RTFlash

RTFLASH Recherche & Technologie
NUMERO 321
Lettre gratuite hebdomadaire d’informations scientifiques et technologiques
Créée par René Trégouët rapporteur de la Recherche et Président/fondateur du Groupe de Prospective du Sénat
Edition du 26 Janvier 2005
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Egalement dans ce numéro
TIC
La hausse de l'abonnement de France Télécom approuvé par l'ART
Le marché des étiquettes RFID pourrait atteindre presque 3 milliards de dollars en 2009
Les députés élargissent les compétences de l'ART
Espace
Les grandes galaxies spirales plus jeunes que prévu
Terre
Réchauffement climatique : le point de non retour pourrait être atteint d'ici 10 ans
Les forêts, un atout pour la réduction de la pauvreté et le développement
Un mois après le tsunami : l'environnement aussi est à reconstruire
Vivant
Des protéines-prions retrouvées dans des organes inhabituels chez la souris
Un antibiotique magnétique ?
Un médicament pour réparer la moelle épinière bientôt expérimenté sur l'homme
Découverte d'un gène essentiel dans le déclenchement du cancer
Une étude recommande une combinaison de traitements pour le cancer du sein
Etats-Unis : le cancer est devenu la première cause de mortalité chez les moins de 85 ans
Thérapie cellulaire après infarctus : l'espoir des cellules souches embryonnaires
La maladie d'Alzheimer n'est pas irréversible
Edito
si l'Humanité veut survivre, elle doit se réconcilier avec la nature



Alors que la Terre connaît sa sixième grande crise d'extinction depuis l'apparition de la vie, la conférence internationale sur la "Biodiversité, science et gouvernance" s'est déroulée toute cette semaine au siège de l'Unesco, à Paris. La tenue de cette conférence avait été proposée par Jacques Chirac au sommet du G8 à Evian, en juin 2003. Au cours de cette réunion, 1.200 chercheurs, responsables politiques et écologistes venus d'une trentaine de pays ont débattu sur notre patrimoine naturel et ont réfléchi aux manières de le préserver. Le directeur général du Programme des nations unies pour l'environnement, Klaus Toepfer, a tout d'abord tiré les leçons écologiques du tsunami qui a dévasté l'Asie. "Les mangroves, les récifs coralliens peuvent jouer un rôle tampon contre les catastrophes naturelles", a-t-il indiqué. "Les premiers rapports indiquent que les zones qui avaient gardé des écosystèmes en bonne santé, comme les forêts de mangroves, ont mieux résisté que celles qui avaient des forêts dégradées", a renchéri Hamdallah Zedan, secrétaire exécutif de la Convention sur la biodiversité biologique. "C'est une crise sans précédent depuis l'extinction des dinosaures", a rappelé Klaus Toepfer. "Il est grand temps de nous interroger sur les moyens de stopper cette disparition de la diversité des espèces. Nos enfants, nos petits-enfants demanderont pourquoi nous avons laissé se développer cette déperdition du vivant". "45 % de nos forêts originelles ont déjà disparu, 10 % des coraux, et le reste est gravement menacé", a indiqué M. Zedan.

Des milliers d'espèces disparaissent chaque jour avant d'avoir été décrites, alors qu'elles auraient pu rendre service à l'humanité, selon les scientifiques. Le développement des activités humaines se traduit par une altération accélérée de la nature. Selon une étude récente qui vient d'être publiée par la revue " Nature", et a fait grand bruit, d'ici à moins d'un demi-siècle, 15 % à 37 % des espèces - animales et végétales - pourraient avoir disparu de la surface de la Terre. La "liste rouge" de l'Union mondiale pour la nature (UICN) dénombre pour sa part au moins 15.589 espèces confrontées à un risque d'extinction, soit un mammifère sur quatre, un oiseau sur huit, un amphibien sur trois. "Cette biodiversité est le produit de plus de 3 milliards d'années d'évolution", a plaidé Michel Loreau, président du Comité scientifique de la conférence. L'homme altère son environnement "à un rythme sans précédent dans l'histoire humaine", a expliqué M. Loreau. Il a rappelé que "Les espèces s'éteignent dans le monde à un rythme 100 fois supérieur au taux moyen observé dans l'histoire de la Terre (une par million et par an) et des dizaines de milliers d'espèces sont condamnées à une extinction future, à cause de la destruction récente de leurs habitats".

Le "père" de la notion de biodiversité, l'Américain Edward Wilson, a ensuite défini "trois niveaux" : "les écosystèmes, comme les forêts ou les lacs, les espèces telles que l'ours brun, et enfin la variété des gènes qui déterminent les traits de ces espèces". "La Terre est une planète bien mal connue", a-t-il rappelé. L'homme n'a décrit que 1,8 million d'espèces, sur les 10 à 30 millions qui existeraient. "L'homme, qui a été capable de s'embarquer pour l'espace, peut certainement sauver cette magnifique planète", a estimé M. Wilson. Avec les moyens modernes comme la photo numérique, dresser un inventaire de la biodiversité ne coûterait pas plus, en 25 ans, que le projet de décryptage du génome humain, soit 3 milliards de dollars, a-t-il estimé. Mais la Convention sur la biodiversité, signée en 1992, n'impose pas de cadre contraignant et cette conférence de Paris, organisée en dehors du cadre officiel de négociation des Nations-Unies, ne peut rien adopter formellement. Les chefs d'Etats se sont certes engagés en 2002, au sommet de la Terre de Johannesburg, à réduire la perte de biodiversité d'ici à 2010, mais il s'agit d'un objectif jugé à la fois trop vague et irréaliste par les scientifiques.

