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RTFLASH Recherche & Technologie
NUMERO 871
Lettre gratuite hebdomadaire d’informations scientifiques et technologiques
Créée par René Trégouët rapporteur de la Recherche et Président/fondateur du Groupe de Prospective du Sénat
Edition du 28 Octobre 2016
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Egalement dans ce numéro
Matière
Une société française innove dans le stockage de l'électricité sans batterie
Production électrique : les énergies renouvelables sont déjà moins chères que les fossiles...
Vers une production industrielle et propre d'hydrogène grâce aux micro-algues !
Lire un livre sans l'ouvrir grâce au rayonnement térahertz
Vivant
Myopathie de Duchenne : un premier médicament autorisé
La maladie d'Alzheimer progresse moins vite que prévu
Le cancer du foie est-il favorisé par un déficit en sélénium ?
Un nouveau biomarqueur de la dépression
Cancer du côlon : des chercheurs testent les ultrasons
Découverte d'une algue bio-pesticide prometteuse
Microtubules : ce qui ne les tue pas les rend plus forts !
Cancer localisé de la prostate : pas plus de risque de mortalité sans traitement ?
Une nouvelle molécule contre la maladie de Parkinson
Des vaisseaux sanguins à base d’algue
Recherche
Amsterdam va expérimenter les premiers bateaux sans pilote !
Edito
Bienfaits de l’allaitement : apaiser le débat !



Alors que la semaine mondiale de l’allaitement maternel a eu lieu du 1er au 7 octobre dernier, une vaste étude internationale d’une ampleur sans précédent, financée par la fondation Bill et Melinda Gates ainsi que par le Wellcome Trust, a montré début 2016, à partir de l’analyse des données recueillies dans 164 pays, que le fait de généraliser l’allaitement maternel pourrait éviter, chaque année, la mort de 823 000 enfants de moins de cinq ans dans le monde et prévenir en outre plusieurs pathologies infantiles. Cette pratique réduirait aussi de 20 000 le nombre annuel de décès par cancer du sein.

Cette étude publiée dans le Lancet (Voir The Lancet) conforte les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui préconise un allaitement maternel exclusif jusqu’à l’âge de six mois, puis un allaitement partiel jusqu’à deux ans. Elle confirme l’estimation, déjà avancée dans de précédents travaux et retenue par l’OMS, de 800 000 décès d’enfants évitables.

Cette étude bouscule les idées reçues en montrant clairement que cette question de l'allaitement maternel ne concerne pas seulement les pays en développement. « Il existe une idée fausse très répandue selon laquelle les bénéfices de l’allaitement maternel ne concernent que les pays pauvres, ce qui est faux », souligne Cesar Victora (Université fédérale de Pelotas au Brésil), qui a dirigé l’équipe scientifique. Celle-ci ajoute « Notre travail montre clairement que l’allaitement maternel sauve des vies et de l’argent dans tous les pays, riches aussi bien que pauvres ». Ces recherches montrent en effet que seulement un enfant sur cinq est allaité au sein – au moins partiellement – jusqu’à douze mois dans les pays à revenus élevés, alors que la quasi-totalité le sont dans les pays à faibles ou moyens revenus. Reste que, dans ces pays en voie de développement, seul un enfant sur trois est nourri exclusivement au sein jusqu’à six mois. Au-delà de vingt mois, quatre enfants sur dix ne reçoivent plus de lait maternel dans les pays à bas revenus, et plus de huit sur dix dans ceux à hauts revenus.

Autre enseignement de cette étude : dans les pays pauvres, le risque de mortalité, dans les six premiers mois, est huit fois moindre lorsque les nourrissons bénéficient d’un allaitement maternel complet, par rapport à ceux qui en sont totalement privés. Selon ces travaux, cette pratique permet d’éviter la moitié des épisodes de diarrhée et un tiers des infections respiratoires. Mais dans nos sociétés aisées, même si elles connaissent une mortalité infantile bien plus faible, cette étude montre que l’allaitement permet de diminuer de 36 % le risque de mort subite du nourrisson, et de 58 % celui d’entérocolite nécrosante, une perte de tissus de la muqueuse intestinale surtout observée chez les prématurés et parfois mortelle.

Cette étude est à mettre en relation avec d'autres recherches récentes qui tendent à montrer que l’allaitement diminue sensiblement les risques de surpoids et de diabète. En juin 2014, une nouvelle recherche, publiée dans la revue The Journal of Pediatrics, par une équipe de l’Inserm (Voir The Journal of Pediatrics), et intitulée "Allaitement, alimentation du bébé et surpoids à l'âge adulte" a étudié les relations entre l’allaitement et le risque de surpoids à l’âge adulte en tenant compte de l’alimentation d’enfants inclus dans la cohorte Elance qui regroupe des personnes en bonne santé nées entre 1984 et 1985. Les informations sur l’allaitement ont été recueillies et les apports nutritionnels ont été évalués aux âges de dix mois et deux ans, puis tous les deux ans jusqu’à 20 ans. À cet âge, plusieurs mesures ont été effectuées dont la taille, le poids et la composition corporelle.

