RTFlash

RTFLASH Recherche & Technologie
NUMERO 1183
Lettre gratuite hebdomadaire d’informations scientifiques et technologiques
Créée par René Trégouët rapporteur de la Recherche et Président/fondateur du Groupe de Prospective du Sénat
Edition du 09 Décembre 2022
Recommander  |  Désinscription  |  Lire en ligne
Egalement dans ce numéro
Avenir
Les synapses en graphène font progresser les ordinateurs
Espace
Un nouvel instrument de la Nasa pour repérer les émissions de méthane depuis l'espace
Vivant
Un vaccin combiné contre le Covid-19 et la grippe en phase d’essai
Une IA qui détecte les anomalies cérébrales liées à l’épilepsie
Découverte d’une bactérie impliquée dans le cancer du côlon
Un champignon hallucinogène efficace contre la dépression réfractaire
Sclérose en plaques : traiter précocement, avant les premiers symptômes…
Se lever plus tôt pour être en meilleure santé
Comment une protéine immunitaire est régulée dans la cellule
La testostérone, nouvel espoir thérapeutique contre le cancer des glandes surrénales
Une méthode innovante pour étudier le transport cellulaire
Maladie d’Alzheimer : l’insuline ciblée comme traitement
Redéfinir l’obésité à partir de la masse musculaire
Une bonne hygiène bucco-dentaire réduirait les risques de certains cancers…
Une alimentation riche en calcium et potassium pour prévenir les calculs rénaux
Edito
Les bâtiments et équipements intelligents, autonomes et connectés, vont changer nos vies



AVANT-PROPOS :

CAMPAGNE DE DONS : C'EST DOMMAGE, CETTE ANNÉE NOUS N'ATTEINDRONS PAS NOTRE OBJECTIF.

Le total des dons encaissés atteint cette semaine 11.979 euros, soit seulement 708 euros de plus que la semaine dernière.

Cette année je n'interviendrai plus, chaque semaine, en avant-propos de mon édito pour vous solliciter car je ressens que je vous fatigue.

Si, certains parmi vous veulent encore faire un don avant la fin de cette année, pour bénéficier d'une réduction fiscale de 66 %, vous pourrez bien sûr le faire mais pour moi notre campagne de dons 2022 est terminée.

A ce jour, les frais de mise en ligne chaque semaine sont assurés jusqu'au 20 Octobre 2023. Pour aller au-delà, il me faudra lancer plus tôt la campagne 2023 et surtout je changerai de méthode.

Plusieurs parmi vous m'ont suggéré de financer notre Lettre par la publicité. Je ne puis l'accepter car depuis plus de 25 ans l'originalité de RT Flash repose sur sa totale gratuité et l'absence de publicité. Quand nous constatons combien la publicité devient de plus en plus invasive et impose ses annonces au cœur des articles de certaines revues scientifiques en allant jusqu'à cacher le texte qu'on est en train de lire, j'ai la conviction, même s’il est difficile parfois de le respecter, que notre choix est le bon.

Avant de conclure, il m'est nécessaire de vous dire que notre Association ADIST, qui gère RT Flash est une association d’intérêt général dont tous les acteurs (éditorialiste, rédacteur d'articles et responsable de la mise en ligne) sont bénévoles, qui fait qu'en respect des articles 200 et 238 du Code Général des Impôts, ses donateurs se feront rembourser 66 % de leur don lors du règlement de leur impôt sur le revenu. Ainsi, à titre d'exemple, une personne faisant un don de 100 euros à l'ADIST constaterait une diminution de 66 euros de ses impôts sur le revenu et la charge réelle de son don ne serait que de 34 euros.

Bien Cordialement

René Trégouët

Sénateur Honoraire

Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat

Rédacteur en Chef de RT Flash

Si vous voulez aider RT Flash, Lettre hebdomadaire d'informations scientifiques et technologiques, gratuite et sans publicité depuis 1998, veuillez appuyer sur le lien suivant : 

Faites un DON pour sauver RT Flash, vous bénéficierez d’une réduction fiscale de 66 %

EDITORIAL :

Les bâtiments et équipements intelligents, autonomes et connectés, vont changer nos vies

Le secteur du bâtiment a émis plus de dix gigatonnes de CO2 en 2020, soit le quart des quarante gigatonnes d’émissions humaines de dioxyde de carbone et 38 % de l'ensemble des émissions de ce gaz dangereux pour notre Terre, liées à l'énergie. Au niveau européen, l’objectif de la Commission européenne est de réduire les émissions de gaz à effet de serre des bâtiments en Europe de 60 % d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 1990. Le bâti produit actuellement environ 36 % des émissions en Europe. Cet objectif reflète la contribution nécessaire du secteur pour nous maintenir dans la limite d’une augmentation de 1,5 degré des températures mondiales. Sachant que 85 % des bâtiments existants seront encore là en 2050, les réductions d’émissions les plus significatives devront provenir d’une rénovation en profondeur, c’est-à-dire d’améliorations globales de la structure et des équipements du bâtiment afin d’obtenir une efficacité nettement supérieure.

Selon le cabinet Arcadis, cabinet d’ingénierie dans la construction et l’aménagement du territoire, la France se classe en 10e position du classement mondial, avec 794 milliards de dollars générés par ses actifs construits. En Europe, elle est en troisième position, devancée par l’Allemagne (1 trillion de dollars) et la Turquie (807 milliards de dollars). Plus généralement, 40 % du PIB mondial, soit environ 36 000 milliards de dollars, provient de l’environnement construit (bâtiments et infrastructures), une part qui a augmenté de 1 % par an au cours de la dernière décennie. Cette étude souligne que la demande de construction en France est très forte mais reste handicapée par un niveau insuffisant d'investissements. Pourtant, un milliard d'euros investi dans le secteur de la construction génère 2,3 milliards d'euros de revenus supplémentaires pour l'économie française et permet de créer 12 000 emplois pérennes.

En France, le secteur du bâtiment (résidentiel et tertiaire) reste, de loin, le plus gros consommateur d’énergie, tous secteurs économiques confondus. Avec environ 70 millions de tonnes d’équivalent pétrole (Mtep) en 2020, il représente plus de 43 % de l’énergie finale totale utilisée en France… S’agissant des émissions de CO2, le bâtiment arrive juste derrière les transports et représente environ le quart des émissions totales de la France. (420 millions de tonnes). Sachant que le nouvel objectif issu des Accords de Paris nous impose de descendre à 80 millions de tonnes de CO2 émises en 2050, le bâtiment va devoir réduire sa consommation finale d’énergie à 15 millions de tonnes d’équivalent pétrole d’ici 30 ans, ce qui équivaut à diviser par 4,5 ses besoins globaux en énergie…

Pour atteindre un objectif aussi ambitieux dans moins de trente ans, la rénovation énergétique des huit millions de logements mal isolés (un quart du parc total), ne suffira pas. Il va également falloir actionner très fortement deux autres leviers. Le premier consiste à substituer massivement, pour le chauffage et la climatisation des bâtiments, les énergies renouvelables (intégrant également les pompes à chaleur de nouvelle génération et les piles à combustible domestiques), aux énergies fossiles. Le second, non moins important, concerne la transition vers les bâtiments intelligents, interactifs et connectés, qui offre un potentiel considérable de sobriété énergétique et de flexibilité d’usage.

