RTFlash

RTFLASH Recherche & Technologie
NUMERO 413
Lettre gratuite hebdomadaire d’informations scientifiques et technologiques
Créée par René Trégouët rapporteur de la Recherche et Président/fondateur du Groupe de Prospective du Sénat
Edition du 11 Janvier 2007
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Egalement dans ce numéro
TIC
Apple se lance dans la téléphonie mobile avec son "iPhone"
Quand Internet rapproche les gens
MySpace, un puissant outil de marketing sur Internet
Avenir
Un robot pour apprendre à pratiquer des accouchements
Matière
Première téléportation d'états quantiques entre lumière et matière
Après le colza et le maïs, des microalgues dans le moteur
Espace
Les sondes Viking ont-elles trouvé la vie sur Mars il y a 30 ans ?
Univers : la première carte en 3D de la matière noire
Terre
2007 pourrait être l'année la plus chaude dans le monde, selon des scientifiques
General Motors associe l'électricité à l'essence pour son nouveau véhicule "vert"
Vivant
Cancer de la prostate : un dépistage par prise de sang à l'étude
Un nouveau mécanisme de détection des infections microbiennes
Découverte prometteuse de cellules souches dans le liquide amniotique
L'exercice physique permet de garder un cerveau plus jeune
Edito
le rêve du cyborg prend forme



Il y a presque 50 ans, en 1960, Manfred E.Clynes et Nathan S. Kline imaginaient le cyborg, créature mi-homme, mi-machine dotée de pouvoirs extraordinaires. Une équipe de recherche américaine, dirigée par Rajesh Rao, à l'université de Washington, a réussi à créer une interface permettant le contrôle d'un robot par la pensée et ouvrant la voie vers la réalisation de ce vieux rêve cher aux amateurs de science-fiction. Par rapport aux précédentes expérimentations, il s'agit bien d'une avancée décisive car l'expérimentateur contrôle bien un robot qui évolue dans un environnement réel et parfois complexe. (Voir article).

En outre, l'interface utilisée par Rao repose sur une technologie relativement ancienne, mais également bon marché et surtout non invasive (pas d'électrodes plantées dans le crâne), “L'un des points importants de cette démonstration, explique Rao, est que nous utilisons un signal “bruité” pour contrôler le robot".

Rao précise que, du fait de l'emploi de cette technique non-invasive de capture des signaux cérébraux, ces signaux ne peuvent être récupérés qu'indirectement ce qui implique notamment que l'utilisateur peut seulement utiliser des commandes de haut niveau, telles qu'indiquer quel objet prendre ou vers quel endroit aller. Autre implication de ce motus operandi, le robot doit être assez autonome pour exécuter la tâche définie.

Ce qui est nouveau et passionnant dans cette expérience, c'est le binôme formé par l'expérimentateur et le robot. En effet, dans le dispositif imaginé par Rao, l'utilisateur est en quelque sorte la conscience de la machine, et lui donne des ordres très généraux. Le robot en revanche doit utiliser ses propres capacités pour exécuter les ordres reçus de manière efficace ou "heuristique", comme disent les spécialistes.

Cette démarche cognitive à double détente est assez similaire à celle de notre propre mode de pensée. Lorsque nous voulons prendre notre voiture pour aller quelque part, notre cerveau définit un objectif global à atteindre mais ensuite, la séquence, parfois complexe, des actions à effectuer pour atteindre cet objectif est "sous-traitée à des modules spécialisés qui vont s'appuyer sur l'expérience mémorisée et agir sans même que nous en ayons véritablement conscience.

Pour sélectionner un objet, le système mis au point par Rao utilise l'onde “P300″ qui se manifeste dans le cerveau lorsque nous sommes surpris : l'utilisateur voit une série d'objets s'allumer les uns après les autres sur un écran, et lorsque celui qu'il souhaite manipuler est mis en surbrillance, une onde P300 est automatiquement et inconsciemment produite, ce qui effectue la sélection. (Voir la présentation vidéo).

Cette remarquable avancée dans la symbiose homme-machine vient à la suite d'une série de progrès impressionnante enregistrée depuis 5 ans. Fin 2005, à L'Université de Pittsburgh, une équipe pluridisciplinaire annonçait en effet la mise au point d'un bras robotisé contrôlé par la pensée. Constitué d'une épaule, d'un coude mobile et d'une pince en guise de main, ce bras agit comme celui d'un humain. Expérimenté sur un singe et utilisant un système de sondes et de capteurs directement insérés dans le cerveau, ce bras robotisé exécute fidèlement les instructions transmises directement par la pensée de l'animal.

L'année dernière, une nouvelle étape décisive était franchie vers une commande télépathique fiable avec la première démonstration en France, par le scientifique autrichien Peter Brunner, du centre public de recherches de Wadsworth (Etat de New York), du système BCI (Brain Computer Interface) qui permet aux personnes totalement paralysées de déplacer un curseur sur un écran d'ordinateur ou de « dicter » un texte simplement par la pensée. Utilisant un bonnet électronique et un ordinateur portable, Brunner a composé, lettre à lettre, devant une assistance très impressionnée, un message sur un écran géant au dessus de sa tête. Au seul moyen de sa pensée, il a réussi à écrire "Bonjour".

Avec cette nouvelle avancée de Rao et son équipe, c'est la perspective d'un nouveau type de relation homme-machine qui se révèle et s'inscrit dans la quête scientifique déjà ancienne du cyborg, cet être humain qui voit ses facultés améliorées et amplifiées par des prothèses et organes artificiels. Grâce au dispositif imaginé par Rao il est à présent plus que probable que l'homme pourra, d'ici quelques années, commander directement par la pensée tout type de robot, qu'il s'agisse d'une prothèse ou d'un robot autonome. Mais le plus fascinant est qu'il suffira à l'utilisateur de penser au résultat qu'il souhaite finalement obtenir (par exemple ranger des cartons situés dans des pièces différentes en haut d'une étagère) pour que le robot exécute cet ordre en se chargeant de mettre en oeuvre les moyens les plus adaptés (compte tenu du contexte et des paramètres locaux) pour parvenir au résultat final souhaité.

