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RTFLASH Recherche & Technologie
NUMERO 459
Lettre gratuite hebdomadaire d’informations scientifiques et technologiques
Créée par René Trégouët rapporteur de la Recherche et Président/fondateur du Groupe de Prospective du Sénat
Edition du 10 Janvier 2008
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Egalement dans ce numéro
TIC
Mozilla lance un service de partage des données personnelles de navigation
Avenir
Les Japonais planchent sur un robot-ouvrier infatigable
Matière
Utiliser les routes comme sources de chaleur
Espace
Découverte de la plus jeune planète hors de notre système solaire
Terre
Le réchauffement provoque davantage d'émissions de gaz carbonique à l'automne
Piégeage du carbone - Les États-Unis construiront la centrale thermique la plus propre du monde
La Chine utilise les plantes pour traiter les eaux usées
Deux études confirment l'impact nocif des particules fines et de la pollution automobile sur la santé
Un bâtiment en Suède chauffé à la chaleur humaine
Vivant
Surpoids et cancer : les leucémies aussi
L'aspirine réduit le risque de cancer colorectal chez l'homme
Mucoviscidose: 46 ans d'espérance de vie
Notre horloge biologique livre ses secrets
Grippe : vers un vaccin à vie
Une stratégie nouvelle de thérapie cellulaire pour prévenir le rejet de greffe
Recherche
A Milan, un péage urbain pour combattre la pollution
Vers des routes écologiques et intelligentes
Le CNRS se dote d'un nouveau supercalculateur
Edito
L'éolien offshore : un enjeu majeur pour la France



Il y a quelques semaines, le Royaume-Uni a dévoilé un projet éolien d'une ampleur sans précédent visant à produire d'ici 2020 l'équivalent de l'énergie électrique consommée par l'ensemble des foyers britanniques, grâce à 7.000 éoliennes offshore. "L'avant-projet que je présente aujourd'hui pourrait permettre aux sociétés de produire jusqu'à 25 gigawatts d'énergie éolienne offshore d'ici 2020, en plus des 8 gigawatts déjà planifiés" qui devraient être disponibles vers 2014, a annoncé le secrétaire d'Etat britannique aux Entreprises. M. Hutton a indiqué que si le Royaume-Uni parvenait à mettre en oeuvre ce projet, "d'ici 2020 suffisamment d'énergie pourrait être générée sur nos côtes pour alimenter l'équivalent de toutes les maisons britanniques". Selon lui, 33 gigawatts permettraient d'alimenter jusqu'à 25 millions de foyers.

Les éoliennes seraient construites uniquement le long des côtes anglaises avec deux turbines par mile (1,6 km), dans des eaux de 60 mètres de profondeur maximum. L'objectif de l'Union européenne est de produire 20 % de l'énergie consommée par des sources renouvelables d'ici 2020. Depuis 2002, le Royaume-Uni a doublé sa production à presque 5 %, et les prévisions tablent sur un triplement d'ici 2015 pour atteindre 15 %. Mais la seule énergie éolienne produite actuellement au Royaume-Uni représenterait moins d'un demi gigawatt. "Le Royaume-Uni a parmi les meilleures ressources éoliennes offshore au monde", a souligné M. Hutton. Le gouvernement britannique a donné son feu vert en décembre 2006 à la construction dans l'estuaire de la Tamise de la plus vaste ferme d'éoliennes en mer au monde avec 341 éoliennes maximum s'égrenant sur une surface de 232 km2, pour un coût de 1,5 milliard de livres (2,23 milliards d'euros). Elle devrait produire 1 gigawatt, soit de quoi alimenter 750.000 foyers.

Selon ALCIMED, une société de conseil et d'aide à la décision appliquée aux sciences de la vie et à la chimie, en 2006, l'éolien représentait une capacité totale installée de 70 GW dans le monde et de 48 GW en Europe, soit un parc approximatif de 50 000 éoliennes quasi exclusivement onshore (terrestres). Sa capacité totale installée en Europe devrait atteindre 85 GW en 2010.

L'industrie éolienne terrestre ne cesse d'augmenter ses capacités de production pour essayer de suivre la demande et l'année 2006 a confirmé l'essor mondial de l'énergie éolienne qui est passée de 60 000 à 75 000 MW installés en un an, soit une production mondiale annuelle d'électricité correspondant à la moitié de la consommation nette française.

Mais l'avenir appartient à la filière éolienne offshore, même si les défis technologiques à relever restent nombreux. En 2006, le parc éolien offshore mondial était de 900 MW exclusivement situés en Europe (continent où l'industrie éolienne est née), ce qui ne représentait que 2 % du parc éolien total. Les machines offshore ont initialement été développées à partir des modèles terrestres : ce sont des installations modérément complexes qui se situent sur des zones proches des côtes et en eaux peu profondes comme les bancs de sable.

En premier lieu, les acteurs travaillent au développement de structures flottantes supportant les éoliennes et résistant aux sollicitations de l'environnement marin : vagues ou encore rafales de vent. Ces structures devront être économiquement compétitives. Ainsi, le DOE américain s'est fixé comme objectif de limiter ce coût à 25 % du coût total de l'éolienne (installation comprise) afin d'arriver à produire un kWh éolien offshore à 0,5$.

Quant à la France, elle dispose d'un remarquable potentiel éolien offshore et notre pays pourrait parfaitement produire, à l'horizon 2020, 10 % de sa consommation électrique totale, soit 53 TWh, à l'aide de 3000 éoliennes maritimes de 5 MW. Ces 53 TWh produits grâce à l'éolien offshore correspondraient à la quasi-totalité de notre production électrique d'origine thermique et permettraient en outre de réduire de 13,5 % (56 millions de tonnes par an) nos émissions annuelles de CO2.

Si nous voulions atteindre l'objectif britannique et produire à l'aide de l'éolien offshore la totalité de notre consommation électrique domestique (environ 140 TWh par an), nous devrions installer environ 7700 éoliennes maritimes de 5 MW, ce qui représenterait environ 400 éoliennes offshore à installer chaque année, pendant 20 ans, ce qui est tout à fait réalisable si l'éolien est porté par une volonté politique forte.

