RTFlash

RTFLASH Recherche & Technologie
NUMERO 711
Lettre gratuite hebdomadaire d’informations scientifiques et technologiques
Créée par René Trégouët rapporteur de la Recherche et Président/fondateur du Groupe de Prospective du Sénat
Edition du 19 Juillet 2013
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Egalement dans ce numéro
TIC
E-learning : le pari de l'interactivité fait par Supélec
Matière
Des nanostructures pour produire de l'hydrogène solaire
Un quart de l'énergie mondiale sera renouvelable avant 2020
Du fil de carbone pour remplacer le fil de cuivre
Terre
La première décennie de ce siècle est la plus chaude jamais enregistrée
Vivant
Un test sanguin pour connaître notre durée de vie !
Certains antioxydants pourraient réduire les risques d'insuffisance cardiaque
Même un faible niveau de pollution augmente les risques de cancer du poumon
Evaluer instantanément la résistance bactérienne grâce au microscope à force atomique !
L'activité physique modifie bien l'expression de nos gènes
Une bonne activité intellectuelle ralentit le déclin cognitif
Fumer moins ne réduit pas le risque de décès !
Le risque de cancer de l'ovaire est sensiblement réduit par la pilule contraceptive
Des chercheurs japonais produisent un foie fonctionnel chez la souris à partir de cellules-souches
Aphasie : des effets thérapeutiques pour la stimulation magnétique du cerveau
Sclérose en plaques : une découverte de l'Inserm ouvre la voie à la réparation de la myéline
Edito
Cancer : vers un grand tournant conceptuel ?



L’Institut national du cancer vient de publier un rapport très intéressant qui constitue une véritable « somme » épidémiologique concernant l’évolution de l’incidence et de la mortalité par cancer en France depuis une trentaine d’années. (Voir Institut National du Cancer)

Cette vaste étude, qui porte sur l’ensemble des cancers, nous apprend qu’en 2012, 355 000 nouveaux cas de cancers ont été observés (200 000 chez l'homme et 155 000 chez la femme).

Sans surprise, les cancers les plus fréquents chez l’homme sont ceux de la prostate (57 000 nouveaux cas par an), du poumon (28 000 nouveaux cas) et du colon  (23 000 nouveaux cas).

Chez la femme, c’est le cancer du sein qui arrive en tête (49 000 nouveaux cas par an), devant le cancer colorectal (19 000 nouveaux cas) et le cancer du poumon (11 000 nouveaux cas).

Pour 2012, la dernière année connue, 148 000 décès par cancer ont été enregistrés en France. Le cancer du poumon reste le plus meurtrier (hommes et femmes confondus), avec plus de 30 000 morts par an. Viennent ensuite le cancer du côlon, avec 18 000 morts par an et le cancer de la prostate, avec 9 000 morts par an.

Il faut le répéter inlassablement, bien que le nombre de nouveaux cas de cancers ait sensiblement augmenté depuis 1980 (110 %), la mortalité réelle par cancer, une fois pris en compte l’augmentation de la population et son vieillissement important, n’a cessé de diminuer depuis 30 ans.

Ce que les épidémiologistes appellent « Le taux standardisé de mortalité » a en effet diminué en moyenne de 1,5 % par an chez les hommes et de 1 % par an chez les femmes au cours de ces 30 dernières années.

Cette apparente contradiction entre une augmentation sensible de l’incidence des cancers depuis 1980 et une diminution importante de la mortalité réelle s’explique fort bien si on prend en compte, d’une part, les facteurs démographiques et, d’autre part, le fait que les cancers les plus mortels ont, heureusement, plutôt eu tendance à diminuer alors que les cancers les moins graves avaient tendance à augmenter.

Mais même si l’augmentation globale de l’incidence des cancers reste indéniable sur 30 ans, l’étude souligne une rupture depuis 2005 qui se traduit par une diminution globale de l’incidence des cancers chez l’homme et une stabilisation de l’incidence globale des cancers chez la femme.

Cette rupture encourageante, bien que récente, en matière d’incidence, serait due à la conjonction de plusieurs facteurs : amélioration des techniques de dépistage précoce, amélioration de la prévention globale et conséquences des changements de comportement à risques.

Il faut par ailleurs souligner que cette évolution à la baisse de la mortalité globale par cancer (après ajustement des différents facteurs démographiques), se retrouve au niveau européen et dans tous les pays développés.

Aux États-Unis par exemple, il est remarquable de constater que le nombre de décès par cancer, en valeur absolue, est redescendu à son niveau du début des années 30, alors que la population américaine a plus que doublé au cours des 80 dernières années.

Contrairement à ce qu’affirment certains discours alarmistes, parfois repris par les médias, toutes les études épidémiologiques sérieuses, tant nationales qu’internationales, convergent pour indiquer que la mortalité réelle par cancer n’a cessé de diminuer depuis environ 30 ans, si l’on tient compte évidemment de l’augmentation et du vieillissement considérable des populations concernées.

Aujourd’hui, en France et dans la plupart des pays développés, près de six cancers sur 10 (58 % exactement en France) peuvent être guéris ou du moins stabilisés (la guérison d’un cancer étant définie comme la survie du malade cinq ans après l’établissement du diagnostic).

Mais en dépit de cette évolution extrêmement positive, le cancer reste un immense défi social, scientifique et médical et cette maladie multiforme et très hétérogène révèle chaque jour une complexité insoupçonnée.

En matière de recherche fondamentale et de connaissances des mécanismes intimes qui, au niveau génétique, biochimiques et moléculaires, conduisent au déclenchement d’un cancer, ces 20 dernières années ont véritablement constitué une rupture et permis d’accomplir des pas de géant, même si, malheureusement, les retombées thérapeutiques issues de ces avancées scientifiques et théoriques sont parfois plus difficiles et plus longues à advenir que prévues.

Il n’est bien sûr pas question ici, dans le format qui est celui d’un éditorial, de faire la synthèse de toutes les avancées passionnantes qui sont en cours dans la compréhension intime de la maladie cancéreuse.

Néanmoins, de récentes découvertes méritent d’être évoquées. En avril 2013, des chercheurs de la prestigieuse École de Médecine de Stanford ont ainsi annoncé qu'il était envisageable, en utilisant un anticorps spécifique nommé CD47, de bloquer chez l'animal le développement de la plupart des cancers (Voir PNAS).

