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RTFLASH Recherche & Technologie
NUMERO 678
Lettre gratuite hebdomadaire d’informations scientifiques et technologiques
Créée par René Trégouët rapporteur de la Recherche et Président/fondateur du Groupe de Prospective du Sénat
Edition du 30 Novembre 2012
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Egalement dans ce numéro
Vivant
Un anticorps du lupus pourrait être utilisé contre le cancer
Dépistage généralisé du cancer du sein : un bénéfice confirmé en matière de mortalité
Consulter votre dossier médical centralisé sur votre mobile
Cancer : les statines pourraient avoir un effet bénéfique
Autisme : découverte d'une nouvelle mutation génétique clé
Un nouveau type de microcapteur biologique
Des textiles médicaux autonettoyants
L'Enzalutamide : une nouvelle arme contre le cancer avancé de la prostate
Edito
L'infomédecine va révolutionner les soins et la santé



Bouleversées par l’accélération des avancées scientifiques et techniques mais également par l’évolution des besoins en matière de soins, la médecine et la santé sont en train de vivre une des plus grandes mutations de leur histoire et seront dans moins d’une dizaine d’années entrées dans une nouvelle ère dont se dessinent déjà les contours.

Parmi les révolutions médicales qui s’annoncent, l’une des plus importantes est sans conteste l’arrivée du séquençage ultra-rapide de l’ADN qui va se généraliser d’ici quelques années et va permettre l’avènement d’une médecine à la fois préventive et prédictive.

A titre d’exemple, il y a quelques semaines, une société  anglaise, « Oxford Nanopore » a présenté un séquenceur d'ADN qui peut décoder  un génome humain complet en moins d’une demi-heure !

Mais devant cette avalanche de nouvelles données biologiques à classer, à recouper et à traiter, tant dans le domaine de la recherche, avec l’inventaire de tous les gènes, de toutes les protéines existantes et toutes les bactéries connues, que dans le champ thérapeutique, avec la nécessité de maîtriser toutes les interactions entre des milliers de molécules médicamenteuses, la médecine est confrontée à un nouveau défi : celui de la gestion et de l’utilisation intelligente de cette masse croissante d’informations.

C’est à ce niveau qu'interviennent l’infomédecine et l’intelligence artificielle. Aux Etats-Unis, l'hôpital Cedars-Sinai de Los Angeles va utiliser le supercalculateur Watson d'IBM pour aider les médecins à choisir les meilleures options thérapeutiques pour les malades.

Watson, qui a réussi la prouesse de battre des humains au jeu « Jeopardy » en 2011, va être alimenté en informations par l’énorme base de données de cet établissement hospitalier réputé dans le traitement du cancer. Il va ensuite, à l’aide de programmes spécifiques, recouper et comparer cette masse immense de données et proposer aux médecins un diagnostic et une première approche thérapeutique.

Grâce à sa mémoire gigantesque et à sa capacité d’apprentissage et d’inférence, Watson devrait être capable de poser des diagnostics de maladies rares et peu rencontrées par les médecins ; il pourra également intégrer une multitude de paramètres personnels liés au patients pour affiner ses propositions de traitements, en tenant compte bien sûr des dernières avancées médicales et des interactions entre les médicaments envisagés. 

Ces systèmes informatiques d’assistance médicale intelligente sont appelés à se développer très rapidement car leur coût devrait diminuer avec les progrès de l’électronique. En outre, si Watson est hébergé dans un superordinateur, il est évidemment consultable à distance, via un mobile, une tablette ou un smartphone. Enfin, ce type de système est prévu pour intégrer également l’arrivée des dossiers médicaux personnels informatisés qui deviennent enfin une réalité à l’hôpital.