Quant au coût réel de l'éolien offshore, il est estimé actuellement à environ 1,6 million d'euros le MW en mer (raccordement au réseau compris). Cependant, comme la ressource éolienne est bien meilleure en mer qu'à terre et compte tenu du fait que les éoliennes offshore auront une durée de vie plus longue que celles situées à terre, grâce à la turbulence très faible en mer, nous obtenons finalement un coût moyen de l'électricité éolienne offshore d'environ 0,04 ? par kWh (taux d'actualisation de 5 %, durée de vie de 25 ans, coûts d'exploitation et d'entretien de 0,01?). Ce coût du kWh éolien serait donc équivalent à celui de kWh nucléaire estimé par EDF.

On le voit, avec le renchérissement inévitable des énergies fossiles et compte tenu des progrès technologiques considérables intervenus dans les aérogénérateurs et des objectifs drastiques de réduction de nos émissions de gaz à effet de serre et d'augmentation du recours aux énergies renouvelables, le choix du développement massif de l'éolien offshore dans notre pays relève bien à présent d'une volonté politique. Il est regrettable de constater que dans ce domaine absolument stratégique sur le plan de l'environnement, de la recherche et de l'emploi, la France est dramatiquement en retard par rapport à ses principaux voisins européens (Allemagne, Grande- Bretagne, Espagne, Danemark...) et n'a pas encore de programme de développement de l'éolien maritime digne de ce nom.

Il nous suffit d'observer l'extraordinaire essor de l'éolien dans le monde, y compris dans les pays émergents (Chine, Inde...) et en Europe pour voir que, si nous ne réagissons pas très vite, nous allons rater un train majeur pour notre avenir. Au lieu de continuer à nous enfermer dans nos défiances et nos réticences, ouvrons enfin les yeux pendant qu'il en est temps et donnons nous les moyens de devenir l'un des leaders mondiaux de l'éolien, tant terrestre que maritime.

René Trégouët

Sénateur honoraire

Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat


TIC
Information et Communication
Mozilla lance un service de partage des données personnelles de navigation
Vendredi, 11/01/2008 - 00:00

Disposer de vos données personnelles partout et les partager entre différents services et utilisateurs, c'est ce que propose Weave, un nouveau projet de la fondation Mozilla. Concrètement, il s'agit d'une extension du navigateur Firefox par laquelle vous créez un compte personnalisé. Vos données personnelles sont enregistrées dans ce compte sous forme cryptée et sont accessibles depuis n'importe quel poste disposant de Firefox et de l'extension, ou bien depuis un téléphone mobile si vous êtes en déplacement et que Minimo, le navigateur pour mobile, est installé.

Il suffit de vous connecter à votre compte pour bénéficier de vos marques-pages, de votre historique de navigation. Vous pouvez même partager des favoris avec les contacts de votre choix, lesquels pourront les annoter, les compléter, etc. Weave sert donc à la fois de solution de sauvegarde de vos données numériques, en relation avec la navigation sur Internet, et de plate-forme de partage de certaines de ces données entre utilisateurs.

OINet

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Avenir
Nanotechnologies et Robotique
Les Japonais planchent sur un robot-ouvrier infatigable
Vendredi, 11/01/2008 - 00:00

Des chercheurs japonais ont récemment présenté un robot-ouvrier d'un nouveau genre : très endurant, ce robot humanoïde, baptisé HRP-3, est capable de travailler par tous les temps, donc sous une pluie diluvienne, et sur tous les terrains, qu'ils soient sablonneux ou en pente. Objectif de ce robot-travailleur très résistant : aider les hommes à accomplir des tâches difficiles, dangereuses et parfois ingrates.

Mais le développement de tels robots n'est pas seulement lié à une question de confort : les Japonais redoutent en effet le manque de main d'oeuvre qui pourrait se profiler dans les années qui viennent. Le recours à un tel robot-travailleur deviendrait alors indispensable pour les entreprises du bâtiment.

"Notre pays vieillit rapidement et il est urgent de concevoir des robots qui puissent remplir des fonctions que seuls les humains sont aujourd'hui à même de réaliser", a souligné le groupe de chercheurs. Mesurant 1,60 mètres et pesant 68 kilos, le robot HRP-3 est capable de marcher deux heures de suite et manie avec dextérité le tournevis en adoptant des postures prises par l'être humain. Les chercheurs japonais espèrent commencer la commercialisation de ce robot-ouvrier en 2010 et le vendre principalement à des entreprises de construction. Son prix est pour le moment estimé à 15 millions de yens, soit 95 000 euros.

Atelier

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Matière
Matière et Energie
Utiliser les routes comme sources de chaleur
Vendredi, 11/01/2008 - 00:00

Une société néerlandaise, Ooms Avenhom Holding BV, a eu l'idée de récupérer la chaleur captée en été par l'asphalte des routes, pour l'utiliser comme chauffage en hiver. Le "Road Energy System" fonctionne quel que soit le temps et sous n'importe quelle latitude. Une route de 200 mètres et un petit parking permettent à eux seuls de chauffer un immeuble de 70 appartements. Aux Pays-Bas, un parc industriel de 15 000 m² est déjà chauffé par quelque 3345 m² de route, de même qu'un hangar d'aérodrome, chauffé grâce aux pistes d'atterrissage. Le procédé fonctionne grâce à un réseau de tuyaux en plastique souple, maintenus en place par un treillis et placés sous l'asphalte.

L'eau, une fois chauffée par le soleil à l'intérieur des tuyaux, est envoyée sous terre pour y être conservée à une température de 20°C, et ce, pendant des mois. En hiver, elle vient alimenter les réseaux de chauffage domestique, ou circuler sous les routes pour éviter la formation de glace

Enerzine

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Espace
Espace et Cosmologie
Découverte de la plus jeune planète hors de notre système solaire
Vendredi, 11/01/2008 - 00:00

Des scientifiques du Max Planck Institute for Astronomy (MPIA, l'institut Max Planck pour l'astronomie) ont découvert une planète en orbite autour de TW Hydrae, une jeune étoile encore entourée d'un disque circumstellaire. La planète, qui sera appelée TW Hydrae b d'après son étoile mère, est la planète la plus jeune actuellement connue du monde scientifique.

