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RTFLASH Recherche & Technologie
NUMERO 537
Lettre gratuite hebdomadaire d’informations scientifiques et technologiques
Créée par René Trégouët rapporteur de la Recherche et Président/fondateur du Groupe de Prospective du Sénat
Edition du 10 Décembre 2009
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Egalement dans ce numéro
TIC
Le lèche-vitrine devient virtuel avec la réalité augmentée
Vers une facturation de l'ADSL proportionnelle au débit réel ?
La radio numérique attendue fin 2010
Matière
Des fils conducteurs de dimension atomique
Vers des piles à hydrogène moins coûteuses
Espace
Produire de l'électricité solaire en orbite !
Terre
Le monde aura épuisé son crédit carbone d'ici 2034
Mesure du CO2 océanique : vers une meilleure évaluation du bilan de carbone planétaire
Vivant
Deux études génétiques précisent le mécanisme de la maladie d'Alzheimer
Le thé vert pourrait réduire le risque de cancer de l'endomètre
Cancer de la prostate : l'exercice physique réduit la mortalité
Thérapie génique : la technique du "saut d'exon" confirme ses promesses
Le vaccin contre le rotavirus testé avec succès
Rôle primordial des neurones libérant du GABA dans le développement du cerveau
RORalpha, chef d'orchestre de la protection des neurones
Une composante génétique probable dans la psychose puerpérale
Recherche
Une hybride rechargeable à pile à combustible
Edito
Prévenir la maladie d'Alzheimer : le grand défi de ce début de siècle



La maladie d'Alzheimer et les autres formes de démence touchent environ 35 millions de personnes dans le monde, selon une étude publiée en novembre 2009 de la fédération "Alzheimer's Disease International" (ADI), qui regroupe 70 associations nationales, et ce nombre devrait atteindre 66 millions en 2020 et plus de 100 millions d'ici 2050 (dont 2 millions en France).

En France, le nombre de personnes de plus de 60 ans passera de 20,6 % de la population totale en 2000, à 35 % en 2050. Aujourd'hui, près de 10 millions de Français ont 65 ans ou plus, ils pourraient être 18,7 millions en 2050, soit 29,2 % de la population en 2050 (18,1 % pour les 75 ans ou plus et encore 7,5 % pour les 85 ans ou plus).

Quant aux personnes âgées de plus de 85 ans, au nombre de 1,3 million en 2005, elles seront 2,1 millions dès 2020.

Heureusement, l'espérance de vie sans incapacité a augmenté plus vite que l'espérance de vie générale (9 ans depuis 1970) mais, selon des chiffres de 1991, les hommes doivent affronter la perspective de vivre 5,6 ans en moyenne avec incapacité et les femmes, 8 ans. Par exemple, 5 % des 70-79 ans ont besoin d'aide pour la toilette, 19 % des 80-89 ans et 44 % des 90 ans ou plus. En outre, à partir de 60 ans, 75 % des personnes déclarent une ou plusieurs déficiences de gravité très variable et 22,6 %, plusieurs déficiences physiques.

La maladie d'Alzheimer et les syndromes apparentés concernent environ 855 000 personnes en France et l'on estime à plus de 225 000 le nombre de nouveaux cas chaque année. Si l'on inclut l'entourage familial, ce sont ainsi près de trois millions de personnes qui sont directement touchées par la maladie Alzheimer et, selon les prévisions de l'Insee, près de 1,3 million de personnes seront atteintes d'ici à 2020, soit un Français de plus de 65 ans sur quatre. Entraînant une diminution de l'espérance de vie qui s'accroît avec l'âge des personnes atteintes, la durée de survie moyenne est estimée à cinq ans à partir de l'établissement du diagnostic. La démence touche également davantage les femmes et constitue la principale cause d'entrée en institution. (Voir rapport de l'OPECST)

La maladie frappe 5 % des plus de 65 ans, 25 % des plus de 80 ans. Les estimations françaises chez les plus de 75 ans sont de 13,2 % pour les hommes et 20,5 % pour les femmes. Environ 65 000 décès sont dus à cette maladie chaque année, autant de morts que ceux provoqués par l'alcool ou le tabac.

Le coût financier s'élève, pour les dépenses strictement médicales, à 5 731 ? par malade. (Total estimé à 1 milliard d'euros par an, dont 97 % pris en charge par l'assurance maladie) et pour les dépenses médico-sociales à 16 307 ? par malade. Au total, un malade représente 22 099 ? de dépenses annuelles. L'APA (allocation personnalisée d'autonomie) couvre une grande part des frais engagés, mais 55 % de ces dépenses restent à la charge des familles.

Il se passe généralement trois années avant qu'un malade ne signale des symptômes de démence au médecin et 58 % des aidants estiment les symptômes « normaux » dans le cadre du vieillissement. Seuls 31 % des médecins estiment qu'ils ont reçu une formation suffisante pour diagnostiquer la démence.

Pourtant, en matière de prévention de la maladie d'Alzheimer, on sait depuis plusieurs années, grâce à plusieurs études convergentes, que l'exercice physique et les activités sociales jouent un rôle déterminant dans le bon maintien des facultés cognitives. On sait également que la prise régulière d'anti-inflammatoires semble exercer un effet protecteur sensible contre cette affection redoutable. En mai 2008, une vaste étude américaine (publiée dans la revue Neurology), dirigée par Steven Vlad de l'Université de Boston et concernant 49 000 personnes suivies sur 5 ans, a ainsi montré que l'usage à long terme de l'ibuprofène, médicament anti-inflammatoire non stéroïdien pourrait réduire de 40 % le risque de développer la maladie d'Alzheimer.

Par ailleurs, une vaste étude franco-australienne a montré que diminuer la pression artérielle chez les personnes âgées permet de réduire le nombre de lésions qui touchent la substance blanche du cerveau et qui, à terme, pourraient augmenter le risque de problèmes cognitifs ou de démence. Des chercheurs de l'Inserm ont en effet montré que les personnes sous anti-hypertenseurs développaient deux fois moins de lésions que les autres. Cette étude a également montré que le volume des nouvelles lésions était cinq fois moins important parmi les sujets sous anti-hypertenseur. Ces résultats confortent donc la notion selon laquelle le traitement de l'hypertension artérielle protège le cerveau. Les auteurs estiment donc que l'abaissement de l'hypertension est un facteur important dans la prévention des troubles cognitifs liés au vieillissement, sachant que 80 % des gens de plus de 65 ans sont concernés par l'hypertension.