Inaugurant cette conférence, Jacques Chirac a, pour sa part, tiré lundi la sonnette d'alarme sur la disparition accélérée des espèces. Il a appelé la communauté internationale à créer "un groupe international sur l'évolution de la biodiversité", à l'image de ce qui existe sur le climat. Double objectif : permettre aux scientifiques d'avoir une meilleure connaissance de ce phénomène mais aussi d'alerter les dirigeants politiques et l'opinion. "Sur tous les continents et dans tous les océans s'allument des signaux d'alerte", a lancé le président de la République, en citant "la destruction des forêts primaires tropicales", "la mort lente des récifs coralliens" ou "l'effondrement des populations de grands mammifères sauvages". "La destruction de ce patrimoine, légué par des millénaires d'évolution est une terrible perte et une grave menace pour l'avenir", a-t-il souligné. Evoquant "une responsabilité sans précédent qui engage notre destin à tous", le chef de l'Etat a incité "chaque pays à prendre des mesures concrètes. Au premier rang, ceux qui abritent une biodiversité exceptionnelle. Comme la France qui s'y engage résolument".

Il est vrai que notre pays, avec ses territoires d'outre-mer, abrite 10 % des récifs coralliens mondiaux, 20 % des atolls et plus de 7 millions de km2 de forêt amazonienne en Guyane. Dès cette année, a assuré Jacques Chirac, "l'Etat n'utilisera, pour ses grands travaux immobiliers, que du bois éco-certifié", une mesure étendue d'ici à 2010 à tous les achats publics. Egalement annoncée : "la création d'ici à 2006" des parcs nationaux de la Réunion et de Guyane qui sont depuis des années en gestation, celle de nouveaux parcs naturels marins, "par exemple en mer d'Iroise", ainsi que de réserves naturelles dans les Terres australes et antarctiques françaises. En Nouvelle-Calédonie, la France "renforcera aussi la protection et la gestion de la barrière de corail, en vue de son classement au patrimoine mondial de l'Unesco", a-t-il dit. Le chef de l'Etat s'est également engagé à ce que la France complète "d'ici la fin 2006 le réseau de ses sites Natura 2000". "Grâce à cet ensemble de mesures, la France entend tenir l'engagement européen d'enrayer l'érosion de sa biodiversité d'ici 2010", a-t-il affirmé.

Mais alors que s'ouvrait cette conférence sur la biodiversité, l'institut britannique de recherche sur les politiques publiques publiait son dernier rapport, intitulé "Relever le défi du climat" et destiné aux dirigeants du monde entier. Ce rapport dont la rigueur scientifique est incontestable, est très alarmiste et ses conclusions sont implacables : le point de non-retour dans le réchauffement de la planète, produisant des sécheresses, des mauvaises récoltes et des pénuries d'eau, pourrait être atteint beaucoup plus tôt que prévu, à l'horizon de dix ans, prévient en effet ce rapport. (voir article dans notre rubrique "Sciences de la Terre&Environnement). Ce point est fixé à 2 degrés au-dessus de la température moyenne de la planète en 1750, soit avant la révolution industrielle. La température moyenne mondiale a augmenté de 0,8 degrés depuis cette date.

Si nous franchissons cette limite des deux degrés, les conséquences seront des sécheresses majeures, des pénuries d'eau, la disparition de forêts, des difficultés dans l'agriculture, une montée du niveau des mers et une recrudescence de multiples maladies. "Il y a une bombe à retardement écologique devant nous", souligne Stephen Byers, ancien ministre des Transports, qui a co-présidé le groupe chargé de rédiger ce rapport avec la sénatrice républicaine américaine Olympia Snowe. Ce rapport appelle notamment les pays du G8 à se mettre d'accord pour qu'un quart de leur électricité provienne de sources d'énergies renouvelables d'ici 2025. Toutes ces récentes études scientifiques nous montrent que ces différents problèmes, biodiversité, réchauffement climatique, prévention des catastrophes naturelles, sont intimement liés et doivent être pensés et traités globalement.

Par ailleurs, comme je l'écris depuis maintenant plusieurs années, il est à présent urgent de mettre sur pied un véritable système de gouvernance mondiale dotés de moyens politiques, juridiques et économiques contraignants et suffisamment puissants pour pouvoir mettre en oeuvre sans tarder les mesures drastiques qui vont devoir être prises au niveau planétaire pour tenter, s'il est encore temps, d'éviter une catastrophe écologique d'une ampleur sans précédent et dont nous ne pouvons même pas imaginer toutes les conséquences dévastatrices. Il est notamment urgent de mettre en place, comme le propose Wilson, un groupe d'expertise intergouvernemental capable de fournir une information incontestable et d'aiguillonner les Etats. A cet égard, il faut s'inspirer des travaux du groupe intergouvernemental sur l'évolution du climat qui ont permis de parvenir à un consensus scientifique sur la réalité et la portée du réchauffement climatique.

Grisée par deux siècles d'extraordinaires progrès scientifiques et techniques, l'humanité est en train de réaliser avec stupeur que, si elle a besoin de la nature, celle-ci n'a pas besoin de nous et pourrait à brève échéance nous rendre la vie insupportable si nous ne modifions pas radicalement l'organisation et le fonctionnement de notre civilisation techno-industrielle. Cette nécessaire mais douloureuse réconciliation avec la nature ne sera pas seulement politique, économique et scientifique, mais aussi métaphysique et éthique. Depuis près de quatre siècles, dans notre civilisation occidentale, l'homme s'est conçu comme extérieur et étranger à la nature. Il a dès lors considéré qu'il n'avait vis à vis de la nature que des droits et aucun devoir, ni aucune responsabilité, et qu'il pouvait exploiter et détruire son environnement pour son seul profit.

Le temps est venu, pour assurer notre survie, de passer avec la nature un nouveau contrat universel et de considérer qu'il s'agit de notre bien commun le plus précieux. La protection et la valorisation de l'environnement doivent devenir les principaux moteurs du progrès économique et scientifique et notre société de l'information doit mettre toute la puissance de son intelligence collective au service de la planète, enfin conçue comme une entité unique et vivante dont l'homme fait à jamais partie.