«La découverte de la première planète en orbite autour d'une autre étoile semblable au soleil nous a permis de rétablir notre compréhension de la formation des planètes», expliquent les astronomes dans un article publié dans le numéro actuel de la revue Nature.

Cette découverte est particulièrement importante ; en effet, elle montre que les planètes peuvent se former en dix millions d'années à compter de la formation de l'étoile centrale. La planète a été détectée à l'aide de la technique de vélocité radiale (VR). Jusqu'à présent, cette technique n'avait découvert aucune planète autour d'une étoile âgée de moins de 100 millions d'années. TW Hydrae, cependant, n'est âgée que de huit à dix millions d'années. Par ailleurs, les chercheurs de l'institut Max Planck ont réussi pour la première fois à mettre en relation directe le développement du disque circumstellaire avec le processus de formation des planètes, déclare Thomas Henning du MPIA.

La méthode VR est extrêmement sensible aux planètes géantes en orbite à court terme telles que TW Hydrae b ; sa masse est dix fois supérieure à celle de Jupiter (la plus grande planète de notre système solaire) et elle orbite autour de son étoile à un rythme de 3,56 jours. À proximité d'une étoile brillante, les planètes ressemblent à des lucioles aux côtés d'un projecteur. Les connaissances concernant la période de formation d'une planète sont restreintes. En effet, ce phénomène ne peut être observé que de façon indirecte ; en orbite autour de leur étoile mère, les planètes s'accrochent à l'étoile en raison du champ gravitationnel. Ainsi, l'étoile semblera parfois se rapprocher un peu plus de la Terre, tout en donnant l'impression, à d'autres moments, de s'éloigner davantage. Dans le premier cas, ses ondes lumineuses seront compressées à des fréquences plus élevées, donnant une couleur bleue. Dans le second cas, elles seront étirées à des fréquences inférieures et résulteront en une couleur rouge. Les deux décalages sont dus à l'effet Doppler ; ils contribuent non seulement à détecter une planète mais également à déterminer la limite inférieure de sa masse.

«Lorsque nous avons découvert la variation de la vélocité radiale de TW Hydrae, nous avons également remarqué des changements périodiques qui indiquaient la présence d'un compagnon planétaire et qui n'auraient pas pu provenir d'étoiles», se rappelle Johny Setiawan du MPIA. La variation de la VR provoquée par les étoiles apparaît à des intervalles irréguliers et plus courts.

«La méthode VR est actuellement la technique la plus précise pour la détection d'autres exoplanètes». Cependant, d'autres méthodes sont actuellement mises au point par le MPIA et autres organismes. Ces dernières utilisent l'imagerie directe qui mesure le mouvement apparent d'une étoile à travers l'astrométrie ou les changements de la luminosité d'une étoile lorsqu'une planète passe devant son étoile centrale (photométrie par transit).

Cordis

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Terre
Sciences de la Terre, Environnement et Climat
Le réchauffement provoque davantage d'émissions de gaz carbonique à l'automne
Vendredi, 11/01/2008 - 00:00

Les écosystèmes sont plutôt arrangeants : ils absorbent environ la moitié du dioxyde de carbone (CO2) issu de la combustion des ressources fossiles. Connaître leur réaction aux changements climatiques en cours et savoir s'ils seront plus ou moins efficaces dans ce rôle d'éponge à CO2 revêt donc une importance cruciale pour affiner les prévisions du réchauffement dans les prochaines décennies.

Certains écosystèmes terrestres, comme les forêts, sont réputés bénéficier de l'augmentation moyenne des températures et absorber globalement plus de carbone. Des travaux publiés jeudi 3 janvier dans la revue Nature viennent compliquer ce tableau. Sous l'effet du réchauffement, les forêts de l'hémisphère Nord ont ainsi tendance à émettre du CO2 de plus en plus tôt dans l'année.

Pour comprendre, il faut savoir qu'en fonction des saisons, ces écosystèmes émettent ou absorbent du carbone. Deux phénomènes entrent en effet en compétition : la photosynthèse, qui fixe le carbone, et la décomposition de la matière organique des sols, qui en relâche. Au cours du printemps, la forêt entre dans une période où elle absorbe du carbone. A l'automne, la transition inverse se produit, et l'écosystème dans son ensemble devient émetteur de CO2.

Selon les chercheurs, cette transition intervient de plus en plus tôt, en raison du réchauffement de la saison automnale. Le décalage de la transition se fait "à un rythme d'environ un quart de jour par an depuis une quinzaine d'années", selon Philippe Ciais (Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement), coauteur de l'étude.

"Ce n'est pas un résultat très intuitif, poursuit le chercheur. En effet, lorsque les automnes sont chauds, les feuilles demeurent vertes plus longtemps et on aurait pu penser que la photosynthèse, renforcée, ait ainsi pu prendre plus longtemps le pas sur la décomposition de la matière organique." Ce n'est donc pas le cas. Selon Philippe Ciais, "le réchauffement d'automne étant plus marqué en Amérique du Nord qu'en Eurasie, on peut spéculer que d'ici une dizaine d'années, les régions nord-américaines seront parmi les plus vulnérables à des pertes de CO2".

LM

Piégeage du carbone - Les États-Unis construiront la centrale thermique la plus propre du monde
Vendredi, 11/01/2008 - 00:00

Les États-Unis ont franchi un pas majeur vers le stade industriel de la séquestration ou du piégeage de carbone avec le lancement officiel du projet FutureGen. Peu de médias à travers le continent ont pris la mesure de l'importance de cette étape de ce qui pourrait devenir une des principales solutions aux émissions industrielles de dioxyde de carbone (CO2) sur toute la planète.

