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Edito
Les drones militaires vont changer la nature même de la guerre…
Même si le concept de drone a plus de cent ans et remonte à 1917, avec le premier appareil sans pilote dirigé par le Capitaine Max Boucher, au cours de la première guerre mondiale, il fallut attendre 1969 pour voir les premiers drones militaires israéliens faire des missions de reconnaissance dans le ciel du Proche-Orient. En 1995, l’armée américaine utilisa pour la première fois son célèbre Predator dans les Balkans et ce drone, ensuite équipé de missiles, fut utilisé à partir de 2002 pour des missions de plus en plus nombreuses et variées de combat et d’attaque, visant notamment, sur les théâtres d’opérations du Proche et Moyen Orient, des bases, centres de commandement et responsables terroristes de différentes organisations islamistes, dont Al Qaïda, puis l’Etat islamiste. En 2013, une nouvelle étape décisive a été franchie, lorsqu’un drone américain X-47B a réussi le premier appontage et le premier catapultage depuis le porte-avions USS George H. W. Bush, au large de la Virginie.
L’événement n’a pas fait grand bruit dans les medias mais en décembre 2019, sur sa base militaire de Niamey, au coeur du Sahel, l’armée de l’air française a réalisé ses premiers frappes de drones armés Reaper contre des terroristes, dans le cadre de l’opération Barkhane, initiée en 2014. La France possède à présent onze de ces redoutables drones d’attaque américains et elle essaye de combler son retard considérable dans ce domaine des engins volants militaires sans pilotes, en participant au programme de développement d’un eurodrone militaire MALE RPAS (Medium Altitude Long Endurance Remotely Piloted Aircraft System), qui vise à fournir 63 drones (pour un montant total de sept milliards d’euros), volant à moyenne altitude et de grande autonomie, aux armées française, allemande et italienne. A l’horizon 2028, si ce programme complexe, tant du point de vue politique qu’industriel et technique, ne prend pas de nouveaux retards, la France se dotera d’une première série de quatre de ces drones de nouvelle génération, plus rapides, plus puissants, plus furtifs et encore plus autonomes.
Et le moins que l’on puisse dire est qu’il est grand temps que la France et l’Europe se dotent enfin d’une force de frappe aérienne sans pilotes digne de ce nom, à la fois pour pouvoir répondre plus efficacement aux nouvelles menaces qui pèsent sur notre continent et pour pouvoir intervenir partout dans le monde, rapidement et efficacement contre des organisations terroristes ou criminelles puissantes et informelles qu’il faut débusquer et frapper de manière ciblée dans des régions souvent inaccessibles. Il y a quelques mois, la guerre courte, mais sanglante entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, a montré à quel point l’emploi de drones d’attaque et de combat – en l’occurrence des drones turcs très efficaces – peut maintenant changer le cours d’une guerre…
Bien que le chiffre officiel ne soit pas connu, on estime que 30 000 drones militaires sont opérationnels dans le monde, pour un marché estimé à neuf milliards d’euros en 2020, et qui devrait doubler d’ici 2027. Et depuis quelques mois, les annonces et les présentations d’engins, aux capacités remarquables et de plus en plus polyvalentes, se succèdent et préfigurent une révolution en matière d’interventions et de capacités opérationnelles des armées.
Il y a quelques semaines, l’entreprise Kelley Aerospace a ainsi dévoilé son nouveau drone de combat, l’Arrow. Cet engin de 16,8 tonnes, fabriqué en fibre de carbone, peut atteindre une vitesse de Mach 2,1, soit environ 2.500 km/h, pour une autonomie de 5.000 km. L’Arrow est prévu pour agir comme un « multiplicateur de force » sur le champ de bataille. Il pourra être utilisé en escadrille, commandée par un avion de combat doté d'un pilote. Chaque Arrow aura sa propre capacité d’action autonome mais pourra également agir en coordination avec ses homologues, des blindés et des forces terrestres, pour effectuer des missions complexes et précises d’attaque. D’un coût unitaire dix fois moins élevé que celui d’un avion de chasse, cet engin redoutable a déjà fait l’objet de plusieurs centaines de commandes venant de différents états.
Il y a quelques jours, l’armée américaine a également dévoilé un nouveau concept, appelé à un grand avenir militaire : le drone de combat embarqué. Baptisé « LongShot », il s’agit d’un engin volant capable de tirer des missiles, qui possède la particularité d'être lui-même lancé par un autre avion de guerre. Ce concept vise à éloigner le pilote de la zone de combat pour le sécuriser, l’avion de chasse se transformant alors en plate-forme de commande pour des missions d'attaque réalisées par ces drones embarqués. L’idée des stratèges américains est d’arriver à une combinaison multimodale qui permette d’utiliser des drones pour approcher la ligne ennemie, tout en préservant au maximum la sécurité des pilotes, et en conservant la puissance de feu des missiles air-air pour l'engagement des cibles.
L’armée américaine entend ainsi répondre de manière efficace aux nouvelles technologies développées par des pays comme la Chine, qui possède des missiles BVR (au-delà de la portée visuelle) d’une portée qui dépasserait les 400 kilomètres. Dotés de ces nouvelles armes, les pilotes chinois seraient en mesure d’attaquer des avions américains bien avant que ceux-ci ne puissent riposter, sauf si ces derniers disposent justement de cette capacité de lancement de robots volants armés.
Le groupe de défense russe Kalashnikov vient, pour sa part, de dévoiler l’aéronef KYB, un drone kamikaze. Le nouvel appareil devrait terminer sa phase de tests dans le courant de l’année. Imaginé pour se glisser à travers les défenses ennemies, il pourra ensuite s’écraser sur des cibles avec une charge explosive de 3 kg. Concrètement, l’appareil pourrait atteindre une vitesse de 130 km/h avec une autonomie de 30 minutes. Il fait moins d’un mètre de long, est totalement silencieux et peut être lancé "depuis une couverture". Sa cible peut être déterminée à travers des coordonnées préenregistrées ou encore à partir d’une image téléchargée dans son système. « Il s'agit d'une arme extrêmement précise et efficace qui est très difficile à combattre par les systèmes de défense aérienne traditionnels », précise Sergey Chemezov, le PDG de Rostec. Et effectivement, de nombreux pays se sont déjà montrés intéressés par cet engin dont le pouvoir de destruction est redoutable, au regard de son faible coût.
L’armée australienne a réalisé récemment le premier essai du Loyal Lingmana, un nouveau type de drone d’une envergure de 7 mètres, pour une longueur de 11,5 mètres, disposant d’une autonomie de 3.500 km. Ce premier essai en vol, réalisé pour le compte de la Royal Australian Air Force (RAAF), a permis d’éprouver les technologies mises en œuvre pour ce drone, surnommé Loyal Wingman. Doté de la nouvelle technologie d’intelligence artificielle Airpower Teaming System (ATS), ce drone australien lui permet de prendre des décisions de manière autonome, en cas de problème. Il peut ainsi gérer seul son plan de vol. L’armée australienne souligne que cet appareil « est pionnier dans l’intégration de systèmes autonomes et d’intelligence artificielle pour créer des équipes hommes/machines intelligentes ».
