RTFlash

RTFLASH Recherche & Technologie
NUMERO 1069
Lettre gratuite hebdomadaire d’informations scientifiques et technologiques
Créée par René Trégouët rapporteur de la Recherche et Président/fondateur du Groupe de Prospective du Sénat
Edition du 18 Septembre 2020
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Egalement dans ce numéro
TIC
Nuance : l'IA reconnaît la voix des seniors afin de mieux les protéger
Avenir
Le MIT présente un robot d’une habileté inégalée
Matière
Hyundai lance nouveau camion à hydrogène
Un système prédictif qui double l’efficacité de l'autoconsommation solaire
Construction de la plus grande unité au monde de stockage d’énergie cryogénique
L’ammoniac, chaînon manquant de la nouvelle chaîne énergétique mondiale ?
Batteries Lithium : une nouvelle technologie les rend beaucoup plus sûres et 10 fois plus rapides
Terre
Réchauffement climatique : ne pas oublier le méthane !
Les effets bénéfiques d’une forte diminution de nos émissions de CO2 ne se verront pas tout de suite…
Vivant
Maladie de Huntington : des anomalies cérébrales détectables dès le stade embryonnaire
Cancer du sein : comment les tumeurs se propagent dans les ganglions
Quand les cellules cancéreuses détournent à leur profit les vaisseaux sanguins...
La dépression peut avoir un impact conséquent sur le coeur
DGLA, l’acide gras qui tue les cellules cancéreuses
Un vaccin prometteur contre plusieurs types de cancer…
Edito
Alzheimer : cette maladie n’est plus inéluctable. Voici Pourquoi...



Je reviens cette semaine sur un sujet que j’aborde régulièrement dans RT Flash, mais qui mérite un nouveau développement, tant les recherches s’accélèrent dans ce domaine : il s’agit de la terrible maladie d’Alzheimer. Cette pathologie neurodégénérative, aux causes encore mal définies et multiples, représente environ deux démences sur trois, et toucherait déjà plus de 30 millions de personnes dans le monde.

En France, cette maladie touche environ 900 000 nouveaux malades par an et serait directement responsable d’au moins 3 % des décès, selon l’Inserm. Ce même institut de Recherche prévoit par ailleurs que le nombre de nouveaux malades pourrait atteindre, sans percées thérapeutiques majeures, 2 150 000 nouveaux cas par an, à l’horizon 2040.

Officiellement, la maladie d’Alzheimer constitue la 5ème cause de mortalité dans le monde, mais une étude américaine réalisée en 2014, par des chercheurs du Centre médical de l'Université Rush (Chicago), a montré que cette mortalité était largement sous-estimée et qu’aux Etats-Unis, elle était probablement six fois plus élevée que les chiffres officiels qui l’estiment à 83 000 décès par an (pour 2010). Il est vrai que, selon le Professeur Philippe Amouyel, spécialiste de cette maladie, une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer sur deux l’ignore.

Au cours de ces dernières années, il faut bien le reconnaître, de nombreux espoirs thérapeutiques contre cette maladie terriblement complexe ont été déçus et n’ont malheureusement pas donné les résultats attendus. Pourtant, il ne faut pas perdre espoir ; au cours de ces derniers mois, des avancées scientifiques très prometteuses ont été présentées, non seulement en matière de possibles traitements, mais également dans le domaine, non moins important, du dépistage précoce et de la prévention.

En avril 2019, une étude suédoise dirigée par Niklas Mattsson a montré qu’une simple analyse sanguine peut désormais révéler s'il y a une accélération des lésions des cellules nerveuses dans le cerveau. Pour parvenir à ces conclusions, des chercheurs ont analysé le taux d’une protéine, appelée « protéine légère des neurofilaments (NF-L) », dans des échantillons de sang de patients atteints de la maladie d'Alzheimer (Voir JAMA).

Les scientifiques ont réalisé des analyses sanguines pendant plusieurs années sur 1 182 patients souffrant de troubles cognitifs et sur 401 sujets sains (groupe témoin). Il s'agissait de parvenir à détecter la protéine NF-L, qui s'infiltre dans le liquide céphalorachidien puis passe dans le sang, lorsque les cellules nerveuses du cerveau sont lésées ou meurent. « La mesure des lésions des cellules nerveuses se fait habituellement soit via une ponction lombaire, soit via un examen IRM du cerveau. Ces méthodes sont compliquées, coûteuses et prennent du temps. Mesurer le taux de la protéine légère des neurofilaments (NF-L) dans le sang est beaucoup plus aisé », explique le directeur de l’étude Niklas Mattsson, chercheur à l'Université de Lund. Selon cette étude, le recours à un test mesurant la concentration de NF-L dans le sang pourrait indiquer de manière fiable et précoce l’efficacité réelle des médicaments anti-Alzheimer.

En juin dernier, une autre étude réalisée par l’équipe du Docteur Oskar Hansson, de l'Université de Lund, en Suède, sur plus de 1400 personnes, a montré que la mesure de la protéine tau dans le cerveau pouvait également permettre de diagnostiquer  la maladie d’Alzheimer de manière plus précise que les scanners cérébraux, IRM, ou ponctions lombaires (Voir Lund University). Ces scientifiques ont identifié une protéine qui endommage les cellules cérébrales en s’accumulant dans le sang des patients jusqu’à 20 ans avant que leur mémoire ne commence à se détériorer. Cette protéine, baptisée P-tau217 forme des amas dans le cerveau des patients atteints de la maladie d’Alzheimer et l’on retrouve ensuite de minuscules fragments identifiables de cette protéine dans la circulation sanguine.

L’étude a porté sur plus de 1 400 personnes en Arizona, en Colombie et en Suède qui n’avaient pas de troubles de la mémoire. Ces travaux ont montré que la présence de la protéine p-tau217 dans le sang pouvait permettre de distinguer la maladie d’Alzheimer d’autres troubles neurodégénératifs avec une précision diagnostique comprise entre 89 % et 98 %. Commentant ces résultats, le Docteur Hansson a déclaré : « Ce test, une fois vérifié et confirmé, ouvre la possibilité d’un diagnostic précoce de la maladie d’Alzheimer avant le stade de la démence, ce qui est très important pour les essais cliniques évaluant de nouvelles thérapies susceptibles d’arrêter ou de ralentir le processus de la maladie ». Il y a quelques semaines, une autre équipe de la Nanyang Technological University (Singapour) a mis en évidence l’existence d’un gène dont l'activation s'oppose au développement de la maladie d'Alzheimer, le gène BACE2. Ces recherches ont montré que l’activation de ce gène contribue au ralentissement d'Alzheimer dans le tissu cérébral, ce qui en fait un potentiel biomarqueur, servant à évaluer le risque de développer la maladie. A plus long terme, les chercheurs espèrent également pouvoir contrôler l’expression de ce gène pour l’utiliser contre le développement de cette maladie (Voir Nature).

En matière de traitements, il faut souligner le réel espoir que représente un nouvel anticorps monoclonal, l’Aducanumab. Cette molécule, produite par Biogen, module le système immunitaire afin d'éliminer l'amyloïde, une substance qui forme des plaques finissant par détruire les neurones. D’abord testé sur 803 patients, ce médicament s’est avéré décevant et Biogen a alors décidé d'interrompre l'essai. Mais, entre les analyses intermédiaires et la fin de l'étude, plus de patients ont été inclus, certains d’entre eux recevant de plus fortes doses d'aducanumab (10 mg de produit par kilo).

Au final, l’étude, qui portait sur 1638 patients, a montré une réduction significative de 22 % du déclin cognitif et de 40 % du déclin fonctionnel (impact sur les activités quotidiennes) chez les patients ayant reçu la dose la plus forte et sur une période longue. Bien que ce nouveau traitement ne permette pas aux malades de retrouver leur état cognitif antérieur, il semble permettre une stabilisation de la maladie et pourrait donc améliorer considérablement la prise en charge thérapeutique des malades les moins atteints, surtout dans la perspective d’un dépistage précoce plus large et plus simple qui vient d’être évoqué. Evoquons également deux autres anticorps, qui sont en phase 2 d’essais cliniques, le semorinemab, et le crenezumab, deux anticorps « anti-Tau », développés par Genentech, filiale du groupe Roche.