On imagine sans peine qu'une telle symbiose entre l'homme et la machine pourrait complètement transformer la qualité de vie des 100 millions de personnes souffrant de paralysie et, bien sûr, considérablement améliorer et simplifier la vie des personnes âgées pour qui les actes simples de la vie quotidienne deviennent souvent difficiles et pénibles à accomplir.

Grâce aux extraordinaires progrès technologiques auxquels nous assistons depuis quelques années, nous pouvons à présent envisager que, dans une génération, chacun d'entre nous aura à sa disposition une multitude de robots de toute nature qui seront comme autant d'extensions physiques et cognitives de nous-mêmes et pourront démultiplier d'une manière à peine imaginable aujourd'hui nos possibilités d'actions sur notre environnement.

Nous devons dès à présent nous préparer à cette fascinante perspective porteuse de grands espoirs mais aussi de craintes et de dangers. Nous devrons notamment être particulièrement vigilants afin que ces systèmes associant l'homme et la machine soient bien mis au service du plus grand nombre et servent en premier lieu à améliorer la vie de nos concitoyens les plus fragiles.

René Trégouët

Sénateur honoraire

Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat


TIC
Information et Communication
Apple se lance dans la téléphonie mobile avec son "iPhone"
Vendredi, 12/01/2007 - 00:00

Après deux ans de mise au point, Apple a effectué une entrée remarquée dans la téléphonie mobile le 9 janvier avec la présentation de l'"iPhone", également baladeur, appareil photo et navigateur internet, que le PDG de l'entreprise Steve Jobs a qualifié d'"appareil numérique ultime".

Très attendu depuis des semaines par les fanatiques d'une marque qui a bouleversé le monde des baladeurs numériques avec son iPod, l'"iPhone" rassemble les fonctions de "trois produits révolutionnaires", a vanté M. Jobs au salon annuel MacWorld de San Francisco.

C'est en effet "un iPod doté d'un grand écran avec contrôle tactile, un téléphone portable et une nouvelle manière de naviguer sur internet, le tout dans un seul appareil", a-t-il dit, promettant de "réinventer le téléphone" en essayant de le rendre plus intelligent que ceux existant sur le marché et surtout plus facile d'utilisation. Comme les iPod, dont 70 millions d'exemplaires ont été écoulés en cinq ans, les iPhones se synchroniseront automatiquement avec le logiciel iTunes afin de télécharger de la musique, des vidéos ou des photos.

L'iPhone présente en outre un "répondeur visuel", qui permet de sélectionner d'une simple pression de doigt le message que l'on veut écouter, sans avoir à écouter les précédents. Autre caractéristique qui a soulevé l'enthousiasme de l'assistance, la possibilité de tenir des conférences téléphoniques.

L'"iPhone" utilise le système d'exploitation Mac OS X et permet de naviguer sur l'internet grâce à Safari, le navigateur d'Apple. Contrairement aux autres téléphones dotés d'un accès à internet, les pages s'affichent sur l'"iPhone" telles qu'elle apparaissent sur un écran d'ordinateur, rendant ainsi leur lecture beaucoup plus aisée.

Le lancement de l'"iPhone" est prévu en juin aux Etats-Unis : "le modèle doté d'une capacité de stockage de huit gigabits (GB) sera vendu 599 dollars sur le marché américain, le modèle de 4 GB coûtant 499 dollars", a annoncé Steve Jobs. La commercialisation de l'"iPhone" est prévue pour le dernier trimestre 2007 en Europe.

Avec un marché mondial estimé à 957 millions de téléphones portables en 2006, le PDG d'Apple s'est fixé comme objectif d'atteindre 1 % de parts de marché, soit 10 millions d'"iPhones" vendus en 2008.

MW

Quand Internet rapproche les gens
Vendredi, 12/01/2007 - 00:00

Que fait Martine lorsqu'elle a besoin de trouver quelqu'un qui gardera son chat durant ses deux semaines de vacances à l'île d'Yeu ? Réponse : elle envoie un mail collectif à tout son immeuble. Et pour trouver qui descendra son vieux bureau à la cave ? Même opération. Pas de gros bras disponibles à l'horizon ? Aucun problème. Grâce aux nouveaux sites Web surfant sur les réseaux de quartier, Martine ira chercher à peine plus loin la personne qui lui rendra ce petit service...

"Tous ces outils permettent à la fois d'être très investi personnellement et en même temps de recréer des liens avec sa tribu, autrement dit, de pratiquer une forme d'individualisme collectif", confirme Éric Robertet, directeur de The Future Foundation en France. De toute façon, même les plus réfractaires doivent se faire une raison. Aujourd'hui, plus d'un Français sur deux dispose d'un accès au Web, se connecte au moins une fois par jour et surfe en moyenne treize heures par semaine sur le Net. Difficile d'échapper à la Toile.

Désormais, on se connecte pour quelque chose : pour partager ses goûts ou se retrouver en fonction de ses affinités. Mais aussi pour faire de vraies rencontres dans la vraie vie avec de vrais gens, donc près de chez soi. Bref, après le Web mondial, voici le Web... local.

Ainsi, le lien électronique, loin de tuer le lien social, peut le renouer. Les promoteurs de Peuplade l'ont bien compris. À défaut de favoriser les rencontres à l'échelle planétaire, ce site, créé il y a trois ans par des Parisiens et soutenu par la Mairie de Paris, offre la possibilité de lier connaissance avec des habitants de son quartier, voire de son palier.