René Trégouët

Sénateur honoraire

Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat


TIC
Information et Communication
La hausse de l'abonnement de France Télécom approuvé par l'ART
Jeudi, 27/01/2005 - 00:00

L'ART a rendu un avis favorable sur l'ensemble de sa proposition globale dans le cadre de l'appel d'offres sur le service universel lancé par l'Etat en novembre dernier, y compris celle d'une hausse de 23 % de l'abonnement entre 2005 et 2008 qui s'accompagnera d'une baisse d'"au moins 26 %" du tarif des télécommunications. Cette proposition, qui doit maintenant être approuvée par le gouvernement, "vise à permettre à tous, notamment aux plus fragiles, d'accéder au Service Universel du téléphone et de bénéficier des performances et des services du réseau de France Télécom", souligne l'opérateur historique.

Elle prévoit, sur la période 2005-2008 :

-* une hausse progressive de l'abonnement de 23 %, pour se rapprocher de la moyenne de l'Europe des 15 fin 2004 et financer le développement du réseau au service de tous

-* une baisse immédiate de 7 % de l'abonnement social

-* une baisse d'au moins 26 % des tarifs des communications.

En réponse aux souhaits exprimés par l'ART et le gouvernement, France Télécom rappelle qu'il a pris le 10 janvier des engagements complémentaires pour contribuer au développement concurrentiel du secteur, notamment des nouvelles offres de gros de revente de l'abonnement et sur le haut débit.

Selon le groupe, les discussions avec les autorités ont permis de préciser ces engagements :

-* les frais de mise en service du dégroupage (qui permet à un abonné de couper tout lien avec France Télécom pour rejoindre un autre opérateur) vont passer de 78,7 euros HT à 50 euros HT pour le dégroupage total et à 55 euros HT pour le dégroupage partiel

-* l'engagement est pris de parvenir à un alignement de la qualité de service du dégroupage total sur celle du dégroupage partiel. Une liste d'indicateurs pourrait être établie et communiquée à l'ART à partir du 1er juin prochain, afin de pouvoir mesurer les progrès qui seront réalisés en ce sens

-* l'offre de gros sur la revente de l'abonnement sera transmise à l'ART avant la fin du mois de septembre prochain, en vue d'une mise en oeuvre effective avant la fin du 1er trimestre 2006 et l'offre de gros ADSL permettant au client final d'avoir un service haut débit sans avoir à payer l'abonnement sera mise en place en 2005

-* l'engagement a également été pris de transmettre à l'ART une nouvelle offre de référence sur le dégroupage total avant le 1er juin prochain.

France Télécom note que l'Autorité a fixé, dans son avis, une condition, à laquelle France Télécom devrait se soumettre, de baisse d'un euro HT du tarif mensuel avant l'été.

ART

Le marché des étiquettes RFID pourrait atteindre presque 3 milliards de dollars en 2009
Jeudi, 27/01/2005 - 00:00

Les recettes globales issues des étiquettes RFID (identification par radiofréquence) devraient passer de 300 millions de dollars en 2004 à 2,8 milliards de dollars en 2009, cette technologie devenant de plus en plus répandue dans les processus d'affaires, a indiqué un rapport de la société d'études de marché In-Stat. La société a annoncé que l'adoption de cette technologie prendrait quelques années avant de s'accélérer, car ces étiquettes restent relativement coûteuses avec des prix de l'ordre de 15 cents à plus de 100 dollars.

« Le plus gros segment du RFID pour les années à venir est de loin la chaîne logistique/les emballages », explique Allen Nogee, analyste chez In-Stat. « Ce segment seul devrait compter le plus grand nombre d'étiquettes entre 2005 et 2009. » Wal-Mart, qui a incité ses principaux fournisseurs à utiliser cette technologie, devrait dynamiser ce segment du marché. Les produits grand public devraient représenter le deuxième plus gros marché pour le RFID, même si ce marché est une des zones les plus sensibles à la confidentialité. Les problèmes de confidentialité restent une inquiétude pour de nombreuses applications RFID. De ce fait, les tribunaux et les gouvernements du monde entier s'efforcent actuellement de déterminer les questions légales à ce sujet

EET

Les députés élargissent les compétences de l'ART
Jeudi, 27/01/2005 - 00:00

Les députés ont adopté, le 20 janvier en première lecture, le projet de loi de régulation des activités postales. Ce texte, qui doit réformer la Poste et son fonctionnement, aura des conséquences sur l'Autorité de régulation des télécommunications (ART), dont les compétences viennent précisément d'être élargies au secteur postal.

D'abord le régulateur, organe créé en 1997, va changer de nom pour devenir l'Acerp, soit l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes. Deux amendements vont par ailleurs modifier son fonctionnement : les membres de son collège vont passer de cinq à sept ; et au moins cinq membres devront être présents aux délibérations pour qu'elles soient valables juridiquement.

«La nomination de deux personnes supplémentaires - c'est-à-dire le passage à sept membres - nous paraît tout à fait fondée pour, à la fois, améliorer la compétence de l'Autorité dans le domaine postal et éviter le chiffre pair. Ainsi, la nature véritablement collégiale des délibérations sera préservée», a souligné lors des débats Patrick Ollier, député UMP (Hauts-de-Seine) et coauteur des amendements en tant que président de la commission des Affaires économiques de l'Assemblée.

Pour justifier la présence de cinq membres au minimum lors des délibérations, le parlementaire souligne «qu'il serait en effet dommageable à l'efficacité de l'Autorité de régulation qu'elle puisse se réunir en sous-collèges, ce qui ne manquerait pas d'entraîner des dérives».

Trois de ces membres, dont son président, seront nommés par décret du gouvernement, deux par le président de l'Assemblée nationale et deux par le président du Sénat. Patrick Devedjian, ministre délégué à l'Industrie et porteur de cette réforme, s'en est félicité. «L'Arcep, loin de constituer un organe nouveau, n'est que la continuité de l'ART», a-t-il souligné. Ce texte doit désormais retourner, en seconde lecture, devant le Sénat. Une fois la loi promulguée, l'ART aura six mois pour changer de nom et pour mettre en place toutes les modifications imposées.