D’ici 2020, IBM prépare en outre une autre révolution, celle des superordinateurs exaflopiques. Ces machines qui reposeront sur l’emploi de puces CMOS, combinant électronique et optique et sur des connexions photoniques, devraient pouvoir atteindre, sans augmentation excessive de taille et de consommation, la puissance de calcul phénoménale d’un milliard de milliard d’opérations par seconde, c'est-à-dire 1000 fois plus que les machines pétaflopiques les plus puissantes actuelles.

Avec une telle puissance de calcul, il deviendra possible de concevoir très rapidement de nouvelles molécules ou de simuler des interactions biologiques extrêmement complexes, ce qui aura un impact majeur dans la connaissance des systèmes biologiques et dans la mise au point de nouvelles approches thérapeutiques.

En France, la grande révolution médicale en cours est l’arrivée du dossier médical personnel, un projet qui entre enfin dans sa phase de décollage après de nombreux déboires dus non à des obstacles technologiques mais à des freins culturels et à une mauvaise organisation des différents acteurs concernés.

Heureusement, le DMP progresse et, depuis quelques mois, un nombre croissant d’établissements de santé sont en mesure de proposer systématiquement aux patients la création d’un DMP.

Les informations contenues dans ce dossier informatique sont triées et hiérarchisées en fonction de leur intérêt médical et le patient doit bien entendu donner son accord formel pour la création et la consultation de ce DMP et il garde un droit de regard sur les informations qui y sont placées. Concrètement, ce dossier informatique contient plusieurs « armoires » bien distinctes. Certaines sont réservées aux comptes rendus médicaux, d’autres aux examens, d’autres encore aux traitements, et le patient doit obligatoirement disposer dans son dossier d’un espace personnel. 

L’intérêt de ce dossier est triple : d’abord, il permet d’unifier et de regrouper dans un seul espace virtuel l’ensemble de l'historique et des données médicales d’un patient qui étaient auparavant dispersées entre de nombreux acteurs et établissements.

Deuxième avantage, ce dossier informatique crée une nouvelle et puissante synergie médicale entre les hôpitaux, les médecins et les professionnels de santé qui peuvent agir de manière beaucoup mieux synchronisée et plus efficace.

Enfin, ce DMP devrait également permettre, à terme, d’améliorer considérablement le rapport coût-service médical rendu pour le malade et devrait donc devenir un outil essentiel dans la nécessaire maîtrise des dépenses de santé qui consiste non pas à rationner les soins mais à les rationaliser, de façon à améliorer la prise en charge individuelle tout en réduisant, en valeur relative, le coût collectif des dépenses de santé.

Il est très intéressant de constater que les trois quarts des dossiers médicaux informatiques ouverts concernent pour l’instant des patients atteints de maladies chroniques qui ont tout de suite perçu l’intérêt de ce système pour améliorer le suivi de leur santé et de leurs soins. Il y a aujourd'hui en France près de 150 établissements hospitaliers équipés et la barre des 300 000 DMP devrait être atteinte début 2013, pour un objectif de deux millions de dossiers ouverts fin 2013.

De manière complémentaire au DMP et à l’infomédecine, un autre service médical très innovant est également en train de bouleverser la médecine et le soin : il s’agit de la télésanté, qui possède un cadre légal depuis la loi du 21 juillet 2009 et qui intègre à la fois la télémédecine, la télé chirurgie et la téléconsultation.

Notre pays est confronté à trois évolutions convergentes : un vieillissement accéléré de sa population, un nombre de médecins et de spécialistes qui diminue par rapport aux nouveaux besoins de santé et, spécificité française, une faible densité de population dans de vastes régions rurales. Ce cadre français est donc particulièrement adapté à l’essor de la télésanté.

On compte aujourd'hui environ 250 expérimentations et projets en cours de télémédecine en France et, selon les médecins associés à ces projets, la moitié des patients qui se déplacent actuellement régulièrement, dans le cadre d'un suivi médical, pourraient bénéficier de télésoins, ce qui économiserait du temps, de l'argent et de la fatigue inutile pour les malades.