Selon l'analyse des rendements de deux projets-pilotes de séquestration du carbone dans le monde, dont l'une à Weyburn en Saskatchewan, le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC) affirmait en 2005 que cette technologie pourrait éviter entre 80 et 90 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) des 4942 centrales thermiques que comptait alors la planète. Cela correspond globalement à 10 milliards de tonnes de CO2 sur les 13,6 milliards alors émises par tous les équipements industriels lourds de la planète.

Les États-Unis, qui misent essentiellement sur le développement des technologies propres pour réduire leurs émissions, ont investi un milliard dans le projet FutureGen. Les coûts de ce projet sont partagés avec 12 autres partenaires privés, comme Rio Tinto, Electric Power et Peabody Energy, et d'autres provenant de la Chine, de la Grande-Bretagne et de l'Australie. On notera que tous ces pays utilisent de grandes quantités de charbon pour produire leur énergie. Et pour cause.

Le projet de FutureGen, qui sera situé à Mattoon, en Illinois, produira 275 MW d'électricité dans ce qui devrait être la centrale thermique de taille industrielle la plus propre au monde, même si elle sera alimentée au charbon. On y produira en effet de l'électricité avec de nouvelles technologies dites de «charbon propre», c'est-à-dire en y brûlant de l'hydrogène extrait du charbon. Le procédé de gazéification qu'on veut tester dans cet équipement grandeur nature devrait permettre une combustion à peu près sans émissions de GES.

Plusieurs écologistes ont par contre émis des doutes sur l'efficacité du procédé en soutenant que la gazéification du charbon allait elle-même générer d'importantes émissions de GES, de sorte que le produit fini ne sera vraiment propre qu'en apparence. On reproche d'ailleurs la même chose à la plupart des filières basées sur l'hydrogène, un combustible qui n'existe pas à l'état naturel et qu'il faut produire à partir d'énergies souvent polluantes, nucléaires ou renouvelables.

Mais les promoteurs de FutureGen répliquent à ces critiques que l'extraction du carbone présent dans le charbon, ainsi que les nombreux composés azotés, l'acide sulfurique et même le mercure, font appel à des technologies éprouvées qu'utilise depuis longtemps l'industrie des engrais. Ils soutiennent que le combustible propre qui résultera de ce procédé pourrait aussi être utilisé pratiquement sans émissions non seulement dans les centrales thermiques, mais aussi dans les piles à combustible que l'industrie automobile prévoit de généraliser pour produire l'électricité à bord des futures voitures électriques.

Le site de Mattoon a aussi été choisi pour ses caractéristiques géologiques. Le projet FutureGen prévoit en effet non seulement de piéger le carbone présent dans le charbon, mais aussi une méthode d'enfouissement sur place pour tester les techniques de stockage. Pour les nombreux partenaires du projet, ces tests jetteront, s'ils sont concluants, les bases d'un futur réseau de pipelines dans lesquels les centrales thermiques étasuniennes et les grands émetteurs industriels comme les cimenteries et les raffineries achemineront le carbone de leurs installations vers d'anciens puits de pétrole, d'anciennes mines ou, nouvelle hypothèse, sous des nappes souterraines d'eau salée dont personne ne fait usage et qui seraient particulièrement étanches.

LDM

La Chine utilise les plantes pour traiter les eaux usées
Vendredi, 11/01/2008 - 00:00

La Chine devra construire 400 villes d'ici à 2020. Avec un taux de croissance annuel du produit intérieur brut de 8 %, elle ne sera pas uniquement responsable du réchauffement de la planète, mais en sera également la victime. «Une chance ! affirme Jean-François Huchet, directeur du centre d'études français sur la Chine contemporaine, car le gouvernement chinois, craignant de voir la croissance se ralentir, va devoir, de toute urgence, mettre en place des politiques plus respectueuses de l'environnement.»

La ville de Wuhan est située au centre de la Chine, dans le Hubei, surnommée «la province aux Mille Lacs». Avec son agglomération, elle compte 14 millions d'habitants. Sa population est en pleine croissance, et la pollution de l'eau y est déjà catastrophique. Le gouvernement local doit trouver une solution.

Dans le cadre de la construction d'un nouveau quartier centré sur les thèmes de l'eau et de l'énergie, les autorités ont choisi la phytorestauration ou phytorémédiation. Inspirée du cycle de la nature, cette technique de dépollution utilise les plantes comme agents de traitement. Les eaux usées passent à travers des «jardins filtrants» habillés en espaces verts urbains ; une technologie qui permet d'économiser l'eau en la réutilisant.

Sur les bords du Yangzi Jiang, au milieu des marais, le nouveau quartier, Jinhe («rivières dorées» en chinois), recevra 50 000 habitants en 2009. Les travaux ont débuté fin 2005. Sur une surface de 60 hectares, 30 % sont consacrés aux espaces verts (contre 23 % à Paris, 5 % à Madrid et 2 % à Mexico). Les eaux noires, grises et pluviales passent à travers des jardins filtrants où elles sont traitées par les plantes, exclusivement locales.

Une fois filtrée, l'eau est stockée dans des réservoirs souterrains puis réutilisée à 100 % pour les chasses d'eau, la climatisation, l'arrosage, le nettoyage des rues, des voitures, etc. Résultat : zéro rejet.

Avec une éolienne installée au coeur du quartier, le système est en plus autonome énergétiquement à 85 %. Le bilan écologique du quartier est prometteur. La consommation d'eau potable devrait être réduite de 50 %. Les constructions, isolations, orientations, et l'utilisation d'énergies renouvelables devraient permettre une économie totale de 65 % sur la consommation de charbon.

Pour sa première phase de construction, qui vient d'être achevée, Jinhe a reçu le prix du quartier modèle du ministère chinois de la Réforme et du Développement. Sur ce projet, Chinois, Australiens et Français ont travaillé ensemble.