Dans le domaine des constructions neuves, le concept du BIM (Building Information Modeling ou Modélisation Numérique du Bâtiment) est en train de bouleverser la façon de concevoir, de construire, d’exploiter et d’entretenir le futur bâtiment. Le BIM prend la forme d’une maquette 3D collaborative partagée par tous les intervenants d’un chantier. Cette plate-forme numérique permet une coordination en temps réel des flux de travail à réaliser. Ce véritable "jumeau numérique" du bâtiment contient toutes ses caractéristiques physiques, techniques et fonctionnelles de l’ouvrage. Il est une véritable mémoire vivante et évolutive de l’édifice.

Ce concept de Modélisation Numérique du Bâtiment est lié à celui de bâtiment connecté ou "smart building". Les multiples informations provenant de la structure du bâtiment, mais aussi toutes ses fonctions et installations, chauffage, eau, réseau électrique et numérique, sont recueillies par une myriade de capteurs, puis centralisées et analysées, afin d’optimiser en permanence l’utilisation de l’édifice et d’assurer le confort et la sécurité de ses occupants. Ce bâtiment intelligent permet notamment une sécurité proactive autonome. En cas d’anomalies, le système informatique de gestion va non seulement pouvoir identifier rapidement la nature de l’anomalie (intrusion, incendie, consommation anormale d’énergie), mais également déclencher un premier niveau de mesures et d’actions, avant même les interventions humaines.

Mais le bâtiment intelligent va encore plus loin et permet une véritable maintenance prédictive. Il peut anticiper les pannes avant qu’elles ne se produisent et proposer des solutions appropriées ; il peut également détecter une éventuelle faiblesse structurelle de l’immeuble ou de l’infrastructure et proposer, là aussi, les réparations adéquates. Tous les géants de la construction, Spie, Engie, Vinci, Eiffage ou Bouygues, ont bien compris l’intérêt de cette maintenance prédictive, qui permet d’améliorer l’efficacité globale, et pas seulement énergétique, de fonctionnement d’un bâtiment, d’allonger sensiblement sa durée de vie et d’améliorer le confort de ses utilisateurs.

Au cœur de cette maintenance prédictive du bâtiment, on trouve l’articulation de plusieurs outils complémentaires, IA, robotique, Internet des objets, capteurs autonomes (qui n’auront bientôt plus besoin d’apport extérieur en énergie) et réalité augmentée. Cette dernière est déjà utilisée par l’ascensoriste Thyssenkrupp, qui utilise la technologie holographique HoloLens de Microsoft. Grâce à cet outil connecté, le technicien peut identifier un problème et rechercher la meilleure solution pour le résoudre, avant même d’intervenir sur le site. Une fois sur place, son intervention, préalablement planifiée de manière virtuelle, pourra être effectuée bien plus rapidement, et sera également moins pénible et plus sûre.

Le nettoyage intelligent est également en train de s’imposer dans les espaces publics, les bureaux et les entreprises. Toujours grâce aux capteurs qui analysent en temps réel le niveau de propreté d’un espace (y compris le niveau de CO2 et de pollution interne), le système intelligent qui gère le bâtiment va pouvoir déclencher les actions ciblées des robots de nettoyage, ainsi que l’aération des lieux. La prochaine étape sera celle d’une sécurité en partie autonome des bâtiments. En cas d’intrusion, ou de dégradation, des robots (non armés et restant à distance) pourront intervenir pour pulvériser de l’encre indélébile sur l’intrus, ou l’asperger d’une solution d’ADN, très difficile à éliminer et permettant son identification pendant plusieurs semaines.

Mais ce bâtiment intelligent sera également évolutif, flexible et polyvalent. Ses structures internes pourront par exemple être modifiées rapidement, en fonction du nombre et des besoins des utilisateurs. Un travailleur en déplacement pourra, par exemple, disposer pour quelques heures, ou quelques jours, d’un espace de travail parfaitement équipé, et sécurisé grâce à un accès numérique temporisé et personnalisée.

Le groupe SPIE a déjà mené plusieurs projets de gestion intelligente des bâtiments. Parmi ceux-ci, on trouve un complexe de plus de 20 000 mètres carrés comprenant un théâtre, une salle de concert et une école d'art. Grace à ce mode de gestion intelligent et prédictif, la consommation énergétique a pu être réduite de 16 %, les locataires ont, pour leur part, réalisé des économies d’énergie de 80 000 euros, en moyenne, par an et le nombre de réclamations a diminué des deux tiers…

Parmi les jeunes sociétés qui sont en train de révolutionner la gestion du cycle de vie des bâtiments, on trouve la société Sitowie, fondée en 2018 par Pauline Koch, architecte de métier et ancienne de l’Ecole Nationale des Ponts et Chaussées. Dans le cadre de ses études, elle a présenté un projet de recherche remarqué dont l’objectif était de simuler en 3D le vieillissement des façades en béton armé, un enjeu majeur en matière d’exploitation, entretien et de sécurité pour l’ensemble du secteur de la construction. Pauline Koch souligne « Qu’en France, nous ne disposons pas d’informations nous permettant de savoir comment les bâtiments vieillissent », affirme-t-elle. « De plus, la tendance est à la construction de bâtiments neufs qui sont de moins en moins durables alors que nous sommes dans un contexte mondial où les ressources se raréfient ».

Sitowie propose une plate-forme particulièrement innovante appelée « Prédibat », accessible par l’Internet. Elle combine un outil d’IA avec d’autres modules technologiques (science des matériaux, génie civil, analyse en cycle de vie…). A l’aide d’une approche "probabiliste", Sitowie est en mesure de prédire à quel moment un problème a le plus de risque d’apparaître sur un immeuble et quelle est la meilleure solution à appliquer, tant du point de vue technique que financier. Selon Sitowie, l’utilisation de ces outils de gestion et de prédiction numériques permettrait de réduire jusqu’à 34 % l’empreinte carbone des bâtiments et les coûts d’entretien, tout en augmentant la rentabilité et la durée de vie.

Autre exemple remarquable, la start-up iQspot, qui a développé une offre basée sur l’utilisation de capteurs connectés permettant de mesurer et d’analyser avec précision les consommations d’énergies et de fluides des bâtiments tertiaires. L’outil proposé par cette société permet d’atteindre une réduction de consommation énergétique de l’ordre de 16 % en moyenne. Il équipe actuellement plus d’1,7 million de mètres carrés de bâtiments. L’outil proposé associe de manière intelligente des capteurs connectés avec une plate-forme d’analyse en ligne qui permet aux propriétaires immobiliers de suivre en temps réel l’évolution des différentes consommations d’eau, d’énergie et de déchets de leurs bâtiments. Bien entendu, l’outil intègre un système d’alerte qui prévient les gestionnaires en cas d’incident.