Ces scientifiques, dirigés par Irving Weissman, avaient déjà révélé le rôle-clé de cet anticorps CD47 dans la mobilisation du système immunitaire contre certaines formes de cancer.

Ce nouveau travail montre cette fois que le CD47 est en mesure de bloquer une protéine essentielle au développement des cellules malignes et permet de surcroît à notre système immunitaire de lutter efficacement contre de nombreuses formes différentes de cancer.

Les promesses thérapeutiques de cet anticorps ont déjà été confirmées par des essais sur l’animal et il ne fait nul doute que cette voie pourrait déboucher sur une percée thérapeutique majeure en cancérologie.

Cette perspective de pouvoir bloquer à la source la formation et la dissémination d’un cancer ne relève plus désormais du rêve lointain. En effet, un mois après l’annonce des chercheurs de Stanford, une autre équipe britannique du Collège universitaire de Londres, dirigée par le professeur Roberto Mayor, a annoncé le 18 juin dernier avoir découvert un mécanisme cellulaire fondamental dont l'utilisation pourrait peut-être, à terme, permettre de bloquer le cancer dans sa phase initiale et d'éviter la formation de métastases. (Voir Nature).

Le professeur Mayor est persuadé qu'il est possible de bloquer ce mécanisme, qui implique les cellules de la crête neurale, et d'empêcher ainsi la dissémination d'un cancer initial et la formation de métastases distantes.

Toujours il y a quelques semaines, une équipe américaine de l'Université de Notre Dame (Indiana), dirigée par Zachary T. Schafer, a montré pour sa part comment les cellules cancéreuses parviennent à déjouer l'apoptose, le processus qui devrait normalement les conduire à la mort programmée (Voir Cancer Research).

Ces recherches ont notamment pu montrer que les cellules cancéreuses parviennent à se répandre dans l’organisme en mobilisant certaines enzymes capables de neutraliser le stress oxydatif. Selon ces chercheurs, il serait possible d’agir de manière ciblée pour bloquer ces enzymes antioxydantes, ce qui aurait pour effet d’empêcher la formation de métastases souvent mortelles.

Une autre découverte très intéressante présentée à l’occasion du grand congrès mondial de cancérologie Asco, à Chicago, il y a quelques semaines, concerne les anticorps monoclonaux de la famille anti-PD1.

Cette immunothérapie suscite de grands espoirs et l’un de ces anticorps, baptisé MPDL3280A, a fait l’objet d’essais cliniques qui ont donné des résultats « très encourageants » sur 140 patients souffrants de cancers avec métastases.

Il y a quelques semaines, une autre équipe de recherche américaine, de l'Université de l'Illinois, dirigée par le Professeur Lin-Feng Chen, a réussi à désactiver une molécule appelée NF-kB, fortement impliquée dans le déclenchement de certains cancers (Voir Cancer Research).

À l’occasion de ces recherches, les scientifiques ont été surpris de constater que NF-kB pouvait avoir, selon les circonstances et l’environnement biologique, des effets négatifs ou positifs en matière de cancer. Ces chercheurs ont par ailleurs montré qu’une molécule expérimentale, le JQ1, pouvait bloquer l’activation de NF-kB, empêchant ainsi l’expression de certains gènes clés dans certains cancers.

Cette ambiguïté surprenante et jusqu’ici mal connue du rôle du système immunitaire en matière de cancer a été confirmée il y a encore quelques jours par des chercheurs canadiens de l'Université McGill et de l'Université de Calgary. Ils viennent de découvrir le rôle ambivalent du système immunitaire dans la lutte contre les cellules cancéreuses (Voir JCI).

Selon ces recherches, certains globules blancs, chargés de combattre les infections, pourraient également favoriser la propagation des cellules cancéreuses dans l'organisme et la formation de métastases.

« Nous avons pu pour la première fois identifier un mécanisme nouveau de propagation du cancer et nous pensons que certains traitements existants utilisés pour d'autres pathologies que le cancer pourraient prévenir ce mécanisme de propagation du cancer et des métastases. » précise le Professeur Lorenzo Ferri, qui dirige ces travaux.

Travaillant sur des cultures cellulaires de souris, les chercheurs ont notamment pu établir l'existence d'un lien de causalité entre l'infection, la réponse des globules blancs (inflammation) et le développement des métastases. Ces recherches ont également pu montrer que certains médicaments déjà utilisés dans certaines pathologies avaient la capacité de désactiver ces pièges extracellulaires du neutrophile.

Administrés sur des souris, certains de ces médicaments ont permis de réduire très sensiblement le développement des cellules cancéreuses et la formation de métastases à distance. Autre élément très intéressant : des essais sur l’animal ont montré que ce mécanisme semble impliqué dans de nombreux types de cancer.

De récentes recherches montrent également à quel point le cancer est un phénomène biologique étroitement associé au vieillissement et à la longévité génétiquement programmée.

Réalisée entre 1992 et 2010 à partir d’environ 1000 cas de cancer, une vaste étude internationale associant des chercheurs de l'Inserm, des Universités du Michigan et de l'Iowa et de l'Université de l'école médicale Exeter, a pu montrer que les personnes dont les parents ont une durée de vie sensiblement supérieure à la moyenne avaient un risque global de cancer diminué de 24 % (Voir Medical Xpress).

Ces recherches montrent que le taux de mortalité globale diminuait pour chaque enfant de 19 %, pour chaque décennie de vie supplémentaire des parents au-delà de 65 ans. Les enfants dont les mères étaient décédées après 85 ans voyaient leur taux de mortalité diminué de 40 % par rapport à la moyenne de la population.

Ce lien entre cancer et vieillissement est également éclairé d’une lumière nouvelle par deux découvertes, publiées par la presse scientifique internationale il y a seulement quelques jours.

La première de ces découvertes concerne une surprenante corrélation entre la maladie d’Alzheimer et le risque global de cancer.

En effet, selon une étude italienne réalisée sur 25 000 Milanais par Massimo Musicco et intitulée « les malades d’Alzheimer ont un risque moindre de cancer », les personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer ont un risque réduit de 43 % de développer un cancer, par rapport aux personnes n’étant pas touchées par la maladie d’ Alzheimer.

Corrélativement, les patients touchés par un cancer ont 35 % moins de risque de développer la maladie d’Alzheimer (Voir Neurology).

Pour certains scientifiques, cette relation de causalité inversement proportionnelle serait la manifestation de deux modes de programmation génétique distincts mais complémentaires dans le fonctionnement du vivant. Le premier se traduirait par une prolifération incontrôlable des cellules qui mèneraient au cancer et le second conduirait au contraire à une destruction cellulaire qui provoquerait la maladie d’Alzheimer. 

