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Edito
des organes artificiels à partir de cellules souches en 2020 ?
Fin 2006, des scientifiques de l'Université de Zurich avaient réussi pour la première fois à produire des valves cardiaques humaines en utilisant des cellules souches issues du liquide amniotique. L'idée derrière l'expérience menée à Zurich est de créer de nouvelles valves cardiaques en laboratoire alors même qu'une grossesse est en cours et de les implanter sur le bébé après sa naissance. Au-delà des valves cardiaques, cette thérapie basée sur les cellules souches pourrait aussi être utilisée pour réparer les vaisseaux sanguins ou réparer les parois ventriculaires. En juin 2007, une équipe de l'Inserm regroupant Michel Pucéat (Unité Inserm 861 : I-stem1) et Philippe Menasché, chirurgien cardiaque à l'hôpital Européen Georges Pompidou (AP-HP, Université Paris et directeur de l'Unité Inserm 633 « Thérapie cellulaire en pathologie cardiovasculaire »), avait montré pour sa part que l'utilisation de cellules souches permettait de régénérer les tissus endommagés du coeur et que des cellules souches embryonnaires humaines pouvaient se différencier en cellules cardiaques au sein de coeurs défaillants de rats. (Voir article APHP). Les cellules souches, modifiées par un facteur de croissance, ont ensuite été implantées au niveau des tissus cardiaques endommagés de rats immunodéprimés et victimes d'un infarctus. Au bout de deux mois, les chercheurs ont constaté que des cellules cardiaques humaines s'étaient développées dans la zone endommagée. Dans cet environnement propice, les cellules souches « orientées » se sont différenciées en cardiomyocytes et les tissus cardiaques ont commencé à se régénérer. De plus, les chercheurs n'ont détecté ni tumeurs (tératomes) ni inflammation, effets secondaires indésirables fréquents après ce genre de transplantation. Fin 2009, Deux équipes de recherche, celle de John Wagner, de l'université de Minneapolis (Minnesota) et celle des professeurs Jean-Jacques Lataillade et Éric Bey (hôpital militaire Percy de Clamart), avaient annoncé des avancées thérapeutiques majeures dans le traitement de graves pathologies de la peau. L'équipe française, en collaboration avec la société L'Oréal, était notamment parvenue à obtenir un épiderme fonctionnel à partir de cellules embryonnaires. Pour la première fois, des chercheurs ont réussi à fabriquer un tissu humain fonctionnel - de la peau -, à partir de cellules souches embryonnaires humaines. La démonstration en est apportée à la fois in vitro et in vivo, sur des souris auxquelles le tissu ainsi obtenu a été greffé. Cette méthode a été utilisée avec succès chez quatre patients. « Aujourd'hui, avec un recul de un à quatre ans selon les cas, nous avons obtenu une bonne cicatrisation, sans retour de l'inflammation, indique Jean-Jacques Lataillade qui ajoute "A terme, ce procédé pourrait être appliqué pour reconstituer un épiderme humain en quantité illimitée, notamment pour les brûlés. " Début 2010, nouvelle avancée remarquable : des chercheurs de Université de Stanford sont parvenus à transformer des cellules de peau de souris en neurones fonctionnels, sans passer par l'étape de reprogrammation en cellules souches pluripotentes jusque-là jugée indispensable. (Voir article dans Nature). }}"Nous avons directement induit la transformation d'un type de cellule en un type de cellule complètement différent", a déclaré Marius Wernig de l'Institut de biologie des cellules souches et de médecine régénérative de l'université de Stanford. Celui-ci souligne que Les neurones obtenus en laboratoire "sont complètement fonctionnels", c'est-à-dire capables d'établir des connexions et d'envoyer des signaux à d'autres cellules nerveuses, souligne le Dr Marius Wernig. Cette découverte pourrait révolutionner l'avenir des thérapies à partir de cellules souches humaines et conduire à revoir notre compréhension de la façon dont les cellules choisissent et maintiennent leurs fonctions spécialisées dans le corps. Début juin, une équipe de chercheurs de l'Université de Californie à Irvine (UCI) a réussi à recréer une rétine à partir de cellules souches embryonnaires. (Voir article Cell Transplants for Macular Degeneration). L'équipe menée par Hans Keirstead a tout d'abord créé une "base" d'épithélium pigmenté rétinien à partir de cellules souches embryonnaires, sur laquelle ont été superposées des couches de cellules souches traitées afin de recréer les cellules présentes dans chaque couche. Le succès de cette étape pourrait mener à la conduite d'essais cliniques. Les chercheurs espèrent à terme pouvoir développer une technique de culture de rétine à base de cellules souches afin de traiter un grand nombre de troubles de la vision issus d'un endommagement ou d'une dégénérescence de la rétine. Aujourd'hui, environ 100.000 Américains sont atteints de rétinites pigmentaires, maladies génétiques de l'oeil, et plus de 10 millions souffrent de dégénérescence maculaire, première cause de cécité chez les plus de 55 ans. Enfin, il y a quelques jours, des scientifiques du Massachussetts General Hospital de Boston ont annoncé avoir réussi à produire in vitro un foie à partir de cellules souches. Les chercheurs américains ont procédé par étapes : dans un bain de détergents, ils ont tout d'abord éliminé les cellules du foie endommagé d'un rat donneur, de façon à ne conserver que les vaisseaux sanguins et le collagène. Ils ont ensuite ensemencé ce substrat avec des cellules souches de foie saines, provenant d'une culture de cellules de peau du sujet à soigner, afin de limiter le risque de rejet. Alimenté avec du sang artificiel, un foie neuf s'est ainsi