Ne serait-ce pas plus simple de leur adresser la parole directement  ? «Pas forcément, répond Nathan Stern, l'un des concepteurs du site, par ailleurs sociologue. Car la culture numérique désinhibe les relations et par contrecoup, facilite les contacts.»

Et ça marche, puisque l'on dénombre déjà plus de 45.000 «peupladiens». Forte de ce succès, l'initiative, cantonnée pour l'instant à la capitale, devrait très prochainement essaimer dans les grandes villes de province. « Alors qu'Internet abolit habituellement les distances géographiques, Peuplade restaure l'éloignement », se félicite Nathan Stern. Une phrase qui sonne comme un slogan pour ce site de microproximité, animé par les habitants eux-mêmes.

Pour Stéphane Hugon, sociologue au Centre d'étude sur l'actuel et le quotidien (CEAQ), ce n'est qu'une réinterprétation moderne du café du commerce. «Il y a quelques années, c'était ringard de s'occuper de son quartier. Aujourd'hui, le futur ne tenant plus ses promesses, on réinvestit le présent et les liens de proximité. On redécouvre qu'on est de quelque part, qu'on est attaché à un lieu. Le sociologue Michel Maffesoli l'a montré : le lieu fait le lien.»

Autrement dit, le Web permettrait de rebâtir une sorte de village idéal, capable d'apporter un peu de chaleur humaine tout en préservant à chacun un semblant d'anonymat, donc de liberté. On rencontre sur ces sites de proximité des voisins qu'on aurait ignorés dans la vraie vie, on leur livre des aspects inédits de sa propre personnalité, et on intègre de nouvelles tribus «géographiques». «Tout cela favorise la mixité sociale» , se félicite Nathan Stern.

Figaro

MySpace, un puissant outil de marketing sur Internet
Vendredi, 12/01/2007 - 00:00

MySpace, "un endroit pour les amis". Ce slogan engageant a attiré les internautes bien au-delà des espoirs des fondateurs du site, Tom Anderson et Chris de Wolf. MySpace compte aujourd'hui 140 millions de membres dans le monde et ne cesse de s'agrandir...

Créé en 2003, actif depuis janvier 2004 aux Etats-Unis, il y a suscité un engouement qui s'est élargi à la Grande-Bretagne en 2005 puis à la France, à l'Allemagne et au Japon. Dans ces trois pays, le site est encore en phase d'expérimentation et sera lancé officiellement en janvier. Des discussions sont en cours avec la Chine.

Comme l'encyclopédie en ligne Wikipedia ou le site d'échanges vidéo YouTube, MySpace est emblématique du Web 2.0, l'Internet participatif, qui place l'utilisateur au coeur de son fonctionnement. MySpace est un réseau social, accessible à tous. Il suffit de s'y connecter pour se faire des "amis", selon ses affinités musicales, sportives, cinématographiques ou autres. Mais c'est aussi un puissant outil de marketing, à la fois direct et individualisé.

Cette caractéristique n'a pas échappé à Rupert Murdoch, patron de l'empire de médias News Corp, qui a racheté MySpace en 2005 pour 580 millions de dollars. Un investissement déjà rentabilisé, Google ayant acquitté 900 millions de dollars pour être la régie publicitaire de MySpace pendant trois ans et installer sa barre de recherche sur chaque profil.

Rupert Murdoch a déclaré qu'il estimait à 6 milliards de dollars la valeur actuelle de MySpace. Dix fois plus que ce qu'il lui a coûté... Pour entrer dans la communauté MySpace, il suffit de se créer un profil. Son ergonomie rudimentaire est un des motifs de la popularité du site.

Ce dernier regroupe sur une même interface toutes les fonctionnalités de base du Web 2.0 : intégrer une vidéo ou de la musique, mettre en ligne des photos, les animer, envoyer des courriels, rédiger des commentaires, en recevoir, etc. D'un simple clic, on navigue d'un profil à un autre. Un courriel propose à son destinataire de devenir "ami" avec l'expéditeur. Une liste affiche les profils de ses "meilleurs amis" : ceux que l'on juge les plus importants... ou les plus utiles en termes de reconnaissance sociale. Plus que l'amitié, l'ego fait tourner la machine.

Créé il y a un mois, le bureau français de MySpace est chargé de développer le site localement. Son rôle est "d'observer, de faciliter la circulation des informations et de les répercuter via des événements labellisés MySpace, pour que la "communauté" se construise", explique Marc Mayor. L'équipe chargée d'éditer et d'animer le site jouera aussi un rôle auprès des annonceurs en insérant leurs messages et leurs suggestions.

Car là est le coeur de l'activité de MySpace, et son modèle économique. MySpace est une formidable banque de données, un fichier marketing géant créé par les internautes eux-mêmes, et tenu à jour de façon spontanée. Chaque profil contient des informations précieuses sur son auteur, son identité, ses préférences sexuelles et culturelles, son influence sur la communauté, au regard du nombre et de la "qualité" de ses amis.

LM

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Avenir
Nanotechnologies et Robotique
Un robot pour apprendre à pratiquer des accouchements
Vendredi, 12/01/2007 - 00:00

L'université Kyunghee de Séoul est la première du pays à utiliser Noelle, un robot de taille humaine, et son "nouveau-né" pour que les étudiants en obstétrique puissent s'aguerrir. Grâce à ce robot, nous pouvons pratiquer des accouchements avec ou sans complications, comme des césariennes et des accouchements par le siège", a déclaré à Reuters TV le Professeur Jung Eui. "Les étudiants peuvent ainsi se former dans des conditions très réalistes."