Les résultats montrent que l’effet bénéfique de l’allaitement apparaît nettement lorsqu’on prend en compte les apports nutritionnels jusqu’à deux ans et que cette pratique permet une réduction sensible du risque d’obésité à l’âge adulte. « Notre étude est la première à montrer que si l’on prend en compte l’alimentation après la période d’allaitement, le rôle protecteur du lait maternel sur le risque de surpoids existe clairement », explique Marie-Françoise Rolland-Cachera, ancienne chercheuse à l’Inserm.

L’alimentation des jeunes enfants est souvent caractérisée par des apports élevés en protéines et faibles en lipides. En revanche, le lait maternel est riche en graisse et contient une faible proportion de protéines. D’après les recommandations officielles, les lipides ne doivent pas être restreints chez les jeunes enfants afin de répondre à leurs besoins élevés en énergie pour la croissance et pour le développement rapide de leur système nerveux. En particulier, les laitages allégés qui comportent peu de lipides et une proportion élevée de protéines ne sont pas indiqués avant l’âge de deux ou trois ans. Selon ces recherches, une restriction des lipides va avoir des effets durables sur le métabolisme de l’enfant et augmenter ses risques de présenter  un surpoids lorsque les apports lipidiques augmenteront plus tard. « L’effet bénéfique du lait maternel peut être masqué par une alimentation restreinte en lipides après l’allaitement, tandis qu’une alimentation conforme aux recommandations officielles, c’est-à-dire sans restriction de lipides avant l’âge de deux ou trois ans, laisse apparaître son effet bénéfique », souligne Sandrine Péneau, coauteur de ces travaux.

Une autre étude américaine publiée en novembre 2015 dans le "Journal de l'Association Médicale américaine" a montré que les femmes qui allaitent leur enfant plus longtemps présentent un moindre risque de diabète de type 2. Dans ces travaux, l'équipe du Docteur Alison M. Stuebe, du Brigham and Women's Hospital et de l'école de médecine de Harvard à Boston, a étudié le lien entre la durée de la lactation et le risque de développer un diabète de type 2. Les chercheurs ont analysé les données concernant 83.585 femmes participant à une étude américaine nommée Nurses' Health Study et 73.418 femmes, plus jeunes, participant à l'étude Nurses' Health Study II (Voir American Academy of Pediatrics).

Leurs résultats montrent que dans les 15 premières années suivant la première grossesse d'une femme, chaque année d'allaitement est associée à une diminution d'environ 15 % du risque de diabète, même en prenant en compte les différents facteurs d’ajustement, comme l'alimentation, le tabagisme ou encore l'exercice physique. Selon ces recherches, les femmes enceintes présentent une résistance plus forte à l'insuline, qui est le mécanisme à l'origine de l'excès de sucre dans le sang caractérisant le diabète de type 2. C’est cette résistance de l'organisme maternel à l'insuline qui permettrait de garantir au fœtus un apport suffisant en sucre. A contrario, la lactation s’apparenterait à un état "anti-diabétique", ce qui expliquerait qu'un allaitement prolongé diminue sensiblement pour l'enfant  le risque de diabète à l'âge adulte.

En novembre 2015, une autre étude publiée dans les "Annales de Médecine" (Voir NCBI) a porté sur plus de 1.000 femmes enceintes, primipares (premier enfant), atteintes d’un diabète gestationnel, suivies durant 2 ans après l’accouchement. Elles ont été réparties en différents groupes en fonction de l’alimentation des nourrissons : allaitement ou lait artificiel exclusif ou majoritaire, alimentation mixte jusqu’à 9 semaines ou allaitement exclusif pendant moins de 3 semaines. Résultat, les femmes qui allaitent leur enfant ont 7 fois moins de risque de développer un diabète de type 2 dans les deux ans suivant l’accouchement. L’étude précise que l’ampleur de cette réduction du risque de diabète est déterminée à la fois par l’importance de l’allaitement et sa durée. Ainsi, avec un allaitement exclusif jusqu’à la 6e semaine, poursuivi sur plus de 10 mois, le risque de développer un diabète de type 2 dans les deux ans est réduit de 36 à 57 %, et ce, indépendamment des autres facteurs de risque, comme le poids de la mère après l’accouchement. Selon ces travaux, l’allaitement semblerait donc indiqué pour les femmes ayant développé un diabète gestationnel, un trouble du métabolisme des glucides qui concerne au moins une femme enceinte sur vingt en France.