En avril dernier, AXON Neuroscience SE, une société de biotechnologie, a par ailleurs présenté des résultats très encourageants de son essai de phase II pour AADvac1, le premier vaccin Tau servant à prévenir et à traiter la maladie d'Alzheimer. L’étude présentée par Axon a montré que ce vaccin produisait un effet notable sur la neurodégénérescence, ainsi qu’une réponse exceptionnelle des anticorps (Voir Biospace).

Autre avancée thérapeutique remarquable, celle annoncée en juillet dernier par des chercheurs de l'Université Macquarie, en Australie. Ces scientifiques ont annoncé avoir découvert un nouveau traitement capable d’annuler les effets de la perte de mémoire associée à la maladie d'Alzheimer (Voir Science Daily). Ces chercheurs ont découvert que lorsque l’enzyme p38gamma était activée, elle pouvait modifier une protéine empêchant aux symptômes de la maladie d’Alzheimer de se développer. Grâce à leurs travaux, ils ont également découvert que cette enzyme permettait d’améliorer et de restaurer la mémoire chez des souris parvenus pourtant à un stade déjà avancé de la maladie. De plus, leurs résultats suggèrent également que la thérapie génique pourrait s’avérer efficace pour soulager d’autres formes de démence.

Enfin, il y a quelques jours, une étude de l'Université du Kentucky et du Sanders-Brown Center on Aging (UK) est venue proposer une nouvelle approche thérapeutique de la maladie d'Alzheimer, principalement axée sur la lutte contre la neuroinflammation et le recours à une immunothérapie par anticorps (Voir Journal of Neuroinflammation).

Jusqu’à présent, les principales stratégies thérapeutiques pour traiter la maladie d'Alzheimer se sont surtout focalisées sur l’anomalie que constituent les plaques amyloïdes et les enchevêtrements neurofibrillaires. Mais cette nouvelle étude veut élargir cette vision ; elle souligne qu’il est indispensable de traiter en parallèle d’autres facteurs, et notamment la neuroinflammation, le renouvellement et le stockage des membranes et le métabolisme des lipides.

En étudiant de plus près le récepteur exprimé sur un gène –TREM2 – dont une mutation augmente sensiblement le risque de maladie d'Alzheimer, ces chercheurs sont parvenus à relancer la production de microglie, à provoquer une réduction des dépôts amyloïdes et, finalement, à améliorer la cognition. Selon cette étude, « Réduire la neuroinflammation et promouvoir la microglie pour éliminer les dépôts amyloïdes dans le cerveau pourrait donc permettre « d’inverser » les symptômes de la maladie. L'anticorps pour cette étude menée sur des souris est développé et devrait faire l’objet d'un prochain essai clinique ».

Signalons également le lancement, il y a seulement quelques jours, d’un essai clinique pour évaluer l’efficacité contre la maladie d’Alzheimer d’un nouveau médicament développé par la société française Alzoprotect, l’Ezeprogind. Les premiers patients ont été recrutés dans les deux hôpitaux français où est menée l'étude de phase 2a : le CHU de la Pitié-Salpêtrière de Paris, sous la direction du Professeur Jean-Christophe Corvol, et le CHU de Lille, dans l'unité du Professeur Luc Defebvre. Cette étude de phase 2a devrait être terminée d'ici la fin de 2021 et les premiers résultats devraient être publiés en 2022. L’Ezoprogind appartient à une nouvelle classe de médicaments très prometteuse. Il s’agit d’un inducteur neurotrophique biodisponible, qui, contrairement à la plupart des autres molécules utilisées contre Alzheimer, cible toutes les causes de neurodégénérescence et ne vise pas uniquement des marqueurs tels que la protéine Abeta ou la protéine Tau.

Je ne peux bien sûr que me réjouir de toutes ces avancées scientifiques remarquables, intervenues au cours de ces derniers mois dans les domaines du dépistage fiable et précoce, ainsi que sur le plan thérapeutique, même si un long chemin reste à accomplir pour que ces passionnantes recherches ne débouchent sur de nouveaux traitements sûrs et efficaces, qui fassent plus que ralentir la progression de cette maladie si redoutée.

Mais il est un autre champ de recherche, trop longtemps sous-estimé, qui connaît également un véritable bouleversement. Je veux parler de la prévention directe et indirecte de cette pathologie. Il y a deux ans, l’étude américaine dite « de Framingham » avait montré une diminution de 20 % de l'incidence de la maladie d’Alzheimer par décennie. Il y a quelques semaines, une nouvelle étude est venue confirmer cette surprenante mais bien réelle diminution de l’incidence de la maladie d’Alzheimer, qui a sensiblement reculé en Europe et aux États-Unis au cours de ces trois dernières décennies, si l’on tient compte à la fois de l’augmentation et du vieillissement important de la population pendant cette période. Selon ces travaux, le risque actuel pour une personne de développer une démence au cours de sa vie serait inférieur de 13%, par rapport à ce qu’il était en 2010 (Voir Neurology).

Pour arriver à ce résultat, les chercheurs ont épluché les dossiers médicaux de 49 202 patients sur les trente dernières années (entre 1988 et 2015). Ils indiquent que si la tendance à la baisse se poursuit, il pourrait y avoir, d’ici à 2050, une diminution totale d’au moins 15 millions de personnes des cas de démence, en Europe et aux États-Unis, par rapport aux chiffres actuels. Dans ce vaste travail épidémiologique, les chercheurs ont suivi des hommes et femmes de 65 ans pendant au moins 15 ans, et ont accumulé une masse d’informations précieuses sur l’évolution de leur santé cérébrale, psychique et cognitive. Et les conclusions de cette étude sont saisissantes : « Alors qu’en 1995, un homme de 75 ans avait environ 25 % de risque de développer une démence au cours de sa vie, désormais, ce risque est tombé à 18 %, une diminution tout à fait significative sur la période observée », souligne le Docteur Albert Hofman, président du département d'épidémiologie de la Harvard School of Public Health, et auteur principal du nouvel article.

Comment expliquer cette baisse inattendue et importante du nombre relatif de malades d’Alzheimer sur trente ans ? Selon les chercheurs, deux causes principales au moins seraient à l’origine de cette évolution positive. La première serait liée à une amélioration de la prévention et de la prise en charge médicale des maladies cardiovasculaires, du tabagisme, du diabète et l’hypercholestérolémie. Un meilleur contrôle de ces fléaux sanitaires et sociaux, conjugué à une meilleure hygiène de vie globale dans les pays développés, auraient eu des effets neuroprotecteurs importants et auraient contribué à prévenir et à retarder l’apparition de démences, dont l’Alzheimer.

L’autre facteur serait à chercher du côté de l’élévation du niveau global de formation et d’éducation des populations étudiées. Ce phénomène avéré aux Etats-Unis et en Europe aurait amélioré la fameuse « réserve cognitive » qui nous permet, grâce aux connaissances que nous avons accumulées et aux tâches permanentes d’apprentissage et d’acquisition de nouveau savoirs que nous accomplissons, de rendre notre cerveau plus résiliant au déclin cognitif et à l’apparition de certaines formes de démence.

Cette étude est à mettre en relation avec un autre travail, lui aussi présenté il y a quelques semaines, à l’occasion de la conférence annuelle de l’Association internationale contre Alzheimer qui s’est tenue à Chicago. Selon cette étude très intéressante, la vaccination contre la grippe et contre la pneumonie pourrait réduire sensiblement le risque d’Alzheimer chez les seniors (Voir ALZ), ce qui confirme bien que cette pathologie recèle une composante immunitaire qui reste à explorer.

Ces travaux montrent notamment que la vaccination contre la grippe a été associée à une réduction de 17 % de l'incidence de la maladie d'Alzheimer. En outre, pour les personnes vaccinées plus d’une fois contre la grippe, une réduction supplémentaire de 13 % a été observée par l’étude. Concernant la vaccination contre la pneumonie, les chercheurs ont constaté que les patients qui avaient reçu ce vaccin avant l'âge de 75 ans avaient entre 25 et 30 % moins de chances d'être diagnostiqués avec la maladie d'Alzheimer.