Mais si l’avenir appartient aux drones de combat à long rayon d’action, furtifs, polyvalents et à grande capacité de frappe, à l’autre extrémité du spectre d’intervention, les micro et nano-drones, moins médiatisés, ont également fait leur apparition sur les théâtres d’opérations militaires et vont profondément transformer les capacités tactiques des armées. L’armée britannique va bientôt disposer d’un nouveau nano-drone aux capacités remarquables. Baptisé Bug, cet engin de 200 grammes peut emporter une charge utile de 50 grammes, il affiche une autonomie de 40 minutes, pour une portée pratique de 2 km. Le Bug a été prévu pour opérer en essaim et reste opérationnel, même dans de très mauvaises conditions météorologiques. Il peut fournir de précieux renseignements aux troupes terrestres, sous formes de photos, vidéos ou enregistrements sonores.
En octobre dernier, l'armée britannique a également testé un drone armé, spécifiquement développé pour la lutte antiterroriste. Long d’un mètre, ce drone, baptisé i9, est capable d’identifier et viser des cibles grâce à des algorithmes d'intelligence artificielle, et peut se repérer et voler en intérieur. Cet engin, qui possède six rotors, peut être équipé de différents types de canons de fusil, en fonction de ses missions. Toutefois, l’armée britannique précise qu’il ne peut, pour l’instant, décider seul de tirer et doit attendre l’ordre de son opérateur humain.
Fin 2020, l’armée française a pour sa part commandé 2.000 micro-drones d’ici 2025. Parmi ceux-ci, on trouve des drones NX70 fabriqués par l’entreprise française Novadem. Ces engins pèsent moins d’un kg et peuvent opérer dans un rayon d’action de plus de 3 kilomètres, pendant 45 minutes : ils sont équipés de caméras et divers capteurs qui leur permettent d’opérer de jour comme de nuit.
Mais l’armée française va également faire l’acquisition de Black Hornet 3, la dernière génération de nano-drones américains. Ces petits engins ne pèsent que 33 gr, pour 16 cm de long, et peuvent rayonner à plusieurs centaines de mètres, en transmettant des images de très haute qualité, grâce à une technologie innovante qui combine l’électro-optique et l’infrarouge. Mais la DARPA (le centre de recherche de l’armée américaine) travaille déjà sur des nano-drones bien plus furtifs, de seulement quelques cm et quelques grammes, qui pourront se faufiler partout, évoluer dans les bâtiments en étant très difficiles à repérer et à intercepter, et transmettre toutes sortes d’informations.
L’un des avantages décisifs des drones militaires est leur discrétion et leur capacité de pénétration du dispositif de défense adverse. Face à cette nouvelle menace, les principales armées du monde développent de nouvelles armes à faisceaux d’énergie dirigée, suffisamment compactes et puissantes pour être embarquées dans des avions ou manipulées par un soldat seul.
Aux États-Unis, General Atomics travaille notamment sur un programme baptisé SHiELD (Self-defense High Energy Laser Demonstration), une arme laser à haute intensité pouvant être embarquée dans un avion de combat. Dans ce cadre, l'armée américaine développe une arme laser à impulsions ultracourtes (USPL), un million de fois plus puissante que les lasers actuels. Le projet vise des impulsions de 30 femtosecondes (3x10-14 secondes) d'une puissance de 5 terawatts, contre 150 kilowatts pour les lasers CW. Avec ce système, les impulsions lumineuses utilisent l'air comme lentille, ce qui permet de refocaliser en permanence le faisceau laser.
Ce type de laser femtoseconde est déjà utilisé dans les domaines industriels et médicaux et, il y a quelques jours, l'armée américaine a annoncé que son prototype, baptisé THOR (Tactical High Power Operational Responder), serait une arme à « énergie dirigée » qui pourrait utiliser à la fois des lasers et des micro-ondes pour détruire des drones et des essaims de drones. THOR, dont le nom est inspiré par le dieu nordique du tonnerre, est développé pour tirer sur plusieurs cibles. L'armée américaine compte déployer ces nouvelles armes anti-drones d'ici 2026. L’efficacité de ce type d’arme laser à impulsion est qu’il peut agir sur la cible par trois voies différentes : en générant une onde de choc destructrice, en aveuglant ses capteurs et en brouillant son électronique.
La France se dote également de nouvelles armes redoutables destinées à la lutte anti-drones. C’est par exemple le cas de l’Helma-P, un canon laser créé par Cilas, une filiale d'Arianegroup. Testé il y a quelques semaines sur le site des Landes de la Direction Générale de l’Armement (DGA) à Biscarosse, cette arme a prouvé son efficacité. Elle a réussi à détruire plusieurs drones, volant à une distance d'un kilomètre, seulement quelques secondes après les avoir détectés. Cette arme précise et rapide est en outre assez légère pour pouvoir être transportée facilement ou installée sur un véhicule. Elle va permettre de mieux sécuriser les sites sensibles de toute nature (bases militaires, centrales nucléaires, installations industrielles, bâtiments administratifs) pouvant faire l’objet de menaces et d’attaques terroristes à l’aide de drones « bricolés » pour embarquer des charges explosives.
L'armée française vient également de tester, il y a quelques mois, un missile guidé par un drone. Baptisé LinkEUs, ce nouveau système d’arme combine un missile d’une portée de 5 km (MMP) et un mini drone, afin d'atteindre de jour comme de nuit des cibles hors de vue à une distance de 5 km. L'essai effectué par l’armée de Terre au camp de Canjuers a permis la détection et l'identification d'un réservoir situé en dehors du champ de vision de l'opérateur. Cette nouvelle arme va permettre à nos forces armées d'engager de manière rapide et précise des cibles hors du champ de vision directe de nos troupes. Le mini-drone utilisé est un Novadem NX70. D'un poids de seulement un kilo, il peut voler 45 minutes dans des conditions météorologiques difficiles, et permet à son opérateur d’identifier des cibles, de jour comme de nuit, jusqu'à trois kilomètres de distance, grâce à une liaison sécurisée.
Il faut bien comprendre que ces drones militaires de nouvelle génération, qui sont en train d’apparaître, et utilisent massivement l’intelligence artificielle, tous ne disposant pas d’un haut niveau de furtivité et d’un rayon d’action intercontinental, ne vont pas seulement venir enrichir considérablement la panoplie des armes à la disposition des états (mais aussi malheureusement de certains organisations criminelles et terroristes puissantes), ils vont également changer la nature même de la guerre et du concept de conflit et d’engagement militaire. Dans les armées de demain, chaque fantassin, chaque pilote d’avion de combat, chaque conducteur de blindé, aura sa propre force de frappe et pourra frapper l’adversaire sur plusieurs niveaux de profondeurs, grâce à une multitude de drones et de robots qui agiront de façon autonome et coordonnée pour atteindre le plus efficacement possible, en sachant tenir compte des aléas du terrain, les objectifs militaires qu’aura définis l’opérateur humain.
Dans cette nouvelle configuration militaire et géostratégique, il suffira de quelques centaines d’hommes pour mener des frappes éclair, ciblées, profondes et dévastatrices chez l’ennemi et la puissance ne dépendra plus du nombre de soldats engagés, ni même de la quantité de matériels militaires (blindés, avions) mais de la capacité à combiner et à utiliser de manière intelligente et prédictive des systèmes d’armes dont la capacité d’autonomie et de déplacement en feront de véritables partenaires de combat pour les militaires humains…
Dans une telle perspective, plus proche qu’on ne l’imagine, c’est tout l’art de la guerre, ses concepts stratégiques et tactiques, son éthique, et ses finalités politiques, qu’il nous faut repenser, sous peine de nous voir dépassés par des conflits dont nous ne pourrons pas maîtriser le développement et l’issue…
René Trégouët
Sénateur honoraire
Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat
e-mail : tregouet@gmail.com
P.S. Vous qui me lisez depuis la création de RT Flash en 1998, vous avez certainement ressenti, en lisant l'édito de ce jour sur les drones et les robots, combien notre monde avait été bouleversé dans ces deux dernières décennies. Permettez-moi de simplement vous rappeler les 3 lois d'ASIMOV qui nous servaient alors d'idées fondamentales pour affirmer que jamais la machine ne pourrait attaquer l'Homme...