développé, capable d'éliminer des toxines. Créé de toutes pièces, cet organe artificiel a pu être conservé plus de dix jours dans une boîte de Petri. Il a enfin été transplanté à un rat, qui a grâce à lui survécu plusieurs heures. Selon le docteur Korkut Uygun, responsable de l'équipe, c'est la première fois qu'un tel organe transplantable est produit en laboratoire. Ce type de recherche, effectué sur l'animal, n'en est qu'à ses débuts et il faudra encore beaucoup de travail avant de pouvoir synthétiser des foies totalement viables et fonctionnels, transplantables à des malades humains. Cette avancée pourrait cependant permettre, dans les cinq ans à venir, d'utiliser des parties de ces foies artificiels pour réparer les organes abîmés de patients accidentés ou alcooliques, et augmenter les chances de survie de personnes en attente d'une greffe. A la lumière des avancées extraordinaires intervenues depuis 10 ans dans la compréhension et l'utilisation des cellules souches, d'origine embryonnaire ou non, il ne fait aujourd'hui plus de doute que les thérapies cellulaires vont, d'ici 10 ans, révolutionner la médecine en ouvrant la possibilité de régénérer et de réparer des tissus et des d'organes détruits ou lésés. Le président OBAMA a compris l'enjeu scientifique et industriel que constituait ces recherches et a signé le 9 mars 2010 un décret autorisant l'accès aux fonds publics pour la recherche sur les cellules souches embryonnaires. Il serait plus que souhaitable qu'en Europe, un cadre éthique unifié permette d'accélérer ces recherches qui sont déjà en train de bouleverser les sciences du vivant. René Trégouët Sénateur honoraire Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat
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En France, 350.000 patients sont porteurs d'un pacemaker. Près de 60.000 stimulateurs cardiaques sont posés ou remplacés chaque année. Et 40.000 personnes meurent subitement tous les ans d'une maladie du trouble du rythme cardiaque (10 fois plus que d'accidents de la route). Autant dire que notre "palpitant" mérite une attention particulière. Cela explique la venue de 5.500 scientifiques du monde entier pour Cardiostim, congrès international d'électrophysiologie cardiaque, qui s'est déroulé à Nice du 16 au 19 juin. Ces experts ont échangé sur les grandes avancées technologiques qui révolutionnent le traitement des troubles du rythme cardiaque, autant sur la miniaturisation des appareils de stimulation cardiaque et leur évolution que sur l'apport de l'imagerie dans le diagnostic et le traitement des maladies du coeur. Autre sujet développé lors de cette réunion : la télécardiologie. Grâce à la loi Hôpital, Patients, Santé et Territoires, la télémédecine bénéficie d'une reconnaissance officielle puisqu'elle constitue "une forme de pratique médicale à distance, utilisant les technologies de l'information et de la communication". La surveillance à distance des patients souffrant de troubles du rythme cardiaque est une importante application de la télécardiologie qui permet d'alerter en cas d'anomalie chez les porteurs de stimulateur ou de défibrillateur cardiaque, mais aussi de vérifier le bon fonctionnement des dispositifs eux-mêmes. "La télécardiologie avec un suivi automatique, sans fil ni intervention du patient, existe depuis une dizaine d'années" explique le Dr Arnaud Lazarus, rythmologue à la clinique Val d'Or (Saint-Cloud) et à la clinique Bizet (Paris). Actuellement, environ 70.000 patients sont implantés chaque année en France avec un stimulateur ou un défibrillateur potentiellement capable de transmettre des données à distance. À terme, ils pourront bénéficier d'une télésurveillance. Car la télémédecine sur un mode automatique permet de lire les enregistrements de multiples données sur le rythme cardiaque et donc d'optimiser la prise en charge des patients. En pratique, un porteur de stimulateur pourra espacer ses rendez-vous chez le cardiologue à un an, s'il bénéficie d'un télésuivi pour les consultations intermédiaires. LP
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Début 2009, la loi pour la modernisation de l'économie jetait les bases d'un très-haut-debit pour tous En janvier de cette année, le gouvernement dévoilait un peu plus ses ambitions, une enveloppe de deux milliards dans le cadre du grand emprunt. Lundi 14 juin 2010, le Premier ministre publiait sur son site Internet un document de quatorze pages détaillant son Plan national très haut débit ). Cette enveloppe de 2 milliards d'euros est confirmée afin de permettre « l'accélération du déploiement national du très-haut-débit ». L'enjeu ? Couvrir 100 % des foyers d'ici à 2025. Au mois de juillet, un cahier des charges sera dévoilé dans le cadre d'un appel à projets pilotes concernant les zones non denses, tandis que l'Autorité de régulation des télécommunications électroniques et des Postes (Arcep) se mettra à travailler aux aspects réglementaires encadrant la mutualisation des réseaux de fibre optique dans ces mêmes zones. Cinq projets seront retenus et menés à titre expérimental pendant six à neuf mois. Dans un avis publié le 14 juin, à la suite d'une saisine du ministère de l'Economie et de l'Industrie, l'Autorité de la concurrence estime, quant à elle, « la puissance publique ...] légitime à intervenir pour trois raisons : favoriser la bonne articulation entre l'intervention publique et l'investissement privé ; garantir la couverture intensive de zones de desserte des opérateurs [...] ; enfin, apporter un soutien financier pour le déploiement de la fibre optique dans les zones non desservies par le marché ». On le voit, ce sont les zones reculées, non denses, potentiellement moins rentables pour les