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Edito
La physique va révolutionner le traitement du cancer !
Le traitement du cancer repose sur quatre grands outils thérapeutiques qui n’ont cessé de se perfectionner au fil du temps : la chirurgie, utilisée depuis plusieurs siècles et qui consiste, quand cela est possible, à enlever la tumeur ; la chimiothérapie, utilisée depuis le début du siècle dernier, qui consiste à détruire la tumeur maligne à l’aide de substances chimiques particulières ; la radiothérapie, elle aussi utilisée depuis plus d’un siècle pour détruire la tumeur à l’aide de radiations ionisantes et enfin l’immunothérapie, qui consiste à renforcer par différentes voies biologiques le système immunitaire pour l’amener à repérer et à détruire spécifiquement les cellules malignes.
Bien que ces quatre approches thérapeutiques soient le plus souvent associées et combinées, permettant aujourd’hui de guérir plus d’un malade sur deux, on estime que 60 % des patients atteints de cancer seront, à un moment ou un autre, traités par radiothérapie au cours de leur parcours de soin, ce qui montre à quel point cette technique reste importante dans le traitement du cancer.
Il y a une vingtaine d’années, l’apparition d’un nouveau type d’appareil de radiothérapie stéréotaxique robotisée, baptisé « CyberKnife » a marqué une véritable rupture technologique en permettant des radiochirurgies d’une extrême précision pouvant détruire efficacement de nombreuses tumeurs d'accès difficile et notamment des tumeurs situées dans des organes en mouvement ou de petites métastases.
Mais une autre révolution se prépare, celles des nanoparticules qui vont venir amplifier localement l’effet de la radiothérapie. Cette voie est actuellement développée par la société française Nanobiotix, fondée en 2003 par Pierre Levy. Elle a déjà été expérimentée avec succès sur certains types de tumeur, comme les sarcomes, mais devrait à terme pouvoir être utilisée contre de multiples formes de cancers.
Cette technologie baptisée NanoXRay consiste à utiliser judicieusement de minuscules particules d’oxyde d’hafnium (Hf02) de seulement 50 nanomètres de diamètre, ce qui permet de multiplier par neuf, sans augmenter les doses de rayons X utilisés, l’efficacité destructrice d’une radiothérapie.
Le produit, baptisé NBTXR3 actuellement en phase de test, a été conçu pour être administré directement dans la tumeur par le chirurgien et vient pour la première fois d’être utilisé chez l’homme. Un premier essai clinique, mené à l’Institut Gustave Roussy (IGR, Villejuif) sur vingt patients, tous atteints de sarcomes des tissus mous, a donné d’excellents résultats : « Les meilleurs taux de fonte des tumeurs, près de 50 %, ont été observés pour des quantités de produit correspondant à 10 % du volume de la tumeur », précise le Docteur Bonvalot qui a conduit cet essai. Un autre essai clinique mené à l’Institut Curie (Paris) chez, cette fois, des patients atteints de cancers ORL, a déjà commencé.
Fin 2015, la Food and Drug Administration (FDA) américaine a par ailleurs autorisé Nanobiotix à démarrer sa première étude clinique aux Etats-Unis avec NBTXR3 dans le cancer de la Prostate, une nouvelle indication touchant une très large population. Outre cet essai sur la Prostate, Nanobiotix mène actuellement des essais cliniques dans cinq indications : sarcome des Tissus Mous, cancers du Foie, cancers de la Tête et du Cou et enfin cancer du Rectum. Si ces essais cliniques en cours confirment les résultats encourageants obtenus par cette technologie innovante, celle-ci pourrait être disponible pour tous les malades à partir de 2021.
Mais Nanobiotix veut aller encore plus loin et compte également utiliser ces nanoparticules dans une approche immunothérapique, pour booster les systèmes immunitaires des patients afin de combattre le cancer. Ainsi, ces nanoparticules pourraient potentiellement être utilisées comme une vaccination in situ (intratumorale) pour générer la « mort cellulaire immunogène », faisant alors entrer l’immunothérapie dans une nouvelle dimension.
Autre technique futuriste en plein développement, la thérapie photodynamique. Depuis 2013, une équipe scientifique du Royal Free Hospital (Angleterre) a commencé à tester cet outil pour traiter certains cancers du sein. Concrètement, la PDT consiste à injecter un médicament dans la tumeur pour la rendre sensible à la lumière. A l'aide d'une aiguille, la lumière du rayon laser est ensuite dirigée sur la tumeur pour la tuer. "C'est un traitement extraordinaire qui permet aux patients de ne pas avoir à endurer d'autres traitements qui causent des effets secondaires très désagréables", explique David Longman, fondateur de l'association caritative Killing Cancer. Jusqu'ici, le traitement avait un inconvénient majeur : il restait dans le corps pendant plusieurs semaines, rendant les patients ultra-sensibles à la lumière et les empêchant de sortir de chez eux. Mais avec l'arrivée de nouveaux médicaments qui se dégradent en 48 heures, cet obstacle est à présent levé.
Comme l'explique le Professeur Mohammed Keshtgar, auteur principal de l'étude : "Cette technique est encore balbutiante et pour l'instant, le but de la recherche est de trouver la combinaison optimale de médicament et de lumière pour détruire la tumeur". Mais la PDT ne cesse d’étendre son champ d’application dans le traitement de certains cancers de la peau, du poumon, de l'œsophage et du cancer de la tête et du cou.
A Paris, depuis 2008, des tumeurs du cerveau ont pu être traitées à l'aide d'un laser contrôlé par imagerie à résonance magnétique (IRM). Il s’agit d’une première mondiale, pour l’équipe de Paris dirigée par le professeur Alexandre Carpentier, neurochirurgien à la Pitié-Salpêtrière. Grâce à cette technique par laser pour le traitement de personnes atteintes d’un cancer au cerveau, les médecins n’ont pas été obligés de leurs ouvrir la boîte crânienne. Ils sont mêmes restés conscients pendant tout la durée de l'opération.