Libération

Deux études confirment l'impact nocif des particules fines et de la pollution automobile sur la santé
Vendredi, 11/01/2008 - 00:00

Une étude réalisée sur l'air ambiant à Paris, dans le cadre du programme de recherche PRIMEQUAL et présentée en octobre 2007, s'est intéressée aux impacts potentiels de la pollution par les particules fines et ultra-fines sur l'appareil respiratoire humain. Manifestations inflammatoires des voies respiratoires, allergies, crises d'asthme et bronchites chroniques à long terme sont autant de conséquences sanitaires déjà identifiées mais l'étude s'est particulièrement intéressée au facteur taille de ces particules.

Les particules fines sont celles dont le diamètre est inférieur ou égal à 2,5 et 1 millionièmes de mètre (PM2,5 et PM1) tandis que les particules ultrafines ne font pas plus de 0,1 millionièmes de mètre de diamètre (PM0,1). Cette étude a permis de caractériser la composition chimique pour les différentes tailles de particules présentes. Les effets de chaque fraction granulométrique ont été étudiés et les résultats confirment le rôle prépondérant des fractions les plus fines dans la réponse inflammatoire des cellules pulmonaires et donc le rôle prépondérant joué par le trafic automobile à l'origine de ces particules.

Une seconde étude s'est intéressée à l'impact d'une inhalation de pollution automobile sur les fonctions cardiaques, reproductrice et rénale. Plusieurs scénarios ont été étudiés et notamment la présence ou l'absence de pots catalytiques. Destinés à réduire les émissions de polluants, ces équipements modifient les composés rejetés en les oxydant à très haute température (entre 500 et 1.000 °C) au travers d'un réseau de micro-alvéoles.

L'étude a montré que, comparées aux émissions non post-traitées, ces émissions sont de nature à induire un stress oxydant important chez le rat au niveau du poumon, du coeur, du foie et du rein. Il semblerait que le dioxyde d'azote (NO2) soit responsable d'une part importante de ces effets. Au regard de ces résultats, les stratégies de dépollution des fumées des moteurs, élaborées pour répondre à l'évolution de la réglementation « Euro », laissent entrevoir une aggravation du potentiel oxydant et des émissions de dioxyde d'azote (NO2) des moteurs Diesel. Les auteurs de l'étude estiment donc qu'il convient d'accélérer la mise au point de dispositifs d'élimination des oxydes d'azote émis par les véhicules légers afin de limiter l'exposition des Européens.

AE

Un bâtiment en Suède chauffé à la chaleur humaine
Vendredi, 11/01/2008 - 00:00

La chaleur dégagée par les milliers de personnes passant par la gare centrale de Stockholm chaque jour va servir à chauffer en partie un nouvel immeuble situé non loin de là, ont indiqué les responsables du projet. "Tant de gens traversent la gare centrale (...) nous souhaitons récolter une partie de la chaleur qu'ils produisent pour aider à chauffer le nouveau bâtiment", expliqu Karl Sundholm, de la société de gestion immobilière Jernhuset.

Environ 250.000 personnes traversent la station chaque jour. "Tout le monde produit de la chaleur (...) Au lieu d'ouvrir les fenêtres et laisser s'échapper cette chaleur nous voulons la capter à travers le système de ventilation", a indiqué M. Sundholm. La chaleur dégagée par les humains servira à réchauffer de l'eau qui sera alors acheminée vers le nouveau bâtiment qui abritera des bureaux, un petit hôtel et des magasins. Sa construction devrait être terminée début 2010.

"Il s'agit d'une technologie ancienne mais utilisée d'une nouvelle façon. Ce ne sont que des tuyaux, de l'eau et des pompes, mais à notre connaissance, personne n'a encore utilisé cette technologie de cette façon", a-t-il poursuivi, précisant que le système devrait permettre de réduire les coûts de chauffage jusqu'à 20 %. La mise en place de ce système ne devrait pas être compliquée et l'installation des tuyaux et des pompes devrait s'élever à environ 200.000 couronnes suédoises (21.200 euros), a-t-il indiqué. "Pour un grand immeuble qui devrait coûter plusieurs centaines de millions de couronnes, ça n'est pas grand chose", a estimé M. Sundholm.

AFP

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Vivant
Santé, Médecine et Sciences du Vivant
Surpoids et cancer : les leucémies aussi
Vendredi, 11/01/2008 - 00:00

Une augmentation de poids a été associée avec un risque accru d'une grande variété de cancers : endomètre, sein (chez les femmes ménopausées), colon, rein, oesophage, pancréas, foie et vésicule biliaire. Des études épidémiologiques récentes suggèrent également qu'un excès de poids pourrait être un facteur de risque pour les processus malins affectant les organes hématopoïétiques, y compris les lymphomes non-hodgkiniens, les myélomes multiples et peut être les leucémies.

Le but de cette analyse a été de rassembler les résultats disponibles des études de cohorte sur les relations entre d'une part le surpoids et l'obésité (mesurés par indice de masse corporelle IMC]), et d'autre part, l'incidence des leucémies. Les études ont été identifiées dans les bases de données MEDLINE et EMBASE à partir de 1966 jusqu'en juillet 2007 et en explorant les références des articles retrouvés. Pour examiner l'ensemble des résultats des études individuelles, une régression par analyse de variance a été utilisée. Neuf études de cohortes disposant de données sur l'IMC et l'incidence des leucémies ont été colligées.

En comparaison avec les patients de poids normal (IMC inférieur à 25 kg/m²), les risques relatifs (RR) de leucémie étaient de 1,14 (intervalle de confiance à 95 % [IC95] de 1,03 à 1,25) pour les patients en surpoids (IMC compris entre 25 et 30 kg/m²) et de 1,39 (IC95 de 1,25 à 1,54) pour les obèses avec un IMC supérieur ou égal à 30 kg/m². Sur une échelle continue, une augmentation de 5 kg/m² de l'IMC a été associée avec une augmentation de 13 % du risque de leucémies (RR=1,13 ; IC95 de 1,07 à 1,19).

