RTFlash

RTFLASH Recherche & Technologie
NUMERO 1073
Lettre gratuite hebdomadaire d’informations scientifiques et technologiques
Créée par René Trégouët rapporteur de la Recherche et Président/fondateur du Groupe de Prospective du Sénat
Edition du 16 Octobre 2020
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Egalement dans ce numéro
Matière
Un nouveau type de batterie pour les avions électriques
Espace
Pour le Prix Noble de Physique, notre Univers serait éternel…
Terre
La multiplication des canicules en France confirme le réchauffement climatique
Le réchauffement climatique augmente aussi la variabilité du niveau des mers
Vivant
Covid-19 : une étude démontre une différence immunitaire entre homme et femme
Des bactéries intestinales pour aider à combattre le cancer
Une nouvelle étude conforte la thèse de la transmission aérienne du coronavirus
Insuffisance cardiaque : le vaccin contre la grippe diminue le risque de décès
Le venin d’abeille tue les cellules cancéreuses du sein
Une molécule synthétique pour lutter contre le Covid-19
Cancer du pancréas : découverte d’une protéine-clé : la sortiline
COVID-19 : La distanciation physique est efficace sur l’incidence et les taux de mortalité
COVID-19 : Des marqueurs sanguins prédictifs de formes sévères
Maladie d’Alzheimer : une faiblesse en œstrogènes expliquerait sa plus grande fréquence chez les femmes
Edito
5 G : pouvons-nous refuser cette innovation technologique et sociale majeure ?



Avant Propos :

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Chaque semaine, jusqu'à la fin de notre campagne de dons qui se terminera au 31 Décembre, je vous ferai un bref résumé de l'état d'avancement de cette campagne d'adhésions et de dons à notre Association pour permettre à RT Flash de survivre. Au moment où je clos cet édito, nous avons atteint les 7.220  euros d'adhésions et de dons.

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Editorial :

Le 29 septembre dernier, les fréquences destinées à la 5 G - le futur système de téléphonie mobile - ont été mises aux enchères, dans un cadre réglementaire très strict contrôlé par l’ARCEP, l'Autorité de régulation des communications électroniques et des Postes, une instance indépendante du Gouvernement. Onze lots de fréquence d'une puissance de 10 mégahertz (MHz) ont été mis aux enchères. Le prix plancher a été fixé à 70 millions d'euros mais l'opération a en réalité apporté 2.786 millions soit près de 2.8 milliards à l'Etat. Au terme de ces enchères, chaque opérateur dispose dorénavant d'un bloc de 50 Mhz, dans la limite de cinq blocs par opérateur.

Cette enchère principale sera suivie d'une enchère dite, « de positionnement », permettant aux opérateurs de choisir leur position le long du spectre, soit au centre, soit aux extrémités, plus exposées aux interférences avec d'autres services. L’enjeu économique est considérable pour les opérateurs car ceux qui auront obtenu le plus grand nombre de lots seront en capacité d’offrir sur le long terme à leurs clients un meilleur débit et des services plus nombreux et plus rémunérateurs.

Rappelons que la 5G, nouvelle génération de communication mobile, utilise une partie du spectre des ondes radio, celle située entre 3,4 et 3,8 gigahertz (GHz). Elle offre une bande passante plus importante que la 4G et permet donc, en théorie, un débit au moins dix fois supérieur, sous réserve d’une couverture complète du territoire et d’un changement de terminal mobile. A terme, sans doute pas avant 5 ans, la 5G s’enrichira en intégrant également la bande à très haute fréquence des 26 GHz (qui fera l’objet d’enchères ultérieures), dont l’utilisation en matière de transmission ultra-rapide de données et de nouveaux services numériques, ouvre d’immenses perspectives.

Compte tenu de son coût et de sa complexité, il n’est pas question que la 5G se substitue rapidement à l’actuelle 4G ; elle va venir s’y ajouter progressivement, afin de prévenir la saturation prévisible du réseau actuel. D’après les données de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes, la consommation des données des utilisateurs croît au rythme de 40 % par an.

La 5G, c’est d’abord la possibilité d’acheminer bien plus rapidement de gros fichiers numériques : à titre d’exemple, alors qu’il faut environ une minute pour télécharger un film de 800 Mo en 4G (ce temps variant selon la qualité du réseau à l'endroit où vous effectuez ce téléchargement), il ne faudra demain, dans des conditions optimales, que quelques secondes en 5G. La 5G va donc venir faire sauter le goulot d’étranglement du « dernier kilomètre » et compléter le très haut débit permis par la fibre optique. Reste que, dans la pratique, le débit réel sera rarement proche du maximum théorique (20 Gbits/seconde en descente et 10 Gbits/ seconde en montée) et sera sans doute, dans une première phase, de l’ordre d’un Gbit/s en réception.

Il faut bien comprendre que la 5G, dont la montée en puissance va se faire progressivement, sur plusieurs années, n’exprimera toutes ses potentialités qu’au début de la prochaine décennie, vers 2030. Et il est vrai que, pour l’instant, faute de couverture suffisante, mais aussi de bandes de fréquences assez variées, la 5G a plutôt déçu les premiers utilisateurs, notamment en Corée du sud, en Grande Bretagne et en Allemagne, où elle est déjà disponible. Cela tient au fait que les fréquences utilisées pour l’instant par la 5G ne permettent pas une bonne couverture à l’intérieur des bâtiments, où ses ondes pénètrent moins bien que celles de la 4G.

Mais cette situation, qui résulte des lois de la physique, est appelée à évoluer au fil des années, comme cela a été le cas avec la 4G, avec la multiplication des antennes, l’arrivée d’antennes pilotées par IA qui sauront s'adapter à l'évolution des usages, mais grâce à l’emploi de fréquences complémentaires à la bande des 3 GHz et à celle, prévue ultérieurement, des 26 GHz. Il est ainsi prévu de compléter la 5G par la bande des 700 MHz, dont les fréquences bien plus basses offrent une couverture bien meilleure des bâtiments. L’ANFR précise d’ailleurs à ce sujet que cette bande des 700 MHz est utilisable dès à présent en 5G par les opérateurs.

Selon L'Agence nationale des fréquences, l’arrivée de la 5G, en raison de sa capacité à gérer ces flux massifs d’information (une seule antenne permet d’absorber les données d’un million d’objets connectés au kilomètre carré), ne va pas simplement révolutionner, grâce au vecteur transversal de l’Internet des objets,  les télécommunications, et l’accès aux contenus numériques, mais va aussi bouleverser quatre autres secteurs d’activités curieusement peu évoqués, alors qu’ils vont bouleverser nos sociétés, l’industrie du futur, la ville intelligente, les transports sur mesure et la télésanté.