En matière alimentaire, de récentes études américaines ont montré que certains acides gras, et notamment les oméga-3 contenus dans certains poissons, exerçaient un puissant effet protecteur sur les neurones en empêchant le déclenchement de la maladie d'Alzheimer ou en ralentissant sa progression.

C'est ainsi qu'il y a quelques semaines, des chercheurs américains ont identifié un élément naturel de l'huile d'olive vierge extra qui prévient la dégradation des cellules, qui provoque la démence des personnes atteintes d'Alzheimer. Cet antioxydant, l'oléocanthal, qui donne sa saveur poivrée à l'huile d'olive, empêche la destruction des synapses dans l'hippocampe, la zone du cerveau responsable de l'apprentissage et de la mémoire, la première à être touchée par la maladie. (Voir lettre 533 du 6 décembre 2009).

"Ces découvertes pourraient aider à identifier des mesures de prévention efficaces et déboucher sur des traitements améliorés dans la lutte contre la maladie d'Alzheimer", déclare le Dr Paul Breslin, du Monell Chemical Senses Center à Philadelphie, et auteur principal de l'étude, dans un communiqué. Une autre étude américaine a montré que manger suffisamment de légumes aide les personnes âgées à conserver un cerveau jeune et en bonne santé, et pourrait même retarder le déclin mental parfois associé au vieillissement. L'étude fait ainsi apparaître que ceux qui mangent plus de deux portions de légumes par jour semblent environ cinq ans plus jeunes au bout de six ans de suivi que ceux qui en ont mangé en petite quantité ou pas du tout.

Par ailleurs, de récentes études américaines viennent de montrer que certains acides gras, et notamment les oméga-3 contenus dans certains poissons, exerçaient un puissant effet protecteur sur les neurones en empêchant le déclenchement de la maladie d'Alzheimer ou en ralentissant sa progression. Au cours des dernières années, trois grandes études épidémiologiques ont montré par ailleurs que les statines, des médicaments bien connus pour réduire le cholestérol sanguin, seraient des agents protecteurs particulièrement efficaces. Elles permettraient de réduire jusqu'à 70 % le risque de développer des démences comme la maladie d'Alzheimer.

Une autre étude américaine, menée par les docteurs Paul A. Adlard, et Carl W. Cotman, de l'Université de la Californie, vient par ailleurs de confirmer qu'un simple exercice physique quotidien peut prévenir ou retarder l'apparition de la maladie d'Alzheimer. Enfin, plusieurs études récentes montrent que la pratique régulière d'une activité physique exerce un puissant effet antidépresseur, notamment chez les personnes âgées.

Sur le plan médical, on sait à présent, grâce à des autopsies de personnes asymptomatiques, que les premiers signes de la maladie d'Alzheimer peuvent être détectés dans le cerveau avant l'âge de 40 ans, comme le souligne le professeur Bruno Dubois, neurologue à l'hôpital de la Salpêtrière (Paris) et président du comité scientifique de l'association France-Alzheimer. Tous les chercheurs tentent aujourd'hui d'identifier les cas de pré-Alzheimer, car les traitements actuels sont d'autant plus efficaces qu'ils sont prescrits tôt. Le diagnostic très précoce pourrait, selon les travaux de l'équipe de Bruno Dubois, reposer sur l'étude de la mémoire des faits récents.

Mais pour prévenir la maladie d'Alzheimer, il ne suffit pas de maintenir une activité intellectuelle et de pratiquer un exercice physique régulier, il faut également maintenir une vie affective et sociale riche. Des chercheurs américains ont en effet publié, dans la revue Archives of General Psychiatry, les résultats d'une enquête suggérant que la lutte contre la solitude des personnes âgées pourrait être une arme contre cette maladie, en plus de leur offrir une fin de vie sans doute plus heureuse.

Le travail de l'équipe de l'université Rush de Chicago a été mené en examinant pendant quatre années 823 personnes de 80 ans en moyenne, volontaires pour participer à une grande étude sur le vieillissement, ne présentant au départ aucun trouble neurologique et acceptant de faire don de leur cerveau après leur décès pour qu'il soit examiné. Pendant les quatre années de l'enquête, sur les 823 personnes sélectionnées au départ, 76 ont développé une démence de type Alzheimer et 90 décès de toutes causes ont été observés.

En analysant le risque de souffrir d'une démence en fonction du sentiment de solitude, les auteurs de l'étude ont pu mettre en évidence le fait que les personnes âgées souffrant le plus de solitude (avec un score de 3,2 lors du premier test au début de l'enquête) avaient deux fois plus de risque de plonger dans la maladie d'Alzheimer que celles se plaignant le moins d'être seules (score de 1,3).

Cette étude montre également, en s'appuyant sur les résultats de l'examen du cerveau de 90 personnes âgées décédées au cours des quatre ans qu'a duré la surveillance que c'est bien le sentiment de solitude qui conduirait à la démence et non l'inverse. « Le sentiment de solitude est associé à un déclin des fonctions intellectuelles et au développement d'une démence, selon des mécanismes physiopathologiques propres différents de ceux de la maladie d'Alzheimer », concluent les auteurs. Le sentiment de solitude et d'isolement doit donc être considéré comme un facteur de risque propre de la maladie d'Alzheimer, ce qui confirme la dimension sociale très forte de cette pathologie.

Si nous voulons mettre en place dans notre pays une ambitieuse politique de prévention de la maladie d'Alzheimer, nous devons donc actionner simultanément plusieurs leviers : prise en charge précoce et généralisée de l'hypertension, éducation alimentaire, promotion d'une bonne hygiène de vie et d'un exercice physique régulier, encouragement des activités sociales et cognitives pour les seniors, et tests cognitifs généralisés dès 40 ans.

Une telle politique globale de prévention pourrait prévenir ou retarder de manière très importante l'apparition de la maladie d'Alzheimer et sa cascade de conséquences désastreuses sur le plan humain, social et économique. Malheureusement, nous restons en France dans une logique de « primauté thérapeutique ». Convaincus par la toute puissance de la science, nous comptons d'abord sur les progrès de la médecine pour parvenir à soigner et à guérir cette terrible maladie.