Ces recherches montrent par ailleurs que les bénéfices de l'allaitement ne se limitent pas à l'enfant mais s'étendent également à la mère. Il permettrait d’éviter non seulement 20 000 décès annuels par cancer du sein – le plus fréquent chez la femme –, mais encore de les protéger contre le cancer de l’ovaire. Une étude norvégienne portant sur 5 000 femmes a également montré que celles qui avaient allaité ont eu deux fois moins de fractures du col du fémur. Comme le souligne Sandra Wagner, épidémiologiste à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) « Cette vaste étude mondiale a le mérite de rappeler aux mères, ainsi qu’aux responsables politiques, les bénéfices incontestables de l’allaitement, tant pour le bébé que pour elles-mêmes. Mais cela n’enlève rien au libre-arbitre des femmes devant le choix de l’allaitement. »

Il y a quelques jours, une autre équipe anglaise du Centre international pour la Santé de l’enfant de l’Imperial Collège de Londres a pour sa part montré qu’un type de sucre qui se trouve naturellement dans le lait maternel de certaines femmes protège le nouveau-né d’une infection mortelle, précisément par le streptocoque du groupe B (voir Nature). Le lait maternel de chaque femme se compose de différents types de sucres dont certains qui ne sont pas digérés dans le ventre du bébé et permettent le développement de certaines bactéries bénéfiques dans l’intestin du bébé. Ces recherches ont notamment montré que, parmi ces oligosaccharides, un type de sucre s’avère capable de protéger le nouveau-né d’une infection par le streptocoque du groupe B. Ces bactéries sont en effet une cause fréquente de méningite chez les nouveau-nés et l’une des principales causes d’infection du nourrisson au cours des 3 premiers mois de vie. La bactérie infecte la mère via le tractus génital et les intestins et peut être transmise à l’enfant lors de l’accouchement ou via le lait maternel.

Ces recherches, qui ont analysé le lait maternel de 183 femmes de Gambie, ont montré que les types de sucres présents dans le lait maternel dépendent du système génétique de Lewis qui joue un rôle important dans la détermination de ces sucres du lait maternel. Les chercheurs ont donc recherché également les sucres contrôlés par ce système. Ils ont également testé les femmes et leurs bébés pour les streptocoques du groupe B à la naissance, puis 6 jours plus tard, puis entre 60 et 89 jours après la naissance. L’analyse montre que les sucres liés au système génétique de Lewis, dans le lait maternel, limitent le risque de présence de streptocoques du groupe B dans le microbiote intestinal des mères. Ils réduisent également le risque de de transmission de la bactérie de la mère à l’enfant.

Ces travaux ont également montré qu’un sucre particulier, le « lacto-n-difucohexaose I » s’avère capable d’éliminer à 60 à 89 jours après la naissance les bactéries présentes dans le microbiote de certains nourrissons à la naissance. Il semblerait donc, selon ces travaux, que les oligosaccharides de lait humain soient en mesure de protéger contre les infections du nouveau-né, comme les rotavirus et les streptocoques du groupe B, et de favoriser également la présence des bactéries intestinales bénéfiques. Ce système contribuerait donc à protéger le bébé contre l’infection jusqu’à ce que son système immunitaire soit suffisamment mature, à l’âge de 6 mois environ, pour combattre par lui-même les mauvaises bactéries.

Soulignons également une autre étude présentée il y a quelques semaines à l'occasion du Congrès international 2016 de l’European Respiratory Society’s International. Ces recherches conduites par le Docteur Olga Gorlanova, de l’Hôpital universitaire pédiatrique et de l’Université de Bâle, montrent pour la première fois que l’allaitement peut, durant la première année de vie, modifier l’effet de profils génétiques liés à l’asthme et conditionner finalement le développement de symptômes respiratoires. La découverte de ce nouveau mécanisme contribue à expliquer le rôle de l’allaitement maternel sur le développement du système immunitaire de l’enfant et sa susceptibilité à l’allergie. Selon ces travaux menés sur chez 368 nourrissons, l’allaitement maternel réduirait de 27 % le risque génétique en exerçant un effet épigénétique sur l’expression de ces gènes spécifiques liés à l’asthme (Voir Eurekalert).

Mais il semble que les bénéfices de l’allaitement ne se limitent pas à la santé physique de la mère et du bébé mais concernent également le futur développement intellectuel de l’enfant. Une étude américaine, publiée en juillet dernier dans le réputé « Journal de Pédiatrie » (Voir The Journal of Pediatrics) montre en effet que les bébés allaités au cours des 28 premiers jours de vie enregistrent un meilleur développement cérébral et un meilleur fonctionnement plus tard dans la vie.

Cette étude menée au Brigham and Women's Hospital de Boston, aux Etats-Unis, a pris en compte 180 enfants nés avant terme (avant 30 semaines de grossesse) dans le cadre de l'étude de cohorte (étude statistique fondée sur deux groupes de sujets) Victorian Infant Brain Studies, de 2001 à 2003. Les chercheurs ont noté le nombre de jours au cours desquels les nouveau-nés ont reçu plus de la moitié de leur alimentation sous forme de lait maternel pendant leur premier mois de vie, dans le cadre de leur hospitalisation.

Le développement des enfants a aussi été observé depuis la naissance jusqu'à leurs sept ans. Pour évaluer leur développement cérébral, on a mesuré les volumes des différentes zones du cerveau des enfants au moyen d'IRM. Les chercheurs ont aussi fait passer des tests de QI, de lecture, de mathématiques, d'attention, de mémoire, d'expression, de perception visuelle et de capacités motrices aux enfants une fois âgés de 7 ans, afin de mesurer le développement de leurs fonctions cérébrales. Les résultats montrent que les bébés qui ont reçu en majorité du lait maternel au cours de leur premier mois d'hospitalisation en couveuse enregistrent un volume plus important de matière grise profonde, une zone du cerveau qui joue un rôle important dans l'analyse et la transmission neurale de signaux vers d'autres parties du cerveau. À l'âge de sept ans, ces enfants obtiennent aussi de meilleurs résultats aux tests de QI, de mathématiques, de mémoire de travail et de capacités motrices. Ces travaux confirment les recommandations actuelles qui encouragent le recours au lait maternel pour les bébés prématurés hospitalisés en couveuse.

