, par ailleurs, prenons bien conscience que la transformation de notre monde rural en un ensemble sous habité serait une terrible catastrophe pour notre Pays.

Comme nous le vérifions, actuellement, jour après jour, le peuple grec, qui traverse actuellement une crise qu’il n’avait pas connue depuis l’époque ottomane, retrouve un peu de Bonheur quand une partie significative de ses membres peut quitter la grande et misérable agglomération d’Athènes, pour aller se réfugier, même en n’y exerçant que de petits boulots, dans les régions rurales du Péloponnèse ou de la Crète.

L’avenir appartient au monde rural, ne l’oublions pas !

Les nouveaux métiers, qui vont devenir prédominants dans notre société à partir de 2020, n’auront plus besoin de terre ou de matière pour s’exercer.

Ils n’auront besoin que de signal. Toute personne connectée au réseau mondial, et ce à haut débit, qu’elle se trouve dans une tour de la Défense ou dans une maison isolée de l’Aubrac, aura la même capacité d’exercer le même métier d’avenir.

Or, imaginons que vous ayez demain un choix de résidence à faire. Vous aurez la capacité d’exercer le même métier, avec la même rémunération, les mêmes espérances de promotion, les mêmes possibilités d’accès au savoir, à la formation, à la culture, pour vous et vos enfants, quel que soit votre lieu de résidence en France.

Que choisirez-vous ? Habiter le cœur de Paris ou reposer vos neurones à Plogoff, face à l’océan ?

Je l’affirme, le monde rural a un très bel avenir, mais il est grand temps que ceux qui nous gouvernent prennent conscience de l’importance de l’enjeu.

N’oublions pas que nous habitons le plus grand pays (en surface) de l’Europe. Nous sommes à une époque où il faut savoir saisir toutes nos chances.

 René TRÉGOUËT

Sénateur Honoraire

Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat


TIC
Information et Communication
Le WiFi gratuit dans le métro parisien le 26 juin 2012
Jeudi, 21/06/2012 - 07:12

La société espagnole Gowex, spécialisée dans le WiFi dans les transports et lieux publics, va inaugurer mardi 26 juin le WiFi gratuit dans le métro parisien. La Ratp avait renoncé à lancer son appel d'offres sur la 3G à l'automne.

A défaut de 3G, les voyageurs du métro parisien pourront bientôt surfer en WiFi. Et gratuitement qui plus est. Et ce grâce à une société espagnole Gowex, spécialisée des accès WiFi dans les réseaux de transport et les lieux publics. Cette entreprise peu connue du grand public, cotée depuis deux ans à la Bourse de Paris (Alternext) et à celle de Madrid, vient d'adresser des invitations mystérieuses, un « teaser » masquant son nom, annonçant une inauguration et une démonstration du WiFi gratuit dans le métro parisien, mardi 26 juin, dans un hôtel près de la gare Saint-Lazare. Certains ont cru que Free était derrière l'opérateur. Il nous a été confirmé de source proche que c'est bien Gowex qui se cache derrière cette invitation et pas du tout Free.

  • La 3G dans le métro est au point mort

« Venez découvrir comment les voyageurs vont pouvoir surfer gratuitement dans le métro à Paris : rester connecté sur Facebook et Twitter sur son smartphone ou sa tablette, lire la presse, surfer sur des sites » promet l'invitation. Peu de détails émergent pour l'instant sur ce lancement (nombre de stations couvertes, montant de l'investissement, gratuité complète ou temporaire), qui intervient alors que le projet de la 3G dans le métro est au point mort. La Ratp, qui devait lancer un appel d'offres à l'automne, s'était heurtée à l'opposition générale des opérateurs : la régie voulait réserver l'exclusivité à un opérateur, constituer une co-entreprise et prélever un pourcentage sur le chiffre d'affaires. La Ratp s'est-elle associée à Gowex pour relancer les discussions avec les opérateurs ? En termes de timing, ce lancement intervient au moment où le métro de Londres va offrir un accès WiFi pour les Jeux Olympiques avec le câblo-opérateur Virgin Media (pour un montant estimé à une cinquantaine de millions d'euros). Du côté de Gowex, c'est son deuxième contrat en France, après la ville de Bordeaux. La société a installé du WiFi dans une soixantaine de villes, dont Madrid, Buenos Aires et Nanjing, en Chine.

La Tribune

Insuffisance cardiaque : expérimentation d’un nouveau dispositif de télémédecine à domicile
Mercredi, 20/06/2012 - 01:10

Parmi les maladies chroniques et les affections de longue durée, l’insuffisance cardiaque est particulièrement fréquente et coûteuse en soins. En intégrant la prévention dans le processus de soin, il est pourtant possible de mettre en place un dispositif de prise en charge rapide. Pour répondre à cette question de santé majeure, le groupe Réunica et son partenaire GMC-Solutions santé expérimentent un dispositif de télémédecine qui consiste à assurer un suivi médical à distance de personnes en insuffisance cardiaque, à leur domicile, où sont collectées des données cliniques.

Par exemple, la variation du poids et de la tension artérielle. Pour cela, du matériel, simple à utiliser et adapté à chaque situation, est mis à disposition au domicile : un tensiomètre, un pèse personne, un oxymètre et/ou un pilulier électronique. Ainsi, le patient mesure périodiquement ses paramètres personnels. Les informations sont directement envoyées à une plate-forme de télémédecine agréée par l’ASIP Santé qui, en cas de données cliniques anormales, alerte le médecin traitant ou le cardiologue.

Plus pratiquement, ce dispositif permet d’évaluer par monitoring l’état clinique des malades sur leur lieu de vie. Il est ainsi possible de détecter tous signes « annonciateurs » d’un accident cardiaque, d’anticiper les évolutions de la maladie et, ensuite, de pouvoir réagir au plus vite en adaptant la prescription (médicament, posologie, etc.), voire en organisant une hospitalisation. Parallèlement, le suivi à distance est réalisé par une plate-forme dédiée où interviennent des professionnels de santé : des infirmiers et des médecins assurent le suivi des patients et la coordination avec leur médecin traitant. Véritable éducation thérapeutique, le dispositif rend le patient actif vis-à-vis de son traitement.

« Le confort de vie des patients s’en trouve amélioré en leur évitant des crises ou malaises cardiaques. Une prise en charge rapide permet également de réduire le nombre d’hospitalisations et donc de réaliser des économies importantes » assurent les responsables de ce projet. Ce dispositif, qui a déjà fait ses preuves en Allemagne, sera testé à compter du second semestre 2012 en Franche-Comté sur une population de 100 personnes pour une période de deux ans avec le support actif de l’ARS.

Senior Actu

Signature électronique : vers un cadre réglementaire européen
Lundi, 18/06/2012 - 01:40

La Commission européenne a proposé de nouvelles règles visant à remplacer la directive sur les signatures électroniques actuellement en vigueur (directive 1999/93/CE) et à garantir l'existence de transactions électroniques transnationales sûres en Europe. Le règlement proposé permettra aux particuliers et aux entreprises d'utiliser le système national d'identification électronique de leur pays pour accéder aux services publics en ligne dans d'autres pays de l'UE où l'identification électronique est disponible. Le règlement crée aussi un marché intérieur des signatures électroniques et des services de confiance en ligne qui leur sont associés, en garantissant le fonctionnement transnational de ces services et en leur conférant le même statut juridique que les formalités effectuées avec des documents physiques classiques. Il permettra aussi d'exploiter pleinement le potentiel considérable d'économies lié aux dispositions relatives aux marchés publics en ligne.

La proposition respecte totalement les systèmes d'identification électronique nationaux existants ainsi que les préférences des États membres qui ne disposent pas de système national d'identification électronique. Les pays possédant un système national d'identification électronique peuvent décider de participer ou non au système européen. Lorsqu'un État membre déclare qu'il souhaite participer au système paneuropéen, il doit offrir à tous les Européens un accès aux services publics au moyen d'une identification électronique identique à celui qu'il offre à ses propres citoyens.

Neelie Kroes, vice-présidente de la Commission européenne, s'est exprimée en ces termes : "Les particuliers et les entreprises devraient pouvoir effectuer des transactions dans un marché unique du numérique sans frontières, c'est là tout l'intérêt de l'Internet. La sécurité juridique et la confiance étant deux aspects essentiels, il faut se doter d'un règlement plus complet sur les signatures et l'identification électroniques.

Cette proposition permettra à tous ceux qui disposent d'une identification électronique de l'utiliser au mieux. La reconnaissance mutuelle des identifications électroniques nationales et des normes communes pour les services de confiance et les signatures électroniques permettra d'éviter un morcellement de l'Internet et des services publics en ligne suivant les frontières des pays et facilitera la tâche de millions d'entreprises et de particuliers encore plus nombreux."

Le règlement proposé n'oblige pas les États membres à introduire des cartes d'identité nationales, des cartes d'identité électroniques ou autres solutions en matière d'identification électronique, pas plus qu'il n'oblige les particuliers à en obtenir ; il n'introduit pas d'identification électronique européenne ni de base de données européenne, quelle qu'elle soit. Enfin, il ne permet pas et n'impose pas le partage d'informations personnelles avec d'autres parties.

Grâce à ce nouveau cadre, les sociétés pourront soumissionner en ligne pour des marchés publics partout dans l'UE. Elles pourront signer, horodater et cacheter leurs offres de manière électronique au lieu d'imprimer de multiples exemplaires de leur offre et de les envoyer par service de messagerie. Les personnes souhaitant exercer une activité économique dans un autre pays de l'UE pourront sans difficulté créer une entreprise via l'Internet et présenter des rapports annuels en ligne. Quant aux administrations, elles pourront réduire les tâches administratives et accroître leur efficacité, mieux servir les citoyens et économiser l'argent du contribuable.

Les deux volets du règlement (identification électronique et signatures électroniques) contribueront à créer un environnement réglementaire prévisible qui permettra des interactions électroniques sûres et sans discontinuité entre les entreprises, les particuliers et les pouvoirs publics. L'efficacité des services en ligne publics et privés, de l'activité économique en ligne et du commerce électronique dans l'UE s'en trouvera accrue.

Proposition de règlement sur l'identification électronique et les services de confiance pour les transactions électroniques au sein du marché intérieur

Air France-KLM fait décoller Internet
Dimanche, 17/06/2012 - 01:30

Air France-KLM va tester à partir de février 2013 un service Internet à bord de ses avions.

Air France-KLM s'engage sur les traces des compagnies Emirates, Lufthansa ou Scandinavian Airline System. La société franco-néerlandaise a en effet annoncé lundi 11 juin 2012 son intention de déployer, en partenariat avec Panasonic Avionics, une connexion à Internet sur certains de ses vols longs courriers.

Le service sera testé à partir du mois de février prochain à bord de deux Boeing 777 pendant neuf mois. Durant une première phase d'expérimentation, les passagers, qu'ils soient assis en classe business ou en classe économique, pourront profiter d'une connexion à Internet pour envoyer des e-mails, surfer sur Internet ou envoyer des SMS. Dans un deuxième temps, il sera possible de regarder des programmes de télévision en direct ou d'accéder à un site mettant à disposition des informations sur la compagnie ou des magazines en ligne.

Le montant forfaitaire à débourser pour une telle connexion n'a cependant pas été communiqué par Air France-KLM. L'installation, a priori basée sur un réseau GSM déployé en cabine et une antenne satellitaire à l'extérieur de l'avion, est estimée à un million d'euros par appareil. Un coût qui laisse présager des tarifs forcément conséquents pour le client.

01net

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Matière
Matière et Energie
Un seul capteur pour l'eau chaude et l'électricité
Mercredi, 20/06/2012 - 01:40

Le panneau solaire Clips’Mix, proposé par Clipsol, associe, sur un même support à intégrer en toiture, un capteur thermique et un autre photovoltaïque. Il peut donc produire à la fois de l’eau chaude sanitaire et de l’électricité. Son installation nécessite une seule déclaration de travaux et une seule opération de pose. Il représente alors un temps de montage réduit pour une efficacité double.

Ce capteur solaire mixte assemble tout simplement, sur un même support en alliage d’aluminium, un kit photovoltaïque (Solelis de Clipsol) et un kit thermique (TGD TH de Clipsol). Le kit photovoltaïque comprend 6 à 16 modules à cellules monocristallines d’une puissance de 185 Wc chacun, un onduleur, des connecteurs, une protection électrique, un parafoudre. Sa puissance globale est de 1 110 à 2 960 Wc pour une surface correspondante de 7,74 à 19,35 m². Cela permet une production d’électricité de l’ordre de 1 300 à 3 500 kWh par an.

Le kit thermique comprend, pour sa part, un capteur de 3 ou 4,5 m² de surface, un ballon de stockage de 300 ou 400 litres de contenance (Blocsol) et une régulation assurant la vitesse variable du circulateur et enclenchant l’énergie d’appoint quand nécessaire. Il peut couvrir 40 à 60 % des besoins annuels en eau chaude dans le Nord et 60 à 80 % dans le Sud. L’intégration en toiture de ce nouveau panneau solaire est plus esthétique que la présence de deux capteurs séparés. Il offre en effet une trame identique des parties thermiques et photovoltaïques. La diversité des solutions d’étanchéité et des abergements supérieur, latéral et inférieur, permet de l’adapter à tous les matériaux de couverture (tuiles canal, plates, ardoises, bacs acier, etc.). Il présente également différentes inclinaisons : plate, faible, moyenne et forte, soit de 15 à 45°.