La seconde découverte a été réalisée par une équipe de recherche internationale, placée sous la direction du Professeur Philippe Froguel du laboratoire Génomique et maladies métaboliques (CNRS/Université Lille 2/Institut Pasteur de Lille).

Ces chercheurs, en utilisant une technique d’analyse génétique reposant sur des puces à ADN, ont pu établir l’existence d’une accumulation croissante d’anomalies chromosomiques chez des patients souffrant de diabète de type 2.

Pour parvenir à cette conclusion, les scientifiques ont recherché la présence de ces anomalies chromosomiques dans l'ADN sanguin de 7 400 individus de plus 50 ans, parmi lesquels 2 200 présentaient un diabète de type 2.

Ces travaux ont permis de montrer que le sous-groupe souffrant de diabète de type 2 présentait quatre fois plus d’anomalies chromosomiques en moyenne que le groupe témoin.

Selon cette étude, cette fréquence anormalement élevée des anomalies chromosomiques, que l’on retrouve par ailleurs chez les sujets âgés, expliquerait le risque important de cancer chez les patients souffrant de diabète de type 2.

On le voit, la recherche biologique confrontée au polymorphisme et à l’extrême complexité de la maladie cancéreuse est sans cesse contrainte d’élargir son champ de réflexion et d’investigation et d’utiliser massivement les nouveaux outils mathématiques et informatiques qui permettent de repérer les anomalies génétiques et moléculaires pouvant mener au cancer et de classifier la très grande variété de tumeurs, à partir de leurs caractéristiques moléculaires et génétiques spécifiques.

Il faut enfin souligner que les avancées conceptuelles majeures en matière de cancer peuvent parfois venir de scientifiques issus de disciplines a priori bien éloignées de cette redoutable pathologie.

C’est ainsi qu’il y a quelques semaines un article publié par l’Institut américain de la physique et intitulé « Le cancer résulterait-il de l’exécution d’un programme de type mode sans échec » a fait grand bruit en proposant un cadre théorique nouveau et très original de l’origine du cancer (Voir IOP).

Selon cet article, cosigné par le physicien américain Paul Davies et l’astrophysicien australien Charles Lineweaver, le cancer pourrait être un processus inséparable de l’essence du vivant et de sa longue évolution, vieille de 3 milliards et demi d’années.

Selon cette théorie, le processus cancéreux trouverait son origine dans l’évolution du vivant et notamment dans le passage des organismes monocellulaires aux organismes pluricellulaires, il y a un milliard d’années.

Ces chercheurs pensent qu’il faut considérer le cancer comme une sorte de programme informatique qui s’apparenterait au fameux « Mode sans échec » que chacun d’entre nous a un jour utilisé sous Windows pour pouvoir redémarrer son ordinateur après un plantage.

À l’instar de ce programme informatique de secours, le cancer résulterait du déblocage et de la réactivation de plusieurs programmes de développement génétique conservés tout au long de l’évolution du vivant.

Selon Davies, c’est bien l’environnement cellulaire perturbé qui provoquerait dans nos cellules la réactivation de procédures et de programmes génétiques archaïques, profondément inscrits dans l’évolution du vivant et conduisant à un dérèglement et à une perte de contrôle informationnel qui déclencherait les cancers.

Ce nouveau cadre théorique permettrait notamment de mieux comprendre pourquoi il existe une telle proximité entre les mécanismes biologiques et génétiques de l’embryogenèse et ceux à l’origine du cancer.

Bien qu’il soit encore trop tôt pour évaluer l’intérêt heuristique de cette nouvelle approche conceptuelle du cancer, il est aujourd’hui certain que la bataille contre cet ennemi protéiforme, déroutant et souvent insaisissable, parce qu’inscrit au cœur même de la vie, est en train de changer de nature et de dimension.

Il ne fait en effet à présent plus de doute que la victoire définitive contre le cancer ne sera pas l’œuvre des seuls médecins et biologistes.

Face à l’immense masse de données accumulées en matière génétique, moléculaire et biochimique sur les mécanismes qui provoquent le cancer et lui permettent souvent de s’étendre en déjouant les défenses immunitaires, la science a compris qu’elle devait mobiliser l’ensemble des disciplines dans le cadre d’une approche totalement transdisciplinaire, incluant notamment les mathématiques, la physique et l’informatique.

C’est à cette condition que le cancer, même s’il est inséparable des mécanismes fondamentaux du vivant, pourra, non pas être supprimé mais régulé et contrôlé, de manière à devenir une maladie chronique qui cessera d’entraîner la mort du patient. Cette évolution conceptuelle et thérapeutique est déjà d’ailleurs largement en cours puisqu’on voit à présent des patients vivre avec leur cancer pendant de très longues années grâce aux progrès incessant des différentes thérapies.

De la même manière que les vaccins n’ont pas fait disparaître les virus mais ont permis des avancées majeures en matière de contrôle des épidémies et de réduction de la mortalité due aux maladies infectieuses, l’association des approches biologiques, génétiques, immunologiques, physiques et mathématiques, permettra, j’en suis convaincu, de contrôler avant le milieu de ce siècle la quasi-totalité des types de cancer.

Mais, répétons-le une fois encore, cet objectif ne pourra être atteint qu’en associant étroitement trois composantes irréductibles et indissociables : les avancées de la recherche fondamentale, une action politique résolue et globale sur les facteurs environnementaux qui augmentent les risques de cancer et, bien entendu, la mise en place d’une prévention active et personnalisée, s’appuyant sur les risques génétiques individuels et reposant sur des changements profonds dans nos modes et choix de vie.

Si nous parvenons à agir de manière résolue, cohérente et globale sur ces trois leviers, nous pourrons, non pas faire disparaître le cancer, qui est inséparable de la vie elle-même, mais supprimer pour la première fois dans la longue histoire de notre espèce, l’immense cortège de souffrances et de mort qui accompagne cette maladie depuis la nuit des temps.