Partout en France on voit fleurir des expérimentations et projets de télésanté d’autant plus remarquables qu’ils sont souvent conçus et mis en œuvre « d’en bas », c'est-à-dire par de petites structures de santé ou même de simples médecins. C’est ainsi qu’un cardiologue de la Haute-Vienne, Patrick Dary, a mis en place son propre système de télésurveillance pour plus de 300 patients vivants en milieu rural et souffrant de pathologies cardio-vasculaires lourdes. Ce système original s’articule autour d’un réseau constitué de trois maisons de santé, deux maisons de retraite et une dizaine de médecins. Il aurait déjà permis de réduire de plus de 10 % le nombre d’hospitalisations et remporte un franc succès auprès des malades, souvent âgés et isolés, qui évitent de nombreux déplacements inutiles et fatigants et se sentent mieux suivis que par le passé.

Autre exemple, la plate-forme de télésanté COMEDI-e, lancée il y a un an en Picardie, à l’initiative de plusieurs acteurs institutionnels de la santé dans cette région rurale. Ce système qui associe des technologies existantes et éprouvées, se distingue par sa simplicité et sa fiabilité. Le médecin dispose de trois écrans : le premier lui permet de voir le patient, le deuxième de consulter son dossier médical et le troisième d’afficher les résultats des éventuels examens que peut réaliser le télé-assistant qui se trouve aux côtés du patient.

Le premier bilan d’utilisation de cette plate-forme COMEDI-e est très positif. Non seulement le nombre de consultations a régulièrement augmenté chaque mois pour atteindre plus de 1000 aujourd’hui mais le système est largement plébiscité par les patients qui se sentent en confiance et peuvent dialoguer de manière très conviviale avec leur médecin.  

Autre avantage de ce projet, il permet une grande réactivité dans des cas où surviennent des pathologies aiguës qui nécessitent des examens rapides et une prise en charge thérapeutique immédiate mais sans forcement qu’il y ait hospitalisation.

Enfin, si ce système fonctionne aussi bien et emporte une large adhésion des malades, c’est aussi parce qu’il a été imaginé et développé de façon à permettre une communication simple et efficace entre tous les acteurs concernés : hôpitaux, cliniques, médecins libéraux, infirmiers…Chacun de ces acteurs peut en effet se connecter au système en s’identifiant avec sa carte professionnelle et un mot de passe et chaque acteur est informé en temps réel de l’évolution de l’état de santé du patient et des actes et interventions réalisés par les autres professionnels de santé impliqués. 

A la lumière de ces nombreuses expérimentations, il est intéressant de souligner que les freins à la généralisation de la télésanté ne sont plus technologiques, car les outils informatiques et les réseaux de communications sont à présent très performants. Ils ne sont pas non plus d’ordre juridique car il existe à présent un cadre légal complet concernant notamment l’accès aux données médicales et la responsabilité médicale.

Ces freins ne sont pas davantage à chercher du côté des patients qui, dans l’ensemble, jugent ces outils de manière très positive et y voient un réel progrès. En fait, les principales réticences au développement de la télésanté viennent des professionnels de santé eux-mêmes et cela peut parfaitement s’expliquer !

En moins de deux générations, l’espérance de vie a progressé de plus de 10 ans en France et la rançon de ce progrès historique et indéniable est qu’aujourd’hui, un tiers des personnes adultes doivent vivre avec des maladies chroniques et évolutives.

Ces types de pathologies, cancer, maladies cardio-vasculaires, maladies neurodégénératives et inflammatoires, sont à présent à l’origine de la première demande de soins dans notre pays. Or, face à ces maladies complexes, multifactorielles et souvent invalidantes, le schéma classique de la relation personnelle entre le patient et le médecin ne suffit plus et la médecine devient une activité coopérative qui ne peut fonctionner efficacement qu’en réseaux. C’est donc bien la conception, l’organisation et la pratique de la médecine qui sont en train de connaître une mutation sans précédent depuis des siècles.