- Un robot ne peut porter atteinte à un être humain ni, restant passif, laisser cet être humain exposé au danger ;
- Un robot doit obéir aux ordres donnés par les êtres humains, sauf si de tels ordres entrent en contradiction avec la première loi ;
- Un robot doit protéger son existence dans la mesure où cette protection n'entre pas en contradiction avec la première ou la deuxième loi.
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Une nouvelle étude réalisée par des chercheurs du Commonwealth Scientific and Industrial Research Organisation (CSIRO) Data61, en partenariat avec l'Université nationale australienne et des chercheurs allemands, a révélé que l'intelligence artificielle (IA) peut influencer la prise de décision humaine.
Ce travail, réalisé sous la conduite d'Amir Dezfouli, scientifique du CSIRO, a consisté à réaliser trois expériences où les participants jouaient contre un ordinateur. Dans les deux premiers tests, les participants devaient cliquer sur des cases de couleur rouge ou bleue pour gagner une fausse monnaie. Dans la troisième expérience, les participants avaient deux options quant à la manière dont ils pouvaient investir dans de la fausse monnaie. Dans le scénario, les participants jouaient le rôle de l'investisseur tandis que l'IA jouait le rôle du fiduciaire.
Au cours des trois jeux, l'IA a appris les schémas de choix des participants qui ont fini par guider les joueurs vers des choix spécifiques. Par exemple, au troisième jeu, l'IA apprenait comment inciter les participants à lui donner plus d'argent.
Selon Amir Dezfouli, l'étude met en évidence que l'IA pouvait influencer la prise de décision humaine en exploitant les vulnérabilités des habitudes et des modèles d'un individu. « Bien que la recherche soit théorique, elle fait progresser notre compréhension de la façon dont les gens font des choix. Ces connaissances sont précieuses car elles nous permettent d'atténuer nos vulnérabilités afin de mieux détecter et éviter les choix erronés résultant d'une éventuelle utilisation abusive de l'IA », explique-t-il.
Il ajoute que la façon dont l'IA future fonctionnera dépendra de ses créateurs. « S'assurer que l'IA et le machine learning sont utilisés comme une force pour le bien – pour améliorer les résultats pour la société – se résumera finalement à la manière responsable dont nous les avons mis en place au départ », affirme Amir Dezfouli.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
CSIRO
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Pour mieux prendre en charge la maladie de Parkinson, la stimulation cérébrale profonde est une méthode efficace quand les traitements médicamenteux n'ont pas d'effet, mais cette technique reste lourde. Un neurochirurgien du CHU de Bordeaux, Emmanuel Cuny, et un mathématicien de l'Inria, Nejib Zemzemi, ont mis au point un dispositif intelligent qui facilite le travail du chirurgien pour implanter les électrodes. Rendant, du même coup, cette opération plus simple, moins risquée et peut-être plus accessible dans l'avenir.
Leur logiciel OptimDBS permet de définir les positions optimales des électrodes à partir de l'IRM du patient, en se basant sur un modèle d'intelligence artificielle entraînée à partir de données cliniques. Les deux scientifiques, soutenus par la SATT Aquitaine Science Transfert et l'Inria, ont créé une start-up, RebrAIn, qui va exploiter le brevet. La jeune société, qui a déjà testé son dispositif dans des essais cliniques, devrait fournir une première version de ciblage semi-automatique du dispositif dès cette année.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Les Echos
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Avenir |
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Nanotechnologies et Robotique
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La société Iridia, basée à Carlsbad, en Californie, a mis au point une nouvelle technologie qui pourrait permettre de réduire de 99 % les coûts de fonctionnement d’un datacenter qui stocke 1 exaoctet d’informations sur des SSD, grâce à une puce à ADN consommant une énergie 2 500 fois inférieure à celle des SSD.
Selon le dirigeant de cette jeune société, Murali Parhalad, cette technique offre une densité quatre fois meilleure que celle des bandes et des disques durs magnétiques pour un prix moindre. Cette puce repose sur des cellules de mémoire à base de nanopores ainsi qu’un système capable d’y déplacer et d’y manipuler les données à volonté. Ce système permet à la fois d'écrire des bits sur un brin d’ADN, puis de les relire.
Iridia devait bientôt présenter les premiers prototypes de sa puce. Ils seront remplis de réactifs chimiques, mais la manière d’écrire et de lire des bits sera similaire à celle des puces CMOS. Si ces prototypes fonctionnent comme prévu, la production en série ne sera plus qu’un exercice d’ingénierie linéaire, qui consistera à augmenter au fur et à mesure des générations la densité de cellules de nanomémoire par centimètre carré, ainsi que le nombre de bits par cellule de nanomémoire.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Le Mag IT
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Il a le savoir-faire d’un grand chef et l’efficacité d’une machine. Après six ans de développement, le robot cuisinier créé par le scientifique Mark Oleynik est au point. Cette cuisine entièrement automatisée et équipée, composée d’armoires, four, frigo, d’un évier, de bras et de mains robotiques, obéit à un système connecté.
Véritable "assistant culinaire autonome", le robot Moley reproduit à l’identique les recettes enregistrées via une caméra 3D motion capture qui a saisi le moindre mouvement des poignets, des mains et des doigts. La découpe, le ciselage, l’éminçage, le pétrissage, rien n’échappe à ces bras robotisés.
Moley n’est pas seulement composé de bras articulés, mais constitue bel et bien le cœur de toute une cuisine, avec des meubles et des ustensiles spéciaux, ainsi que 20 moteurs, 24 articulations et 129 capteurs. Avec Moley, c’est le chef Tim Anderson qui cuisine pour vous. Pourquoi ? Car c’est ce cuisinier qui a préalablement enregistré de nombreuses recettes sur le système. Ainsi, le robot reproduit à la perfection les gestes de cet expert cuisinier.
Non seulement la cuisine robotique Moley peut enseigner à son propriétaire comment devenir un meilleur cuisinier, mais elle est aussi capable de l’accompagner dans son régime faible en calories, sans gluten, végétalien, végétarien... Il suffit pour cela de sélectionner des recettes spécialement développées par des grands chefs. Mais ce n’est pas tout. En période de pandémie, Moley évite les contacts avec la nourriture pendant la préparation des repas. Et la désinfection UV minimise le risque de contamination bactérienne ou virale.
Moley est conçu pour être combiné avec un réfrigérateur “intelligent” qui connaît la quantité d’ingrédients que vous avez et peut commander directement au supermarché. Les casseroles et les poêles se déplacent comme un carrousel, en fonction de la recette sélectionnée. Le robot peut être rangé dans une armoire et glisse simplement sur son rail au moment de la préparation.
Vous pouvez bien sûr l’utiliser comme une cuisine ordinaire. « Nous avons même développé nos propres ustensiles avec une isolation supplémentaire sur les poignées, afin qu’ils puissent être manipulés à la fois par des mains humaines et robotiques ». Prochaine amélioration prévue, Moley pourra bientôt faire frire les aliments et faire fonctionner le four, ouvrant ainsi la voie à des milliers de nouveaux plats potentiels à apprendre.