Le capteur mixte en toiture peut être configuré en deux rangées pour former, par exemple, un rectangle de 3 m de hauteur sur 6 m de longueur (thermique 3 m², PV 2 220 Wc), ou en trois rangées pour former notamment un carré de 4,5 m x 4,5 m (thermique 4,5 m², PV 2 220 Wc). Le capteur thermique peut être placé à l’est ou à l’ouest du capteur PV. À partir du 1er janvier 2013, l’application de la RT 2012 au résidentiel va imposer l’utilisation d’une source d’énergie renouvelable en maison individuelle. Cette obligation se traduira en général par du solaire thermique, la production d’eau chaude des maisons labellisées BBC Effinergie étant à près de 70 % solaire, avec appoint.

Par ailleurs, le rendement financier du solaire photovoltaïque est intéressant, le producteur ayant pour le moment tout intérêt à vendre la totalité de son électricité photovoltaïque plutôt que de l’utiliser en autoconsommation. Le gain financier devrait alors représenter de 600 à 1 600 € par an pour une maison. Le photovoltaïque est aussi une réponse technique et stratégique pour les bâtiments à énergie positive (BEPOS) qui devront produire davantage d’énergie qu’ils n’en consomment.

ETI

Deux technologies en piste pour les processeurs du futur
Samedi, 16/06/2012 - 01:10

La puce qui animera votre prochain smartphone aura-t-elle été conçue - au moins en partie -en France ? C'est tout l'enjeu d'une bataille qui se livre à l'échelle du nanomètre, pour imposer les technologies des semi-conducteurs du futur. Aujourd'hui, deux approches sont en compétition : d'un côté, le géant Intel, qui parie sur une conception des puces en 3D. De l'autre, le SOI Consortium, porté par deux groupes français, STMicroelectronics et Soitec, associés à ST-Ericsson, IBM ou Samsung, mise sur un silicium amélioré.

Pour comprendre les enjeux de ces deux technologies, il faut remonter à la règle de base de l'industrie des semi-conducteurs : la loi de Moore, dictée par un des fondateurs d'Intel dans les années 1970. A l'époque, Gordon Moore constate que le nombre de processeurs que l'on peut graver sur une même surface de silicium double tous les deux ans, et affirme que cette évolution va continuer de se poursuivre, entraînant une diminution des coûts et une augmentation de la puissance.

Depuis, cette « feuille de route » de l'électronique s'est toujours vérifiée, mais elle a dû surmonter de nombreuses barrières. Pour diminuer la taille des processeurs, les fondeurs ont réduit progressivement la taille des canaux qui les composent, et dans lesquels circulent les électrons, passant de l'échelle du micromètre à celle du nanomètre. Mais, depuis plusieurs années, les chercheurs anticipent un problème bien plus gênant, qui survient en dessous de 30 nanomètres. A ce stade, les sillons sont si fins que les électrons qui les parcourent ne peuvent plus être correctement canalisés : il en résulte des effets parasites qui réduisent les performances des puces et augmentent leur consommation.

Or c'est tout le cycle de l'industrie électronique qui repose sur la loi de Moore : les smartphones, notamment, ont besoin de processeurs plus puissants, plus petits, mais aussi moins gourmands. Depuis une dizaine d'années, les ingénieurs cherchent donc un moyen d'augmenter le nombre de sillons sur une même surface sans effets parasites.

Ce n'est pas une surprise, la méthode la plus en vue a été mise au point par le leader incontesté du secteur, Intel. Elle consiste à changer radicalement l'architecture des processeurs : les canaux ne sont plus gravés horizontalement sur le silicium, mais verticalement - on parle de gravure 3D, FinFet ou Tri-Gate. Fin avril, le groupe a lancé ses premiers processeurs utilisant cette technologie, avec une gravure à 22 nanomètres. Destinés dans un premier temps aux PC, ils devraient être intégrés à des ordinateurs commercialisés avant la fin de l'année.

Pour Intel, le choix de passer à la gravure 3D est stratégique. « C'est un choix lourd, car il faut changer à la fois la conception des processeurs et l'outil industriel, explique l'analyste Jérôme Ramel, responsable de l'activité semi-conducteurs pour Exane BNP Paribas. Avec cette technologie, Intel amène tous ses concurrents sur un terrain très complexe, où il est le mieux armé. » D'autant qu'Intel a un catalogue de produits relativement réduit, alors que la plupart des autres fondeurs doivent produire des processeurs à la demande pour différents clients. Enfin, l'avance technologique d'Intel pourrait l'aider à rattraper son retard dans un secteur où il s'est laissé distancer : les processeurs pour smartphones et tablettes.

La technologie concurrente repose sur une tout autre approche : il ne s'agit pas de changer l'architecture des processeurs mais d'améliorer l'isolation des transistors pour lutter contre les effets parasites, grâce aux caractéristiques de la plaque de silicium sur laquelle ils sont gravés. C'est l'évolution d'une méthode employée depuis plusieurs années, le SOI (« Silicon on insulator »). Dans ces plaques dites « FD-SOI » (pour « fully depleted »), une très fine couche d'oxyde (environ 25 nm) isole la couche de silicium superficielle de 12 nm sur laquelle sont gravés les transistors. La technologie émane du CEA-Leti, à Grenoble, et le principal fabricant de plaques SOI au monde est le français Soitec.

Selon ses promoteurs, cette approche permet de continuer à graver les processeurs en 2D avec les technologies classiques jusqu'à 14 nanomètres - ce qui laisse au fondeur plusieurs années sans changer radicalement son outil industriel. En revanche, les plaques FD-SOI coûtent deux à trois fois plus cher que les plaques de silicium classiques (« bulk »). Autre handicap, « Intel n'a jamais voulu utiliser le SOI pour ne pas être dépendant d'une solution extérieure, qui plus est non américaine », estime Guy Dubois, analyste indépendant. Aujourd'hui, le SOI ne représente qu'environ 10 % du marché en volume, et 3 % en valeur.

Pour l'heure, un seul fondeur a annoncé l'adoption du FD-SOI : il s'agit de ST-Ericsson, coentreprise entre le groupe STMicroelectronics et l'équipementier Ericsson, qui doit livrer en fin d'année les premiers exemplaires d'un processeur FD-SOI 28 nm pour smartphones et tablettes. Tout devrait donc se jouer dans les prochains mois, avec l'intégration des premiers processeurs employant ces technologies par les constructeurs.

Les Echos

Quand les éoliennes s'envolent
Vendredi, 15/06/2012 - 06:30

En altitude, les vents sont plus réguliers et plus puissants. Plusieurs sociétés travaillent à placer des éoliennes sur des supports volants pour profiter de ces conditions favorables.

Une éolienne placée au centre d'un ballon cylindrique rempli d'hélium : ce concept gonflé est celui d'Altaeros Energies, société co-fondée par le MIT et d'anciens élèves de Harvard. Amarré au sol par des câbles qui transportent le courant généré, le prototype est conçu pour fonctionner à une altitude d'environ 300m. L'objectif du projet est de créer une source d'énergie régulière pour des installations éloignées des réseaux électriques.

Makani Power, compagnie californienne, va plus loin. Les éoliennes sont fixées à des ailes qui volent en boucle sur un plan perpendiculaire au vent. Là encore, l'énergie produite rejoint le sol via le câble qui asservit l'aile au sol. Makani Power projette le déploiement de ces turbines volantes en zones offshore, avec même des points d'amarrage en eau profonde afin de créer de véritables « fermes à vent ».

Ces solutions novatrices présentent plusieurs avantages : l'énergie produite est plus importante qu'avec une éolienne classique, et les matériaux nécessaires pour créer ces éoliennes sont en nette diminution ; Makani Power avance une économie de 90 %, en raison de la disparition des tours de soutien des éoliennes classiques.

Les projets d'éoliennes volantes existent aussi en Europe. L'italien Kitegen propose ainsi depuis plusieurs années un concept basé sur le vol circulaire de voiles de kite. Et le potentiel ne s'arrête pas là : au delà de la mise au point du concept, l'industrie européenne et française pourrait bénéficier du développement de cette énergie. En matière de câblage par exemple, le français Freyssinet est un leader mondial qui compte à son actif des réalisations prestigieuses et de très haut niveau, comme les haubans du viaduc de Millau. L'industrie aéronautique européenne pourrait aussi profiter du choix du concept de Makani Power avec le développement d'un marché d'ailes volantes. Sans compter le travail fourni aux cabinets d'ingénieurs et sociétés d'informatique industrielle pour la conception et la gestion des sites d'exploitation.

Bref, l'énergie pourrait bientôt tomber du ciel...sans être d'origine solaire.

Industrie & Technologies

Un «climatiseur» intégré pour les vêtements de protection
Vendredi, 15/06/2012 - 06:20

Pour tester ce nouveau gilet pare-balles «intelligent», un cobaye a joggé quelques kilomètres sur un tapis roulant dans l'enceinte climatique de l'Empa ; Lors de cet exercice il a perdu par transpiration 544 grammes – soit tout de même 191 gramme de moins qu'avec un gilet pare-balles conventionnel.

Il va aujourd'hui de soi que les vêtements de sport soient fonctionnels, une veste de sport est par exemple à la fois respirante et imperméable. Pour les vêtements de travail, cette fonctionnalité se limite par contre le plus souvent à la seule protection, par exemple contre le feu, les objets pointus ou les produits chimiques. Aucune importance particulière n'est accordée au confort. Sur les gilets pare-balles, le kevlar ne laisse pas passer les balles – mais pas non plus la vapeur d'eau. Les forces de sécurité qui doivent porter un tel gilet sous leur uniforme ne transpirent ainsi pas seulement par les grandes chaleurs. Ce qui n'est que désagréable dans un bureau réduit les performances en cas d'effort corporels – et peut devenir dangereux lors d'une intervention.

L'Empa a développé avec un partenaire industriel un gilet de protection «intelligent» à système de réfrigération intégré basé sur la technologie Coolpad développée initialement pour des applications médicales. Le Coolpad intégré au gilet est rempli d'eau qui s'évapore à travers une membrane et refroidit ainsi le pad. De plus, un mini-ventilateur souffle de l'air à travers le tricot espaceur placé derrière le pad et assure une réfrigération supplémentaire.

Intégrer un tel «climatiseur» dans un vêtement ne fut pas des plus simples. Pour cela, il fallait un tricot espaceur, à la fois stable à la compression et flexible et présentant en même temps une faible résistance à l'écoulement d'air, qui a été développé en collaboration avec la firme Eschler. Il n'y avait pas non plus sur le marché de ventilateurs assez petits pour être intégrés à un vêtement; les ingénieurs de l'Empa en ont alors développé un; deux unités équipées de leur électronique et de leurs batteries assurent maintenant un courant d'air rafraîchissant dans ce gilet.

Les Coolpads existant jusqu'ici n'étaient pas non plus satisfaisants : étant soumis à de fortes sollicitations mécaniques dans le gilet, ils présentaient souvent des fuites. Une nouvelle technique de soudage par diodes laser assure un assemblage plus fiable des membranes ultrafines de ces pads. Les soudures restent alors flexibles et souples. Les experts de l'Empa ont encore amélioré le taux d'évaporation et ainsi le pouvoir réfrigérant des pads. Mais ce n'est pas encore tout : pour simplifier leur remplissage, ils ont développé une station de remplissage portable qui se raccorde rapidement au gilet et remplit le pad en une minute. Lors du même «service» les mini-ventilateurs déchargés peuvent être échangés contre des ventilateurs chargés. Le gilet est alors à nouveau prêt pour une utilisation de trois à quatre heures.

Les mesures comparatives réalisées avec des systèmes de réfrigération actuels ont montré que ce nouveau développement est nettement moins lourd et qu'il assure encore une meilleure réfrigération. Mais ce gilet à aussi déjà fait ses preuves en pratique : des policiers de la police municipale de Zurich l'ont testé durant de chaudes journées d'été et leur jugement a été tout à fait positif.

Une première série de ce gilet de protection portable sous l'uniforme va être prochainement produite par le partenaire de ce projet Unico swiss tex GmbH. Cette technologie de réfrigération «intelligente» se prête aussi à la réalisation de combinaisons de protection, de vestes d'uniforme et même de sacs à dos. D'autres développements de ce genre sont déjà projetés.

Enerzine

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Espace
Espace et Cosmologie
La Voie Lactée et M31 devraient entrer en collision…dans quatre milliards d’années
Samedi, 16/06/2012 - 01:20

La Voie Lactée et la galaxie d'Andromède devraient entrer en collision dans environ quatre milliards d'années. Elles formeront à terme une galaxie elliptique.