II y a quelques semaines, une étude publiée par le MIT a montré que les smartphones pourraient être utilisés pour surveiller la sécurité des bâtiments et infrastructures beaucoup plus rapidement et à moindre coût, en fournissant aux techniciens ingénieurs des données pertinentes qu'ils peuvent utiliser pour réparer les structures avant qu'elles ne se dégradent (Voir MIT Technology Review).

Des tests réalisés sur le célèbre Golden Gate Bridge, à San Francisco, ont montré qu’il suffisait de deux smartphones, équipés d’applications spécifiques et judicieusement utilisés, pour recueillir un ensemble de données d'une précision similaire à 240 capteurs fixes. Cette étude estime que la surveillance de ce type de données issues de smartphone, tout au long de la durée de vie d'un pont, pourrait prolonger la longévité de la structure de 30 %, simplement en aidant les équipes de maintenance à effectuer des réparations plus rapidement. 

Cette révolution des bâtiments intelligents et évolutifs va avoir des effets d’autant plus considérables sur nos vies qu’elle arrive au moment où nos immeubles et habitations commencent à devenir autonomes en énergie et deviendront même, dans un proche avenir, de véritables unités de production locale d’énergie propre et décarbonée, lorsque chaque façade, chaque toit et aussi chaque fenêtre d’immeuble pourra produire de manière efficiente et économique de l’énergie et de la chaleur à partir de la lumière du soleil.

Cette intégration des nouvelles technologies énergétiques, numériques et robotiques dans les structures de nos bâtiments et maisons permettra de faire entrer le cycle de la construction, de la gestion et de l’entretien de tous nos édifices (dont le poids cumulé estimé dépasse depuis 2020, avec 1000 milliards de tonnes, celui de toute la biomasse sur Terre, selon une récente étude, voir Nature) dans le cadre d’une économie entièrement circulaire qui intégrera, dès leur conception, le recyclage et la réutilisation des matériaux de nos constructions. Il deviendra alors possible de répondes aux immenses besoins immobiliers, publics et privés, encore non satisfaits de l’humanité, en préservant le climat et l’environnement, et en restituant intégralement à la nature ce que nous lui aurons emprunté…

René TRÉGOUËT

Sénateur honoraire

Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat

e-mail : tregouet@gmail.com


Avenir
Nanotechnologies et Robotique
Les synapses en graphène font progresser les ordinateurs
Mardi, 06/12/2022 - 12:59

Pour la plupart des dispositifs informatiques traditionnels, le silicium reste l’étalon-or. Toutefois, un mouvement se dessine en faveur de l’utilisation de matériaux plus souples, plus efficaces et plus respectueux de l’environnement pour ces appareils semblables à des cerveaux.

Des chercheurs de l’Université du Texas à Austin ont indiqué avoir mis au point des transistors synaptiques pour des ordinateurs de type cérébral en utilisant le graphène, un matériau fin et flexible. Ces transistors sont similaires aux synapses du cerveau, qui relient les neurones entre eux. « Les ordinateurs qui pensent comme des cerveaux peuvent faire tellement plus que les appareils actuels », a déclaré Jean Anne Incorvia, professeur adjoint au département d’ingénierie électrique et informatique de la Cockrell School of Engineering et auteur principal de l’article. « Et en imitant les synapses, nous pouvons apprendre à ces appareils à apprendre à la volée, sans avoir besoin d’énormes méthodes de formation qui consomment beaucoup d’énergie ».

Une combinaison de graphène et de nafion, un matériau de membrane polymère, constitue l’épine dorsale du transistor synaptique. Ensemble, ces matériaux présentent des comportements clés de type synaptique, notamment la capacité des voies à se renforcer au fil du temps à mesure qu’elles sont utilisées plus souvent, une sorte de mémoire musculaire neuronale. En informatique, cela signifie que les appareils seront capables de s’améliorer dans des tâches telles que la reconnaissance et l’interprétation d’images au fil du temps et de le faire plus rapidement.

Une autre découverte importante est que ces transistors sont biocompatibles, ce qui signifie qu’ils peuvent interagir avec des cellules et des tissus vivants. Il s’agit d’un élément clé pour les applications potentielles dans les dispositifs médicaux qui entrent en contact avec le corps humain. La plupart des matériaux utilisés pour ces premiers dispositifs ressemblant à des cerveaux sont toxiques, de sorte qu’ils ne pourraient en aucun cas entrer en contact avec des cellules vivantes.

Avec les nouveaux concepts de haute technologie comme les voitures à conduite autonome, les drones et les robots, nous atteignons les limites de ce que les puces en silicium peuvent faire efficacement en termes de traitement et de stockage des données. Pour ces technologies de nouvelle génération, un nouveau paradigme informatique est nécessaire. Les dispositifs neuromorphiques imitent les capacités de traitement du cerveau, un ordinateur puissant pour les tâches immersives. « La biocompatibilité, la flexibilité et la douceur de nos synapses artificielles sont essentielles », a déclaré Dmitry Kireev, un chercheur post-doctoral qui a codirigé le projet. « À l’avenir, nous envisageons leur intégration directe au cerveau humain, ouvrant ainsi la voie à des prothèses cérébrales futuristes ».

Les plates-formes neuromorphiques commencent à devenir plus courantes. Les principaux fabricants de puces, comme Intel et Samsung, ont déjà produit des puces neuromorphes ou sont en train de les développer. Cependant, les matériaux actuels des puces limitent les possibilités des dispositifs neuromorphiques. Les chercheurs universitaires travaillent donc d’arrache-pied pour trouver les matériaux parfaits pour les ordinateurs à cerveau mou.

« L’espace est encore très ouvert en ce qui concerne les matériaux ; la prochaine grande solution à essayer n’a pas encore été déterminée », a déclaré M. Incorvia. « Et il se peut qu’il n’y ait pas qu’une seule solution, différents matériaux étant plus pertinents pour différentes applications ».

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Nature

^ Haut
Espace
Espace et Cosmologie
Un nouvel instrument de la Nasa pour repérer les émissions de méthane depuis l'espace
Mardi, 06/12/2022 - 19:43

Une toute nouvelle mission de la Nasa a permis de détecter depuis l'espace des dizaines de "super-émetteurs" de méthane, une performance dont les scientifiques espèrent qu'elle permettra d'agir afin de limiter les émissions de ce puissant gaz à effet de serre. Ces "super-émetteurs" sont généralement des sites liés aux secteurs des énergies fossiles, du traitement des déchets ou encore de l'agriculture. Lancée dans l'espace en juillet et installée sur la Station spatiale internationale, la mission, baptisée EMIT, était d'abord destinée à observer la façon dont le déplacement de poussières minérales affecte le climat.

Mais cet outil s'est également révélé utile pour une autre tâche cruciale : il a permis d'observer plus de 50 "super-émetteurs" en Asie centrale, au Moyen-Orient et dans le sud-ouest des Etats-Unis, a déclaré la Nasa. Cette capacité « va non seulement aider les scientifiques à mieux localiser d'où les fuites de méthane proviennent, mais aussi aider à comprendre comment on peut s'y attaquer, et rapidement », a déclaré le patron de la Nasa, Bill Nelson.