opérateurs, qui font l'objet de toutes les attentions. C'est pourquoi l'Autorité de la concurrence fait quelques préconisations pour que le programme soit plus efficace. Elle enjoint par exemple le gouvernement à « préciser les obligations de couverture des opérateurs de façon à maximiser les chances que [leurs] engagements soient pleinement mis en oeuvre et ne soient pas l'objet de contestations ultérieures ». Autrement dit : être plus contraignant. Sur le plan technique, l'Autorité de la concurrence ne veut pas d'une « montée en débit » du réseau téléphonique existant, mais bien le déploiement d'un « nouveau réseau pérenne ». Sur ce dernier point, c'est aussi l'avis de l'Arcep. Celle-ci, saisie par le Premier ministre, fait elle aussi plusieurs observations sur le programme. Elle conseille notamment d'élaborer avec soin les appels à projets de manière à ce que leur « taille élémentaire [...] ne désavantage pas de facto les plus petits opérateurs ». L'Arcep demande aussi à ce que les critères de sélection des opérateurs n'aient pas pour conséquence d'« affaiblir la concurrence » et de constituer des « monopoles locaux ». Programme national « très haut débit » [PNTHD
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L'aménagement de places de parkings réservées aux personnes handicapées est une obligation légale. Encore faut-il les trouver pour qu'un déplacement en ville ne tourne pas à la galère. Pour éviter ces déconvenues aux personnes à mobilité réduite, le portail spécialisé handicap vient de développer une application gratuite pour iPhone. Grâce à la géolocalisation, elle affiche sur une carte les emplacements réservés qui se trouvent à proximité. Une recherche peut aussi être lancée par ville, pour savoir où aller avant de se déplacer. Pour le moment, près de 35 000 places pour handicapés, réparties dans 195 villes, sont en mémoire. Ce chiffre est en constante augmentation : « Un questionnaire a été envoyé à toutes les mairies, elles doivent y noter les places implantées sur leur commune. Au fur et à mesure de leur réception, ces informations viennent enrichir la base de données », explique un porte-parole de handicap.fr. Les utilisateurs ayant repéré un emplacement non répertorié sont aussi invités à faire remonter l'information. OINet
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Lorsque l'on parle solaire aujourd'hui, il y a fort à parier que votre esprit se représentera des panneaux bleus sur un toit, et pensera donc solaire photo-voltaïque. Et pourtant, il existe un autre moyen d'exploiter le soleil pour produire de l'électricité : le solaire thermique dont les perspectives d'avenir sont peut-être encore plus lumineuses. Les prévisions avancent pour la période 2009-2014, une croissance 6 fois plus importante de cette technologie par rapport à sa soeur photo-voltaïque... L'énergie solaire thermique provient de la transformation du rayonnement solaire en énergie thermique. C'est donc la chaleur liée au rayonnement plutôt que le rayonnement lui-même qui est utilisé (cas du solaire photo-voltaïque). Le solaire thermique, pas dans sa forme moderne (!), a toujours été source d'innovation technique et d'inspiration pour le genre humain ; depuis Archimède qui s'en fit le promoteur pour repousser la flotte romaine de Syracuse, jusqu'à Frank Suhman qui en 1913 réalisa la première "centrale" thermique pour des besoins d'irrigation en Egypte. Mais c'est la crise pétrolière des années 70 qui révéla véritablement tout le potentiel de cette source de production électrique avec le lancement en 1980 par la société israélienne Luz International des premières exploitations à base de miroirs paraboliques dans le désert de Mojave, californie. La baisse du prix du pétrole et la quasi-disparition des aides incitatives aux Etats-Unis marqua l'entrée dans l'ombre de cette technologie et la montée en puissance de sa "rivale" - les relations fraternelles ne sont jamais parfaitement amicales - le solaire photo-voltaïque. Bien que le coût du kilowatt-heure soit plus important avec le photo-voltaïque, sa capacité à être déployé à petite échelle, de façon modulaire, les investissements nécessaires sensiblement plus faibles et surtout la possibilité de fonctionnement "en dehors" du réseau (une habitation pouvant produire sa propre électricité indépendamment de son distributeur et sans coûts exorbitants de raccordement au réseau) ont représenté des atouts décisifs dans les premiers jours de cette industrie. Le fait que les centrales thermiques doivent être déployées dans des déserts ou zones sans nuage a aussi pu rajouter un degré de complexité, important à prendre en considération. Malgré ce désamour transitoire, le solaire thermique connaît aujourd'hui un renouveau largement basé sur une technologie dont les avantages sont prouvés depuis bien des années. La technologie phare utilise des miroirs paraboliques qui concentrent l'énergie solaire en leur foyer au sein duquel est placé un tuyau dans lequel circule un fluide (sel fondu, huiles synthétiques, eau). La vapeur dégagée par cet échauffement permet ensuite d'entraîner une turbine et de produire l'électricité comme dans une centrale à vapeur classique. Une autre approche, celle de la société américaine BrightSource qui a actuellement le vent en poupe (2 contrats de centrales de 1,3 GW en Californie) et d'eSolar la société du serial-entrepreneur Bill Gross, se base sur des tours solaires. Un champ de miroirs plans dont l'orientation suit la trajectoire du soleil réfléchi les rayons lumineux vers un récepteur placé en haut de la fameuse tour. De même que précédemment, ce récepteur contient un fluide qui, chauffé à 550°C, va générer de la vapeur et ainsi entraîner