Pendant près d’un siècle, le destin de la Voie lactée et de sa voisine, la galaxie d’Andromède (également connue sous le nom M31) a fait débat. La galaxie d’Andromède, distante de 2,5 millions d’années-lumière, finira-t-elle par entrer en collision avec la nôtre, ou va-t-elle seulement la frôler ? En effet, elle se rapproche de nous à 430 000 kilomètres par heure, mais les incertitudes sur sa direction ne permettaient pas de prédire sa trajectoire avec une précision suffisante. Aujourd’hui, Roeland van der Marel et son équipe de la NASA tranchent enfin cette question : les deux galaxies devraient entrer en collision dans environ quatre milliards d’années.

De façon générale, les galaxies s’éloignent les unes des autres car l’Univers est en expansion. Néanmoins, pour les groupes de galaxies proches, l’attraction gravitationnelle domine les effets de l’expansion et finit par les faire entrer en collision. Les astrophysiciens ont utilisé les observations du télescope spatial Hubble pour mesurer avec précision le mouvement de certaines étoiles de la galaxie d’Andromède entre 2003 et 2010. Ils ont ainsi pu déterminer la trajectoire de M31 par rapport à celle de la Voie lactée : la galaxie d'Andromède fonce bien sur nous.

Lorsqu'elles se rencontreront, le risque de collisions stellaires sera faible. En effet, les étoiles – respectivement au nombre de 300 et 1 000 milliards dans la Voie lactée et dans M81 – sont très petites et très éloignées les unes des autres à l'échelle d'une galaxie. Cependant, leurs trajectoires seront fortement perturbées par les forces gravitationnelles. Cela conduira à un réarrangement de la structure globale des deux galaxies. Après une première collision frontale, la forme spirale des galaxies disparaîtra, puis il faudra attendre encore deux milliards d’années pour obtenir leur fusion complète et la formation d’une galaxie elliptique.

Les astrophysiciens de la NASA ont créé une simulation de ce que pourrait être la collision de la Voie lactée et de M31. La galaxie M33, satellite de la galaxie d'Andromède et ne représentant que cinq pour cent de sa masse, pourrait s’inviter dans le bal et entrer en collision avec la galaxie elliptique résultante.

Pour La Science

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Terre
Sciences de la Terre, Environnement et Climat
Un virus transmis par un acarien décimerait les abeilles
Dimanche, 17/06/2012 - 01:40

Le parasite pourrait être responsable des disparitions soudaines de millions d'abeilles constatées depuis quelques années dans les ruches.

Un virus très contagieux transmis par un acarien parasite "Varroa" contribuerait à la propagation et probablement à la mort de millions d'abeilles dans le monde, selon des chercheurs américains et britanniques dont les travaux ont été publiés récemment aux États-Unis. Cet acarien, qui se nourrit du sang des abeilles au stade larvaire ou adulte, perce leur peau et déforme leurs ailes. En plus de la parasiter, celui-ci inoculerait un virus mortel à son hôte, directement dans son sang. Or les abeilles jouent un rôle essentiel pour la pollinisation de plusieurs récoltes de fruits et légumes aux États-Unis estimés de 15 à 20 milliards de dollars par an.

Cette étude, qui paraît dans la revue américaine Science datée du 8 juin, a été menée à Hawaii, où le fameux parasite a été introduit accidentellement il y a quelques années seulement, par des chercheurs de l'université de Sheffield (GB), de la "Marine Biological Association" et de l'université d'Hawaii. Celle-ci montre que le pathogène viral a accru sa fréquence parmi les abeilles dans les ruches de 10 à 100 %. Elle met aussi en lumière une réduction progressive de la diversité virale qui conduit à l'émergence d'une seule souche très virulente, comme si l'acarien l'avait "sélectionné".

La capacité de cet acarien à bouleverser de façon permanente l'environnement viral des abeilles domestiques pourrait être un facteur dans le phénomène, aux origines toujours mystérieuses, dit de "colony collapse disorder", ou CCD, observé depuis 2005, marqué par la disparition soudaine dans les ruches de millions d'abeilles adultes. Un phénomène qui s'est produit aux États-Unis mais aussi en Europe.

  • Laboratoire grandeur nature

Le CCD et les pertes excessives d'abeilles durant l'hiver pourraient ainsi s'expliquer par cette nouvelle souche de virus qui subsiste dans le corps des abeilles même après avoir retiré les acariens. L'acarien Varroa (1,5 x 1 mm) vit sur la peau des abeilles, s'y reproduit et se nourrit de leur sang. L'arrivée et la propagation du parasite sur l'ensemble des îles hawaiiennes ont offert une occasion unique, en 2009 et en 2010, de traquer les changements dans l'évolution de l'environnement viral de ces abeilles.

L'acarien facilite la dissémination des virus en agissant comme un réservoir viral et un incubateur. Les auteurs de l'étude notent toutefois que quatre des virus souvent liés à la disparition soudaine des abeilles dans les ruches n'ont pas été véhiculés par le Varroa à Hawaii. Cette nouvelle souche virale se transmet naturellement entre abeilles via leur nourriture ou au moment de se reproduire. Mais les acariens font pénétrer ce pathogène directement dans le sang des abeilles quand elles se nourrissent, créant une nouvelle voie de transmission en évitant nombre de protections naturelles de l'abeille, précisent ces chercheurs.

Ce virus, qui compte seulement neuf gènes, est similaire dans sa structure au virus responsable de la polio chez l'humain. Il infecte de nombreuses abeilles qui montrent des difformités classiques de leurs ailes. Mais la vaste majorité des abeilles infectées n'ont aucun signe morphologique d'une infection. La souche virale dominante trouvée dans les grandes îles d'Hawaii est identique à celle présente dans d'autres régions du monde, ce qui indique que la situation à Hawaii est un miroir de ce qui s'est passé partout sur le globe.

Par ailleurs, fin mars, des études françaises et britanniques avaient révélé qu'un pesticide très utilisé dans le monde depuis les années 1990, le Thiamethoxam (famille des néonicotinoïde), nuit aux bourdons et aux abeilles en perturbant leur système nerveux.

Le Point

Le changement climatique affecterait les relations entre espèces dans les régions polaires
Dimanche, 17/06/2012 - 01:00

Le réchauffement planétaire provoquera des changements dans les communautés biologiques des régions polaires, touchant les principales espèces et les relations entre elles, selon une nouvelle étude publiée par des chercheurs financés par l'UE dans la revue Nature Climate Change.

L'étude rassemble des scientifiques d'Allemagne, de Nouvelle-Zélande, d'Espagne et du Royaume-Uni. Elle est soutenue par le projet ASSEMBLE («Association of European marine biological laboratories»), qui a reçu 8,7 millions d'euros de financement dans le cadre du thème «Capacités» du septième programme-cadre (7e PC).

Les chercheurs ont indiqué que les changements de températures en Antarctique et en Arctique suite au changement climatique apporteront de nombreux changements pour les tapis de cyanobactéries, les communautés biologiques les plus importantes dans les zones polaires. Ces tapis de cyanobactéries recouvrent de grandes zones dépourvues de glace pendant l'été polaire, modifiant considérablement les cycles biogéochimiques dans ces zones.

À cause de ces changements, les espèces dominantes et les relations entre elles seront également modifiées : il y aurait une augmentation d'espèces produisant des toxines, et une augmentation des échanges de carbone et d'azote parmi les êtres vivants et inertes. Les chercheurs de l'étude ont mené des expériences sur les tapis de microbactéries, les communautés microbiennes sur plusieurs couches dominées par des cyanobactéries. Elles proviennent de la Péninsule de Byers, située sur l'île Livingston, dans les îles de l'archipel des Shetlands dans l'Antarctique.

Les tapis ont été préservés à différentes températures similaires à celles de l'Antarctique et de l'Arctique pendant une période de six mois. Les chercheurs ont également préservé les tapis à des températures représentatives de ces régions dans plusieurs décennies, selon les modèles de prédiction de changement climatique. Les résultats montrent une modification cinglante des espèces dominantes des tapis. À de faibles températures, il semble que les espèces dominantes disparaissent; à des températures plus élevées, cette tendance est renversée et la diversité augmente, entraînant une déstabilisation des cyanobactéries.

Si ces tapis venaient à disparaître, il en serait de même pour les communautés microbiennes biologiques qui y vivent. Ces changements chez les espèces influenceraient le reste des organismes de ces microsystèmes : les virus, les bactéries et les protozoaires, qui se nourrissent tous de cyanobactéries. L'étude a également rapporté que lorsqu'elles sont soumises à des températures similaires à celles prédites par les modèles de prévision climatique pour l'avenir, les cyanobactéries dominantes des tapis microbiens produisaient des toxines comme les microcystines, qui pourraient avoir des effets destructeurs sur plusieurs organismes.

Cordis

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Vivant
Santé, Médecine et Sciences du Vivant
Les personnes angoissées plus perturbées par le manque de sommeil
Jeudi, 21/06/2012 - 07:16

Une étude américaine montre que le manque de sommeil pourrait affecter les zones cérébrales régissant les émotions profondes, entraînant de l'anxiété, surtout chez les personnes ayant un terrain angoissé. Les résultats de cette étude menée à Berkley (Californie) ont été présentés récemment à Boston au cours de la 26ème conférence annuelle des spécialistes du sommeil (Associated Professional Sleep Societies). «Cette étude souligne l'importance du sommeil dans le fonctionnement émotionnel», a confié la chercheuse Andrea Goldstein, «et les personnes très anxieuses pourrait être plus vulnérables.» 

Les chercheurs ont fait passer des scanners à 18 adultes en bonne santé à deux reprises, la première fois après une nuit normale et la seconde après une nuit sans sommeil. Au cours des deux séances dans la machine, les participants devaient remplir une tâche mettant en jeu leurs émotions, avec une phase d'anticipation d'expériences potentiellement négatives. 

Les scans des participants souffrant de manque de sommeil, «montraient un accroissement significatif de l'activité au sein des zones cérébrales régissant les émotions profondes», surtout au niveau du complexe amygdalien, impliqué dans la reconnaissance et l'évaluation d'émotions négatives. Dans certains cas, le manque de sommeil entraînait une augmentation de 60 % des réactions d'anticipation, surtout chez les personnes «naturellement angoissées.»

«L'anticipation est un processus cérébral fondamental, un mécanisme de survie que partagent de nombreuses espèces», selon le professeur Goldstein. «Nos résultats montrent qu'une seule nuit d'insomnie altère de façon significative le fonctionnement cérébral optimal de l'individu, surtout chez les personnes angoissées.»

Une autre étude de la même université présentée au cours de cette conférence a par ailleurs montré que le manque de sommeil pouvait influencer nos choix diététiques. On pourrait ainsi mieux comprendre pourquoi une crème glacée semble souvent encore plus appétissante lorsqu'on est fatigué.

La Presse.ca

Rougeole : une réduction des cas de 75 % en dix ans !
Jeudi, 21/06/2012 - 07:06

Avant l’ère de la vaccination, la rougeole, qui était une maladie dite « obligatoire », était considérée comme responsable de plus d’un million de morts d’enfants par an dans le monde en raison d’un taux de mortalité élevé dans les pays les plus pauvres. La mise en place progressive de programmes d’immunisation de routine des nourrissons, des campagnes de vaccination de masse visant à protéger 100 % d’une population en quelques semaines et une meilleure prise en charge médicale des cas de rougeole ont conduit à une amélioration sensible de la situation. Pensant les progrès accomplis encourageants, en 2008 l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) s’est donné comme objectif de réduire dès 2010 de 90 % la mortalité liée à la rougeole dans le monde par rapport à l’an 2000. Pour savoir si ce but a été atteint, des épidémiologistes de l’OMS ont tenté d’estimer, le plus scientifiquement possible, l’évolution de la mortalité par rougeole dans le monde au cours de la première décennie du 21ème siècle.

De fait, comme l’explique bien Emily Simons et coll. en introduction de leur publication, ce type d’estimation relève de la gageure. On ne dispose pas en effet de données fiables sur l’incidence de la maladie dans les pays les moins développés où le virus circule le plus et encore moins de chiffres crédibles sur les décès imputable à la rougeole dans les 128 états qui ne disposent pas de registres de mortalité crédibles. Pour tenter de contourner ces obstacles, cette équipe de l’OMS a mis au point un modèle mathématique très complexe estimant la mortalité par rougeole à partir des données disponibles pour chaque pays, sur sa démographie, la couverture vaccinale, le nombre de cas déclarés, les classes d’âge concernés et le taux de mortalité local. Ces milliers de chiffres, ayant tous une marge d’erreur plus ou moins large (et plus ou moins connue !), introduits dans ce modèle conduisent Simons et coll. aux conclusions suivantes :

- La mortalité par rougeole dans le monde serait passée de 535 000 en 2000 à 139 300 en 2010 soit une réduction de 74 % (c'est-à-dire un peu moins que l’objectif de 90 % fixé en 2008) ;

- Les morts par rougeole se concentrent aujourd’hui dans 2 régions, l’Afrique (36 % des cas) et l’Inde (47 %). Dans ce dernier pays, très en retard en termes d'immunisation, une vaccination de masse touchant 134 millions d'enfants est prévue entre 2011 et 2013 !

Pour interpréter correctement ces chiffres on notera que les intervalles de confiance à 95 % calculés par les auteurs sont extrêmement larges. Par exemple, pour 2010, l’intervalle va de 71 200 décès par rougeole à 447 800 ce qui signifie, en d'autres termes, que si l’on se situait en fait dans zone haute de la fourchette, il n’y aurait pas de différence significative par rapport à 2000 !