Certains des panaches détectés « sont parmi les plus grands jamais vus », a déclaré dans un communiqué Andrew Thorpe, du Jet Propulsion Laboratory (JPL) de la Nasa. « Ce que nous avons trouvé en si peu de temps dépasse déjà ce qu'on pouvait imaginer ». Au Turkménistan, l'instrument a identifié douze panaches issus d'une infrastructure gazière et pétrolière à l'est de la ville portuaire de Hazar. Soufflant vers l'ouest, certains de ces panaches s'étendent sur plus de 32 kilomètres.

Dans l'Etat américain du Nouveau-Mexique, un autre panache long d'environ 3,3 kilomètres a été détecté au niveau de l'un des plus grands champs pétrolifères du monde.

En Iran, au sud de Téhéran, un panache d'au moins 4,8 kilomètres a été observé, issu d'un complexe de traitement des déchets. Les décharges peuvent représenter une source majeure de méthane, celui-ci résultant alors de la décomposition. Les scientifiques estiment que ces trois sites relâchent respectivement 50.400, 18.300 et 8.500 kilos de méthane par heure.

EMIT est « le premier d'une nouvelle classe de spectrographes imageurs destinés à observer la Terre », a souligné la Nasa, bien que les méthodes de détection par satellite des fuites de méthane se soient déjà grandement développées ces dernières années.

Le méthane est responsable d'environ 30 % du réchauffement de la planète. Même s'il reste beaucoup moins longtemps dans l'atmosphère que le CO2, il a un pouvoir de réchauffement 80 fois supérieur sur une période de 20 ans.

Une réduction des émissions de méthane est ainsi cruciale pour permettre de respecter les objectifs de l'accord de Paris sur le climat.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

NASA

^ Haut
Vivant
Santé, Médecine et Sciences du Vivant
Un vaccin combiné contre le Covid-19 et la grippe en phase d’essai
Mercredi, 07/12/2022 - 10:16

Le géant pharmaceutique américain Pfizer et son partenaire allemand BioNTech ont annoncé le lancement de la première phase d'essai d'un vaccin candidat à base d'ARN messager combinant la protection contre les deux virus. Les deux laboratoires ont déjà mis au point l'un des vaccins contre le Covid les plus vendus au monde. Un vaccin combiné à partir de la technologie d'ARNm « pourrait simplifier les pratiques de vaccination contre ces deux agents pathogènes respiratoires, conduisant potentiellement à une meilleure couverture vaccinale pour les deux maladies », a déclaré Annaliesa Anderson, directrice scientifique chez Pfizer.

Pfizer et BioNTech rejoignent d'autres laboratoires qui tentent également de mettre au point un vaccin combiné : l'américain Moderna a démarré la phase 1 d'un vaccin contre la grippe et le Covid, a-t-il confirmé récemment en marge de l'annonce de ses résultats trimestriels. Mi-octobre, le laboratoire américain de biotechnologies Novavax a quant à lui annoncé les « résultats positifs de l'essai clinique de phase 1 et 2 » d'un candidat vaccin de ce type.

En 2020, BioNTech et Pfizer avaient été en mesure de créer rapidement et avec succès le premier vaccin Covid-19 approuvé au monde, lequel a généré des milliards d'euros de revenus pour les deux entreprises. La firme de Mayence (Allemagne de l'Ouest) va être en charge de tester l'innocuité, la réponse immunitaire et le niveau de dose optimal d'un vaccin candidat combiné, en recrutant 180 volontaires sains de 18 à 64 ans aux Etats-Unis, selon un communiqué. La période de suivi pour chaque participant sera de six mois.

L'ARN messager permet de commander aux cellules humaines de fabriquer des protéines présentes dans le virus afin d'habituer le système immunitaire à le reconnaître et à le neutraliser. La phase de test va servir à déceler « le potentiel des vaccins à ARNm ciblant plus d'un agent pathogène », a indiqué Ugur Sahin, PDG et co-fondateur de BioNTech.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Pfizer

Une IA qui détecte les anomalies cérébrales liées à l’épilepsie
Mercredi, 07/12/2022 - 10:11

Des chercheurs neurologues de l’University College London (UCL) décrivent ici, dans la revue Brain, un algorithme d’intelligence artificielle permettant de détecter les anomalies cérébrales associées à l’épilepsie. En identifiant ces micro-changements subtils à l’origine des crises, ces travaux pourraient améliorer considérablement la prise en charge de la maladie.

Rappelons qu’environ 1 % de la population mondiale souffre d'épilepsie, une maladie neurologique grave, caractérisée par des crises fréquentes et qu’un tiers des personnes épileptiques souffrent d’une forme "réfractaire" ou résistante aux médicaments.

Ce programme de détection, le Multicentre Epilepsy Lesion Detection project (MELD), est basé sur plus de 1.000 examens par IRM de patients suivis dans 22 centres d'épilepsie dans le monde. Ces données ont nourri le modèle de départ, et l'algorithme fournit aujourd’hui des rapports détaillés sur l'emplacement des anomalies dans les cas de dysplasie corticale focale résistante aux médicaments (FCD), une forme majeure d'épilepsie.

Les FCD sont caractérisées par des zones du cerveau qui se sont développées anormalement et entraînent souvent des formes d’épilepsie résistante aux médicaments. Les FCD sont généralement traitées par chirurgie, mais il reste le défi complexe de l'identification précise des lésions à retirer. Car, dans de nombreux cas de FCD, les IRM semblent normales.

Pour développer l'algorithme, l'équipe a quantifié les caractéristiques corticales des examens IRM, telles que l'épaisseur ou le pliage de la surface cortex/cerveau sur environ 300.000 emplacements dans le cerveau. Les chercheurs ont ensuite développé l'algorithme à partir d’exemples documentés par des radiologues experts (soit cerveau sain, soit FCD). L’algorithme ainsi développé se révèle capable de détecter une FCD dans 67 % des cas de la cohorte constituée de 538 participants.

Auparavant, 178 des participants étaient documentés comme négatifs à l'IRM, ce qui signifie que les radiologues n'avaient pas été en mesure de trouver l'anomalie : pourtant, l'algorithme MELD a pu identifier le FCD dans 63 % de ces cas. En permettant aux médecins d’identifier l'anomalie, l’algorithme MELD rend possible l’intervention chirurgicale et le traitement de l’épilepsie. L’auteur principal, le Docteur Mathilde Ripart, décrit ainsi l’algorithme : « l'accent est mis sur le fait que l’algorithme soit facilement interprétable et puisse orienter la décision thérapeutique ». En conclusion, l’algorithme va aider à mieux identifier ces lésions cachées chez les enfants et les adultes épileptiques, et permettre à davantage de patients épileptiques de bénéficier d'une chirurgie cérébrale hyper-ciblée qui peut guérir l'épilepsie et préserver la santé cognitive.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Brain

Découverte d’une bactérie impliquée dans le cancer du côlon
Mercredi, 07/12/2022 - 10:07

Des chercheurs de l’Université de Yale ont découvert que certaines souches de la bactérie Morganella morganii pouvaient produire des molécules toxiques pour l’ADN, potentiellement responsables de cancers du côlon. L’intestin humain abrite des milliards de bactéries responsables de notre bonne santé physique et mentale. Mais ces travaux américains montrent que notre microbiome intestinal pourrait aussi abriter d’autres bactéries plus néfastes. Un microbe commun de l’intestin humain est en effet soupçonné de jouer un rôle majeur dans le développement du cancer colorectal, le deuxième cancer le plus meurtrier et le troisième plus répandu dans le monde, avec deux millions de cas diagnostiqués et un million de décès par an.