une turbine. L'avantage majeur de ces tours solaires étant qu'elles permettent de porter le fluide à une température plus élevée que dans les cas des miroirs paraboliques, permettant ainsi d'obtenir des taux de conversion plus importants. Notons au passage l'existence d'une troisième technologie "thermique" qui en employant des miroirs circulaires (dish-shaped) est associée à un moteur Stirling dont les taux de conversion sont encore plus siginificatifs que dans les deux cas précédents. Les détracteurs de cette nouvelle approche arguent du fait que la complexité mécanique des moteurs Stirling couplée à leur prix prohibitif l'empêchera d'être compétitive. La capacité de stockage de l'énergie propre au solaire thermique pourrait à moyen terme représenter un atout déterminant par rapport au photo-voltaïque. En effet, il est techniquement faisable de stocker l'énergie thermique sous la forme de sel fondu à haute température. Il est ainsi possible de générer de la vapeur et donc de l'électricité même lorsque le soleil ne brille plus. Les centrales thermiques opérant sans stockage sont efficaces 30% de l'année alors que leurs collègues dotées de telles capacités le sont 70 % du temps... Le phénomène de transfert de chaleur assure quant à lui une génération d'électricité stable pendant 15-30 minutes en cas de perturbation météorologique (ce qui n'est pas du tout le cas du solaire photo-voltaïque pour lequel cette durée est bien inférieure). Néanmoins, les coûts relatifs au système de stockage sont importants, aussi l' "hybridisation" de la centrale est-elle envisagée afin de générer de l'électricité même durant la nuit. Les centrales thermiques bénéficient, en appoint, de l'appui de centrales électriques fonctionnant au gaz naturel. Ces deux systèmes possédant en commun la partie conversion de la vapeur en électricité, l'adaptation d'une centrale thermique en centrale à gaz représenterait donc un coût marginal. L' "hybridisation" pourrait même être envisagée dans l'autre sens, solaire thermique comme mode d'entraînement des turbines des centrales à gaz... BE
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C'est un petit pas pour Genève, mais un pas de géant pour les énergies renouvelables. Une centrale de panneaux solaires thermiques d'un genre innovant a été inaugurée par l'entreprise de construction routière Colas, à Vernier. Une première mondiale. Grâce à une technologie brevetée par le CERN, on obtient une chaleur jamais atteinte jusque-là par des panneaux solaires thermiques. En l'occurrence, cette centrale de 80 m2 chauffe 80 000 m3 de bitume - soit la moitié des citernes de Colas - à 180 degrés. Dans un second temps, le procédé devrait être étendu à toute l'usine de Vernier, voire à l'ensemble des industries de Colas en Suisse. Comme cette centrale se substitue à la combustion de gaz, c'est autant d'émissions de CO2 en moins. Ce système à «ultravide», qui pourrait trouver de nombreuses autres applications, peut fournir une température de 400 degrés par ensoleillement optimal. Même avec le ciel couvert du jour de l'inauguration, on pouvait atteindre les 230 degrés. Comment cela est-il possible ? Les capteurs solaires thermiques sont isolés en étant mis sous ultravide - un vide extrême obtenu par une pompe, elle-même alimentée à l'énergie solaire, qui extrait l'air ou tout autre gaz entre les vitres des panneaux. Les déperditions de chaleur sont ainsi limitées au maximum. «Le vide est le meilleur isolant thermique que nous offre la nature», souligne l'inventeur de ces panneaux révolutionnaires, Cristoforo Benvenuti, vice-président de SRB Energy, la société hispano-genevoise qui les développe. A cela s'ajoutent un revêtement noir extrêmement absorbant et des miroirs cylindriques qui permettent de chauffer les capteurs sur le côté non exposé au rayonnement direct du soleil. Ainsi, on profite aussi de l'énergie de la lumière diffuse. «Celle-ci représente en général 50 % de la lumière solaire. C'est dommage de perdre cela, remarque l'inventeur. A Genève, sauf en juillet et août, il y a davantage de lumière diffuse que directe.» Cristoforo Benvenuti a conçu cette technologie il y a trente-cinq ans, lorsqu'il travaillait au CERN, s'inspirant du principe de l'ultravide utilisé dans les accélérateurs de particules. Hormis les applications industrielles nécessitant des chaleurs de 120 à 400 degrés - dans la construction, la chimie ou l'agroalimentaire, par exemple - ces panneaux thermiques pourraient aussi servir au chauffage de l'eau et des bâtiments, et même à produire de l'électricité au moyen d'une turbine à vapeur, comme dans une centrale nucléaire. Une technologie donc extrêmement prometteuse. C'est en tout cas l'avis de la Confédération, du canton, du Comité genevois pour les nouvelles énergies renouvelables et des Services Industriels de Genève (SIG), qui ont subventionné le projet à hauteur de 50 000 francs chacun, la dernière tranche étant payée par Colas. Le tout a donc coûté 250 000 francs. L'installation occasionnera une baisse des émissions de CO2 de 7 tonnes par an. Une paille par rapport aux centaines de milliers de tonnes que devrait économiser Genève pour répondre aux objectifs fixés par Berne. Mais tous les espoirs sont permis. «On peut commencer à rêver !» s'enthousiasme Jacobus Van der Maas, adjoint scientifique au Service cantonal de l'énergie, l'un des premiers à s'être intéressé au projet. «C'est une technologie importante pour la politique énergétique du canton, on pourrait l'utiliser pour le chauffage à distance des bâtiments.» TDG
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Espace et Cosmologie