Mais, comme le souligne à juste titre l’Unicef, en s’appuyant sur la série d’articles publiés sur le sujet en début d’année dans le Lancet, la question de l’allaitement n’est pas seulement un enjeu majeur de santé publique mais constitue également un problème économique et politique très important. Ces études récentes montrent en effet que les pertes de facultés cognitives, liées au non-allaitement, correspondent à un manque à gagner d’au moins 300 milliards de dollars par an au niveau mondial. L’Unicef demande donc aux gouvernements d’instaurer des politiques et des programmes visant à protéger, à promouvoir et à soutenir l’allaitement maternel.

A la lumière de ces récentes études qui montrent toutes, de manière cohérente, que l'allaitement maternel produit de nombreux effets bénéfiques, tant pour la santé physique et psychique de l'enfant que pour celle de la mère, on ne peut que s'étonner sur la nature quelque peu surréaliste de la polémique sur une prétendue "culpabilisation" des mères qui s’est développée dans les médias après la publication de ces recommandations de l'OMS en faveur de l'allaitement maternel.

On voit en effet mal en quoi le fait d'informer de manière objective et honnête les mères du monde entier des bienfaits incontestables et nombreux de l'allaitement maternel - démontrés par des études scientifiques solides et concordantes -, tant pour la santé de l'enfant que pour celle de la mère, relèverait d'une tentative de « culpabilisation » des mères, volontairement orchestrée par l'OMS, avec la complicité des états-membres. Cette organisation s'est d'ailleurs empressée de préciser qu'elle n’avait fait que constater le fait que beaucoup de femmes dans le monde ignoraient encore l'ampleur des bienfaits sanitaires de l'allaitement maternel et qu'elle souhaitait simplement leur délivrer une information complète et rigoureuse sur le sujet, étant bien entendu que ce sont les mères qui décident, in fine, d'allaiter ou pas. Les recommandations de l'OMS me semblent donc à la fois utiles et tout à fait conformes à la mission de cet organisme international, dont le rôle est de promouvoir la santé et le bien-être...

Si le simple fait d'affirmer ou de rappeler certaines vérités solidement établies par la science - même si celles-ci ne sont pas des dogmes et restent toujours incomplètes et bien entendu discutables - provoque immédiatement et systématiquement des procès d'intention en culpabilisation ou conspiration, il va devenir très difficile de faire avancer la connaissance éclairée et reposant sur la raison et la vérification expérimentale.

De la même manière qu'il est indispensable et pleinement justifié, d'informer de manière régulière et suffisante nos concitoyens sur les méfaits du tabac ou de l'alcool, ou sur les bienfaits de l'exercice physique et d'une alimentation équilibrée, pour que chacun puisse décider, en toute connaissance de cause de son mode de vie, il me semble tout aussi important, compte tenu des enjeux humains, médicaux et sanitaires considérables au niveau mondial, que nos sociétés connaissent mieux les bénéfices considérables liés à l’allaitement maternel et que les mères puissent décider de manière éclairée, dans le cadre bien entendu du contexte socio-culturel et économique dans lequel elles vivent, d'allaiter ou non leurs enfants, en disposant plus facilement d'une information complète sur cette question essentielle.

René TRÉGOUËT

Sénateur honoraire

Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat


Matière
Matière et Energie
Une société française innove dans le stockage de l'électricité sans batterie
Jeudi, 27/10/2016 - 16:51

Un stockage massif de l'électricité est-il envisageable sans avoir recours à de volumineuses batteries électrochimiques ? Oui, répond la start-up Levisys qui a conçu des volants d'inertie, principe connu de longue date, qu'elle a rénové pour fournir une alternative aux batteries traditionnelles. "Aujourd’hui, la régulation du réseau électrique est assurée par des moyens de production comme les barrages. Nous parions à court terme sur la généralisation du stockage, ce qui permettrait de libérer ces moyens de production et de diminuer les contraintes environnementales" explique Pierre Fessler, président et cofondateur de Levisys, ancien chercheur au CNRS.

Ces gros cylindres contiennent un rotor suspendu dans le vide tournant à plus de 10.000 tours par minute pour emmagasiner toute l'énergie qu'ils reçoivent. Ces systèmes, qui embarquent une électronique sophistiquée, ne sont pas destinés aux particuliers. Ils s'adressent aux producteurs d'énergie ou aux industriels désireux de mieux réguler leur besoins en électricité.