René TRÉGOUËT

Sénateur Honoraire

Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat


TIC
Information et Communication
E-learning : le pari de l'interactivité fait par Supélec
Lundi, 15/07/2013 - 19:43

COMMUNIQUÉ : Suite à la publication, le 14 Juin dernier, de mon édito intitulé « Les MOOC’s bouleversent l’accès au savoir », le Professeur Mérouane Debbah, Professeur à Supélec m’a demandé de publier dans RT Flash un texte qui souligne tout ce que fait déjà Supélec dans ce domaine. Nous le publions volontiers. René Trégouët

E-learning: le pari de l'interactivité fait par Supélec

XiMinds (XiMinds), une initiative française d’e-learning issue des rangs de Supélec, innove dans le domaine des MOOCs (cours en ligne massifs et ouverts) en jouant la carte de la communication entre l’intervenant et son audience.

La plate-forme, très facile à prendre en main, mise sur cette interaction pour permettre un enseignement en ligne de meilleure qualité. Le site affiche les cours à venir, assortis d’un descriptif et d’une courte biographie de l’intervenant. Pour les suivre, rien de plus simple, il suffit de se rendre sur le site à l’horaire et la date indiqués puis de sélectionner le cours. Vous assistez alors en direct à la présentation. Celle-ci se compose de slides que le professeur fait défiler et de la diffusion d’un flux vidéo, à la manière d’une visio-conférence. Ainsi, il peut choisir de se filmer devant un tableau ou de montrer une feuille sur laquelle il écrit des calculs : le choix est libre. XiMinds se démarque des autres plates-formes en proposant de poser des questions en direct à l’intervenant qui répond en temps réel. Cette démarche s’inscrit dans la mouvance initiée par Bill Gates lors d’une conférence (Ted :« feedback is the key »).

La plate-forme s’adresse aussi aux chercheurs et aux curieux. Pour permettre à tout le monde de suivre les conférences, il suffit de s’inscrire sur XiMinds. On peut alors assister et interagir avec le professeur. Le principe est de transmettre le savoir scientifique de la façon la plus claire possible. Avec l’interaction en temps réel, on peut s’assurer que l’assistance saisit le sens de la présentation. Et pour les retardataires, on peut accéder à la vidéo et profiter des réponses aux questions des autres internautes. Sachant que seuls les membres d’instituts académiques peuvent présenter, la qualité des présentations est donc au rendez-vous. Ainsi, Supélec, Télécom ParisTech, le Technion et KTH s’en servent déjà maintenant pour diffuser leurs conférences. Les professeurs en tirent parti grâce à des statistiques en temps réel sur le suivi du cours.

Mérouane Debbah, Professeur à Supélec, est à l'origine du projet. Il a fondé en 2010 Ximinds avec deux collègues autrichiens afin de permettre aux différents enseignants et chercheurs de partager leurs connaissances de manière interactive.

TED

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Matière
Matière et Energie
Des nanostructures pour produire de l'hydrogène solaire
Jeudi, 18/07/2013 - 07:51

Dans la perspective de la montée en puissance des véhicules à hydrogène et du fort développement des énergies renouvelables, tant sur le plan thermique que pour la production d'électricité, la production massive et propre d'hydrogène va devenir absolument nécessaire dans les années qui viennent.

Des chercheurs de l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne, associés à des scientifiques du centre israélien Technion ont réussi, grâce à l'utilisation du microscope électronique en transmission (TEM), à concevoir des nanostructures d'oxyde de fer qui devraient permettre de produire de l'hydrogène propre à un faible coût. « L'originalité de notre approche consiste à utiliser la rouille, un matériau particulièrement abondant, stable et bon marché », précise Michael Grätzel qui dirige ces recherches.

Ce chercheur mondialement connu, directeur du Laboratoire de photonique et interfaces de l'EPFL, a notamment découvert et perfectionné les cellules photoélectrochimiques à colorant, qui pourraient permettre d'ici quelques années d'apposer partout des revêtements solaires photovoltaïques à très faible coût.

Actuellement, une cellule photovoltaïque classique, couplée à un électrolyseur, produit de l'hydrogène à un coût d'au moins 15 euros par kilo. Avec ces nanostructures en oxyde de fer, les scientifiques espèrent diviser ce coût par trois et descendre à cinq euros le kilo.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Nature

Un quart de l'énergie mondiale sera renouvelable avant 2020
Jeudi, 18/07/2013 - 07:38

Selon la dernière étude de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), la production d'électricité d'origine renouvelable (hydraulique, éolien, solaire, etc..) dans le monde sera supérieure à celle du gaz, et le double du nucléaire d'ici 2016.

Ce rapport prévoit une hausse de 40 % de la production mondiale d'énergie renouvelable d'ici 2018. Cette étude souligne par ailleurs que les investissements consacrés aux énergies renouvelables à l'échelle mondiale (269 milliards de dollars en 2012) ont progressé en moyenne, de 19 % par an depuis 2006.

L'ensemble des énergies renouvelables (hydraulique, biomasse, éolien, solaire et géothermie principalement) devrait représenter le quart de la production énergétique mondiale d'ici 2018, contre 20 % en 2011. Les énergies renouvelables, hors hydraulique, devraient voir leur part passer de 2 % en 2006 à 8 % en 2018, au niveau mondial.

L'étude rappelle néanmoins que l'ensemble des subventions directes et indirectes dont bénéficient les énergies fossiles représente un montant six fois plus important que celui accordé à l'ensemble des énergies renouvelables.

Un chiffre suffit à montrer cette montée en puissance des énergies renouvelables : en 2012, on estime que la production électrique mondiale assurée par les énergies renouvelables s'est élevée à 4 860 TWh (soit environ neuf fois la production électrique totale de la France) et a dépassé pour la première fois la consommation électrique globale de la Chine.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

AIE

Du fil de carbone pour remplacer le fil de cuivre
Vendredi, 12/07/2013 - 17:58

Des chercheurs de l'Université britannique de Cambridge, dirigés par Krzysztof Koziol, ont réussi à concevoir et à produire un nouveau type de fil de carbone, d'une solidité et d'une légèreté extrêmes. Ce nouveau matériau pourrait en outre se substituer un jour au cuivre dans les composants électroniques.

Bien que l'étude précise que "la commercialisation de ce nouveau type de fil de carbone nécessitera encore plusieurs années de recherche", les chercheurs se disent convaincus que ce nouveau matériau pourra un jour remplacer le cuivre.

Ce fil est composé de nanotubes de carbone et mesure un millimètre d'épaisseur. Dans sa version actuelle, il est dix fois plus léger que le fil de cuivre et 30 fois plus résistant.

