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RTFLASH Recherche & Technologie
NUMERO 389
Lettre gratuite hebdomadaire d’informations scientifiques et technologiques
Créée par René Trégouët rapporteur de la Recherche et Président/fondateur du Groupe de Prospective du Sénat
Edition du 15 Juin 2006
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Egalement dans ce numéro
TIC
Première mondiale : Orange et Médical Mobile lancent le bracelet Columba pour les malades d'Alzheimer
Une expérimentation canadienne de téléassistance pour les personnes souffrant de maladies mentales
Le Wi-Fi pourrait redessiner le paysage des télécoms en France
Japon : on pourra bientôt lire sur sa montre les messages de son portable
Une avancée française majeure : la protection soustractive des logiciels par jeton co-processeur.
L'ordinateur désormais préféré au téléviseur
Avenir
Un capteur capable de reproduire la sensation du toucher
Matière
L'éolien arrive en Chine
Le MIT travaille sur les batteries du futur
Terre
Des nanotubes de carbone pour désaliniser l'eau de mer
Vivant
Alzheimer : un vaccin à ADN expérimenté avec succès chez la souris
L'expression des gènes est gouvernée par l'organisation spatiale dans le noyau
Des cellules souches pour reconstituer la peau
Des avancées dans le traitement des cancers métastasés du rein
Des anti-hypertenseurs pourraient prévenir certains cancers
Des traces de vie datant de 3,4 milliards d'années
Edito
la pensée affirme son pouvoir sur la matière



Fin 2005, à L'Université de Pittsburgh, une équipe pluridisciplinaire annonçait la mise au point d'un bras robotisé contrôlé par la pensée. Constitué d'une épaule, d'un coude mobile et d'une pince en guise de main, ce bras agit comme celui d'un humain. Expérimenté sur un singe et utilisant un système de sondes et de capteurs directement insérés dans le cerveau, ce bras robotisé exécute fidèlement les instructions transmises directement par la pensée de l'animal.

Mais il y a quelques jours, après plus de vingt ans de recherche dans le monde, une nouvelle étape décisive a été franchie vers le vieux rêve d'une commande télépathique. A l'occasion du salon de la recherche et de l'innovation qui vient de se tenir à Paris, les participants ont pu assister à la première démonstration en France du système BCI (Brain Computer Interface) qui permet aux personnes totalement paralysées de déplacer un curseur sur un écran d'ordinateur ou de « dicter » un texte simplement par la pensée. Le scientifique autrichien Peter Brunner, du centre public de recherches de Wadsworth (Etat de New York), utilisant un bonnet électronique et un ordinateur portable a composé, lettre à lettre, devant une assistance très impressionnée, un message sur un écran géant au dessus de sa tête. Au seul moyen de sa pensée, il a réussi à écrire "Bonjour".

Grâce à une vingtaine d'électrodes insérées dans le bonnet, cet étonnant équipement capte les signaux électriques émis par le cerveau et les numérise pour qu'ils soient traduisibles par l'ordinateur. Sans intervention des nerfs ou des muscles, l'interface "peut offrir une possibilité de communication et d'autonomie à des gens qui sont totalement paralysés" et ne peuvent ni parler, ni se mouvoir, explique Eric Sellers, un autre chercheur du centre de Wadsworth.

Cette nouvelle interface pourrait améliorer considérablement la qualité de vie de 100 millions de patients dans le monde, dont 16 millions de personnes souffrant de paralysie cérébrale et au moins 5 millions victimes d'une rupture de la moelle épinière, avance le Dr Sellers. Dix millions de personnes sont aussi totalement paralysées après un accident vasculaire cérébral. Les applications possibles vont bien au-delà de l'écrit : ce n'est qu'une question de temps avant que la même technologie ne soit utilisée pour guider des fauteuils roulants, avance le Dr Sellers.

Le système mis au point à Wadsworth repose sur un algorithme qui analyse les ondes émises par le cerveau, comme dans un électro-encéphalogramme, et repère les pics d'intensité correspondant à des efforts mentaux définis. Quand le Dr Brunner se concentre pour produire le "B" de "Bonjour", il fixe sur son écran des rangées de lettres et de symboles, illuminées rapidement et de manière aléatoire. A chaque fois qu'une rangée, verticale ou horizontale contient la lettre "B" - son cerveau émet un signal légèrement plus fort. L'ordinateur a besoin d'environ 15 secondes pour déterminer la lettre regardée, mais les performances s'améliorent avec l'entraînement.

Un neurobiologiste américain de 48 ans, souffrant de la maladie de Charcot - une maladie dégénérative des cellules nerveuses - peut ainsi continuer à travailler grâce à ce programme, alors qu'il ne peut plus même bouger les yeux. "Il rédige des propositions de subventions, envoie des courriels et peut utiliser le clavier de son ordinateur à la maison". Il a même écrit un message pour la démonstration de Paris, que le Dr Sellers a projeté.

Toujours outre-atlantique, des chercheurs canadiens travaillent sur une nouvelle sorte de biométrie. Au lieu de contrôler le scan de l'iris ou une empreinte digitale, cette nouvelle forme de biométrie pourrait reconnaître les ondes cérébrales ! S'appuyant sur la fait que les impulsions électriques mesurables sur l'activité cérébrale varient d'un humain à l'autre, des chercheurs de l'université de Carleton à Ottawa, au Canada, travaillent sur un lecteur capable d'identifier une personne grâce à ses pensées. Lorsque l'on pense, même si c'est à la même chose, les ondes émises par le cerveau ne sont pas les mêmes d'une personne à l'autre. Cette différence, même si elle est minime, pourrait être suffisante pour identifier un individu. Ainsi, il suffirait de penser pour être identifié. Des expériences menées sur des singes ont montré que l'animal et la machine peuvent apprendre à se reconnaître. "Ensemble, le couple converge vers un décodage réussi", explique Reza Shadmehr, professeur d'ingénierie biomédicale et de neuroscience à l'université John Hopkins (USA).