Dans une étude publiée fin 2019, intitulée, « L’économie de la 5G », le cabinet IHS Markit prévoit, en se basant sur l’hypothèse d’un déploiement progressif de la 5G dans tous les pays développés, la création d’une valeur ajoutée globale de 3 600 milliards de dollars (environ 3 068 milliards d’euros, au cours actuel) de chiffre d’affaires et 22,3 millions d’emplois dans le monde en 2035. En tenant compte des gains générés dans tous les secteurs – communications, transport, santé, finance, culture… –, sa contribution totale à la croissance dépasserait les 13 000 milliards de dollars en 2035, avec un apport de 0,2 point de produit intérieur brut par an entre 2020 et 2025 (Voir IHS).

La Commission européenne prévoit, pour sa part, dans son rapport de 2016, intitulé « Identification et évaluation des données économiques-clés pour le déploiement de la 5G en Europe », (Voir European Commission) qu’en 2025, les bénéfices socio-économiques liés au passage à la 5G pourraient atteindre 113 milliards d'euros par an dans quatre secteurs clés, l'automobile, la santé, les transports et les services publics, qui seront les premiers utilisateurs de la connectivité 5G : automobile, santé, transport et énergie.

L'étude estime que le coût total lié au réseau radio et aux liaisons de transmission du déploiement de la 5G sera d'environ 56 milliards d'euros en 2020. Cet investissement majeur des secteurs public et privé aura un effet multiplicateur dans l'ensemble de l'économie et il est susceptible de créer jusqu'à 2,3 millions d'emplois directement et indirectement en Europe lorsque la 5G sera pleinement déployée. Cette étude table également sur un effet d’entraînement plus global d’environ 50,6 milliards d'euros en 2025, dans le secteur des biens et services.

Pour mieux évaluer les effets biologiques et sanitaires réels de la 5G, l'Agence nationale des fréquences (ANFR) réalise depuis plusieurs mois en zone urbaine dense (à Paris, dans le 14ème arrondissement) des simulations numériques sur les niveaux d'exposition aux champs électromagnétiques radiofréquences générés par les réseaux mobiles. Ces expérimentations ont déjà pu montrer que l’arrivée de la 5G, dans la bande 3,5 GHz, aurait pour effet un léger accroissement de l’exposition, restant largement en dessous des valeurs limites fixées par la loi (61 V/m).

Mais l’ANFR a souhaité aller plus loin dans cette évaluation des risques éventuels liés à l’exposition aux ondes émises par la 5G, dans la nouvelle bande des 3,5 GHz, la seule qui sera utilisée dans un premier temps. L’Agence a donc conclu un partenariat avec le Centre scientifique et technique du Bâtiment (CSTB) pour établir quatre scénarios d’expositions, en s’appuyant sur les données spécifiques des émetteurs issues des quatre opérateurs français.

Le premier scénario reprend tout simplement l'état actuel des réseaux mobiles dans l'arrondissement parisien. L'ANFR a relevé des niveaux de champ électrique moyens et médians bien plus faibles que les valeurs limites qui sont, pour la téléphonie mobile, comprises entre 36 et 61 V/m. Dans ce scénario initial, le niveau oscillait entre 0,6 V/m et 1,1 V/m. En extérieur, 1 % des points calculés était supérieur à 5,2 V/m. Rien d'alarmant donc.

Le second scénario étudiait une optimisation de la 4G, c'est-à-dire un déploiement de la technologie sur toutes les stations existantes et bandes de fréquences actuellement utilisées, mis à part la bande 900 MHz, qui héberge toujours la 2G et la 3G. Ici, on ne prend pas encore en compte la 5G. Les mesures sont légèrement supérieures si on les compare à celles de la situation actuelle. Les niveaux médians et moyens varient entre 0,6 V/m et 1,8/m, avec des pointes à 8,6 V/m en extérieur devant les façades, dans 1 % des cas.

Les deux derniers scénarios de l'ANFR intègrent l’arrivée de la 5G. Pour le troisième, le niveau moyen d’exposition aux ondes de la 5G varie de 0,76V/M à 1,36 V/m. Enfin, le dernier scénario, qui combine l’utilisation de la 4G optimisée et de la 5G, aboutit à un niveau d’exposition comparable à celui du scenario 3. Mais la 5G présente l’avantage de limiter l’exposition aux ondes grâce à ses antennes à faisceaux orientables. Dans ce cas de figure, le niveau moyen d’exposition varie de 0,9 V/m en intérieur à 2,3 V/m en extérieur. L'ANFR rappelle par ailleurs que, même sans 5G, l'exposition du public aux ondes continuerait inexorablement d'augmenter, car, dans cette hypothèse, il faudrait renforcer la couverture nationale de la 4G pour répondre à la demande croissante d’accès aux services numériques de la population.

Il faut également souligner que l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail - ANSES - réalise depuis le début de l’année une étude sur les effets biologiques de la 5G, dont les résultats seront connus au premier trimestre 2021. Les scientifiques de cette agence travaillent notamment à l’évaluation des effets biologiques de la bande de fréquences des 26 GHz (5G millimétrique) qui, en raison de leur très courte longueur d’ondes, ne pénètre pratiquement plus dans le corps mais se focalise au niveau de la peau.

Il est également important de rappeler que le récent rapport intitulé, « Déploiement de la 5G en France et dans le monde : aspects techniques et sanitaires », réalisé par l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS) et l'Inspection générale des finances (IGF) montre que, selon les agences de l’OMS présente dans 22 pays, « Il n'existe pas d'effets néfastes avérés à court terme », selon les agences nationales et internationales. « Les éventuels effets de long terme, cancérogènes ou non, difficiles à mettre en évidence, sont à ce stade, pour l'essentiel, non avérés » (Voir Rapport).

Reste que, nous l’avons tous constaté, l’arrivée prochaine de la 5G en France, même si elle est approuvée par la majorité de la population, suscite des interrogations, des craintes et parfois des réticences de la part de certains de nos concitoyens, et même de certains élus qui en contestent l'utilité. Je crois que, sans aller jusqu’à un moratoire qui risquerait de nous placer dans une situation de retard technologique et économique très dommageable, nous devons entendre ces questionnements et y répondre.

L’Etat pourrait, par exemple, en parallèle avec les évaluations très sérieuses déjà réalisées par l’ANFR et l’ANSES, décider de la mise en place, pendant un temps suffisamment long pour pouvoir réaliser un travail approfondi, d’une commission composée pour moitié de chercheurs français et pour moitié de chercheurs étrangers, tous choisis en fonction de leurs compétences scientifiques et de leur indépendance reconnue vis-à-vis des acteurs économiques du secteur numérique. Les conclusions de cette commission seraient rendues intégralement publiques et pourraient faire l’objet d’un débat au Parlement, ainsi que dans une Commission citoyenne, semblable à celle qui a récemment œuvré pour le climat.