JIM

Des cancers du cerveau traités en caisson hyperbare
Jeudi, 21/06/2012 - 06:57

Le docteur David Khelif et deux de ses homologues cancérologues saint-pierrois reviennent à peine des États-Unis. Ils ont participé au congrès mondial de cancérologie de Chicago. « D’ordinaire, nous y allons en tant que spectateurs. C’est la première fois que nous avons l’honneur d’y participer en tant qu’intervenants. Ce congrès est la Mecque de la cancérologie. Il réunit chaque année près de 45 000 congressistes du monde entier. Notre étude, qui porte sur le traitement des patients atteints de cancer du cerveau en partie par l’hyperbarie, a été sélectionnée parmi 5 000 autres pour y être présentée », se félicite le chef du service cancérologie du CHU sud.

David Khelif, accompagné des docteurs Ah Fat Lam et Valérie Magnin, a présenté aux cancérologues du monde entier les résultats du protocole qui est à l’essai depuis bientôt trois ans au sein de l’hôpital de Saint-Pierre et qui ne cesse de faire ses preuves. « Le cancer du cerveau est l’un des plus terribles. Un patient atteint de cette maladie possédait jusqu’à présent une espérance de vie allant de 6 à 20 mois. Depuis que nous avons commencé à introduire l’hyperbarie dans le traitement de ces malades nous sommes parvenus à allonger significativement l’espérance de vie de ces patients. Certains vivent encore deux ans et demi après le diagnostic de leur tumeur, d’autres sont même en phase de rémission ».

De par le monde, seuls les Saint-Pierrois et quelques équipes japonaises utilisent cette méthode qui consiste à hyperoxygéner les cellules cancéreuses juste avant le traitement radiothérapique afin de les rendre plus réceptives à ce même traitement. « C’est en réunion de commission pluridisciplinaire qu’est née cette envie de tenter l’expérience de l’hyperbarie dans le traitement des tumeurs cérébrales. Nous nous sommes dit que nous avions tout sur place. Un très bon service de radiothérapie, les meilleurs traitements chimiothérapiques et un caisson hyperbare à portée de main ».

Les responsables des différents services ont volontiers accepté de collaborer. Même le service des ambulances internes à l’hôpital a accepté de participer à l’expérience. « Il faut absolument que les patients qui sont hyperoxygénés dans le caisson hyperbare soient transportés dans les 20 à 30 minutes en radiothérapie pour y être irradiés », précise le cancérologue en chef, David Khelif. Passé ce délai, les cellules cancéreuses ont cessé d’être hyperoxygénées et donc d’être hyper-réceptives aux rayons de la radiothérapie.

C’est avec beaucoup de fierté et surtout le bonheur de pouvoir apporter aux patients atteints de cette maladie incurable qu’est le cancer du cerveau que l’équipe du CHU sud envisage cette innovation. « Nous espérons même pouvoir très prochainement étendre l’usage de l’hyperbarie à d’autres types de cancers et en particulier aux grosses tumeurs, aux situations que l’on pense désespérées ».

Clicanoo

Un coeur jeune grâce à la restriction calorique
Jeudi, 21/06/2012 - 01:00

Des chercheurs en Italie et aux États-Unis ont découvert que le coeur des personnes consommant moins de calories afin de vivre plus longtemps fonctionne comme ceux des personnes 20 ans plus jeunes. Les résultats de l'étude sont présentés dans la revue Aging Cell.

Des chercheurs de la faculté de médecine de l'université de Washington à Saint Louis aux États-Unis et de l'Istituto Superiore di Sanità à Rome, en Italie, ont constaté qu'une mesure clé de la capacité du coeur à s'adapter à l'activité physique, au stress, au sommeil et à d'autres éléments qui influent sur le rythme auquel le coeur pompe du sang ne décline pas aussi rapidement chez les personnes qui restreignent leur apport calorique pendant environ sept ans par rapport aux coeurs de celles qui ne limitent pas leur apport calorique.

«C'est très étonnant car en étudiant les changements en terme de variabilité des rythmes cardiaques, nous examinons une mesure qui en dit beaucoup sur la façon dont le système nerveux autonome affecte le coeur», explique le Docteur Luigi Fontana, un chercheur de la faculté de médecine de l'université de Washington et à l'Istituto Superiore di Sanità et auteur principal de l'étude. «Et ce système est impliqué d'une part dans la fonction cardiaque mais aussi dans la digestion, le rythme de la respiration et de nombreuses actions involontaires. Nous supposons qu'une variabilité du rythme cardiaque peut être un signe que toutes les autres fonctions fonctionnent mieux aussi.»

Pour cette étude, l'équipe a équipé de moniteurs portables 22 sujets témoins qui limitaient leur apport calorique de 30 % et se nourrissaient de manière saine. Chaque sujet avait à peine plus de 51 ans. Pour obtenir leurs résultats, les chercheurs ont également évalué 20 personnes d'environ 51 ans également, qui suivaient un régime alimentaire occidental classique. Leurs résultats montraient que le rythme cardiaque du groupe témoin était bien plus faible que celui du groupe de contrôle. Les sujets témoins présentaient également une plus grande variabilité du rythme cardiaque que leurs homologues suivant le régime «occidental».

«Une variabilité plus élevée du rythme cardiaque signifie que le coeur peut s'ajuster plus facilement en fonction des besoins», explique l'auteur principal, le  Docteur Phyllis K. Stein de la faculté de médecine de l'université de Washington. «La variabilité du rythme cardiaque décline avec l'âge alors que nos systèmes cardiovasculaires deviennent moins flexibles, et l'on associe la faible variabilité du rythme cardiaque à un risque plus élevé de mort cardiovasculaire.»

Le Docteur Stein ajoute que l'étude visait à déterminer si les personnes restreignant leur apport calorique présentent une adaptation similaire à la variabilité du rythme cardiaque que celle trouvée dans les études évaluant les animaux restreignant leur apport calorique.

«L'idée était, tout d'abord, de comprendre si l'adaptation du rythme cardiaque des hommes contrôlant leur apport calorique est similaire à celle des animaux contrôlant leur apport calorique qui ont été étudiés», ajoute le Docteur Fontana. «La réponse est positive. Nous avons également étudié la variabilité du rythme cardiaque chez les personnes d'âges différents et avons découvert que les coeurs de celles pratiquant la restriction de l'apport calorique apparaissent et fonctionnent tels que ceux de personnes bien plus jeunes.»

Les données sont encore fraîches mais l'équipe déclare qu'un régime alimentaire sain tout en adoptant une restriction de l'apport calorique entraîne des changements importants. «Dans plusieurs de nos études, nous avons constaté qu'un grand nombre de changements métaboliques et physiologiques se produisant chez les animaux restreignant leur apport calorique se produisent également chez les personnes pratiquant la même approche», explique le Docteur Fontana, ajoutant qu'une meilleure variabilité du rythme cardiaque chez les personnes consommant moins de calories leur permettra également d'avoir des systèmes cardiovasculaires flexibles.

Cordis

Un mauvais brossage de dents augmenterait le risque de cancer !
Mercredi, 20/06/2012 - 01:30

Une mauvaise hygiène bucco-dentaire pourrait être liée à un risque accru de cancer, selon des chercheurs suédois. Voilà une étude qui donne une furieuse envie de se brosser les dents. Les personnes qui présentent le plus de bactéries sur les dents et les gencives augmentaient leur risque accru de 80 % de mort prématurée. Cette conclusion effrayante a été faite par des chercheurs suédois qui ont observé 1 390 adultes vivant à Stockholm sur une période de 24 ans.

Tous les participants avaient la trentaine ou la quarantaine au début de l’expérience. Les facteurs de risque associés au cancer comme le tabac ou la santé ont été étudiés au même titre que l’hygiène bucco-dentaire (plaque dentaire, tartre, maladie des gencives, caries,..).

En 2009, 58 des patients étudiés étaient décédés. 35 décès étaient liés à un cancer. Des morts prématurées puisque l’âge moyen du décès était de 61 ans pour les femmes, et 60 ans pour les hommes. Les femmes auraient en effet pu espérer vivre 13 ans de plus, estiment les chercheurs, et les hommes 8 années supplémentaires.

Si la plupart des femmes sont décédées d’un cancer du sein, les chercheurs ont constaté que les personnes décédées avaient une plaque dentaire plus épaisse que les personnes qui étaient en vie. Ce lien entre la plaque dentaire et le décès prématuré était vérifié même après avoir mis de côté des facteurs de risque comme le tabac, la fréquence des visites chez le dentiste, l’âge...

Cela signifie-t-il que la plaque dentaire augmente le risque de mourir prématurément d’un cancer ? Le lien de cause à effet n’est pas démontré, rassurent les chercheurs. Néanmoins une mauvaise hygiène bucco-dentaire peut être plus largement associée à un mode de vie plus à « risque », entraînant un risque accru de mort prématurée.

RTL Sciences

Un médicament anti-diabétique, pour protéger le cerveau ?
Mercredi, 20/06/2012 - 01:20

D’après une étude qui vient de paraître dans la revue Experimental Neurology, des chercheurs israéliens auraient montré qu’un médicament utilisé pour lutter contre le diabète pourrait bien protéger le cerveau des dommages causés par un traumatisme et prévenir les lésions cérébrales afférentes.

Les lésions cérébrales, conséquences d’un traumatisme, peuvent, en fonction de leur gravité, altérer les capacités mentales, la mémoire ou les comportements du patient. Dans certains cas dramatiques, le choc causé au cerveau peut entraîner un changement complet de personnalité. Une fois les dommages causés, ils sont le plus souvent irréversibles. Il est donc nécessaire de trouver des thérapeutiques permettant de limiter les dégâts au niveau du cerveau.

C’est en étudiant différentes thérapeutiques que Chaim Pick de la Tel-Aviv University et Nigel Greig du National Institute of Aging (NIA) ont constaté que l'exendine-4, prescrit pour lutter contre le diabète et réguler la glycémie, permettait chez les animaux de réduire le nombre de lésions cérébrales après un traumatisme, s’il est administré peu de temps après le choc. Cette découverte fait suite à des travaux qui avaient montré que l’exendine-4 avait un rôle protecteur sur les neurones chez les patients atteints de la Maladie d'Alzheimer.

Les chercheurs estiment que cet anti-diabétique pourrait bien avoir des propriétés particulièrement intéressantes dans la protection des fonctions cérébrales. D’autres études devraient être rapidement menées dans le but d’affiner cette hypothèse.

Information Hospitalière

Mimer le vivant pour étudier les mécanismes de contraction cellulaire
Mercredi, 20/06/2012 - 01:00

Les cellules sont dotées d’un « squelette » de nature protéique (le cytosquelette) qui est à l’origine de forces leur permettant notamment de changer de forme pour se déplacer ou se diviser. Le cytosquelette est formé de trois fibres principales : les microtubules, les filaments intermédiaires, et les microfilaments ou filaments d’actine. Dans cette étude, les chercheurs se sont intéressés aux filaments d’actine connus pour être un acteur moléculaire essentiel pour la production de force de contraction au sein des cellules.

Un filament d’actine est un polymère polarisé (ou orienté) pouvant s’organiser en différentes architectures : soit parallèles (tous les filaments sont dans le même sens), soit anti-parallèles (en sens opposés) ou en réseaux denses (entrecroisés). A l’image de ce qui se passe pour les muscles de l’organisme, il existe, au niveau du cytosquelette de chaque cellule, des contractions très localisées. A l’origine de ces contractions, les myosines : des protéines motrices qui déplacent et déforment les filaments d’actine. Au sein d’une cellule, les différentes architectures d’actine sont agencées de telle sorte qu’il s’avère extrêmement complexe de les étudier séparément. C’est pour cette raison que, jusqu’à présent, il n’était pas possible d’étudier l’impact qu’a l’agencement des filaments d’actine sur la force exercée par les myosines.

Dans le cadre de cette étude, les chercheurs ont créé un dispositif imitant un squelette cellulaire dans lequel les différentes architectures de filaments d’actine sont géométriquement séparées les unes des autres, devenant ainsi aisément identifiables. Les analyses réalisées grâce à ce dispositif ont montré que les molécules de myosine agissent de façon spécifique et sélective sur le cytosquelette au cours de la contraction. Ainsi, sous l’action des myosines, les filaments antiparallèles d’actine se contractent rapidement, tandis que les filaments agencés en réseaux se contractent plus lentement ; quant aux filaments parallèles, ils ne se contractent pas du tout. Ces phénomènes sélectifs suggèrent que, dans l’espace intracellulaire, l’action des myosines n’induit la contraction que de certaines structures ciblées. Les résultats obtenus indiquent également que, dans la cellule, la vitesse de contraction et la déformabilité de chaque filament d’actine sont déterminées par son agencement.

Outre l’importance de ces résultats pour la connaissance fondamentale des mécanismes qui régissent certaines propriétés essentielles des cellules, cette étude constitue une première étape dans le cadre de travaux qui permettraient de déterminer l’origine des dysfonctionnements mécaniques intracellulaires retrouvés dans des pathologies aussi graves que le cancer.