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Considéré pendant longtemps comme un astre aride, la Lune renfermerait en fait 100 fois plus d'eau que prévu selon une étude publiée par la revue scientifique américaine «Proceedings of the National Academy of Sciences» (Pnas) ; des scientifiques américains révèlent que notre satellite en contient au moins 100 fois plus que ce que prévoyaient les précédentes estimations. L'an dernier, la mission de la Nasa LCROSS (Lunar Crater Observation and Sensing Satellite) avait déjà montré que le pôle Sud lunaire recélait de grandes quantités de glace. Pour cela, l'agence spatiale américaine avait fait s'écraser le deuxième étage d'une fusée Atlas 5 lancé à la vitesse de 9 000 km/h à l'intérieur du cratère Cabeus, une zone où l'ensoleillement est nul et les températures proches de - 250°C. En analysant le panache de poussière provoqué par l'impact, la sonde LCROSS a détecté des molécules d'eau qui n'avaient pas vu la lumière du soleil depuis des milliards d'années. Cette eau congelée provenait en effet de la «pluie» de comètes qui s'est abattue sur les planètes du système solaire peu de temps après sa naissance. Cette fois, une équipe de chercheurs américains et japonais, dirigée par Francis McCubbin, de la Carnegie Institution for Science, à Washington DC, vient de montrer que l'eau est également abondante, voire «omniprésente», dans le sous-sol de notre satellite. «Si vous preniez toute l'eau qui se trouve à l'intérieur des roches lunaires et que vous la mettiez en surface, la Lune serait entièrement inondée sur un mètre de hauteur», explique le chercheur. Les scientifiques en sont arrivés à cette conclusion surprenante en analysant les grains d'apatite contenus dans deux échantillons de roches lunaires ramenés sur Terre par les missions Apollo ainsi que dans une météorite lunaire retrouvée en Afrique du Nord. Ce minéral, qui est aussi un composant majeur des os et de l'émail de nos dents, peut receler de grandes quantités d'hydroxyl (radical formé d'un atome d'hydrogène et d'un atome d'oxygène), s'il se forme à partir d'un magma très riche en eau. Or l'équipe de McCubbin a trouvé beaucoup d'hydroxyl dans ses échantillons de roche et en a déduit la quantité -énorme- d'eau contenue dans le magma lunaire. PNAS
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Sciences de la Terre, Environnement et Climat
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Trois groupes d'experts ont rendu le 15 juin leurs travaux sur le *Plan National d'Adaptation au Climat. Lancé fin 2009 par Chantal Jouanno, Secrétaire d'Etat à l'Ecologie, le Plan national d'adaptation sera finalisé début 2011, mais ce sont d'ores et déjà plus de 200 recommandations qui ont été formulées sur les thèmes de l'eau, de la santé, de l'énergie ou de l'agriculture entre autres. Selon Jean Jouzel, climatologue et membre du GIEC, trois risques majeurs pèsent sur la France à l'horizon 2050-2100 : une hausse des températures de 3 à 4°C, des précipitations en hausse de 20 à 30 % et une hausse d'un mètre du niveau de la mer. Ces changements auront des impacts économiques lourds mais également sur la santé publique et les ressources naturelles, dont l'eau. L'agriculture sera fortement impactée, un réchauffement de 1°C équivalant à un déplacement des cultures vers le Nord d'environ 180kms. Les vignes de champagne pourraient bientôt se sentir plus à l'aise en Grande-Bretagne, tandis que le Sud de la France pourrait accueillir des champs de coton. La viticulture montre déjà des signes inquiétants : les vendanges ont reculé de trois semaines en cinquante ans et les fortes chaleurs ont un impact sur la qualité du vin. «Si l'on ne réfléchit pas au problème, c'en est fini du Bordeaux tel qu'on le connaît actuellement» prévient Jean Jouzel. Le tourisme pâtirait lui aussi d'une hausse des températures, particulièrement dans les stations de ski où l'enneigement ne pourrait plus être garanti. Les régions côtières sont les premières concernées par la hausse du niveau des mers : en Languedoc-Roussillon, on estime que 140.000 logements et 10.000 entreprises seraient touchés, tout comme les routes nationales dont le coût est estimé à 2 milliards d'euros. Les forêts seraient également menacées par le réchauffement climatique : les feux pourraient devenir plus fréquents dans le Nord du pays et les essences d'arbres ne seront plus adaptées au climat de leur région d'origine. Il faut donc agir dès maintenant car, comme le rappelle Jean Jouzel, ce sont les essences d'arbres que nous plantons aujourd'hui qui formeront les forêts de 2050. Ressources d'eau douce, biodiversité et même santé humaine sont également menacées. La circulation des virus pourrait être accélérée et les canicules à répétition (on en attend plusieurs dizaines de l'ampleur de celle de 2003 d'ici à 2100) pourraient causer de nombreux décès. Suivant les préceptes de Nicholas STERN, économiste anglais dont le rapport sur les coûts de l'adaptation au changement climatique est devenu une référence pour les gouvernements occidentaux, la France a donc choisi de prévenir plutôt que guérir. Si nous avons réussi à modifier le climat, c'est maintenant le climat qui va modifier nos modes de vie. DD
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Vivant |
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Santé, Médecine et Sciences du Vivant