Trouver des alternatives au cuivre pour transporter l'électricité est devenu un enjeu vital pour l'économie et l'industrie. Il faut en effet savoir qu’un gros satellite, pesant plus de 10 tonnes, est constitué pour plus du tiers de fils en cuivre. Autre exemple, un Boeing 747 contient environ 200 km de câbles à base de cuivre, ce qui représente plus de 2 tonnes de ce métal. Si le cuivre est un excellent conducteur électrique, il présente néanmoins l'inconvénient de s'oxyder et d'être sensible à la fatigue vibratoire, ce qui peut entraîner des défaillances très dommageables sur les circuits et composants électroniques.

Plusieurs études prévisionnelles montrent que la demande électrique mondiale risque d'augmenter de 60 à 80 % d'ici 2050. Pour faire face à cette consommation accrue, les réseaux de distribution électrique devront utiliser cinq fois plus de cuivre qu’actuellement si aucune autre alternative technologique fiable et économiquement compétitive n'est trouvée.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Cambridge

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Terre
Sciences de la Terre, Environnement et Climat
La première décennie de ce siècle est la plus chaude jamais enregistrée
Jeudi, 18/07/2013 - 07:58

Une étude publiée par l'Organisation météorologique mondiale et intitulée "2001-2010 : une décennie de phénomènes climatiques extrêmes", montre que la première décennie de ce siècle a été la plus chaude jamais enregistrée depuis le début des mesures de température en 1850.

Cette étude a analysé l'évolution des températures des précipitations au niveau mondial et continental et elle confirme que la décennie 2001-2010 a bien été, au niveau mondial, la plus chaude jamais enregistrée depuis le début des mesures au milieu du XIXe siècle. Conséquence logique de cette hausse de température, un recul sans précédent de la banquise de l'Arctique et des glaces du Groenland et une fonte accélérée de nombreux glaciers partout dans le monde.

Sous l'effet de cette fonte de glace et de l'expansion thermique des océans, le niveau moyen de la mer a augmenté en moyenne de 3 mm par an, c'est-à-dire deux fois plus vite que la hausse moyenne enregistrée au cours du XXe siècle (1,6 mm par an).

Ces recherches soulignent également la hausse sans précédent depuis plusieurs centaines de milliers d'années du niveau de concentration de différents gaz à effet de serre et notamment du CO2, qui a atteint 389 parties par million en 2010 (soit une augmentation de 39 % depuis le début de l'ère industrielle, en 1750). Le niveau de concentration du méthane, avec 1808 parties par milliard a, pour sa part, augmenté de 158 % en deux siècles.

Cette étude souligne que le réchauffement climatique mondial s'est accentué depuis 1971 et rappelle que le rythme décennal d'augmentation des températures depuis 1991 est sans précédent.

Ce rapport précise également que la température moyenne à la surface des terres émergées et des océans pour la décennie 2001-2010 est estimée à 14,47°C, soit un écart de +0,47°C par rapport à la moyenne concernant la période 1961-1990 et un écart de +0,21°C par rapport à la moyenne de la période 1991-2000.

Quant au rythme décennal d'augmentation de la température mondiale, il a été multiplié par plus de deux et demi, entre 1971 et 2010, atteignant, 0,17°C durant cette période, contre 0,062°C par décennie sur toute la période 1880-2010.

L'étude souligne enfin que toutes les années de la décennie 2001-2010, à l'exception de 2008, comptent parmi les dix plus chaudes jamais enregistrées.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

OMM

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Vivant
Santé, Médecine et Sciences du Vivant
Un test sanguin pour connaître notre durée de vie !
Jeudi, 18/07/2013 - 08:19

Des chercheurs britanniques du Collège royal de Londres affirment avoir mis au point un test sanguin qui pourrait permettre d'évaluer de manière précise la durée de vie du patient.

Pour parvenir à ce résultat, ces scientifiques ont analysé des échantillons sanguins de 6 000 paires de jumeaux du registre britannique Twins, afin d’identifier des métabolites associés à l’âge des jumeaux.

Parallèlement, ces chercheurs ont recueilli et croisé de multiples informations biologique et médicales sur ces sujets : indice de masse corporelle (IMC), fonction pulmonaire, densité minérale osseuse, pression artérielle, cholestérol, longueur des télomères, concentration de DHEA notamment. Ils ont enfin mesuré et comparé les taux de concentration de 280 métabolites connus dans les échantillons de sang.

Finalement, ces recherches ont permis de déterminer 22 métabolites qui semblent particulièrement associés aux différents mécanismes impliqués dans le vieillissement.

L'étude souligne cependant que ces métabolites ne constituent pas intrinsèquement des facteurs provoquant le vieillissement. Mais ces métabolites peuvent en revanche être utilisés comme biomarqueurs pour évaluer de  manière précise le niveau de vieillissement d'un individu. Cette "signature métabolique", selon l'expression des chercheurs, reflèterait de manière fidèle l'état des mécanismes biochimiques et moléculaires spécifiquement impliqués dans le processus du vieillissement.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

IJE

Certains antioxydants pourraient réduire les risques d'insuffisance cardiaque
Jeudi, 18/07/2013 - 08:13

Les antioxydants sont étudiés depuis plusieurs années pour essayer de mieux évaluer leur pouvoir préventif en matière de cancer ou de maladies cardio-vasculaires. Cet effet protecteur a été vérifié par plusieurs études mais il restait à établir formellement en matière d'insuffisance cardiaque.

Une étude suédoise, menée sur une population de 33 713 femmes, âgées de 49 à 83 ans, par Susanne Rautiainen, Emily B. Levitan et Murray A. Mittleman, de l'institut Karolinska, vient pour la première fois de montrer que la consommation régulière d'antioxydants pouvait avoir un effet protecteur important en matière d'insuffisance cardiaque.

Dans cette étude qui a duré 12 ans, de 1997 à fin 2009, ces femmes ont rempli des questionnaires permettant de connaître précisément leurs habitudes alimentaires et leur mode de vie. Ce n'est pas par hasard si une telle étude a eu lieu en Suède, pays réputé au niveau mondial pour l'excellente tenue de ses registres administratifs et hospitaliers.

Tout au long de cette étude, les chercheurs ont constaté 894 cas d’insuffisance cardiaque et ils ont observé qu'il existait une relation inversement proportionnelle entre le niveau de consommation des antioxydants présents dans l'alimentation et le risque d'insuffisance cardiaque.