Commentant les conclusions de cette vaste étude, Svetlana Ukraintseva, professeure de recherche associée à l'unité de recherche sur la biodémographie du vieillissement à l'Institut de recherche en sciences sociales de l'université Duke, précise que « Les vaccins contre la pneumonie avant l'âge de 75 ans peuvent réduire le risque d'Alzheimer plus tard dans la vie, en fonction du génotype individuel. Ces données suggèrent que le vaccin antipneumococcique peut être un candidat prometteur pour la prévention personnalisée de la maladie d'Alzheimer, en particulier chez les non-porteurs de certains gènes à risque ».

Notons enfin qu’il est intéressant d’établir un autre lien entre l’étude qui montre une nette diminution de l’incidence de la maladie d’Alzheimer en Europe et aux USA et une autre étude, elle aussi toute récente (Voir Neurology) réalisée par des chercheurs américains de l’école de médecine de l'Université Rush. Ces recherches ont en effet montré que le simple fait d’adopter quelques habitudes simples de vie saine, ce qu’on appelle la « prévention primaire », peut entraîner, chez certaines personnes, une diminution de plus de moitié des risques de développer un Alzheimer !

Dans ce travail, les chercheurs ont étudié pendant six ans les dossiers de 2 750 volontaires. Ils ont passé au crible leur régime alimentaire, leur mode de vie, leur profil génétique et l’évolution d’un certain nombre d’examens cliniques. C’est ainsi que ces scientifiques ont pu constater l’existence de cinq facteurs-clé dans la prévention de l’Alzheimer. Le premier consiste à effectuer au moins deux heures et demie — d’activité physique hebdomadaire d’intensité modérée à vigoureuse. Le deuxième concerne l’arrêt complet du tabac ; le troisième porte sur une consommation limitée d’alcool (un verre par jour pour les femmes et deux verres par jour pour les hommes) ; le quatrième porte sur le choix d’une alimentation de type méditerranéen qui privilégie le poisson, l’huile d'olive, les fruits secs, les légumes vert et les céréales complètes. Enfin, le dernier conseil d’hygiène de vie des chercheurs est de maintenir une activité sociale et cognitive intense. Selon cette étude, par rapport aux participants n'ayant aucun ou un seul facteur de mode de vie sain, on observe un risque d'Alzheimer diminué de 37 % chez les sujets qui comptent deux à trois de ces facteurs, et cette réduction du risque peut aller jusqu’à 60 % chez les sujets qui « cochent » quatre à cinq de ces facteurs…

Ce que nous montrent toutes ces études scientifiques récentes, c’est qu’en attendant que de nouveaux traitements efficaces soient disponibles pour les malades, ce qui risque de prendre encore plusieurs années, nous aurions tort de croire que nous sommes démunis pour lutter contre cette affection, dont nous avons tous pu constater les ravages autour de nous.

Nous savons à présent qu’il est en effet possible, en agissant de manière simultanée et coordonnée sur les leviers de la prévention personnalisée et du dépistage précoce individualisé, de prévenir, de manière puissante et efficace, pour un coût médical et social très modique, les risques de développer cette maladie neurodégénérative. L’efficacité de cette prévention, à la fois globale et personnalisée, ne fera d’ailleurs que s’accroître dans l’avenir, à mesure que seront découvertes et répertoriées les différentes mutations et anomalies génétiques qui augmentent sensiblement, au niveau individuel, les risques de développer un Alzheimer.

Il faut souhaiter qu’en s’appuyant sur ces nouvelles connaissances médicales et scientifiques, le gouvernement et les autorités de santé de notre pays mettent en place sans tarder un ambitieux plan visant à prévenir, à la fois sur le plan global et individuel, cette terrible maladie et à en retarder le plus possible la survenue. Une telle politique, qui devrait mobiliser l’ensemble des acteurs scientifiques, médicaux et sociaux, pourrait avoir, au regard du coût modeste qu’elle représenterait en matière de dépenses de santé, des effets bénéfiques considérables et durables pour l’ensemble de notre société et de notre économie, surtout si l’on intègre le vieillissement massif et inéluctable de notre population auquel nous allons devoir faire face au cours de ce siècle.

René TRÉGOUËT

Sénateur honoraire

Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat

e-mail : tregouet@gmail.com


TIC
Information et Communication
Nuance : l'IA reconnaît la voix des seniors afin de mieux les protéger
Mercredi, 16/09/2020 - 13:08

En plus d’être connecté à tous les niveaux, le monde de demain sera largement équipé d’intelligence artificielle (la fameuse « IA » dans notre vie quotidienne). Et en voici un nouvel exemple qui est celui-ci, bien concret. La société américaine Nuance Communications annonce en effet, une nouvelle fonctionnalité de Nuance Gatekeeper, sa solution biométrique à base d’IA qui permet d’authentifier les clients et détecter la fraude.

Dans la pratique, cette nouvelle fonctionnalité permet de reconnaître les personnes âgées rien qu’au son de leur voix. Pourquoi donc ? Afin de leur donner la priorité et les protéger au mieux. « C’est la première fois que des entreprises sont en mesure d’identifier les personnes de plus de 65 ans parmi les clients qui les appellent et, le cas échéant, prendre la communication en priorité, les mettre en relation avec un agent et mieux les protéger des risques de fraude » indique le communiqué.

De fait, alors que de nos jours, les interactions avec les entreprises s’effectuent par le biais du numérique (de l’importance de réduire la fracture numérique par ailleurs), les seniors risquent davantage de subir des tentatives de fraude de la part de criminels souhaitant tirer profit de la situation pour obtenir des informations personnelles.

Outre les fraudeurs professionnels, des personnes de leur propre entourage peuvent aussi abuser de leur confiance. On le sait, les ainés sont particulièrement à risque en la matière… Et les choses ne vont pas en s’arrangeant. La technologie de Nuance permet d’authentifier les utilisateurs par leur voix, leur comportement et bien d'autres caractéristiques. Elle sait identifier les utilisateurs selon leur manière de s’exprimer, de taper à l’ordinateur et d’écrire, et aussi, déterminer s’il s’agit d’un enfant ou d’un adulte.

Aujourd’hui, cette couche de détection supplémentaire permet de distinguer les personnes ayant plus ou moins de 65 ans afin de permettre aux seniors d’avoir accès à leurs comptes sans devoir rentrer des codes PIN et des mots de passe, et sans être victimes de techniques d’ingénierie sociale pour tenter de leur dérober des informations. Telefónica, opérateur télécom comptant plus de 356 millions de clients dans quatorze pays, figure parmi les premiers à avoir déployé ces nouvelles fonctionnalités. « L’actuelle pandémie fait que nos clients de plus de 65 ans sont plus isolés et encore plus vulnérables à la fraude. Ils ont besoin d’un service immédiat », déclare Emilio Gayo, Président de Telefónica Espagne.

« Nos algorithmes avancés de détection intelligente savent détecter les caractéristiques propres à une catégorie d’âge pour mieux protéger et servir les clients », explique Brett Beranek, Directeur général Sécurité de la division Entreprise de Nuance. « Nous déployons ces fonctionnalités améliorées à l’ensemble de nos clients immédiatement pour qu’ils puissent désormais faire bénéficier leurs clients les plus vulnérables de la puissance de l’IA ».

Rappelons que cette technologie est déjà déployée dans plus de la moitié des plus grandes institutions financières mondiales et 8 des 10 plus grands opérateurs de télécommunications. Quelque 500 millions de consommateurs opèrent plus de 8 milliards d’authentifications par an et cette biométrie aurait déjà permis d’économiser plus de 2 milliards de dollars de perte en luttant efficacement contre la fraude.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Senior Actu

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Avenir
Nanotechnologies et Robotique
Le MIT présente un robot d’une habileté inégalée
Mercredi, 16/09/2020 - 12:55

Le laboratoire de recherche en informatique et intelligence artificielle du MIT a présenté une pince robotique capable de réaliser toutes sortes d’actions avec des câbles. Une prouesse puisque cette tâche était, jusqu’à présent, particulièrement compliquée pour les robots qui avaient bien du mal à manipuler ces objets fins et flexibles dont la forme change constamment.