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Des chercheurs de l'Institut de Génétique et de Biologie Moléculaire et cellulaire (CNRS / Inserm / Université de Strasbourg) sont parvenus à séquencer « image par image » l'initiation de la transcription de l'ADN, c'est-à-dire la copie de l'ADN en ARN. Le voile vient d'être levé sur une partie des mécanismes de cette étape cruciale. Les résultats de ces travaux, réalisés en collaboration avec une équipe de l'Université américaine Vanderbilt (Nashville, Tennessee), ont été publiés le 17 juin dans la revue Nature. L'expression des gènes se déroule en deux étapes : la transcription de l'ADN en ARN par une enzyme, l'ARN polymérase, puis la traduction de cet ARN en protéines dont le fonctionnement conditionne les caractéristiques de chaque individu. La transcription met en jeu une cinquantaine de molécules régulatrices qui interagissent entre elles et permettent de débuter la lecture du gène « au bon endroit et au bon moment ». Le moindre dérèglement d'une de ces molécules perturbe la transcription. La connaissance de ces mécanismes d'initiation et de régulation est une étape indispensable pour comprendre l'expression des gènes. Les chercheurs en biologie structurale de l'IGBMC étudient les structures des molécules afin de mieux comprendre leurs fonctions. L'équipe de Patrick Schultz se concentre tout particulièrement sur l'architecture des molécules impliquées dans la transcription et tente de décrypter les mécanismes de leurs interactions. L'analyse des complexes de transcription par cryomicroscopie électronique permet d'observer une molécule dans un état hydraté proche de son état naturel. Dans chaque photographie prise au microscope, des milliers d'exemplaires d'une même molécule apparaissent sous divers angles et à des moments différents de leur cycle réactionnel. De l'analyse statistique de ces images, l'équipe de Patrick Schultz a fait ressortir différentes conformations en 3 dimensions, correspondant à différentes étapes de l'initiation de la transcription. « Nous avons séquencé « image par image » et tourné le film des premières étapes de la transcription », précise-t-il. CNRS
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La Food and drug administration vient d'autoriser la mise sur le marché de Jevtana, l'anticancéreux de Sanofi-Aventis. le Jevtana réduit significativement les risques de décès pour la forme la plus avancée de la maladie. "Ce médicament comble un besoin thérapeutique important", affirme le docteur Oliver Sartor, qui a initié les recherches pour l'Amérique du Nord. Jusque là, les réponses médicales étaient malheureusement limitées. L'autorisation porte sur une utilisation du Jevtana pour un profil de patient très précis. Celui-ci doit être atteint d'un cancer de la prostate métastatique hormono-résistant traité antérieurement par une chimiothérapie à base de docétaxel. De plus, le Jevtana doit être délivré sous forme injectable, en association avec de la prednisone. Jevtana, un inhibiteur des microtubules, en association avec de la prednisone a été approuvé sur la base des résultats de l'étude de phase III TROPIC ayant recruté 755 patients atteints d'un cancer de la prostate métastatique hormono-résistant traités antérieurement par une chimiothérapie à base de docétaxel. "Il s'agit d'une nouvelle très importante pour l'ensemble des personnes concernées par le cancer de la prostate, car ce médicament comble un besoin thérapeutique important. Grâce à l'approbation de Jevtana, les professionnels de santé ont désormais accès à un nouveau traitement pour les patients atteints de la forme la plus avancée du cancer de la prostate, pour laquelle il existe peu d'options thérapeutiques", a déclaré le Dr Oliver Sartor, investigateur principal de l'étude TROPIC pour l'Amérique du Nord, titulaire de la Chaire de Recherche Piltz sur le cancer, à la faculté de médecine de l'Université Tulane à la Nouvelle-Orléans. "Jevtana en association avec de la prednisone est le seul traitement approuvé par la FDA qui permette d'obtenir une amélioration significative de la survie globale chez les patients traités antérieurement par une chimiothérapie à base de docétaxel". Yahoo
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Si l'utilisation de la cryothérapie est bien connue en dermatologie, cette technique peut aussi être utilisée dans d'autres disciplines. Le froid peut, par exemple, permettre de neutraliser de petits cancers du rein quand la tumeur est inférieure à 4 cm. Utilisé depuis 1996 aux États-Unis, ce traitement des cancers du rein n'a été initié en France qu'en 2007 (au CHU de Strasbourg), et seuls six CHU l'utilisent actuellement en France, dont les Hôpitaux civils de Lyon, depuis une année. Pourtant, selon le Dr Philippe Paparel, chirurgien urologue à l'Hôpital Lyon sud, la technique est « très prometteuse » et ça pourrait être un « gros avantage » de la voir devenir le traitement de référence, car 60 % des 10 000 cancers du rein diagnostiqués chaque année sont des tumeurs inférieures à 4 cm. Les études publiées aux États-Unis montrent une absence de récidive dans 90 % des contrôles à dix ans. L'actuel traitement de référence est l'ablation de ces petites tumeurs par la chirurgie. Mais comme dans toute chirurgie, il existe des risques de complications (dans 10 à 20 % des cas). Or, pour le moment, aucune complication n'est encore intervenue chez les huit patients opérés depuis avril 2009 à l'Hôpital Lyon sud. Peu invasive, puisqu'il n'y a pas d'ouverture, la cryothérapie permet de neutraliser la tumeur en la refroidissant à - 40° C, sans douleur et sans cicatrice pour le patient. La durée d'hospitalisation tombe ainsi à quarante-huit heures, contre cinq jours avec la chirurgie. LP