En août 2015, une équipe anglaise dirigée par Kevin O'Neill, chef de la neurochirurgie à l'Imperial College de Londres, a également présenté cette nouvelle technique d’intervention par laser sur des tumeurs du cerveau. Ces chirurgiens ont utilisé ce nouvel outil pour opérer Reuben Hill, un étudiant de 22 ans qui souffrait d’une tumeur du cerveau de la taille d’une balle de golf. Au cours de l'opération qui s’est déroulée au Charing Cross Hospital de Londres, les chirurgiens ont utilisé une sonde laser émettant un faisceau lumineux dans le proche infrarouge. Selon Kevin O'Neill « La chirurgie laser ouvre de nouvelles perspectives très prometteuses pour traiter certaines tumeurs du cerveau résistantes aux traitements ; c’est un réel espoir pour les 16 000 patients anglais diagnostiqués chaque année avec une tumeur du cerveau ».
Une autre technique pleine de promesses devrait se développer au cours des années à venir : la protonthérapie. Avec les techniques de radiothérapie, on irradie les tumeurs avec des particules dites ionisantes, qui finiront par provoquer la mort des cellules cancéreuses mais aussi de cellules saines qui sont proches. En revanche, avec la protonthérapie, il est possible de cibler beaucoup plus finement et efficacement la tumeur car les protons utilisés peuvent être calibrés de manière à libérer leur énergie exactement au moment voulu et à la profondeur d’intervention souhaitée, un avantage décisif pour mieux détruire certaines tumeurs complexes et profondes, comme celles de la tête, de l’œil ou du cou.
Malheureusement, jusqu’à présent, la protonthérapie reposait sur de lourdes installations, dix fois plus coûteuses que les centres de radiothérapie classiques ; c’est pourquoi il n’existe encore en France que deux centres de protonthérapie (à Orsay et à Nice), contre 177 unités de radiothérapie classiques. Mais cette situation pourrait radicalement changer d’ici quelques années, grâce aux remarquables travaux de scientifiques français du CNRS et de l’Ecole Polytechnique.
Il y a, en effet, une autre innovation majeure : l'apparition d'une nouvelle technologie de rupture dans la détection et le traitement des tumeurs cancéreuses, l'accélérateur à plasma laser, est en passe de modifier le paysage scientifique. Ce nouveau type d'accélérateur utilise un état particulier de la matière, le plasma, constitué d'électrons libres et d'ions. Par nature, il peut supporter des champs électriques mille à dix mille fois supérieurs à ceux utilisés dans les accélérateurs traditionnels. Ce plasma est produit grâce à une impulsion laser très intense et très brève qui permet de dissocier les électrons des noyaux atomiques. Le secret de cette nouvelle approche réside dans la manipulation ultra-rapide des électrons du plasma avec des impulsions laser. En contrôlant ce mouvement, il est possible de construire une carte de champ électrique dont les composantes peuvent accélérer les particules chargées ou les faire rayonner.
En radiothérapie, dans plus de 90 % des cas, les patients sont traités en utilisant des machines délivrant des rayons X. Cette technique est très développée du fait du caractère compact de l'appareil et de son faible coût. La radiothérapie pulsée avec faisceaux d'électrons de 250 MeV issus des accélérateurs laser plasma, est une voie très prometteuse. Il s'agit également d'une thérapie qui serait économiquement plus avantageuse. Sur la base des études théoriques confirmées par des résultats expérimentaux récents, il semble possible de fabriquer des machines de taille et de coût réduits, capables de délivrer des faisceaux de protons utilisables cliniquement.
Avec plus de 120 000 patients traités et près de 50 centres en activité dans le monde, la protonthérapie a fait la preuve de son efficacité et constitue aujourd'hui un traitement d'excellence de certains cancers. Cependant, la mise en œuvre de cette technique nécessite actuellement une infrastructure lourde et coûteuse qui constitue un frein majeur à son implantation dans de nombreux hôpitaux. La mise au point d'accélérateurs compacts permettrait son implantation dans les services de radiothérapie et une plus grande disponibilité permettant aux cliniciens de disposer facilement des protons pour les traitements. Cette rupture rendue possible par la maîtrise du plasma et du laser devrait à terme enfin permettre de généraliser la protonthérapie.
Mais ces faisceaux d’électrons aux propriétés inédites, très énergétiques, extrêmement brillants et accordables en énergie, vont également révolutionner d'ici quelques années le domaine de l’imagerie médicale. Les accélérateurs laser-plasma vont en effet également révolutionner l’imagerie médicale en produisant des faisceaux de rayons X cohérents et de petites dimensions, indispensables à l’obtention de clichés d’intérêt médical avec une résolution spatiale sans précédent. Le laboratoire d’Optique Appliquée de l’École polytechnique est en effet parvenu à mieux contrôler les champs électriques et à faire osciller les électrons accélérés, ce qui ouvre la voie à la production contrôlée d'un rayonnement énergétique dans le domaine des rayons X.
En matière de cancer, la détection très précoce est vitale car elle augmente considérablement le choix et l’efficacité des traitements. Pour détecter les tumeurs cancéreuses, il existe, dans le domaine des rayons X, deux types d’imagerie : l’imagerie par absorption, et l’imagerie par contraste de phase. La première utilise les propriétés d'absorption des tissus. Elle permet par exemple de visualiser des tissus osseux dont la densité est très différente de celles des tissus environnants. Malheureusement, cette technique n’est pas en mesure de distinguer par exemple des cellules cancéreuses de cellules non cancéreuses puisqu’elles possèdent des densités très proches.
En revanche, l’imagerie X par contraste de phase permet d’augmenter le contraste d'image à un niveau jamais atteint car la dimension de la source X est très petite. Cette technique permet la détection de tumeur cancéreuse à un stade particulièrement précoce. Appliquée au cas de cancer du sein, l’imagerie par contraste de phase permettra une détection très précoce avec une dose minimale. Ces travaux français remarquables ont été récompensés en mars 2015 par la prestigieuse bourse d’excellence européenne "preuve de concept" du Conseil Européen de la Recherche (ERC). Cette bourse vise à renforcer des recherches sur le développement de technologies innovantes pour la détection du cancer à un stade précoce (Voir Polytechnique).
Autre avancée majeure apparue il y a deux ans à Lyon, le Focal One. Cet appareil est pour l’instant utilisé pour traiter certains cancers de la prostate à Lyon. L'hôpital Edouard Herriot est le premier au monde à tester ce traitement qui permet une destruction extrêmement ciblée de la tumeur. Cette technique très innovante, conçue par la société EDAP TMS de Vaulx-en-Velin près de Lyon, s'appuie sur le ciblage par ultrasons focalisés à haute densité. La tumeur est repérée par les chirurgiens par l'imagerie à résonance magnétique (IRM). Les images obtenues sont transmises à Focal One qui se charge de les superposer à l'échographie 3D.