Il serait pourtant possible, pour un coût raisonnable, de mettre en place sur le long terme une politique efficace de prévention de la maladie d'Alzheimer, en nous appuyant sur les récentes découvertes des facteurs qui protègent le cerveau de cette pathologie destructrice. Bien entendu, une telle prévention active et généralisée n'est concevable qu'en synergie avec un effort accru en matière de recherche fondamentale pour mieux comprendre les mécanismes intimes de cette maladie complexe et multifactorielle. Même en nous fixant l'objectif modeste de diminuer de seulement 20 % le nombre de nouveaux malades de l'Alzheimer chaque année, grâce à la mise en place d'une vraie politique de prévention de cette maladie, cela ferait 50 000 malades en moins chaque année, soit un million de malades en moins au bout d'une génération.

En s'appuyant sur ces nouvelles connaissances scientifiques, notre pays, comme il a su le faire avec le plan cancer initié par Jacques CHIRAC, doit se donner les moyens de mettre en oeuvre sur le long terme un vaste programme de prévention et de dépistage précoce de l'Alzheimer afin que notre pays puisse relever les immenses défis sociaux du vieillissement qui nous attendent.

René Trégouët

Sénateur honoraire

Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat


TIC
Information et Communication
Le lèche-vitrine devient virtuel avec la réalité augmentée
Vendredi, 11/12/2009 - 00:00

Un réseau anglais spécialisé dans la publicité locale a mis au point une application de réalité augmentée pour rechercher des produits vendus à proximité. Par exemple, un client qui chercherait des chaussures rouges émet une requête sur le moteur de recherche. L'application va ensuite chercher dans sa base de données la liste des détaillants à proximité en proposant. L'utilisateur peut ensuite visualiser la description, les photos et le prix de l'objet, telles que rentrées par le commerçant. Toutes ces données se superposent aux images captées en temps réel par le téléphone. Sont également proposées les directions à suivre pour se rendre aux points de vente. L'application propose également les horaires de l'ouverture du magasin et des liens vers le site de la marque.

"L'application donne la possibilité de voir ce qui est vendu dans le magasin sans rentrer dedans", explique Paula Abrahamson, le PDG de Thundre. "Utiliser le moteur de recherche en réalité augmentée permet de raccourcir le temps passé à faire du shopping". L'application permet aux détaillants de rentrer dans le système tout produit vendu dans leur boutique et d'attirer les clients ayant une idée précise de ce qu'ils recherchent. Pour ceci, il n'est pas nécessaire d'avoir un site web de la boutique. Les informations rentrées dans le système sont disponibles à la consultation immédiatement, l'indexation se faisant en temps réel. Le détaillant ne paye pour l'utilisation du service que lorsque l'objet est acheté.

Atelier

Vers une facturation de l'ADSL proportionnelle au débit réel ?
Vendredi, 11/12/2009 - 00:00

Pourquoi faire payer le même prix à des abonnés Internet dont l'accès est limité à quelques mégabits par seconde et à des clients profitant à plein du haut débit par ADSL ? Une situation anormale pour les députés socialistes, qui ont réussi à faire adopter un amendement commandant un rapport sur la question lors de l'examen, mardi 2 décembre, du projet de loi sur la fracture numérique. Rédigé par le gouvernement, ce rapport devra être remis au Parlement avant le 30 juin 2010.

Ainsi, si tous les opérateurs proposent aujourd'hui une offre triple play incluant un bouquet de chaînes de télévision, la téléphonie illimitée et un accès Internet avec un débit théorique allant jusqu'à 25 Mbits/s, certains députés se plaignent des disparités de services rencontrées sur le terrain. Des élus de l'Essonne, notamment, se plaignent que 430 000 abonnés bénéficiant d'un accès à Internet limité paient le même prix que 70 000 autres dont le débit est supérieur à 7 Mbits/s.

Ces élus proposent donc de faire baisser les tarifs de gros de France Télécom, supportés par les FAI proposant du dégroupage total, en fonction du débit réel observé sur les lignes des abonnés. Les FAI paieront alors moins cher la ligne dégroupée, et pourront donc faire payer moins cher l'abonnement Internet au client final.

JDNet

La radio numérique attendue fin 2010
Vendredi, 11/12/2009 - 00:00

La radio numérique terrestre pourrait être lancée d'ici un an. Tel est le souhait du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) et de son président Michel Boyon, évoqué lors d'un "tchat" sur Internet. "Si tout le monde a conscience qu'il faut faire vite malgré les difficultés économiques du moment, ce sera fin 2010". Soit environ six mois plus tard que la date initiale, finalement repoussée pour des raisons financières.

Quoi qu'il en soit, son lancement est inscrit dans la loi de 2007 sur la modernisation de la diffusion audiovisuelle, mais aucune date n'est offciellemnt fixée. Et le dossier traîne. En effet, les premiers tests, prévus pour décembre, ne sont plus à l'ordre du jour, car les voix des principales radios privées (RTL, Europe 1, le groupe NRJ) se sont élevées contre. Un rapport de Marc Tessier remis début novembre au Premier ministre y ensuite porté le coup fatal. Il y était expliqué que les radios devraient débourser entre 126 millions et 188 millions d'euros supplémentaires par an (alors que le coût de diffusion est divisé par neuf pour la télévision numérique terrestre).

Devant ce changement de programme, Michel Boyon prévient pourtant de la nécessité de ce passage au numérique : "si la radio ne se numérise pas, elle va doucement péricliter. Elle ne peut pas être le seul média à rester en dehors de la révolution numérique".

"La radio Internet c'est très bien, mais c'est tout à fait insuffisant pour répondre aux exigences des auditeurs", a-t-il dit, alors que de plus en plus d'auditeurs se détournent de leurs postes de radio au profit des sites Internet des stations. Il a plaidé pour qu'on donne "sa chance à la RNT", rappelant sa gratuité. Quant à ses avantages, on peut citer l'amélioration de la couverture sur le territoire (95 % du territoire contre 85 % actuellement) et du son, la possibilité d'avoir des données associées (titre de l'auteur du morceau, sa photo, information météo, jeux...) ou bien encore la possibilité de réécouter une émission.

Tribune

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Matière
Matière et Energie
Des fils conducteurs de dimension atomique
Vendredi, 11/12/2009 - 00:00

Les fils atomiques ont des propriétés électriques qui couvrent un champ large d'applications, notamment en nanoélectronique. Mais, fragiles et très oxydables, il est difficile de les mettre au point et de les étudier après les avoir synthétisés, même sous un vide extrême. On use de stratagèmes pour les protéger afin d'étudier leurs propriétés physiques.