Ainsi, l'homme, après avoir réussi à transformer de plus en plus efficacement la matière en énergie, puis l'énergie en information, est sur le point de franchir une nouvelle étape dans la connaissance et la maîtrise de son environnement en transformant directement sa pensée en action sans aucune médiation physique. On imagine sans peine les immenses perspectives qu'ouvre un tel saut technologique à l'humanité. A terme, il ne fait maintenant plus de doute que nous pourrons commander par la pensée la multitude d'objets et de dispositifs électroniques qui constituent notre environnement quotidien, ordinateur, téléphone, appareils ménagers, voiture...

D'ici à une génération, cette nouvelle technologie va faire entrer notre société dans une nouvelle ère en transformant radicalement la vie des personnes âgées et handicapées puis en se diffusant à l'ensemble des activités humaines. Mais, comme je l'ai à plusieurs reprises souhaité dans cette lettre, il est absolument capital qu'un grand débat civique et démocratique s'ouvre pour bien mesurer les immenses conséquences sociales, culturelles et morales d'une telle avancée scientifique et définir une "neuroéthique" qui puisse garantir qu'un tel pouvoir ne soit utilisé que pour le bien commun et dans le respect absolu de la dignité et de la liberté de l'homme.

René Trégouët

Sénateur honoraire

Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat


TIC
Information et Communication
Première mondiale : Orange et Médical Mobile lancent le bracelet Columba pour les malades d'Alzheimer
Vendredi, 16/06/2006 - 00:00

Développé par Medical Mobile, en partenariat avec Orange, Le bracelet Columba est désormais disponible dans les pharmacies et les agences France Télécom. Ce partenariat technologique entre le leader de la téléphonie mobile et le créateur de la télé-sécurité médicale a donné naissance à une première mondiale : un bracelet téléphone GSM/GPS permettant de retrouver les malades d'Alzheimer en cas de fugue ou de désorientation. Cette solution relève le défi de sécuriser l'environnement de vie des malades d'Alzheimer sans restreindre leur liberté.

Avec l'allongement de l'espérance de vie, la maladie d'Alzheimer devient un enjeu majeur de santé publique. On compte en France déjà plus de 850 000 malades et 165 000 nouveaux cas chaque année. D'ici 2008, toutes les familles seront concernées de près ou de loin par cette maladie, dont la perte de repère spatio-temporel est l'un des principaux symptômes : environ 60 % des malades d'Alzheimer font des fugues ou vivent des situations de désorientation.

Ce bracelet-téléphone intègre un bouton d'alerte et s'attache au poignet comme une simple montre water-proof, sécurisant ainsi l'environnement des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer, sans restreindre leur liberté, dans le respect des procédures de la CNIL (Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés).

Si le porteur d'un bracelet Columba sort du secteur géographique habituel où il dispose de points de repère, l'appareil déclenche une alarme automatisée pour en aviser les proches. Opérant 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24, un centre d'appels médicalisé est à la disposition de la famille et du personnel soignant pour immédiatement repérer par satellite l'endroit précis où se trouve la personne. Il est également possible d'entrer en communication avec le malade grâce à la fonction haut-parleur main-libre du bracelet, par l'intermédiaire du centre d'appels médicalisé.

Cette technologie révolutionnaire, issue de trois années de recherche, repose sur un logiciel intelligent de détection et d'alerte, un système de géolocalisation GPS-assisté et un émetteur-récepteur GSM/GPRS équipé d'une carte Sim. Les échanges téléphoniques et les transmissions de données s'appuient sur le réseau mobile d'Orange et les services d'AXA Assistance.

Columba

FT

Une expérimentation canadienne de téléassistance pour les personnes souffrant de maladies mentales
Vendredi, 16/06/2006 - 00:00

L'indépendance personnelle et le maintien à domicile préoccupent beaucoup les patients souffrant d'une maladie mentale. Le Centre de recherches sur les communications Canada (CRC) travaille actuellement sur un projet pilote visant à démontrer comment les télécommunications peuvent compléter les programmes actuels de soins à domicile dans le but d'accroître la qualité des soins aux patients et de rendre les soins à domicile plus efficaces et économiques.

Le programme REACH (Remote Assertive Community Homecare) fait appel à la technologie des communications à haut débit par satellite pour mettre en communication des patients nécessitant une supervision quotidienne et les fournisseurs de soins de santé des programmes de traitement communautaire assertif (TAC). Cette technologie permet au personnel de ces programmes de superviser la prise de médicaments et de contrôler la santé des patients à distance. Les patients reçoivent donc le traitement dont ils ont besoin dans le confort de leur foyer. Cette technologie supplée aux visites en personne, réduit les coûts et le temps de déplacement et permet au personnel des programmes de TAC d'aider plus de patients.

Une vingtaine de patients de la région de Woodstock, en Ontario, participent à ce projet pilote. Ils se sont procuré un ordinateur, un logiciel de contrôle de la santé, un écran tactile interactif et une liaison de vidéoconférence. Le système est également muni d'autres appareils fonctionnant à distance, tels une balance sans fil et un appareil de contrôle de la tension artérielle. Les lectures de ces appareils sont envoyées au membre de l'équipe de TAC à des fins de contrôle.Le projet pilote, dirigé par Télésat et financé par les agences spatiales canadienne et européenne, est réalisé en partenariat avec Infosat Communications ; le Lawson Health Research Institute de London, en Ontario ; Peel Corporation; VaaSah Inc. ; et le CRC, qui soutient cette initiative depuis ses débuts en 2004.