Ce robot, qui est capable de manipuler avec succès des câbles, a été créé par le CSAIL et par le département de génie mécanique du MIT. Il s’appuie sur un système de pinces équipées de capteurs sensoriels haute-résolution baptisés “GelSight“. Ces derniers permettent d’identifier la position exacte d’un câble entre les pinces, mais aussi de mesurer les forces de frottement exercées lorsque le câble glisse entre celles-ci. Autant d’informations qui sont transmises en temps réel à deux contrôleurs fonctionnant en parallèle. Le premier gère la force de préhension, quand le second ajuste la position de la pince pour que celle-ci puisse maintenir le câble en permanence.

Pour parvenir à effectuer des tâches, ce robot se compose en réalité de deux pinces distinctes et complémentaires, fonctionnant comme deux mains humaines. La première est placée sur une surface plane et a pour rôle de maintenir l’extrémité du câble. La seconde, elle, est montée sur un bras robotique qui lui permet de se mouvoir sur toute la longueur de l’objet et d’effectuer les actions commandées. Pour voir ce robot en action et mieux comprendre son fonctionnement, nous vous conseillons de visionner la vidéo de démonstration publiée par le MIT et que vous retrouverez ci-dessous.

À l’heure actuelle, les tâches effectuées par ce robot sont encore simplistes, mais le MIT a d’ores et déjà prévu de poursuivre son amélioration, présageant une multitude d’applications possibles à celui-ci. Les chercheurs imaginent par exemple qu’il pourrait servir dans l’industrie automobile pour effectuer des tâches autonomes dans la manipulation de câbles, ou encore dans le secteur de la médecine pour la réalisation de sutures sur la table opératoire. Il pourrait également avoir sa place dans le domaine du textile pour plier des vêtements à échelle industrielle.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

MIT

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Matière
Matière et Energie
Hyundai lance nouveau camion à hydrogène
Jeudi, 17/09/2020 - 09:55

Le constructeur Hyundai va commercialiser son tout nouveau camion Xcient Fuel Cell, dont les 10 premiers exemplaires ont été livrés en Suisse. Ce tracteur 4X2 d’un nouveau genre est ici propulsé par deux piles à combustible alimentées à l’hydrogène d’un total de 190 kW, soit 95 kW par pile, alors que le moteur affiche une puissance de 475 chevaux environ, pour un couple maximal de 3 400 Nm.

Mais l’aspect le plus intéressant reste l’autonomie, puisque ce camion peut parcourir environ 400 km d’une seule traite avec une charge de 18 tonnes dans la remorque, le tout alors que seulement 8 à 20 minutes sont nécessaires pour effectuer un plein. Par la suite, une version pouvant rouler sur plus de 1 000 kilomètres grâce à une pile à combustible nouvelle génération est prévue, actuellement en cours de développement. Celle-ci visera alors le marché européen, mais également l’Amérique du Nord.

Si ce Hyundai Xcient est destiné à l’Europe, les premiers exemplaires ont d’abord été envoyés en Suisse, comme l’annonce le constructeur coréen dans un communiqué. Pourquoi me direz-vous ? Cela s’explique par plusieurs raisons : « L’une d’elles tient à la redevance sur le trafic des poids lourds en Suisse (LSVA), qui ne s’applique pas aux camions zéro émission. Cela équilibre les coûts de transport par kilomètre d’un camion à pile à combustible par rapport à un camion diesel classique ». Par ailleurs, la firme précise que « la Suisse est l’un des pays qui compte la plus grande part d’hydroélectricité à l’échelle mondiale et peut ainsi fournir une énergie renouvelable suffisante pour produire de l’hydrogène ». A terme, Hyundai prévoit de déployer une cinquantaine de ces Xcient cette année, et 1 600 d’ici à 2025, dans le cadre de son initiative visant à louer ces véhicules à des opérateurs de camions commerciaux.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

AM

Un système prédictif qui double l’efficacité de l'autoconsommation solaire
Jeudi, 17/09/2020 - 09:53

Pour MyLight Systems, comme pour de nombreux acteurs du photovoltaïque, 2014 a constitué une année charnière. « La baisse des prix du solaire conjuguée à la hausse du tarif de l’électricité a renversé le paradigme. À cette date, pour un producteur de photovoltaïque, consommer sa propre électricité est devenu plus intéressant que de la revendre aux gestionnaires de réseau », explique Ondine Suavet, cofondatrice de l’entreprise. C’est dans ce contexte qu’elle a élaboré alors, avec son frère Virgile, le concept qui donnera naissance à MyLight Systems : proposer des solutions intelligentes qui permettent d’optimiser l’utilisation de l’électricité produite par des panneaux solaires.

Au départ, l’idée est simple : « Le solaire est une ressource intermittente, mais on peut prévoir les temps de production avec précision. L’enjeu est donc de moduler la consommation afin qu’elle s’adapte aux pics de production des panneaux », détaille Ondine Suavet. La première solution, lancée dès 2015, prend donc la forme d’un coffret connecté, adapté à n’importe quelle installation et lié à un logiciel permettant au propriétaire de gérer automatiquement ou manuellement sa production.

Les algorithmes de cette application agrègent différentes données (météo, consommation des appareils, etc.) afin d’anticiper la production et de lancer automatiquement le système de chauffage ou le lave-linge de la maison. Très vite, l’intérêt d’une offre globale apparaît et MyLight Systems livre ses propres panneaux solaires. « Nous avons souhaité proposer des panneaux bi-verre, plus robustes que ceux associant le verre au kevlar et donc plus adaptés à l’autoconsommation où les acquéreurs investissent sur du très long terme », précise Ondine Suavet. Les panneaux bi-verre de MyLight Systems sont ainsi garantis trente ans, contre vingt ans pour d’autres technologies.

Dans cette configuration, un foyer peut atteindre 70 % d’électricité autoconsommée, soit deux fois mieux qu’une installation « classique », sans système intelligent. Afin d’atteindre l’autonomie totale, l’offre s’est enrichie, fin 2019, avec l’arrivée d’une solution de stockage virtuel, MySmart Battery. Un choix pensé pour être efficace et pragmatique : « Une installation photovoltaïque produit énormément de surplus l’été et quasiment pas l’hiver. Pour stocker physiquement toute cette électricité, il faudrait une batterie d’une capacité d’au moins 300 kWh, soit un investissement de plusieurs centaines de milliers d’euros. Ce qui est irréaliste », souligne Ondine Suavet. La batterie virtuelle de MyLight Systems évalue en temps réel le surplus produit par chaque utilisateur et le lui restitue lorsqu’il en a besoin. Cette offre prend la forme d’un abonnement mensuel conçu avec un fournisseur d’électricité renouvelable, Planète Oui.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

HP

Construction de la plus grande unité au monde de stockage d’énergie cryogénique
Jeudi, 17/09/2020 - 09:51

D’une capacité de 250 MWh, la plus grande installation au monde de stockage d’énergie par cryogénie va être installée au Royaume-Uni. Sa mise en route est programmée en 2022 et elle sera couplée au Trafford Energy Park près de Manchester, un parc dont une partie de la production d’électricité est assurée par des panneaux photovoltaïques et des éoliennes. Ce stockage permettra de pallier l’intermittence de ces énergies renouvelables. Le principe de fonctionnement de cette centrale sera fondé sur deux cycles de changements d’état de l’air. Le premier interviendra lorsque l’électricité deviendra excédentaire.

Cette électricité servira alors à prélever l’air puis à le refroidir à très basses températures (-196 degrés) jusqu’à ce qu’il devienne liquide. Le cryogène ainsi obtenu sera ensuite stocké dans de grands réservoirs isothermes à basse pression, spécifiquement adaptés à cet usage. Le second cycle interviendra en cas de besoin d’électricité. Le cryogène sera réchauffé au moyen d’un échangeur de chaleur pour procéder à son évaporation et afin qu’il retrouve son état gazeux. Cette transformation provoquera une expansion de son volume de 700 fois et servira à faire tourner des turbines qui produiront de l’électricité.