Attroupés autour de Noelle, les étudiants surveillent ses constantes et sortent le bébé de son ventre. Des lumières sur les mains et les joues du "nouveau né", qui est aussi un robot, renseignent sur son état de santé : bleu s'il y a un problème et rose si tout va bien. "Je pense que c'est beaucoup plus efficace que d'étudier dans des livres avant de m'occuper de ma première patiente", a déclaré Woon Ji-kwang, une étudiante.

La Professeur Jung explique que la continuelle baisse du taux de natalité en Corée du Sud diminue les chances de ses étudiants de pratiquer un accouchement. Noelle, achetée 20.000 dollars aux Etats-Unis, est donc devenue indispensable. La Corée du Sud compte actuellement un peu plus de 48 millions d'habitants et l'un des taux de natalité parmi les plus bas du monde, avec une moyenne de 1,08 enfant par femme.

Express

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Matière
Matière et Energie
Première téléportation d'états quantiques entre lumière et matière
Vendredi, 12/01/2007 - 00:00

Des physiciens danois viennent de réussir à "éclairer" un nuage d'atomes par un faisceau lumineux téléporté depuis une source distante. Depuis qu'en 1993 Charles Bennett et son équipe ont envisagé pour la première fois la possibilité de téléportation quantique, les fervents de science-fiction ont dû se contenter d'exemples du principe plutôt frustrants. Récemment cependant, des physiciens de l'Université de Copenhague ont franchi une étape importante qui devrait aboutir à certaines expériences pratiques de téléportation (Nature octobre 2006). "C'est la première fois que la téléportation est réalisée entre le média 'mobile' qu'est la lumière et un média 'stationnaire' constitué d'atomes", déclare Eugene Polzik de Copenhague. "Une telle téléportation pourrait servir de base à un réseau connectant des processeurs quantiques distants".

La téléportation quantique permet d'esquiver habilement une des caractéristiques les plus connues des états quantiques : leur incapacité à être mesurés avec précision. Seule une partie d'un état quantique peut être connue par une mesure, et une fois cette mesure réalisée, l'état quantique est irrémédiablement détruit. Pour venir à bout de ce problème, qui interdit l'usage de transmissions classiques, la téléportation quantique utilise un couple d'états dits "intriqués". L'un est conservé par l'émetteur (traditionnellement appelé "Alice" par les physiciens quantiques), alors que l'autre est acquis par le récepteur ("Bob" ou "Bertrand").

Lorsque Alice veut communiquer l'état quantique d'une nouvelle particule à Bob, elle effectue une mesure commune, appelée "mesure de Bell", à la fois sur cette particule et sur sa propre moitié de la paire intriquée. Elle expédie ensuite le résultat à Bob en utilisant n'importe quel moyen classique disponible (téléphone, pigeon voyageur, etc.). En utilisant sa moitié de paire intriquée, Bob est alors capable de "reconstruire" une copie exacte de l'état initial de la particule.

Dans l'expérience de Polzik, un faisceau de lumière traverse un groupe d'atomes de césium, possédé par Bob, qui devient intriqué par un phénomène qui est une version "mécano-quantique" de l'effet Faraday, par lequel la polarisation de la lumière varie lorsqu'elle traverse un média. La lumière voyage ensuite sur 50 cm vers Alice, où elle est mélangée à l'objet à déplacer par téléportation, en l'occurrence une faible impulsion laser. L'amplitude et la phase de la lumière mixée sont ensuite mesurées à chacune des deux sorties du séparateur (la mesure de Bell), puis envoyées par un canal classique à Bob. "L'état complet de l'impulsion laser est récupéré au niveau des atomes", explique Polzik. "Et, plus important encore, notre expérience concerne un objet atomique macroscopique - quelque chose qui peut, dans les faits, être visible".

Le fait que le nuage du césium soit un objet "observable" à notre échelle est une avancée importante vers une transmission quantique effective et bien réelle. De vastes ensembles d'atomes pourraient dans le futur, servir de "noeuds de mémorisation" d'états quantiques, utilisant des photons pour transmission. "Dans un espace libre la téléportation pourrait s'effectuer sur des dizaines ou des centaines de mètres", indique Polzik. "Nous désirons aboutir à une téléportation à longue distance d'objets macroscopiques".

BE

Après le colza et le maïs, des microalgues dans le moteur
Vendredi, 12/01/2007 - 00:00

Les biocarburants issus du colza et autre canne à sucre à peine sortis de la confidentialité, les scientifiques testent déjà une nouvelle poule aux oeufs d'or énergétique : les microalgues, riches en lipides aptes à faire tourner un moteur.

Dans les locaux du Laboratoire océanographique de Villefranche-sur-Mer (LOV), des flacons remplis d'un liquide trouble tantôt rouge, vert ou jaune, sont l'objet de toutes les attentions : chacun d'entre eux concentre plusieurs millions de microalgues, des organismes microscopiques qui poussent par photosynthèse dans l'eau douce ou l'eau de mer. "La particularité de certaines espèces de microalgues est de produire des réserves de lipides allant jusqu'à 70 % de leur masse lorsqu'elles sont soumises à des stress comme la privation d'azote ou une augmentation brutale de lumière et ces lipides ont un rendement de biocarburant trente fois supérieur au colza» explique Olivier Bernard, chargé de recherche à l'Inria (Institut national de recherche en informatique et en automatique) de Sophia-Antipolis.