A ce jour, la majorité des patients et des membres de l'équipe de TAC sont très satisfaits du nouveau système et ils ont remarqué une diminution considérable du temps consacré à chaque vérification quotidienne. Le projet actuel s'est terminé en janvier 2006. Il va à présent être évalué pour déterminer le potentiel de mise en oeuvre de cette nouvelle technologie sur une plus grande échelle.

REACH

CRCC

Le Wi-Fi pourrait redessiner le paysage des télécoms en France
Vendredi, 16/06/2006 - 00:00

Passer des appels à bas prix depuis son mobile est un rêve qui s'apprête à devenir réalité en France et qui devrait rapidement se répandre à travers le reste de l'Europe. Les trois premiers fournisseurs français d'accès à l'Internet haut débit, Orange (France Télécom), Neuf Cegetel et Illiad ont lancé des services qui permettent aux utilisateurs de téléphones portables de se connecter à des réseaux mobiles et Wi-Fi avec le même combiné.

Ces services placent la France dans le peloton de tête mondial des marchés ouverts aux services Wi-Fi/mobile, qui, selon certains analystes, pourraient profondément modifier le modèle économique des opérateurs dans les mois à venir. Pour les opérateurs intégrés tels que France Télécom, la ligne de partage entre les revenus de téléphonie fixe et mobile pourrait s'estomper et compenser le déclin observé dans les services fixes de communications vocales traditionnels. "Je pense que ce marché va décoller très vite étant donné que ces services permettent d'économiser beaucoup d'argent sur sa facture de téléphone", a déclaré Rémi Thomas, analyste chez Cheuvreux.

Lorsqu'un téléphone portable se trouve à proximité d'un point d'accès, le combiné peut bifurquer sur un réseau Wi-Fi et utiliser le protocole de téléphonie par Internet, le Voice over Internet Protocol (VoIP). Lorsqu'aucun point Wi-Fi n'est à proximité, les appels sont passés par le biais du réseau mobile. Le Wi-Fi permet aux propriétaires de téléphones portables de profiter de tarifs d'appel préférentiels, selon l'opérateur et selon les numéros, fixes ou mobiles, appelés. Les services VoIP qui permettent, grâce à un logiciel comme Skype, de passer des appels gratuits entre utilisateurs, deviennent également accessibles sur les mobiles. Cependant, certains opérateurs télécoms tentent régulièrement de bloquer l'accès à Skype. "C'est la revanche des opérateurs de lignes fixes sur les opérateurs mobiles", estime Michel Paulin, directeur général de Neuf Cegetel, dont l'entreprise vient de signer un partenariat avec Fon, fournisseur d'une technologie qui permet de partager un accès Wi-Fi.

La France est déjà l'un des pays d'Europe où l'accès haut-débit au Net est le moins cher et Paris est l'une des capitales qui comptent le plus de points Wi-Fi, ou hotspots, dans les cafés, aéroports, gares et dans les foyers. Certains de ces hotspots sont accessibles gratuitement, d'autres sont payants et certains ne sont ouverts qu'à des groupes d'utilisateurs spécifiques. France Télécom discute actuellement avec d'autres opérateurs, dont Illiad et Neuf Cegetel, pour étudier le partage de connexions Wi-Fi entre abonnés.

Par ailleurs, certaines entreprises estiment en France que le Wi-Fi est un marché attractif en lui-même. "Nous pensons que le Wi-Fi a les caractéristiques nécessaires pour devenir un marché de masse parce que ce n'est pas cher", a déclaré Rafi Haladjian, fondateur et directeur général de la société technologique Ozone. Son entreprise offre gratuitement un accès Wi-Fi aux Parisiens qui l'autorisent à installer une antenne sur leur toit et vise une couverture de 80 % de la ville d'ici la fin de l'année.

France Télécom et Illiad prévoient de commercialiser leurs combinés Wi-Fi/mobile en septembre, respectivement à 99 et 200 euros, tandis que Neuf Cegetel commencera à en proposer à la mi-juin à 199 euros. "La plupart des opérateurs mobiles en Europe réfléchissent à l'attitude qu'ils vont adopter face au Wi-Fi . Certains vont s'y mettre et d'autres vont s'y opposer", selon George Polk, directeur général de l'opérateur britannique Wi-Fi The Cloud.

La réponse de SFR, deuxième opérateur mobile français, sera d'offrir prochainement des tarifs plus bas dans le cas des appels mobiles passés depuis le domicile. T-Com, filiale de téléphonie fixe de l'allemand Deutsche Telekom, a lancé cette année un service Wi-Fi /mobile et T-Mobile propose depuis peu à ses clients des tarifs moins cher pour les appels passés depuis leur domicile. Telecom Italia prévoit de vendre ses premiers combinés Wi-Fi/mobile en juillet. En Grande Bretagne, BT Group lancera son produit cette année.

Reuters

Japon : on pourra bientôt lire sur sa montre les messages de son portable
Vendredi, 16/06/2006 - 00:00

Recevoir sur sa montre des informations ou des alertes en provenance de son portable sera bientôt possible, même si le téléphone est enfoui au fond d'un sac, grâce à deux nouveaux modèles high-tech que l'horloger japonais Citizen va bientôt commercialiser. Ces montres pour hommes, équipées d'un large écran rectangulaire à diodes luminescentes bleues, dialoguent à une distance de quelques mètres avec un téléphone portable via la technologie de transmission sans fil de proximité Bluetooth.