En une seule opération (de 20 minutes à 2 heures), sous simple anesthésie locale, la tumeur peut ainsi être éliminée. Comme le souligne le Docteur Gelet, "Les chirurgiens ciblent les ultrasons plus précisément sur la tumeur et peuvent ajuster la puissance de leur faisceau en temps réel, ce qui permet une précision de traitement jamais égalée". Co-développé par l’hôpital Edouard-Herriot de Lyon, une équipe Inserm et l’industriel rhodanien Edap TMS (également fabricant de l’Ablatherm), cet appareil, apparu sur le marché en 2014, est aujourd’hui déployé dans trois établissements en France, à Lyon, Nantes et à l’Institut Mutualiste Montsouris à Paris.
Toujours à Lyon, une nouvelle technologie très innovante et expérimentée à l’hôpital de la Croix-Rousse depuis novembre 2015 : l’électroporation. Cette technique de pointe consiste à introduire au cœur de la tumeur plusieurs aiguilles qui vont permettre d’appliquer pendant de brèves périodes des courants électriques de très forte intensité (jusqu’à 3000 V). Ces impulsions provoquent l’ouverture des membranes cellulaires et induisent la destruction des cellules cancéreuses. Utilisée sur certaines tumeurs difficilement accessibles du foie, l’électroporation devrait être également prochainement expérimentée dans le traitement de certaines tumeurs du pancréas.
Enfin, une autre technique prometteuse donne d’excellents résultats pour traiter certaines tumeurs du rein et pourrait être progressivement étendue à d’autres cancers : la cryothérapie. Cette technique consiste à utiliser de petites sondes métalliques, refroidies par une circulation liquide d'azote ou d'argon qui pénètrent au cœur des organes et détruisent de petites tumeurs cancéreuses ou des groupes de cellules qui perturbent le fonctionnement de ces organes.
L’implantation de ces cryosondes est contrôlée en direct par imagerie : échographie, scanner ou IRM. Le froid est appliqué en plusieurs fois, pour amener les cellules à une température de -40°C. À cette température, des glaçons se forment à l'intérieur de la cellule et peuvent la détruire. Les débris des cellules éclatées sont ensuite éliminés par le système immunitaire. Cette méthode est d’autant plus intéressante que le froid détruit également les petits vaisseaux sanguins qui alimentent, ce qui réduit le risque de récidive si quelques cellules cancéreuses échappent au traitement. « Le taux de récidive, pour les petites tumeurs du rein que nous traitons fréquemment dans notre service, est inférieur à 5 % », précise le Professeur Éric de Kerviler, radiologue à l'hôpital Saint-Louis, à Paris.
Mais il était impossible de terminer cet éditorial sans évoquer, trop rapidement, une voie thérapeutique encore plus révolutionnaire qui est train de s’imposer en cancérologie : celle des nanoparticules et des nanovecteurs. Il y a quelques semaines, des chercheurs sino-américains ont utilisé la molécule médicamenteuse standard de la chimiothérapie, la doxorubicine, mais couplée à un transporteur en silicium sous forme nanométrique (1 nanomètre correspond à un milliardième de mètre). Ils ont injecté la nouvelle forme médicamenteuse à des souris atteintes de cancer du sein dont des métastases s’étaient développées au niveau des poumons. Résultats : la moitié d’entre elles n’avaient plus aucune trace de cancer encore huit mois après le traitement, ce qui équivaut à 24 ans chez l'homme, selon les scientifiques (Voir Nature).
Mauro Ferrari, président de l'Institut de recherche méthodiste de Houston au Texas et co-auteur principal de l’étude s’enthousiasme : "Les résultats sont étonnants. Nous avons inventé un procédé qui permet aux nanoparticules d’entrer à l'intérieur de la cellule cancéreuse et d’y libérer la substance médicamenteuse directement dans le noyau cellulaire. Avec ce générateur de nanoparticules injectables, nous avons pu atteindre cette cible jamais atteinte par les traitements standard". Forts de ces résultats prometteurs, ces chercheurs espèrent obtenir l'approbation de la FDA (Food and Drug Administration), pour commencer les essais cliniques chez l'homme dès 2017.
Il est intéressant de souligner que toutes ces nouvelles techniques pleines de promesses, au-delà de leur diversité quant à leurs principes physiques de fonctionnement, ont en commun deux points fondamentaux : premièrement, elles associent et intègrent dans un processus global et unifié le repérage et l’observation de la tumeur à l’aide de puissantes techniques d’imagerie et le traitement rapide de celle-ci grâce aux différentes voies physiques que nous venons d’évoquer. Cette nouvelle approche est très satisfaisante à la fois pour le malade et le médecin car elle permet, au cours de séquences brèves, de continuer à observer le cancer, de le cerner très précisément et de le traiter de manière rapide et extrêmement ciblée, en minimisant les effets secondaires pour le patient.
Mais ces nouveaux outils ont également en commun de tirer leur efficacité thérapeutique de l’exploitation conjointe des « big data (données massives), combinée à une puissance de calcul informatique considérable qui permet une modélisation numérique de l’intervention avant même qu’elle ait lieu, ce qui la rend d’autant plus efficace. Associant de manière synergique l’ensemble des disciplines physiques (optique, électronique, informatique, mathématiques, matériaux) mais également chimiques et biologiques, ces outils sont pensés de manière transdisciplinaire, de leur conception et leur utilisation sur le patient.
On le voit, cette révolution technologique en cours est également une rupture conceptuelle qui consacre l’émergence de nouvelles approches scientifiques très prometteuses dans la lutte contre cet ennemi implacable qui ne cesse de perdre du terrain mais qui n’est pas encore vaincu. Sans verser dans un chauvinisme déplacé, il faut enfin souligner que notre Pays tient toute sa place dans cette compétition scientifique et technologique mondiale acharnée et nous devons absolument poursuivre cet effort national qui permettra, d’ici quelques courtes années, de porter de nouveaux coups décisifs à cette maladie tant redoutée.