Une propriété qui fait briller les yeux des chercheurs en biocarburant : à raison d'environ cent grammes d'huile extraits d'un litre de microalgues, la production de ces cellules permet d'espérer un rendement à l'hectare trente fois supérieur aux oléagineux terrestres comme le colza ou le tournesol. Autre avantage : si les biocarburants des céréaliers peuvent difficilement se passer d'engrais et de pesticides néfastes pour l'environnement, la culture de microalgues en serre à grande échelle -des photobioreacteurs- évite cet écueil, tout en permettant une maîtrise du cycle de l'azote et du phosphore, grâce au recyclage des différents éléments nutritifs.

Sans compter le gain de place offert par ce procédé en comparaison des cultures oléagineuses terrestres ! "Selon certains experts, il faudrait planter l'équivalent de la surface de la France en oléagineux pour faire rouler toutes les voitures du pays", explique Antoine Sciandra, directeur de recherche du CNRS au laboratoire de Villefranche.

Reste à rendre rentable la production des acides gras issus des microalgues et leur transformation en biocarburant. Pour y parvenir, l'Agence nationale de la recherche (ANR) fait plancher sept équipes universitaires françaises, cordonnées par Olivier Bernard et associées à la PME Valcobio, sur l'élaboration d'un modèle viable de production.

Le programme Shamash, doté d'un budget de 2,8 millions d'euros pour trois ans, a démarré en décembre après avoir été labellisé par le pôle de compétitivité "Mer" de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Plusieurs pistes permettent d'espérer une meilleure rentabilité : "Outre les acides gras, les microalgues contiennent des molécules très recherchées dans les domaines agro-alimentaire et pharmaceutique, comme les Oméga 3 et les antioxydants. Il nous faut améliorer les procédés de séparation de ces molécules", décrit Olivier Bernard. Les chercheurs traquent aussi le "graal" des microalgues, celle qui parmi les 200.000 à un million d'espèces existantes offrira la meilleure production lipidique.

AFP

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Espace
Espace et Cosmologie
Les sondes Viking ont-elles trouvé la vie sur Mars il y a 30 ans ?
Vendredi, 12/01/2007 - 00:00

Les deux sondes Viking de la Nasa pourraient avoir découvert et détruit par ignorance des organismes martiens lors de leur mission d'exploration il y a 30 ans, selon des astrobiologistes. "Je pense que les résultats des missions Viking ont été un peu négligés au cours des dix dernières années", a expliqué Dirk Schulze-Makuch dans une présentation faite devant la conférence de l'American Astronomical Society. Ce chercheur et son collègue Joop Houtkooper de l'université Justus-Liebig à Giessen en Alemagne émettent l'hypothèse que Mars abrite des micro-organismes qui utilisent un mélange d'eau et de peroxyde d'hydrogène (H2O2), un puissant oxydant, comme fluide interne. Un tel mélange présenterait au moins trois avantages pour ces organismes dans l'environnement très froid et sec de Mars, expliquent-ils.

Selon sa concentration dans l'eau, le H202 reste liquide à une température de moins 56,5 degrés Celsius. En outre le peroxyde d'hydrogène a la propriété d'attirer la vapeur d'eau se trouvant dans l'atmosphère, une caractéristique vitale sur la planète rouge où l'eau liquide est rare. Ces deux astrobiologistes relèvent également que les expérimentations utilisées par les scientifiques de la mission Viking pourraient avoir détruit les micro-organismes martiens.

L'eau versée sur les échantillons de sol martien aurait été fatale à des organismes dont le métabolisme dépendrait du H2O2 en les noyant ou en provoquant leur combustion, une hypothèse appuyée par les résultats chimiques d'une série de test conduits à l'époque, soulignent les deux chercheurs.

"De récentes découvertes sur la Terre de micro-organismes vivant dans des conditions extrêmes ainsi que notre meilleure compréhension de Mars apportent un nouvel éclairage sur les informations récoltées par les sondes Viking", a souligné Dirk Schulze.- Sur la Terre, des microbes dans le sol tolèrent une forte concentration de H202 dans leur environnement et les acétobacter, des micro-organismes, utilisent le peroxyde d'hydrogène dans leur métabolisme, soulignent ces chercheurs. Les scientifiques qui travaillaient sur les sondes Viking dans les années 70 ne cherchaient pas des micro-organismes dépendant de H202 car à cette époque-là personne ne savait qu'ils pouvaient exister.

Les recherches sur les "extremophiles", des organismes capables de vivre dans des conditions extrêmes --dans les grands fonds marins, par exemple, près de cheminées volcaniques--, ne se sont développées que dans les années 90. La future mission américaine Phoenix d'exploration de Mars, dont le lancement est prévu en août 2007, offre de bonnes chances de vérifier ces hypothèses.

WSU

SD

Univers : la première carte en 3D de la matière noire
Vendredi, 12/01/2007 - 00:00

L'Univers est constitué à 80 % de matière noire. Invisible et de forme inconnue, cette matière est détectée indirectement, grâce aux distorsions qu'elle fait subir à la lumière. Depuis Einstein en effet, les physiciens savent que la matière exerce une attraction gravitationnelle sur la lumière et peut ainsi infléchir sa trajectoire. Pour nous atteindre, la lumière des galaxies lointaines traverse des concentrations de matière noire qui agissent comme des « lentilles gravitationnelles » et déforment l'image de ces galaxies. En observant ces images et les déformations subies, les astrophysiciens peuvent reconstituer la distribution de la matière noire intercalée entre notre galaxie et les galaxies lointaines.

En observant un champ de galaxies avec le télescope spatial Hubble, des astrophysiciens ont établi pour la première fois une carte en trois dimensions de la matière noire dans une région de l'univers, se félicitent le Centre national de la recherche scientifique et le Commissariat à l'énergie atomique. "Cette première historique semble confirmer les théories standard de formation des grandes structures de l'univers", avance le communiqué du CNRS.