Enfin, la dernière révolution, mais non la moindre, qui va bouleverser la médecine d’ici 10 ans, est la généralisation de la télé chirurgie virtuelle. Depuis le début de cette année, plusieurs interventions chirurgicales ont été réalisées avec succès par l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) de Strasbourg et l’IRCAD, qui sont en pointe mondiale dans le domaine de la téléchirurgie grâce à l’action pionnière du Professeur Jacques Marescaux.

L’IHU de Strasbourg a notamment réalisé cet été une première mondiale tout à fait remarquable qui préfigure ce que sera la chirurgie dans moins d’une décennie. Cette intervention a permis l’ablation d’une tumeur du foie chez un malade grâce à un robot assistant le chirurgien en réalité augmentée.

Concrètement, le chirurgien peut visualiser et préparer à l’avance son intervention très technique en utilisant un logiciel de reconstruction 3D qui recrée l’organe de manière plus vraie que nature, en intégrant non seulement le réseau vasculaire et les nerfs, mais en simulant même la déformation des tissus provoquée par l’action du robot au moment de l’acte chirurgical !

Ces quelques exemples montrent à quel point la santé et la médecine sont en train d’être bouleversées, dans leurs fondements mêmes, par ces ruptures technologiques qui sont à l’œuvre et relevaient encore de la science-fiction il y a moins de 20 ans.

Mais, au-delà de la dimension scientifique et cognitive fascinante de cette révolution, il est capital que notre société s’interroge sur les choix sociaux d’organisation, de financement et de finalité des soins et de la santé afin que chacun, quels que soient ses revenus et son lieu de résidence, puisse demain pleinement bénéficier de cette « infomédecine » à un coût économique qui soit supportable par notre collectivité.

René TRÉGOUËT

Sénateur Honoraire

Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat


Vivant
Santé, Médecine et Sciences du Vivant
Un anticorps du lupus pourrait être utilisé contre le cancer
Jeudi, 29/11/2012 - 14:56

Une étude réalisée par le Centre de recherche sur le cancer de l'université de Yale (USA) vient de montrer qu'un anticorps du lupus, maladie inflammatoire auto-immune qui attaque les organes et tissus du corps, rend les cellules cancéreuses plus sensibles à la chimiothérapie.

Les scientifiques avaient déjà constaté que les malades souffrant de lupus avaient beaucoup moins de cancers du sein, de l'ovaire et de la prostate que la moyenne de la population. Ils ont découvert qu'un anticorps du lupus, appelé 3E10, rend plus vulnérables à la radiothérapie les cellules malignes en pénétrant dans la cellule et en bloquant le mécanisme qui permet aux cellules cancéreuses de réparer leur ADN altérée par les radiations.

Plus étonnant encore : il semble que l'anticorps soit en mesure, même employé seul, de détruire les cellules cancéreuses. Cet anticorps pourrait donc venir s'ajouter à la panoplie des armes thérapeutiques contre le cancer.

Comme le souligne Peter M. Glazer, Professeur de génétique à Yale, "La découverte de cette étonnante propriété de l'anticorps 3E10 ouvre une nouvelle voie en matière de traitement des cancers dans lesquels est impliqué le gène suppresseur de la tumeur BRCA2."

Article rédigé par Mark FURNESS pour RTFlash

Yale

Dépistage généralisé du cancer du sein : un bénéfice confirmé en matière de mortalité
Jeudi, 29/11/2012 - 14:27

En dépit d'une polémique récurrente et reprise par les médias depuis des mois, Jean-Luc Harousseau, président du collège de la Haute Autorité de Santé vient de rappeler qu'il n'y avait aucune nouvelle raison scientifique valable de remettre en cause la balance bénéfice/risque du dépistage organisé du cancer du sein chez les femmes de 50 à 74 ans.