Les méthodes classiques de fabrication développées depuis une dizaine d'années souffrent de faibles rendements en fils atomiques. Ryo Kitaura et ses collègues, de l'Université de Nagoya, ont récemment contourné ce problème en synthétisant des chaînes atomiques à l'intérieur de la cavité de nanotubes de carbone à paroi simple ou à double paroi. Ils réussissent à remplir l'espace du nanotube à plus de 80 pour cent.

Protégés par le « mur » d'atomes de carbone, les fils atomiques sont stabilisés, et la microscopie électronique à transmission à haute résolution révèle leur structure. Le procédé de fabrication est simple : les chercheurs ont placé des nanotubes de carbone de haute pureté et de la poudre d'europium (Eu) dans un tube de verre sous vide (10-6 torr), puis on chauffé l'ensemble autour de 500-600°C. La faible température de sublimation de l'europium ainsi que ses propriétés magnétiques en font un candidat de choix. Sous ultravide, et à haute température, la poudre métallique d'europium se vaporise et les atomes s'auto-assemblent pour former un fil atomique, en adoptant les contours de la cavité unidimensionnelle du nanotube, celle-ci faisant office de moule.

Les chimistes ont estimé la longueur des fils à environ un micromètre, proche de celle du nanotube. Le nombre de chaînes d'europium obtenues dépend du nanotube utilisé (paroi simple ou double, diamètre de l'ordre du nanomètre). Comme attendu, le nombre de fils atomiques s'ajuste au diamètre de la cavité ; entre une et quatre chaînes atomiques peuvent être obtenues.

Reste à étudier plus en détail les propriétés électriques de ces fils encastrés dans des nanotubes, mais leur stabilité est déjà prometteuse.

PLS

Vers des piles à hydrogène moins coûteuses
Vendredi, 11/12/2009 - 00:00

Parmi les obstacles qui ralentissent l'avancée de la voiture à hydrogène, il y a le coût élevé de la fabrication des piles à combustibles. Ces piles utilisent du platine, métal aussi rare et cher que l'or, pour accélérer la réaction chimique (la catalyse) qui permet de produire de l'électricité à partir de l'hydrogène et de l'oxygène. Remplacer le platine par un métal bon marché est nécessaire pour baisser le coût des catalyseurs. Des chercheurs français se sont inspirés de la biologie pour mettre au point un matériau capable de catalyser sans platine, permettant aussi bien l'utilisation de l'hydrogène dans les piles à combustibles, que la production de l'hydrogène par électrolyse.

Pour cela, des chercheurs de plusieurs laboratoires du CEA, de l'Université Joseph Fourier de Grenoble et du CNRS se sont inspirés des hydrogénases, des enzymes présentes dans des microorganismes, qui utilisent du fer ou du nickel pour produire l'hydrogène à partir de l'eau ou pour s'en servir comme source d'énergie. «Présentes dans des bactéries ou des algues, ces enzymes sont issues d'une époque très lointaine où il n'avait pas d'oxygène dans l'atmosphère terrestre mais du monoxyde de carbone ou de l'hydrogène» explique Vincent Artero, du Laboratoire de chimie et biologie des métaux (Grenoble). Mais elles sont détruites ou inhibées par l'oxygène si bien que ces micro-organismes ont trouvé refuge dans des environnements très particuliers, comme les fumeurs noirs, le long des dorsales océaniques, où l'hydrogène est abondant.

«De précédents travaux ont montré que ces enzymes immobilisées sur des électrodes sont aussi efficaces que le platine comme catalyseur», précise Vincent Artero. Cependant les hydrogénases sont délicates à manier, sensibles à l'oxygène et difficiles à produire, ajoute le chercheur. Son équipe a donc opté pour l'utilisation d'un catalyseur synthétique imitant les hydrogénases. Leur structure cristallographique est connue, l'arrangement des atomes au niveau des sites où se passe la réaction catalytique aussi.

Vincent Artero, Serge Palacin et leurs collègues ont placé ces 'imitations' sur des nanotubes de carbone, qui permettent de greffer un grand nombre de catalyseurs par unité de surface sur l'électrode. Pour tester les performances technologiques de ce catalyseur à base de nickel, les chercheurs ont utilisé les moyens du Liten . «Nous avons une activité dans les deux sens, production et utilisation de l'hydrogène, comme avec l'enzyme» résume Vincent Artero. «La tension à fournir à l'électrode est quasiment la même qu'avec le platine. La vitesse de catalyse en revanche est 10 à 100 fois plus faible qu'avec le platine». Ces résultats prometteurs, publiés aujourd'hui dans la revue Science, doivent donc encore être améliorés, soit en augmentant la quantité de catalyseur sur l'électrode soit en améliorant la chimie du catalyseur lui-même. «Nous avons 10 à 20 ans de travail devant nous» estime Vincent Artero.

NO

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Espace
Espace et Cosmologie
Produire de l'électricité solaire en orbite !
Vendredi, 11/12/2009 - 00:00

Début 2009, l'opérateur d'énergie californien PG and E annonçait son intention d'acheter 200 mégawatt-heure d'électricité produite à partir de panneaux photovoltaïques situés en orbite au dessus de la Terre. Ce projet expérimental devrait aboutir dès 2016. En effet, les législateurs californiens ont approuvé cette diversification des sources d'énergies renouvelables au nom du développement durable. La Californie souhaite maintenir son image de précurseur des énergies alternatives aux Etats-Unis et tient à le faire savoir grâce à ce projet futuriste couteux mais porteur d'espoir.

Il faut savoir que les panneaux photovoltaïques, lorsqu'ils sont dans l'espace, captent beaucoup plus d'énergie solaire que lorsqu'ils sont installés sur le sol de notre planète. La puissance potentielle des panneaux photovoltaïques dans l'espace est 8 à 10 fois supérieure, le projet a donc tout lieu d'intéresser des investisseurs. Les panneaux solaires seront placés sur des satellites spatiaux afin de transformer l'énergie solaire en électricité commercialisable. Celle-ci sera ensuite envoyée sur terre via radio-fréquence jusqu'à une base de réception située à Fresno (Californie) capable de convertir ces ondes en courant électrique.

L'accord d'achat signé par PG and E avec l'entreprise Solaren qui développe actuellement ce projet garantit la viabilité du projet. PG and E pourra en effet revendre cette électricité spatiale. Solaren a annoncé tabler sur une production de 1700 gigawatt-heure par an, soit la consommation annuelle de 250 000 logements !