Il est dommage que ce débat sur la 5G se soit presque entièrement focalisé sur le seul volet « loisirs et divertissements numériques », comme si la 5G pouvait se résumer à un progrès technologique servant uniquement à télécharger plus vite un film ou un clip sur son smartphone…On semble oublier que la 5G sera, à terme, non une amélioration de ce qui existe déjà, mais bien une rupture technologique et économique majeure qui va révolutionner tous les secteurs d’activités, industrie, travail, transports et santé…

Dans l’industrie, par exemple, Schneider Electric est déjà en train de mettre en place l'usine du futur ; Dans son unité de Vaudreuil en Normandie, cette entreprise a déployé, dans le cadre d’un projet-pilote utilisant la 5G, une solution de pilotage à distance, en temps réel et haute définition, par réalité augmentée, de ses transpalettes, depuis Hong Kong. Dans le contexte de la pandémie de Covid-19 que nous connaissons, ce projet a montré toute sa pertinence et a permis de proposer aux clients des outils de contrôle à distance qui auraient été tout simplement impossibles à utiliser sans la 5G.

Autre exemple d’application possible de la 5G. Un dispositif d’observation en mer, baptisé "Méditerranée", va être expérimenté et prévoit d'embarquer des capteurs sur des bateaux partant de Sète (Hérault) et de relayer leurs informations par un nano-satellite. Sur l'eau, les capteurs seront équipés d'un système de géolocalisation haute précision et recueilleront des données sur la quantité de vapeur d'eau présente. Le nano-satellite les transmettra ensuite en temps réel aux acteurs participant à ce projet. L'analyse fine et rapide de ces vapeurs d'eau qui s'accumulent dans la troposphère (la couche entre 8 et 15 km au-dessus de nos têtes) devrait permettre d’améliorer considérablement nos capacités de prévoir les épisodes cévenols, parfois très violents et dévastateurs pour les populations concernées, comme nous avons pu le voir récemment. A terme, ce système d’observation et d’alerte, couplé au réseau 5G, pourrait permettre des alertes préventives très fiables et ciblées, à destination des zones menacées par ces événements météorologiques catastrophiques.

Mais c’est sans doute en matière de télémédecine et de santé que la 5G va permettre des avancées majeures, dont je m’étonne qu’elles ne soient pratiquement pas évoquées par les médias. Qui sait, par exemple que, sans le recours à la 5G, les Chinois n’auraient jamais pu construire en seulement dix jours leur hôpital de campagne, à Wuhan, ville particulièrement touchée par le coronavirus. Les services de santé chinois ont également utilisé massivement la 5G pour transmettre à très haut débit des masses considérables de données médicales (téléconsultations, analyses, imageries) entre les différents hôpitaux de la région du Sichuan, qui devait faire face à l’afflux de patients contaminés par le Covid-19.

En France, si nous voulons demain relever le difficile défi de la prise en charge médicale et sanitaire, avec de moins en moins de médecins, de tous nos ainés qui vivent en milieu rural, la 5G sera un outil irremplaçable, en permettant à la fois, grâce à la télésurveillance numérique, et l’internet des objets, le maintien à domicile des seniors dans les meilleures conditions de sécurité et de qualité de vie, et des réponses médicales personnalisées et rapides, intégrant les outils de réalité virtuelle et la télérobotique, quand cela s’avérera nécessaire.

Chaque nouvelle technologie suscite des espoirs, mais également de légitimes inquiétudes. Cela est vieux comme le Monde et s’est vérifié au fil des siècles. Il suffit de se rappeler des ouvriers qui détruisaient les métiers à tisser au XVIIIème siècle, par peur d’être dépossédés de leur emploi, ou des scientifiques qui mettaient en garde, au début du XIXème siècle les passagers contre les effets supposés néfastes pour leur santé des voyages en train à vapeur à plus de 30 km/heure…Mais notre pays peut-il refuser a priori, en s’appuyant sur des craintes souvent irrationnelles et infondées, les immenses progrès que peut nous apporter la 5G, non seulement en matière économique, mais, plus concrètement, dans nos vies quotidiennes, en matière d’éducation, de santé, d’énergie ou de travail.

Nous ne pouvons pas, comme certains le voudraient, nous enfermer dans une société de défiance et de méfiance généralisées, voire de rejet du progrès scientifique et technique. Face à la 5G, nous devons avoir une attitude responsable et nous emparer de ce nouvel outil riche de promesses, sans fascination naïve, mais sans craintes, ni rejets de principe, en veillant à ce qu’il soit utilisé pour le bénéfice du plus grand nombre et, bien sûr, soumis à un nécessaire contrôle social et démocratique.

René TRÉGOUËT

Sénateur honoraire

Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat

e-mail : tregouet@gmail.com


Matière
Matière et Energie
Un nouveau type de batterie pour les avions électriques
Jeudi, 15/10/2020 - 00:10

À l’heure actuelle, les batteries électriques telles que nous les connaissons permettent d’alimenter des voitures, ainsi que des drones géants et des taxis volants, mais on est encore loin de voir voler des avions 100 % électriques. Il faudrait des batteries de plusieurs milliers de kilos pour fournir l’énergie nécessaire à un avion pour réaliser un vol de plusieurs centaines de kilomètres. Or, les batteries nécessaires rendraient le vol impossible, car celles-ci seraient beaucoup trop lourdes.

Le fait est que ces batteries électriques sont en effet encore aujourd’hui trop pesantes et offrent une densité énergétique insuffisante pour alimenter des avions. D’autant plus que ces derniers nécessitent d’importantes quantités d’énergie pour décoller. C’est pourquoi les chercheurs tentent de mettre au point de nouvelles sortes de batteries électriques. La société britannique Oxis Energy a mis au point des batteries au Lithium Sulfure pour remplacer les batteries au Li-Ion.

Ce type de batterie présente plusieurs avantages. Tout d’abord, elle serait en mesure de supporter la densité énergétique nécessaire aux avions électriques tout en conservant ses propriétés dans le temps. Elle serait également plus légère et plus sûre. Les batteries au Lithium Sulfure peuvent stocker plus du double d’énergie (500-600 Wh/kg) que les batteries au Li-Ion (100-260 Wh/kg).

Le responsable développement et intégration chez Oxis, Mark Crittenden,  explique que le cycle de décharge batteries au Li-S provoquait davantage de réactions chimiques que pour les batteries Li-Ion. Elles étaient également plus complexes. Il faudrait donc parvenir à maîtriser les réactions et à les optimiser durant les phases de charge et de décharge des batteries afin d’en optimiser la durée de vie. Il faudrait également mettre en place plusieurs protections et contrôles afin de s’assurer du bon fonctionnement des batteries.