ART

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Espace
Espace et Cosmologie
Les grandes galaxies spirales plus jeunes que prévu
Jeudi, 27/01/2005 - 00:00

En analysant un échantillon de 200 galaxies dans l'Univers lointain, des astrophysiciens du CNRS ont reconstitué l'histoire de la formation des grandes galaxies spirales. Elles ont grandi par collisions et fusions successives de galaxies plus petites, durant lesquelles de nombreuses étoiles sont nées. Mais on pensait que ce mécanisme avait pratiquement cessé il y a 8 milliards d'années. Or, les recherches publiées dans la revue Astronomy & Astrophysics montrent que les galaxies ont continué de croître, donnant naissance à la moitié des étoiles actuelles. Aujourd'hui, la plupart des grandes galaxies sont des galaxies spirales : au centre, le bulbe de symétrie elliptique est entouré d'un disque, doté de bras où les jeunes étoiles se concentrent. Notre galaxie, la Voie Lactée, ainsi que sa voisine la plus proche, Andromède, sont des galaxies spirales. Quand et comment ces galaxies se sont-elles formées ? C'est ce qu'une équipe d'astrophysiciens du CNRS1, en collaboration avec des chercheurs du CEA2 et de l'ESO3, ont déterminé en travaillant sur des galaxies qui émettent la plus grande partie de leur rayonnement dans l'infrarouge. Depuis quelques années, François Hammer et ses collègues ont utilisé le satellite Infrared Space Observatory pour observer les galaxies de l'Univers lointain dans l'infrarouge, ainsi que le télescope spatial Hubble et le Very Large Telescope, installé au Chili pour les observations dans le visible.

Ils ont étudié 200 galaxies, situées à une distance de 4 à 8 milliards d'années lumière de la Terre. Ils ont ainsi assisté au déroulement de leur vie alors que l'Univers était beaucoup plus jeune qu'aujourd'hui (en vertu du principe selon lequel regarder loin dans l'Univers, c'est regarder loin dans le passé).Ces recherches ont abouti à trois résultats majeurs. Les galaxies infrarouges représentent 15 pour cent des galaxies de l'Univers lointain, contre 0.5 pour cent seulement dans l'Univers local (à moins d'un milliard d'années de nous). Il y a 4 à 8 milliard d'années, les galaxies ont donc connu des épisodes de formation stellaire intenses. Plus précisément, la moitié des étoiles actuelles s'est formée durant les 8 derniers milliards d'années, principalement dans les galaxies infrarouges. Enfin, il y a 4 à 8 milliards d'années, les galaxies étaient nettement moins abondantes en oxygène, ce qui confirme le résultat précédent.

En effet, à l'échelle de temps considérée, la formation d'étoiles se confond à l'apparition d'éléments lourds comme l'oxygène : les étoiles, une fois formées, explosent rapidement en supernovae, dispersant des éléments lourds autour d'elles. Quelle est la cause des épisodes de formation stellaire intenses ? Selon ces observations, il s'agit de l'interaction gravitationnelle, qui provoque la rencontre et la fusion des galaxies. Le gaz interstellaire est alors fortement comprimé dans certaines régions, ce qui déclenche des bouffées de formation stellaire. Les morphologies des galaxies infrarouges de l'Univers lointain, beaucoup plus perturbées que les spirales régulières de l'Univers local, témoignent des fusions en cours.

Cette histoire révélée par les nombreuses galaxies infrarouges est en accord avec le scénario de formation hiérarchique des galaxies, établi par les cosmologistes il y a une vingtaine d'années. Selon ce scénario, de petites galaxies s'assemblent pour en former de plus grandes, au cours de fusions successives. Mais on pensait que ces fusions avaient pratiquement cessé il y a 8 milliards d'années. Les astrophysiciens viennent de montrer que ce n'est pas le cas. Durant les 4 milliards d'années suivants, les galaxies ont continué de fusionner pour donner les grandes galaxies spirales, telles que nous les connaissons aujourd'hui.

Alphagalileo

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Terre
Sciences de la Terre, Environnement et Climat
Réchauffement climatique : le point de non retour pourrait être atteint d'ici 10 ans
Jeudi, 27/01/2005 - 00:00

La température moyenne du globe ne doit pas grimper au-delà de 2°C de plus qu'avant la révolution industrielle (soit 1750), recommande un groupe de réflexion international sur le réchauffement climatique. Au-delà de ce point, les dégâts provoqués par le réchauffement climatiques prennent une ampleur catastrophique, explique le rapport dressé par trois grands centres de réflexion : The Institute for Public Policy Research (Grande-Bretagne), The Center for American Progress (USA) et The Australian Institute.

Au-delà d'une augmentation de 2°C de la température globale, les pertes agricoles, les risques de pénuries d'eau, les dommages irréversibles causés aux écosystèmes augmentent de façon significative, estime l'ICCT (International Climate Change Taskforce), qui s'appuie sur les données de l'UNFCCC, le groupe d'étude des Nations-Unies pour le climat. A ce stade, les glaces de l'ouest de l'Antarctique et du Groenland risquent de fondre, les forêts ne seraient plus des puits de carbone mais des sources de CO2.

Ne pas dépasser une hausse de 2°C doit être le nouvel objectif des dirigeants de la planète, recommande l'ICCT. Concrètement, cela revient à maintenir la concentration de CO2 dans l'atmosphère à 400 ppm. Sachant qu'elle atteint déjà 379 ppm, le seuil critique n'est pas loin. Le rapport de l'ICCT s'adresse aux gouvernants, qui doivent «reconnaître que le changement climatique est à long terme la question la plus importante à laquelle la planète doit faire face», selon l'ancien ministre britannique Stephen Byers, co-dirigeant du groupe. Ce texte sera rendu public officiellement demain, alors que la Grande-Bretagne prend la tête du G8 et de l'Union européenne. Tony Blair a fait du climat l'une de ses priorités.

Parmi les 10 recommandations du rapport figure également :

-* créer un G8 élargi, comprenant des pays en développement, consacré à la lutte contre le réchauffement climatique ;

-* porter à 25 % la part de l'électricité produite à partir d'énergies renouvelables ;

-* établir un plan global d'action pour l'après 2012 incluant tous les pays de la planète.