Elles permettent ainsi d'être prévenu à coup sûr de l'arrivée d'un courriel ou d'un appel, même si le portable est en mode silencieux et/ou éloigné de son propriétaire. La montre peut aussi afficher le nom de la personne qui appelle ou qui a expédié un message. Techniquement, elle pourrait même afficher les e-mails intégralement, mais ce n'est pas possible pour le moment à cause des spécifications actuelles des téléphones mobiles Bluetooth qui ne prévoient pas cette fonction, a expliqué à l'AFP un ingénieur de Citizen. Cette montre peut aussi permettre d'éviter de perdre son portable. En cas de rupture de dialogue entre les deux appareils, la montre donne l'alarme signalant immédiatement la disparition probable du terminal.

Orange

Une avancée française majeure : la protection soustractive des logiciels par jeton co-processeur.
Vendredi, 16/06/2006 - 00:00

L'industrie informatique est confrontée depuis longtemps au problème du piratage de logiciels. La situation s'est sérieusement aggravée ces dernières années avec le développement de l'Internet qui permet le téléchargement quasi instantané de logiciels « piratés ». La lutte contre ce piratage devient donc un enjeu économique majeur.

Pour s'attaquer à ce problème crucial, deux chercheurs français, Jean Christophe Cuenod et Gilles Sgro, ont imaginé une technologie très efficace de protection des logiciels baptisée « Validity », qui repose sur une technique de protection « soustractive ». Cette technique utilise un jeton sécurisé conçu à partir d'un petit circuit intégré dérivé de ceux utilisés pour des applications bancaires ou téléphoniques.

Pour protéger un logiciel contre sa modification ou sa duplication par un pirate, VALIDY Technology déporte dans ce jeton des variables cruciales au programme dans un VSM (Validy Security Module) où elles sont modifiées de manière sécurisée lors de son exécution. Ce changement conceptuel est très important, tant en sécurité qu'en performance, et permet une protection réellement efficace du programme sans le ralentir.

Un tel jeton peut être considéré comme une sorte d'ordinateur miniature enfermé à l'intérieur d'un coffre-fort et peut se connecter par exemple par un port USB à la machine dont le logiciel doit être protégé. L'intérieur du jeton est hors de portée des pirates, ils ne peuvent pas connaître les traitements qu'il effectue ni les informations qu'il contient. Seuls des échanges autorisés par le jeton peuvent avoir lieu entre celui-ci et le monde extérieur ; les pirates, n'ayant pas accès aux informations internes ne peuvent donc pas dupliquer le jeton.

Ce jeton sécurisé est considéré comme une extension du processeur et participe en permanence à l'exécution du logiciel. Le jeton contient en effet une partie des variables du logiciel et exécute lui même la fraction du logiciel qui se rapporte à ces variables : il se comporte comme un "coprocesseur".

Avec une protection soustractive, un pirate qui examine un logiciel ne voit jamais la totalité du logiciel puisqu'une partie est contenue dans le jeton auquel il n'a pas accès. Il doit alors essayer de réinventer la partie manquante à partir de la partie visible et des dialogues entre l'ordinateur et le jeton.

Cet exercice de reconstruction est étroitement dépendant de la fonctionnalité du logiciel protégé et demande un effort de réflexion et d'expérimentation important. Si la partie manquante est judicieusement choisie, l'effort de reconstitution peut même être nettement supérieur à l'effort de réécriture complète du logiciel. Cette innovation a été reconnue par l'IST prize comme l'une des 60 technologies les plus importantes d'Europe dans le domaine des technologies de l'Information.

Validity

Validity

L'ordinateur désormais préféré au téléviseur
Vendredi, 16/06/2006 - 00:00

Dans les foyers américains où se trouvent des enfants, l'écran le plus susceptible d'être regardé est maintenant celui d'un PC plutôt que celui d'un téléviseur. Une étude récente menée par la firme américaine NPD Group a déterminé que 94 % des ménages avec des enfants âgés de 4 à 14 ans possèdent un ordinateur. Le rapport de la firme, intitulé Kids and Consumer Electronics, indique que le téléviseur est maintenant bon deuxième puisqu'il n'est présent que dans 90 % des ménages où ce groupe d'âge se trouve représenté.

Les enfants modernes sont de plus en plus propriétaires de leurs propres appareils électroniques, le plus souvent un système de jeu vidéo (un peu plus de 40 %) ou d'un lecteur CD ou d'un téléviseur (31%). L'analyste de NPD Group, Anita Frazier, précise que les données de l'étude démontrent à quel point il est devenu ordinaire pour les jeunes de se servir d'appareils électroniques grand public. «Les jeunes d'aujourd'hui sont des natifs de l'ère numérique dont les activités diffèrent fondamentalement de celles des générations précédentes», explique-t-elle.

Canoe

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Avenir
Nanotechnologies et Robotique
Un capteur capable de reproduire la sensation du toucher
Vendredi, 16/06/2006 - 00:00

Deux chercheurs de l'université du Nebraska, à Lincoln, ont mis au point un nouveau type de capteur qui devrait permettre de doter les robots d'un toucher proche de celui de l'homme. Vivek Maheshwari et Ravi Saraf ont conçu un film électroluminescent qui répond à une force appliquée, reproduisant la sensation de toucher et dont les applications pourraient être trouvées dans le domaine de la chirurgie faiblement intrusive. Le film conçu par les deux chercheurs est une alternance de couches de nanoparticules d'or et de sulfure de cadmium séparées par des films non conducteurs ou diélectriques.

Une caméra enregistre la lumière émise et la traduit en une image équivalente au toucher d'un objet. Pour illustrer le procédé, Maheshwari et Saraf ont pressé une pièce d'un penny américain contre leur capteur. L'image résultante était suffisamment précise pour montrer les plis des vêtements d'Abraham Lincoln et les lettres "TY" du mot "LIBERTY". Les chirurgiens utilisent aujourd'hui le toucher pour déceler des tumeurs ou des calculs biliaires, déclarent les chercheurs. "De plus, il serait intéressant de développer des robots humanoïdes qui puissent sentir les formes, les textures, la dureté et manipuler des objets complexes lorsque ce n'est pas possible par la simple vision", ajoutent-ils.