René TRÉGOUËT
Sénateur honoraire
Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat
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Le célèbre laboratoire national Lawrence Livermore (LLNL), rattaché au département de l’Energie américain (DoE), vient d'acquérir un super-calculateur inspiré du fonctionnement du cerveau humain, mis au point par IBM. Basé en Californie, le LLNL compte utiliser ce nouvel outil pour épauler l’administration américaine de la sûreté nucléaire (la NNSA) dans ses missions de cybersécurité.
Le super-calculateur sera également mis à contribution dans le cadre du programme d’informatique et de simulation avancée (ASC) de la NNSA qui vise à assurer la sécurité, la sûreté et la fiabilité de la dissuasion nucléaire des Etats-Unis sans réaliser d’essais souterrains. L’objectif est de tester différentes applications basées sur des algorithmes de Machine Learning et de Deep Learning.
Ce supercalculateur est composé de 16 puces neuromorphiques TrueNorth. Développée par Big Blue dans le cadre du programme de recherche Systems of Neuromorphic Adaptive Plastic Scalable Electronics (SyNAPSE), la puce TrueNorth vise à reproduire dans le silicium un réseau de neurones artificiels. La puce de 4,3 cm intègre ainsi un million de neurones artificiels et 256 millions de synapses.
Les puces neuromorphiques ont été développées pour réaliser des tâches, comme la reconnaissance de contenus à l’intérieur d’une image ou la reconnaissance vocale, que les processeurs classiques peinent à effectuer, mais qui sont très bien exécutées par notre cerveau. Aujourd’hui, les ordinateurs effectuent ces tâches grâce à des algorithmes de Deep Learning, qui tournent sur des processeurs graphiques, initialement développés pour le monde du jeu vidéo et qui peuvent être programmés pour des applications particulières.
Toutefois, ces algorithmes demeurent extrêmement gourmands en puissance de calcul et en énergie. Les faire tourner sur des puces neuromorphiques, dont l’architecture est spécialement adaptée, permettrait de diminuer sensiblement la consommation énergétique requise.
IBM assure ainsi que 16 puces TrueNorth ne consomment que 2,5 watts soit l’équivalent de la consommation énergétique d’une simple tablette numérique. En août dernier, une équipe de chercheurs d’IBM est parvenue à reconstituer le cerveau "numérique" d’un rongeur en assemblant 48 puces neuromorphiques TrueNorth. A terme, le géant informatique souhaiterait directement intégrer ces puces bioinspirées dans les smartphones, montres connectées ou autres dispositifs portables.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
WSJ
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Avenir |
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Nanotechnologies et Robotique
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Dans un nombre croissant de domaines et de pathologies, la réalité virtuelle est la nouvelle alliée de la médecine. Aujourd’hui, elle peut aussi être utilisée pour guérir les addictions. C'est par exemple le cas dans l'application "The Cave" (la grotte) qui propose une animation 3D en réalité virtuelle.
Créée par les chercheurs de l’Université de Houston, cette application est conçue pour soigner les dépendances en recréant des environnements familiers pour les personnes toxicomanes ou alcooliques, afin de leur apprendre à résister aux tentations. Les participants portent un casque audiovisuel et avancent dans une maison, équipée de huit caméras infrarouges qui permettront d’analyser leurs réactions.
À travers ce dispositif, les images 3D et avatars projetés sur les murs de la « grotte » sont perceptibles. Stimuli audios, vidéos et olfactifs sont mis en place pour reproduire des scénarios de vie où la tentation de céder à son addiction est prégnante, comme une fête par exemple. Accompagnés de leur thérapeute, les patients apprennent à repérer les situations déclenchant l’envie de consommer ces substances et comment contrôler cette impulsion.
De leur côté, les médecins peuvent comprendre quand et pourquoi une personne dépendante replonge, et adapter le traitement, psychologique comme médicamenteux, pour les soigner. Ce type de jeu de rôle existe déjà entre patient et thérapeute, mais la réalité virtuelle permet une expérience plus immersive, donc plus efficace. Un an et 1,3 million de dollars de la part de l’Institut National de l’Abus de Drogues (NIDA) ont été nécessaires pour créer cet environnement, dirigé par le chercheur américain Patrick Bordnick.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Tech Insider
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Matière |
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Matière et Energie
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Le dernier rapport du Pnue souligne qu'en 2015, les investissements en faveur des énergies propres ont diminué dans les pays développés (- 8%, 130 milliards) et ont fortement progressé dans ceux en développement (+ 19%) pour atteindre 156 milliards de dollars. Le 10e rapport du Pnue révèle aussi que les investissements dans le secteur des renouvelables (hors gros barrages hydro-électriques) ont atteint un nouveau record.
"L'ensemble des investissements dans les renouvelables s'est élevé à 286 milliards de dollars (256 milliards d'euros), soit 3 % au-dessus du précédent record établi en 2011", souligne le Programme des Nations unies pour l'environnement (Pnue) dans un communiqué. En 2014, ce montant, qui comprend les sommes dédiées aux nouvelles installations, aux nouvelles technologies et à la recherche et au développement, avait été de 270 milliards de dollars.
S'ils n'ont progressé que de 8 % en Chine, ce pays est néanmoins et de très loin le premier investisseur dans les renouvelables avec 102 milliards dépensés l'an passé. L'Inde (10 milliards), l'Afrique du Sud (4,5 milliards), le Mexique (4 milliards) et le Chili (3,4 milliards) affichent des investissements en forte hausse.
Dans les pays développés, le paysage est contrasté : l'Europe affiche une nette baisse (- 21%) avec 48 milliards dépensés, soit selon le Pnue "le chiffre le plus bas enregistré sur le continent depuis neuf ans, et ce en dépit d'investissements record dans les projets d'éolien offshore". Une croissance faible et des politiques de soutien aux énergies renouvelables moins favorables expliquent cette tendance. Les montants investis sont en progression aux Etats-Unis (+ 19%) et stables au Japon.
Selon le Pnue, les nouvelles capacités de production électrique installées en 2015 proviennent majoritairement des souces d'énergies renouvelables hors grands barrages (134 gigawatts). Viennent ensuite les grands barrages hydro-électriques (22 GW), centrales à charbon (42 GW) et centrales au gaz (40 GW) et les centrales nucléaires (15 GW).