Leader mondial de cette technologie, la société britannique Highview Power s’est associée au développeur britannique de centrales électriques, Carlton Power, pour entreprendre ce projet. « Cette installation de stockage par cryogénie aura une puissance instantanée de 50 MW », déclare Highview Power. « Elle sera directement connectée au réseau national d’électricité au Royaume-Uni et permettra d’alimenter en énergie jusqu’à 200 000 foyers pendant cinq heures en même temps ».

Alors que le stockage d’énergie cryogénique obtient généralement un faible rendement de conversion de l’électricité, de l’ordre de 10 %, l’entreprise annonce un rendement jusqu’à 60 % grâce à un système de récupération des flux. En effet, lors de la phase de liquéfaction de l’air par compression, de la chaleur est générée et sert à alimenter l’échangeur de chaleur du second cycle. Inversement, le second cycle, qui conduit à l’évaporation du cryogène, produit du froid et sert à refroidir l’air à très basses températures lors du premier cycle. « Lorsque de grandes quantités de chaleur ou de froid résiduels sont disponibles à côté de notre installation, notre système peut intégrer ces flux et les utiliser pour augmenter encore l’efficacité », précise la société. « Le rendement peut alors dépasser 70 %, sous réserve de la qualité et de la quantité de ces flux disponibles ».

Sans fournir de données chiffrées, Highview Power met en avant un coût de stockage inférieur à celui des batteries lithium-ion ainsi qu’une durée de stockage plus longue. « Notre technologie ne connaît pas de dégradation de sa performance dans le temps », déclare l’entreprise. « Notre installation est principalement fabriquée à partir de l’acier qui a une durée de vie de 30 à 40 ans, contre seulement 10 ans pour les batteries. De plus, aucun métal rare ou produit chimique nocif n’est impliqué dans notre technologie ».

Le projet d’un montant d’environ 85 millions de livres (95 M€) a reçu le soutien du gouvernement britannique qui a versé une subvention de 10 M£ (11 M€). Trois autres unités avec la même capacité et utilisant cette technologie pourraient voir le jour dans les années à venir, cumulant ainsi une capacité totale de stockage de 1 GWh. Le Royaume-Uni vise la neutralité carbone d’ici 2050.

Selon le Committee for Climate Change (CCC), le pays devra quadrupler sa capacité de production d’énergie renouvelable d’ici là s’il veut atteindre cet objectif. Afin d’apporter une flexibilité au réseau électrique, une augmentation significative de la capacité de stockage des énergies renouvelables sera nécessaire pour compléter cette transition.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

TI

L’ammoniac, chaînon manquant de la nouvelle chaîne énergétique mondiale ?
Jeudi, 17/09/2020 - 09:48

Dans l’économie de l’hydrogène, l’ammoniac, la pierre angulaire des engrais et de nombreux autres produits chimiques, est l’un des véritables chevaux de bataille. L’ammoniac est fabriqué à partir d’hydrogène et d’air, et il a un énorme potentiel pour stocker l’hydrogène, c’est-à-dire l’énergie propre. On peut dire que l’ammoniac est le «chaînon manquant» pour faire de la décarbonisation une réalité.

L’ammoniac est le seul carburant sans carbone car sa molécule ne contient que de l’hydrogène et de l’azote (NH3). Ce qui est encore plus fascinant, lorsqu’il est utilisé, il se décompose uniquement en eau et en azote.

En tant que carburant, l’ammoniac apporte la promesse de décarboniser le secteur du transport maritime en réduisant ses émissions de 95 % d’ici 2035 et la demande pourrait atteindre environ 1 million de tonnes d’ammoniac par jour (référence Lloyd’s Register Vessels 2030, comment y arriver ?). En effet, avec des modifications et des améliorations technologiques limitées, l’ammoniac pourrait être directement utilisé dans les moteurs à combustion des navires hauturiers.

La molécule d’ammoniac est également probablement l’une des meilleures alternatives pour le stockage à moyen / long terme de l’électricité sous forme d’énergie chimique. En tant que tel, il peut être utilisé pour tamponner un système électrique basé sur les énergies renouvelables en transformant l’électricité en hydrogène / ammoniac lorsque l’énergie renouvelable est abondante et bon marché et brûlée pour produire de l’électricité en cas de besoin.

Bien que cela puisse sembler paradoxal, l’ammoniac est un meilleur transporteur d’hydrogène que l’hydrogène lui-même. Stocker et transporter l’hydrogène est un défi car c’est la molécule la plus petite et la plus légère de la nature et elle ne se liquéfie qu’à la température extrêmement basse de -253 degrés Celsius.

L’ammoniac, d’autre part, se liquéfie à -33 degrés Celsius et peut être manipulé facilement, de la même manière que le gaz naturel liquéfié. Le stockage d’hydrogène sous pression est également possible mais encore une fois, pour le même volume, l’ammoniac contient 50 % plus d’hydrogène que l’hydrogène lui-même. Par conséquent, lorsque l’hydrogène est nécessaire, dans de nombreuses applications, il est plus économique de le transformer, de le transporter et de l’utiliser comme ammoniac.

Avec une part de 53 %, l’industrie de l’ammoniac est aujourd’hui le plus grand producteur et utilisateur d’hydrogène au monde. L’ammoniac est déjà produit et transporté dans le monde entier en grandes quantités (180 000 tonnes par an) car il est à la base de nombreux produits chimiques et, très important, la première étape de la production d’engrais (80 % de la demande).

L’ammoniac est simplement produit en faisant réagir l’azote de l’air avec l’hydrogène. Aujourd’hui, cet hydrogène est obtenu en fractionnant à hautes pressions et températures le gaz naturel (méthane, CH4) à l’aide de vapeur. Ce processus de fractionnement (appelé reformage du méthane à la vapeur, SMR) génère des quantités importantes de CO2.

Une route bas carbone implique le stockage souterrain d’au moins une partie de ce CO2 et donne ce que l’on appelle communément l’ammoniac bleu (SMR + capture et stockage du carbone, CCS). D’un autre côté, lorsque l’ammoniac est produit à partir d’électricité verte et d’eau via l’électrolyse ou d’autres sources d’hydrogène à faible teneur en carbone, le processus ne nécessite que de l’air. D’ici 2050, dans de bonnes conditions, la production d’ammoniac pourrait être basée sur des sources d’énergie décarbonées, en utilisant des sources alternatives d’hydrogène et une électrolyse basée sur les énergies renouvelables.

Cependant, il reste plusieurs obstacles à la transition progressive de la production d’hydrogène à base de SMR vers des routes à faible émission de carbone. Une électricité propre abondante et à un prix compétitif pour produire de l’hydrogène est une condition préalable pour que l’ammoniac vert devienne compétitif et défie la technologie de production actuelle. Dans l’UE, le secteur des engrais produit et consomme 3,1 millions de tonnes d’hydrogène et est le mieux placé pour aider à mettre à niveau les nouvelles technologies de la manière la plus rentable.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

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Batteries Lithium : une nouvelle technologie les rend beaucoup plus sûres et 10 fois plus rapides
Lundi, 14/09/2020 - 12:13

Des chercheurs de l’Université A&M du Texas (États-Unis) semblent avoir trouvé une solution aux multiples problèmes des batteries au lithium. Grâce à l’intégration de nanotubes en carbone dans l’anode (ndlr : l’électrode où le courant entre) d’une batterie au lithium métal, ces scientifiques ont réussi à fabriquer un modèle bien plus sûr et plus rapide que les versions actuelles.

Selon les chercheurs, l’architecture inédite de cette anode permettra d’augmenter considérablement la vitesse de charge. « Cette nouvelle architecture empêche le lithium de s’accumuler à l’extérieur de l’anode, ce qui, avec le temps, peut provoquer un contact involontaire entre le contenu des deux compartiments de la batterie, ce qui est l’une des principales causes d’explosion des appareils », explique Juran Noh, étudiant en sciences des matériaux rattaché au labo du professeur Choongho Yu, à la tête du Département de génie mécanique.