BD

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Terre
Sciences de la Terre, Environnement et Climat
Le monde aura épuisé son crédit carbone d'ici 2034
Vendredi, 11/12/2009 - 00:00

Le cabinet PriceWaterhouseCoopers (PwC) a publié une étude selon laquelle la plupart des grandes puissances, et notamment l'Union européenne, sont en retard dans la réduction de leurs émissions de CO2 depuis 2000. "Pour la période 2000-2008, le dépassement cumulé du crédit mondial ou "dette carbone", est estimé à environ 13 milliards de tonnes de dioxyde de carbone, soit à peu près l'équivalent des émissions annuelles de carbone cumulées de la Chine et des USA en 2008" précise le PwC dans son rapport.

Cette étude, confirmant deux autre études publiées en 2009 dans "Nature" (Voir mon éditorial du 4-12-2009) confirme que si la communauté internationale continue à ce rythme, elle aura épuisé d'ici 2034 son crédit carbone de 1300 milliards de tonnes pour la période 2000-2050. Cette limite a été fixée pour maintenir le réchauffement climatique sous le seuil des 2°C par rapport à l'ère pré-industrielle, un seuil préconisé par les experts du climat pour éviter que ne se produisent les pires scénarios.

Dans son rapport, PwC indique également que l'intensité carbone qui se définit par la quantité de gaz à effet de serre rejetée pour chaque unité du revenu national produit, n'a diminué que de 0,8 % par an. Or c'est une baisse annuelle de 3 % qui est jugée nécessaire pour revenir à des taux de pollution raisonnables. Si l'on en croit les calculs de PwC, l'intensité carbone mondiale devra être réduite de 85 % entre 2008 et 2050 pour que soient évités les impacts les plus destructeurs du réchauffement climatique, tels que de puissants cyclones, la montée du niveau des mers ou encore la désertification.

PWC

Mesure du CO2 océanique : vers une meilleure évaluation du bilan de carbone planétaire
Vendredi, 11/12/2009 - 00:00

Une équipe internationale, à laquelle participent des chercheurs français du CNRS et de l'UPMC, a mis au point une approche synthétique destinée à évaluer l'absorption du CO2 par l'océan. Pour la première fois, les scientifiques ont ainsi cartographié les quantités de CO2 absorbées dans tout l'Atlantique nord. Cette étude améliore notre compréhension des « puits de carbone océanique » et permet de prédire le changement climatique de façon plus fiable. Elle pourrait déboucher sur la mise au point d'un système d'alerte précoce pour détecter tout affaiblissement de la capacité des océans à absorber du CO2, considérée par certains scientifiques comme le premier signal d'une accélération du changement climatique.

L'océan absorbe une partie du CO2 présent dans l'atmosphère. Ce « puits de carbone » atténue ainsi l'augmentation de l'effet de serre du au CO2 émis par les activités humaines. Il joue un rôle important pour limiter le changement climatique. Les quantités de CO2 échangées entre l'atmosphère et l'océan, leurs variations d'une saison à l'autre, d'une année à l'autre, restent incertaines en raison notamment d'un manque d'observations régulières à l'échelle de l'océan mondial.

Nicolas Metzl, chargé de recherche au CNRS, et son équipe du laboratoire LOCEAN (UPMC/CNRS/MNHN/IRD)1 ont participé à une étude européenne pour cartographier l'absorption du CO2 atmosphérique par les océans. Les scientifiques ont utilisé des mesures de CO2 océanique réalisées à bord d'un réseau de navires marchands qui naviguent régulièrement dans l'océan atlantique nord. En combinant ces données à d'autres, telles que les observations de température de surface de la mer par satellite, les chercheurs ont cartographié l'absorption de CO2 dans l'ensemble de l'océan Atlantique Nord avec une précision de 20 % environ. Leurs résultats suggèrent que le puits de CO2 dans l'Atlantique Nord varie considérablement d'une année sur l'autre et que ces échanges de gaz sont sensibles aux variations climatiques régionales comme le réchauffement des eaux de surface.

CNRS

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Vivant
Santé, Médecine et Sciences du Vivant
Deux études génétiques précisent le mécanisme de la maladie d'Alzheimer
Vendredi, 11/12/2009 - 00:00

Pour mieux comprendre les causes de la maladie d'Alzheimer, les chercheurs réalisent des études génétiques dites d'association. Ils comparent des milliers de mutations ponctuelles d'ADN variant entre individus, des marqueurs nommés SNP, chez un grand nombre de malades et de personnes en bonne santé. Dans la forme sporadique de la maladie d'Alzheimer, qui représente 97 pour cent des cas, le seul facteur génétique de prédisposition confirmé dans toutes les études a été découvert en 1993 : il s'agit d'une forme du gène codant l'apoliprotéine E (ApoE), l'allèle epsilon 4. Depuis, rien n'a vraiment émergé de concluant... jusque récemment.

Grâce à des études dites pangénomiques, qui analysent les 23 paires de chromosomes dans leur ensemble, deux consortiums internationaux ont analysé et comparé près de 600 000 marqueurs chez plus de 20 000 personnes. Le travail coordonné par Philippe Amouyel, à l'Institut Pasteur de Lille (Inserm U744), révèle l'implication de deux gènes, celui de la clusterine et celui codant une protéine contribuant au système immunitaire, CR1 (récepteur 1 du composant 3b/4b du complément). Et l'étude coordonnée par Julie Williams, à l'Université de Cardiff, montre une association avec le gène de la clusterine, là encore, et avec le gène codant la protéine PICALM (phosphatidylinositol-binding clathrin assembly protein).

Des résultats précédents, et d'autres en cours de publication, suggèrent que les deux premières protéines (la clusterine et CR1) interviennent, avec l'apoE, dans l'élimination du peptide bêta-amyloïde (PICALM est quant à elle impliquée dans le fonctionnement des synapses, les connexions entre neurones). Or, selon l'explication la plus commune de la maladie, l'accumulation du peptide bêta-amyloïde provoque l'une des lésions cérébrales caractéristiques : les plaques séniles. La forme tardive d'Alzheimer serait ainsi associée à une élimination insuffisante de cette molécule du cerveau, tandis que les formes héréditaires, plus précoces, seraient liées à sa surproduction.

PLS

Le thé vert pourrait réduire le risque de cancer de l'endomètre
Vendredi, 11/12/2009 - 00:00

Les études épidémiologiques suggèrent que la consommation de thé, et plus particulièrement de thé vert, diminue le risque de certains types de cancers. Cette boisson, est en effet riche en polyphénols qui possèdent une action anti-inflammatoire et antiproliférative importante, et les résultats des études in vitro et sur des modèles animaux suggèrent que le thé, ou plus précisément les polyphénols du thé, pourraient réduire le risque de tumeur et de prolifération cellulaire.