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Des chercheurs du CIRC et de l'Imperial College de Londres ont comparé près de 900 patients ayant développé un cancer du poumon et 1.770 personnes sans cancer. Résultat, les scientifiques ont découvert des taux de vitamine B6 et de méthionine significativement plus faibles chez les patients qui ont développé un cancer du poumon. En outre, l'étude révèle qu'une consommation élevée de vitamine B9 réduirait également les risques de cancer du poumon. A noter, les résultats sont identiques pour les fumeurs, les non fumeurs et les anciens fumeurs. "On a toujours pensé que l'alimentation pouvait jouer un rôle important dans le risque de cancer du poumon, en plus du tabagisme. Cette étude donne la meilleure preuve à ce jour d'un lien entre alimentation et cancer du poumon", indique le Dr Paolo Vineis, coordinateur de l'étude EPIC à l'Imperial College.La vitamine B6 est présente dans le poisson, la viande, les pommes de terre et les grains entiers, alors que la méthionine est abondante dans la noix, les céréales, le poisson et certaines viandes. Les fruits et les légumes verts regorgent, quant à eux, de vitamine B9. L'étude EPIC a été menée auprès de 520.000 volontaires européens suivis pendant 5 ans en moyenne, dont 385.000 ont donné un échantillon de sang. La plupart des informations ont été recueillies par questionnaires. Pour ces données, les chercheurs ont comparé près de 900 patients ayant développé un cancer du poumon à plus de 1.770 personnes "saines". TS
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Près de 150 ans après la parution de 20 000 lieues sous les mers, le Pr ARRONAX, ce naturaliste français capturé par le capitaine Nemo, a donné son nom au dernier-né des cyclotrons à usage médical. Clin d'oeil au nantais Jules Verne, cet équipement hors-normes est installé près de Nantes justement, sur le site du Centre de Lutte contre le Cancer René Gauducheau. Grâce à cette machine unique, de véritables révolutions sont en vue. Et elles concernent aussi bien le diagnostic que les traitements des cancers. Ce cyclotron va permettre en effet, de produire à grande échelle des éléments radioactifs présents en quantités infimes à l'état naturel. A l'image par exemple du rubidium 82. Injecté par voie intraveineuse, il possède la particularité de se « capter » au myocarde, le muscle cardiaque. Grâce à des systèmes d'imagerie perfectionnés (type Tomographie par Emissions de positrons ou TEP), il permet un diagnostic ultra-précis de certains troubles coronaires. La durée de l'examen est également raccourcie de plusieurs heures à... 30 minutes seulement, ce qui permet d'accueillir davantage de patients ! Et l'irradiation du malade se trouve diminuée d'un facteur 2 à 3 par rapport aux techniques conventionnelles d'imagerie. Utilisé depuis plusieurs années aux Etats-Unis, le rubidium-82 devrait, grâce à Arronax, être disponible en Europe dès 2011 pour l'imagerie TEP de la maladie coronaire. Le principe est similaire en oncologie avec des molécules suivies à la trace dans l'organisme, jusqu'aux tumeurs cancéreuses. C'est ainsi que ces dernières sont révélées de façon très précoce grâce au cuivre-64. Contrairement au rubidium-82, il n'est pas directement injecté au malade. Il doit au préalable être couplé à une molécule ayant une affinité particulière pour les cellules malades. A terme, il devrait aussi permettre d'étudier la vitesse de prolifération d'une tumeur. Ainsi que sa capacité à répondre à tel ou tel traitement. DS
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L'étude CRASH-2, menée sur 20 000 patients adultes de 274 hôpitaux de 40 pays, montre que l'administration précoce d'un médicament "antifibrinolytique" (anti-caillot), le TXA, a permis de réduire le risque de décès de toutes causes de 10 % comparé au placebo et de 15 % pour le risque de mourir d'hémorragies. L'administration du TXA peu de temps après le traumatisme pourrait prévenir jusqu'à 100 000 morts par an dans le monde, selon les chercheurs. Le coût du TXA (acide tranexamique), un médicament qui n'est plus sous brevet, est d'environ 4,50 dollars le gramme. Ce type de médicaments est largement utilisé en chirurgie pour diminuer la perte de sang pendant l'opération et les besoins en transfusions, mais leur effet sur les patients traumatisés, avec hémorragie sévère ou à risque d'en faire une, demeurait jusque là inconnu. Dans la population âgée de 5 à 45 ans, le traumatisme est la deuxième cause de mortalité, uniquement précédée du sida. "Chaque année près de 600 000 patients blessés saignent au point d'en mourir dans le monde", souligne le Dr Roberts, professeur d'épidémiologie à la London School of Hygiene de Londres. "Les blessures peuvent être accidentelles, comme les accidents de la route, intentionnelles, telles les blessures par balle, à l'arme blanche ou provoquées par des mines et la majorité des décès surviennent peu après. Bien que la plupart de ces morts surviennent dans les pays en développement, les traumatismes sont une cause prédominante de décès parmi les jeunes adultes dans le monde", ajoute-t-il. Chaque année, dans le monde, près de 3 millions de personnes décèdent des suites d'un traumatisme. Le TXA pourrait réduire les hémorragies cérébrales après un traumatisme crânien, mais de nouvelles études sont nécessaires pour le vérifier. LM