Chez l’homme, le risque de développer un cancer colorectal est de 1 sur 23, contre 1 sur 25 chez la femme. Les facteurs principaux sont les facteurs habituels, soit l’âge, le tabagisme, la consommation d’alcool, l’obésité ou encore une alimentation pauvre en fruits et légumes et trop riche en charcuterie.

L’équipe de chercheurs de l’Université de Yale, responsable de l’étude, a découvert que certaines souches de la bactérie Morganella morganii – une bactérie qui prolifère dans les intestins des patients atteints de maladies inflammatoires de l’intestin – produisaient des cellules toxiques pour l’ADN humain. « Nous avons découvert que divers microbes intestinaux présentaient des activités endommageant l’ADN, ce qui suggère que la génotoxicité médiée par le microbiote pourrait être plus répandue qu’on ne le pensait auparavant », a déclaré Noah Palm, co-auteur de l’étude.

Les chercheurs ont analysé les bactéries de patients atteints d’une maladie inflammatoire de l’intestin, un autre facteur de risque connu du cancer colorectal. Après avoir examiné plus de 100 types de bactéries intestinales issues de selles de 11 patients à risque, ils ont identifié 18 souches qui ont endommagé la molécule génétique sur trois espèces uniques. Après avoir concentré leurs analyses sur la famille des génotoxines produites par Morganella morganii, appelées les indolimines, les chercheurs ont constaté qu’elles exacerbaient le cancer chez la souris atteinte de tumeurs colorectales. Néanmoins, cet effet a été éliminé lorsque les chercheurs ont empêché la bactérie de produire de l’indolimine.

Ce n’est pas la première fois qu’une équipe de recherche démontre le lien entre bactéries du système digestif et mutations génétiques provoquant un cancer. En février 2020, l’équipe du Professeur Cayetano Pleguezuelos avait découvert qu'une souche spécifique d'E.coli produisait une molécule toxique appelée colibactine qui endommageait aussi l'ADN des cellules humaines.

Les chercheurs espèrent que « l'identification de génotoxines dangereuses pourrait améliorer le diagnostic et les thérapies du cancer colorectal à l'avenir »

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Yale

Un champignon hallucinogène efficace contre la dépression réfractaire
Mercredi, 07/12/2022 - 10:01

La communauté scientifique se penche depuis un moment sur les effets thérapeutiques des psychédéliques, dont l'utilisation est pourtant prohibée dans de nombreux pays. Les études de grande ampleur manquaient cruellement, mais c'est désormais révolu, en ce qui concerne la psilocybine, une substance psychoactive présente naturellement dans les champignons hallucinogènes.

Une équipe de chercheurs vient de publier une étude d'ampleur inédite. Elle révèle l'intérêt de cette substance dans la prise en charge des cas de dépression résistants aux traitements "classiques" : une dose unique de 25 milligrammes a permis de réduire les symptômes de dépression chez de nombreuses personnes pour qui les traitements conventionnels avaient échoué.

Dans le cadre de leurs travaux, les chercheurs ont testé une version synthétique de la psilocybine, développée par la start-up Compass Pathway (qui a en partie financé les essais). Au total, 233 personnes en provenance de dix pays différents ont participé à l'essai. Tous avaient arrêté leur traitement précédent et ont suivi un accompagnement psychologique pendant leur prise en charge expérimentale. Ils ont été répartis en trois groupes ayant reçu respectivement 1 mg, 10 mg ou 25 mg de psilocybine.

Les sessions de thérapie étaient menées dans une pièce dédiée pendant six à huit heures durant lesquelles les participants étaient accompagnés. Pendant leur trip, certains ont indiqué avoir été plongés dans "un état comparable à un rêve" dont on pourrait se souvenir, a expliqué James Rucker, coauteur de l'étude, dans une conférence de presse. Les effets secondaires observés (maux de tête, nausées, anxiété, etc.) étaient généralement modérés et disparaissaient rapidement. Un seul participant a nécessité l'administration d'un sédatif durant la séance, pour cause d'anxiété. Trois semaines après leur expérience psychédélique, les patients ayant reçu 25 mg de psilocybine ont démontré une amélioration significative de leur état comparé à ceux ayant reçu des doses inférieures. Un peu moins de 30 % d'entre eux étaient en rémission.

Il s'agit de la preuve la plus solide jusqu'ici que d'autres essais plus grands et plus longs évaluant des psychédéliques sont justifiés, et que la psilocybine pourrait (un jour) fournir une alternative potentielle aux antidépresseurs prescrits depuis des décennies, a commenté Andrew MacIntosh, professeur en psychiatrie à l'Université d'Edimbourg.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

NEJM

Sclérose en plaques : traiter précocement, avant les premiers symptômes…
Mardi, 06/12/2022 - 13:10

Les résultats de l'étude ARISE, présentés en toute fin du 38e congrès européen Ectrims, entièrement consacré à la sclérose en plaque (SEP) et qui se déroulait à Amsterdam du 26 au 28 octobre, sont en effet les premiers du genre. Ils démontrent qu'un traitement précoce par le fumarate de diméthyle (Tecfidera, Biogen) chez des personnes ne présentant aucun signe clinique mais uniquement des anomalies radiologiques à l’IRM, permet, dans ce groupe très particulier dit RIS (syndrome radiologique isolé), de réduire de manière significative le risque de présenter les signes cliniques d’un premier événement de démyélinisation.

Les RIS sont en fait une entité récente définie en 2009 par le Professeur Darin Okuda, neurologue à l’Université du Texas Southwestern Medical Center (Etats-Unis). Ils concernent le plus souvent des patients chez qui, face à des signes par exemple évocateurs de migraines, une IRM est prescrite et dont l'analyse des clichés révèle de manière fortuite des anomalies (dites de signal T2) évocatrices d’une pathologie démyélinisante pouvant faire craindre une SEP en devenir. C’est d’ailleurs ce même Professeur Okuda qui vient de coordonner Arise, le premier essai du genre.