Dans ce contexte, une méta-analyse récente évalue l'association entre la consommation de thé et le cancer de l'endomètre. Sept études ont été incluses dans cette méta-analyse, dont deux études de cohorte et cinq études cas-témoins. Ainsi, les données de 3 487 cas de cancer de l'endomètre et de 104 643 témoins ont été analysées.

Une réduction du risque du cancer de l'endomètre a été observée chez les femmes qui consomment du thé, par rapport aux femmes qui en boivent très peu ou pas du tout (RR 0,85 ; IC 95 % : 0,77-0,94). Une relation dose-effet a été mise en évidence : la réduction du risque du cancer de l'endomètre est d'autant plus importante que la consommation est élevée. Une consommation de thé de deux tasses par jour est associée à une diminution de 25 % du risque de cancer de l'endomètre (RR 0,75 ; IC 95 % : 0,63-0,87). De plus, c'est la consommation de thé vert qui est significativement associée à cette diminution (RR 0,79 ; IC 95 % : 0,69-0,90), alors que ce n'est pas le cas pour le thé noir (RR 0,75 ; IC 95 % : 0,45-1,27). Les diverses technologies de production du thé peuvent être à l'origine d'une différence de composition entre le thé vert et le thé noir, laquelle entraînerait cette différence au niveau des propriétés anti-cancérogènes.

JIM

Cancer de la prostate : l'exercice physique réduit la mortalité
Vendredi, 11/12/2009 - 00:00

On ne dira jamais assez de bien de l'activité physique pour la santé. La dernière étude, présentée récemment lors d'une conférence sur la recherche dans la prévention des cancers à Houston, à la Frontiers in Cancer Prevention Research Conference organisée par l'American Association for Cancer Research, indique que la pratique de 15 minutes d'exercice par jour peut réduire la mortalité globale des malades traités pour un cancer de la prostate.

Pour arriver à cette conclusion, le Dr Stacey Kenfield et ses collègues de l'université de Harvard à Boston dans le Massachusetts ont étudié les niveaux d'activité physique de 2.686 patients participant à la Health Professionals' Follow-Up Study, avant et après le diagnostic de cancer de la prostate non métastatique. Les hommes qui faisaient au moins 3 fois par semaine l'équivalent de 30 minutes de jogging, de vélo, de natation ou de tennis avaient un risque de décès réduit de 35 %.

Ceux qui marchaient au moins 4 heures par semaine avaient un risque réduit de 23 % de décès de toutes causes par rapport à ceux qui marchaient moins de 20 minutes par semaine. Ceux qui marchaient pendant au moins 90 minutes à allure normale ou vive avaient un risque réduit de 51 % de décès, de toutes causes, par rapport aux hommes qui marchaient moins de 90 min à une allure tranquille. Globalement, les hommes qui faisaient au moins 5 heures d'une activité physique vigoureuse par semaine avaient un risque réduit de décéder de leur cancer de la prostate.

LP

Thérapie génique : la technique du "saut d'exon" confirme ses promesses
Vendredi, 11/12/2009 - 00:00

Une technique de "chirurgie du gène" paraît susceptible de permettre la production d'une protéine fonctionnelle dans un groupe de maladies du muscle d'origine génétique. L'équipe de Nicolas LEVY (université de la Méditerranée, Inserm) a collaboré avec l'Institut de myologie, université Pierre-et-Marie-Curie, Inserm, CNRS, Assistance publique-HP) pour "sauter" la partie défectueuse du gène concerné. Financés notamment grâce aux dons du Téléthon.

Les dysferlinopathies constituent un groupe de dystrophies musculaires - parmi lesquelles la "myopathie des ceintures" - qui entraînent une faiblesse musculaire des jambes et des bras. Ces maladies, actuellement incurables, résultent d'une mutation du gène DYSF codant pour une protéine, la dysferline, indispensable à la réparation de la membrane entourant la fibre musculaire. Plus de 350 anomalies ont été recensées pour ce gène, donnant des atteintes plus ou moins sévères. Les chercheurs français ont voulu savoir si la technique du "saut d'exon", à l'étude dans d'autres types de myopathies, aurait une pertinence dans le cas des dysferlinopathies. La séquence d'un gène comprend des parties codantes, les exons, et des parties non codantes, les introns. L'ADN est copié sous forme d'ARN, lequel va subir une modification lors de l'"épissage", où seuls les exons sont finalement conservés et serviront à coder la synthèse des protéines.

Lorsqu'un exon est défectueux du fait d'une mutation, il est possible, en le "sautant" lors de l'épissage, d'aboutir à une protéine certes incomplète, mais pourvue de capacités fonctionnelles suffisantes. Encore faut-il que la suppression d'une partie de la séquence d'acides aminés n'ait pas des conséquences péjoratives.

Nicolas Lévy et ses collègues ont ciblé un exon 32, car une publication précédente avait rapporté le cas d'un patient ayant une suppression spontanée de cet exon et chez qui l'atteinte musculaire était très légère. Les chercheurs voulaient reproduire ce saut d'exon sur des cellules musculaires porteuses de la mutation à cet endroit. Ils ont testé trois oligonucléotides antisens, des agents thérapeutiques capables de reconnaître spécifiquement une "cible" sur l'ARN messager pour la bloquer.

Tous trois ont permis de déterminer deux zones du génome constituant de bonnes cibles pour sauter l'exon 32. Pour les atteindre, l'équipe a choisi l'approche utilisant un vecteur lentiviral. Un choix qu'elle justifie par le fait que cela semblait être "la solution la plus adaptée dans le cas où une thérapie cellulaire avec des cellules souches myogéniques corrigées se révélerait une approche clinique valable". Ce vecteur transportait un petit gène appelé U7, capable de produire un ARN antisens, déjà utilisé expérimentalement par Luis Garcia et ses collaborateurs dans la myopathie de Duchenne.

Utilisés seuls ou apportés par le vecteur lentiviral, les oligonucléotides antisens ont permis d'obtenir un ARN dépourvu de l'exon 32 et de supprimer la mutation dans les cellules isolées chez des patients. Une preuve théorique qui permet d'envisager un essai thérapeutique.