Pour l'instant, le prix élevé de cette merveille de technologie (279 000 euros) le rend peu accessible aux particuliers et le réserve aux collectivités et restaurants. Mais son concepteur se dit persuadé qu'une production en grande série pourrait faire tomber le prix à 30 000 euros en 7 ou 8 ans, ce qui permettrait de faire entrer Moley dans nos cuisines…
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Yahoo
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Matière |
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Matière et Energie
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Des physiciens de l'Université britannique du Sussex ont découvert qu'équiper téléphones et ordinateurs portables de minuscules puces composées de graphène pourrait considérablement améliorer les performances de nos appareils. Ces bandes de graphène pliées comme du papier d'origami permettent en effet de fabriquer des micropuces jusqu'à 100 fois plus petites que les puces classiques.
Cette étude, qui devrait beaucoup faire parler d'elle, prouve que la modification de la structure de nanomatériaux comme le graphène peut débloquer des propriétés électroniques et permettre au matériau d'agir efficacement comme un transistor. Les scientifiques ont délibérément créé des coudes dans une couche de graphène et ont découvert que le matériau pouvait, par conséquent, être conçu pour se comporter comme un composant électronique.
Le graphène, et ses dimensions à l'échelle nanométrique, pourraient donc être exploités pour concevoir les plus petites puces électroniques jamais réalisées, qui seront utiles pour construire des téléphones et des ordinateurs portables plus rapides. Pour Alan Dalton, professeur à l'Université du Sussex, « nous créons mécaniquement des coudes dans une couche de graphène. C'est un peu comme un nano-origami ».
Découvert en 2004, le graphène est une feuille d'atomes de carbone de l'épaisseur d'un atome qui, en raison de sa largeur nanométrique, est en fait un matériau en deux dimensions. Le graphène est surtout connu pour sa résistance exceptionnelle, mais aussi pour les propriétés de conductivité du matériau, qui ont déjà suscité beaucoup d'intérêt dans l'industrie électronique, notamment du côté de Samsung Electronics.
Le domaine de la straintronique a déjà montré que la déformation de la structure de nanomatériaux 2D comme le graphène, mais aussi le disulfure de molybdène, peut déverrouiller des propriétés électroniques clés. Reste que l'impact exact de ces différents "plis" reste mal compris, font valoir les chercheurs. Qu'à cela ne tienne, le comportement de ces matériaux offre un potentiel énorme pour les dispositifs à hautes performances : cela pourrait modifier la structure d'une bande de matériau 2D pour le convertir efficacement en un supraconducteur.
L'étude britannique se penche sur l'impact que pourraient avoir ces déformations en menant à la création de composants électroniques plus petits. « Nous avons montré que nous pouvons créer des structures à partir de graphène et d'autres matériaux en 2D simplement en ajoutant des coudes délibérés dans la structure. En faisant ce genre d'ondulation, nous pouvons créer un composant électronique intelligent, comme un transistor, ou une porte logique », vante Manoj Tripathi, chercheur sur les matériaux nanostructurés à l'Université du Sussex.
Ces résultats devraient trouver un écho dans une industrie qui s'efforce de se conformer à la loi de Moore, selon laquelle le nombre de transistors d'une micropuce double tous les deux ans, en réponse à la demande croissante de services informatiques plus rapides. Le problème est que les ingénieurs s'efforcent de trouver des moyens d'intégrer une puissance de traitement beaucoup plus importante dans les minuscules puces, ce qui crée un gros problème pour l'industrie traditionnelle des semi-conducteurs.
Un minuscule transistor à base de graphène pourrait contribuer de manière significative à surmonter ces obstacles. « L'utilisation de ces nanomatériaux rendra nos puces d'ordinateur plus petites et plus rapides. Il est absolument essentiel que cela se produise car les fabricants d'ordinateurs sont maintenant à la limite de ce qu'ils peuvent faire avec la technologie traditionnelle des semi-conducteurs. En fin de compte, cela rendra nos ordinateurs et nos téléphones des milliers de fois plus rapides à l'avenir », font savoir les chercheurs à l'origine de cette étude.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Zdnet
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« A part le chalet canadien en rondin brut, je ne connais pas d'autre matériau de construction au monde avec un bilan carbone négatif », dit Rémi Ischia, directeur général de Construction Composites Bois. L'entreprise a mis au point un béton de bois, baptisé « Lignoroc ». Un mètre cube de ce nouveau matériau, où les granulats ligneux remplacent le sable et le gravier, présente un bilan négatif de -236 kg de CO2. Le procédé de fabrication mécanique, très peu transformateur, n'a pas recours à la chimie, car le produit fini n'a besoin d'aucun traitement anti-feu, ni antifongique ni anti-termites, impactant peu les réserves de carbone accumulées par l'arbre durant des décennies.
Si bien qu'une maison de 120 mètres carrés bâtie avec des panneaux préfabriqués autoportants en Lignoroc stocke encore 6 tonnes de CO2 dans son enveloppe murale. Quand l'équivalent en moellons, béton traditionnel ou briques, en a produit respectivement 5, 10 et 20. Et ce matériau avec un déphasage thermique de 21 heures -12 étant déjà une très bonne performance - ne nécessite aucune isolation complémentaire pour maintenir une maison fraîche l'été et facile à chauffer l'hiver. A moins d'un mètre, Lignoroc, de teinte grise, ne se distingue pas du béton, mais il est trois fois plus léger. Agréé pour des constructions R + 1, ce matériau de structure est en cours d'homologation pour du R + 3 en murs pleins et R + 7 en panneaux de façade.
Financé sur fonds propres, Construction Composites Bois a été créé en 2006 par François Cochet, alors à la tête de la scierie Bois du Dauphiné, qui cherchait à valoriser les bois de trituration délaissés par la filière du bois d'oeuvre (construction et mobilier), dont le débouché traditionnel dans la papeterie s'effondrait. L'entreprise iséroise a construit clés en main une soixantaine de bâtiments en France et en Italie.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Les Echos
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C’est la première, et pas la dernière. C’est du moins ce qu’espère le fabricant de chaudière BDR Thermea, une société créée en 2009 avec le regroupement des marques de Dietrich, Remeha, Baxi, Chappée. Une chaudière fonctionnant à 100 % à l’hydrogène tourne depuis janvier sur le site communal du parc du Mollard, propriété de la commune de Chateauneuf, 1.650 habitants, située dans la vallée du Gier, entre Saint-Etienne et Lyon.
Le lieu n’a pas été choisi par hasard. On y teste depuis dix ans une autonomie énergétique utilisant l’hydrogène comme moyen de stockage des intermittentes énergies renouvelables. Le parc du Mollard accueille une pépinière d’entreprises, un centre équestre, un restaurant, des équipements techniques communaux, plusieurs installations sportives. Depuis 1986 et le rachat du château et de ses 24 hectares par la commune, ces activités paient un loyer à la mairie ainsi que la fourniture d’électricité et de chaleur. Parce que le site est autonome ou presque. Une centrale photovoltaïque et deux "arbres à vent", des éoliennes de petite taille qui utilisent la force du vent grâce à des "feuilles" situées au bout de branches métalliques, pourvoient aux besoins des locataires grâce à un électrolyseur stockant l’énergie en excès.
« Les 45.000 kWh d’électricité et les 220.000kWh pour le chauffage sont couverts en grande partie en autoconsommation », se réjouit Bernard Laget, maire de Chateauneuf et universitaire retraité. « Le fait que notre système autonome soit bardé d’instruments de mesure en temps réel de la production et de la consommation d’énergie a intéressé BDR ». Le projet financé par la Région Auvergne Rhône-Alpes, le Département de la Loire, la ville de Saint-Etienne et le ministère de la Transition écologique, est baptisé ILOT@GE pour bien marquer cette double dimension d’autonomie locale et de gestion par Internet des différents appareils de contrôle et de mesure.