En moyenne, cette étude montre que les femmes qui consomment le plus d'antioxydants diminuent de 42 % leurs risques d'insuffisance cardiaque par rapport à celles qui consomment peu de ces substances.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

AMJ

NCBI

Même un faible niveau de pollution augmente les risques de cancer du poumon
Jeudi, 18/07/2013 - 08:06

Des chercheurs de l'Université d'Edimbourg en Ecosse, dirigés par Ole Raaschou-Nielsen, ont réalisé une méta-analyse sur 35 études internationales pour mieux évaluer les effets sur la santé des particules fines et de quatre autres polluants atmosphériques (monoxyde de carbone, dioxyde de soufre, dioxyde d'azote et ozone).

Leurs conclusions sont sans appel : une exposition régulière de longue durée à la pollution de l'air accroît le risque de cancer du poumon et une exposition, même ponctuelle à la pollution, augmente le risque d'être hospitalisé ou de mourir d'une insuffisance cardiaque.

Ce travail, qui concernait 313 000 personnes, a montré qu'une hausse de la pollution aux particules fines (PM2,5) de 5 microgrammes par mètre cube augmentait le risque de cancer du poumon de 18 %. La hausse des particules (PM10) de 10 µg par m3 augmente pour sa part ce risque de 22 %.

Actuellement, l'Union européenne a fixé des seuils limites pour la qualité de l'air à 40 µg par m3 pour les PM10 et à 25 µg par m3 pour les PM2,5. Ces normes sont beaucoup moins sévères que celles préconisées par l'OMS : 20µg par m3 pour les PM10 et 10 µg par m3 pour les PM2,5.

Mais le principal enseignement de cette recherche est que le risque de cancer du poumon subsiste, même en cas d'exposition faible à ces polluants et même quand les normes européennes actuelles sont respectées.

Cette étude montre enfin, qu'en cas d' exposition ponctuelle à ces polluants, le risque d'hospitalisation ou de décès des suites d'une insuffisance cardiaque est augmenté de 3 %, sauf pour un pic d'ozone. En modélisant la situation, les chercheurs ont estimé qu'il serait possible d'éviter 8.000 hospitalisations pour insuffisance cardiaque aux Etats-Unis en réduisant le niveau des seuls PM2,5 de 3,9µg.

En France, la situation est également préoccupante. L'étude européenne Aphekom, la plus complète à ce jour, a analysé 25 villes européennes, dont 9 métropoles françaises. Selon ce travail qui concerne au total 12 millions de personnes, la pollution réduit l'espérance de vie de 3,6 à 7,5 mois selon les villes. Les chercheurs en déduisent que cette pollution aux particules fines entraîne le décès prématuré d'environ 3 000 personnes par an dans ces zones et, par extrapolation, d'environ 15 000 personnes au total en France.

Ces différentes études semblent donc indiquer que l'impact de la pollution et des particules fines a été sous-évalué et pose également la question du durcissement des normes européennes en matière de pollution et de leur alignement sur les recommandations plus sévères de l'OMS.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

The Lancet

Evaluer instantanément la résistance bactérienne grâce au microscope à force atomique !
Jeudi, 18/07/2013 - 07:45

Depuis plusieurs années, médecins et biologistes sont confrontés à la résistance croissante aux antibiotiques d'un certain nombre de germes pathogènes. Ce phénomène a pris tant d'ampleur qu'il est devenu un véritable enjeu de santé publique dans la plupart des pays développés.

Face à cette situation, il est très important de pouvoir détecter le plus rapidement possible le niveau et le spectre de résistance de ces germes aux antibiotiques disponibles, de façon à pouvoir proposer d'emblée aux patients l'antibiothérapie la plus efficace.

Mais malheureusement, les techniques actuelles de mise en culture sont longues et assez lourdes. Il faut par exemple presque un mois pour établir un diagnostic sûr de tuberculose, un germe à prolifération lente de plus en plus résistant aux différents antibiotiques censés le combattre.

Pour surmonter cet obstacle, des chercheurs de l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne, dirigés par Giovanni Dietler, Sandor Kasas et Giovanni Longo ont mis point un dispositif d’analyse instantanée très innovant. Concrètement, il s'agit d'un micro-levier de silicium, d'une centaine de microns de long, qui peut enregistrer l'activité vibratoire la plus ténue émise par différents types de micro-organismes.

Cette tige va agir comme une "caisse de résonance" et produire des vibrations spécifiques (de seulement quelque millionièmes de millimètre) en fonction de l'activité métabolique du germe étudié.

Toute l'astuce de ce dispositif consiste à détecter puis à mesurer le niveau de ces vibrations. Pour réaliser cette prouesse, les chercheurs exposent ce micro levier à un faisceau laser. Ce dernier renvoie une lumière modulée qui est elle-même convertie en signaux électriques.

Les variations de ce courant électrique correspondent exactement aux vibrations de la surface éclairée par ce laser. Cette méthode est à la fois beaucoup plus rapide et bien plus sensible que les techniques actuelles et elle permet non seulement de déterminer à quels antibiotiques l’agent pathogène est résistant, mais également d'évaluer le niveau de concentration des molécules thérapeutiques qui sera nécessaire à la destruction d'un germe donné.

Pour l'instant, ce nouveau type de détecteur est de la taille d'une boîte d'allumettes mais, selon les chercheurs, il pourrait être assez facilement réduit à la taille d'une puce électronique et serait alors utilisable en grande série pour détecter en seulement quelques minutes la capacité de résistance d'une multitude de germes.

Mais ce système pourrait également trouver de nombreuses applications en cancérologie et permettre notamment d'évaluer très rapidement et très précisément la réponse d'un patient à un traitement chimiothérapique.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Nature

L'activité physique modifie bien l'expression de nos gènes
Jeudi, 18/07/2013 - 07:33

Une étude de l'Université suédoise de Lund, dirigée par Charlotte Ling, vient de montrer que l'exercice physique, même modéré, permet de modifier le mode d'expression de nos gènes. Ces recherches montrent notamment que la pratique d'un exercice physique régulier modifie en profondeur la méthylation de l'ADN du tissu adipeux et le métabolisme du stockage des graisses.

Théoriquement, la structure particulière de notre ADN ne peut être modifiée par l'environnement. Mais, en réalité, nos gènes vont plus ou moins s'exprimer en obéissant à un système de régulation et de modulation très subtil qui est largement influencé par les facteurs environnementaux. Ces facteurs épigénétiques (alimentation, exercice physique, pollution) vont notamment agir sur le mécanisme de méthylation de l'ADN.