La firme britannique affirme être parvenue à produire une batterie Li-S prometteuse. Elle va d’ailleurs développer deux sites de production en Écosse et au Brésil. La société vise l’année 2023 pour la mise en production de ses batteries au Lithium Sulfure.

Il faudra cependant que ces batteries soient contrôlées et certifiées pour être intégrées dans différents engins volants. Elles pourraient intégrer des taxis électriques à décollage vertical (VTOL), appareils en développement, mais aussi des avions de ligne. Il faudra cependant attendre encore plusieurs années avant de voir des avions 100 % électriques dans le ciel.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash 

IEEE

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Espace
Espace et Cosmologie
Pour le Prix Noble de Physique, notre Univers serait éternel…
Mardi, 13/10/2020 - 07:15

Récompensé du dernier prix Nobel de physique pour ses travaux sur les trous noirs, le Britannique Roger Penrose défend une théorie révolutionnaire sur notre Univers. Selon cet éminent scientifique et mathématicien, l'univers dans lequel nous évoluons ne serait ainsi pas le premier, ni le dernier d'ailleurs. Interrogé par le quotidien britannique The Telegraph, Sir Roger Penrose a expliqué que le Big Bang, cette grosse explosion survenue il y a environ 15 milliards d'années et qui est à l'origine du temps, de l'espace et de la matière, n'est pas été le premier à s'être produit.

« Le Big Bang n'est pas le commencement », dit-il. « Il y avait quelque-chose avant le Big Bang et ce quelque-chose est précisément ce qui nous attend dans le futur ». Pour nous permettre de comprendre, Penrose explique que l'univers est en expansion permanente. Et, selon lui, l'univers continuera de s'étendre jusqu'à ce que toute la matière qu'il contient se désintègre, laissant place à un tout nouvel univers.

« Nous avons un univers qui se développe et se développe, et selon cette folle théorie qui est la mienne, dans un avenir lointain toute cette masse finira par se désintégrer en un nouveau Big Bang donnant naissance à de nouveaux temps infinis. Le Big Bang n'était pas le début. Il y avait quelque chose avant le Big Bang et c'est ce quelque chose que nous aurons dans notre avenir ».

Une succession de Big Bang en somme que Penrose résume en employant plus précisément le terme « Aeon » qui, en grec ancien, signifie « nouvel âge » mais aussi « pour l'éternité ». L'univers que nous connaissons donc ne serait pas à lui seul infini, mais s'inscrirait en fait dans une série illimitée d'autres qui produisent cet Aeon. Mis bout à bout, ces univers à la fois nouveaux forment un ensemble infini.

En authentique scientifique, Roger Penrose n'avance bien évidemment pas cela sans un minimum de preuves qui sont, d'après lui, les points de Hawking. Le professeur Penrose y faisait d'ailleurs déjà référence dans une étude parue en 2018 dédiée à la mémoire de Stephen Hawking, dans laquelle plusieurs scientifiques et lui-même indiquaient que des formes tourbillonnantes observées dans le ciel pourraient être le signe de trous noirs ayant survécu à la destruction d’un univers avant le Big Bang.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Independent

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Terre
Sciences de la Terre, Environnement et Climat
La multiplication des canicules en France confirme le réchauffement climatique
Jeudi, 15/10/2020 - 00:30

Selon Météo France, le seuil de moins en moins symbolique des 40ºC n’avait été dépassé qu’une fois dans les années 1960 et une fois dans les années 1970. Dans les deux décennies suivantes, cette température encore rare est devenue plus fréquente. Et dans un monde qui subit les effets de plus en plus visibles du réchauffement climatique, le XXIe siècle a vu les choses s’accélérer.

Depuis 2008, au moins une station de mesure dépasse les 40ºC chaque année (sauf en 2014). Et les étés 2019 et 2020 ont vu un véritable festival de 40ºC, avec une extension vers le nord du pays. Les scientifiques prévoyaient bien une hausse des extrêmes largement plus rapide que l’augmentation moyenne de la température. Mais ces épisodes aussi intenses deux années de suite sont-ils le signe d’une accélération spectaculaire du réchauffement en France ? A priori non, répondent les experts, qui notent que deux années ne sont pas représentatives.

Les modélisations prévoient bien un dépassement du seuil quasiment tous les ans mais seulement « vers le milieu du siècle et plutôt dans le Midi », indique Robert Vautard, directeur de l’Institut Pierre et Simon Laplace de recherche en sciences de l’environnement. Alors 40ºC dépassés comme ça sur deux années de suite, « ça peut paraitre un peu étonnant, mais c’est probablement un hasard », poursuit-il.

Ces pics s’insèrent en outre dans un ensemble qui montre sans conteste l’impact du réchauffement de la planète sur la météo estivale de l’Hexagone. En témoigne le seuil des 35ºC. « Selon les données de Météo-France sur ses 30 stations de référence, depuis 2015, le nombre de fois où 35ºC a été franchi chaque été est supérieur à 100, alors que ça n’arrivait qu’en moyenne 13 fois par été dans les années 1960 », souligne Christophe Cassou.

50ºC à la fin du siècle ?  C’est un indicateur « plus éclairant que 40ºC parce qu’il y a plus de recul statistique » et il « montre que les étés chauds sont récurrents depuis 5 ans », insiste le scientifique qui participe à l’élaboration du prochain rapport des experts climat de l’ONU (Giec). Au-dessus ou non de 40ºC, les vagues de chaleur sont aussi « une menace pour certains écosystèmes, et pour l’agriculture, les canicules étant généralement couplées avec des événements de sécheresse », explique Christophe Cassou, sans oublier les risques accrus d’incendies.

Étant donné les projections des modèles climatiques, la répétition des 40ºC que l’on observe encore cet été risque de n’être qu’un avant-goût des décennies à venir. « Dans les scénarios les plus intensifs en terme de réchauffement, vers la fin du siècle en France, on pourra aisément dépasser 45ºC ou 50ºC. Et certaines simulations vont jusqu’à 55ºC », indique Robert Vautard. « Il faut moduler le message, tout ça n’est pas écrit », tempère Christophe Cassou. « Ça deviendra la norme si on ne réduit pas immédiatement et de manière tenace les gaz à effet de serre », prévient-il.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash 

Météo France

Le réchauffement climatique augmente aussi la variabilité du niveau des mers
Jeudi, 15/10/2020 - 00:20

Des chercheurs de l’Université d’Hawaï ont trouvé que le réchauffement climatique ne fait pas seulement augmenter le niveau de la mer. En effet, il accentue aussi sa variabilité en moyenne globale. Des résultats signifiants pour le domaine côtier et publiés le 20 août dernier dans la revue scientifique PNAS.