Dans le cadre de ce projet appelé COSMOS (Cosmic Evolution Survey), les chercheurs du CNRS et du CEA, en collaboration avec leurs confrères de l'université américaine de Caltech, ont analysé un millier d'heures d'observations du télescope Hubble. Les résultats sont parus dans la revue "Nature".

Comme la matière noire est invisible, ils ont utilisé l'effet de "lentille gravitationnelle" pour la détecter. La lumière de la matière visible (étoiles, galaxies) traverse des concentrations de matières noires avant d'arriver jusqu'à la Terre. L'image parvient donc déformée. "En observant ces images et les déformations subies, les astrophysiciens peuvent reconstituer la distribution de la matière noire intercalée entre notre galaxie et les galaxies lointaines", explique le CEA dans un communiqué.

"Cette carte tridimensionnelle démontre que la matière lumineuse se concentre le long des régions les plus denses de la matière noire", affirme le CNRS. "Cartographier la distribution de la matière noire dans l'espace et le temps est fondamental pour comprendre comment les galaxies se sont développées et regroupées au cours du temps", souligne Jean-Paul Kneib, chercheur CNRS au Laboratoire d'astrophysique de Marseille. Selon le CNRS, on peut "imaginer que dans les prochaines décennies, c'est l'univers dans son ensemble qui pourra être cartographié".

CNRS

Nature

CEA

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Terre
Sciences de la Terre, Environnement et Climat
2007 pourrait être l'année la plus chaude dans le monde, selon des scientifiques
Vendredi, 12/01/2007 - 00:00

La réapparition d'El Nino et les hauts niveaux persistants de gaz contribuant à l'effet de serre risquent de faire de 2007 l'année la plus chaude jamais répertoriée, ont annoncé à Londres des scientifiques spécialisés dans la climatologie. L'année la plus chaude enregistrée jusqu'à présent est 1998, quand la température moyenne sur la planète avait dépassé de 0,52 degrés Celsius la moyenne à long terme de 14 degrés Celsius. Il y a 60 % de chance pour que la température moyenne pour 2007 dans le monde égale ou dépasse ce record, a pronostiqué le Bureau météorologique de Grande Bretagne.

"Cette nouvelle information représente un nouvel avertissement du changement climatique qui se produit dans le monde", précise le "Met Office" dans un communiqué. Les chiffres pour 2006 ne sont pas encore définitifs, mais selon le "Met Office", les températures ont été suffisamment élevées pour se classer dans les dix années les plus chaudes. Le phénomène El Nino -actuellement en cours dans l'océan Pacifique- entraîne une hausse des températures dans le monde. Il s'était manifesté pour la dernière fois en 2002.

Cette année, El Nino n'est pas aussi puissant qu'en 1997 et 1998, mais la combinaison de ce phénomène avec l'augmentation constante des températures due au réchauffement climatique pourraient suffire pour battre le record, a expliqué Phil Jones, directeur de l'unité de Recherche climatique à l'Université d'East Anglia. "En raison du réchauffement dû aux gaz à effet de serre, même un événement climatique modéré est suffisant pour faire monter au plus haut les températures mondiales", a-t-il expliqué. El Nino peut toutefois mener à un climat plus doux : le nord-est des Etats-Unis devrait connaître moins d'ouragans cette année à cause de ce phénomène. Toutefois, cela peut augmenter la gravité des catastrophes liées au climat comme les typhons aux Philippines, la sécheresse dans le sud de l'Afrique et en Australie, un pays souffrant déjà de sa plus longue vague de sécheresse. Selon le "Met Office", El Nino va continuer à perturber le climat pendant les premiers mois de 2007.

Des mouvements écologistes affirment que cette nouvelle étude rend encore plus urgente la nécessité de contrôler les gaz à effet de serre. Le "Met Office" avait déjà annoncé que 2006 avait été l'année la plus chaude en Grande-Bretagne depuis 1659.

"Les preuves que nous faisons quelque chose de très dangereux avec le climat sont désormais de plus en plus nombreuses", a expliqué Philip Thornhill, coordinateur de Campagne contre le changement climatique. "La lutte contre le changement climatique doit devenir une priorité absolue" a-t-il souligné.

BMO

General Motors associe l'électricité à l'essence pour son nouveau véhicule "vert"
Vendredi, 12/01/2007 - 00:00

Le premier constructeur mondial General Motors a dévoilé un nouveau véhicule capable d'être propulsé, au choix, par un moteur électrique ou à explosion à l'occasion de l'ouverture du salon de l'automobile de Détroit. C'est la réponse de l'Américain au succès des modèles "hybrides" qui se taillent un franc succès aux Etats-Unis. Sur ces véhicules, l'énergie électrique vient seulement aider le moteur au démarrage et à basse vitesse pour réduire la consommation.

La technologie de GM s'appuie sur un moteur "Volt" dont c'est à Détroit la première présentation. Il fait partie du programme "E-Flex" développé par GM pour utiliser les méthodes non polluantes de propulsion de véhicules. Robert Lutz, le vice-président de GM chargé du développement des produits, a affirmé que le constructeur était tellement confiant dans les possibilités du Volt qu'il en avait déjà lancé le développement industriel et remis un cahier des charges aux fabricants de batteries. "Nous faisons le pari que les batteries seront prêtes lorsque le véhicule le sera", a dit Bob Lutz.

Celles-ci sont basées sur la technologie lithium-ion et peuvent être rechargées à partir d'une simple prise électrique. Elles doivent toutefois l'être tous les 65 kilomètres, ce qui confère au véhicule un rayon d'action inférieur aux 100 à 145 kilomètres du précédent modèle tout-électrique de GM, appelé l'EV1. Introduit sur le marché dans les années 90, l'EV1 avait séduit plusieurs centaines de conducteurs californiens avant d'être retiré du marché au grand dam des défenseurs de l'environnement.