Dans ces travaux, les chercheurs ont étudié les évolutions des groupes méthyles des cellules graisseuses chez 23 hommes adultes légèrement en surpoids, ne présentant aucune pathologie et ne pratiquant aucune activité physique. Pour les besoins de l'étude, ces sujets se sont mis à faire du sport trois fois par semaine.

Une analyse génomique approfondie réalisée en début et en fin d'étude a pu montrer des modifications épigénétiques portant sur au moins 7000 gènes et affectant notamment des gènes liés au diabète de type 2 et à l'obésité. Cette analyse a permis de dresser une carte de la méthylation de l'ADN des cellules adipeuses.

Ces recherches confirment donc l'impact réel et important de l'exercice physique en matière d'expression génétique et de modification du métabolisme.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

PLOS

Une bonne activité intellectuelle ralentit le déclin cognitif
Jeudi, 18/07/2013 - 07:27

Une étude américaine de l'Université Rush de Chicago vient de montrer que le fait de maintenir une vie sociale, intellectuelle et culturelle intense permet de ralentir le déclin cognitif lié au vieillissement.

Dans ces travaux, les chercheurs ont comparé l'évolution des tests neurologiques passés par 300 sujets âgés au cours des 6 dernières années de leur vie, avec les observations de leur cerveau, réalisées post-mortem.

Les autopsies réalisées ont permis aux chercheurs d'identifier les signes biologiques et physiologiques de démence, tels que les plaques amyloïdes ou les accumulations de protéine tau, associés à la maladie d'Alzheimer.

Au cours des six années de cette étude, 33 % des participants ont présenté des traces de lésions vasculaires cérébrales et 35 % ont développé différents types de démence.

Ces travaux montrent que, si le maintien d'une bonne activité cognitive et culturelle au cours de la dernière période de sa vie n'empêche pas la survenue des démences, il permet néanmoins de ralentir sensiblement le vieillissement cérébral et le déclin cognitif.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Neurology

Fumer moins ne réduit pas le risque de décès !
Samedi, 13/07/2013 - 21:49

Une vaste étude réalisée par l'Institut de la santé de l'Université écossaise de Glasgow, sous la direction de Carole L. Hart, a montré que, contrairement aux idées reçues, le fait de réduire sa consommation de cigarettes n'entraîne pas une baisse proportionnelle des risques de pathologies et de mortalité.

Cette étude, après avoir observé 5000 personnes sur une période de quarante ans, montre en effet que la réduction du nombre de cigarettes fumées n'a pas d'impact significatif sur la mortalité. A contrario, une baisse des décès est mise en évidence de manière très nette en cas d'arrêt complet du tabac.

Ces résultats s'expliqueraient par le fait qu'une exposition même très faible au tabac est suffisante pour déclencher un risque d'infarctus. Ces travaux remettent donc en cause l'idée bien ancrée selon laquelle c'est le nombre de cigarettes fumées qui détermine le niveau de risque cardiaque et cardio-vasculaire.

Cette conclusion devrait faire réfléchir les fumeurs qui limitent leur consommation de tabac en espérant diminuer leurs risques de pathologies et de mortalité. Il faut par ailleurs souligner que ces "petits fumeurs" pratiquent inconsciemment un tabagisme de compensation et ont tendance à inhaler plus intensément la fumée des quelques cigarettes qu'ils fument, ce qui renforce la nocivité de ce type de consommation tabagique.

Cette nouvelle étude confirme donc qu'une réduction de la consommation de tabac doit être envisagée comme une étape vers l'arrêt complet et définitif de la cigarette et doit également être associée à une substitution nicotinique. Cette étude relativise également l'intérêt de la cigarette électronique pour "décrocher" de la dépendance induite par la nicotine et arrêter de fumer.

C'est donc bien à un changement de paradigme auquel nous assistons en matière de consommation tabagique puisque, pendant très longtemps, les médecins eux-mêmes expliquaient aux patients que fumer quelques cigarettes par jour n'était pas très dangereux pour la santé.

Il a fallu attendre 2005 pour qu'une étude norvégienne montre que le seul fait de fumer entre 1 et 4 cigarettes par jour multipliait par trois le risque de mourir d'une crise cardiaque et augmentait sensiblement le risque de cancer du poumon.

Mais l'étude rappelle également que le bénéfice d'un arrêt complet du tabac est très important et très rapide puisque, en un an de sevrage, le risque d'infarctus est diminué de moitié et le risque d'AVC rejoint celui d'un non-fumeur.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

AJE

Le risque de cancer de l'ovaire est sensiblement réduit par la pilule contraceptive
Samedi, 13/07/2013 - 21:41

Une vaste étude américaine a montré que la prise de pilule réduit considérablement le risque de cancer de l'ovaire. Ce cancer à mauvais pronostic  représente la septième cause de cancer féminin avec environ 4 500 nouveaux cas chaque année en France, provoquant plus de 3 000 décès.

Des études antérieures avaient déjà montré que la pilule contraceptive pourrait avoir un effet protecteur vis-à-vis du cancer de l'ovaire. Mais il restait cependant à évaluer précisément le niveau de cette protection.

C'est ce travail d'évaluation qu’ont effectué des chercheurs de l'Université Duke, à Durham (Caroline du Nord), dirigés par Laura Havrilesky.

Ces scientifiques ont réalisé une méta-analyse qui décortique 55 études portant sur le lien entre pilules contraceptives et risque de cancer de l'ovaire. Le résultat est sans appel : les femmes prenant une pilule contraceptive diminuent de 27 % en moyenne leurs risques de cancer de l'ovaire.

Ces travaux montrent par ailleurs que le niveau de protection obtenu dépend de la durée de la prescription. Les femmes sous pilule contraceptive depuis plus de 10 ans voient leurs risques de cancer de l'ovaire diminuer de 50 %. En revanche, ce risque n'est  diminué que de 23 % en cas de prise de pilule pendant moins de cinq ans, et de 35 % pour les femmes qui ont pris la pilule contraceptive pendant une durée allant de cinq à 10 ans.

Ces recherches ont en outre montré que le risque de cancer de l'ovaire était diminué de 37 % pour les femmes qui avaient commencé à prendre la pilule avant 20 ans, de 29 % pour celles qui avaient commencé entre 20 et 24 ans, et de 33 %  pour celles qui avaient commencé la pilule entre 25 et 30 ans.