L'hydrogène est une pièce centrale pour le stockage des énergies intermittentes.
BDR Therméa a en effet besoin de sites d’expérimentation. « Ce que nous visons, ce sont des chaudières fonctionnant à l’hydrogène qui soient de même taille que celles au gaz actuelles, de la même facilité de fonctionnement, aussi sûres et au même prix », résume Claude Freyd, directeur de l’innovation de BDR Thermea. Les machines sont prêtes. Les brûleurs ont été adaptés à un gaz plus léger et la tuyauterie renforcée pour éviter toute fuite, ce qui constitue les deux principaux points de vigilance pour une substitution du gaz naturel en toute sécurité. A Chateauneuf, la chaudière s’insère donc naturellement dans un ensemble qui n’attendait plus qu’elle.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Sciences et Avenir
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Les batteries au lithium-soufre alimenteront-elles les véhicules électriques de demain ? C’est l’objectif de la startup américaine NexTech, fondée en 2016 après une quinzaine d’années de développement au sein de l’Université de Californie, à Berkeley. « Nous avons pour but de produire des prototypes de nos modules pour le secteur automobile d’ici la fin de l’année », se réjouit Fabio Albano, directeur de la technologie de NexTech. « Nous pensons que nos premières batteries seront sur les routes vers 2025-2027 ».
La technologie lithium-soufre est une prétendante sérieuse à la succession au lithium-ion, en particulier dans l’embarqué. Avec sa cathode au soufre et son anode en lithium métallique, elle est capable en théorie de stocker 5 à 7 fois plus d’énergie qu’une batterie lithium-ion de même masse. Soit plus de 1000 watts-heure par kilo. De nombreuses difficultés demeurent cependant avant de ne serait-ce qu’approcher cette valeur. Et qu'il reste à atteindre une durée de vie suffisante pour les applications commerciales.
Pour l’heure, les différents prototypes produits par NexTech, par le biais de leur ligne pilote, ont atteint une énergie spécifique d’environ 400 Wh/kg. « À ce stade, notre technologie est donc trois fois plus performante que le lithium-ion », souligne Bill Burger, PDG de NexTech.
Le premier obstacle qu’a dû surmonter la start-up réside dans le caractère non conducteur électrique du soufre. « Le soufre freine le passage des électrons, ce qui est un problème pour une batterie… » soulève M. Albano. Pour pallier ce problème, NexTech a breveté un nouveau type de cathode : « Nous avons inventé un nouveau composite, qui combine le graphène – très conducteur – avec le soufre », s’enthousiasme le spécialiste, qui précise former une « alliance stratégique » avec l’entreprise spécialisée dans le graphène Directa Plus pour fabriquer les cathodes. Grâce à cette innovation, la jeune pousse affirme parvenir à charger leurs prototypes en seulement 15 minutes.
NexTech a aussi travaillé sur deux autres écueils majeurs du lithium-soufre : la formation d’excroissances de lithium appelées dendrites sur l’anode de lithium métal – risque de court-circuit à la clé – et la dissolution dans l’électrolyte de certains polysulfures créés lors de la réaction électrochimique – ce qui a pour conséquence la perte de soufre actif dans la cathode, donc de capacité de stockage.
La start-up affirme ainsi avoir breveté des procédés permettant de réduire ces deux phénomènes qui diminuent la durée de vie des batteries. « La formulation de l’électrolyte est l’un des domaines de recherche les plus actifs de NexTech », précise Fabio Albano. « Grâce à notre électrolyte, nous ne voyons plus de dendrites apparaître et nous obtenons de bons résultats sur la question des polysulfures ».
Les deux directeurs de NexTech sont confiants sur leur capacité à atteindre les objectifs du secteur automobile. « Je ne crois pas que ce sera un problème, en grande partie parce que la densité énergétique de notre batterie, supérieure à celle du lithium-ion, va permettre d’augmenter le kilométrage du véhicule », déclare M. Albano. « En somme, je pense que la durée de vie de notre batterie sera équivalente à la durée de vie d’une voiture ou d’un camion ».
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Industrie & Technologies
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Vivant |
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Santé, Médecine et Sciences du Vivant
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Des études ont montré que certains probiotiques peuvent, via le microbiote intestinal, activer le système immunitaire de l'hôte et le sensibiliser à l'immunothérapie tumorale. Cependant, la prise orale de probiotiques est souvent inefficace et la transplantation de microbiote fécal peut entraîner un risque d'infection.
Avec ces microsphères de smectite qui supportent spécifiquement les probiotiques en question, L. acidophilus et B. longum, les chercheurs de l’Université de Nanjing (Chine) parviennent à encourager la formation de biofilms probiotiques à la surface des muqueuses intestinales. L’équipe parvient ainsi à prolonger la survie de ces probiotiques, ce qui permet d’améliorer l'efficacité des chimiothérapies et des immunothérapies anticancéreuses. L’équipe apporte une première preuve de concept de sa thérapie, dans les Cell Reports et sur la souris.
L'étude révèle que la smectite, un médicament couramment utilisé pour traiter les maladies gastro-intestinales telles que la diarrhée, favorise sélectivement la formation de biofilms de bactéries lactiques (LAB) dans le tractus intestinal. L'augmentation des probiotiques dans le tractus intestinal induit des réponses immunitaires antitumorales plus élevées, ce qui permet de mieux inhiber la croissance tumorale et d’améliorer l'efficacité de l'immunothérapie.
Les scientifiques apportent une première preuve de concept chez la souris : l’étude montre que le traitement par Smectite augmente les niveaux de Lactobacillus et Bifidobacterium chez les souris et seules ces deux communautés bactériennes forment des biofilms avec la smectite. La smectite orale exerce également chez la souris les effets antitumoraux attendus.
Des microsphères « smectite-lactobacillus-biofilm » (SLB) : pour faire encore plus simple les chercheurs ont nourri ces souris modèles de mélanome avec des microsphères SLB qui apportent un effet antitumoral encore plus significatif que l'utilisation de smectite ou de Lactobacillus seul.
L’équipe propose ainsi une technologie efficace et sûre pour promouvoir la colonisation probiotique et la régulation du microbiote intestinal, via la formation de biofilm probiotique, permettant d’activer les réponses immunitaires antitumorales, « avec un potentiel translationnel immédiat pour l'immunothérapie anticancéreuse ».
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Cell
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Des ingénieurs du MIT et de l’Imperial College de Londres développent des matériaux vivants par culture symbiotique de levures et de bactéries. En “programmant” les levures pour détecter des polluants ou réagir à la lumière, il sera bientôt possible de créer de nouveaux matériaux intelligents ainsi que des capteurs.
Les systèmes biologiques sont constitués de matériaux vivants capables de s’autoréparer, d’interagir avec leur environnement et de se structurer de manière autonome. L’ingénierie des matériaux vivants est un domaine de recherche passionnant qui a pour objectif de créer de nouveaux matériaux à partir d’organismes vivants génétiquement modifiés.
Cela fait plusieurs années que les chercheurs du MIT travaillent au développement de matériaux synthétisés par des bactéries. Dans une étude datant de 2014, le même laboratoire présentait un moyen d’obtenir des matériaux hybrides, à partir de la bactérie E. coli et de nanofils d’or.