Cette conviction est confirmée par une étude rigoureuse publiée par Lancet le 30 octobre 2012. Cette étude montre que le dépistage généralisé du cancer du sein permet d'éviter un décès pour 233 femmes dépistées et entraîne, in fine, une diminution du risque relatif de décès par cancer du sein de 20 %, en dépit du fait qu'un diagnostic de cancer du sein sur 5 serait, en fait, un surdiagnostic qui débouche sur des traitements inutiles.

L'étude rappelle fort justement que le programme de dépistage du cancer du sein au Royaume-Uni permet d'éviter 1307 décès par cancer du sein chaque année. S'agissant de la fréquence des sur-diagnostic, les chercheurs rappellent par ailleurs que, sur les 307 000 femmes invitées à se faire dépister pour la première fois entre 50 et 52 ans, le risque d'être victime d'un sur-diagnostic, pendant toute la durée du dépistage (20 ans) est à peine supérieur à 1%.

Cette étude préconise donc logiquement le maintien du dépistage généralisé en matière de cancer du sein en raison de son bénéfice clair en terme de vies sauvées. 

Article rédigé par Mark FURNESS pour RTFlash

The Lancet

Consulter votre dossier médical centralisé sur votre mobile
Jeudi, 29/11/2012 - 14:20

Dans le cadre d'un programme américain visant à donner accès au dossier médical électronique en ligne, Humetrix, une société américaine, a mis au point iBluebutton, un outil de communication mobile à double-sens entre les patients et les médecins.

Cette plate-forme mobile comprend deux applications : l'une pour le patient et l'autre pour le médecin. Elle donne accès au dossier médical complet à tout moment au patient en utilisant l'application depuis un smartphone ou une tablette. Quand le patient rencontre son médecin, il peut  transférer en temps réel son dossier médical électronique sur la tablette de son médecin (deux-tiers des médecins américains en possèdent une) grâce à la technologie bluetooth.

Cet outil permet au patient d'avoir toujours à sa disposition l'ensemble de son dossier médical et de la partager avec son médecin ou de permettre à ce dernier d'en consulter certains éléments. Ce système fonctionne également dans l'autre sens et permet au médecin ou à l'hôpital de transférer au patient examens, comptes-rendus ou images radiographies.

Cette technologie vise à la fois à améliorer la qualité et le suivi des soins et à maîtriser le coût collectif des dépenses de santé qui sont deux fois plus élevées par habitant aux Etats-Unis qu'en France. Les outils mobiles comme la tablette vont également enlever la barrière technologique.

Article rédigé par Mark FURNESS pour RTFlash

Humetrix

Health 2.0 News

Cancer : les statines pourraient avoir un effet bénéfique
Jeudi, 29/11/2012 - 13:38

Comme l'aspirine, les statines n’ont pas fini de nous étonner. Ces molécules bien connues qui agissent contre le cholestérol de type LDL en bloquant une enzyme, l’HMG-CoA réductase pourraient en effet avoir un effet protecteur et préventif en matière de cancer.

Une vaste étude danoise dirigée par Sune Nielsen vient en effet de montrer que la mortalité globale par cancer est inférieure de 15 % chez les patients qui étaient traités par statines lors du diagnostic de cancer.

Ces résultats ont été obtenus après analyse et pondération d'une multitude de facteurs (âge, sexe, niveau d’éducation, lieu de résidence...), sur une population de près de 300 000 Danois de plus de 40 ans qui ont été atteints par un cancer entre 1995 et 2007. Parmi cette population, 19 000 personnes étaient sous statines lors du diagnostic et 277 000 n’en avaient jamais pris.

Il faut souligner qu'en 2004, une vaste étude israélo-américaine, portant sur 3 350 personnes, avait déjà montré que la prise réglière de statines pendant au moins cinq ans, après pondération des différents facteurs (alimentation, activité physique, âge, sexe) entraînait une diminution de 50 % du risque de cancer du côlon.