Science

TR

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Matière
Matière et Energie
L'éolien arrive en Chine
Vendredi, 16/06/2006 - 00:00

Des aérogénérateurs qui se dressent sur les plaines balayées par un vent régulier du comté de Zhangbei, dans le nord de la Chine, sont autant d'espoir d'énergie propre pour leurs propriétaires, qui espèrent faire des émules dans tout le pays. "L'éolien a chez nous un grand potentiel. Si nous pouvons le développer, nous réduirons d'autant la pollution due au charbon", dont l'énergie chinoise dépend à plus de 70 %, affirme Yang Xuhua, directeur général adjoint de la ferme éolienne de Zhangbei Guotou, dans la province du Hebei, près de Pékin. "Le diamètre des pales là-bas atteindra 77 mètres, les plus grandes de Chine", indique Yang à l'AFP en montrant une partie des éoliennes non encore achevées.

Manifestement enthousiasmé par le devenir de l'éolien, Yang a travaillé son sujet avec de nombreux voyages en Europe ou aux Etats-Unis pour y étudier les derniers progrès technologiques en matière d'utilisation du vent. "De plus en plus de gens en Chine pensent qu'il faut exploiter cette ressource, bon marché, propre, renouvelable, abondante. Mais le problème c'est que nous n'avons pas l'équipement nécessaire", explique-t-il.

A Zhangbei, les partenaires sont étrangers. Les 30 premières éoliennes dont l'édification a commencé l'an dernier sont des turbines américaines General Electric. Soixante autres doivent être construites par l'espagnol Energia Hidroelectrica de Navarra (EHN) en 2007.

L'installation, à environ 200 kilomètres au nord-ouest de Pékin, aura alors une capacité de 144 mégawatts, dont une partie approvisionnera la capitale qui a promis d'utiliser 20 % d'énergie renouvelable durant les jeux Olympiques de 2008, dit Yang. L'ensemble de la préfecture de Zhangjiakou, où Zhangbei est localisée, ambitionne de se doter d'un millier d'éoliennes d'ici à 2010.

La préfecture dit avoir déjà investi 187 millions dollars dans l'éolien et avoir pour 275 autres millions de dollars de nouveaux projets en cours. Fin 2004, la Chine n'avait qu'une capacité installée de 760 megawatts, réparties sur 43 sites. Pourtant selon des études, l'éolien pourrait apporter à ce pays plus d'un million de megawatts d'énergie, dont les trois quarts émanant de fermes off-shore. La Commission nationale pour la réforme et le développement (CNRD), principal organisme de planification économique, a affiché l'an dernier son intention de voir la capacité actuelle passer à 5.000 megawatts d'ici à 2010 puis 30.000 megawatts en 2020, soit 33 % de plus que ce qui était jusqu'alors prévu.

Un des obstacles au développement de cette ressource est la loi chinoise qui impose aux éoliennes d'être à 70 % fabriquées en Chine. Cela ne décourage pas les investisseurs étrangers comme General Electric, l'espagnol ENH ou le danois Vestas Group, engagés dans des projets en Chine. GE a en outre signé fin mai un protocole d'accord avec la CNRD pour investir 50 millions dollars dans la recherche et le développement dans le secteur des énergies renouvelables, dont l'éolien. A ce jour, le conglomérat industriel américain est engagé dans des projets totalisant 700 megawatts d'énergie éolienne, selon son PDG Jeffrey Immelt.

Mais l'énergie éolienne en Chine reste un peu plus chère que le charbon. Même si l'écart pourrait se réduire avec une vraie statégie "verte", telle que celle dont la préfecture de Zhangjiakou s'énorgueillit. Selon Liu Yuan, chef du département énergie de la commission économique de la préfecture, des règlements stricts imposant aux centrales à charbon de réduire leur pollution ont amené le prix de l'énergie tirée du charbon pratiquement au niveau de l'éolien.

Orange

Le MIT travaille sur les batteries du futur
Vendredi, 16/06/2006 - 00:00

Le MIT (Massachussetts Institute of Technology) travaille actuellement sur un nouveau type de batterie qui enlèvera peut-être à l'industrie cette épine dans le pied que constitue l'autonomie d'un périphérique portable. Plutôt que d'améliorer les modèles actuels de batteries, l'équipe de Joel Schindall a décidé de se pencher sur une invention mise au point il y aura bientôt 300 ans : le condensateur. Techniquement parlant, les condensateurs sont plus efficaces que les batteries traditionnelles. Ils stockent l'énergie sous forme de particules chargées dans un champ électrique entre deux électrodes métalliques. Une forme de stockage plus efficace que les procédés chimiques utilisés dans les batteries actuelles, mais qui a un inconvénient de taille : sa taille, justement.

Cet inconvénient a mené à un constat très simple : à volume égal, une batterie constituée des meilleurs condensateurs pourra emmagasiner une énergie inférieure de 25 fois à celle d'une batterie classique. La solution était donc claire : il fallait réduire la taille des condensateurs. Pour atteindre ce but, les chercheurs ont utilisé des nanotubes pour recouvrir les électrodes. Les nanotubes sont collés aux électrodes à la manière de cheveux, bien que ces derniers soient en pratique 30 000 fois plus épais. Les condensateurs ainsi équipés se retrouvent avec des capacités bien supérieures, tout en offrant les avantages liés à leur mode de fonctionnement.