CEA

Les antidépresseurs, responsables de l'autisme ?
Mardi, 19/06/2012 - 01:40

Prendre des antidépresseurs durant la grossesse multiplierait par quatre les risques d'autisme chez les enfants. Partant de cette récente étude, des chercheurs américains ont voulu savoir si les très faibles concentrations de psychotropes retrouvés dans l'eau potable pouvaient aussi affecter le développement du foetus. Ils ont ainsi soumis des poissons d'eau douce à un mélange d'anti-épileptiques et d'antidépresseurs courants à de très faibles doses (Prozac et Effexor). À l'issue de l'expérience, ils ont constaté que pas moins de 324 gènes, associés à l'autisme humain, étaient altérés par ces petites doses de médicaments ! Les poissons exposés aux antidépresseurs avaient aussi tendance à paniquer et se comportaient différemment des poissons témoins non exposés.

  • En France, 25 % de l'eau du robinet contient des résidus de médicaments

La France reste l'un des plus gros producteurs de médicaments en Europe et 20 millions de Français consomment des antidépresseurs. Il était donc logique que l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire) réalise une vaste enquête pour faire le point sur la présence de résidus de médicaments dans l'eau. Les chiffres sont édifiants et montrent que 25 % des eaux analysées contiennent des traces de médicaments. Les psychotropes sont très nettement présents avec notamment la carbamazépine, molécule utilisée pour traiter l'épilepsie et la régulation de l'humeur, dont la France produit 40 tonnes par an ! Un peu anxieux ? Vous pourrez aussi trouver votre remède dans l'eau courante avec l'oxazépam, une molécule utilisée dans des anxiolytiques commercialisés sous les noms de Seresta® ou Sigacalm® et Serax®) !

Mais comment ces charmantes molécules arrivent-elles jusqu'à notre robinet ? Tout simplement via les urines ou les selles humaines évacuées dans les eaux domestiques ou à travers les rejets de l'industrie chimique et pharmaceutique ou encore les hôpitaux (qui sont paradoxalement la source la plus importante de pollution). Malheureusement, les stations de traitement ne sont souvent pas assez efficaces pour l'élimination totale de ces résidus. Aujourd'hui, les femmes enceintes ont donc tout intérêt a être prudentes dans le choix de leur boisson en se renseignant sur la qualité de l'eau dans leur région, en optant pour des systèmes de filtres efficaces ou en choisissant une eau en bouteille (idéalement sous verre en raison des polluants présents dans le plastique).

Les cas d'autisme et les troubles du comportement de l'enfant ne cessent d'inquiéter. Combien sont réellement touchés ? Difficile d'avoir une estimation exacte car les critères d'évaluation varient d'un pays à l'autre. Alors qu'en France on évoque une prévalence de l'autisme chez 2 enfants sur 1 000, aux États-Unis ce serait 1 enfant sur 100, tandis que les Coréens évoquent même un enfant sur 38 ! Une chose est certaine, l'ampleur de la maladie devient inquiétante et les cas auraient été multipliés par trente entre 1980 et 2000 aux États-Unis et en Grande-Bretagne. Cette maladie débute vers l'âge de deux ans avec une absence ou un retard du développement du langage parlé, avec souvent des mouvements répétitifs, une absence de contact visuel et un isolement social.

Le Point

Avoir un père vieux permet de vivre plus longtemps
Mardi, 19/06/2012 - 01:30

Retarder l’âge de la paternité pourrait-il rallonger la vie de nos enfants ? C’est ce qu’affirment des scientifiques américains de la Northwestern University, qui ont constaté que les enfants dont le père et le grand-père sont âgés semblent être «génétiquement programmés» pour vivre plus longtemps ; L'étude publiée dans les Proceedings de la National Academy of Sciences, montre que la durée de vie est liée à la longueur des «télomères». Elle sont situées à l’extrémité des chromosomes, et les protègent comme des embouts de plastique sur des lacets.

Mais la plupart du temps, les télomères raccourcissent avec l'âge, jusqu'à ce que les cellules ne soient plus capables de se répliquer. Une longueur plus courte des télomères implique donc une espérance de vie plus courte. Cependant, les scientifiques ont découvert que dans le sperme, les télomères se rallongent avec l'âge. Et puisque les hommes transmettent leur ADN à leurs enfants par l'intermédiaire du sperme, leur progéniture peut hériter de ces longs télomères. «Nous ne savons pas très bien pourquoi les télomères sont plus long dans le sperme des hommes plus âgés. Mais l'explication la plus probable serait due à l’enzyme appelée “télomérase”, qui aide à prolonger la longueur des télomères», indique à Fox News Dan Eisenberg, l’auteur principal de l’étude et docteur en anthropologie à l'université Northwestern.

Cette étude, menée sur plus de 1.779 jeunes adultes aux Philippines, a aussi montré que les télomères mesurés dans les échantillons de sang étaient plus présent chez les individus dont le père était plus âgé (ceux qui avaient eu leurs enfants alors qu'ils approchaient les 40 ans ou venaient de rentrer dans leur 5e décennie). Mais également quand le grand-père paternel avait lui-même procréé tardivement. Selon Fox New, de nombreuses études ont suggéré que plus un homme est vieux, et plus la probabilité que les enfants développent des malformations congénitales ou des troubles liés à la santé est grande. Mais selon Dan Eisenberg, les résultats de leurs recherches ne sont pas nécessairement en contradiction avec ces recherches précédentes.

«Nous ne recommandons pas aux gens d’avoir des enfants à un âge avancé. Mais force est de constater que les mutations que nous observons sont liées au fait que les enfants ont des pères plus âgés.» Dan Eisenberg et son équipe pensent aussi qu’hériter des télomères longs est particulièrement bénéfique pour les tissus (intestin par exemple) et les fonctions biologiques qui impliquent la croissance cellulaire rapide, comme le système  immunitaire.

Slate

Effets très favorables d’une chimioradiothérapie préopératoire dans le cancer de l'œsophage
Mardi, 19/06/2012 - 01:20

Le cancer de l'œsophage atteint plus de 480 000 malades/an dans le monde et est responsable d'une mortalité très élevée, supérieure à 400 000 décès annuels. Même avec des indications opératoires parfaitement posées, au terme d'un bilan d'extension exhaustif, il s'avère que plus de 25 % des malades opérés ont des marges de résection postopératoires positives (R1) et que la survie globale ne dépasse que rarement 40 % à 5 ans.

Dans de telles conditions, le recours à une chimio radiothérapie première (CT-RX) néo adjuvante a été proposée mais son efficacité reste mal définie, sans apparemment de bénéfice net notable sur la survie globale, encore qu'une méta analyse ait fait état d'un gain sous traitement néo adjuvant, au prix d'une morbi-mortalité accrue.

Un essai de phase II des mêmes auteurs, associant radiothérapie et chimiothérapie à base de carboplatine et de paclitaxel, ayant mis en évidence un moindre taux de R1 au prix d'une iatrogénie faible, une plus vaste étude multicentrique, de phase III, randomisée et contrôlée a été mise en route par le groupe CROSS (Chemoradiotherapie for œsophageal cancer followed by surgery study group) afin de comparer une CT-RX préopératoire suivie d' une chirurgie seconde à une chirurgie d' exérèse simple chez des patients porteurs d'un cancer de l' œsophage ou de la jonction cardio-tubérositaire potentiellement curable chirurgicalement.

La CT a consisté en l'administration hebdomadaire pendant 5 semaines, de J1 à J29, de carboplatine avec une aire sous la courbe de 2 mg/m2 et de paclitaxel sur une base de 50mg/m2, administrés après prémédication par voie intra-veineuse, le plus souvent sans nécessité d' hospitalisation. La RX concomitante a délivré 41,5 Gy en 23 fractions de 1,8 Gy, 5 jours par semaine, avec un début à J1 du premier cycle. Dans le groupe chirurgical, l'œsophagectomie a été pratiquée le plus rapidement possible après la randomisation ; dans le groupe CT-RX, elle a été effectuée en moyenne 4 à 6 semaines après la clôture du traitement néo adjuvant. Le suivi a été trimestriel la première année, puis semestriel puis annuel de la deuxième à la cinquième année. Toutes les données ont été collectées en intention de traiter, le critère essentiel étant la survie globale appréciée du jour de la randomisation au décès ou à la fin du suivi en Décembre 2010 (ce dernier, pour chaque patient ayant été au minimum de 2 ans).

Entre Mars 2004 et Décembre 2009 ont été ainsi randomisés 368 patients. En per opératoire, une exérèse complète s'est avérée impossible dans 4 % des cas vs 13 % dans le groupe chirurgical, soit une différence hautement significative (p = 0,002). Par contre, la morbi-mortalité a été identique dans les 2 bras, de l'ordre de 4 %. Il importe de noter que les marges opératoires étaient saines (R0) pour 92 % des patients traités par CT-RX néo adjuvante vs 65 % de ceux avec chirurgie exclusive (p = 0,001). Avec une moyenne de 15 ganglions prélevés en per opératoire, il y a eu 31 % de N+ dans le groupe CT-RX face à 75 % dans l'autre (p < 0,001). Enfin, une réponse anatomo-pathologique complète (ypT0N0) a été observée pour 29 % des patients ayant bénéficié de la CT-RX préopératoire, plus souvent en cas d'épidermoïde qu'en cas d'adénocarcinome. La durée moyenne de suivi a été de 45,4 mois (25,5- 80,9). Durant cette période, 61 décès sont survenus dans le groupe néo-adjuvant (dont 52 par reprise évolutive) et 83 dans le groupe chirurgie seule (dont 78 par cancer). En intention de traiter, la moyenne globale de survie s'établit à 49,4 mois dans le groupe CT-RX vs 24 mois dans l'autre, soit un p à 0,003. A Un an, le taux de survie était respectivement de 82 et de 70 % ; à 5 ans, de 47 vs 34 %. Aucune différence en fonction du type histologique n’a été notée dans le groupe traité en néo adjuvant.

Les conclusions de cette large étude randomisée sont donc les suivantes : un traitement néo adjuvant associant radio et chimiothérapie préopératoire entraîne, dans les cancers de l' œsophage ou de la jonction cardio tubérositaire accessibles à une chirurgie première, une amélioration notable de la survie sans progression, sans iatrogénicité marquée ni morbi mortalité postopératoire accrue. Alors même que l'essai avait été conçu pour déceler une éventuelle différence entre les groupes de 6 mois de survie, cette dernière a été considérablement plus importante que celle anticipée. Ainsi, 5 cycles de chimiothérapie par carboplatine-paclitaxel associés à 41,4 Gy de radiothérapie simultanée, entraînent, sans complications excessives, une amélioration considérable de la survie globale des cancers œsophagiens ou de la jonction accessibles à un acte chirurgical.

JIM

Un même gène impliqué dans le développement du mélanome et du cancer du sein
Mardi, 19/06/2012 - 01:10

Des chercheurs américains ont trouvé un gène commun entre le mélanome, la forme la plus sévère de cancer de la peau, et le cancer du sein. Cette découverte fondamentale pourrait bien poser les bases d'une nouvelle classification des cancers qui s'appuierait sur le génome du cancer et non sur sa localisation.

Les mélanomes sont de redoutables cancers de la peau, qui se développent au niveau des mélanocytes, cellules responsables de la couleur de la peau. Le mélanome touche les personnes de tous âges mais reste exceptionnel avant la puberté. Il apparaît essentiellement sur la peau, cependant il peut également survenir sur l'oeil (choroïde ou conjonctive) ainsi que sur les muqueuses. Les mélanomes et plus généralement tous les types de cancers sont des maladies génétiques. En effet, ils sont dus à des mutations c'est-à-dire à des modifications qualitatives et/ou quantitatives des gènes. Ces mutations apparaissent très souvent au cours de la vie de façon sporadique et c'est pourquoi les cancers ne sont pas, en général, héréditaires (seuls 10 % des cancers le sont).

Michael Berger et ses collègues du Broad Insitute (Cambridge, Maine) et du Dana-Farber Cancer Institute (Boston, Maine) ont séquencé le génome de 25 mélanomes. Les résultats de cette étude ont été publiés en ligne le 9 mai 2012, dans la revue scientifique Nature. En accord avec les résultats de précédents travaux sur les mélanomes, les gènes BRAF et NRAS apparaissent comme les plus significativement mutés. En revanche plus surprenant, les scientifiques américains ont découvert que le gène PREX2, initialement connu pour son rôle dans le cancer du sein, été également muté dans 11 échantillons (soit 44 % des mélanomes). Dans une cohorte plus grande de validation, comportant 107 tumeurs, la fréquence de cette mutation reste de 14 %. En complément de ces résultats, une étude chez la souris montre que la présence d'un gène PREX2 muté accélère le développement des tumeurs .

Bien que les mécanismes précis du fonctionnement de PREX2 restent encore à élucider, il semble qu'il interagisse avec le gène PTEN, connu comme un suppresseur de tumeur et un facteur de contrôle de la croissance des cellules normales. PREX2 acquerrait son caractère oncogénique à travers des mutations perturbant ou inactivant certaines fonctions cellulaires. Ce mécanisme est inhabituel ; les oncogènes "classiques" tels que BRAF et NRAS, sont souvent caractérisés par des mutations qui rendent les protéines hyperactives. La cancérologue et généticienne, Yardena Samuels, du US National Human Genome Research Institute à Bethesda (Maryland), pense que ces résultats mèneront peut-être à la création d'une nouvelle classe de gènes responsables du cancer.