Soulignant le rôle que pourrait jouer le G8, qui regroupe les sept pays les plus industrialisés et la Russie, les chercheurs préconisent l'adoption d'un "cadre de travail" qui permettrait d'intégrer à l'effort collectif les Etats-Unis, qui avaient refusé de signer le Protocole de Kyoto de 1997. Stephen Byers a estimé mardi que la prise de conscience des enjeux climatiques progresse à Washington, malgré le fait que le président George W. Bush "reste très proche de l'industrie pétrolière". Rien ne sera obtenu, soulignent enfin les chercheurs, sans la coopération des pays riches et pauvres. Pour l'économiste britannique Adair Turner, un membre du Groupe, "les pays en développement pensent que les pays développés doivent agir en premier parce qu'ils polluent plus, sont plus riches et ont une certaine responsabilité historique". Face à eux, a poursuivi Adair Turner, les Etats-Unis, "poussés par la frange la plus irresponsable de leur communauté économique", affirment qu'ils ne peuvent rien signer tant que la Chine et l'Inde ne signent pas non plus. "C'est le problème classique des négociations de désarmement", a résumé mardi Adair Turner : "chacun veut que l'autre agisse en premier". La phase actuelle, a-t-il répété, "est une négociation pour le désarmement des émissions de CO2". Le rapport presse les pays riches d'apporter leur aide aux pays pauvres, tout en conditionnant désormais leur aide au développement au respect de critères écologiques. La Grande-Bretagne, qui préside le G8 en 2005, a fait de la lutte contre le changement climatique et de l'Afrique les deux priorités de sa présidence.

BBC

PPR

Les forêts, un atout pour la réduction de la pauvreté et le développement
Jeudi, 27/01/2005 - 00:00

Les forêts contribuent directement à réduire la pauvreté extrême et la faim et à assurer un environnement durable, deux des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), a affirmé mardi l'Organisation mondiale pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) basée à Rome. Un groupe d'experts réunis par l'organisation a estimé qu'une bonne gestion de la forêt contribuait au développement durable. "Les produits de la forêt peuvent contribuer directement à l'objectif de réduction de la pauvreté et de la faim en fournissant des revenus monétaires, du travail et des biens de consommation aux familles pauvres", a affirmé David Kaimowitz, directeur général du Centre de recherche internationale sur les forêts.

Les moyens de subsistance d'environ 240 millions de pauvres qui vivent dans les zones forestières des pays en développement dépendent de la protection et de la réhabilitation des forêts, souligne la FAO dans un communiqué. Selon la FAO, le secteur industriel forestier joue aussi un rôle important dans l'économie mondiale et il représente environ 3 % du commerce mondial et 1 % des investissements directs en capital dans le monde. Quelque 12,9 millions de personnes sont employées dans ce secteur. Les fonctions environnementales des forêts incluent l'atténuation des changements climatiques, le maintien de ressources en eau propre et sûre, l'amélioration de la fertilité des terres, la protection des côtes et des ressources marines et l'amélioration des environnements urbains. La FAO estime pouvoir jouer un rôle pour soutenir les efforts des pays pour atteindre les OMD. Selon ses experts, elle doit aider les pays à analyser les liens entre pauvreté et forêt afin d'accroître la visibilité du secteur forestier dans leur stratégie de réduction de la pauvreté.

FAO

Un mois après le tsunami : l'environnement aussi est à reconstruire
Jeudi, 27/01/2005 - 00:00

Le tsunami a détruit ou renversé des récifs de coraux et jeté des voitures dans la mer, et, un mois plus tard, les scientifiques tentent toujours d'évaluer les dégâts subis par l'environnement en Asie du Sud. Sauver les coraux du littoral de l'océan Indien, ravagé par les raz-de-marée du 26 décembre, est devenu une priorité pour l'Asie du Sud et du Sud-Est. Pour cela, la Thaïlande a mis les bouchées doubles afin d'achever avant le début de la mousson en avril une opération de nettoyage gigantesque visant à débarrasser les récifs d'au moins un millier de tonnes de décombres.

Seuls 10 % des quelque 78 kms2 de récifs coralliens longeant la mer des Andamans, dans le sud de la Thaïlande, ont été endommagés, avait récemment indiqué le directeur du département des ressources marines et côtières, Maitree Duangsawasdi. Mais les dégâts pourraient être beaucoup plus importants si on laissait là les tonnes de détritus et décombres emportés par les eaux en furie, a-t-il averti.

Les récifs de Phi Phi, chapelet d'îles situées au sud-est de l'île méridionale de Phuket, sont probablement les plus souillés avec une masse de détritus estimée à un millier de tonnes. Sept mille autres tonnes se trouvent sur la terre ferme, à proximité, a précisé le responsable. "Nous devons essayer de débarrasser les détritus avant avril car la saison de la mousson va apporter encore plus de déchets et cela pourrait étendre sur le long terme les dégâts causés aux coraux", a-t-il averti.

Le nettoyage est soutenu par le Programme pour le développement des Nations unies (PNUD), qui fournit l'équipement, et des centaines de plongeurs bénévoles. Le PNUD a averti que certains sites avait subi des dommages extrêmement importants et que le sable ramené sur les coraux pourraient tuer les récifs s'il n'était pas enlevé. En Indonésie, les dommages provoqués à l'environnement ont été estimés à 675 millions de dollars, selon Klaus Toepfer, directeur du Programme pour l'Environnement des Nations unies. "Les dernières enquêtes montrent que les conséquences sur l'environnement sont encore plus alarmantes que ce que nous craignions auparavant", a-t-il déclaré. "Il est clair que la reconstruction en cours doit également investir dans le capital environnemental des ressources naturelles - les forêts, les mangroves et les récifs de coraux", a ajouté M. Toepfer.