Les nouvelles capacités issues des énergies renouvelables (hors grands barrages) sont surtout de l'éolien (62 GW) et du photovoltaïque (56 GW). Le reste provient de la biomasse, la valorisation des déchets, la géothermie, le solaire thermique et les centrales hydro-électriques de moins de 50 mégawatts.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
UNEP
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Des chercheurs du Georgia Institute of Technology d’Atlanta (États-Unis) ont mis au point un nouveau processeur analogique configurable qui consomme mille fois moins d'énergie qu’un processeur numérique similaire.
La nouvelle puce a été baptisée Field Programmable Analog Array (FPAA) system-on-chip(SoC), ou système sur puce à matrice analogique programmable. Elle repose sur une technologie analogique fonctionnant avec des composants numériques. Cette configuration a permis une réduction spectaculaire de la consommation et des dimensions de la puce. Comme les mémoires flash, la FPAA est non-volatile.
Ces travaux ont montré que cette nouvelle puce analogique à faible consommation peut être utilisée dans autant d’applications que les réseaux logiques programmables (FPGA) conventionnels. Les électroniciens habitués aux FPGA noteront que l’interface de programmation des FPAA ressemble pour beaucoup à celle de leurs homologues numériques. La différence la plus notable se situe au niveau de la consommation : quelques milliwatts pour les frugaux FPAA analogiques, contre un watt ou plus pour les gloutons FPGA.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Georgia Tech
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Terre |
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Sciences de la Terre, Environnement et Climat
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Selon une étude américaine, la montée du niveau des mers risque d’être plus importante que prévue et pourrait atteindre jusqu'à deux mètres d’élévation d’ici la fin du siècle. Pour parvenir à ces conclusions, les auteurs, Robert DeConto, de l’Université du Massachusetts, et David Pollard, de l’Université de Pennsylvanie, ont modélisé la contribution de l’Antarctique à l’élévation des mers et ont mis en avant la sensibilité de cette calotte glaciaire.
Pour établir leurs résultats, les chercheurs se sont basés sur deux précédents épisodes de déglaciation. L’un datant du pliocène, voilà quelque trois millions d’années, et la dernière période interglaciaire, il y a 130 000 à 115 000 ans. Durant ces deux « épisodes chauds », le niveau des mers était respectivement de 10 à 30 mètres et de 6 à 9 mètres plus élevé qu’aujourd’hui.
En combinant données géologiques et atmosphériques, les auteurs ont ainsi pu proposer un modèle applicable aux conditions actuelles. Pour les trois scénarios standards, c’est-à-dire une augmentation de température respective de moins de 2°C, de 3°C et de 4°C, ils ont pu déterminer l’impact du recul de l’Antarctique. Les chercheurs ont ainsi estimé que « si les émissions de gaz continuent à augmenter au rythme actuel, la fonte de la calotte antarctique pourrait contribuer à plus de 1 mètre d’augmentation du niveau des mers d’ici à 2100 et plus de 15 mètres d’ici à 2500 ».
Cette nouvelle modélisation revoit fortement à la hausse les prévisions du cinquième rapport du GIEC. Celles-ci prenaient en compte la fonte et l’écoulement du Groenland, la dilatation des océans et la fonte des glaciers de montagne. « Mais le GIEC n’avait pas pu tenir compte de l’effondrement de la calotte glaciaire au moment de son rapport, car les études manquaient », explique Catherine Ritz, chercheuse au laboratoire de glaciologie de Grenoble qui avait établi un modèle similaire en novembre 2015.
Selon le dernier rapport du GIEC, dans le meilleur scénario, les océans s’élèveront d’ici à 2100 de 40 centimètres, dans le pire des cas, si les émissions de gaz à effets de serre restent identiques, le niveau des mers monterait de 1 mètre. Mais en ajoutant la contribution de l’Antarctique, on arriverait à une augmentation comprise entre 60 centimètres et 2 mètres.
Ce modèle montre qu’en réduisant drastiquement les émissions de gaz à effet de serre, l’exposition à une montée des eaux sera limitée à quelques dizaines de centimètres. Mais à condition de réduire au moins de moitié les émissions mondiales de CO2 d’ici à 2050 et parvenir à la neutralité carbone à la fin du siècle.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
The Washington Post
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Vivant |
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Santé, Médecine et Sciences du Vivant
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Selon une vaste étude britannique dirigée par le Professeur Majid Ezzati, de l'Imperial College de Londres, et portant sur 19 millions de personnes âgées de 18 ans et plus, vivant dans 186 pays, il y aurait 641 millions d'obèses adultes dans le monde en 2014, dont 375 millions de femmes et 266 millions d'hommes. En 1975, ils n'étaient que 105 millions. Une explosion liée notamment à une alimentation industrielle trop riche, mais aussi à des prédispositions génétiques.
En 40 ans, l'IMC moyen est, selon l'étude, passé de 21,7 à 24,2 chez les hommes et de 22,1 à 24,4 chez les femmes adultes, soit une augmentation de poids de 1,5 kg tous les 10 ans en moyenne. Comme le souligne le Professeur Ezzati, "En 40 ans, nous sommes passés d'un monde où l'insuffisance pondérale était deux fois plus importante que l'obésité à un monde où les personnes obèses sont plus nombreuses que celles en sous-poids".
Le pourcentage des obèses a triplé chez les hommes, passant de 3,2 % en 1975 à 10,8 % en 2014, et plus que doublé chez les femmes (passant de 6,4 % à 14,9 %), avec des disparités très importantes selon les pays. "Si la progression de l'obésité se poursuit au même rythme, en 2025 environ un cinquième des hommes (18 %) et des femmes (21 %) seront obèses dans le monde tandis que 6 % des hommes et 9 % des femmes seront atteints d'obésité sévère", préviennent les auteurs.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
The Lancet
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Les objectifs de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) pour la tuberculose sont, d’ici 2035, de réduire le nombre de décès de 95 % et le nombre de nouveaux cas de 90 %. Pour parvenir à ces résultats, il faudrait disposer de nouveaux tests diagnostiques pour prévenir l'émergence d'une tuberculose active parmi les personnes atteintes d’une infection tuberculeuse latente (ITL).