Avec le réchauffement du climat, le niveau des océans augmente. Un phénomène que l’on doit à la fonte des glaces continentales (glaciers et calottes polaires) ainsi qu’à la dilatation de l’eau lorsque sa température croît. Cette élévation n’est pas répartie de façon homogène dans l’espace et certaines régions voient l’océan monter plus rapidement que d’autres.

Dans une récente étude, une équipe de chercheurs a mis en évidence qu’en climat plus chaud, c’est également la variabilité du niveau de la mer qui devenait plus importante. Un résultat obtenu après analyse des projections effectuées par une vingtaine de modèles climatiques. En cause, le terme d’expansion thermique et son rapport non-linéaire à la température de l’eau. C’est-à-dire que si l’on reporte graphiquement l’importance de la dilatation en fonction de cette dernière, on n’obtient pas une droite.

« S’il est bien compris que le taux d’élévation du niveau moyen des mers s’accélérera avec le réchauffement futur - en partie en raison de l’expansion plus rapide des océans à des températures plus élevées -, la façon dont cette propriété d’expansion non linéaire de l’eau affectera la variabilité future du niveau de la mer était jusqu’à présent inexplorée » explique Matthew Widlansky, auteur principal du papier.

Quand on parle d’une plus forte variabilité, cela sous-entend des variations saisonnières et inter-annuelles (dues par exemple à El-nino) de plus grande amplitude. « Suivant les lois de la thermodynamique, la variabilité du niveau de la mer augmente en climat plus chaud car les mêmes variations de température, liées par exemple au cycle saisonnier, entraînent des fluctuations de densité – et donc du niveau de la mer – plus importantes » détaille Matthew Widlansky.

Dans leur étude, les auteurs notent qu’avec un réchauffement de l’océan supérieur de 2°C, la variabilité moyenne augmentera de 4 % à 10 %. Des valeurs signifiantes pour le domaine côtier. On pense notamment aux épisodes de submersions marines ou au phénomène d’érosion. Enfin, bien qu’il existe des incertitudes sur les changements régionaux de variabilité, tous les modèles indiquent une hausse en moyenne globale. Ainsi, il s’agit d’un effet à bien prendre en compte dans l’évaluation des risques futurs associés à l’élévation du niveau des mers.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash 

University of Hawai

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Vivant
Santé, Médecine et Sciences du Vivant
Covid-19 : une étude démontre une différence immunitaire entre homme et femme
Jeudi, 15/10/2020 - 19:21

Une étude américaine confirme que la réponse immunitaire au virus varie selon le sexe du patient. Le Dr Akiko Iwasaki, immunologiste de l'université de Yale et auteur de l'étude, annonce que "l’activation des lymphocytes T, ou cellules T (des leucocytes jouant un grand rôle dans l’immunité du corps) était bien plus faible chez les hommes, et plus faible encore s’ils étaient âgés". Cette nouvelle fait suite aux résultats vus sur les 17 hommes et 22 femmes infectés par le coronavirus et membres de l'analyse.

"Lorsqu’ils vieillissent, ils perdent leur capacité à stimuler les cellules T. Si vous regardez, ce sont ceux qui n’ont vraiment pas réussi à fabriquer des cellules T qui ont été les plus mal en point”, explique le docteur Iwasaki.

Chez "les femmes plus âgées - même très âgées, comme 90 ans - ces femmes ont encore une réponse immunitaire assez bonne et décente", a-t-elle ajouté. Selon les chercheurs, le corps des femmes est habitué à lutter contre les agents pathogènes pouvant menacer un potentiel enfant à naître ou un nouveau-né. Ces dernières développent donc des réponses immunitaires plus rapides et plus fortes.

Sabra Klein, du Département de microbiologie moléculaire et d’immunologie de la John Hopkins University School of Public Health, juge que “les œstrogènes peuvent stimuler des réflexes immunitaires importants pour éliminer une infection virale et bien répondre aux vaccins”. "Diverses études sur des souris infectées par la précédente épidémie de SRAS ont démontré que l’oestrogène jouait un rôle dans la manière dont les souris femelles contrôlaient mieux l’infection que leurs homologues masculins”, ajoute-t-elle.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Nature

Des bactéries intestinales pour aider à combattre le cancer
Jeudi, 15/10/2020 - 00:00

Les bactéries intestinales joueraient un rôle-clé, en interagissant avec le système immunitaire, dans la lutte contre de nombreux cancers, selon des recherches de  l’Institut Snyder pour les maladies chroniques de la Cumming School of medicine (Canada). Associée à l’immunothérapie, une thérapie microbienne spécifique renforcerait la capacité du système immunitaire à reconnaître et à attaquer les cellules cancéreuses dans certains mélanomes, cancers de la vessie et cancers colorectaux.

L’immunothérapie est un type de traitement contre le cancer qui contribue à amplifier la réponse immunitaire de l'organisme contre les tumeurs. Toutefois, les taux de réussite de ces traitements peuvent varier fortement d’un patient à l’autre. Pour la docteure Kathy McCoy, autrice principale des travaux, le microbiote a un rôle-clé à jouer pour renforcer l’efficacité du système immunitaire. « Des études récentes ont fourni des preuves solides que le microbiote intestinal peut avoir un effet positif sur l'immunité anti-tumorale et améliorer l'efficacité de l'immunothérapie dans le traitement de certains cancers, mais la manière dont les bactéries ont pu y parvenir est restée insaisissable », explique la chercheuse, également directrice du Centre international du microbiote à l'université de Calgary. « Nous avons pu nous appuyer sur ces travaux en montrant comment certaines bactéries renforcent la capacité des lymphocytes-T, les soldats de l'immunité du corps qui attaquent et détruisent les cellules cancéreuses ».

La première étape des travaux a consisté à identifier les espèces bactériennes qui étaient associées aux tumeurs cancéreuses colorectales lorsqu'elles étaient traitées par immunothérapie en travaillant sur des souris génétiquement modifiées. Les chercheurs leur ont introduit des bactéries spécifiques en même temps qu’un type d'immunothérapie anticancéreuse.

Cela a permis de révéler que des bactéries spécifiques étaient essentielles au bon fonctionnement de l'immunothérapie. Les souris ayant reçu la combinaison des deux thérapies ont vu leurs tumeurs diminuer de manière drastique, tandis que pour les souris n’ayant pas reçu les bactéries spécifiques, l'immunothérapie n'a eu aucun effet.