Ils peuvent aussi intéresser des entreprises de transport souhaitant récupérer l'énergie du freinage d'un métro ou d'un tram, la stocker et la réinjecter pour faire fonctionner leurs motrices. Une fois lancé, le rotor, en sustentation magnétique, continue à tourner avec très peu de frottement, avec un rendement supérieur à 97 %, minimisant les pertes entre l'énergie absorbée et celle qui est restituée.

Comment ? "Le système transforme l'énergie cinétique en électricité quand on le freine, avec une puissance de 10 kilowatts" explique Pierre Fessler. L'absence de frottement, lorsqu'il tourne, confère au rotor une durée de vie importante de 500.000 cycles de décharge contre 5.000 en moyenne pour une batterie. En revanche, il ne permet pas forcément d'obtenir une durée d'autonomie importante comme les batteries électrochimiques.

Le premier de ces volants d'inertie est en service dans le cadre d'une zone industrielle à Toulouse où Engie-Ineo expérimente un réseau électrique "intelligent". Il est utilisé en complément de batteries classiques pour stocker l'énergie produite par des éoliennes et des panneaux solaires pour les besoins de ce site. Plus généralement, loin d'opposer leurs systèmes aux batteries, les fondateurs de Levisys envisagent une "hybridation" des solutions de stockage de l'énergie à terme mariant leur approche et les accumulateurs.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

BFM

Production électrique : les énergies renouvelables sont déjà moins chères que les fossiles...
Mercredi, 26/10/2016 - 01:40

Selon une étude publiée par le think tank "Carbon Tracker Initiative", le coût total de la génération électrique (“Levelised cost of energy”- LCOE)  à partir des énergies renouvelables (solaire et éolien) est déjà légèrement moins élevé (entre 60 et 75 dollars le MWh ou 6 et 7,5 cents le kWh) qu’à partir de charbon ou de gaz, en ajustant les hypothèses de facteurs de charge pour tenir compte de la réalité actuelle. En d’autres termes, le coût de production d’un KWH à partir du renouvelable est désormais moins cher que le KWH fossile.

De manière très pertinente, l'étude souligne que dans le calcul des LCOE sur lesquels ils fondent leurs décisions d’investissement, les industriels utilisent des hypothèses de facteur de charge (issues des spécifications techniques des centrales) d’environ 80 % pour le charbon et 60 % pour le gaz, alors qu’en réalité les facteurs de charge moyens observés au niveau mondial en 2013 (dernières données disponibles) sont sensiblement inférieurs : 59 % pour le charbon et 38 % pour le gaz, indique l’étude.

Si l'on tient compte de ce réajustement, les coûts de production des principales énergies renouvelables - éolien et photovoltaique - seraient déjà plus faibles en moyenne dans le monde entier que ceux des combustibles fossiles. Et cette tendance va s'accentuer : selon Carbon Tracker, l’avantage des renouvelables a vocation à s’accroître à l’horizon 2020, même sans prix du carbone, car dans un scénario compatible avec les objectifs climatiques de l’Accord de Paris (limiter le réchauffement “nettement en-desous de 2°C”), le facteur de charge des énergies fossiles va encore se réduire (à 42 % pour le charbon et 31% pour le gaz) à mesure qu’augmentera la part de renouvelables dans le mix électrique, cantonnant les énergies fossiles à un rôle de complément.

Sur cette base, l’étude estime que dans un scénario 2°C, l’électricité d’origine éolienne et solaire sera presque deux fois moins chère (entre 45 et 55 dollars le MWh) que celle produite à partir de charbon en 2020 !

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Carbon Tracker

Vers une production industrielle et propre d'hydrogène grâce aux micro-algues !
Mercredi, 26/10/2016 - 01:10

Le Dr. Yiftach Yacoby, directeur du laboratoire des énergies renouvelables de l’Ecole des Sciences végétales de l’Université de Tel-Aviv, a réussi à concevoir une micro-algue produisant 5 fois plus d’hydrogène et capable de fournir suffisamment d’énergie pour faire fonctionner les voitures et les vélos électriques. Selon les chercheurs, les algues unicellulaires, du type de celles qui se multiplient dans les réservoirs d’eau stagnante, émettent de l’hydrogène pendant toutes les heures de la journée et constituent une source d’énergie potentielle beaucoup plus importante qu’on ne le supposait jusque-là.

“L’hydrogène est une source d’énergie qui présente d’énormes avantages”, explique le Dr. Yacoby. “Tout d’abord, son contenu énergétique est énorme : 5 kg d’hydrogène suffisent pour faire rouler une voiture sur plus de 500 km, et un vélo électrique n’en consomme que 30 grammes pour plus de 100 kilomètres ! D’autre part, l’hydrogène n’est absolument pas polluant : le fonctionnement d’une pile à combustible alimentée de cette manière ne génère que de la vapeur d’eau et son échappement rejette de l’eau potable !”.

Dès 2015, les entreprises japonaises comme Toyota et Hyundai ont commencé à produire en série des véhicules électriques alimentés par de l’hydrogène gazeux. Des bicyclettes électriques ont été converties à l’hydrogène ; des stations de ravitaillement en hydrogène sont en cours de construction au Japon, en Scandinavie, en Allemagne et en Californie et les scientifiques du monde entier sont à la recherche de méthodes efficaces et accessibles pour produire de l’hydrogène à grande échelle.