En effet, on considère qu’un tiers de la population mondiale (soit 2 milliards d’individus) est infecté par le bacille de la tuberculose, dont 5 à 10 % vont évoluer vers une tuberculose maladie. Comme il n'est pas possible de traiter tous les sujets de la planète porteurs d'une ITL, l’identification de marqueurs du risque de passage de l’infection latente à la tuberculose maladie, permettant une intervention thérapeutique plus ciblée, serait donc très utile dans la lutte anti-tuberculeuse.
Dans cette optique, un groupe d’investigateurs d’Afrique du Sud a étudié l'expression de l'ARN sanguin chez des sujets avec ITL afin de déterminer un profil génomique signalant le développement d’une infection active.
La première cohorte prospective est constituée d’adolescents sud-africains âgés de 12 à 18 ans, dépistés par détection d’interféron gamma ou par intra-dermo réaction à la tuberculine. Seuls les adolescents atteints d'une infection tuberculeuse latente ont été inclus dans l'analyse. Une signature prospective du risque de tuberculose maladie a été établie à partir des données de l'ensemble du séquençage de l'ARN sanguin des jeunes qui ont développé la maladie en le comparant avec le profil de l’ARN de ceux restés en bonne santé (témoins appariés).
Après cette première démarche, les marqueurs ARN identifiés ont été testés dans des cohortes indépendantes d’adultes d'Afrique du Sud et de Gambie. Les participants de ces groupes de validation étaient les contacts familiaux d’adultes atteints de tuberculose pulmonaire bacillifère.
Entre juillet 2005 et avril 2007, la cohorte initiale a inclus 6 363 participants. Les cohortes suivantes indépendantes comptent 4 466 sujets. Au cours de la première phase de l’étude, 46 participants ont eu une tuberculose maladie, et 107 sujets leur ont été appariés.
Seize gènes ont été retenus comme signalant un risque de progression de la tuberculose. Cette « signature » permet avec une sensibilité de 66,1 % et une spécificité de 80,6 % de prédire le passage, au cours des 12 mois précédant le diagnostic, à une tuberculose maladie. Dans les cohortes de validation, le profil d’ARN identifié a une sensibilité de 53,7 % et une spécificité de 82,8 % dans les 12 mois précédant le développement d’une tuberculose.
Ainsi, les personnes atteintes d'une infection tuberculeuse latente et qui vont progresser vers une tuberculose maladie pourraient être détectées précocement par un test sanguin et bénéficier d’une antibiothérapie préventive ciblée, avant de devenir contagieuses. Un tel test représenterait donc un bond en avant dans la lutte contre la tuberculose dans le monde entier, permettant de limiter l'émergence de nouveaux cas.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Eurekalert
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Les molécules DBAIT sont une nouvelle classe de médicaments issue de la recherche fondamentale de l’Institut Curie, qui ont été découvertes en 2002 par Marie Dutreix, dans le cadre d’un programme innovant de l’Institut Curie. "En cherchant à comprendre la résistance au rayonnement observée chez près de 20 % des patients, nous avons mis au point des petites molécules qui ressemblent grosso modo à de l’ADN endommagé", explique la chercheuse.
Concrètement, ces DBAIT agissent au sein des cellules comme des « leurres », faisant croire à la cellule que le nombre de dommages auxquels elle doit faire face, suite au traitement par radiothérapie, est beaucoup plus élevé que la réalité. Lorsque ces fragments arrivent dans la cellule tumorale, tous les mécanismes de réparation mis en œuvre par la cellule cancéreuse pour réparer les dommages de son ADN vont se focaliser sur ces fragments d’ADN et la cellule maligne, « débordée » par la quantité de dommages à réparer, s’autodétruit.
Ces mécanismes de réparation de l’ADN sont particulièrement activés lorsque les cellules cancéreuses sont exposées à des agents cherchant à les détruire, comme les chimiothérapies et les rayonnements de la radiothérapie. L’une des limites actuelles de ces traitements est le développement de résistances.
Ces molécules sont donc particulièrement intéressantes pour le traitement du cancer, en association avec la chimiothérapie ou la radiothérapie afin d’en augmenter l’effet.
Ces molécules ont été développées dans un premier temps pour une administration locale, intratumorale et péri-tumorale. Les DBAIT ont été évaluées pour la première fois chez des patients dans le cadre d’un essai thérapeutique multicentrique français de phase I (essai DRIIM) coordonné par le Docteur Christophe Le Tourneau, responsable des essais cliniques précoces et de la médecine de précision à l’Institut Curie.
Du fait de leur injection intratumorale et de leur association avec la chimiothérapie ou la radiothérapie, il a été décidé de les évaluer chez des patients atteints de métastases cutanées de mélanomes traitées par radiothérapie.
Or ce traitement n’est pas très efficace, avec un taux de réponse complète de 9 % seulement. Dans l’essai DRIIM, 23 patients ayant des métastases cutanées de mélanome ont ainsi été traités avec la radiothérapie et des injections de molécules DBAIT.
Cet essai a confirmé que l’injection des molécules DBAIT ne produisait pas d’événements indésirables majeurs. En termes d’efficacité, le taux de réponse complète (disparition des nodules tumoraux) était 4 fois supérieur (37 %) à ce qui avait été rapporté par le passé dans la littérature (9 %), ce qui est très encourageant. Enfin, cet essai a montré qu’une partie des molécules DBAIT passait dans la circulation sanguine et que l’efficacité était corrélée à l’intensité de ce passage. Onxeo envisage désormais de poursuivre le développement par voie systémique, en monothérapie ou en combinaison avec d’autres traitements.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Institut Curie
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C’est peut-être une nouvelle avancée capitale dans le traitement du redoutable mélanome que vient d'accomplir une équipe de chercheurs belges. Ces scientifiques ont en effet identifié une molécule présente dans 90 % des cellules cancéreuses de la peau, et absente dans les cellules saines. Elle serait issue de l’expression d’un brin d’ADN.
Dans le génome humain, seule une infime partie de l’ADN mène à la synthèse de protéines qui régulent les processus métaboliques. Pendant longtemps, les scientifiques pensaient que le reste était un ADN « poubelle », une sorte de vestige de l’évolution qui n'aurait pas d'utilité.