La force des raz-de-marée a été telle que c'est jusqu'à la géographie des côtes qui a pu être modifiée. Au Sri Lanka et dans le détroit de Malacca, entre Indonésie et Malaisie, des experts étudient ainsi un éventuel changement de la cartographie. Le tremblement de terre, qui a atteint une magnitude de 9 degrés, aurait ainsi pu avoir décalé l'île thaïlandaise de Phuket de 15 centimètres. Aux Maldives, c'est l'ensemble de l'archipel, qui compte près de 1.200 îles et atolls, qui a été un instant submergé. Le président Maumoon Abdul Gayoom avait déjà, avant les raz-de-marée, alerté sur les risques d'inondation, voire de disparition, de ce chapelet d'îles situées à fleur d'eau, en cas d'élévation du niveau des eaux, du fait du réchauffement climatique.

AFP

^ Haut
Vivant
Santé, Médecine et Sciences du Vivant
Des protéines-prions retrouvées dans des organes inhabituels chez la souris
Jeudi, 27/01/2005 - 00:00

Des protéines semblables à la protéine-prion responsable de la maladie de la vache folle ont été retrouvées dans le foie, le rein et le pancréas de souris, trois organes que l'on croyait jusque-là inaccessibles à l'agent de la variante de la maladie de Creutzfeldt-Jakob, selon une étude sur les maladies inflammatoires de la souris. Les protéines-prions sont à l'origine de plusieurs maladies cérébrales, notamment de la maladie de la vache folle et de la tremblante du mouton. Ces protéines n'ont jusque-là été retrouvées que dans le cerveau, la moelle épinière et les ganglions lymphatiques.

Mais bien que cette découverte augmente la crainte que d'autres organes ne puissent être touchés chez les animaux atteints, il n'y a aucune raison de s'alarmer à ce stade, a estimé Adriano Aguzzi de l'Hôpital universitaire de Zurich en Suisse. Toutefois, a-t-il ajouté, lors d'une interview téléphonique, "c'est une raison pour réévaluer les contrôles mis en place à l'heure actuelle. "L'équipe du professeur Aguzzi, qui comprend des chercheurs de l'Institut de neurologie de Londres et de l'Université de Yale, a utilisé des souris ayant une maladie inflammatoire du foie, du rein ou encore du pancréas. Des prions provenant de moutons frappés de tremblante leur ont été injectés. Les chercheurs comptent renouveler leur expérience sur des moutons.

Science

Un antibiotique magnétique ?
Jeudi, 27/01/2005 - 00:00

Dans un avenir prochain, songez à ranger la boussole à côté du thermomètre. Une recherche brésilienne vient de démontrer que les champs magnétiques exercent une influence directe sur la virulence microbienne, pouvant la stimuler ou l'inhiber. Lorsqu'il cultivait des colonies de Candida albicans à l'Institut de sciences biomédicales de l'Université de São Paulo, l'odontologue André Gasparetto, qui est aussi un spécialiste en microbiologie, a constaté que ces levures se développaient en s'orientant dans le même sens. La seule explication possible, s'est-il dit : c'est un champ magnétique. Sous certaines conditions, a-t-il ensuite constaté, l'agressivité de cette levure qui provoque la candidose augmente beaucoup, pouvant jusqu'à provoquer le développement d'infections. Pour appuyer sa conclusion, l'odontologue a étudié l'influence des champs magnétiques sur des polymères utilisés dans la composition des dentiers.

En utilisant deux plaques parallèles de magnétite, un minerai fonctionnant comme un aimant naturel, Gasparetto a constaté que les champs magnétiques augmentent l'absorption d'eau par le polymère, ce qui facilite la formation de colonies de microbes. Prochain pas : utiliser la technique pour neutraliser l'action des microbes - une sorte d'antibiotique magnétique, comme l'a dit le chercheur. Entre-temps, la technique pourrait déjà déboucher sur des applications comme la stimulation d'enzymes microbiennes d'intérêt commercial.

ASP

Un médicament pour réparer la moelle épinière bientôt expérimenté sur l'homme
Jeudi, 27/01/2005 - 00:00

Vingt ans tout juste après ses premiers travaux sur les lésions de la moelle épinière, l'heure de vérité a sonné pour le professeur Martin Schwab. A une date désormais «très proche», quoiqu'encore tenue secrète, le directeur de l'institut de recherche sur le cerveau de l'université de Zurich commencera à tester, sur «un petit nombre de patients humains» paralysés, une molécule conçue dans l'espoir de soigner des traumatismes médullaires jusqu'à présent incurables. Conçue avec Volker Dietz, chef du centre de paraplégiologie de la clinique Balgrist, également basée à Zurich, la première phase de ce protocole intégrera des patients qui souffrentdelésionsmédullairesgravesdatantdemoins de quinze jours - les malades chroniques n'étant pour l'heure pas concernés par ce traitement. Sitôt son état stabilisé, chacun d'entre eux se verra greffer sous la peau une pompe qui, reliée par un cathéter à la moelle épinière, permettra l'injection continue du médicament dans le liquide céphalorachidien. Ce dispositif en place, l'équipe scientifique suivra les malades semaine après semaine.

Actuellement purifiée et produite par le laboratoire suisse Novartis, cette molécule expérimentale a été imaginée il y a une quinzaine d'années par Martin Schwab, dans le cadre d'un programme sur le système nerveux central (SNC). «A l'époque, on cherchait à comprendre pourquoi les fibres nerveuses qui relient le cerveau à la moelle épinière, lorsqu'elles ont été sectionnées lors d'un accident, échouent à se régénérer, alors que dans le système nerveux périphérique, ces mêmes axones repoussent spontanément sur plusieurs centimètres», se rappelle le scientifique. Cette interrogation l'a mené tout droit à la découverte d'une protéine qui, présente dans les gaines de myélines du SNC, inhibe la repousse des axones.

Baptisée Nogo, cette molécule purifiée en 1998 se trouve au coeur des travaux menés à Zurich. «Nous travaillons sur l'hypothèse qu'en bloquant l'action de cette protéine - ainsi peut-être que d'autres facteurs inhibiteurs -, nous allons favoriser un phénomène de reconnexion neuronale qui, chez les personnes paralysées, pourrait déclencher une récupération fonctionnelle», poursuit Martin Scwhab.