« Nous avons découvert que ces bactéries produisent une petite molécule, appelée inosine, qui interagit directement avec les cellules-T et, avec l'immunothérapie, elle améliore l'efficacité de ce traitement, détruisant dans certains cas toutes les cellules cancéreuses colorectales », détaille le docteur Lukas Mager, chercheur post-doctoral senior au laboratoire McCoy et premier auteur de l'étude. Les chercheurs ont ensuite validé les résultats obtenus pour le cancer de la vessie et le mélanome. La prochaine étape de ce travail consistera à étudier les résultats chez l'humain.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash 

Science

Une nouvelle étude conforte la thèse de la transmission aérienne du coronavirus
Mercredi, 14/10/2020 - 00:30

C’est un nouvel indice que le coronavirus SARS-CoV-2 est très probablement transmissible par voie aérienne. En janvier, au tout début de ce qui allait devenir la pandémie de Covid-19, un passager infecté et asymptomatique a contaminé le tiers des passagers de son autocar mal ventilé pendant un trajet de moins d’une heure.

La thèse de la transmission du virus par l’air que chacun expire et inspire, plutôt que par les seules grosses gouttelettes expulsées par l’éternuement et la toux, était initialement négligée par les autorités sanitaires du globe, avant un revirement opéré cet été en raison de la pression de nombreux experts des virus respiratoires et une accumulation d’études sur la présence de particules virales dans des microgouttelettes en suspension dans l’air, éjectées par la simple parole.

Des experts des Centres chinois de prévention et de contrôle des maladies décrivent avoir interrogé et testé les passagers ayant été acheminés dans deux cars à un événement bouddhiste dans la ville de Ningbo (province du Zhejiang), le 19 janvier, lors d’un trajet de cinquante minutes (avec retour dans les deux mêmes autocars). Personne ne portait de masque.

Une personne sexagénaire, sans symptôme, était très probablement le cas index, car elle avait eu des contacts auparavant avec des gens de Wuhan, où l’épidémie a démarré. Elle était assise du côté droit dans une rangée au milieu du car numéro 2, entre deux autres passagers. Sur 68 personnes, 23 autres passagers de ce car ont été contaminés. A l’inverse, aucune infection n’a été relevée dans le car numéro un, identique.

Ce qui est notable, c’est que le cercle d’infections était bien plus étendu que les quelques rangées autour du sexagénaire, avec des gens contaminés à l’avant et à l’arrière du car : si le virus ne se transmettait que par des grosses gouttelettes, le cercle aurait été plus réduit puisque celles-ci retombent généralement dans un périmètre de un ou deux mètres. En outre, le patient index n’avait pas de symptômes au moment des trajets, donc il ne toussait pas.

Le système de climatisation du car faisait recirculer l’air à l’intérieur de l’habitacle et ne le renouvelait pas, ce qui a sans doute contribué à propager le virus dans tout le bus, concluent les auteurs. « Cette enquête suggère que, dans des environnements clos où l’air est recirculé, le SARS-CoV-2 est un pathogène hautement transmissible », écrivent-ils.

Leur étude, minutieuse et qui comprend un plan du car avec la position de chaque personne contaminée, s’ajoute à d’autres allant dans le même sens, notamment le cas de multiples contaminations entre tables dans un restaurant de Canton (province du Guangdong), là encore sans doute permises par un système de ventilation ne renouvelant pas l’air intérieur.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash 

JAMA

Insuffisance cardiaque : le vaccin contre la grippe diminue le risque de décès
Mercredi, 14/10/2020 - 00:20

A l’occasion du congrès de la Société européenne de cardiologie, le Docteur Karthik Gonuguntla, de l’Université du Connecticut, a présenté une étude qui montre que se vacciner contre la grippe permet non seulement de se protéger d’une infection, mais également de réduire les risques de problèmes cardiaques.

L’étude a été réalisée grâce aux données de près de trois millions de patients, hospitalisés entre 2010 et 2014. Tous souffraient d’insuffisance cardiaque. Sur l’ensemble de l’échantillon, 1,4 % des patients étaient vaccinés contre la grippe et 1,4 % contre la pneumonie. « Le taux de mortalité à l’hôpital était significativement plus faible pour les patients vaccinés contre la grippe », précise l’étude. Il était de 1,3 %, contre 3,6 % pour les personnes non-vaccinées. Le constat était identique pour le vaccin contre la pneumonie : le taux de décès à l’hôpital était de 1,2 % pour les personnes vaccinées contre 3,6 %  pour les autres.

« Les vaccins contre la pneumonie et la grippe sont vitaux pour prévenir les infections respiratoires et protéger les patients atteints d’insuffisance cardiaque », souligne le docteur Karthik Gonuguntla, l’auteur de cette étude. « Même si beaucoup de personnes ont refusé les vaccins avant la Covid-19, je suis optimiste sur le fait que la pandémie a changé les perceptions sur le rôle de l’immunisation dans la préservation de notre santé ».

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash 

ESC

Le venin d’abeille tue les cellules cancéreuses du sein
Mercredi, 14/10/2020 - 00:10

Des chercheurs australiens ont découvert que le venin des abeilles détruisait rapidement les cellules cancéreuses du sein, même pour les formes les plus agressives. Les piqûres d’abeilles peuvent être douloureuses. Elles peuvent également parfois mettre la vie en danger en cas d’allergie (choc anaphylactique). Mais imaginez l’inverse : que le venin de ces insectes soit au contraire capable de sauver des vies. C’est la promesse d’une étude menée par des chercheurs de l’Institut de recherche médicale Harry Perkins à Perth (Australie).

Le venin d’abeille a déjà démontré ses pouvoirs antitumoraux contre le mélanome, le cancer du poumon non à petites cellules, le glioblastome, les cancers de l’ovaire, du col de l’utérus ou encore du pancréas. Dans le cadre de ces travaux, les chercheurs se sont concentrés sur une forme agressive de cancer du sein, dite “triple négatif”.

Ce cancer, qui touche environ 15 % des patientes, se caractérise par l’absence de marqueur connu à la surface des cellules cancéreuses, susceptible de répondre à une thérapie ciblée connue. Si environ la moitié de ces cancers répond bien relativement aux traitements de chimiothérapie classique, l’autre moitié est en revanche susceptible de développer une résistance. Le taux de récidive est également assez élevé dans les deux ans qui suivent la fin des traitements.

Pour cette étude, les chercheurs ont d’abord extrait le venin de plusieurs abeilles en Australie, en Irlande et en Angleterre, après les avoir endormies avec du CO2. Ils ont ensuite injecté la substance dans des tumeurs formées chez des souris élevées pour développer un cancer du sein “triple négatif”. Ces expériences ont montré qu’à des concentrations spécifiques, le venin d’abeille pouvait tuer jusqu’à 100 % de ces cellules indésirables. Toutes auraient été détruites en moins de soixante minutes, et avec des effets minimes sur les cellules saines.