Selon les chiffres présentés à l’Ectrims, l’administration de ce traitement, un immunomodulateur à action anti-inflammatoire, permettrait de modifier l’évolution de la maladie. L’essai, multicentrique et randomisé, a inclus 87 patients qui répondaient aux critères du RIS et qui ont été tirés au sort. 44 ont reçu du fumarate de diméthyle par voie orale (240 mg deux fois par jour), les 43 autres un placebo. L’étude a duré au total 96 semaines et une diminution significative de 80 % a été identifiée dans le groupe traité en comparaison du groupe placebo. « Nos résultats soutiennent le concept de traitement et d'intervention précoces face au RIS », a déclaré le Professeur Okuda face aux congressistes. Mais cette approche thérapeutique active ne fait pas encore l’unanimité dans la communauté des neurologues.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Multiple Sclerosis

Se lever plus tôt pour être en meilleure santé
Mardi, 06/12/2022 - 13:05

La santé appartient à ceux qui se lèvent tôt, c’est du moins ce que laisse penser cette étude réalisée par des chercheurs de l’Université Rutgers (New Jersey). Ce travail a montré que les personnes matinales jouissent également d’une meilleure santé globale. Pour parvenir à cette conclusion, des chercheurs de l’Université Rutgers (États-Unis) ont recruté 51 adultes souffrant du syndrome métabolique, à savoir l’association de plusieurs troubles liés à la présence d’un excès de graisse à l’intérieur du ventre.

L’étude a montré que les lève-tôt étaient plus actifs pendant la journée et utilisaient davantage de graisses pour avoir de l’énergie, tant au repos que pendant la pratique d’une activité sportive, que les noctambules. Autre constat : les couche-tard sont plus résistants à l'insuline, et leur organisme a besoin de plus d'insuline pour faire baisser la glycémie. Ils vont donc préférer les glucides comme source d'énergie par rapport aux graisses. Cette capacité réduite à résister à l'insuline est associée à la fois un risque plus élevé de diabète de type 2 et de maladies cardiovasculaires.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Experimental Physiology

Comment une protéine immunitaire est régulée dans la cellule
Mardi, 06/12/2022 - 12:55

Comment une cellule "sait" qu’elle est infectée ? C’est une question importante pour l’immunité innée, notre première ligne de défense contre toute infection ou blessure, constituée de cellules qui identifient rapidement les agents pathogènes, comme l’ADN viral. Pour ce faire, les cellules utilisent des récepteurs capables d’identifier les acides nucléiques – les éléments constitutifs de l’ADN – qui activent à leur tour une molécule de signalisation appelée STING (Stimulator of interferon genes).

Dans une cascade de «dominos» moléculaires, que les scientifiques appellent "voie de signalisation", la molécule STING commence à agir après l’enzyme GMP-AMP cyclique synthase, ou cGAS, de sorte que la voie de signalisation complète est appelée cGAS-STING. Son rôle est de détecter l’ADN étranger, provenant par exemple de bactéries ou de virus, qui a envahi la cellule.

Lorsque l’ADN étranger envahit la cellule, la voie de signalisation cGAS-STING s’active. La molécule STING quitte le réticulum endoplasmique de la cellule, où les protéines sont synthétisées, et se déplace vers l’appareil de Golgi, où les protéines subissent des modifications et des «retouches finales» avant d’être enveloppées et envoyées vers leur destination cible.

Dans l’appareil de Golgi, une enzyme fixe quelques groupes phosphates à la molécule STING – un mécanisme commun connu sous le nom de "phosphorylation" qui dynamise les protéines dans la cellule. La molécule STING commence alors à activer des gènes qui activent à leur tour les mécanismes de défense de la cellule pour combattre l’infection.

Étant donné le rôle clé de la molécule STING dans une fonction essentielle comme l’immunité innée, de nombreuses recherches ont été menées à ce sujet, notamment par le groupe d’Andrea Ablasser de la Faculté des sciences de la vie de l’EPFL. Toutefois, on sait peu de choses sur la manière dont la molécule STING est régulée et cesse d’activer les gènes. Il s’agit d’une question importante si l’on considère que la molécule STING peut entraîner de graves maladies auto-inflammatoires lorsqu’elle ne fonctionne pas.

Dans une récente étude, l’équipe d’Andrea Ablasser a identifié la protéine qui met fin à l’activité de la molécule STING. Cette protéine, appelée complexe protéique adaptateur-1 (AP-1), enveloppe la molécule STING dans des vésicules, qui sont de petites capsules fermées constituées d’une bicouche lipidique comme celle qui forme la membrane cellulaire.

Les vésicules transportent généralement des matières à l’intérieur et à l’extérieur de la cellule, par exemple lors de l’endocytose et de la sécrétion respectivement. Comme la plupart des vésicules de la cellule, celles dans lesquelles l’AP-1 enveloppe la molécule STING sont recouvertes de clathrine (du latin clathrus = treillis), une protéine qui présente une forme à trois branches et se fixe à l’extérieur de la surface de la vésicule.

Les chercheuses et chercheurs ont découvert que l’AP-1 reconnaît un motif spécifique à l’extrémité côté cytosol de la molécule STING, plus précisément, deux acides aminés Leucine qui font que l’AP-1 s’engage dans la protéine. En utilisant la microscopie cryo-électronique, les scientifiques ont pu déterminer la structure de l’AP-1 et montrer qu’il régule la phosphorylation de la molécule STING, l’activant et la désactivant ainsi.

Confirmant leurs résultats, l’équipe a également montré que lorsque l’AP-1 est supprimé, les réponses immunitaires induites par la molécule STING s’aggravent. Les auteurs concluent : « Nos résultats expliquent un mécanisme structurel de régulation négative de la molécule STING et établissent que l’initiation de la signalisation est inextricablement associée à son terme pour permettre une activation transitoire de l’immunité ».

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

EPFL

La testostérone, nouvel espoir thérapeutique contre le cancer des glandes surrénales
Lundi, 05/12/2022 - 13:51

Une équipe de recherche du CNRS a découvert pourquoi le cancer de la glande surrénale est plus fréquent chez les femmes que chez les hommes et pourquoi son pronostic est plus mauvais pour les premières que pour les seconds. Les scientifiques ont montré que les macrophages (cellules du système immunitaire) capables d'éliminer les cellules tumorales sont bien plus mobilisés chez les souris mâles que chez les femelles.

Les individus mâles ne présentent donc que peu d'évolution agressive de la maladie, alors que chez les femelles la tumeur n'est pas freinée par l'action de ces macrophages, se développe et engendre des métastases. Par des analyses moléculaires, les scientifiques ont mis en évidence que le recrutement de ces cellules éliminatrices dépend de la testostérone : un simple traitement des souris femelles avec cette molécule a permis le recrutement de macrophages, alors capables d'éliminer les cellules tumorales.

Sur la base de ces résultats, les scientifiques ont également mené une étude sur des données humaines. Celles-ci ont révélé la même différence pour le recrutement de macrophages dans les cancers de la glande surrénale entre les hommes et les femmes. Ces nouvelles données ouvrent des pistes de traitements par stimulation hormonale pour ce cancer dont le pronostic de survie à 5 ans est inférieur à 30 %.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

CNRS

Une méthode innovante pour étudier le transport cellulaire
Lundi, 05/12/2022 - 13:46

Au sein des organismes vivants, chaque cellule est enveloppée d’une membrane cellulaire (ou "membrane cytoplasmique"). Composée d’une double couche de lipides, cette membrane sépare le contenu de la cellule de son environnement direct et régule les substances qui peuvent y entrer ou en sortir. Les protéines rattachées à cette membrane sont appelées "protéines membranaires".