Le grand avantage de ces batteries à condensateurs est qu'elles peuvent se recharger en quelques secondes. Contrairement aux procédés chimiques également, il n'existe aucun effet mémoire, et la capacité totale ne diminue pas avec le temps. Quant à la durée de vie, elle pourrait être dans bien des cas supérieure à celle de l'appareil qui nécessite la batterie. L'équipe de Schindall devrait présenter les premiers prototypes entièrement fonctionnels d'ici quelques mois.

MIT

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Terre
Sciences de la Terre, Environnement et Climat
Des nanotubes de carbone pour désaliniser l'eau de mer
Vendredi, 16/06/2006 - 00:00

Décidemment, les nanotechnologies confirment chaque jour leurs immenses potentialités. Un système de dessalement de l'eau de mer utilisant des membranes constituées de nanotubes de carbone pourrait réduire de manière considérable le coût de désalinisation de l'eau de mer. Ces nouvelles membranes, développées par des chercheurs du Laboratoire national Lawrence Livermore (LLNL), pourraient réduire le coût de désalinisation de 75 % par rapport aux méthodes d'osmose inverse employées aujourd'hui. De telles membranes pourraient permettre aux pays en voie de développement de désaliniser de manière économique l'eau de mer et d'augmenter ainsi de manière considérable leurs ressources en eau potable.

Les membranes, qui filtrent les molécules par taille grâce à leurs propriétés électrostatiques pourraient également séparer et piéger différents gaz, et notamment l'anhydride carbonique émis par les centrales électriques. Les nanotubes de carbone employés par les chercheurs sont constitués de feuilles d'atomes de carbone enroulées de manière si serrée qu'elles permettent le passage de seulement sept molécules par nanotube. Mais malgré leurs dimensions minuscules, ces nanopores permettent à l'eau de s'écouler au même débit que des pores beaucoup plus grands, réduisant ainsi la pression requise pour filtrer l'eau et la quantité d'énergie nécessaire. Les chercheurs du LLNL ont pu mesurer des taux d'écoulement d'eau jusqu'à 10.000 fois plus rapides que ceux prévus par les équations classiques, qui suggèrent que le débit de chaque pore diminue proportionnellement à la diminution de son diamètre.

Ces étonnantes propriétés résulteraient d'un brusque changement des lois de la physique à cette minuscule échelle mais des recherches supplémentaires seront nécessaires pour comprendre les mécanismes impliqués. Ce nouveau type de membranes pourrait être mises sur le marché dans les cinq à dix ans à venir. Mais il y a mieux : l'utilisation de ces nanomembranes pourrait être étendue à une variété d'applications, s'étendant de la pharmacie à l'industrie alimentaire, où elles pourraient être employées pour séparer des sucres, par exemple.

TR

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Vivant
Santé, Médecine et Sciences du Vivant
Alzheimer : un vaccin à ADN expérimenté avec succès chez la souris
Vendredi, 16/06/2006 - 00:00

Un vaccin à ADN a été expérimenté avec succès chez la souris contre la maladie d'Alzheimer et pourrait devenir le premier vaccin à la fois préventif et thérapeutique contre l'Alzheimer. La maladie d'Alzheimer se caractérise par une accumulation anormale de protéines appelées bêta-amyloïde qui finissent par former des plaques dans le cerveau et par altérer les fonctions cognitives. Jusqu'à présent l'approche vaccinale consistant à stimuler le système immunitaire pour éliminer ces plaques a donné des résultats mitigés. En 2002, par exemple, les Etats-Unis ont arrêté les essais d'un vaccin qui provoquait une réaction inflammatoire dans le cerveau. Mais ce nouveau vaccin est différent parce qu'au lieu d'employer le peptide lui-même pour stimuler la production d'anticorps, il utilise un fragment de l'ADN codant pour ce peptide.

Selon Yoh Matsumoto, de l'institut de neurologie de Tokyo qui mène ces recherches, la vaccination à ADN stimule le système immunitaire d'une manière plus modulée que la vaccination par peptide et devrait également éviter les problèmes d'inflammation. Les chercheurs japonais ont testé leur vaccin sur des souris génétiquement modifiées pour développer la maladie d'Alzheimer. L équipe de Matsumoto a observé, chez les souris traitées préventivement, une diminution de 15 % à 38 % des plaques de protéine bêta-amyloïde. Lorsque ce vaccin est utilisé de manière thérapeutique, chez des souris déjà malades, il permet en outre de réduire de 50 % les plaques de protéine bêta-amyloïde. « Cette réduction de 50 % des plaques est suffisante pour permettre le retour à des fonctions cognitives normales » indique Matsumoto. Si ces résultats sont reproduits chez les singes, il espère que les épreuves cliniques chez l'homme commenceront dans un délai de 3 ans.

Article @RTFlash

NS

L'expression des gènes est gouvernée par l'organisation spatiale dans le noyau
Vendredi, 16/06/2006 - 00:00

Des chercheurs de l'Institut Pasteur et du CNRS associés à des équipes de l'Université d'Heidelberg (Allemagne) et l'Université Paris VI ont fait une avancée marquante dans la mise en évidence de régulations liées à l'organisation spatiale et au positionnement des gènes à proximité de l'enveloppe nucléaire. Utilisant comme modèle d'étude la levure S. cerevisae, ils ont pu démontrer que, lors de son activation, la mobilité de ce gène est réduite et contrainte à la périphérie du noyau, là où ont lieu les régulations métaboliques permettant l'expression du gène et le transport de son message génétique. Ils ont pour cela utilisé des technologies de pointe associant la microscopie dynamique à très haute résolution et des programmes d'analyse d'images sophistiqués.

De plus, les chercheurs ont identifié les facteurs impliqués dans la modification du positionnement des gènes activés, facteurs qui étaient pour la plupart déjà connus pour leur rôle dans l'activation de gènes. Il apparaît donc clairement que la régulation des gènes est intimement liée à leur positionnement dans l'espace nucléaire, conférant ainsi un rôle régulateur à l'organisation spatiale du noyau.