Selon le Dr. Yacoby, les scientifiques savent depuis des années que les micro-algues émettent de l’hydrogène pendant le processus de photosynthèse, mais on pensait jusqu’à présent que la quantité produite était minime, et donc inappropriée à la fourniture d’énergie. “L’hydrogène est produit par l’algue grâce à une enzyme appelée hydrogénase qui se décompose en présence d’oxygène”, explique-t-il. “La nuit, les micro-algues ne produisent pas d’oxygène, et crééent donc une grande quantité d’hydrogénase. Au lever du jour, avec l’exposition à la lumière du soleil, l’algue produit à la fois de l’oxygène et de l’hydrogène, mais on pensait jusqu’ici que l’oxygène s’accumulant rapidement paralysait l’hydrogénase, stoppant ainsi la production de l’hydrogène.Nous avons décidé de tester cette hypothèse".

À leur grande surprise, les chercheurs ont constaté que, même à la lumière du jour, alors que la micro-algue produit un grand volume d’oxygène par photosynthèse, elle continue d’émettre une petite quantité d’hydrogène.

Les chercheurs ont ensuite utilisé des technologies connues de génie génétique pour intervenir dans la photosynthèse des micro-algues, et leur faire produire une plus grande quantité d’hydrogénase, au détriment d’autres processus, comme par exemple la production de sucre, pour augmenter sa production d’hydrogène. Ils ont ainsi pu concevoir en laboratoire des micro-algues qui produisent 400 % de plus d’hydrogène que les algues d’origine....

"La micro-algue que nous avons créée en laboratoire possède un potentiel de production de masse de l’hydrogène. Le défi est maintenant de transmettre ses capacités à des micro-algues d’une espèce plus durable, capable de vivre dans la nature", précise le Professeur Yacoby.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

J Post

Lire un livre sans l'ouvrir grâce au rayonnement térahertz
Mardi, 25/10/2016 - 09:13

Aux États-Unis, des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) et leurs collègues du Georgia Institute of Technology (Georgia Tech) ont développé une technique d'imagerie qui permet de lire les lettres imprimées sur un paquet de neuf feuilles superposées.

Pour parvenir à ce résultat, les scientifiques ont eu recours au rayonnement térahertz dont le fonctionnement est décrit dans un article paru dans Nature Communications. Il s'agit d'une bande de fréquences intermédiaires entre les fréquences radioélectriques des micro-ondes et les fréquences optiques de l'infrarouge qui se caractérise par son fort pouvoir de pénétration. Ainsi, le rayonnement térahertz est capable de faire la distinction entre l'encre et le papier en jouant sur la capacité qu'ont les composants de l'encre à absorber différentes fréquences térahertz à des degrés variables, ce qui leur confère une signature spécifique.

Deux algorithmes ont été spécialement développés pour traiter les données. Celui conçu au MIT se charge d'utiliser les différences d'absorption pour rendre les caractères les plus clairs possible tandis que celui du Georgia Tech a pour mission de reconnaître les lettres.

Le prototype de caméra térahertz développé par ces chercheurs va émettre un rayonnement par rafales très courtes, lesquelles sont réfléchies vers les capteurs intégrés par les minuscules poches d'air qui sont piégées entre chacune des pages. La caméra parvient alors à déterminer la distance par rapport à chaque page en mesurant la différence entre le délai d'émission du rayonnement et le temps que le signal met à lui revenir. Si le dispositif ne peut pas, pour le moment, lire au-delà d'une pile de neuf pages, les chercheurs comptent bien améliorer ses performances en augmentant notamment la puissance du rayonnement térahertz.

Selon le MIT, le Metropolitan Museum de New York a d'ores et déjà fait part de son intérêt pour cette technologie qui pourrait servir à consulter des livres anciens sans avoir à les manipuler. Par ailleurs, les chercheurs assurent que leur caméra et ces algorithmes auraient la capacité d'analyser n'importe quel matériau organisé en couches fines tel que les revêtements de certaines pièces détachées ou médicaments.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Nature

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Santé, Médecine et Sciences du Vivant
Myopathie de Duchenne : un premier médicament autorisé
Jeudi, 27/10/2016 - 17:06

Les Etats-Unis ont autorisé la mise sur le marché de l’eteplirsen (Exondys 51) pour traiter certains malades atteints de la  Myopathie de Duchenne. Ce médicament injectable vise à maintenir l’intégrité des muscles en apportant une protéine manquante. L’Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux (FDA) a ouvert une procédure d’approbation accélérée pour ce traitement car cette maladie rare ne dispose, à l’heure actuelle, d’aucune solution durable.

Chaque année, en France, 150 à 200 enfants naissent avec cette mutation génétique qui altère considérablement l’espérance de vie. La FDA s’est appuyée sur la quantification de la dystrophine dans le muscle. Les essais montrent en effet une restauration de la protéine.