L'étude précise que l'impact moyen de la pilule contraceptive sur l'incidence du cancer de l'ovaire représente un cas de cancer évité tous les 185 sujets traités sur une période de cinq ans. Les chercheurs prennent cependant bien soin de préciser que leurs conclusions ne doivent pas faire oublier les risques réels que peuvent entraîner pour certaines femmes certains types de contraceptions hormonales prolongées.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Obstetrics & Gynecology

Des chercheurs japonais produisent un foie fonctionnel chez la souris à partir de cellules-souches
Samedi, 13/07/2013 - 21:33

Des chercheurs japonais de l’Université de Yokohama, dirigés par Takanori Takebe, ont réussi à faire pousser un bourgeon de foie humain à l’intérieur d’une souris et ont ensuite établi que le tissu reconstitué pouvait remplir toutes les fonctions du foie, notamment l'élimination des toxines et la sécrétion de protéines.

Pour réaliser cette prouesse, les chercheurs ont travaillé à partir de cellules-souches pluripotentes induites humaines (iPS), un type de cellules adultes ayant été reprogrammées de manière à retrouver les propriétés des cellules-souches embryonnaires qui peuvent se transformer en n'importe quel type de tissu ou d'organe. Comme le souligne le professeur Takebe, "Nous avons eu recours à trois types de cellules dont des progéniteurs hépatiques issus des IPS humaines. Nous avons ensuite été surpris d'observer que ces cellules s'autoorganisaient  pour constituer un bourgeon du foie en trois dimensions".

Les chercheurs japonais ont ensuite transplanté ce bourgeon de foie à des souris souffrant d' insuffisance hépatique. Après quelques semaines, ce bourgeon s'est normalement développé et a établi des connexions vasculaires avec le reste de l’organisme.

Ce "micro-foie", ainsi reconstitué, a pu produire certaines protéines humaines comme l’albumine et remplir le rôle d'élimination des toxines dévolu au foie. "Nos travaux, bien qu'encore très préliminaires, montrent qu'il est envisageable de traiter certaines insuffisances hépatiques en transplantant des bourgeons de foie produits par régénération cellulaire" souligne le professeur Takebe.

Ces résultats ont été salués par l'ensemble de la communauté scientifique internationale. "Cette stratégie est très prometteuse et représente un pas en avant considérable" souligne par exemple le professeur Ilic du Collège royal de Londres.

Forts de ce succès, les chercheurs japonais ne comptent pas s'arrêter en si bon chemin et Takanori Takebe envisage déjà d’appliquer sa technique à d’autres organes : "il n'y a aucune raison théorique ou pratique pour que notre méthode ne soit pas transposable à la production d'autres organes, comme les poumons, les reins ou le pancréas", souligne le chercheur japonais.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Nature

Aphasie : des effets thérapeutiques pour la stimulation magnétique du cerveau
Vendredi, 12/07/2013 - 17:49

Des chercheurs canadiens de l'Hôpital général juif de Montréal, dirigés par le professeur Alexander Thiel, ont montré que le recours à une technique utilisant la stimulation magnétique du cerveau permet d'aider les patients victimes d'aphasie après un accident vasculaire cérébral (AVC) à récupérer leurs capacités à parler et à comprendre le langage.

Cet essai clinique, réalisé en double aveugle contre placebo, a porté sur 24 patients. 13 d'entre eux ont bénéficié d'un traitement de 10 jours reposant sur la stimulation magnétique transcrânienne, qui consiste à exposer une région précise du cerveau à une impulsion électro-magnétique.

11 autres patients aphasiques ont reçu une intervention fictive, associée à une thérapie d'aide à la récupération du langage et de la compréhension. À l'issue de cet essai, les chercheurs ont constaté que les patients ayant bénéficié d'une stimulation magnétique transcrânienne avaient un niveau de récupération des facultés cognitives deux fois plus important que les patients du groupe placebo.

L'étude précise dans sa conclusion que "l'administration de 10 séances de stimulation magnétique transcrânienne aux patients, à raison de 20 minutes par séance, sur la partie postérieure du gyrus frontal, permet, en association avec les méthodes classiques, d'améliorer sensiblement le niveau de récupération du langage après un AVC ischémique".

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Stroke

Sclérose en plaques : une découverte de l'Inserm ouvre la voie à la réparation de la myéline
Vendredi, 12/07/2013 - 17:40

Des chercheurs de l'Inserm, dirigés par Brahim Nait Oumesmar, en coopération avec l’Université du Luxembourg, ont montré qu'il était possible de régénérer la myéline détruite par la sclérose en plaques.

La sclérose en plaques se manifeste par un processus inflammatoire croissant et irréversible qui touche le cerveau et la moelle épinière. Cette pathologie, qui s'apparente à une maladie auto-immune, constitue la cause la plus fréquente d’invalidité neurologique chez le jeune adulte.

Concrètement, la sclérose en plaques provoque une destruction progressive des gaines de myéline qui entourent les neurones et qui facilitent le transport des informations.

Cette maladie complexe est sans doute provoquée par l'effet conjugué de nombreux facteurs dont les traitements reposent sur une régulation du système immunitaire à l'aide d'une panoplie de plus en plus large d'anticorps qui vont agir sur des voies de signalisation spécifiques. Malheureusement, ces thérapies, même si elles permettent de réduire l'intensité et la fréquence des crises, n'ont pas d'effet sur la destruction des gaines de myéline. Il est donc capital de découvrir de nouvelles voies thérapeutiques permettant de régénérer la myéline et de s'attaquer aux causes mêmes de la sclérose en plaques.

L’équipe de recherche dirigée par Brahim Nait Oumesmar, directeur de recherche Inserm au Centre de recherche du cerveau et de la moelle épinière (CRICM) en collaboration avec l’Université du Luxembourg, a identifié une nouvelle molécule de synthèse capable de stimuler la réparation des lésions de la myéline dans des modèles expérimentaux de la sclérose en plaques. Cette molécule de synthèse, baptisée TFA-12, est issue d’un dérivé de la vitamine E.

Cette étude a montré que cette molécule permettait simultanément de réduire l'apparition de lésions inflammatoires et restaurer la production de myéline.

La TFA-12 semble en effet stimuler la régénération des oligodendrocytes, un type de cellules à l’origine de la synthèse de myéline dans le système nerveux central. Ces travaux ouvrent donc une nouvelle voie thérapeutique qui pourrait permettre à terme une véritable réparation des lésions neuronales provoquées par la sclérose en plaques.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

The Journal of Neuroscience

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