Situées à l’interface entre l’extérieur et l’intérieur de la cellule, elles assurent le transport de diverses substances à travers la membrane – vers l’intérieur ou vers l’extérieur de la cellule – et jouent un rôle crucial dans la signalisation cellulaire, c’est-à-dire dans le système de communication des cellules qui leur permet de coordonner leurs processus métaboliques, leur développement et leur organisation. Par conséquent, les protéines membranaires représentent plus de 60 % des cibles médicamenteuses actuelles.

L’étude biophysique de leur structure – l’organisation spatiale de leurs acides aminés constitutifs – est donc essentielle. Pour les caractériser, les scientifiques doivent extraire ces protéines de la membrane cellulaire qui les abrite et les isoler de toutes les autres protéines. Une fois extraites, les protéines membranaires ne peuvent pas être étudiées dans des solutions aqueuses. Elles doivent être maintenues dans des solutions liquides composées de détergents. Elles peuvent également être insérées dans des membranes artificielles appelées "nanodisques", composées de protéines et de lipides, ou dans des membranes lipidiques pures.

Dans tous les cas, ces stratégies les éloignent de leur environnement physiologique et ne permettent pas d’observer finement leur fonctionnement in situ. Les protéines en dehors de leur environnement natif peuvent présenter des propriétés structurelles différentes, ce qui peut induire en erreur le développement de médicaments.

Une équipe de l’UNIGE dirigée par Enrica Bordignon, professeure ordinaire au Département de chimie physique de la Faculté des sciences de l’UNIGE, en collaboration avec Markus A. Seeger, professeur associé à l’Institut de microbiologie médicale de l’UZH, a développé une nouvelle méthode permettant d’observer les protéines membranaires en action dans des cellules vivantes; plus précisément, dans des membranes internes de cellules de la bactérie intestinale E. coli. Pour y parvenir, l’équipe de recherche s’est appuyée sur un «outil» spécifique : les nanocorps.

« Il s’agit de fragments d’anticorps capables de reconnaître de manière très efficace une cible précise, comme un antigène ou dans notre cas un transporteur membranaire, et de s’y lier », explique Enrica Bordignon. Les scientifiques ont ainsi produit artificiellement des nanocorps pour un transporteur membranaire spécifique et les ont utilisés pour rendre compte directement de sa structure. « Insérés dans des cellules E. coli, deux nanocorps ciblent la protéine membranaire souhaitée au niveau de la membrane interne de la cellule et s’y attachent », précise Markus A. Seeger. L’équipe multidisciplinaire comprenait également des scientifiques de l’Université de la Ruhr à Bochum (pôle d'excellence RESOLV) et de l’Université d’Osnabrueck, en Allemagne, et de l’Université de Southampton, au Royaume-Uni.

Au préalable, une petite sonde magnétique (une molécule portant des électrons non appariés) a été attachée à chaque nanocorps. « Lorsque deux nanocorps se lient au transporteur, nous pouvons mesurer la distance entre les deux sondes magnétiques dans les cellules en utilisant nos méthodes de RPE », explique Enrica Bordignon. Cette technique est appelée plus précisément "spectroscopie par résonance paramagnétique électronique" (RPE) ou "résonance de spin électronique". La distance mesurée est de l’ordre du nanomètre (un millionième de millimètre).

« Pour la première fois, nous avons réussi à obtenir une image claire de la conformation d’une protéine membranaire dans son environnement réel et nous avons pu suivre le changement induit lorsque nous avons modifié un seul acide aminé en un autre », se réjouit Enrica Bordignon. « La mise au point de cette nouvelle stratégie est le fruit d’un excellent et stimulant travail d’équipe entre nos deux groupes de l’UNIGE et de l’UZH. En particulier, c’est la résilience des deux premiers auteurs, le Docteur Laura Galazzo (UNIGE) et le Docteur Gianmarco Meier (UZH), qui a fait de ce projet un succès après cinq ans de recherches », tient à souligner la scientifique.

Cette nouvelle stratégie permet une détermination beaucoup plus précise des propriétés des protéines membranaires dans leur environnement direct. Elle offre plus largement la possibilité de mieux comprendre comment celles-ci assurent le transport de certaines substances vers l’intérieur et l’extérieur de la cellule. Cette méthode présente également l’avantage d’être facilement transposable aux cellules de mammifères. Elle pourrait notamment être utilisée pour mieux comprendre et donc mieux cibler les protéines membranaires qui rejettent certains médicaments contre le cancer hors de la cellule, et ainsi lutter contre les phénomènes de multirésistance aux traitements.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

UNIGE

Maladie d’Alzheimer : l’insuline ciblée comme traitement
Lundi, 05/12/2022 - 13:02

Une nouvelle étude de l'Université Laval ouvre la porte à davantage de traitements potentiels contre la maladie d’Alzheimer, liée à une résistance du cerveau à l’insuline. L’arsenal thérapeutique du diabète et d’autres maladies métaboliques pourrait donc aider au traitement du trouble neurocognitif qui touche 110 000 personnes au Québec.

C’est ce qu’espère le professeur Frédéric Calon, chercheur au Centre de recherche du CHU de Québec-Université Laval. « Un des points de départ de notre étude, c'est que les gens qui souffrent de diabète ont [...] disons entre 50 et 100 % plus de risques d'avoir l'Alzheimer », ajoute le chercheur. Selon l'étude, la résistance à l’insuline serait causée par une perte d’efficacité et une diminution des récepteurs de cette hormone dans les microvaisseaux du cerveau.

Normalement, des médicaments conçus spécifiquement pour le cerveau sont nécessaires, puisqu’ils doivent être capables de traverser la barrière hématoencéphalique. Mais puisque les récepteurs d’insuline se trouvent juste avant l’obstacle, cela ouvre la porte à une gamme plus vaste de médicaments qui pourraient être envoyés dans le sang.

Outre les traitements, l’étude amène quelques pistes en prévention de la maladie. Il faut agir le plus tôt possible, surtout dans la maladie d'Alzheimer, parce que la maladie commence 10 à 15 ans, peut-être même plus, dans le cerveau, avant que les symptômes ne soient visibles, souligne le professeur Calon, également chercheur à l’Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels de l’Université Laval.

Il signale un partage de facteurs de risque entre l'Alzheimer et les maladies cardiaques et métaboliques. Si on adopte des habitudes de vie meilleures plus tôt, au niveau de l’alimentation, de l'exercice physique. En plus, je rajouterai d'exercice intellectuel aussi pour l'Alzheimer. Avec tout ça, on peut prévenir le diabète, prévenir des problèmes cardiovasculaires, mais en même temps peut-être prévenir la maladie d'Alzheimer.

À savoir si la résistance du cerveau à l’insuline est une cause ou une conséquence de la maladie, le professeur Calon pense que c’est un peu des deux, que c’est un cercle vicieux. Puisque l’équipe de recherche a étudié une soixantaine de cerveaux humains donnés par des personnes décédées atteintes de l’Alzheimer, elle ne voit pas l’évolution de l’Alzheimer. C’est comme si on prenait une photo après la mort, souligne le professeur Calon.