Pour explorer cette piste, le chercheur a mis au point un anticorps capable, in vitro, de bloquer l'action de Nogo. Il a ensuite testé ce médicament sur des rats préalablement paralysés, avec des résultats encourageants : l'expérience a en effet mis en évidence une repousse des axones «sur de longues distances», ainsi qu'«un très net regain de mobilité». Ce médicament a également été testé chez le macaque. «Sur un premier groupe de six animaux, on a démontré que les animaux traités récupèrent 80 % de leurs fonctions, contre 15 % environ pour ceux qui ont reçu un placebo», assure le chercheur.

Forts de ces observations concordantes, Martin Schwab et Volker Dietz se disent prêts à expérimenter cet anticorps chez l'homme. A l'issue de la première phase expérimentale, conçue pour démontrer l'innocuité de l'anticorps, des essais de phase 2 et de phase 3 viseront à étudier son action sur plusieurs centaines de patients qui seront recrutés grâce à un réseau de centres cliniques : une dizaine d'établissements européens - dont l'hôpital français de Garches - et nord-américains collaborant à la fondation créée par l'acteur Christopher Reeve. C'est au terme de ce travail d'expérimentation, prévu pour durer plusieurs années, que l'efficacité de la molécule chez l'homme pourra éventuellement être démontrée.

Figaro

Découverte d'un gène essentiel dans le déclenchement du cancer
Jeudi, 27/01/2005 - 00:00

Des chercheurs américains ont découvert un nouveau gène qui serait essentiel au développement du cancer. Les travaux de l'équipe new-yorkaise de Takeda Maeda et Pier Paolo Pandolfi (Memorial Sloan-Kettering Cancer Center) sur ce gène, baptisé pokemon, ont été publiés dans la revue scientifique Nature. "Il existe de nombreux gènes pouvant causer le cancer, appelés oncogènes, mais le gène pokemon est unique en ce sens que d'autres oncogènes ont besoin de lui pour fonctionner", selon le professeur Pier Paolo Pandolfi, généticien du cancer, qui a dirigé l'étude. Etant donné son rôle crucial, ce gène constitue une cible thérapeutique idéale pour la mise au point de nouveaux médicaments capables d'inhiber son action, relèvent les chercheurs. En l'empêchant de s'activer, ces derniers espèrent pouvoir bloquer l'engrenage du processus de cancérisation. Ce gène agit en réprimant le fonctionnement d'autres protéines, en particulier celui de la protéine ARF qui est un suppresseur de tumeur-clé. Pokemon en réduit directement la production en interférant avec le gène commandant la fabrication de la protéine ARF.

Les chercheurs ont confirmé le rôle de l'oncogène pokémon en l'insérant dans le matériel génétique des souris. Ces dernières ont alors développé une forme agressive et mortelle de lymphome (prolifération cancéreuse qui se manifeste dans le tissu lymphoïde, qui contient des lymphocytes jouant un rôle important dans le processus d'immunité). Les chercheurs ont également trouvé un niveau anormalement élevé d'activité de ce gène dans des prélèvements de certains cancers humains, en particulier dans des lymphomes à cellules B ou T. Ils ont, en outre, observé que la sévérité de ces cancers était directement proportionnelle à l'activité du gène : plus la quantité de la protéine pokemon (dont il déclenche la production) était forte, plus la tumeur était agressive. Les cancers tuent chaque année 6 millions de personnes dans le monde, représentant ainsi 12 % des décès mondiaux, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Eurekalert

Une étude recommande une combinaison de traitements pour le cancer du sein
Jeudi, 27/01/2005 - 00:00

Les femmes qui ont un cancer du sein et qui sont à haut risque de récidive - parce que leur tumeur est grosse ou que leur cancer s'est étendu à au moins trois ganglions lymphatiques - devraient subir une radiothérapie en plus de la chimiothérapie, selon une étude réalisée par des chercheurs canadiens. A partir de données récoltées auprès de patientes suivies sur une période de 20 ans, les scientifiques ont constaté que les femmes qui avaient eu une radiothérapie à la fois de la paroi de la cage thoracique et des tissus environnants contenant des ganglions couraient moins de risques de mourir du cancer du sein ou de n'importe quelle autre cause que celles qui avaient simplement eu une chimiothérapie après l'intervention chirurgicale.

Interviewé à Montréal, où il dirige le programme d'oncologie du Centre hospitalier de l'Université McGill, le docteur Joseph Ragaz, principal auteur et concepteur de l'étude, a indiqué que les deux traitements semblaient avoir un effet de synergie dans la lutte contre la maladie, la chimiothérapie favorisant l'effet des rayons-X, et vice-versa. Ces résultats ont été publiés mercredi dans la revue de l'Institut américain du cancer (Journal of the National Cancer Institute).

L'étude est basée sur une analyse des résultats obtenus auprès de 318 femmes préménopausées de la province de Colombie-Britannique dans l'Ouest du Canada, chez lesquelles a été diagnostiqué un cancer du sein entre 1979 et 1986. La moitié des participantes, sélectionnées au hasard, ont eu une chimiothérapie après avoir subi l'ablation chirurgicale de leur sein ; l'autre moitié a suivi une chimiothérapie doublée d'une radiothérapie. Après 15 ans de suivi, il est devenu clair qu'un moins grand nombre de femmes du groupe ayant reçu le traitement combiné étaient mortes du cancer du sein. Et après 20 ans, le taux de survie à toutes les causes de mortalité était lui aussi devenu apparent. En fait, les femmes ayant reçu le traitement combiné bénéficiaient d'une baisse de 32 % de la mortalité due au cancer du sein, et d'une réduction de 27 % de la mortalité attribuable à toutes les autres causes.