Néanmoins, cette méthode avait des inconvénients : l’épaisseur et la taille des biofilms obtenus étaient trop faibles, et la solution était peu applicable pour une utilisation à grande échelle. Dans le récent papier publié dans le journal Nature Materials, les chercheurs du MIT, de l’Imperial College de Londres et de l’Université de Cambridge, explorent une voie bien plus prometteuse en s’inspirant du kombucha.
Cette fois-ci, les chercheurs ont utilisé le SCOBY, une culture symbiotique de levures et de bactéries, une substance gélatineuse et épaisse (aussi appelée « mère ») couramment utilisée pour produire par fermentation des aliments et des boissons acides telles que le kombucha.
Produire des biofilms en grande quantité de cette manière paraît donc relativement simple. Néanmoins, pour créer des « matériaux vivants », avec des fonctions contrôlées, les chercheurs avaient besoin de modifier l’ADN des levures. Malheureusement, les souches naturelles habituellement présentes dans la mère du kombucha sont difficiles à modifier génétiquement.
Pour résoudre ce problème, ils ont tout d’abord isolé la bactérie naturellement présente (Komagataeibacter rhaeticus) dans la mère du kombucha. Cette bactérie a un rôle très important, car elle permet de produire de la cellulose en grande quantité, donnant au matériau sa structure.
Ils l’ont ensuite associée avec une souche de levure de laboratoire, plus facile à manipuler génétiquement : Saccharomyces cerevisiae. Pour démontrer l’utilité du SCOBY de synthèse (Syn-SCOBY) qu’ils ont développé, les chercheurs étudient plusieurs voies, dont la création d’un matériau contenant une levure qui produit une protéine bioluminescente lorsqu’elle est exposée à la lumière bleue. Ils ont également testé l’incorporation de levures capables de détecter l’estradiol, un polluant et perturbateur endocrinien.
Par ailleurs, le Syn-SCOBY a l’avantage d’être économique, facile à mettre en œuvre et de permettre la synthèse en très grandes quantités. Dans un communiqué de presse, Tzu-Chieh Tang, l’un des deux auteurs principaux, est enthousiaste : « Cela permet de produire au moins 1 000 fois plus de matériaux que le système basé sur E. coli ».
Timothy Lu, maître de conférences en ingénierie biologique, électrique et en informatique, ajoute : « Nous prévoyons un avenir dans lequel divers matériaux pourraient être cultivés chez soi ou dans des usines de production locale, en utilisant la biologie plutôt qu’une fabrication centralisée et gourmande en ressources ».
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Techniques de l'Ingénieur
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Des chercheurs d'Osteopore, jeune entreprise de Singapour, en collaboration avec le Centre médical de l'Université de Maastricht, ont développé un implant osseux bio-résorbable afin d'éviter les amputations de la jambe chez les patients souffrant de graves fractures, grâce à l'impression 3D. Le dispositif a été implanté avec succès sur un premier patient aux Pays-Bas.
Les chirurgiens à l'origine de l'opération, Martijn Poeze et Taco Blokhuis, se sont réjouis de cette première étape. « Vous évitez aux patients de porter une prothèse pour le reste de leur vie avec tous les inconvénients que cela engendre », ont-ils déclaré. Pour réparer un défaut osseux important, un scanner est d'abord nécessaire. Cet examen permet de créer un modèle numérisé de la fracture pour passer à la conception de l'implant imprimé en 3D donc entièrement sur-mesure.
Cet implant est constitué d'une base en polycaprolactone, un polyester biodégradable, et une couche de phosphate de calcium qui est naturellement présente dans les os et les dents, et capable de stimuler la croissance osseuse.
Au cours de l'intervention, des cellules souches sont également prélevées dans la moelle osseuse du patient pour être placées dans l'implant imprimé en 3D et ainsi stimuler la guérison osseuse. Étant donné que l'implant lui-même est fait d'un matériau biodégradable, il disparaîtra complètement avec le temps et sera remplacé par du tissu osseux.
Les autorités sanitaires de Singapour veulent à présent accélérer l'adoption de l'impression 3D dans le secteur médical et développer l'utilisation des implants osseux imprimés en 3D dans les hôpitaux.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Biospace
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Selon de nouvelles études, le traitement de la dépression sévère par électrochocs (électroconvulsivothérapie) est encore plus efficace chez les patients bipolaires, en particulier les plus âgés. Ces résultats, qui contribuent à valoriser une thérapie mal considérée, ont été présentés lors d’une session du congrès virtuel Encéphale 2021, consacrée aux nouveautés dans la prise en charge du trouble bipolaire.
« L’électroconvulsivothérapie a prouvé son efficacité dans la prise en charge de la dépression bipolaire » et se présente comme « un traitement de choix » dans cette indication, a affirmé le Docteur Clelia Quiles (unité de psychiatrie adulte, CH Charles Perrens, Bordeaux), lors de sa présentation. Selon la psychiatre, cette approche pourrait même être proposée en première intention, surtout dans les situations d’urgence, lorsqu’il existe un risque suicidaire élevé.
Egalement connue sous le nom de sismothérapie, l’électroconvulsivothérapie (ECT) consiste à envoyer dans la zone frontale du cerveau un bref courant électrique, à l’aide d’électrodes placées au niveau des tempes. L’objectif est de déclencher une crise convulsive généralisée. La thérapie est pratiquée pendant une anesthésie générale d’une dizaine de minutes.
Il est encore difficile d’expliquer l’effet de ces impulsions électriques sur le cerveau. Selon certains chercheurs, les mécanismes mis en jeu par le système nerveux pour stopper les crises convulsives auraient un effet sur les circuits neuronaux impliqués dans la dépression. D’autres estiment que le bénéfice est lié à la libération importante de neurotransmetteurs pendant les convulsions.
L’ECT est indiquée dans le traitement en urgence de la dépression, dans les formes agitées et anxieuses, les mélancolies délirantes et en cas de catatonie. Elle est aussi indiquée en cas de dépression résistante et chez les sujets plus vulnérables au traitement pharmacologique, comme les patients âgés ou les femmes enceintes.
Après une session de 12 séances, on estime que 70 à 80 % des patients en dépression sévère répondent au traitement. Un résultat bien supérieur à ceux obtenus avec les antidépresseurs, surtout dans le cas de la dépression bipolaire, qui s’avère particulièrement résistante au traitement médicamenteux.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Medscape
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Chaque année dans le monde, on recense environ 549.000 nouveaux cas et 200.000 décès de cancer de la vessie. Selon les résultats de cet essai clinique de phase III, ce nouveau type de médicament, qui permet de cibler la chimiothérapie directement sur les cellules cancéreuses, permet également d’augmenter considérablement la survie des patients atteints de la forme la plus courante de cancer de la vessie. L’essai, mené par une équipe d’oncologues de la Queen Mary University of London, publié dans le new England Journal of Medicine, conclut, avec ce traitement, à une réduction de 30 % du risque de décès chez ces patients atteints d'un cancer de la vessie.
Cette nouvelle classe de médicaments (ADC pour antibody-drug conjugates) fonctionne sur le principe d’un anticorps attaché à un médicament de chimiothérapie. L'anticorps cible et se fixe spécifiquement aux cellules cancéreuses, apportant avec lui l’agent de chimiothérapie, lui permettant d'agir uniquement sur ces cellules cancéreuses et d'ignorer les cellules normales du corps.