L’explication possible de cet effet protecteur est que la diminution du niveau de cholestérol provoquée par les statines freinerait à la fois la prolifération et la migration des cellules cancéreuses.

Cette hypothèse a reçu un début de confirmation il y a quelques semaines. Des chercheurs de l'École polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ), dirigés par le professeur Michael Detmar, ont en effet découvert début septembre, en utilisant un nouveau procédé de cultures cellulaires en trois dimensions, que deux substances contenues dans la plupart des statines bloquaient la  formation de vaisseaux lymphatiques indispensables à la formation de métastases.

Article rédigé par Mark FURNESS pour RTFlash

NEJM

Autisme : découverte d'une nouvelle mutation génétique clé
Jeudi, 29/11/2012 - 11:14

Des chercheurs des universités de Stanford, d'Auckland et d’Ulm ont mis en évidence chez l'animal l'effet d'une mutation génétique clé dans le déclenchement de l'autisme. Cette mutation entraînerait un profond dysfonctionnement de communication entre les cellules du cerveau.

L'étude a montré que des modifications de concentration d'une protéine spécifique, nommée ProSAP2/Shank3, avaient un impact perturbateur sur les synapses et altéraient la communication interneuronale.

Cette protéine ProSAP2/Shank3 semble donc jouer un rôle majeur dans le déclenchement de l'autisme et les chercheurs soulignent que le syndrome d'Asperger, une forme particulière d'autisme, est fortement corrélé avec la présence de trois copies du gène ProSAP2/Shank3, au lieu de deux chez les sujets normaux.

En 2007, le professeur Michael Wiglera, qui dirige le Cold Spring Harbor Laboratory, a montré que certains enfants autistes présentaient une absence de certaines séquences de gènes sur le chromosome 16 appelée 16p11.2. A cause de cette absence, une seule copie de ce groupe de gènes est produite, au lieu de deux normalement, ce qui se traduit, comme l'ont montré de récents travaux sur la souris publiés en 2011, par l'apparition de troubles autistiques.

Enfin, en avril 2012, la revue Nature a publié une vaste étude montrant que l’autisme serait lié à 1 034 gènes différents et non pas à une dizaine de gènes, comme on le croyait initialement.

Article rédigé par Mark FURNESS pour RTFlash

The Journal of Neuroscience

Un nouveau type de microcapteur biologique
Jeudi, 29/11/2012 - 11:06

Des chercheurs du Laboratoire d’analyse et d’architecture des systèmes (LAAS-CNRS) et de l’Université Toulouse III - Paul Sabatier, ont développé un nouveau concept de capteurs miniaturisés, en collaboration avec Hemodia, une société spécialisée dans le développement de dispositifs médicaux. Ce nouveau système, baptisé ElecFET, combine, sur une micro-puce en silicium, un microcapteur d’acidité et une microélectrode métallique utilisant une enzyme spécifique à la molécule recherchée.

L'innovation de ce nouveau type de capteur réside dans le fait qu'il permet, dans un minuscule volume, de l'ordre du microlitre, d'isoler la molécule recherchée et de mesurer la variation de pH correspondante.

En outre, contrairement aux autres technologies, ce système permet un contrôle de la réaction par modification de la polarisation de la microélectrode. Il devient ainsi plus aisé de modifier les paramètres de détection choisis. Les premiers essais ont montré que ce système avait une précision de mesure comparable à celle des meilleures technologies actuelles, notamment pour la détection du glucose, du lactate et du glutamate.

Le champ d'application potentiel de ce nouveau capteur est considérable, que ce soit en médecine ou dans le secteur agroalimentaire. En utilisant les enzymes de la famille des oxydases, ElecFET devrait notamment pouvoir, à terme, détecter une grande variété de molécules.