HM

Le vaccin contre le rotavirus testé avec succès
Vendredi, 11/12/2009 - 00:00

C'est une première européenne et même mondiale réalisée en milieu hospitalier. Le CHU de Brest vient de mesurer l'efficacité du vaccin contre le rotavirus, cette infection qui touche au moins une fois les enfants avant l'âge de 5 ans.

Présentée à la 29ème réunion interdisciplinaire de chimiothérapie anti-infectieuse (Ricai), au Palais des Congrès de Paris, l'étude Ivanhoé ( pour Impact d'une Vaccination des Nourrissons sur les Hospitalisations pour gastro-entérite aiguë à rotavirus), montre que la vaccination contre le rotavirus durant l'épidémie 2008-2009, a permis de diviser par deux le nombre d'hospitalisations pour gastro-entérites chez les nourrissons de moins de 2 ans sur la communauté urbaine de Brest.

La moitié de ces enfants a reçu au moins une dose du vaccin, et il en ressort que chez les petits vaccinés, le taux d'hospitalisations a été réduit de 98 %. A l'échelle de l'ensemble des nourrissons, cette diminution a été de 50 %. Aucun effet secondaire grave n'a été signalé, et il est intéressant de noter que ces résultats confirment ceux d'une étude menée récemment, aux Etats-Unis.

Pour évaluer l'impact du vaccin sur les nourrissons contre le rotavirus, une vaccination généralisée et gratuite a été proposée de mai 2007 à mai 2009 aux parents des 4 600 nourrissons nés dans la région de Brest. Cette vaccination, recommandée dans plusieurs pays (Finlande, Etats-Unis,Belgique...), et même par l'OMS ne l'est pas en France.

L'infection par rotavirus, asymptomatique chez les adultes, est pratiquement inévitable chez les jeunes enfants. Ces derniers peuvent en outre être atteints à plusieurs reprises, par différentes souches. A l'âge de 5 ans, tous les enfants ont été touchés au moins une fois, sans distinction de classe socio-économique ou de culture.

Express

Rôle primordial des neurones libérant du GABA dans le développement du cerveau
Vendredi, 11/12/2009 - 00:00

Des chercheurs de l'Inmed, Institut de neurobiologie de la Méditerranée de l'Inserm créé par Yehezkel Ben-Ari, viennent d'apporter de nouvelles connaissances sur la compréhension du fonctionnement du cerveau. Les travaux de l'équipe de l'Inmed dirigée par Rosa Cossart, chargée de recherche au CNRS, sont publiés dans l'édition de la revue Science datée du 4 décembre 2009. Ils mettent en avant le rôle des neurones libérant du GABA1 dans l'activité synchronisée des réseaux de neurones. En étudiant l'hippocampe au cours de sa maturation, les chercheurs ont démontré que ces neurones GABA représentent des "hubs" (des noeuds superconnectés) et sont un pilier de la construction du réseau hippocampique.

Le cerveau compte plus de cent milliards de neurones fortement interconnectés, formant ainsi des réseaux neuronaux a priori extrêmement compliqués. Si le mode de communication entre neurones à l'échelle synaptique est relativement bien cerné, l'organisation de cette communication à l'échelle des réseaux est jusqu'à présent peu connue. Or, une bonne compréhension de l'organisation et du fonctionnement de ces réseaux est essentielle puisque la plupart des fonctions corticales et des pathologies du système nerveux sont associées à l'activité coordonnée de neurones organisés en réseau.

L'équipe de recherche de l'Inmed dirigée par Rosa Cossart s'est penchée sur le mode de fonctionnement de ces réseaux au cours de la maturation cérébrale. Les chercheurs ont porté leur étude sur l'hippocampe : "Impliqué dans la mémoire, l'exploration spatiale et l'apprentissage, l'hippocampe a un rôle important dans le cerveau. En raison de sa structure relativement bien organisée et assez simple, il est un bon support de recherche et est étudié depuis de nombreuses années" explique Rosa Cossart.

Pour mener à bien ses travaux, cette équipe a utilisé une approche expérimentale multidisciplinaire et originale, combinant techniques d'imagerie dynamique de pointe, mathématiques, électrophysiologie et morphologie. Elle a ainsi montré que les réseaux de neurones de l'hippocampe en développement suivent un mode d'organisation "sans échelle". Décrit pour d'autres systèmes de communication tels que "internet" ou les lignes d'aviation aériennes, un réseau "sans échelle" signifie qu'il n'est pas possible d'y définir de connexion "type". Cette organisation en réseaux permet une optimisation du flux d'information et la résistance vis-à-vis des attaques puisque la majorité des neurones n'ont pas de rôle central.

Une des caractéristiques de ces réseaux est d'inclure des noeuds à forte connectivité (nombreuses synapses) appelés "hubs". Ainsi l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle est-il un "hub" pour le trafic aérien d'Air France. Après avoir identifié les neurones constituant ces hubs, dits neurones "hubs", dans l'hippocampe en développement, les chercheurs de l'Inmed ont démontré ex vivo que perturber l'activité d'une seule de ces cellules empêche la synchronisation de l'activité de plusieurs centaines de neurones. Or, la plupart des grandes fonctions corticales sont associées à des activités neuronales synchrones, c'est ce que l'on mesure par exemple dans un électroencéphalogramme.

Les chercheurs ont caractérisé les propriétés morpho-fonctionnelles de ces cellules. Il s'agit exclusivement de neurones libérant le GABA, principal neurotransmetteur inhibiteur du cerveau adulte, excitateur aux stades précoces du développement. Ces neurones "hubs" ont un axone très étendu et très ramifié qui leur permet de communiquer par un grand nombre de synapses et de contacter ainsi beaucoup de cellules nerveuses. Ces neurones "hubs", présents à un stade critique du développement du cerveau, sont donc des piliers de la construction du réseau hippocampique.

Inserm

RORalpha, chef d'orchestre de la protection des neurones
Vendredi, 11/12/2009 - 00:00

Les astrocytes font partie des cellules gliales et ont un rôle clé dans le fonctionnement, le bien être, la protection des neurones. Ils réagissent à l'état des neurones et sont impliquées dans la réponse inflammatoire. L'inflammation est un phénomène immunitaire complexe mettant en balance les actions activatrices et inhibitrices d'un jeu de molécules elles-mêmes finement régulées. Pour les neurones, l'inflammation peut être une cause de nuisances et entraver le fonctionnement nerveux.