Pour l’étude, l’équipe de l’Université Laval a collaboré avec un groupe de recherche de Chicago qui a amorcé une étude en 1993. L’équipe américaine a suivi quelque 1100 membres d’une trentaine de congrégations religieuses établies aux États-Unis, qui ont accepté de faire don de leur cerveau à leur décès. Des tests sur des rongeurs ont montré des résultats similaires.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Université Laval

Redéfinir l’obésité à partir de la masse musculaire
Lundi, 05/12/2022 - 12:58

Une équipe d’endocrinologues du Van Andel Research Institute (Michigan) propose de redéfinir en profondeur le concept scientifique d’obésité, en y intégrant le facteur primordial, selon elle, lié à la masse musculaire. Les scientifiques ont redéfini l’obésité en 2 sous-types majeurs, avec des différences physiologiques et moléculaires, aux causes probablement épigénétiques et qui peuvent avoir des conséquences à vie sur la santé, la maladie et la réponse aux médicaments.

L’étude apporte en effet une compréhension plus nuancée de l’obésité que les définitions actuelles et marque une étape vers des approches plus personnalisées à la fois de diagnostic et de traitement de ce grand fardeau de santé publique. Le rôle de l’épigénétique et le lien entre insuline et obésité sont mieux décryptés.

« Alors que près de 2 milliards de personnes dans le monde sont en surpoids et plus de 600 millions souffrent d’obésité, il n’existe toujours pas de protocole pour stratifier les individus en fonction d’étiologies plus précises de leur obésité », souligne le Docteur J. Andrew Pospisilik, co-auteur de l’étude. « Nous montrons ici pour la première fois qu’il existe au moins 2 sous-types métaboliques différents d’obésité, chacun avec ses propres caractéristiques physiologiques et moléculaires ».

Actuellement, l’obésité est diagnostiquée à l’aide de l’indice de masse corporelle (IMC), un indice corrélé à la graisse corporelle calculé en fonction du poids par rapport à la taille. Cette mesure qui ne tient pas compte des différences biologiques sous-jacentes est imparfaite, soulignent les auteurs.

L’analyse d’une série d’études de laboratoire menées sur des souris modèles ainsi que de données de TwinsUK, une cohorte britannique menée sur le sujet, permet d’identifier 2 principaux sous-types métaboliques qui ont des conséquences spécifiques sur le métabolisme. Un premier sous-type d’obésité est caractérisé par une plus grande masse grasse ; le 2e sous-type, par une plus grande masse grasse et une plus faible masse musculaire ; ce deuxième type d’obésité s’avère également associé à une inflammation accrue, ce qui peut augmenter le risque de certains cancers et d’autres maladies.

Seulement 30 à 50 % des traits de l’obésité chez l’Homme apparaissent liés à la génétique ou aux influences environnementales. Cela signifie que la moitié de ce que nous sommes est gouvernée par une variation phénotypique inexpliquée. L’étude indique que cette variation phénotypique inexpliquée tient probablement à l’épigénétique, les processus qui régissent quand et dans quelle mesure les instructions de l’ADN sont utilisées.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Nature

Une bonne hygiène bucco-dentaire réduirait les risques de certains cancers…
Lundi, 05/12/2022 - 12:56

On savait déjà que la répétition de maladies parodontales comme la gingivite était susceptible d’augmenter les risques de maladies cardiovasculaires et de troubles cognitifs. Mais plusieurs études récentes, dont l’une dirigée par le Professeur Remco Kort, de l’Université Vrije d’Amsterdam, viennent de montrer, en comparant la composition de la flore bactérienne orale de personnes en santé et de celles atteintes d’un cancer du pancréas, que la présence de P. gingivalis dans la bouche était associée à un risque 59 % plus élevé de cancer pancréatique, une hausse qui atteint même 120 % pour une autre bactérie responsable des maladies parodontales, Aggregatibacter actinomycetemcomitans.

Ces résultats sont en accord avec une étude antérieure qui avait observé que les personnes qui présentaient des niveaux élevés d’anticorps contre P.gingivalis (un marqueur de la présence de cette bactérie dans le sang) avaient deux fois plus de risque de développer un cancer du pancréas.

Enfin, une autre équipe de scientifiques a quant à elle observé que 61 % de biopsies prélevées chez des personnes atteintes d’un adénocarcinome de l’œsophage étaient colonisées par P. gingivalis tandis que cette bactérie est totalement absente d’échantillons provenant d’œsophages sains. On peut penser que cette infection bactérienne a un rôle dans le développement de ce cancer en raison d’un plus grand potentiel métastatique des tumeurs contenant la bactérie, de même qu’une survie réduite des patients.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

NIH

Une alimentation riche en calcium et potassium pour prévenir les calculs rénaux
Lundi, 05/12/2022 - 12:45

Une étude américaine de la Mayo Clinic montre qu’un régime alimentaire riche en calcium et en potassium peut aider à prévenir les calculs rénaux symptomatiques et récurrents. Alors que des changements de régime sont souvent prescrits pour prévenir les calculs rénaux récurrents, il existait peu de données fiables sur ces facteurs alimentaires et leur efficacité. L’étude révèle que l'enrichissement du régime alimentaire avec des aliments riches en calcium et en potassium peut contribuer, de manière efficace, à cette prévention.

Les calculs rénaux peuvent causer non seulement une douleur atroce, mais sont également associés à des comorbidités sévères, dont la maladie rénale chronique, mais également l'ostéoporose et les maladies cardiovasculaires. Par ailleurs, dans 30 % des cas, la survenue d’un calcul rénal est suivie par un autre calcul rénal dans les 5 ans.

L’équipe de Rochester a mené une étude prospective pour étudier l'impact des changements alimentaires auprès de 411 patients ayant eu des calculs rénaux symptomatiques pour la première fois, et auprès d'un groupe témoin de 384 personnes exemptes de calculs rénaux. Tous les participants ont renseigné par questionnaire, leur régime alimentaire. L’analyse constate qu’un apport hydrique de moins de 3.400 millilitres par jour, soit environ 9 verres, est associé à la première formation de calculs rénaux. Cet apport hydrique quotidien comprend l'apport hydrique par la consommation d’aliments tels que les fruits et les légumes.

Un faible apport de liquide et de caféine peut entraîner un faible volume d'urine et une augmentation de la concentration d'urine, ce qui contribue à la formation de calculs ; par ailleurs, une alimentation plus faible en calcium et en potassium est associée à un risque plus élevé de calcul rénal symptomatique.

En conclusion, l’étude souligne que les régimes avec un apport quotidien de 1.200 milligrammes de calcium peuvent contribuer à prévenir les premiers calculs rénaux et les calculs rénaux récurrents.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Mayo Clinic

^ Haut
VOTRE INSCRIPTION
Vous recevez cette lettre car vous êtes inscrits à la newsletter RTFLash. Les articles que vous recevez correspondent aux centres d'intérêts spécifiés dans votre compte.
Désinscription Cliquez sur ce lien pour vous désinscrire.
Mon compte pour créer ou accéder à votre compte et modifier vos centres d'intérêts.
PLUS D'INFOS
Suivez-nous sur Twitter
Rejoignez-nous sur Facebook
 http://www.rtflash.fr
back-to-top