Une méta-analyse de 4 études rapportant des résultats sur différents sous-groupes de leucémies a montré que les risques relatifs RR étaient de 1,25 (IC95 de 1,11 à 1,41) pour la leucémie lymphoïde chronique, de 1,65 (IC95 de 1,16 à 2,35) pour la leucémie lymphoblastique aiguë, de 1,52 (IC95 de 1,19 à 1,95) pour la leucémie myéloïde aiguë, et de 1,26 (IC95 de 1,09 à 1,46) pour la leucémie myéloïde chronique. La conclusion de ces analyses statistiques est que l'augmentation du poids (surpoids ou obésité) est associée à un risque accru de développer une leucémie.

Le mécanisme biologique qui sous-tend cette relation n'est pas clair. Une conséquence métabolique de l'obésité est une résistance à l'insuline qui entraîne une augmentation de la sécrétion pancréatique d'insuline, cette hormone pouvant promouvoir la cancérogenèse directement par les récepteurs à l'insuline des cellules cibles pré-neoplasiques ou indirectement en augmentant la biodisponibilité de l'IGF 1 (Insulin-like Growth Factor 1). L'augmentation du risque de leucémie chez les obèses peut aussi être due à des troubles de la fonction immunitaire et à une inflammation chronique chez ces patients. Des études complémentaires pourraient permettre de clarifier ce mécanisme biologique et de préciser les risques en fonction des sous-groupes de leucémies.

[JIM

L'aspirine réduit le risque de cancer colorectal chez l'homme
Vendredi, 11/01/2008 - 00:00

La prévention pharmacologique du cancer colorectal est un Graal dont la quête n'a pour le moment pas été couronnée de succès. Parmi les molécules qui sont évaluées, l'aspirine est en bonne place mais les données sur ses effets à long terme en fonction de la dose et de la durée d'utilisation sont limitées. Cette étude prospective a inclus 47 363 professionnels de santé âgés de 40 à 75 ans au moment de leur inclusion en 1986.

Deux fois par an, des données sur la consommation d'aspirine, les autres facteurs de risque et le diagnostic de cancer colorectal étaient collectées. Durant une période de suivi de 18 ans, correspondant à 761 757 années-patients, 975 cas de cancer colorectal (CCR) ont été diagnostiqués.

Après ajustement sur les facteurs de risque, les hommes qui consommaient régulièrement de l'aspirine (≥ 2 fois par semaine) présentaient une diminution de 21 % du risque de développer un CCR (Risque Relatif 0,79 ; IC95 %, 0,69-0,90) par rapport à ceux qui n'en n'utilisaient pas régulièrement. Cependant cet effet bénéfique n'était observé qu'après une utilisation régulière d'au moins 6 à 10 ans (p pour la tendance = 0,008) et disparaissait dans les 4 ans suivant l'arrêt de la consommation d'aspirine (RR 1,00 ; IC95 %, 0,72-1,39).

L'effet bénéfique de l'aspirine semblait lié à la dose cumulative consommée : comparativement aux hommes qui disaient ne pas consommer d'aspirine, le risque relatif de CCR en fonction de la dose d'aspirine (en doses unitaires, au moins 325 mg d'aspirine par semaine) était de 0,94 (IC, 0,75-1,18) pour 0,5 à 1,5 doses ; 0,80 (IC, 0,63-1,01) pour 2 à 5 doses ; 0,72 (IC, 0,56-0,92) pour 6-14 doses ; et 0,30 (IC, 0,11-0,81) pour plus de 14 doses d'aspirine par semaine (p pour la tendance = 0,004).

Cette étude montre donc que l'utilisation d'aspirine diminue le risque de cancer colorectal chez l'homme mais que pour apparaître cet effet bénéfique nécessite une prise prolongée, au moins 6 ans, et à bonne dose, l'effet maximal étant obtenu avec plus de 14 comprimés d'aspirine par semaine.

JIM

Mucoviscidose: 46 ans d'espérance de vie
Vendredi, 11/01/2008 - 00:00

L'espérance de vie d'un enfant dont la mucoviscidose est dépistée à la naissance est passée en 40 ans de 7 à 46 ans, selon le bilan des données 2005 rassemblées par le Registre français de la mucoviscidose et analysées par l'Institut national d'études démographiques (INED). Selon le Registre, émanation de l'association Vaincre la mucoviscidose, cette amélioration spectaculaire est due à un meilleur suivi des patients dans les CRCM (Centre de Ressources et de Compétences sur la Mucoviscidose). L'espérance de vie pour les enfants dépistés à la naissance était de 36 ans dans la période 2001-2003. Pour cette étude, les 4.744 malades fréquentant ces centres ont été observés, soit 80 % des personnes souffrant de mucoviscidose.

INED

Notre horloge biologique livre ses secrets
Vendredi, 11/01/2008 - 00:00

Des universitaires américains ont mis au jour la clé d'un des mystères les mieux gardés de notre organisme : son horloge biologique, régie par les rythmes circadiens. L'« interrupteur génétique » de cette horloge serait en effet régulé par un acide aminé unique. Les acides aminés étant les constituants de base des protéines, une cible thérapeutique de premier plan vient de voir le jour.

« C'est passionnant de découvrir qu'un tout petit composé (l'acide aminé en question, n.d.l.r.) est le maître d'oeuvre de notre rythme circadien, un mécanisme génétique qui fait appel à 10 % ou 15 % de notre bagage génétique » explique le Professeur Paolo Sassone-Corsi de l'Université de Californie. Le chef d'orchestre de notre rythme circadien se nichait en fait, dans la protéine BMAL1, tout juste découverte l'an dernier... par la même équipe. Certes, il s'agit de recherche fondamentale. Mais les perspectives d'un traitement ciblé sont grandes. Car au-delà du sommeil, notre horloge biologique régule l'ensemble de nos comportements physiologiques avec en premier lieu, l'appétit. Et donc, l'obésité.