Mais le Professeur Jean-Christophe Marine de l’Institut de biotechnologie belge VIB, le Professeur Pieter Mestdagh de l’Université de Gand (Belgique) et leurs équipes ont étudié l’un de ces gènes en particulier, nommé SAMMSON. Ils se sont aperçus que la molécule qu’il codait est associée de manière très significative avec les mélanomes malins.
"SAMMSON est totalement absent des cellules normales de la peau, et de toutes celles des tissus adultes, explique le Professeur Mestdagh. Cette expression unique nous pousse à émettre l’hypothèse que ce gène puisse jouer un rôle important dans les causes du mélanome".
La molécules codée est donc présente uniquement dans les cellules cancéreuses, et plus sa concentration est forte, plus le cancer est agressif. Plus important pour un éventuel traitement : lorsque ce gène est inhibé, les cellules cancéreuses commencent à mourir en grandes quantités, et très rapidement.
"Que ce soit in vitro ou lors des études pré-cliniques sur les souris, nous avons montré que lorsqu’on bloquait SAMMSON, il était possible de réduire considérablement la croissance des mélanomes, ajoute le Professeur Marine. L’addiction à ce gène est une vulnérabilité que nous pouvons combattre avec une thérapie ciblée, qui n’affecte pas les cellules normales".
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Nature
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Une équipe de chercheurs français vient de faire une découverte qui pourrait à terme constituer une piste thérapeutique pour les enfants atteints de troubles du spectre autistique (TSA). L'équipe Inserm emmenée par le Professeur Monica Zilbovicius, éminente spécialiste des troubles du développement de l'enfant, a en effet montré qu'il était possible de modifier le comportement du regard en stimulant une certaine zone du cerveau. Or on sait que les enfants atteints d'autisme ont une exploration visuelle particulière, qui tend à éviter le regard de la personne en face d'eux. Au contraire des enfants sans troubles qui chercheront plutôt le contact visuel avec le visage et les yeux de leurs parents.
Ces recherches montrent que la stimulation magnétique transcrânienne (TMS) appliquée au sillon temporal supérieur (STS) du cerveau permet de modifier la façon dont le regard va se diriger. Plus précisément, cette procédure non invasive et indolore opère une modulation artificielle d'un réseau neuronal impliqué dans le comportement du regard.
Pour l'instant, la technique n'a certes été utilisée que sur des personnes sans troubles du développement. Mais ces tests apportent une preuve de concept importante. La modification de l'exploration visuelle des 30 personnes participant à l'étude a été analysée grâce à une technique d'"eye-tracking" qui suit les mouvement du regard face à une image donnée.
Avant la procédure de stimulation magnétique transcrânienne, le regard se porte "naturellement" vers le visage qui est sur l'image. Après la stimulation du sillon temporal supérieur, l'eye-tracking permet de constater une tendance à se focaliser sur d'autres éléments. "Sachant que la TMS peut être appliquée de façon à inhiber ou à exciter une certaine zone du cerveau, l’excitation du STS par TMS pourrait induire une augmentation du regard vers les yeux. C’est une piste que nous explorerons au cours de la prochaine étape de notre recherche", explique le Professeur Monica Zilbovicius.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Cerebral Cortex
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Des chercheurs chinois ont constaté qu'une bactérie responsable de la gingivite était présente chez 61 % des patients atteints d'un carcinome épidermoïde de l'œsophage. Le carcinome épidermoïde de l’œsophage concerne les cellules tapissant la paroi interne de l'œsophage (les cellules squameuses). La présence buccale d’une bactérie responsable de la gingivite, Porphyromonas gingivalis, pourrait donc constituer un nouveau facteur de risque de développement de ce cancer selon ces travaux.
Si cette bactérie était présente dans 61 % des tissus cancéreux de patients atteints d'un carcinome épidermoïde de l'œsophage, elle a été trouvée dans seulement 12 % des tissus adjacents de l’œsophage et était complètement absente dans les tissus sains. La présence de P. gingivalis était également corrélée à d'autres facteurs, notamment le degré de différenciation des cellules cancéreuses, la présence de métastases, et la survie globale des patients.
Selon le Docteur Wang, l’un des auteurs de l’étude : "Il y a deux hypothèses possibles : soit les cellules squameuses cancéreuses de l'œsophage constituent un site de prédilection pour P. gingivalis, soit c’est l'infection par P. gingivalis qui favorise le développement du cancer. Dans le deuxième cas, une antibiothérapie préventive pourrait se révéler efficace."
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Eurekalert
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L’Institut national du cancer vient de publier son rapport annuel sur l’épidémiologie et la prise en charge des cancers en France. Les données de cette vaste étude confirment pleinement la tendance générale que j'annonçais dans mon éditorial du 4 mars dernier, "La mortalité globale par cancer continue à diminuer" (voir RT Flash).
Les chiffres sont en effets très encourageants : chez l’homme, l’incidence du cancer a baissé de 1,3 % par an entre 2005 et 2012, en raison notamment de la baisse de l’incidence du cancer de la prostate. Chez la femme, la progression ne dépasse plus 0,2 % par an (contre 1,6 % entre 1980 et 2005).
Ainsi, en 2015, 211 000 nouveaux cancers ont été diagnostiqués chez l’homme et 174 000 chez la femme. La mortalité est également en recul de 1,5 % par an chez l’homme entre 1980 et 2012 et de 1 % par an chez la femme. On a ainsi recensé 149 500 décès en 2015. Cependant, des différences très nettes persistent en termes de mortalité en fonction du type de cancer.
Cette étude révèle que chez les hommes, le cancer de la prostate reste de loin le cancer le plus fréquent en France, avec 53.912 cas estimé en 2011. Suivent le cancer du poumon (30.401 cas en 2015) et le cancer colorectal (23.535 cas). Chez les femmes, le cancer du sein reste prédominant avec 54.062 nouveaux cas estimés en 2015, devant le cancer colorectal (19.531 cas) et le cancer du poumon (14.821 cas).
S'agissant de la mortalité, c'est le cancer du poumon qui reste de loin le plus meurtrier chez les hommes avec 20.990 décès en 2015. Suivent le cancer colorectal (9.337 décès) et le cancer de la prostate (8.713 décès). Chez la femme, le cancer du sein reste en tête de la mortalité par cancer, avec 11.913 décès, devant le cancer du poumon (9.565 décès) et le cancer colorectal (8.496 décès).