La myopathie de Duchenne est une pathologie complexe, dont les altérations s’étendent sur plusieurs gènes. L’eteplirsen s’adresse à une partie des patients : ceux dont l’exon 51 est affecté (13 %), c’est-à-dire un fragment d’ADN sur le gène responsable de la production de dystrophine. Cette protéine est nécessaire pour assurer le bon fonctionnement des fibres musculaires. "Il s’agit de médecine personnalisée", résume Serge Braun, directeur scientifique de l’AFM-Téléthon. "Le médicament agit comme un patch qui masque la partie malade du gène." C’est ce qu’on appelle la technique du saut de l’exon.

Le bénéfice, bien que réservé à quelques malades, est tout de même majeur. A l’heure actuelle, aucun traitement n’existe. Seuls des corticoïdes permettent d’améliorer la résistance des muscles à court terme. Mais leur dégradation se poursuit sans qu’aucune régénération ne permette de compenser le processus. C’est tout l’intérêt de l’eteplirsen. Le traitement agit de manière plus durable en se substituant à la dystrophine manquante. "Il permet aux muscles encore présents de créer une forme plus petite de la protéine, détaille Serge Braun. Elle est censée renforcer la paroi des cellules et contrecarrer la dégénérescence". S’y prendre le plus tôt possible aurait donc le potentiel de limiter les dégâts de la maladie.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

FDA

La maladie d'Alzheimer progresse moins vite que prévu
Jeudi, 27/10/2016 - 16:58

Selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), on compte 47,5 millions de personnes atteintes de démences dans le monde et 7,7 millions de nouveaux cas chaque année, dont environ les deux-tiers sont des maladies d'Alzheimer.

Mais, contrairement aux prévisions alarmistes réalisées il y a une vingtaine d'années, plusieurs études récentes montrent que dans la plupart des pays développés, le nombre de nouveaux cas de maladie d’Alzheimer, ce qu'on appelle l'incidence, est en baisse d'environ 20 % depuis dix ans. Mais en raison du vieillissement de la population, le nombre total de cas dans la population, ce qu'on appelle la prévalence, continue toutefois d’augmenter.

Actuellement, on estime à environ 900 000 le nombre de personnes en France vivant avec une maladie d’Alzheimer ou apparentée. Et ce chiffre est plus important qu’il y a dix ans. « En effet, plus une population vieillit, comme c’est le cas aujourd’hui en France, plus on voit augmenter le nombre de cas. Par ailleurs, grâce à une meilleure prise en charge, les personnes atteintes par une maladie d’Alzheimer vivent un peu plus longtemps en moyenne », précise le professeur Dartigues.

Mais la bonne nouvelle est que dans le même temps, on observe une baisse assez notable de l’incidence, c’est-à-dire du nombre de nouveaux cas apparus au cours d’une même année. « Depuis dix ans, on enregistre une baisse d’environ 20 % de l’incidence de la maladie d’Alzheimer. Un chiffre qui s’entend à âge égal », précise le médecin. Cela signifie que, par exemple, on va trouver 20 % d’Alzheimer en moins chez les individus âgés de 85 ans en 2016 que parmi des personnes du même âge en 2006.

Cette chute de l’incidence a été mise en évidence dans plusieurs études de cohortes aux Pays-Bas, en Suède, en Angleterre, en France ou aux États-Unis. Toutes les études de cohortes montrent donc une baisse continue de l’incidence des démences. Parmi les pays (dont l'Espagne, la Suède, les Pays-Bas) concernés par ces nouvelles études, le Royaume-Uni a par exemple observé une baisse de 16,7 % du taux global d'incidence de la démence sur plus de deux décennies. Selon une étude parue en avril dernier dans le journal Nature Communications, ce pays comptait 209.000 nouveaux cas en 2015, bien moins que les 251.000 envisagés dans des prévisions de 1991.

Aux États-Unis, cette diminution de l'incidence de la maladie d'Alzheimer serait de l'ordre de 40 % depuis 40 ans, soit une diminution d'environ un point par an. Cette baisse serait due à la conjugaison de plusieurs facteurs : augmentation du niveau d’études de la population, meilleure prise en charge du risque cardiovasculaire, meilleure alimentation, augmentation de la pratique du sport notamment.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

The Cubic Lane

Le cancer du foie est-il favorisé par un déficit en sélénium ?
Jeudi, 27/10/2016 - 16:42

La grande majorité des Européens présentent un carence chronique  en sélénium, notamment en raison de la concentration naturelle très faible des sols en cet élément dans cette région du globe. Une équipe de recherche européenne s’est intéressée au lien éventuel entre de faibles taux sériques de sélénium et le développement de cancers hépatobiliaires.

Dans le cadre de l’Etude EPIC (European Prospective Investigation into Cancer and Nutrition), les chercheurs ont sélectionné, parmi une cohorte de 477.000 participants, ceux qui ont développé un cancer hépato-cellulaire au cours des 10 ans.