En parallèle de cette découverte, l'étude met en évidence la corrélation entre l'exposition aux ultraviolets (U.V.) et l'augmentation du taux de mutations génétiques, confirmant ainsi le rôle du soleil dans le développement des cancers de la peau. Le mélanome qui provient d'un patient ayant subi une exposition aux U.V. très importante présente environ 111 mutations par million de paires de bases (mbp). En comparaison, les tumeurs provenant de parties du corps peu exposées au soleil, comme la plante des pieds, ont autour de 3 à 14 mutations par mbp. Laura Brockway-Lunardi, directrice scientifique de l'association Melanoma Research Alliance (Alliance pour la Recherche sur le Mélanome), qui a financé en partie ces recherches, met l'accent sur ces résultats qui sont particulièrement importants "étant donné l'incidence croissante de cette maladie notamment chez les jeunes femmes, à cause d'une forte exposition au soleil ou de la fréquentation des centres de bronzage".

Les cellules des mélanomes sont particulièrement résistantes et la chimiothérapie et la radiothérapie restent très peu efficaces pour ce type de cancer. En août 2011, un médicament appelé Vemurafenib, qui cible et inhibe l'activité des protéines mutantes BRAF (intervenant dans la croissance et la survie normale des cellules) dans les mélanomes a été validé par la Food and Drud Administration (FDA). Vemurafenib permet une réduction de 63 % du risque de décès et de 74 % du risque de progression, par rapport à une chimiothérapie. Cependant, seule la moitié des cas de mélanomes est due à une mutation du gène BRAF. C'est pourquoi le laboratoire a développé en parallèle un test de génétique moléculaire, dit compagnon, permettant à partir d'une biopsie de la tumeur de déterminer si la mutation est présente ou non et donc de savoir si le patient répondra au traitement.

Bulletins Electroniques

Création d'un foie complet et fonctionnel à partir de cellules iPS
Mardi, 19/06/2012 - 01:00

Un projet ambitieux de recherche mené par l'équipe du professeur Hideki TANIGUCHI de la Yokohama City University a permis très récemment la création d'un foie fonctionnel à partir de cellules iPS. C'est la première fois qu'un organe humain complet est créé à partir de ces cellules souches induites.

Les cellules iPS ou cellules souches pluripotentes induites (induced Pluripotent Stem Cells), sont obtenues par la reprogrammation génétique de cellules somatiques adultes. Tout comme les cellules souches embryonnaires, elles sont capables de s'autorenouveler et de se différencier en tous types cellulaires d'un organisme. Des techniques de production de cellules hépatiques à partir de cellules iPS ont déjà été mises au point auparavant mais la création d'un foie fonctionnel en trois dimensions n'avait jamais été réalisée jusqu'à aujourd'hui.

La technique conçue par les scientifiques de la Yokohama City University débute par la synthèse de cellules iPS à partir de cellules de peau d'un volontaire. En appliquant des milieux de culture spécifiques à ces cellules iPS, trois types de cellules ont ensuite été produites : des hépatocytes précurseurs, des cellules endothéliales situées habituellement dans la paroi interne des vaisseaux sanguins et des cellules souches mésenchymateuses multipotentielles. La culture de ces trois types de cellules dans un même milieu spécifique a entraîné la formation de la structure de base d'un foie.

Cet organe naissant a par la suite été transplanté dans la tête de rongeurs, à la surface du cerveau. Deux jours après l'opération, l'ensemble de l'organe était irrigué par des vaisseaux sanguins. Soixante jours plus tard, un foie complet de cinq millimètres de diamètre et composé d'hépatocytes capables de se régénérer était créé. On est encore loin d'atteindre la taille d'un foie adulte mais c'est la première fois qu'un tel humain complet est créé à partir des cellules iPS.

D'après les scientifiques, cette découverte pourrait constituer une grande avancée dans la mise au point de techniques de médecine régénératrice à partir de cellules souches iPS.

Bulletins Electroniques

AVC : Un simple test oculaire pour détecter le risque d'AVC
Lundi, 18/06/2012 - 01:30

L'AVC, accident vasculaire cérébral, représente la troisième cause de décès en France (la deuxième dans le monde) après l'infarctus du myocarde et les cancers, la deuxième cause de démence après la maladie d'Alzheimer, la première cause de handicap moteur acquis de l'adulte. Les AVC sont responsables de deux fois plus de morts que la circulation automobile et la probabilité d'être victime d'un AVC double par tranche de 10 ans.

Un accident vasculaire( AVC) peut être provoqué par l'oblitération d'un vaisseau sanguin par un caillot de sang entraînant une diminution de la circulation sanguine cérébrale : c'est l'AVC ischémique cérébral, également appelé infarctus cérébral. Il peut être également provoqué par la rupture d'un vaisseau sanguin à l'intérieur du cerveau entraînant une hémorragie : c'est l'AVC hémorragique. Un hématome se forme et comprime la zone cérébrale atteinte.

Un nouveau test oculaire, mis au point par des chercheurs de l'Université de Zurich et permettant de déterminer les patients à risque d'AVC, a été présenté dans la revue de l'American Academy of Ophthalmology, au cours de l'édition de juin d'Ophthalmology. La carotide irrigue le cerveau afin de lui apporter l'oxygène dont il a besoin. Cette artère peut s'obstruer et se sténoser lorsque des plaques d'athérome s'y déposent. Le risque de survenue d'un accident vasculaire ischémique devient alors important. Moins irrigué, certaines parties du cerveau peuvent être endommagées et provoquer des manifestations neurologiques plus ou moins sévères( troubles du langage, hémiplégie, paralysie faciale...) à l'origine de l'AVC.

Un nouveau test oculaire , qui pourrait être réalisé facilement par les ophtalmologues, basé sur les impulsions, permet de détecter une sténose de l'artère carotide. Les résultats de l'étude confirment que les patients qui ont des scores les plus bas ont également des artères obstruées, et présentent un risque plus élevé d'être victime d'un AVC. Une sténose modérée d'une artère carotidienne peut n'entraîner aucune manifestation : le recours à ce test pourrait permettre un meilleur dépistage.

L'étude a été effectuée auprès de 67 personnes. Les chercheurs ont utilisé un tonomètre dynamique de contour permettant de vérifier l'amplitude de la pression oculaire sanguine. Le score a été obtenu sur la base de la différence entre les deux niveaux de pression à l'intérieur de l'oeil qui se produisent lors des deux phases du rythme cardiaque. L'appareil mesure les deux niveaux de pression et calcule le score du patient. Un flux sanguin bloqué par une sténose provoque un score bas avec une différence de pression minime entre les deux niveaux.

Les scores les plus bas sont associés aux risques les plus élevés de sténose de la carotide. L'équipe de chercheurs a confirmé la sténose en effectuant une échographie. Une méta-analyse effectuée aux Etats-Unis par le groupe d'experts U.S Preventive Services Task Force confirme que la possibilité d'avoir recours à ce test oculaire permettrait de diminuer le nombre d' AVC, des infarctus et décès, à condition d'un taux d'efficacité a minima de 60 %.

Santé Médecine

La télépathie, c'est pour demain
Lundi, 18/06/2012 - 01:20

Les soldats communiquant par la pensée, des patients tétraplégiques actionnant à distance des bras robotisés… Sommes-nous déjà entrés dans l’ère de la télépathie ? Un champ disciplinaire entier se consacre à la question : le domaine de l’interface cerveau-machine étudie les possibilités de communication directe entre les neurones et les circuits électriques. Une interaction qui se fonde sur l’analogie naturelle entre ces deux types de systèmes : le cerveau humain fonctionne par échanges électriques entre les synapses, tout comme les commandes des robots mécaniques peuvent fonctionnent grâce à des impulsions électriques.

Le principe consiste à faire coïncider les propriétés neurologies humaines et les propriétés électroniques des machines. Ces dernières années, des progrès impressionnants ont été accomplis à ce niveau. Les chercheurs américains de l'Université? de Berkeley sont ainsi parvenus à « écouter » littéralement les pensées de patients épileptiques. Pour ce faire, ils ont analysé les signaux émis par l'aire de Wernicke, la zone du cerveau responsable de la compréhension du langage, grâce à des capteurs.

Les patients avaient pour instruction de penser à certains mots, sans les prononcer bien sûr. Les sons, prononcés mentalement en "verbalisation interne" ont ensuite été reconstitués par ordinateur via un logiciel décodant les signaux électriques produits par le cerveau. La même méthode est applicable à la perception d'images. Tranquillement installés devant un écran, les volontaires ont permis au professeur Jack Gallan de reconstituer en temps réel les images des bandes annonces de films qu’ils étaient en train de regarder. Les images mentales ont été décodées via l’IRM (imagerie par résonance magnétique), qui mesure l'afflux sanguin dans certaines régions cérébrales. Bien qu’encore assez flous, les clichés sont déjà des indices suffisamment précis pour deviner quelle séquence le sujet est en train de visualiser.

Atlantico

Neuropolis – L'Arc lémanique s'impose en capitale des neurosciences
Lundi, 18/06/2012 - 01:10

La Métropole lémanique des Cantons de Vaud et de Genève connaît une dynamique unique dans le domaine des neurosciences. Elle compte de grandes équipes internationales de chercheurs, dont les travaux sont à même de contribuer au développement économique et industriel de toute la région. Comment tirer parti de cette opportunité unique, offrir aux chercheurs un lieu de travail exceptionnel et accentuer la visibilité de cette filière scientifique très prometteuse ? C’est en répondant de manière globale à ces questions que le projet NEUROPOLIS a été conçu. Il entend relever un défi majeur du XXIème siècle : comprendre le cerveau humain, tout en créant un espace unique où se rencontreront chercheurs et grand public.

  • Un projet, deux sites

Pour y parvenir, le projet NEUROPOLIS prévoit la construction de deux entités :

- Une infrastructure lausannoise de recherche construite sur le terrain des hautes écoles UNIL-EPFL. Ce lieu comportera également un espace public dédié au cerveau.

- Une infrastructure genevoise, à proximité des Hôpitaux universitaires, hébergera un nouvel Institut d’imagerie moléculaire translationnelle.

Le coût de construction des deux sites est estimé à 110 millions de francs suisses. Ils pourront abriter au total jusqu’à 1’000 collaborateurs scientifiques et techniques.

  • Partenariat public-privé (Canton de Vaud : Confédération Helvétique : Rolex)

La concrétisation d’une telle ambition n’aurait pu voir le jour sans la contribution exceptionnelle de plusieurs acteurs privés et publics. Le Canton de Vaud fournit une pièce essentielle à l’édifice du projet en contribuant financièrement à hauteur de 35 millions de francs suisses à la construction de l’édifice lausannois et en cédant si besoin est un espace sur le campus universitaire lausannois. Neuropolis verra le jour grâce au soutien renouvelé du Groupe Rolex. Pour la marque, il s’agit d’encourager la recherche et l’esprit pionnier dans un secteur de pointe qui intéresse l’ensemble de l’humanité. « Un lien historique et fort unit Rolex et l’EPFL, le Rolex Learning Center en est l’une des illustrations les plus emblématiques. Avec NEUROPOLIS, Rolex exprime à nouveau son sens aigu de la responsabilité sociale à l’échelle locale et globale, et est heureuse d’apporter son concours à un projet de classe mondiale qui représente une avancée fondamentale dans le domaine des neurosciences. La participation de Rolex à un projet aussi visionnaire, à une aventure scientifique et humaine aussi déterminante, fait écho à la perpétuelle recherche d’innovation et d’excellence de la marque » a précisé Bertrand Gros, Président de Rolex SA. La confédération et l’EPFL par le biais de leur programme des constructions habituel et par une campagne de recherche de fonds privés, assumeront le reste de l’investissement.

  • Lausanne - le centre névralgique du Blue Brain (EPFL) et du Human Brain Project (EU)

NEUROPOLIS accueillera la plate-forme de simulation du Blue Brain Project et gèrera les ressources du supercalculateur à distance. La plate-forme accueillera les immenses bases de données nécessaires, dans le domaine des neurosciences ou d’autres domaines, ainsi que le cockpit de simulation coordonné par des équipes d’informaticiens et de neuroscientifiques. Des scientifiques du monde entier pourront faire appel à la puissance de calcul et aux logiciels développés sur place, des laboratoires et places de travail pour les hôtes et visiteurs internationaux seront installés. En cas de sélection par l’Union Européenne, le centre accueillera aussi le quartier général du projet « flagship » Human Brain Project (HBP), projet qui comporte aujourd’hui environ 120 équipes scientifiques réparties dans 90 institutions dont celles du partenaire hospitalier lausannois (CHUV) et 22 pays. Le dossier de candidature vient d’être déposé en vue d’une décision attendue au début 2013.

  • Lausanne - une passerelle entre la science et le public

NEUROPOLIS s’adresse également au grand public. Pour la première fois en Europe, un espace ouvert et interactif sera ainsi dédié aux neurosciences et à la conquête du cerveau. Son animation sera assurée par le centre de simulation scientifique. Les multiples mécanismes de la pensée y seront mis en lumière pour que chacun puisse se divertir et se découvrir, s’informer et se détendre.