DS

Grippe : vers un vaccin à vie
Vendredi, 11/01/2008 - 00:00

La firme anglaise Acambis a annoncé, à londres, des résultats qu'elle qualifie de «prometteurs» des premiers essais cliniques sur l'homme d'un vaccin antigrippe qualifié d'«universel», autrement dit capable de protéger durablement les individus. Le Times en a fait sa une et la BBC y a consacré un long développement. Pour comprendre la nouveauté et l'intérêt de ce nouveau vaccin, il faut savoir que chaque année un nouveau virus est responsable de l'épidémie hivernale. En effet, les virus A de grippe humaine ont la particularité de muter très vite. Résultat, le vaccin de la saison dernière ne protège pas contre le nouveau virus. La mise au point d'un vaccin durable contre la grippe constitue donc un enjeu scientifique et financier majeur pour la recherche et les grands laboratoires pharmaceutiques.

En attendant la mise au point de ce nouveau vaccin, l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) est contrainte d'identifier chaque année les deux nouvelles souches de virus A et une B, susceptibles d'être responsables de l'épidémie à venir. La préparation du vaccin traditionnel avec ces différentes souches mobilise, dans un premier temps, des équipes de chercheurs chargées de les identifier. Dans un deuxième temps, les laboratoires fabriquent industriellement le vaccin en le cultivant sur des oeufs de poule embryonnés (il en faut des millions).

Au final, son efficacité sur les personnes âgées est rien moins que controversée, pour ne pas dire plus. Acambis a présenté les résultats d'un premier essai du vaccin sur 79 volontaires dans des centres américains. Selon la firme anglaise, neuf sujets vaccinés sur dix ont développé des anticorps contre ce vaccin d'un nouveau genre. Acambis a évoqué également les résultats d'un essai «préclinique» sur des furets vaccinés avec le nouveau produit, puis soumis à des doses mortelles du virus H5N1 (souche Vietnam 2004). Ses porte-parole affirment que 70 % des furets vaccinés ont été protégés par le vaccin.

Figaro

Une stratégie nouvelle de thérapie cellulaire pour prévenir le rejet de greffe
Vendredi, 11/01/2008 - 00:00

Joost van Meerwijk et son équipe « Tolérance et auto-immunité », au sein de l'unité Inserm 563 « Centre de physiopathologie de Toulouse-Purpan », ont développé avec succès une thérapie cellulaire permettant, chez la souris, de prévenir le rejet de greffe cardiaque et de peau. Les travaux des chercheurs de l'Inserm font l'objet d'une lettre publiée dans Nature Medicine de janvier 2008. Les patients qui reçoivent une greffe sont traités par des médicaments immunosuppresseurs afin d'éviter le rejet. Alors que le traitement immunosuppresseur a amélioré de façon importante la survie de la greffe après une année (rejet aigu), il n'a pas permis de prévenir le rejet chronique (qui apparaît plus tardivement). Par ailleurs, les traitements immunosuppresseurs très contraignants, par le fait qu'ils inhibent de façon globale le système immunitaire, ont des effets indésirables très importants, tels que les infections opportunistes ou le développement de certains cancers.

Dans des situations physiologiques, l'activité du système immunitaire doit être étroitement contrôlée afin d'éviter qu'il se dirige contre le « Soi ». Ce processus est assuré par certains lymphocytes T appelés régulateurs. L'équipe de Joost van Meerwijk a évalué, chez la souris, la capacité de ces lymphocytes T régulateurs à prévenir le rejet de greffe. L'équipe a été la première à montrer que des lymphocytes T régulateurs inhibent efficacement le rejet de greffe de moelle osseuse (Blood 2004).

En revanche, ces cellules du système immunitaire étaient incapables d'inhiber le rejet de greffe de peau et de coeur. Comme, par ailleurs, il est acquis qu'une greffe de moelle osseuse facilite la greffe d'organe ultérieure, les chercheurs de l'Inserm ont entrepris de protéger, par des lymphocytes T régulateurs, une double greffe de moelle osseuse et de coeur ou de peau.

La démarche scientifique des chercheurs a consisté à mettre en culture des lymphocytes T régulateurs en présence de cellules du donneur de l'organe. Cette culture in vitro a permis d' « éduquer » les lymphocytes T régulateurs, qui, en 2 semaines, apprennent à reconnaître l'organe à greffer. Les auteurs de ce travail ont ensuite effectué chez la souris receveuse une double transplantation de moelle osseuse et d'organe (peau ou coeur) accompagnée d'une injection de lymphocytes T régulateurs cultivés.

Aucun rejet, ni aigu ni chronique, n'a été observé. Pour Joost van Meerwijk, « cette thérapie cellulaire possède deux avantages notables : une prévention efficace du rejet chronique et une spécificité de l'immunosuppression vis-à-vis de l'organe greffé, ce qui évite un grand nombre d'effets indésirables ». Ces deux caractéristiques, si elles se vérifient chez l'homme, distingueraient cette thérapie cellulaire des traitements actuels immunosuppresseurs.

Inserm

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Recherche
Recherche & Innovation, Technologies, Transports
A Milan, un péage urbain pour combattre la pollution
Vendredi, 11/01/2008 - 00:00

Depuis le 2 janvier, seuls les véhicules les moins polluants ont encore accès gratuitement au centre de Milan. Les autres doivent s'acquitter d'une redevance. Cette mesure s'appuie sur les dernières normes européennes en matière de pollution : ceux qui les respectent continueront d'entrer librement, les autres devront s'acquitter - du lundi au vendredi de 7 h 30 à 19 h 30 - d'un ticket basé sur la pollution dégagée par leur véhicule.

Les véhicules ont été divisés en cinq catégories. Les deux premières, basées sur les normes Euro 3 et Euro 4 pour l'essence (correspondant aux véhicules mis en service après 2000 et après 2005), sont exonérées de péage. C'est le cas également des deux-roues, des transports en commun, des services publics, des transports de personnes handicapées ainsi que des véhicules électriques ou fonctionnant au GPL. Les trois autres classes, c'est-à-dire les automobiles immatriculées avant l'instauration de la norme Euro 3, ainsi que les poids lourds, devront payer.