Article rédigé par Mark FURNESS pour RTFlash

Science Direct

Des textiles médicaux autonettoyants
Jeudi, 29/11/2012 - 11:00

Dans le cadre du projet SONO, des chercheurs de l'université de Barcelone (Catalogne), ont réussi à éliminer les bactéries infectieuses des textiles médicaux en utilisant un traitement enzymatique combiné au dépôt simultané de nanoparticules et de biopolymères par irradiation ultrasonique.

Le projet SONO (Textiles médicaux antibactériens et antifongiques par processus sonochimique) vise à améliorer les propriétés antimicrobiennes des textiles médicaux.

Le consortium SONO, composé de 17 partenaires européens, a utilisé des enzymes qui permettent d'améliorer l'adhérence des nanoparticules antimicrobiennes au tissu, grâce à l'irradiation par ultra-sons. Le but de cette étude est de produire industriellement des textiles aux propriétés antimicrobiennes qui soient efficaces à 100 %, même après une centaine de lavages.

Parmi les techniques utilisées pour assurer ce pouvoir antimicrobien, il y a l'incorporation de nanoparticules de zinc et de chitosane qui permettent non seulement d'éliminer les bactéries présentes, mais aussi d'empêcher le développement de nouveaux agents pathogènes.

Des études ont montré que les infections contractées en milieu hospitalier sont responsables de la surmortalité des patients hospitalisés. On estime qu'environ 7 % des patients hospitalisés contractent une infection lors d'un séjour à hôpital et le taux de mortalité des infections nosocomiales est de l'ordre de 1 %.

Cette association de techniques de pointe permet d'obtenir des textiles antimicrobiens entièrement stériles, ce qui pourrait constituer une avancée majeure dans la lutte contre les infections nosocomiales qui sont responsables d'au moins 9 000 morts par an en France.

Article rédigé par Mark FURNESS pour RTFlash

UPC

L'Enzalutamide : une nouvelle arme contre le cancer avancé de la prostate
Jeudi, 29/11/2012 - 10:52

En général, le cancer de la prostate hormono-dépendant répond bien aux médicaments agissant sur le taux de testostérone et bloquant les récepteurs d'androgènes. Mais malheureusement, ce type de cancer finit souvent par devenir hormono-résistant, ne répondant plus aux traitements.anti-androgéniques classiques, comme le bicalutamide.

Mais une étude américaine en "double aveugle", contre placebo, portant sur 1 200 personnes, vient de montrer que l'enzalutamide, un nouveau type d'anti-androgène qui bloque la voie de signalisation des récepteurs, améliorait nettement l'espérance de vie des malades devenus résistants aux traitements classiques. La survie globale médiane de ces malades a en effet atteint 18 mois et demi avec l'enzalutamide, contre 13,6 mois pour les patients sous placebo. En outre, les malades sous enzalutamide avaient un risque de décès diminué de 37 % par rapport à ceux sous au placebo.

Cette nouvelle molécule se prend par voie orale, une seule fois par jour, et agit de manière plus subtile que les anti-hormonaux classiques car elle fait preuve d'une plus grande affinité avec les récepteurs d'androgènes.

Comme le souligne le co-auteur de cette étude, Thomas W. Flaig, "Jusqu'à présent, on considérait que le cancer de la prostate avait deux phases bien distinctes, la première caractérisée par une hormono-dépendance et la deuxième marquée par une hormono-résistance nous obligeant à recourir à des chimiothérapies plus lourdes et agressives. Cette étude montre qu'il faut revoir cette classification et prouve que les traitements anti-androgènes ciblés restent indiqués et efficaces même dans les cas de cancers avancés de la prostate."

Flaig poursuit en soulignant que "Nous connaissons actuellement un véritable tournant en matière de traitements du cancer de la prostate et l'Enzalutamide en est l'illustration. Il va falloir maintenant apprendre à utiliser au mieux ce nouveau médicament, en association thérapeutique avec la demi-douzaine de nouvelles molécules actuellement à l'essai sur l'homme et qui seront disponibles d'ici 5 ans."

Article rédigé par Mark FURNESS pour RTFlash

NEJM

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