L'essai a été mené chez 608 patients dans 19 pays. Les patients adultes atteints d'un cancer urothélial localement avancé ou métastatique avaient été auparavant traités par chimiothérapie à base de platine et par immunothérapie (inhibiteur de PD-1 / L1). L’analyse montre que le risque de décès est réduit de 30 % avec le nouveau médicament vs la chimiothérapie ; le taux de réponse global, soit la proportion de patients ayant une réponse complète ou partielle, s’élève à 40,6 % vs 17,9 % des patients du bras chimio.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
NEJM
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Des vaccins qui offrent une protection bonus contre plus d’une maladie ? L’idée peut en apparence surprendre. Après tout, le but premier des vaccins est d’apprendre au corps à reconnaître et détruire un virus précis. Un vaccin contre la grippe ne devrait donc pas, à première vue, permettre de mieux se défendre contre la COVID-19.
C’est pourtant ce qui a été suggéré dans certaines études au cours de la dernière année. Par exemple, dans une prépublication remontant à octobre 2020, des chercheurs néerlandais ont montré que le nombre de tests positifs de COVID-19 diminuait de 39 % chez les employés d’hôpitaux ayant reçu le vaccin contre la grippe.
Dans une autre étude, parue au début du mois de février 2021, des chercheurs de l’école de médecine de l’Université du Missouri ont suggéré que les enfants ayant reçu le vaccin contre la grippe développaient moins de symptômes de la COVID-19 que ceux ne l'ayant pas reçu.
Puisqu’elles n’ont observé que des corrélations et utilisaient des données rétrospectives, aucune de ces études ne permet de conclure qu’on peut se protéger contre la COVID-19 avec des vaccins autres que ceux conçus pour lutter contre la pandémie.
Mais les observations qui y ont été faites suggèrent qu’il peut y avoir d’autres avantages à la vaccination que le développement d’anticorps et, au cours de la dernière année, plusieurs groupes de recherches se sont penchés sur la question. L’idée d’utiliser des vaccins pour stimuler le système immunitaire de manière non spécifique, ça existe depuis longtemps, explique Alain Lamarre, expert en immunologie et virologie à l'Institut national de la recherche scientifique (INRS).
Un effet anti-COVID déclenché par d’autres vaccins n’offrirait bien sûr pas une protection contre le virus comme celle qu’on voit avec les anticorps. Mais on peut toutefois y voir comme un entraînement qui permet au système immunitaire de mieux réagir face à des pathogènes. Pour comprendre comment cela est possible, il faut rappeler que le système immunitaire est formé de deux branches : la réponse innée et la réponse adaptative.
La réponse adaptative est celle qu’on tente de stimuler avec un vaccin et implique des cellules spécialisées et des anticorps capables de reconnaître et de se rappeler spécifiquement d’un virus ou d’une bactérie. À l’inverse, la réponse innée implique des globules blancs généralistes, s’attaquant de façon semblable à toutes les infections.
Ces soldats de première ligne sont ceux qui réagissent en premier face à une infection, donnant ainsi au corps le temps de préparer une réponse adaptative plus ciblée. Or, même si le système inné ne peut pas apprendre de ses combats et s'en souvenir par la suite (et ne peut donc pas être éduqué par un vaccin), plusieurs études ont quand même montré une amélioration de sa performance générale chez les personnes vaccinées. C’est ce qu’on appelle l’immunité innée entraînée, explique Maziar Divangahi, immunologiste au centre de recherche du centre universitaire de santé McGill.
Dans certains cas, les cellules immunitaires innées qui ont été exposées à un vaccin produisent plus de molécules antivirales, qu’on appelle des cytokines. C’est comme si la stimulation du vaccin les entraînait à mieux réagir lorsque vient le temps de faire face à une véritable infection, illustre l'immunologiste. Selon Maziar Divangahi, un tel entraînement aurait un avantage double lorsqu’on fait face à la COVID-19.
Des cellules innées qui ont été habituées au combat suite à un vaccin peuvent non seulement mieux contrôler la prolifération de virus dans les premières phases de l’infection, mais en plus, elles éviteraient l’apparition de réactions immunitaires extrêmes dans les phases plus tardives de la maladie. Or ces réactions démesurées sont responsables des effets secondaires les plus graves de la COVID-19, entraînant des hospitalisations et même des décès chez les personnes qui en sont victimes.
Des études de laboratoires ont montré que cette immunité innée entraînée apparaît suite à des changements dans l’expression des gènes liés à l’inflammation chez certaines cellules après un contact avec un virus, explique le Professeur Divangahi.
Selon Alain Lamarre, bien qu’il faille encore faire des études pour prouver que cet effet existe bel et bien dans des situations impliquant la COVID-19, les travaux réalisés jusqu’à maintenant permettent d’envisager qu’un vaccin pour une maladie comme la grippe puisse entraîner le système immunitaire à mieux réagir à un autre pathogène pulmonaire.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Radio Canada
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La maladie de Huntington est une pathologie neurodégénérative rare et héréditaire. Elle débute habituellement entre 30 et 50 ans et se manifeste par des troubles cognitifs, psychiatriques et des mouvements incontrôlés qui s’aggravent avec le temps jusqu’au décès, environ vingt ans plus tard.
En France, environ 18 000 personnes sont concernées. 6 000 d’entre elles ont déjà des symptômes tandis qu’environ 12 000 sont porteuses du gène muté et savent qu’elles seront touchées dans les années qui viennent. L’équipe de Frédéric Saudou, directeur du Grenoble Institut des Neurosciences (Inserm/Université Grenoble Alpes/CHU Grenoble Alpes) travaille sur une nouvelle piste thérapeutique pour essayer d’apporter des solutions à ces patients.
La maladie est due à une anomalie sur le gène codant pour la protéine huntingtine qui interagit et régule l’activité d’au moins 400 autres protéines impliquées dans différentes fonctions cellulaires, dont le transport de molécules. Cette anomalie entraîne notamment une réduction du transport d’une molécule très importante appelée BDNF dans le cerveau entre le cortex et le striatum. Son rôle est de promouvoir la survie des neurones et d’assurer les connexions entre eux. Cette réduction de transport provoque donc chez les patients la mort des neurones dans ces régions cérébrales.
« Bien avant l’apparition des symptômes, nous observons une diminution du transport de BDNF. Cette molécule est indispensable à la survie des neurones et aux connexions neuronales entre le cortex et le striatum, deux régions impliquées entre autres, dans le contrôle de l’humeur et des mouvements », explique Frédéric Saudou, professeur à l’Université Grenoble Alpes et au CHU Grenoble Alpes. Le chercheur et ses collègues pensaient donc que restaurer la circulation de ce facteur permettrait au moins en partie de protéger le cerveau de la mort neuronale.
En collaboration avec la directrice de recherche Inserm Sandrine Humbert, le chercheur et son équipe avaient déjà montré que cette molécule BDNF est transportée au sein de vésicules composées de nombreuses protéines, dont la huntingtine. Dans cette nouvelle étude, les chercheurs ont identifié une enzyme qui régule le transport de ces vésicules à BDNF en contrôlant un mécanisme cellulaire appelé « palmitoylation ». En augmentant le mécanisme de palmitoylation à l’aide d’une molécule appelée ML348, ils ont pu rétablir le transport des vésicules de BDNF.
Plusieurs expériences in vitro sur des neurones humains et in vivo chez la souris, ont montré que la molécule ML384 passe la barrière hématoencéphalique et qu’elle restaure le trafic de BDNF du cortex vers le striatum. Administrée chez un modèle de souris atteint de la maladie, elle a permis de réduire les symptômes.