Le tarif journalier varie de 2 à 10 euros, l'abonnement annuel de 50 à 250 euros. Les tickets sont disponibles dans les kiosques, les bureaux de tabac, les points d'information des transports publics ainsi que sur Internet. Des caméras de surveillance ont été placées aux 43 points d'accès au centre-ville. Les amendes pourront aller de 74 à 285 euros.

C'est la première tentative de ce genre en Italie. Officiellement, elle démarre pour une phase expérimentale d'un an. Le but déclaré du projet, cher à l'actuel maire de centre droit, Letizia Moratti, est de "décourager l'usage des voitures et d'encourager les transports en commun", afin de "réduire le niveau de pollution d'au moins 10 % et certaines maladies pulmonaires de 30 %".

L'objectif est qu'à terme, les Milanais laissent leurs voitures à l'extérieur de l'enceinte historique pour gagner le centre-ville à pied, en métro ou en bus. Mais beaucoup de questions pratiques restent encore sans réponse. Les transports en commun pourront-ils répondre à la demande, alors qu'aux yeux de la majorité des usagers, ils ne brillent guère par leur efficacité et la régularité du service ?

LM

Vers des routes écologiques et intelligentes
Vendredi, 11/01/2008 - 00:00

Côté recyclage, la tendance s'amorce déjà. Les enrobés bitumineux des chaussées endommagées sont reconcassés de façon à retrouver leur rigidité et leur durabilité d'origine, avant d'être réutilisés sur la même chaussée, ce qui évite l'ouverture de nouvelles carrières et le transport de matériaux. La technique, qui devrait se généraliser dans les prochaines années, vise à recycler 100 % des matériaux de la route, contre environ 30 % actuellement. Les nouveaux composés, eux, seront d'origine végétale. Car les constructeurs pensent avant tout à l'après-pétrole, d'ici cinquante ou cent ans.

Les recherches sur les substituts aux matériaux hydrocarbonés ont déjà démarré. "Divers liants à base d'huile de colza, blé ou tournesol devraient voir le jour dans une dizaine d'années", estime Chantal de La Roche, chef de la division matériaux et structure de chaussée au Laboratoire central des ponts et chaussées (LCPC). Selon elle, "le matériau idéal pour construire une route serait un matériau renouvelable, donc végétal, qui serait fabriqué à froid pour réduire la consommation d'énergie". En septembre 2007, le groupe Colas a ainsi été récompensé pour son produit Végécol, le premier liant de nature végétale mis sur le marché.

En matière de bitume, les laboratoires travaillent aussi à la mise au point d'enrobés tièdes, qui permettent, additifs aidant, d'abaisser la température lors de la pose du revêtement. Manière d'économiser l'énergie. Et, pourquoi pas, d'en produire. "On peut très bien imaginer une route qui absorberait le rayonnement solaire", envisage Mme de La Roche. Certaines, déjà, absorbent des gaz toxiques. Inaugurée en octobre 2006 à Dinan (Côtes-d'Armor), la "chaussée dépolluante" de la société Eurovia, lestée en oxyde de titane, neutralise ainsi les oxydes d'azote par photocatalyse. Si les préoccupations environnementales gagnent du terrain, la sécurité, bien sûr, demeure au coeur des recherches. Pour faciliter la conduite et corriger les moments d'inattention, de nouveaux matériaux sont à l'étude, pour raccourcir la distance de freinage ou avertir l'automobiliste que le sol est verglacé. En novembre 2007, Eurovia a lancé dans cet esprit un revêtement thermosensible, dont le vernis passe de l'incolore au rouge lorsque la température de la chaussée descend au-dessous de 1°C.

"On peut même envisager un matériau qui reconnaîtrait la trajectoire d'un véhicule ayant perdu sa maîtrise, et qui se ramollirait pour l'aider à freiner", avance Christine Leroy, directrice des affaires techniques de l'Union des syndicats de l'industrie routière française (Usirf). Une sorte de résine, couplée à des capteurs capables de détecter des anomalies de conduite. De même, les glissières de sécurité pourraient être reliées à un système électronique, de façon que la chaussée alerte les secours en cas de choc violent. Au-delà des matériaux, l'avenir des routes est en effet aux systèmes de communication.

En France comme dans toute l'Europe, des projets pilotes se mettent peu à peu en place. "Les technologies actuelles permettent de faire dialoguer infrastructures et véhicules", explique Philippe Lepert, chef de la division entretien, sécurité et acoustique des routes du LCPC. En informant, quelques secondes à l'avance, un usager qu'il arrive à la fin d'une section couverte d'un revêtement drainant, la route lui signalerait qu'il risque d'entrer dans un nuage de gouttelettes d'eau soulevées par les autres véhicules, l'invitant de ce fait à réduire sa vitesse. Elle pourrait aussi lui indiquer, en fonction des virages, des pentes et de la météo, l'itinéraire idéal pour consommer le moins d'essence ou la vitesse optimale à adopter pour que le trafic reste fluide. Le Japon, en avance dans ce domaine, a déjà adopté des panneaux de limitation de vitesse variables selon la circulation, la météo, ou encore le nombre de poids lourds sur la route.

LM

Le CNRS se dote d'un nouveau supercalculateur
Vendredi, 11/01/2008 - 00:00

Le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) a conclu avec IBM un accord pour l'acquisition d'un supercalculateur qui dotera la France de la troisième plus grosse puissance de calcul au monde, hors usages militaires, a annoncé le ministère de la Recherche.

La machine doit porter la capacité totale de calcul française à 207 teraflops (un teraflop équivaut à mille milliards d'opérations par seconde) soit le troisième rang mondial "après les Etats-Unis et l'Allemagne", selon le ministère de la Recherche. Ce nouveau supercalculateur "vient renforcer la capacité nationale de calcul mise à disposition de la communauté scientifique, quels que soient les établissements d'appartenance ou les disciplines", précise le ministère. Il s'intègrera également dans le réseau de calculateurs européens.

CNRS

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