Il faut procéder à quelques explications avant de poursuivre. Lorsqu’une batterie au lithium se charge et se décharge, les ions de lithium sont transportés dans les deux sens entre la cathode (électrode d’où sort le courant) et l’anode. Dans la grande majorité des cas, l’anode est constituée de granite et de cuivre.

Seulement, l’utilisation de ces matériaux pose un problème. Il arrive parfois que les ions de lithium ne se déposent pas uniformément à la surface de l’anode mais forment plutôt des amas. Ces amas, on les appelle des dendrites. Avec le temps, ces dendrites se développent, grossissent, et finissent par percer le matériau qui sépare les deux compartiments de la batterie. Cette brèche provoque alors un court-circuit et peut mettre le feu à l’appareil.

En outre, la croissance des dendrites affecte significativement les performances des batteries en consommant des ions de lithium qui, de fait, ne sont plus disponibles pour générer de l’énergie. Or, d’après Juran Noh, l’utilisation d’anode en lithium-métal permet d’obtenir une densité énergétique bien plus élevée, offrant ainsi une capacité 10 fois supérieure à celle d’une batterie conventionnelle.

Si ces anodes en lithium-métal garantissent certes de meilleures performances, elles sont elles aussi menacées par les dendrites. Pour y mettre un terme, Jurah Noh et ses collaborateurs ont conçu des anodes avec des matériaux ultras légers et hautement conducteurs appelés nanotubes de carbone. Agencés sous la forme d’un échafaudage, ces nanotubes de carbone contiennent des espaces dans lesquels les ions de lithium peuvent se déposer. Pour lier ces ions à la surface de l’anode, les chercheurs ont ajouté des molécules de liaison.

Cependant, les nanotubes de carbone ne se liaient pas correctement aux ions de lithium. Après plusieurs réajustements, les chercheurs ont trouvé la formule miracle. Grâce à l’intégration d’une quantité modérée de molécules de liaison, la formation de dendrites était impossible et la quantité d’ions pouvant se lier à la surface de l’anode était bien plus grande.

Résultat, la capacité de la batterie est démultipliée et les problèmes de surchauffe et de diminution des performances liées aux dendrites ont disparu. « Construire des anodes au lithium métal qui sont sûres et ont une longue durée de vie est un défi scientifique depuis de nombreuses décennies. Les anodes que nous avons développées ont surmonté ces obstacles et constituent une première étape importante vers les applications commerciales des batteries au lithium métal ».

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

TAAMT

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Terre
Sciences de la Terre, Environnement et Climat
Réchauffement climatique : ne pas oublier le méthane !
Mercredi, 16/09/2020 - 12:58

Selon une étude du consortium américain Global Carbon Project, les émissions mondiales de méthane, gaz à effet de serre beaucoup plus puissant que le CO2, ont augmenté de 9 % entre 2006 et 2017, avec pour principale origine les secteurs de l'énergie et de l'agriculture. Si ces émissions sont pour 40 % d'origine naturelle (émissions des zones humides notamment), environ 60 % sont dues aux activités humaines, selon cette étude menée par plus de 100 chercheurs internationaux sous l'égide du Global Carbon Project.

Le méthane est le deuxième gaz à effet de serre d'origine anthropique après le dioxyde de carbone (CO2), mais son effet de réchauffement est 28 fois plus important par kilogramme que celui du CO2 sur un horizon de 100 ans. Ses concentrations dans l'atmosphère ont plus que doublé depuis le début de l'ère industrielle, jusqu'à représenter 23 % du réchauffement climatique produit par les gaz à effet de serre.

L'augmentation calculée par les chercheurs (à partir des activités productrices constatées et des mesures atmosphériques) correspond à des scénarios climatologiques de fort réchauffement, entre +3 et 4 degrés en 2100. Soit bien au-delà des objectifs de l'accord de Paris de 2015, de maintenir l'élévation globale de la température « nettement en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels, en poursuivant l'action menée pour limiter l'élévation de la température à 1,5°C ». Pour tenir ce dernier objectif, les émissions de gaz à effet de serre devraient baisser de 7,6 % annuellement, selon l'ONU.

« Si on veut répondre à l'accord de Paris, il ne faut pas se contenter de limiter les émissions de dioxyde de carbone, il faut les réduire ainsi que celles de méthane », avertit Marielle Saunois, du Laboratoire des Sciences du Climat et de l'Environnement (CEA/CNRS/université de Versailles Saint-Quentin), qui a coordonné cette étude.

La chercheuse plaide pour une quantification plus régulière (il s'agit seulement de la deuxième étude du type) des émissions de méthane, à l'instar de ce qui se fait pour le CO2, « car la diminution des émissions peut être rapidement bénéfique pour le climat », notamment en raison de sa durée de vie plus courte dans l'atmosphère que le CO2.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

GCP

Les effets bénéfiques d’une forte diminution de nos émissions de CO2 ne se verront pas tout de suite…
Lundi, 14/09/2020 - 19:34

Même si le monde réduit drastiquement les émissions de gaz à effet de serre, l'impact sur le réchauffement pourrait ne pas être visible avant le milieu du siècle, selon des chercheurs qui craignent une réaction boomerang face à des mesures qui paraîtraient à tort inefficaces. En raison des activités humaines, la planète a déjà gagné au moins +1°C depuis l'ère pré-industrielle, multipliant les catastrophes climatiques.

Pour lutter contre ce dérèglement climatique appelé à s'aggraver avec chaque demi degré supplémentaire, les signataires de l'accord de Paris de 2015 se sont engagés à réduire leurs émissions pour limiter le réchauffement à +2°C, voire +1,5°C. Pour le moment, ces engagements des États ne sont pas tenus. Même s'ils l'étaient, « ces efforts pourraient être visibles d'ici le milieu du siècle, mais probablement pas avant », écrivent les auteurs de l'étude publiée récemment. « La réduction des émissions, nécessaire, est efficace dès le premier jour, mais il faudra du temps avant que nous puissions mesurer cet effet avec certitude », commente dans un communiqué Bjorn Samset, du centre de recherche norvégien sur le climat Cicero.

Le système climatique est en effet notamment caractérisé naturellement par une importante force d'inertie et une forte variabilité d'une année à l'autre. « Le changement climatique provoqué par l'Homme peut être comparé à un porte-conteneur lancé à pleine vitesse au milieu de grosses vagues. Si vous voulez ralentir le navire, vous pouvez enclencher la marche arrière, mais cela prendra du temps avant de pouvoir remarquer qu'il a ralenti », poursuit le climatologue.

Ainsi, une baisse importante des émissions pourra se voir immédiatement sur les concentrations de CO2 dans l'atmosphère, mais pas sur la hausse des températures qui est pourtant responsable de la multiplication des événements météo extrêmes. Même dans les scénarios les plus optimistes, les premiers signes d'un impact sur le réchauffement pourraient être invisibles au moins jusqu'en 2035, selon les chercheurs.

Cette réalité « doit être clairement expliquée aux décideurs et à la population, si nous voulons éviter un contrecoup négatif contre des politiques d'atténuation des émissions qui seraient perçues comme inefficaces », insiste l'étude. « Cela ne veut pas dire que la baisse (des émissions) n'a pas d'effet. Cela veut simplement dire que nous devons être patients », insiste Bjorn Samset. « Nous avons emmagasiné des problèmes pour notre avenir ».

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Nature

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Vivant
Santé, Médecine et Sciences du Vivant
Maladie de Huntington : des anomalies cérébrales détectables dès le stade embryonnaire
Mercredi, 16/09/2020 - 13:03

La maladie de Huntington est une maladie génétique du système nerveux central, rare et héréditaire. Elle se manifeste habituellement entre les âges de 30 et 50 ans par des troubles psychiatriques, cognitifs et moteurs qui s’aggravent progressivement. Elle est due à la mutation du gène codant pour une protéine nommée huntingtine et se transmet sur un mode dit « autosomique dominant » : hériter d’une seule copie pathologique est suffisant pour développer la maladie. Environ 18 000 personnes sont concernées en France : 6 000 présentent déjà des symptômes et près de 12 000 présentent le gène porteur de la mutation mais sont asymptomatiques.