AP

Etats-Unis : le cancer est devenu la première cause de mortalité chez les moins de 85 ans
Jeudi, 27/01/2005 - 00:00

Le rapport "Cancer Facts & Figures", publié chaque année par l'American Cancer Society (ACS), annonce des progrès significatifs en 2005 pour plusieurs types de cancers. Fondées sur les statistiques du National Cancer Institute (NCI) et du National Center for Health Statistics (NCHS), les estimations de l'ACS confirment notamment la baisse du taux de cancer du poumon, le plus mortel aux Etats-Unis, liée au pourcentage toujours plus faible d'Américains qui fument (42% en 1965, 22 % en 2000). Une amélioration est également attendue pour le cancer du colon dont l'incidence diminue de près de 3 % par an depuis 1998 grâce à un meilleur dépistage des polypes avant qu'ils ne dégénèrent. Les cancers du sein et de la prostate en revanche, les plus fréquents chez les femmes et les hommes respectivement, connaîtront une légère progression, de même que les cancers liés à l'obésité (foie, pancréas, utérus, rein, etc.). Au total, près de 1,4 millions de personnes devraient développer un cancer cette année et 570 000 autres en mourir. Bien que situé derrière les maladies cardiovasculaires pour la population générale, le cancer constitue depuis 1999 la cause de décès la plus fréquente chez les moins de 85 ans.

S'agissant des causes du cancer, ce rapport souligne que le tabagisme est encore à l'origine d'un tiers des cancers aux USA. Un autre tiers des cancers est associé à l'obésité, au manque d'activité physique et à une mauvaise alimentation. Chez les hommes, l'obésité favorise notamment le cancer du foie, du pancréas, de l'estomac et de l'oesophage. Les hommes obèses ont un risque de cancer accru de 50 %. Chez les femmes, l'obésité est associée aux cancers de l'utérus, du rein, et du pancréas. Les femmes obèses ont pour leur part un risque de cancer accru de 70 %.

Enfin ce rapport précise que 17 % de cancers dans le monde (comparé à 7.2 % aux Etats-Unis) sont provoqués par des infections. Il s'agit des cancers du foie, provoqués par l'hépatite B et C, du cancer de l'utérus, provoqué par le papillomavirus humain, du cancer de l'estomac, provoqué par la bactérie Helicobacter, et du sarcome de Kaposi, qui est provoqué par le virus de l'herpès humain et dont l'incidence a augmenté en raison des infections par le HIV.

Le rapport estime qu'il y aura 1.373.000 nouveaux cas de cancer aux Etats-Unis cette année et 570.000 décès environ, soit un taux de guérison de 58,5 %. Ces nouveaux cas de cancer, comme le nombre de décès, sont en légère augmentation par rapport à l'année dernière, en grande partie à cause du vieillissement de la population. Il reste que le nombre de nouveaux cas de cancer a diminué de 1,1 % par an, contre une tendance à la hausse pendant la période 1973 à 1992. Quant à la mortalité due au cancer elle a diminué de 1,6 % par an chez les hommes et de 0,8 % chez les femmes de 1992 à 1998.

ACS

ACS

Thérapie cellulaire après infarctus : l'espoir des cellules souches embryonnaires
Jeudi, 27/01/2005 - 00:00

Jusqu'à présent, étaient utilisées des cellules souches non matures pouvant se différencier et se multiplier : c'est ainsi que les premières cellules souches du muscle squelettique ont été injectées dans des zones infarcies, pour coloniser ensuite le myocarde et lui faire retrouver sa capacité de contraction (intervention invasive nécessitant d'ouvrir le thorax). Le premier essai clinique a été mené en juin 2000 par le Pr Philippe Ménasché (hôpital Bichat- Claude Bernard, Paris), puis un essai européen a été réalisé auprès de 300 patients. Une autre technique a ensuite été mise au point : elle permet d'introduire des cellules souches provenant de la moelle osseuse, qui sont de petite taille (contrairement aux cellules musculaires), via un cathéter dans les artères coronaires, au sein même du myocarde, sans être obligé d'effectuer une thoracotomie. Près de 1.000 patients dans le monde ont d'ores et déjà bénéficié de cette thérapie.

Mais le véritable espoir provient des cellules souches embryonnaires qui ont la capacité de se transformer en cellules cardiaques. Une équipe de chercheurs de Montpellier a engagé des travaux dans ce domaine, l'objectif étant d'orienter de telles cellules vers une différenciation cardiaque avant de les injecter en vue d'une restauration de l'activité électrique du coeur, afin d'éviter une trop grande multiplication et un risque de cancérisation secondaire.

I-Dietetique

La maladie d'Alzheimer n'est pas irréversible
Jeudi, 27/01/2005 - 00:00

Des chercheurs américains viennent de dévoiler un traitement aux anticorps qui a permis de rapidement restaurer la santé des cellules nerveuses dans le cerveau de souris de laboratoire en éliminant les plaques de peptides qui s'y étaient accumulées, caractéristiques de la maladie d'Alzheimer.

Ces plaques graisseuses, formées de peptide B. amyloïdes, sont suspectées d'être la véritable cause de cette dégénérescence cérébrale et de sénilité aujourd'hui irréversible dont sont atteints quelque 4,5 millions d'Américains. Les chercheurs de l'école de médecine de l'Université Washington à Saint Louis (Etat du Missouri), dont les résultats des travaux ont paru dans l'édition électronique du Journal of Clinical Investigation daté du 5 février, ont expliqué dans un communiqué avoir injecté un anticorps qui a dissous ces plaques dans plusieurs parties du cerveau des souris. Peu après, les nerfs ainsi libérés se sont désenflés rapidement pour retrouver leurs fonctions normales."Ces gonflements représentent des dommages structurels qui semblaient être bien établis et stables", a indiqué le Dr. David Holtzman, le principal membre de l'équipe de recherche.

En effet, à la grande surprise des chercheurs, l'enflure des branches nerveuses avait diminué de 20 % à 30 %". Trois jours seulement après l'arrêt du traitement. La rapide capacité des cellules nerveuses à retrouver leur structure normale pourrait être une indication que ces cellules tentent en permanence de se rétablir, a poursuivi le docteur Robert Brentza, ce qui signifierait que la maladie d'Alzheimer n'est pas irréversible, coom on l'a longtemps cru.

Journal of Clinical Investigation

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