Selon GM, une autonomie de 65 kilomètres est suffisante pour la plupart des trajets en milieu urbain. Sinon, un petit moteur à combustion classique à trois cylindres peut être enclenché pour servir de générateur et recharger les batteries. L'autonomie peut alors dépasser les 1.000 kilomètres avant de refaire le plein. "Nous voulons aller vite", déclare Jon Lauckner, vice-président de GM pour les programmes de développement mondial, tout en ajoutant qu'il "est trop tôt pour parler de coûts". Le moteur peut non seulement utiliser l'essence mais aussi de l'éthanol ou du bio-diesel, des carburants "verts".

GM n'est pas le seul à travailler sur le concept de moteurs unissant la combustion à un autre mode de propulsion. L'Allemand BMW a dévoilé en septembre une version de son modèle de haut de gamme série 7 capable de fonctionner alternativement avec de l'essence ou de l'hydrogène dont le seul rejet est constitué de vapeur d'eau.

D'autres constructeurs tels Toyota, Nissan et Ford travaillent également sur des voitures propulsées par des batteries. "L'élément déterminant, c'est que les gens puissent accomplir leurs déplacements quotidiens sans recourir au moteur à explosion", souligne Bob Lutz.

GM

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Vivant
Santé, Médecine et Sciences du Vivant
Cancer de la prostate : un dépistage par prise de sang à l'étude
Vendredi, 12/01/2007 - 00:00

BioMérieux, leader mondial du diagnostic in vitro et la société française de biotechnologies ExonHit Therapeutics ont annoncé qu'ils allaient démarrer un programme de recherche pour permettre de dépister notamment le cancer de la prostate par simple prise de sang.

"BioMérieux et ExonHit Therapeutics ont annoncé le démarrage de leur troisième programme de dépistage des cancers à partir du sang. Il s'agira, entre autres, d'assister les médecins sur la décision d'opérer un cancer de la prostate", indique le communiqué. Ce programme vise à mettre au point des puces à ADN permettant de dépister la présence de marqueurs cancéreux à partir d'échantillons sanguins.

BioMérieux et ExonHit collaborent déjà sur un programme de dépistage sanguin des cancers du sein, pour lequel une étude prospective clinique est en cours, et un projet de dépistage sanguin des cancers colorectaux. Le cancer de la prostate, qui touche plus de 40.000 hommes par an en France, représente la deuxième cause de mortalité par cancer, selon les deux sociétés. "La pratique à grande échelle d'un test de dépistage sanguin pourrait faire diminuer la mortalité par cancer des populations soumises au dépistage de 15 à 20 %", affirme Stéphane Bancel, directeur général délégué de bioMérieux, cité dans le communiqué.

BM

Un nouveau mécanisme de détection des infections microbiennes
Vendredi, 12/01/2007 - 00:00

Après avoir identifié plusieurs molécules impliquées dans la détection des infections bactériennes, une équipe du laboratoire « Réponse immunitaire et développement chez les insectes » (CNRS - Strasbourg), conduite par Dominique Ferrandon , vient de mettre en évidence le rôle primordial de la protéine GNBP3 dans la détection des infections fongiques chez la drosophile. Cette découverte a révélé l'existence d'un nouveau mécanisme de détection de ces infections, basé sur la perception de l'activité pathogène des champignons.

Ces résultats, publiés dans la revue Cell le 29 décembre 2006, ouvrent de nouvelles perspectives dans l'étude des mécanismes de reconnaissance des infections microbiennes, dans le cadre de la réponse immunitaire innée.

Au vu de ces résultats, les chercheurs s'interrogent sur la raison de l'apparition de systèmes alternatifs de détection des organismes pathogènes. Il est supposé que l'ensemble des « Pattern Recognition Receptors » est capable de détecter la majorité des agents microbiens. Toutefois, certains pathogènes auraient trouvé le moyen d'échapper à la reconnaissance par ce jeu de récepteurs, ce qui aurait peut-être favorisé l'émergence de ces systèmes complémentaires de perception. Enfin, compte tenu de la grande conservation des voies de signalisation de type Toll entre insectes et mammifères, une question mérite d'être creusée : le système immunitaire inné des vertébrés utilise-t-il aussi un tel système de détection des infections microbiennes?

CNRS

Découverte prometteuse de cellules souches dans le liquide amniotique
Vendredi, 12/01/2007 - 00:00

Des chercheurs américains ont annoncé qu'ils avaient découvert une source abondante de cellules souches dans le liquide amniotique -le fluide dans lequel se développe le foetus avant la naissance- et que toute une série de tissus humains ont pu à leur tour être produits à partir de ces cellules. Cette méthode éliminerait les problèmes éthiques liés à la recherche sur les cellules souches, puisqu'elle rend inutile la destruction d'un embryon.

Les scientifiques des universités de Wake Forest et de Harvard expliquent que les cellules souches extraites du liquide amniotique, prélevées sur des donatrices enceintes, sont pour ainsi dire aussi prometteuses que les cellules souches embryonnaires. Selon les chercheurs, les cellules ont été prélevées sans nuire à la mère ou au foetus, et ont servi à générer plusieurs types de cellules, que l'on retrouve notamment dans le cerveau, le foie ou les os. "Notre espoir est que ces cellules offriront une ressource précieuse pour la réparation des tissus, ainsi que pour les organes de synthèse", a déclaré le Dr. Anthony Atala, qui dirige l'institut de médecine régénératrice de Wake Forest et a coordonné le projet de recherche.