Les équipes de Sandrine Humbert, directrice de recherche Inserm au Grenoble Institut des neurosciences (Inserm/Université Grenoble Alpes), et Alexandra Durr, professeur des universités-praticien hospitalier à Sorbonne Université, à l’Hôpital de la Pitié Salpêtrière – AP-HP et à l’Institut du cerveau (Inserm/Sorbonne Université/CNRS/AP-HP), s’intéressent aux stades précoces de la maladie de Huntington et à la longue période qui précède l’apparition des symptômes. Dans de nouveaux travaux publiés dans Science, elles se sont penchées sur le moment auquel pourraient survenir les anomalies cérébrales.

Les équipes de recherche ont étudié des cerveaux d’embryons humains de 13 semaines, issus de dons des parents suite à une interruption médicale de grossesse. Elles ont observé plusieurs différences entre des embryons porteurs de la mutation du gène codant pour la huntingtine et d’autres non porteurs.

Chez les premiers, la protéine huntingtine pathologique est anormalement localisée dans les cellules progénitrices à l’origine des neurones du cortex. Cette localisation anormale est associée, entre autres, à des problèmes de localisation de protéines de jonction dans ces cellules et à des altérations de taille, de densité et d’orientation du cil, un organite essentiel au fonctionnement de ces cellules. Ces anomalies perturbent l’équilibre « division-différenciation » des cellules progénitrices. Celles-ci sont en effet issues d’un réservoir de cellules en division dont une partie se différencie en neurones tandis que l’autre continue de se diviser pour fournir de nouvelles cellules progénitrices. Chez les embryons porteurs de la mutation, ces cellules progénitrices entrent plus vite en différenciation aux dépens du réservoir de cellules en division.

Les chercheurs ont renouvelé l’expérience avec un modèle de souris de la maladie de Huntington à un stade équivalent de développement embryonnaire et ont retrouvé les mêmes anomalies. Ce travail leur a ainsi permis de valider ce modèle animal pour poursuivre l’exploration des mécanismes précoces de la maladie à d’autres stades du développement embryonnaire ou après la naissance. « C’est la première fois que des anomalies du développement cérébral sont mises en évidence dans cette maladie. De plus, celles-ci sont relativement importantes et étendues bien que nous ne soyons pas encore capables de déterminer leurs conséquences directes », clarifient Sandrine Humbert et Alexandra Durr qui ont dirigé ces travaux.

Mais pourquoi les porteurs de la mutation ne manifestent-ils alors aucun symptôme avant un âge avancé ? « À ce stade, nous posons l’hypothèse que le cerveau met très tôt en place des mécanismes de compensation qui permettent un fonctionnement normal. Il se pourrait d’ailleurs qu’il en soit de même chez les personnes porteuses de mutations associées à d’autres types de dégénérescence comme la maladie d’Alzheimer ou la sclérose latérale amyotrophique », précisent les chercheuses.

Celles-ci vont maintenant poursuivre la description du développement cérébral chez des souris modèles de la maladie de Huntington, tenter de comprendre comment ces défauts précoces contribuent à la pathologie adulte, et comment la compensation de ces derniers pourrait être régulée pendant toute la période silencieuse sans symptômes. « Cette découverte a en outre des conséquences importantes sur la façon et le stade auxquels les traitements qui modifient le cours de la maladie doivent désormais être envisagés », concluent-elles.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Inserm

Cancer du sein : comment les tumeurs se propagent dans les ganglions
Mercredi, 16/09/2020 - 12:56

Eliane Piaggio, directrice de l’équipe "Immunothérapie Translationnelle" de l’unité Inserm "Immunité et Cancer" à l’Institut Curie et son équipe ont voulu comprendre comment le cancer du sein peut se disséminer dans les ganglions.

Les chercheurs français ont analysé des ganglions envahis et d’autres non envahis par des cellules cancéreuses et des tumeurs prélevées chez des femmes atteintes d’un cancer du sein. Ils ont mis en lumière le rôle des lymphocytes T régulateurs (LTrég). « Cette sous-population de lymphocytes T est indispensable à l’homéostasie du système immunitaire », explique Eliane Piaggio. Concrètement, cela signifie qu’elle contrôle et régule les réactions immunitaires. « Elle prévient l’emballement des autres cellules immunitaires, ajoute-t-elle. Mais dans le cas du cancer, on s’est aperçu qu’elle atténuait l’immunité tumorale, et favorisait la propagation du cancer ».

Les tumeurs parviennent à dérégler le système immunitaire : les LTrég favorisent les cellules cancéreuses au lieu de les détruire. Lorsqu’ils sont touchés, leur activité devient excessive et ils empêchent les globules blancs de détruire ces cellules. « Dès que le ganglion est métastatique, il y a une augmentation des lymphocytes T régulateurs », souligne Eliane Piaggio. « Nous avons même découvert que les cellules présentes dans la tumeur et celles retrouvées dans les ganglions sont issues du même clone, ce qui signifie qu’elles partagent des informations communes mais surtout expriment des molécules uniques ». Les chercheurs ont notamment repéré le marqueur CD80. « Cette protéine pourrait devenir une cible thérapeutique intéressante et ouvrir la voie au développement d’une nouvelle immunothérapie. L’objectif serait alors d’éliminer les lymphocytes régulateurs pour débloquer l’action du système immunitaire contre la tumeur », précisent-ils.

Le cancer du sein est le plus fréquent chez les femmes en France. Dans 9 cas sur 10, la maladie peut être soignée si elle est diagnostiquée tôt. Pour le détecter le plus rapidement possible, des examens sont recommandés : une palpation réalisée par un professionnel de santé tous les ans chez les plus de 25 ans et une mammographie tous les deux ans pour les femmes âgées de 50 à 74 ans, sans facteur de risque ni symptôme. Si vous êtes considérée à risque, le médecin vous proposera un système de surveillance spécifique qui peut être proche de celui du dépistage organisé. Chaque année, plus de 50 000 nouveaux cas sont détectés.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Nature

Quand les cellules cancéreuses détournent à leur profit les vaisseaux sanguins...
Lundi, 14/09/2020 - 19:38

Des chercheurs américains du Johns Hopkins Kimmel Cancer Center et de l'Université Johns Hopkins  ont découvert une étape clé dans le mécanisme qui permet à une tumeur primaire, en s’appropriant certains vaisseaux sanguins, de se propager à un site distant dans le corps, ou métastase. En utilisant l'ingénierie tissulaire pour construire un vaisseau sanguin 3D fonctionnel et par microscopie à fluorescence confocale, l’équipe de Baltimore a pu reconstituer comment des groupes de cellules migrent vers d'autres parties du corps.

Ces scientifiques ont cultivé des cellules cancéreuses du sein, puis ont observé comment les cellules atteignaient le vaisseau sanguin en 3 D et envahissaient une partie de la paroi cellulaire. Après s’être fixé à la paroi, un amas de cellules tumorales est libéré dans la circulation sanguine et se déplace ensuite vers des sites distants. Ces cellules cancéreuses se montrent également capables de resserrer les vaisseaux sanguins, d’entraîner des fuites ou de les étirer.

« Les cellules cancéreuses peuvent rapidement remodeler, détruire ou s'intégrer dans les vaisseaux sanguins existants », explique l'auteur principal, le Docteur Andrew Ewald, du Johns Hopkins Kimmel Cancer Center et professeur de biologie cellulaire à la Johns Hopkins University. « Les cellules cancéreuses apportent des équipements différents en fonction du travail qu'elles ont l'intention d'effectuer », explique le Docteur Ewald. L'étude montre que le fait d'identifier des groupes de 8 à 10 cellules qui quittent la tumeur, migrent à travers une barrière protéique et se serrent entre les parois des vaisseaux sanguins pour voyager, semble prédire le développement à terme de la métastase.