  • Lausanne – une nouvelle plate-forme de recherche avec l’UNIL

L’UNIL a entamé le recentrage sur son campus de toutes ses compétences en neurosciences fondamentales et abrite déjà l’Institut suisse de bioinformatique (SIB). NEUROPOLIS va contribuer à accélérer la stratégie de développement des sciences fondées sur la simulation, telles la biologie évolutive ou l’oncologie, et à continuer le virage des sciences computationnelles (faisant appel à d’importantes ressources informatiques pour intégrer de très grandes quantités de données) dans d’autres domaines de pointe qui demandent de prédire et analyser les interactions entre de nombreux sous-systèmes : les sciences environnementales et de la terre (dérive des continents ou catastrophes naturelles), l’économie, ainsi que la finance et les sciences humaines et sociales.

  • Genève – un nouvel Institut d’imagerie moléculaire (UNIGE)

Profitant de l’expertise développée dans la région lémanique et des infrastructures déjà existantes dans le domaine des neurosciences, l’UNIGE et les HUG en collaboration avec l’EPFL construiront un Institut d’imagerie moléculaire translationnelle à Genève. Ses activités, faisant appel en parallèle à plusieurs techniques d’imagerie et d’analyse intégrées, se concentreront sur l’imagerie neurologique, celle des maladies chroniques, neurodégénératives et du vieillissement. Le nouvel institut s’intègre dans le plan de développement lémanique de l’imagerie moléculaire translationnelle, articulé à terme autour de quatre axes que sont l’imagerie animale, les nanotechnologies, la radiochimie et la modélisation. Les recherches menées en lien avec des programmes cliniques existants permettront d’envisager des applications médicales dans le traitement de cancers, de maladies neurodégénératives ou cardiovasculaires. Elles viennent compléter les recherches cognitivo-comportementales du projet "Nouvelle Jonction. Art, Neurosciences, Cité".

  • Echéances prochaines

Il s’agit de mettre sur pied un centre d’envergure internationale. A l’image du CERN dans le domaine de la physique, Neuropolis fédérera des neuroscientifiques et biologistes du monde entier. Dès l’automne, un concours d’architecture international sera lancé. Il s’agira de concevoir un lieu unique et symbolique, à même de réunir les scientifiques et le grand public autour de l’un des thèmes de recherche les plus passionnants de ce siècle.

EPFL

Cellules souches : la vie plus forte que la mort !
Dimanche, 17/06/2012 - 01:20

Des chercheurs de l'Institut Pasteur, de l'université de Versailles Saint-Quentin-en- Yvelines, de l'AP-HP et du CNRS, dirigés par Fabrice Chrétien  en collaboration avec Shahragim Tajbakhsh ont démontré pour la première fois, chez l'homme et chez la souris, la faculté qu'ont des cellules souches de demeurer dans un état de dormance quand leur environnement devient hostile, y compris plusieurs jours après la mort de l'individu. Cette capacité à considérablement réduire leur activité métabolique leur permet de préserver leur potentiel de division cellulaire pour favoriser la réparation et la croissance d'un organe ou d'un tissu quand les conditions du milieu redeviennent favorables. Cette découverte laisse envisager des perspectives thérapeutiques pour de nombreuses maladies.

Les cellules souches peuvent survivre en milieu hostile, en s'endormant, y compris plusieurs jours après la mort, et redevenir ensuite fonctionnelles, selon des chercheurs français dont les travaux ouvrent des pistes thérapeutiques, par exemple, pour les greffes de moelle osseuse. Les cellules souches du muscle survivent en "état de dormance" 17 jours post-mortem chez l'homme et 16 jours post-mortem chez la souris et, une fois remises en culture, redeviennent parfaitement fonctionnelles, selon l'étude publiée dans la revue "Nature Communications".

Il en va de même pour les cellules souches de la moelle osseuse à l'origine des cellules sanguines, qui restent viables quatre jours post-mortem chez la souris et sont également capables, après greffe, de repeupler la moelle, ajoutent les chercheurs. De précédent travaux avaient identifié de telles cellules 32 heures après la mort dans le cerveau d'un foetus. Mais les chercheurs français montrent comment ces cellules adultes survivent : elles ont besoin de manquer d'oxygène pour atteindre cet "état de dormance" qui leur permet de survivre et de résister à un environnement extrêmement hostile.

Ce mode de survie, mis au jour, existe aussi en cas de grands dommages tissulaires chez les vivants. "Ce réservoir de cellules souches viables dans l'organisme humain après la mort pourrait servir à faire des greffes de moelle osseuse (leucémies, maladies sanguines...) très utilisées dans les hôpitaux et pour lesquelles on manque de donneurs", estime le professeur Fabrice Chrétien (Institut Pasteur/ hôpital Raymond Poincaré, Garches, en banlieue parisienne), qui a dirigé ces travaux en collaboration avec Shahragim Tajbakhsh (Pasteur/CNRS).

"Nous avons prélevé 4 grammes de muscle chez une dame décédée à 95 ans, 17 jours après sa mort et nous avons obtenu des millions de cellules souches et réussi à les différencier en fibres musculaires", ajoute-t-il. Chez des souris, les cellules souches de muscle prélevées post-mortem, une fois greffées, ont permis de restaurer la production d'une protéine défaillante, la dystrophine, chez des souris myopathes, précise M. Chrétien. Les cellules passent à l'état de dormance en réduisant au strict nécessaire leur métabolisme : très peu de mitochondries (leurs usines de production d'énergie à partir d'oxygène) avec effondrement de leur réserve énergétique.

Plus généralement, cette mise en sommeil est une façon pour ces cellules adultes d'attendre que "l'orage passe" et de surmonter des situations hostiles, comme par exemple une lésion du muscle, pour ensuite pouvoir reprendre le cycle cellulaire et réparer le tissu ou l'organe endommagé, explique le chercheur. Lors d'une lésion musculaire, l'arrivée d'oxygène est perturbée. En laboratoire, "nous avons constaté que les cellules souches musculaires en anoxie (privées d'oxygène) à 4°C survivaient mieux que celles restées exposées à l'oxygène ambiant", ajoute le Professeur Chrétien.Cette découverte laisse ainsi envisager une nouvelle source et surtout de nouveaux moyens de conservation (au réfrigérateur et dans un mélange gazeux sans oxygène) de cellules souches à usage thérapeutique.

Le Professeur Chrétien évoque aussi "une technique simplissime pour sélectionner ces cellules à partir de la ponction d'un mélange de cellules : rien qu'en les mettant au frigo sans oxygène, on arrive à passer d'une concentration de 2 à 7 % à 40 % de pureté", dit-il. Un brevet international a été déposé pour couvrir les applications de cette découverte.

Cette découverte laisse envisager une nouvelle source et surtout de nouveaux moyens de conservation des cellules souches à usage thérapeutique pour un certains nombres de pathologies. C'est le cas par exemple de la leucémie qui nécessite une greffe de moelle osseuse pour restaurer les cellules sanguines et immunitaires des malades détruites par chimiothérapie ou radiothérapie. En prélevant après leur mort des cellules souches de moelle osseuse sur des donneurs consentants, les médecins pourraient pallier la pénurie de tissus et cellules. Une piste thérapeutique qui nécessite encore de nombreuses validations avant d'être réellement mise en application, mais très prometteuse dans le cadre de la thérapie cellulaire.

CNRS

Nature communications du 12-06-2012

Le tabagisme maternel a un impact sur la taille et le poids des bébés
Dimanche, 17/06/2012 - 01:10

Les chercheurs connaissent depuis longtemps les dangers du tabac pour les bébés, susceptible d'induire des déficiences cardiaques ou cervicales. Une étude réalisée en Espagne apporte la preuve que les enfants nés de mères qui fument sont plus petits et moins gros. Les résultats ont été présentés dans la revue Early Human Development, et montrent que les mensurations des nouveau-nés sont bien inférieures à celles des enfants dont les mères ne fumaient pas.

Une équipe de chercheurs de l'université de Saragosse en Espagne a évalué 1216 nouveau-nés pour déterminer les différences de composition du corps et de répartition proportionnelle de la masse corporelle entre les bébés nés de mères qui ont fumé pendant la grossesse et ceux de mères qui ne fumaient pas. Les bébés sont nés à au moins 37 semaines. L'étude a montré que les mères fumeuses ont donné naissance à des bébés de poids et de taille inférieurs.

Les mères qui fument ont des enfants qui pèsent 180 à 230 grammes de moins. La différence est en moyenne de 216 grammes. L'étude a également constaté que les replis de peau sous-cutanés, qui indiquent la quantité de graisse, sont moins développés chez les enfants des mères fumeuses. En revanche, la différence de taille n'était pas aussi significative.

Les chercheurs n'ont constaté aucune corrélation entre les mesures anthropométriques et le nombre de cigarettes fumées par les mères durant la grossesse. Concernant les dimensions corporelles, les chercheurs soulignent la différence avec l'indice de masse corporelle, qui associe la taille et le poids volumétrique. 22 % des mères fumaient près de 8 cigarettes par jour.

«Vu le manque de données sur le sujet, nous avons été obligés d'évaluer l'impact du tabac sur la composition corporelle des bébés nés de mères qui ont fumé pendant la grossesse», déclare Gerardo Rodríguez de l'université de Saragosse. «Le fait de fumer pendant la grossesse conduit à une diminution généralisée de la majorité des paramètres, car la croissance du foetus a été contrariée. Les enfants des mères qui ont fumé pendant la grossesse sont plus petits et ont moins de compartiments de graisse sous-cutanée.»

Les enfants de mères qui ont admis avoir consommé de l'alcool ou des drogues interdites n'ont pas été inclus dans l'étude. Depuis 40 ans, les chercheurs étudient l'effet du tabac sur les bébés. Leurs travaux ont surtout concerné les risques du «tabagisme passif» par les non-fumeurs atteints de maladies respiratoires ou cardiaques, ainsi que par les enfants dont les parents fumaient. Le fumeur passif inhale la fumée exhalée par le fumeur (flux principal) ainsi que la fumée de la cigarette qui se consume (flux secondaire).

La revue British Medical Journal a présenté il y a plus de 30 ans une étude révélant l'augmentation du risque de cancer des poumons suite au tabagisme passif. Les chercheurs considèrent que le tabagisme passif augmente chez l'adulte le risque de souffrir d'une multitude de problèmes, tels que des maladies cardiovasculaires ou la bronchopneumopathie obstructive chronique.

Cordis

Migraine : son caractère héréditaire se confirme
Samedi, 16/06/2012 - 01:30

Une nouvelle étude réalisée par le groupe de recherche International Headache Genetics Consortium démontre que quatre nouveaux gènes sont associés aux migraines "sans aura" (sans signes neurobiologiques précurseurs), la forme la plus répandue de migraines (80 % environ des patients).

Ces résultats ont été publiés dans la revue Nature Genetics. Le Professeur Jean Schoenen, directeur de l'Unité de recherches sur les céphalées de l'ULg au Centre hospitalier régional de la Citadelle à Liège et membre du GIGA-Neurosciences, est l'un des co-auteurs de cette étude en tant que membre du consortium international.

Ces nouvelles découvertes tendent à confirmer le caractère héréditaire des migraines. En effet, de précédentes études réalisées en 2010 par le même consortium avaient également dévoilé le rôle de deux variants génétiques dans l'apparition des migraines "avec aura" (environ 20 % des patients).

La méthode du séquençage génomique à large échelle a permis de déceler quatre variants génétiques (MEF2D, TGFBR2, PHACTR1, ASTN2) présents chez près de 5000 patients souffrant de migraines "sans aura". Ces variations génétiques, par contre, étaient absentes chez les 7000 personnes formant le groupe-témoin.

L'identification des ces facteurs génétiques constitue une importante avancée dans la compréhension des mécanismes moléculaires menant à la migraine. En effet, ces sites génétiques semblent liés à un dysfonctionnement vasculaire et à une hyperexcitabilité neuronale, dus à une activité glutamatergique plus intense.

La migraine touche environ une femme sur 6 et un homme sur 12. Son coût socio-économique (prise en charge médicale, absence au travail, ...) est équivalent à celui du diabète.

Université de Liège

Les particules des moteurs Diesel sont bien cancérigènes
Samedi, 16/06/2012 - 00:00

Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC/IARC), l'agence pour le cancer de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) viennent de décider de classer les gaz d'échappement des moteurs diesel comme cancérogènes certains pour l'homme. En 1988, le CIRC, basé à Lyon (France), avait classé les émission des moteurs diesel parmi les cancérogènes probables pour l'homme (groupe 2A).

«Les preuves scientifiques sont irréfutables et les conclusions du groupe de travail ont été unanimes : les émanations des moteurs diesel causent des cancers du poumon», a déclaré le Docteur Christopher Portier qui le présidait. «Etant donnés les impacts additionnels pour la santé des particules diesel, l'exposition à ce mélange chimique doit être réduite dans le monde entier», a-t-il ajouté dans une déclaration. De surcroît, les experts ont noté une «association positive» avec un risque accru de cancers de la vessie sur la base d'éléments plus limités.