Il est désormais établi que l'information génétique est codée et décodée, pour une part importante, en fonction du positionnement et de l'environnement tridimensionnel des gènes. Ainsi, au cours de l'évolution, il semblerait que les cellules soient devenues capables d'utiliser les trois dimensions de l'espace cellulaire et nucléaire comme moyen de coder de l'information biologique. L'espace et l'organisation architecturale du noyau représentent donc un niveau d'information intégré requis pour la transmission et la modification de l'information héréditaire et fonctionnelle.

À la lumière de ces travaux, il apparaît essentiel de réexaminer l'organisation nucléaire sous un nouvel angle. En effet, l'utilisation de l'information codée par l'organisation spatiale et architecturale du noyau pourrait expliquer pourquoi dans plusieurs maladies héréditaires comme les dystrophies, l'intégrité de l'enveloppe nucléaire est compromise. De même, on pourrait trouver là les clefs expliquant pourquoi une distorsion importante de la morphologie et de l'intégrité du noyau est fréquemment visualisée dans des cellules cancéreuses. Les résultats obtenus suggèrent que ces distorsions pourraient en fait être la cause et non pas la conséquence de la transformation cancéreuse de ces cellules.

CNRS

Des cellules souches pour reconstituer la peau
Vendredi, 16/06/2006 - 00:00

Des chercheurs français de l'équipe de génomique fonctionnelle du Commissariat à l'énergie atomique (CEA), installée à Evry sur le site de Genopole, ont réussi pour la première fois à démontrer la présence de cellules souches dans des cultures de peau humaine adulte et à les isoler. Une découverte capitale pour mieux connaître ces précieuses cellules «mères», capables de donner naissance à tous les types d'éléments cutanés. Avec des applications potentielles en terme d'amélioration du traitement des grands brûlés. Mais aussi en matière de compréhension de certains cancers de la peau après irradiation ionisante. Ces travaux relancent également l'intérêt des recherches sur les cellules souches adultes, une alternative «éthiquement correcte» à celles sur les cellules souches obtenues à partir d'embryons surnuméraires (autorisées depuis le décret du 7 février dernier en France), voire à partir du clonage thérapeutique (autorisé dans quelques pays mais pas en France), dont l'objectif lointain est d'obtenir un jour des tissus de remplacement.

Aujourd'hui, les grands brûlés sont greffés à partir d'un prélèvement de leur propre peau, après mise en culture de leurs kératinocytes, des cellules constituant la couche cutanée superficielle. Mais ces greffes sont loin d'être parfaites, les glandes sébacées et sudoripares étant incapables de se reconstituer notamment. Une régénération plus rapide et de meilleure qualité de la peau consisterait à greffer des cellules souches, à condition d'en disposer en grandes quantités. Mais encore faudrait-il être capable de les identifier.

Les chercheurs ont mis au point une technique sophistiquée capable d'isoler ces précieuses cellules souches à partir de kératinocytes adultes en culture. Ils utilisent un produit faiblement toxique pour la cellule qui reste dans les kératinocytes, mais qui est expulsé par les cellules souches car elles se défendent beaucoup mieux. Un colorant fluorescent permet de les distinguer.

«Une fois isolées, nous avons démontré que ces cellules souches avaient un potentiel de prolifération extraordinaire, explique enthousiaste Michèle Martin du CEA. Elles sont capables en culture de générer une descendance à même de recouvrir la totalité du revêtement cutané d'un être humain, soit près de deux mètres carrés, à partir d'un petit prélèvement de peau équivalent à deux timbres-poste.» Elles ont de surcroît conservé la capacité de reformer un épiderme normal durant douze mois alors que les kératinocytes n'en sont plus capables au bout de trente jours. Les chercheurs espèrent aussi que leur prodigieuse vitalité soit à même de reconstituer des cellules des glandes sudoripares et sébacées. Tout en offrant une reconstitution esthétique de meilleure qualité aux grands brûlés.

Des tests sur l'animal vont démarrer cette année, avec des peaux humanisées chez la souris «Nod-Scid». Ces souris supportent les greffes de tissus humanisés car elles ont un système immunitaire déficient. Les chercheurs vont ainsi pouvoir étudier la qualité de la peau ainsi reconstituée expérimentalement.

Les perspectives de recherche sur les cellules souches adultes à plus long terme semblent également très prometteuses. Il y a encore peu de temps, on les pensait capables de ne reconstituer qu'un seul type de tissu. Mais elles semblent être en mesure de donner naissance à d'autres types de tissus.

Stem Cells

Des avancées dans le traitement des cancers métastasés du rein
Vendredi, 16/06/2006 - 00:00

L'année 2006 pourrait être un tournant dans l'histoire du traitement du cancer. Les médicaments destinés à détruire des cellules cancéreuses en les privant de leurs vaisseaux sanguins nourriciers ont en effet tenu la vedette lors du congrès annuel de la Société américaine d'oncologie clinique (ASCO), qui s'est tenu du 2 au 6 juin à Atlanta (Etats-Unis). C'est le cas en particulier pour un traitement des cancers du rein accompagnés de métastases, pour lesquels les possibilités thérapeutiques étaient jusqu'alors très limitées.

Le cancer du rein représente 3 % de l'ensemble des cancers de l'adulte. En France, on dénombre 5.000 nouveaux cas par an et il entraîne 3 000 décès annuels. Favorisé par le tabagisme, le cancer du rein peut donner des localisations à distance, notamment sous forme de métastases pulmonaires. Ces formes évoluées de la maladie sont grevées d'un pronostic fortement assombri par rapport aux formes débutantes : en présence de métastases, la survie moyenne est de l'ordre d'une année, et moins de 3% des patients survivent cinq ans et plus.