Les vaisseaux « mosaïques » qui résultent de ce processus (nommés ainsi parce qu’ils sont finalement composés de cellules de vaisseaux sanguins naturels et de cellules cancéreuses) finissent par représenter 6 % des vaisseaux sanguins dans les tumeurs du sein humaines (et dans un modèle murin de cancer du sein).  Le même phénomène est observé dans les glioblastomes, dans certains cancers cutanés dont le mélanome, et dans les cancers gastriques. C'est donc, à terme, une nouvelle voie thérapeutique qui s'ouvre pour essayer de mieux bloquer à la source la formation de métastases.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Cancer Research

La dépression peut avoir un impact conséquent sur le coeur
Lundi, 14/09/2020 - 19:36

C’est bien connu, la dépression peut faire des ravages aussi bien physiquement que psychologiquement. Mais ce que l’on sait moins, c’est qu’elle peut avoir un impact sur la santé, et en particulier le cœur des personnes qui en souffrent. Pour parvenir à ces conclusions, des scientifiques de l’Université de Simon Fraser au Canada ont suivi 145 862 patients de 35 à 70 ans à travers 21 pays des cinq continents. Ils ont observé que le risque de problèmes cardiaques et de décès a augmenté de près de 20 % chez les personnes présentant quatre symptômes dépressifs ou plus par rapport à ceux qui n’en ont pas. 11 % des volontaires ont signalé au moins quatre symptômes dépressifs au départ.

Le risque serait deux fois plus élevé chez les hommes que chez les femmes. Les chercheurs ont également constaté qu’il était deux fois plus important dans les zones urbaines que rurales. Un point important alors que « la majorité de la population mondiale vivra en ville d’ici à 2050 », détaille le Professeur Scott Lear, principal auteur de l’étude. Un réel danger qu’il ne faut pas prendre à la légère selon les chercheurs puisque la dépression constituerait un facteur de risque cardiovasculaire aussi important que le tabagisme, l’hypertension et l’hypercholestérolémie.

« Notre question initiale était de savoir si des recherches qui avaient été menées précédemment dans la plupart des pays occidentaux pouvaient être généralisées à d’autres pays du monde. Nos résultats suggèrent qu’ils le peuvent. Nous avons effectivement obtenu des résultats similaires dans des pays avec des niveaux économiques très différents », ont estimé les chercheurs.

Pour les scientifiques, ces résultats arrivent au bon moment. En effet, de nombreuses études ont montré que le confinement lié à la crise du Covid-19 avait particulièrement affecté la population, toutes tranches d’âges confondues. Les chercheurs affirment qu’il est primordial que les gouvernements sensibilisent la population. Il serait également nécessaire de repérer le plus précocement possible des éventuels troubles afin de les prendre en charge et d’éviter des complications cardiovasculaires.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

PBH

DGLA, l’acide gras qui tue les cellules cancéreuses
Lundi, 14/09/2020 - 12:18

On sait que les lipides alimentaires jouent un rôle important sur le développement cellulaire, l'homéostasie et la maladie, mais les liens entre les graisses alimentaires spécifiques et le destin cellulaire restent mal compris. Cette étude de l’Université de Washington démontre, dans la revue Developmental Cell, qu'un acide gras polyinsaturé omega-6, appelé dihomo-γ-linolénique (DGLA) peut tuer les cellules cancéreuses humaines. Au cœur de ce processus, la ferroptose, une forme de mort cellulaire qui constitue une piste thérapeutique prometteuse contre le cancer.

La ferroptose est une mort cellulaire non apoptotique et dépendante du fer, associée aux acides gras polyinsaturés oxydés. Les chercheurs montrent que l'ingestion de cet acide gras polyinsaturé (PUFA) nommé DGLA déclenche ce processus de ferroptose et la stérilité des cellules germinales chez le ver Caenorhabditis elegans. Le DGLA exogène s’avère également suffisant pour induire la ferroptose in vitro, sur des lignées de cellules cancéreuses humaines. Bref, cet acide gras DGLA peut induire la ferroptose in vivo et in vitro.

Le DGLA est un acide gras polyinsaturé présent en petites quantités dans le corps humain mais rare dans l'alimentation humaine. Comparé à d'autres acides gras, tels que ceux trouvés dans l'huile de poisson, DGLA reste relativement peu étudié.

Cette équipe de Washington travaille depuis de nombreuses années sur les graisses alimentaires, dont le DGLA, à l’aide d’un modèle animal, le ver nématode Caenorhabditis elegans. C’est un modèle animal souvent utilisé dans la recherche moléculaire car il est transparent et permet aux scientifiques d'étudier facilement l'activité d’un composé au niveau cellulaire. De plus la plupart des résultats trouvés dans les cellules de C. elegans sont transférables aux cellules humaines.

Lorsque les chercheurs alimentent les vers avec le DGLA, l’acide gras élimine toutes les cellules germinales des vers ainsi que les cellules souches qui fabriquent ces cellules germinales. Cette élimination présente tous les signes du processus de ferroptose. Dans un second temps, les chercheurs montrent que le DGLA induit la ferroptose dans les cellules cancéreuses humaines. Ils découvrent également une interaction avec une autre classe d'acides gras, les étherlipides, qui montre un effet protecteur contre le DGLA. Une fois ces étherlipides supprimés, exposées au DGLA, les cellules cancéreuses meurent plus rapidement. « Si l’on pouvait administrer DGLA précisément à une cellule cancéreuse, cela pourrait favoriser la ferroptose et entraîner sa mort », explique l’auteur principal, Jennifer Watts, professeur à la Washington State University.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Science Direct

Un vaccin prometteur contre plusieurs types de cancer…
Lundi, 14/09/2020 - 12:04

En 2018, des chercheurs de l’Université Stanford avaient montré que l’injection de deux agents immunostimulants directement dans une tumeur provoquait la reconnaissance et la destruction des cellules cancéreuses. Si techniquement ce n’en est pas un, les scientifiques avaient qualifié cette approche de “vaccin” dans la mesure où le traitement provoque une réponse immunitaire et qu’il peut facilement être administré par injection. Toujours est-il que la méthode semble fonctionner chez la souris. Prochaine étape : l’Homme.

L’année dernière, une autre équipe avait également détaillé les premiers résultats prometteurs de la première phase de test clinique d’un vaccin contre le cancer colorectal. Il s’agit de l’un des plus répandus en France, avec 43 336 nouveaux cas estimés en 2018.

Dans le cadre de cette étude, les chercheurs avaient alors découvert que tous les cancers colorectaux semblent exprimer une molécule appelée GUCY2C. L’idée était donc de concevoir un vaccin capable de cibler cette molécule. Des chercheurs du Translational Research Institute en Australie, en collaboration avec l’Université du Queensland, proposent aujourd’hui un autre traitement prometteur. Ils pensent  que leur vaccin pourrait être utilisé pour traiter les cancers du sein, du poumon, du rein, de l’ovaire et du pancréas. L’approche serait également très prometteuse avec les cancers du sang (leucémie myéloïde, lymphome non hodgkinien, myélome multiple et leucémies pédiatriques).

Ce vaccin fonctionne de la même manière que beaucoup d’autres, proposant des protéines spécifiques présentes sur les cellules cancéreuses. L’idée est donc d’amener le système immunitaire à reconnaître ces protéines dans le but de créer des cellules de mémoire. Plus tard, si ces mêmes protéines se présentent, le système immunitaire peut alors facilement reconnaître les cellules incriminées. Pour ensuite les détruire.

Les premiers essais ont montré que le vaccin délivrait la protéine spécifique de la tumeur avec succès et invoquait une réponse immunitaire. Du moins sur des cellules humaines infectées et sur des modèles de souris. La prochaine étape, expliquent les chercheurs, sera de proposer la même approche dans le cadre de premiers essais cliniques.

Kristen Radford, principale auteure de ces travaux, pense également que le vaccin pourrait être beaucoup plus viable que ceux actuellement en cours de développement. « Premièrement, il peut être produit sous la forme d’une formulation de qualité clinique “standard”, » dit-elle. « De quoi contourner les problèmes financiers et logistiques associés aux vaccins spécifiques aux patients ». Et deuxièmement, « ce prototype de vaccin cible les cellules tumorales clés nécessaires à l’initiation de réponses immunitaires spécifiques aux tumeurs, maximisant ainsi l’efficacité potentielle du traitement, tout en minimisant les effets secondaires potentiels ».

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

MCB

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