Ce rapport insiste également sur les efforts réalisés en matière d’amélioration de la prise en charge : la labellisation de nouveaux centres d’essais cliniques, l’introduction de plus en plus fréquente de patients dans ces études (avec une progression de 97 % depuis 2008) ou encore la progression du nombre d’oncologues (+ 62 % depuis 2003) et des autres professionnels dédiés.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
INC
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Le bon médicament pour traiter efficacement un cancer spécifique reste une tâche ardue et complexe. Très souvent, les patients doivent subir plusieurs cycles de traitement avant que l'efficacité puisse être évaluée. Des chercheurs de l’Hôpital Brigham and Women (Boston, Etats-Unis) ont développé une technique d’imagerie inédite. Son objectif : mesurer l'efficacité des anti-cancéreux sur les cellules tumorales, seulement huit heures après leur administration. Cette technique permettrait donc d'arrêter rapidement les traitements auxquels les patients ne répondent pas.
Les chercheurs ont ajouté aux traitements classiques une nanoparticule qui émet de la lumière verte lorsqu'elle entre en contact avec des cellules tumorales mortes. Comme le détaille l’étude, lorsqu’une cellule cancéreuse meure, elle libère une enzyme, à laquelle réagit le nanomarqueur. « L’objectif à long terme est de trouver un moyen de surveiller les résultats très tôt afin que nous ne donnions pas un médicament inefficace », commente le Docteur Shiladitya Sengupta, l’un des auteurs de l’étude.
En testant la technique sur des souris atteintes de cancers de la prostate ou de la peau, les chercheurs ont constaté une augmentation significative de la fluorescence lorsque les tumeurs étaient sensibles au traitement. Si ces résultats sont confirmés chez l'homme, cette technique permettrait aux patients non-répondeurs d’être orientés plus rapidement vers une thérapie mieux adaptée.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Phys
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Selon une étude américaine, les femmes seraient dotées d’un système immunitaire plus « hyperactif » que celui des hommes. A l'origine, cette étude portait sur une plus grande susceptibilité des femmes aux maladies auto-immunes, comme le lupus. Elle identifie, en effet, un rôle spécifique du chromosome X sur l’action des cellules immunitaires. Avec cette seconde copie du chromosome X, les femmes auraient donc dans l’ensemble un risque plus élevé de maladies auto-immunes mais aussi une meilleure immunité contre les infections courantes. Cette étude souligne que dans 9 cas sur 10 de lupus, ceux-ci touchent des sujets féminins, et que l'arthrite rhumatoïde est 3 fois plus fréquente chez les femmes que les hommes.
De nombreux gènes liées à l'immunité sont situés sur le chromosome X. Comme les femmes ont deux chromosomes X, une copie est naturellement inactivée pour empêcher une activité excessive. Cette inactivation se produit dans chaque cellule de manière aléatoire, soit sur la copie X de la mère, soit sur celle du père.
Cette étude de laboratoire a donc examiné l'expression des gènes dans les cellules de globules blancs d'échantillons de sang humain et chez la souris, pour mieux cerner le rôle de la seconde copie de X, silencieuse, chez les femmes. L’équipe a analysé des échantillons de sang provenant de souris, de femmes et d’hommes en bonne santé et de 5 enfants atteints de lupus, en se concentrant sur les lymphocytes B et T, impliqués dans la lutte contre les infections virales.
Leur analyse montre que les cellules ont des grappes de matériel génétique (ARN) lié à l’inactivation du chromosome X. Cependant, ce cluster d’ARN n’est pas identique, chez les femmes, dans les cellules immunitaires B et T, suggérant une inactivation moins complète de la copie de X, suggérant qu’une partie des gènes immunitaires pouvait être lu par la machinerie cellulaire, ceci pouvant entraîner une surexpression de gènes immunitaires et donc augmenter le risque de maladies auto-immunes.
Sur des échantillons de sang de femmes atteintes de lupus, l’analyse constate que le cluster d'ARN est situé sur des sites différents des cellules. Cette localisation d'ARN inhabituelle pourrait également contribuer à expliquer cette réponse immunitaire hyperactive. En conclusion, ces travaux font, pour la première fois, le lien entre une inactivation de la seconde copie du chromosome X chez les femmes et une immunité accrue voire une sensibilité auto-immune.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
PNAS
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Des chercheurs issus de plusieurs universités américaines réputées (dont Harvard et Yale) viennent de décrire l’ingénierie d’un indicateur de tension fluorescent rouge vif à base de protéines, fournissant une voie à la compréhension des troubles neurologiques complexes. Appelés FlicR1 (Fluorescent indicator for voltage imaging Red), ces indicateurs permettent de suivre l’imagerie de l’activité électrique de nombreux neurones génétiquement ciblés avec une résolution spatiale et temporelle importante. FlicR1 a une vitesse et une sensibilité suffisantes pour signaler les fluctuations de tension à des fréquences allant jusqu’à 100 Hz dans les enregistrements d’essai unique avec la microscopie à champ large.
« Les troubles neuronaux ont un impact important et sans cesse croissant sur la qualité de vie », explique l’auteur principal Ahmed Abdelfattah, doctorant au Département de chimie à l’Université d’Alberta (UofA), au sujet des états qui vont de la maladie d’Alzheimer au syndrome de Zellweger. Cette nouvelle découverte attire l’attention sur les dysfonctionnements du cerveau humain, composé d’environ 80 milliards de neurones, organisés dans des circuits complexes qui constituent la base de l’intégration sensorielle, la coordination motrice et les fonctions supérieures du cerveau. Jusqu'à présent, ces troubles neuronaux restaient mal compris en raison de la capacité limitée des outils actuels à définir leur base moléculaire sous-jacente.
Pour obtenir cette imagerie fonctionnelle haute résolution, les chercheurs ont eu recours à l’imagerie optique en utilisant des sondes fluorescentes qui peuvent changer de couleur ou d’intensité quand un neurone particulier est activé. FlicR1 (le nouveau biocapteur de tension) transforme avec succès les signaux électriques entre les neurones en fluorescence pouvant être facilement mesurés en utilisant la microscopie à fluorescence classique. « Le FlicR1 pourra servir à percer le mystère de la base fonctionnelle des troubles neuronauxs et nous donner les moyens de développer de nouveaux traitements », souligne l'étude .
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
The Journal of Neuroscience
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