D’après le Docteur Ciara Duffy, qui a dirigé les recherches, la responsable de cet effet anti-cancérigène n’est autre que la mélittine. Cet oligopeptide, qui est le principal composant du venin des abeilles, semble en effet traverser la membrane plasmique des cellules cancéreuses, formant de petits pores (trous) qui mènent finalement à la mort des cellules.

Les chercheurs ont également découvert que ce venin “coupait” toutes les voies chimiques de signalisation du cancer qui permettent normalement la croissance et la reproduction des cellules cancéreuses. Dans le cadre de ces travaux, l’équipe a également cherché à évaluer la réponse de cette nouvelle approche combinée à des médicaments de chimiothérapie conventionnels, tels que le docétaxel. Ils ont alors constaté que les petits trous percés par le composé de venin d’abeille permettaient à ces traitements de pénétrer facilement dans les cellules cancéreuses, réduisant ainsi la croissance tumorale chez la souris.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash 

NCom

Une molécule synthétique pour lutter contre le Covid-19
Mercredi, 14/10/2020 - 00:00

Une équipe de chercheurs de l’Université de San Francisco, en Californie, a collaboré avec un laboratoire français pour développer une molécule synthétique pour lutter contre le Covid-19 en se servant des nanocorps, c’est-à-dire de minuscules anticorps, que l’on trouve généralement chez les lamas, les chameaux ou les alpagas. Cette molécule synthétique a été baptisée AeroNabs. De précédentes recherches ont déjà prouvé l’efficacité des anticorps de lamas contre le Covid-19.

Ces chercheurs ont montré comment cette molécule synthétique agit pour lutter contre le Covid-19. D’après eux, cela serait dû en grande partie aux nanocorps, provenant par exemple des lamas, qui empêchent le SARS-CoV-2, le virus du Covid-19, de s’attacher aux cellules du corps humain. Il faut savoir que le SARS-CoV-2 possède une protéine en épine qui lui permet de s’attacher aux récepteurs ACE2 des cellules humaines. Grâce à cette protéine, le virus du Covid-19 peut entrer de force dans les cellules et s’y reproduire.

Toutefois, il y a quelques mois, des chercheurs ont découvert que les lamas avaient des nanocorps H11-H4 et H11-D4 qui peuvent neutraliser le SARS-CoV-2 en se liant à la protéine Spike. Les scientifiques de l’Université de Californie ont donc eu l’idée d’exploiter cette caractéristique pour créer leur molécule synthétique.

Selon eux, la perturbation de l’interaction entre la protéine en épine et les récepteurs ACE2 permet de « neutraliser de façon efficace le virus et empêcher sa pénétration dans les cellules ». Avant d’en arriver à la création d’AeroNabs, ils ont testé l’efficacité de 2 milliards de nanocorps synthétiques sur le SARS-CoV-2.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash 

BiorXiv

Cancer du pancréas : découverte d’une protéine-clé : la sortiline
Mardi, 13/10/2020 - 07:13

Selon des chercheurs de l'Université de Newcastle (Australie), la sortiline pourrait être une cible clé pour lutter de manière plus efficace contre le cancer du pancréas, un des cancers parmi les plus agressifs et au pronostic parmi les plus négatifs. Ces recherches montrent en effet la présence de  niveaux de sortiline plus élevés dans les cellules cancéreuses du pancréas que dans les cellules pancréatiques saines.

Alors qu’il n'existe actuellement aucun traitement efficace et satisfaisant pour le cancer du pancréas, ce constat d’une surexpression de la protéine sortiline dans les cellules cancéreuses du pancréas ouvre une piste prometteuse, explique l’auteur principal, Hubert Hondermarck, PhD, chercheur à l’Hunter Medical Research Institute de l'Université de Newcastle. « Il existe un grand besoin d’une thérapie ciblée qui pourrait ralentir la progression rapide de la maladie pour laisser plus de temps à la chimiothérapie et à la radiothérapie ».

La protéine de membrane sortiline est aujourd’hui mieux documentée comme un acteur clé dans la régulation de la viabilité et de la fonction neuronale ; son implication dans la dérégulation de la viabilité des cellules cancéreuses est plus nouvelle. On sait néanmoins que la protéine est surexprimée dans les cancers du sein, du poumon et de la thyroïde, qu’elle peut favoriser l'invasion des cellules cancéreuses dans le glioblastome et qu’elle participe à l'adhésion des cellules cancéreuses et aux métastases dans le cancer colorectal. C’est la première étude à l’impliquer dans le cancer du pancréas.

Surexprimée dans l’adénocarcinome pancréatique : la recherche menée in vitro, sur plusieurs lignées de cellules cancéreuses du pancréas et de cellules épithéliales canalaires pancréatiques établit que l'expression de la sortiline est plus élevée dans les cellules cancéreuses. Cette augmentation du taux de sortiline dans les cellules cancéreuses du pancréas est notamment confirmée par immunohistochimie dans une série de 99 biopsies d’adénocarcinomes pancréatiques humains vs 48 échantillons de tissus pancréatiques normaux.

Pro-tumorale : la sortiline contribue à l'invasion du cancer du pancréas in vitro en maintenant une voie de signalisation pro-tumorale (FAK). Les chercheurs constatent également que les niveaux de sortiline sont plus élevés chez les femmes atteintes d'un cancer du pancréas que chez les hommes, ce qui suggère une régulation possible de l'expression du gène de la sortiline par les récepteurs des œstrogènes.

Inhiber la sortiline pour réduire le caractère invasif local de la tumeur qui entraîne la destruction du pancréas, ce qui entraîne rapidement la mort. La même recherche démontre ainsi que l'inhibition de la sortiline avec des médicaments spécifiques ou une immunothérapie conduit à une forte diminution de la propagation des cellules cancéreuses du pancréas. Par conséquent, cibler spécifiquement la sortiline pourrait améliorer l'efficacité des traitements existants.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

AJP

COVID-19 : La distanciation physique est efficace sur l’incidence et les taux de mortalité
Mardi, 13/10/2020 - 07:11

Jusqu’à récemment, la légitimité des mesures barrières liées à la pandémie de COVID-19 a tenu essentiellement à l’expérience acquise lors des épidémies passées et aux modélisations des épidémiologistes. Elle est aujourd’hui confortée par un nombre croissant d’études observationnelles. L’une d’elles a examiné l’influence de ces mesures sur les taux de croissance des cas positifs et de celle de la mortalité attribuable à l’épidémie sur l’ensemble du territoire des États-Unis d’Amérique, État par État.

Pour cela, elle a comparé ces taux avant la mise en place des mesures (de 14 jours avant à 3 jours après cette mise en place, pour tenir compte du délai d’incubation de la maladie) et après (de 4 à 21 jours après). La période d’observation s’est déroulée en mars 2020, au moment où tous les États les avaient imposées. Les taux de croissance moyen des cas positifs ont diminué dès le 4e jour après la mise en place des mesures, d’environ 0,9 % par jour [IC95 : - 1,4 % à - 0,4 %, p<0,001].