Jusqu'ici le traitement des cancers métastasés du rein était difficile. L'ablation chirurgicale est la règle, mais les chimiothérapies sont inefficaces sur les métastases. "Le traitement de référence actuel est l'immunothérapie, au moyen d'interleukine, mais le taux de réponse est très faible, de même que le bénéfice pour le patient. Dans 3 % à 5 % des cas, les patients traités par immunothérapie peuvent espérer une survie à long terme", explique le professeur Olivier Rixe (hôpital de La Pitié, Paris).

Dimanche 4 juin, Robert Motzer, du Memorial Sloan-Kettering Cancer Center de New York, a présenté au congrès de l'ASCO les résultats d'une étude de phase 3 comparant une molécule antiangiogenèse, le sunitinib, au traitement de référence par l'interféron alpha chez 750 patients atteints d'un cancer du rein métastasé. Dans cet essai, la moitié des patients du groupe sunitinib étaient en vie sans récidive 47,3 semaines plus tard, contre 24,9 semaines pour la moitié des patients traités par immunothérapie.

"La survie passe de 5 mois à 11 mois, ce qui est un bon résultat pour une tumeur solide, et surtout avec un gain important sur la qualité de vie des malades, car le médicament est bien toléré, s'enthousiasme le professeur Rixe, qui a participé à cet essai. 40 % des malades traités répondent objectivement au traitement et 30 % sont stabilisés à long terme. Même si l'on ne peut encore parler de guérisons, c'est émouvant de voir l'impact positif sur les patients." Une nouvelle étude va être lancée en septembre avec le sunitinib afin d'apprécier son intérêt pour la prévention des récidives dans les cancers du rein localisés.

Commercialisé par le laboratoire américain Pfizer, le sunitinib a reçu son autorisation de mise sur le marché aux Etats-Unis en janvier 2006 avec comme indication l'échec du traitement par immunothérapie du cancer du rein avancé. Une quinzaine d'autres molécules privant la tumeur de sa vascularisation ont été présentées à des stades variables d'évaluation lors de ce congrès de l'ASCO. De nouveaux résultats sont donc à attendre dans la voie prometteuse des médicaments antiangiogenèse.

LM

Des anti-hypertenseurs pourraient prévenir certains cancers
Vendredi, 16/06/2006 - 00:00

D'après une équipe américaine, les inhibiteurs de l'enzyme de conversion (IEC) de l'angiotensine feraient bien plus que baisser la tension artérielle. Ils seraient aussi prometteurs... en prévention de certains cancers. Et plus particulièrement ceux de l'oesophage, du pancréas et du colon dont le risque diminuerait respectivement de 55 %, 48 % et 47 % chez les patients traités par ces médicaments ! Pour le savoir, les auteurs ont exploité les données d'une vaste étude réalisée auprès de 500.000 anciens combattants américains. Parmi eux, 4 sur 10 étaient sous IEC. "L'effet prometteur de ces médicaments mérite d'être approfondi" précise le Pr Vikas Khurana (Los Angeles), l'un des auteurs de ce travail. Selon les chercheurs, leur bénéfice pourrait être lié à l'inhibition de l'angiogénèse, via l'action sur la protéine facteur de croissance de l'endothélium vasculaire (VEGF) sur laquelle ils agissent aussi et qui joue un rôle significatif dans le développement des tumeurs cancéreuse".

Digestive Disease Week

Des traces de vie datant de 3,4 milliards d'années
Vendredi, 16/06/2006 - 00:00

Des chercheurs australiens de l'Université de Sydney viennent de démontrer que les roches sédimentaires, baptisées stromatolites, retrouvées dans la région de Pilbara, dans l'ouest de l'Australie sont bien des mico-organismes très primitifs.

Dans un article publié dans la revue Nature, Abigail Allwood et ses collègues de l'université de Sydney apportent des arguments décisifs à l'appui de cette thèse longtemps contestée. Depuis leur découverte, il y a une trentaine d'années, les stromatolites très anciens sont en effet l'objet de vives controverses, nombre de chercheurs considérant qu'ils ne sont que le fruit de processus physico-chimiques sans rapport avec une quelconque activité biologique.

Pour étayer leur conclusion, ses collègues australiens ont étudié à Pilbara, sur un site d'une dizaine de kilomètres, des milliers de stromatolites qu'ils ont divisés en sept groupes morphologiques. Certaines de ces roches, finement stratifiées comme des millefeuilles, ressemblent en effet à des vagues. D'autres à du carton ondulé ou encore à des cônes de glace renversés.

Ce dernier groupe présente, selon les auteurs de l'étude, «une texture et des caractéristiques géométriques et physiques qui apportent la preuve irréfutable de leur origine biologique». En outre, ils ressemblent beaucoup à des stromatolites beaucoup plus récents, les Conophyton, dont la «biogénicité» est, elle, largement admise. En outre, la grande diversité des stromatolites de Pilbara, dont l'équipe d'Allwood a prouvé qu'elle était liée à de microchangements environnementaux, ne peut s'expliquer par de simples phénomènes physico-chimiques.

Mais selon certains chercheurs, ces stromatolites de Pilbara ne sont pas les premiers systèmes vivants apparus sur Terre. Un nombre croissant de données prouveraient en effet qu'il y avait déjà une grande diversité de vie autour de cette période, comprise entre 3,3 et 3,5 milliards d'années, ce qui laisse supposer que la vie a émergé beaucoup plus tôt, peut-être il y a environ 4,4 milliards d'années, dès l'apparition d'eau liquide, soit très peu de temps après la naissance de la Terre.

Nature

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