À l’issue d’une réunion d’une semaine, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), créé en 1965 par l’OMS, a décidé de classer les émanations des moteurs diesel dans le groupe 1 des substances cancérogènes, et non plus dans le groupe 2A (substances probablement cancérogènes). « Le groupe de travail a découvert que ces gaz d’échappement de diesel sont une cause de cancers du poumon et a également remarqué qu’ils étaient associés à un risque accru de cancer de la vessie », précise le CIRC dans un communiqué.

Les experts, qui disent avoir pris leur décision à l’unanimité et s’appuyer sur des preuves scientifiques « convaincantes », ont par ailleurs appelé les populations à réduire autant que possible leur exposition à ces gaz d’échappement. « Étant donné l’impact des particules émises par le diesel, l’exposition à ce mélange de produits chimiques doit être limitée à travers le monde », a déclaré Christopher Portier, directeur du CIRC.

CIRC/ARC

Sclérose en plaques : vers un traitement personnalisé
Vendredi, 15/06/2012 - 05:00

Un des enjeux de la recherche dans la sclérose en plaques (SEP) a été de déterminer l’histoire naturelle de la maladie. Bien que le primum movens de la maladie soit encore inconnu, plusieurs étapes dans le processus pathologique ont été précisées. Il existe une phase préclinique d’une durée encore indéterminée suivie d’un premier événement clinique, le syndrome clinique isolé. La répétition des poussées avec récupération clinique définit la phase rémittente suivie d’une phase rémittente progressive avec aggravation progressive du handicap.

Plus récemment, plusieurs équipes se sont intéressées à la phase préclinique de la maladie et notamment aux syndromes radiologiques isolés, témoins de l’activité biologique. Il est important de rappeler que ces différentes phases ont été individualisées essentiellement sur l’observation des signes moteurs. L’échelle EDSS, score composite dominé par les  conséquences de la maladie sur la capacité de marche, est le gold standart de l’évaluation des patients SEP. Or des travaux de plus en plus nombreux ont montré que cette affection était responsable de troubles non moteurs qui altèrent de manière significative la qualité de vie (appréciée avec des outils génériques comme la SF36 permettant des comparaisons avec d’autres maladies chroniques). Une étude a montré que la qualité de vie chez les malades SEP était plus altérée que chez le patient vivant avec le VIH. La qualité de vie apprécie plusieurs domaines (cognitifs, physiques,…) et s’avère mieux corrélée avec les symptômes rapportés par les patients que le handicap moteur évalué avec l’échelle EDSS. Ainsi, les manifestations douloureuses, cognitives et la dépression s’avèrent être des prédicteurs forts d’altération de qualité de vie.

L’étude de Simioni en 2007 a montré que près de 30 % des patients SEP au stade débutant de la maladie (durée moyenne d’évolution de 2,6 ans) avaient des troubles cognitifs légers associés à de l’anxiété, de la dépression et une baisse de la qualité de vie. Hart et coll (2005) ont  montré l’impact d’un traitement antidépresseur par sertraline sur la qualité de vie chez 60 patients, incitant à ne pas négliger cette prise en charge dans la SEP. Les traitements immunomodulateurs ont peu d’impact sur la qualité de vie malgré l’inconfort lié aux piqures. Cet aspect n’avait pas été pris en compte dans les études pivot des interférons. Par contre, l’effet bénéfique du natalizumab sur la qualité de vie a été évalué dans l’étude AFFIRMS (536 sous natalizumab et 264 sous placebo).

La mise en évidence récente de perturbations cognitives chez des patients avec des anomalies radiologiques isolées illustre cette face cachée de la maladie. Un travail effectué sous les auspices du club Francophone de la Sclérose en Plaques a permis de préciser le risque évolutif des patients avec un syndrome radiologique isolé (RIS). Un tiers va évoluer vers une SEP dans un délai moyen de 2,3 ans.

L’étude RIScog avait pour ambition d’évaluer ces patients sur le plan cognitif. Vingt-six patients avec un RIS et 26 avec une SEP ont eu une évaluation avec la batterie BCcog SEP (version française de la batterie de Rao). Des anomalies dans 4 domaines cognitifs ont été observées chez 50 % des patients SEP et 25 % des RIS. Cette atteinte cognitive est parfois subtile en raison des capacités de compensation des patients. Une étude d’imagerie fonctionnelle a montré chez des patients avec une performance similaire à la PASAT (Paced Auditory Serial AdditionTest), une activation différente en IRM fonctionnelle ; ce qui suggère que certains patients recrutent une zone cérébrale plus étendue pour réaliser une performance similaire. En conclusion, l’impact de la maladie est polymorphe et l’effet des nouvelles thérapeutiques sur les aspects non moteurs doit aussi être évalué.

Les thérapeutiques actuelles et à venir vont permettre de personnaliser le traitement des patients atteints de SEP, mais aussi de complexifier la prise en charge. Quel est le meilleur traitement à la phase débutante ? Quand et comment faut-il changer le traitement ? Le débat reste ouvert et va s’enrichir avec l’arrivée prochaine de médicaments actifs comme l’alemtuzumab ou de substances efficaces par voie orale. P. Clavelou a classé ces différentes stratégies en 4 catégories : escalade, induction, association, substitution. Il a préféré concentrer son discours sur les deux premières en l’absence de données récentes sur l’intérêt de l’association d’immunomodulateurs et le relativatisation du débat sur l’effet dose des interférons. En raison de la mise à disposition de médicaments avec une efficacité plus importante mais avec des effets indésirables potentiellement sévères, il devient important de définir les patients les plus à risque d’évoluer vers une sclérose en plaques et ceux résistant aux médicaments de première ligne.

L’induction thérapeutique est une approche fréquemment utilisée dans les domaines de la médecine interne et de la cancérologie. Deux produits (mitoxantrone et natalizumab) actuellement disponibles s’inscrivent dans cette approche. Cette classe thérapeutique va bientôt s’enrichir de l’alemtuzumab, anticorps monoclonal antiCD52. Ces différentes substances ont pour objectif de limiter « l’emballement » du processus inflammatoire et de diminuer les lésions du système nerveux central. Malheureusement, l’utilisation de ces produits est limitée par des effets indésirables rares mais parfois sévères.

Un travail de Reickmann et coll. (2009) a montré qu’un malade pouvait accepter un risque d’effet indésirable sévère si celui-ci survient dans un cas sur 200 alors que le médecin n’accepte un risque que dans 1 cas sur 500. L’expérience acquise avec l’utilisation de la mitoxantrone illustre cette stratégie d’escalade avec induction. L’équipe rennaise a colligé le suivi de 800 patients ayant bénéficié de mitoxantrone. La rémission clinique était de 80 % à 1 an mais seulement de 30 %  à 5 ans justifiant le maintien d’un traitement immunomodulateur après la cure initiale.

L’alemtuzumab a montré une supériorité sur l’interféron β-1a dans l’étude CAMMS 223 avec une réduction de 55 % des poussées. Ce produit est administré par voie intraveineuse selon un protocole précis : pendant 5 jours le premier mois, puis pendant 3 jours à 12 et 24 mois. Le profil de sécurité étant satisfaisant, l’alemtuzumab sera prochainement une option thérapeutique à envisager. Après une longue période d’impuissance thérapeutique, les praticiens auront plusieurs substances très actives à leur disposition.

JIM

Les œstrogènes ont un effet indirect sur la croissance tumorale
Vendredi, 15/06/2012 - 01:20

Les effets des œstrogènes sont nombreux et ne se limitent pas à la fonction reproductrice ou à l’apparition des caractères sexuels secondaires à la puberté. Malgré des données parfois contradictoires, il est admis que plus la durée d’exposition aux œstrogènes est importante, plus le risque de survenue d’un cancer du sein est élevé. C’est pourquoi, lorsque des cellules du cancer du sein présentent des récepteurs aux œstrogènes, bloquer ces derniers au moyen de traitements anti-hormonaux comme le tamoxifène, s’avère bénéfique. En l'occurrence, environ deux tiers de ces cancers expriment le récepteur des œstrogènes alpha (ER alpha), mais dans des proportions variables.

"Un traitement anti-hormonal peut avoir des effets bénéfiques sur des tumeurs dont seulement 10 %, voire parfois seulement 1 %, des cellules expriment ce récepteur ER alpha. Cela nous intriguait", explique le Professeur Jean-François Arnal, professeur de physiologie et responsable scientifique de l’équipe Inserm. Par ailleurs, le Professeur L. Brouchet, chirurgien thoracique et membre de l’équipe, s’interroge pour sa part sur le rôle des œstrogènes vis-à-vis de l’augmentation de la prévalence du cancer du poumon chez les femmes, cancer pourtant a priori non sensible aux hormones. Le Docteur Françoise Lenfant a modélisé cette problématique chez des souris auxquelles on a retiré les ovaires pour supprimer la production d’œstrogène, et implanté des cellules cancéreuses dépourvues de ER alpha et donc non directement répondeuses aux œstrogènes.

Lorsque ces souris sont supplémentées en œstrogènes, les chercheurs ont observé une croissance tumorale accélérée par rapport à celles des souris non supplémentées. "Nous avons donc fait l’hypothèse que les œstrogènes agissaient sur des cellules de la souris sensibles aux œstrogènes, autres que les cellules tumorales", résume Françoise Lenfant. Cette hypothèse a été confirmée chez des souris génétiquement manipulées et rendues déficientes en ER alpha, chez lesquelles l’effet des œstrogènes sur la croissance des tumeurs est alors aboli.

Les mécanismes de l’accélération de la croissance tumorale par les œstrogènes ont été explorés en collaboration étroite avec les laboratoires du Professeur Foidart à l’université de Liège et du Professeur Chambon à Strasbourg. Cette croissance tumorale paraît en fait être liée à une action de l'hormone sur le micro environnement et notamment le système vasculaire qui alimente la tumeur. Les chercheurs ont en effet constaté une plus grande densité mais aussi une plus grande régularité des vaisseaux sanguins qui irriguent les tumeurs des souris sous œstrogènes. "Cela signifie que les œstrogènes peuvent in vivo moduler indirectement la croissance tumorale, explique Jean-François Arnal, via un impact sur les cellules du micro-environnement tumoral (dites cellules stromales) et plus particulièrement dans ce modèle, via une augmentation et une normalisation de la vascularisation de la tumeur ".

Inserm

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Recherche & Innovation, Technologies, Transports
Le Centre européen des Textiles Innovants ouvre ses portes à l’automne 2012
Lundi, 18/06/2012 - 01:00

L’inauguration de ce centre de recherche et de prototypage dédié aux nouvelles applications textiles, le plus récent au monde est prévue les 10 et 11 Octobre 2012.

Le Centre européen des Textiles Innovants (CETI) a pour mission de favoriser l’innovation par la recherche appliquée en rapprochant les universités, les laboratoires, l’industrie et en créant des liens avec les marchés, dans le but d’offrir aux matériaux textiles de larges perspectives d’avenir.

En créant à « L’Union », le nouvel écoquartier de Roubaix-Tourcoing-Wattrelos, un bâtiment d'accueil de 6000 m² et une plate-forme de 8000 m² unique en Europe disposant de l’ensemble des technologies pour le développement des textiles innovants (laboratoires high-tech, équipements de pointe, destinés au prototypage et aux petites séries, ateliers autonomes équipés de machines de dernière génération), le CETI s’est fixé plusieurs objectifs :

- développer de nouvelles applications pour les textiles intelligents,
- dynamiser la filière textile en diversifiant les recherches technologiques sur différents secteurs,
- construire des projets collaboratifs et transversaux,
- privilégier l’interdisciplinarité et favoriser les échanges entre recherche applicative et production industrielle,
- accélérer les processus de transfert de l’innovation par des applications concrètes et rapides (prototypage, petites séries,…)

  • Une activité en deux phases

Dès son lancement, "phase 1", le CETI disposera d'un outil de filage permettant de développer les nouvelles fibres haute performance de demain, indispensables pour des marchés comme l’ultra-filtration, les dispositifs médicaux, les textiles intelligents. Cet outil n’existe qu’en 4 exemplaires dans le monde. Il disposera également de l’outil dit "de Nontissés" pour développer, par de nouvelles combinaisons technologiques, de nouvelles solutions industrielles. 

La "phase 2" prévue pour 2013 et 2014 se concentrera sur les process de fabrication (tricotage / tissage / tressage) notamment pour les marchés des composites ou des tissus techniques.

Le CETI s’articule avec les IEED (Instituts d’Excellence Energies Décarbonées) PIVERT et IFMAS pour développer des applications textiles à partir des bio-polymères qui y seront développés. Ce point répond à une forte demande des entreprises à la recherche de nouvelles matières premières (PET biocompatible, PP Biocompatible, PLA biocompatible…)

Le CETI est ouvert à tous ceux qui recherchent, au travers d’une plate-forme technologique textile associant des outils performants, des compétences et des expertises de spécialistes, des solutions innovantes : les PME et les entreprises de tous secteurs, les industriels de la filière et les prescripteurs ; les centres techniques et les départements R&D des grandes entreprises ; les laboratoires privés et publics, les pôles de compétitivité,…

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