En revanche, les auteurs n’ont observé aucune influence significative de la limitation des déplacements internes à chaque État sur ces taux [0.1 % par jour ; IC95 : −0,04 % à 0,3 % ; P = 0.14). Pour eux, il n’est pas possible d’en tirer une conclusion, étant donné les difficultés à différencier l’influence de cette limitation avec celle des mesures de distanciation physique.

Les taux de croissance de la mortalité attribuable au COVID-19 ont diminué à partir du 7e jour après la date de mise en effet de la distanciation sociale, de 2 % par jour en moyenne [IC95 : - 3,0 % à -0,9 % ; p <0,001]. Cependant ce résultat n’est plus statistiquement significatif à partir du 10e jour.

Cette étude estime que ces mesures ont permis de diminuer le nombre de cas quotidiens dépistés d’environ 1.600 le 7e jour après leur mise en œuvre, d’environ 35.000 le 14e jour et d’environ 600.000 le 21e jour.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

DOI

COVID-19 : Des marqueurs sanguins prédictifs de formes sévères
Mardi, 13/10/2020 - 07:03

Une équipe constituée de chercheurs et médecins de Gustave Roussy, de l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris, de l’Inserm, de l’Université Paris Saclay et de l’Université de Paris, en collaboration avec plusieurs équipes étrangères (Singapour, Chine, Israël), a publié une étude suggérant que le diagnostic précoce des formes graves de COVID-19 pourrait être fait grâce à des marqueurs sanguins dont les taux sont relativement faciles à mesurer (calprotectine, monocytes non classiques). Les chercheurs ont analysé les échantillons sanguins de 158 patients admis aux urgences pour suspicion de COVID-19. Parmi eux, 86 ont été testés positifs par RT-PCR et ont été classés en trois niveaux de sévérité de la maladie (léger, modéré, sévère).

Quatre types de modifications ont été observées chez les patients atteints d’une forme sévère : un nombre élevé de monocytes « classiques » (CD14+, CD16-) sous exprimant l’antigène HLA-DR, une forte diminution des monocytes « non classiques » (CD14- ou faible, CD16+), la libération dans le sang et les poumons de cellules myéloïdes correspondant à des polynucléaires neutrophiles immatures ayant des propriétés immunosuppressives (myélopoïèse d’urgence) et enfin une multiplication par 100 à 1.000 de la calprotectine plasmatique, qui est produite en cas d’inflammation.

Les trois premières modifications aboutissent à une immunosuppression. Quant à la calprotectine, l’un des auteurs de l’étude, Aymeric Silvin, souligne que « la calprotectine pourrait être responsable de l’aggravation du COVID-19, puisque sa quantité est corrélée avec les besoins en oxygène ainsi que les facteurs impliqués dans la thrombose. Sa forte augmentation dans le sang pourrait intervenir avant l’orage cytokinique associé à l’emballement inflammatoire des patients développant une forme sévère. Nous pensons qu’une boucle d’amplification se crée entre la calprotectine et l’interleukine-6, induisant une inflammation chronique aboutissant à une immuno-suppression ».

Une autre auteure, la Professeure Michaela Fontenay, précise qu’« un diagnostic précoce d’une forme grave peut être réalisé par la combinaison d’un dosage de calprotectine et d’un test de routine de cytométrie en flux facilement implantable dans les laboratoires d’hématologie de routine ». Enfin, ce travail permet d’envisager de nouvelles stratégies thérapeutiques, par exemple, en bloquant les récepteurs de la calprotectine et de la myélopoïèse d’urgence.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Inserm

Maladie d’Alzheimer : une faiblesse en œstrogènes expliquerait sa plus grande fréquence chez les femmes
Mardi, 13/10/2020 - 06:58

Face à la maladie d’Alzheimer, les femmes et les hommes ne sont pas sur un pied d’égalité. Les femmes sont plus touchées et représentent environ 60 % des malades. Des chercheurs italiens ont récemment découvert le rôle de l’estradiol dans ce processus, qui est un dérivé naturel du métabolisme du cholestérol nécessaire au maintien de la fertilité et dont le taux diminue au moment de la ménopause.

Alzheimer est la maladie neurodégénérative la plus courante et la principale cause de démence. « Le risque de développer Alzheimer ainsi que sa progression et sa gravité sont connus pour être très différents chez les hommes et les femmes », poursuit Elena Tamagno, co-auteure principale de l’étude et chercheuse à l’Institut de neurosciences de la Fondation Cavalieri Ottolenghi (NICO) à l’université de Turin (Italie). « Des études épidémiologiques récentes ont montré que les deux tiers des patients sont des femmes et ce fait ne peut être attribué uniquement à leur espérance de vie plus élevée. La perte d'estradiol pourrait être l'un des facteurs menant au déclin des fonctions cognitives chez les femmes ».

Les chercheurs estiment que le remplacement précoce des œstrogènes ménopausiques peut protéger contre le développement de cette maladie. Celle-ci se caractérise concrètement par l'accumulation de peptides bêta amyloïdes 42 (AB42) dans les plaques amyloïdes et l'agrégation de la protéine tau.

Ces protéines tau sont abondantes dans les cellules nerveuses et sont pathologiquement modifiées dans le développement d’Alzheimer. Pour examiner l'hypothèse selon laquelle le sexe influence l'effet des AB42 sur les modifications de la protéine tau, les chercheurs ont administré ces peptides d'AB42 à des souris transgéniques. Les résultats ont montré que le remplacement des œstrogènes a permis d’inverser l’effet des protéines tau par une activité antioxydante.

Ces résultats ont conduit les chercheurs à prendre plusieurs facteurs en compte. « Notre étude indique que des facteurs tels que l'âge, le stade de la reproduction, les niveaux d'hormones et l'interaction avec d'autres facteurs de risque doivent être pris en compte chez les femmes, afin d'identifier le meilleur traitement approprié dans la prévention des troubles cognitifs », estime Massimo Tabaton, co-auteur principal. « Nos résultats suggèrent qu'un remplacement précoce des œstrogènes postménopausiques peut être protecteur contre Alzheimer ».

Selon les chercheurs, cette découverte met la lumière sur la raison pour laquelle les femmes sont les plus touchées par Alzheimer. « Lier la carence en œstrogènes aux changements tau d’Alzheimer fournit le lien mécaniste manquant au risque accru d’Alzheimer chez les femmes et suggère de manière significative des voies thérapeutiques pour réduire cette maladie », a conclu George Perry, rédacteur en chef du Journal of Alzheimer's Disease et chercheur en neurobiologie à l'université du Texas à San Antonio.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash 

JAD

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