S'intéressant aux cellules gliales, les chercheurs ont travaillé sur l'hypothèse d'une contribution de la protéine RORalpha dans la réaction de ces cellules à la mort des neurones. RORalpha est connu comme un récepteur spécialisé dans le contrôle de l'expression des gènes dans le noyau, ayant une action anti-inflammatoire. Jusqu'alors, on pensait que la protéine était localisée exclusivement dans les neurones, mais pas dans les astrocytes.

La découverte met ainsi en évidence l'expression de RORalpha dans les astrocytes et son rôle dans la régulation de l'interleukine-6 (IL-6), un médiateur essentiel de l'inflammation. Dans le cerveau, l'IL-6 est principalement produite par les astrocytes, en grande quantité dans des conditions inflammatoires. Cette molécule a des propriétés neuroprotectrices démontrées dans plusieurs modèles in vivo et in vitro mais, dans certaines conditions, elle peut aussi avoir des effets neurotoxiques.

Le résultat inattendu est que RORalpha a une action ambivalente sur la production de l'IL-6. Dans l'astrocyte en situation inflammatoire, RORalpha est augmenté. Indirectement, il bloque la production d'IL-6, empêchant une quelconque toxicité. En revanche dans les conditions physiologiques normales où l'astrocyte n'est pas stimulé, RORalpha active la production de l'IL-6 dans des concentrations qui à un niveau basal sont bénéfiques. Cette ambivalence à la fois de RORalpha et de l'IL-6 permettrait aux astrocytes de réagir rapidement aux agressions et de maintenir en toutes situations les conditions favorables du microenvironnement des neurones.

In vivo, RORalpha serait donc le coeur moléculaire d'un mécanisme complexe de régulation de l'IL-6 exercé dans l'astrocyte au bénéfice du neurone. Ces résultats ont un intérêt particulier dans le contexte de mort neuronale. En effet, qu'elle soit chronique comme dans les maladies neurodégénératives, ou aiguë après un traumatisme, la perte de neurones est toujours associée à une réaction des cellules gliales. RORalpha est donc une nouvelle piste pour rechercher de nouveaux médicaments dans ces pathologies.

CNRS

Une composante génétique probable dans la psychose puerpérale
Vendredi, 11/12/2009 - 00:00

Des troubles de l'humeur émaillent fréquemment la grossesse et le post-partum, avec le risque de conséquences fâcheuses tant pour la mère que pour son enfant. Si la majorité des femmes (près de 80 %) peuvent traverser un épisode modéré de « baby blues » lors d'une maternité, environ 15 % sont affectées par une véritable dépression gravidique ou /et post-puerpérale.

Ces statistiques concernent la population générale, mais la fréquence de ces pathologies (y compris celle de la psychose puerpérale) s'avère « considérablement plus élevée » parmi les femmes souffrant déjà de troubles bipolaires, préalablement à leur grossesse. Les études sur les familles (en particulier en cas de gémellité) suggèrent une contribution génétique pour ces troubles dépressifs et psychotiques du post-partum.

Concernant la psychose puerpérale, une publication récente (HB Kumar & coll., 2007) porte notamment sur le rôle probable de gènes relatifs à des molécules impliquées dans des voies sérotoninergiques (serotonergic candidate genes) : SERT et 5-HT2A, 5-HT2C. Selon la conception actuelle, la nature de ces pathologies post-gravidiques serait poly-factorielle, leur déterminisme complexe intégrant des aspects à la fois génétiques, biologiques, hormonaux, psychologiques, sociaux... y compris « des problèmes financiers et le manque de sommeil » ! Mais la dimension génétique reste difficile à cerner, car elle ne suit pas la simple dynamique mendélienne qui rend compte classiquement de données botaniques ou du phénotype des drosophiles.

À la recherche de gènes de susceptibilité, les études sur le génome humain ont cependant permis de repérer sur certains chromosomes des sites vraisemblablement impliqués dans la prédisposition pour la psychose puerpérale (16p13 et 8q24)2]. Si ces études génomiques n'en sont sans doute qu'à leurs débuts, l'auteur estime qu'« il n'est pas déraisonnable » d'en attendre beaucoup pour l'avenir, tant pour promouvoir une meilleure prévention (par le repérage des femmes à risque du point de vue génétique) que pour orienter de nouvelles recherches thérapeutiques.

[JIM

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Recherche
Recherche & Innovation, Technologies, Transports
Une hybride rechargeable à pile à combustible
Vendredi, 11/12/2009 - 00:00

Dans le cadre de l'exposition « Toute la lumière sur L'hydrogène Energie » qui se tiendra à Lyon du 7 au 11 décembre prochain, PSA Peugeot Citroën présentera un démonstrateur dotée de la technologie Hybride Rechargeable Pile A Combustible (PAC). Ce véhicule 100 % électrique réalisé à partir d'une Peugeot 307 Coupé Cabriolet "intègre les dernières avancées technologiques dans le domaine de la pile à combustible, des batteries et du stockage de l'hydrogène".

Derrière l'appellation "Range Extender" se cache une pile à combustible conçue comme un prolongateur d'autonomie des batteries. Lesquelles assurent d'ordinaire la propulsion du véhicule.

Ainsi, au lieu d'embarquer un petit moteur thermique comme la Chevrolet Volt (laquelle sera bientôt une réalité industrielle et commerciale, d'ici la fin 2010), la 307 CC FiSyPAC emporte une pile à combustible alimentée par un réservoir d'hydrogène. De quoi atteindre un rayon d'action de 500 km, proche de celui d'un véhicule thermique actuel.

Le projet FiSyPAC (Fiabilisation Système Pile A Combustible, engagé en 2006, a porté principalement sur la conception de "composants performants à haut rendement" au travers d'une collaboration avec des laboratoires de recherche français, le CEA pour la Pile à Combustible, de partenaires industriels, comme JCS pour les batteries Lithium-Ion. Ainsi, avec moins de 1 kg d'hydrogène au 100km, le démonstrateur Peugeot 307 CC FiSyPAC se situe au meilleur niveau mondial. Le groupe est parvenu également à quadrupler la durée de vie de la PAC et accroître son rendement de près de 20 % par rapport à 2006.

Le coût et la longévité de la pile à combustible, le coût des batteries Lithium Ion ainsi que la question de la mise en place d'une infrastructure de distribution d'hydrogène grand public incitent Peugeot à beaucoup de réalisme : "la perspective d'une industrialisation et d'une commercialisation de masse pourrait intervenir à partir des années 2020-2025".

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