Selon les chercheurs, le liquide amniotique contient environ 1 % de ces cellules souches, disposant des deux plus importantes propriétés des cellules souches de l'embryon : à savoir leur polyvalence et leur capacité considérable à se renouveler. Testée sur des souris, ces cellules dérivées du liquide amniotique (AFS en Anglais pour amniotic fluid-derived stem cells) apparaissent prometteuses en médécine régénérative, comme les cellules embryonnaires.

D'après des travaux préliminaires sur des souris, le tissu obtenu à partir de ces cellules souches amniotiques semble fonctionner comme un tissu normal et à même de réparer certaines fonctions d'un cerveau endommagé de souris, ce qui suggère que ces cellules souches pourraient avoir des capacités thérapeutiques. Transplantées dans le cerveau endommagé de souris, ces cellules ont été capables de croître et de repeupler la zone lésée. "Nous avons observé un certain recouvrement de fonctionnalité," a même commenté Atala.

De même, les chercheurs ont réussi à produire du tissu osseux chez des souris. Ils ont également démontré que les cellules nerveuses étaient capables de sécréter des neurotransmetteurs et les cellules de foie pouvaient secréter de l'urée, que cet organe synthétise à partir de produits déchets azotés (ammoniac).

PM

NB

L'exercice physique permet de garder un cerveau plus jeune
Vendredi, 12/01/2007 - 00:00

Une étude américaine vient de montrer que trois heures d'activités aérobiques par semaine suffisent à renforcer vos capacités intellectuelles et de mémorisation. Contrairement à la croyance populaire voulant que le meilleur moyen de conserver une intelligence vive soit de s'adonner à une gymnastique mentale, les exercices physiques seraient donc un remède nettement plus efficace. Selon cette étude, trois heures de marche rapide suffisent à intensifier la circulation sanguine dans le cerveau et à déclencher des changements biochimiques susceptibles d'accroître la production de nouveaux neurones du cerveau.

Quand le cerveau vieillit, l'usure normale qui se fait sentir chez les personnes d'âge moyen les contraint à traiter plus lentement l'information, ce qui signifie qu'elles ont besoin de plus de temps pour prendre des décisions et assimiler des renseignements complexes. Les cerveaux plus âgés mettent également plus de temps à passer d'une tâche à l'autre et se révèlent moins aptes au travail multitâche (par exemple, conduire tout en changeant la chaîne de la radio et en jetant un coup d'oeil au rétroviseur).

On a longtemps pensé que le meilleur moyen de garder la forme mentale était de pratiquer régulièrement des exercices de gymnastique mentale. Ainsi, les mots croisés, la lecture, l'étude d'un instrument de musique ou toute autre activité stimulant le cerveau étaient censés écarter la menace des ravages mentaux occasionnés par la vieillesse. Sans remettre en cause l'utilité de tels exercices mentaux, il semble à présent, à la lumière de récentes études, que les personnes âgées qui pratiquent régulièrement des exercices physiques (marche, vélo, jardinage) voient leurs fonctions cognitives s'améliorer après quelques mois, dit Arthur Kramer de l'Université de l'Illinois, à Urbana : leur mémoire à court terme est meilleure, elles font preuve d'une plus grande agilité mentale et démontrent une plus grande capacité de concentration que les personnes sédentaires.

Les scientifiques d'Urbana ont réparti en trois groupes quelque 59 adultes, âgés de 60 à 79 ans : le premier groupe pratiquait des exercices aérobiques, le deuxième s'adonnait à des exercices de musculature et d'étirement alors que le troisième se tournait les pouces. Les deux premiers groupes ont fait de l'exercice physique pendant une heure trois fois par semaine, marchant à une vitesse dépassant légèrement les cinq km à l'heure. Les chercheurs ont utilisé l'imagerie par résonance magnétique (IRM), avant et après le programme d'exercices, pour mesurer le cerveau des volontaires.

Aucun changement n'a été constaté au sein des deux derniers groupes (adeptes des exercices de musculature/étirement et téléphages). «Mais une augmentation substantielle du volume du cerveau a été notée chez les adultes du premier groupe, soit les adeptes d'exercices aérobiques», dit le Dr Kramer. L'augmentation de la matière grise s'est révélée nettement plus importante dans la région des lobes frontaux, siège du cerveau rationnel contrôlant l'attention et la mémoire.

Quant à la substance blanche, elle s'était surtout multipliée au niveau du corps calleux, ensemble des neurones réunissant les deux hémisphères cérébraux et dont la détérioration est responsable d'un processus de réflexion plus engourdi. Pourvu de meilleures connexions, l'hémisphère sollicité pour une tâche arrive à transmettre des signaux afin de «faire taire» l'autre hémisphère, améliorant ainsi l'efficacité cognitive.

Puisque les volontaires qui ont participé à l'étude étaient tous en bonne santé, l'analyse ne peut préciser si l'exercice pourrait ralentir, ou même inverser les effets des maladies du cerveau liées à l'âge telles que l'Alzheimer. Et comme les scientifiques n'ont pas astreint les volontaires à un régime draconien, ils ignorent si des exercices plus rigoureux seraient en mesure d'accroître davantage la neurogenèse ou si ces avantages finissent par atteindre un sommet.

«Après seulement trois mois, les gens qui s'étaient adonné à l'exercice physique avaient un volume de cerveau comparable à celui de personnes trois ans plus jeunes», explique le Dr Kramer.

Jusqu'à 1998, on tenait pour un dogme le fait qu'il ne se développait pas de nouveaux neurones dans le cerveau humain adulte. Une étude menée auprès de patients suédois a ébranlé cette conception initiale. Les chercheurs ignoraient cependant si les humains étaient en mesure de stimuler cette «neurogenèse» ou si elle saurait conférer des avantages cognitifs. L'étude menée en Illinois est donc la première à dévoiler que les cerveaux plus âgés ont la capacité de produire de nouveaux neurones.

Canoe

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