« L’injection de ML348 a réduit les troubles comportementaux moteurs et psychiques, permettant aux animaux de retrouver une activité proche des souris normales non malades », explique Frédéric Saudou. Par ailleurs, cette molécule améliore également le transport de BDNF dans des neurones humains issus de cellules souches pluripotentes de patients atteints de la maladie de Huntington (cellules IPS), démontrant que cette molécule est potentiellement capable d’agir chez l’Homme.
Suite à cette preuve de concept, le chercheur et son équipe vont passer à la phase des essais précliniques destinés à évaluer, sur des modèles cellulaires et animaux, le comportement de la molécule dans l’organisme, sa sécurité d’emploi, ou encore à identifier les doses efficaces. L’objectif final est de développer un médicament pour les patients. Si ces résultats se confirment, cette molécule pourrait devenir le premier traitement « neuroprotecteur » contre la maladie de Huntington, épargnant certains neurones de la dégénérescence, avec peut-être à la clé un ralentissement de la progression de la maladie.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Inserm
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Une équipe de recherche allemande de l'Université Technique de Munich (TUM) a réussi à mettre au point des peptides de synthèse capables d'inhiber les mécanismes qui favorisent cette maladie. L'athérosclérose est une maladie inflammatoire chronique qui affecte la paroi des artères en raison de l'effet des médiateurs que sont les cytokines et les chimiokines qui favorisent l'inflammation vasculaire, comme l'a d'ailleurs encore montré leur rôle dans le développement des formes graves de la Covid-19. Pour prévenir les effets de ces inflammations comme l'athérosclérose, les crises cardiaques ou la polyarthrite rhumatoïde, on utilise principalement des anticorps et des médicaments à petite molécule dont l'usage rencontre parfois des limites.
Les chercheurs de Munich ont conçu des peptides (ensembles d'acides aminés qui participent aux processus biologiques de l'organisme) de synthèse qui sont capables d'imiter certains récepteurs de chimiokine et d'inhiber les mécanismes qui favorisent l'athérosclérose sans affecter les effets de ces chimiokines sur le contrôle d'importants processus physiologiques. Les médicaments jusque-là utilisés agissaient en effet sur l'athérosclérose mais supprimaient également les effets bénéfiques des chimiokines sur la défense contre les infections.
« Des peptides de synthèse, des imitateurs mini-CXCR4, sont capables de différencier sélectivement deux chimiokines différentes mais qui ciblent le même récepteur, ce qui leur permet de bloquer spécifiquement les voies sous-jacentes à l'athérosclérose », précise Aphrodite Kapurniotu, professeur de biochimie des peptides à l'Université de Munich. Ces travaux ont été menés en laboratoire sur des modèles animaux d'athérosclérose.
« Mais des applications cliniques semblent possibles, notamment en raison du fait que les thérapies à base de peptides sont nettement moins chères que les anticorps », souligne le Professeur Bernhagen de l'Institut de recherche sur les accidents vasculaires cérébraux à l'hôpital universitaire de Munich. Les résultats obtenus sont considérés par les chercheurs comme une "preuve de principe" démontrant que des imitations de mini-chimiokines-récepteurs sont réalisables et que ce concept pourrait être appliqué à d'autres chimiokines.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Nature
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Le groupe Stragen, dont le siège social est à Genève et la R&D à Lyon, a annoncé l’inclusion du premier patient dans l’essai clinique de phase IIa de «STR-324» : un analgésique «nouvelle génération» qui n’est pas un dérivé de la morphine.
Les analgésiques les plus utilisés dans le monde sont pour la plupart des dérivés opioïdés (dérivés de la morphine). Ils sont puissants contre la douleur mais ils ont des effets indésirables non négligeables sur le système gastro-intestinal, cardio-respiratoire, sans compter le risque d’addiction lorsque la douleur persistante incite à augmenter les doses et la durée du traitement.
«STR-324» agit différemment des dérivés opioïdes qui se répandent dans tout le corps, explique Victor Juarez Perez, directeur scientifique de Stragen à Lyon. Cette nouvelle molécule intervient localement, à l’endroit de la douleur initiale… Lorsque vous vous blessez, votre organisme réagit et génère immédiatement des enképhalines à l’endroit de la blessure. Ces enképhalines sont de puissants analgésiques naturels qui vont atténuer la sensation de douleur. Mais cet effet est momentané. Très rapidement, ces enképhalines vont être dégradées par des enzymes et la douleur revient. «STR-324» cible ces enzymes et les inhibe : les enképhalines vont donc être efficaces plus longtemps contre la douleur.
C’est l’Institut Pasteur qui a découvert le mécanisme délicat de la gestion de la sensation de douleur par l’organisme : il y a d'abord le traumatisme qui provoque une douleur. Ensuite, l'organisme réagit à cette douleur en générant des enképhalines qui vont l’atténuer. Enfin, l’organisme régule la production des enképhalines grâce à des enzymes qui viennent les dégrader rapidement.
Parallèlement, l’organisme régule ces enzymes par une autre molécule qui vient les bloquer. Cette autre molécule naturelle s’appelle «l’opiorphine». L’opiorphine a été le sujet d’une autre recherche menée par le docteur Philippe Sitbon, médecin anesthésiologiste au Centre de cancérologie Gustave Roussy de Paris et chercheur Inserm.
« Nous avions remarqué que cette opiorphine avait une action limitée dans le temps car, elle aussi, se dégradait très vite » indique le docteur Sitbon. « En collaboration avec le laboratoire Stragen, nous avons donc trouvé un dérivé plus stable de cette opiorphine : le STR-324. Une étude effectuée sur un modèle animal a ensuite prouvé que le STR-324 avait un effet de longue durée sur la sensation de douleur ». Le laboratoire Stragen s'est donc attaché à mettre au point une alternative à la morphine, sur la base d’une molécule créée par notre organisme : l’enképhaline, un peptide libéré par les neurones lors de sensations douloureuses trop intenses. « Au même titre que les endorphines, bien connues des sportifs de haut niveau, les enképhalines permettent d’abaisser le seuil de la douleur ou de lutter contre la fatigue », décrit Patrick Couvreur, principal auteur de la recherche et professeur de biopharmacie à l’Université Paris-Saclay.
L’étude clinique de phase I a confirmé l’absence d’événements indésirables, précise Jean-Luc Tétard, PDG et Fondateur du groupe Stragen. Si cette nouvelle étude de phase II confirme son potentiel analgésique, le STR-324 apportera un traitement plus efficace à des millions de patients souffrant de douleurs, sans effets secondaires de type opioïde. Contrairement à la morphine, qui agit principalement sur le système nerveux central, les nanoparticules de leu-enképhaline-squalène, de par leur taille, ne parviennent pas à passer la barrière hémato-encéphalique qui protège le cerveau. C’est pourquoi, lorsqu’elles sont injectées par voie intraveineuse, elles se limitent à agir au niveau du système nerveux périphérique et plus particulièrement dans la zone inflammatoire douloureuse. En clair : la leu-enképhaline est libérée au bon endroit et au bon moment, sans générer de toxicité dans l’organisme.
Cet essai de phase II a s’effectuera «en double aveugle» sur 116 patients au centre médical de l’Université de Leiden aux Pays-Bas. Cela permettra de déterminer la dose optimale pour atténuer des douleurs postopératoires. L’efficacité de ce candidat-médicament sera jugée par rapport aux résultats obtenus sur un groupe de patients «placébo» explique Victor Juarez Perez, directeur scientifique de Stragen à Lyon.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Science Advances
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