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Le virus de l'hépatite E est la première cause d'hépatite virale dans le monde et on estime que le tiers de la population mondiale a été infectée par ce virus. Si la majorité des cas survient dans les pays en voie de développement, on assiste à une émergence de cas d'infection en France et dans les autres pays industrialisés où le virus se transmet à l'homme par la consommation d'aliments contaminés insuffisamment cuits. Le virus de l'hépatite E, comme les autres virus des hépatites, provoque une inflammation du foie. Dans sa forme aiguë, l'infection aiguë peut être mortelle chez les personnes âgées, les femmes enceintes et chez les personnes malades du foie. Chez les personnes immunodéprimées (patients greffés, patients sous chimiothérapie ou personnes vivant avec le VIH), l'infection par le virus de l'hépatite E peut évoluer vers une hépatite chronique et entraîner une cirrhose. La Ribavirine est un médicament actuellement prescrit pour traiter certaines infections virales respiratoires chez l'enfant et certaines fièvres hémorragiques. Il est également utilisé dans le traitement de l'hépatite C. Vincent Mallet, maître de conférences à l'Université Paris Descartes et praticien hospitalier au sein du Groupe Hospitalier Cochin Saint-Vincent de Paul (AP-HP), a proposé à deux patients immunodéprimés souffrant d'une infection chronique par le virus de l'hépatite E de suivre un traitement à base de Ribavirine. Chez les deux patients, après deux semaines de traitement, le fonctionnement du foie est redevenu normal. Après quatre semaines de traitement, le virus est devenu indétectable dans l'organisme. Enfin, après l'arrêt du traitement (respectivement 6 et 3 mois à ce jour), le fonctionnement hépatique restait normal et le virus de l'hépatite E demeurait indécelable. Ce rétablissement spectaculaire des deux patients montre le potentiel de la Ribavirine comme traitement des formes graves d'infection ... IH
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Un petit ver de terre d'un millimètre de long, qui ne dispose que de 300 neurones et au total de 1 000 cellules, n'en finit pas d'éclairer les chercheurs du monde entier sur les manières de lutter contre le vieillissement et les troubles de la mémoire. Dénommé Caenorhabditis elegans (C. elegans), utilisé depuis la fin des années 1960 dans les laboratoires de recherche les plus pointus, ce ver a d'ores et déjà permis de découvrir des stratégies de lutte efficaces contre le vieillissement chez les mammifères. Aussi incroyable que cela puisse paraître, un travail sur C. elegans publié le 18 mai dans la revue internationale «PLoS Biology» révèle que certaines modifications, comme la restriction calorique ou l'inhibition du récepteur à l'insuline (hormone qui s'élève lors de la consommation de sucre et impliquée dans le stockage des graisses), peuvent rendre la mémoire plus performante. «Aujourd'hui, les autorités politiques ne nous demandent plus d'augmenter l'espérance de vie mais la durée de vie en bonne santé, comme le prouvent les appels d'offres actuels de l'Europe, explique Hugo Aguilaniu (biologiste, École normale supérieure, Lyon). C'est tout l'objectif des travaux que nous menons sur des modèles expérimentaux, comme le ver C. elegans, le rat et les primates.» Ce ver, transparent, vit au maximum trois semaines. Sa courte espérance de vie en fait un modèle unique pour apprécier très vite l'impact de stratégies sur le vieillissement. Des recherches récentes avaient déjà permis d'observer que cette restriction calorique ou l'inhibition des récepteurs à l'insuline étaient deux moyens de multiplier par deux sa durée de vie. Extrapolées à l'homme, nous pourrions vivre 160 ans ! Tout récemment, l'équipe de Coleen Murphy (Princeton, États-Unis) s'est intéressée aux techniques permettant d'améliorer la «mémoire» de ce ver. En couplant une odeur (celle de la butanone) à la présence de nourriture, elle a pu voir que ce ver savait se souvenir de l'odeur pendant moins de 24 heures, comme en témoigne son aptitude à trouver le chemin de la nourriture en sa présence. Puis Coleen Murphy s'est rendu compte que la restriction calorique chez ce ver, mais seulement en fin de vie, prolonge ses capacités mnésiques au-delà de 24 heures. De même, l'inhibition des récepteurs à l'insuline améliore les capacités d'apprentissage du ver âgé. «Ces travaux sont très intéressants. On sait que, à l'échelle des neurones, les mêmes mécanismes sont en jeu pour les vers, les rongeurs, les mammifères, explique le biologiste Jean-Louis Bessereau (Inserm unité 1024, Paris). La recherche sur le ver C. elegans nous permet de tester facilement des hypothèses qui si elles tiennent la route peuvent ensuite être confirmées chez le rat, le primate puis l'homme.» La restriction calorique et l'inhibition de la stimulation de l'insuline sont deux voies distinctes intéressantes à explorer dans le cadre de la longévité et de la mémoire. «La restriction calorique chez la souris et le rat réduit les cancers, les maladies dégénératives et le risque cardio-vasculaire. Des études sont en cours chez les primates, explique Hugo Aguilaniu. Chez l'homme, elle présente de gros inconvénients. Des Californiens en restriction calorique (1 200 calories par jour pour les hommes, 800 pour les femmes) depuis des années souffrent de dépression, de perte de libido, ils ont froid en permanence, deviennent asociaux... Voilà pourquoi nous travaillons sur des modèles (du ver au rat) sur les voies et les gènes qui sont activés par la restriction calorique, pour trouver les moyens de mimer les bénéfices de cette restriction sans les inconvénients.» Plusieurs équipes ont identifié un gène, dit TOR, qui lorsqu'on l'inhibe (par un médicament, la rapamycine) augmente la longévité sans restriction calorique chez le rongeur. «Nous ne cherchons plus à augmenter l'espérance de vie, mais à réduire la période léthargique, de dépendance, de perte de mémoire de la fin de vie», insiste Hugo Aguilaniu. Plusieurs pistes sont explorées. Ainsi, il est possible d'inhiber les récepteurs à l'insuline sur le ver C. elegans comme l'a fait Andrew Dillin, de manière ciblée en fin de vie, ce qui réduit l'impact sur la longévité, tout en améliorant les capacités globales ou au sein de certains tissus seulement... LF
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