Des échantillons de sang ont été prélevés chez ces individus et chez des personnes saines. Les résultats ont montré que le tiers de la population présentant les taux de sélénium les plus faibles présente un risque de 5 à 10 fois plus élevé de développer un cancer hépato-cellulaire. Aucune association n’est relevée pour les cancers de la vésicule et des voies biliaires. L’étude ne permet toutefois pas de savoir si une supplémentation en sélénium a un effet protecteur direct contre ce type de cancer du foie.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

AJCN

Un nouveau biomarqueur de la dépression
Mercredi, 26/10/2016 - 01:30

Les chercheurs de l'Université d'Alabama à Birmingham aux Etats-Unis ont montré que des quantités d'un microARN, le « miR-124-3p » (molécule proche de l'ADN) sont significativement plus élevés dans le cerveau des rats génétiquement modifiés dépressifs, dans les cerveaux post-mortem d'humains diagnostiqués avec dépression et dans le sérum sanguin de patients vivant avec une dépression majeure.

La même équipe avait déjà démontré qu'un ensemble de miARNs semblaient régulés de manière coordonnée dans le cortex préfrontal du cerveau des patients dépressifs. Le cortex préfrontal, zone de contrôle de la fonction exécutive du cerveau, est impliqué de manière critique dans la réponse au stress, et la régulation des glandes endocrines connues sous le nom de l'axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien.

La glande surrénale produit l'hormone de stress cortisol chez l'homme et la corticostérone chez les rongeurs. Ici, les chercheurs constatent, à nouveau, que des rats traités avec la corticostérone pour être modèles de dépression, présentent un dérèglement global de ce groupe de miARNs dans le cortex préfrontal : le miARN qui apparait le plus touché est le « miR-124-3p ». Ce microRNA - miR-124-3p - est donc une cible thérapeutique potentielle pour le développement de nouveaux médicaments et pourrait devenir un biomarqueur pour la pathogenèse de la dépression. 

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Nature

Cancer du côlon : des chercheurs testent les ultrasons
Mercredi, 26/10/2016 - 01:20

Déjà utilisé avec succés contre certains cancers de la prostate, les chercheurs français vont expérimenter sur l'homme, à partir de l'année prochaine, l'utilisation d'ultrasons pour le diagnostic et le traitement du cancer colorectal, une première mondiale. Cet essai  prévoit le recrutement de 15 patients atteints de cancer colorectal avec métastases hépatiques traitées par une chimiothérapie selon le schéma FOLFIRI-bévacizumab.

"La qualité de l'image, durant une échographie, se trouve limitée par la barrière tumorale", explique le professeur Ayache Bouakaz, directeur de recherche à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM). "L'injection de microbulles, de quelques microns de diamètre, couplée aux ultrasons, permet de rendre cette barrière perméable durant l'échographie." La chimiothérapie pourrait, elle aussi, bénéficier de ce couplage. "Il y a des médicaments très efficaces, mais qui ne franchissent pas non plus cette barrière tumorale", précise Ayache Bouakaz. "On pourrait augmenter la dose médicamenteuse, mais ce serait au prix d'effets secondaires conséquents."

C'est au moment où le médicament atteint son pic d'efficacité que les bulles sont stimulées par les ultrasons, favorisant ainsi son incorporation. Début 2017, une quinzaine de patients traités pour un cancer colorectal auprès du service du professeur Thierry Lecomte du Centre hospitalier régional universitaire de Tours, vont bénéficier de ce nouveau traitement durant un an. "Nous allons traiter certaines métastases avec chimiothérapie, bulles et ultrasons, d'autres avec chimiothérapie standard, ceci afin d'évaluer l'efficacité de ces essais cliniques", a détaillé Ayache Bouakaz.

Les premiers essais ont débuté il y a dix ans sur différents types de cellules avant d'être réalisés sur des animaux de petite taille. Si ces essais s'avèrent concluants, la technique pourrait être utilisée dans les cliniques et hôpitaux dès 2022, un délai bien inférieur à la mise sur le marché d'un médicament. 

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

CICIT

Découverte d'une algue bio-pesticide prometteuse
Mercredi, 26/10/2016 - 01:00

Une petite société implantée en région bordelaise, ImmunRise, a découvert une algue microscopique produisant des molécules aux vertus bio-pesticides prometteuses, efficace à 100 % contre le mildiou de la vigne en laboratoire.

Les tests in vitro ont démontré que cette microalgue, réduite en poudre, combattait les champignons responsables des principales maladies décimant les filières de la tomate, de la pomme, de la pomme de terre, du blé, de la banane et surtout de la vigne, plus gros consommateur de produits phytosanitaires de synthèse en France.

Selon les essais menés en laboratoire par l'Institut national de Recherche Agronomique (INRA) de Bordeaux, cette poudre de microalgue a 100 % d'efficacité contre le mildiou, 50 % sur le botrytis (une moisissure aussi appelée "pourriture grise") et sur quatre des sept champignons responsables de l'esca, une maladie du bois qui fait des ravages dans les vignobles du monde entier. Un fléau contre lequel aucun traitement n'est disponible depuis l'interdiction européenne en 2001 de l'arsénite de sodium, substance hautement toxique responsable de la mort de certains vignerons.

Dans l'unité de pré-industrialisation basée à Pessac, près de Bordeaux, l'algue est cultivée en salle dans des bacs de 100 litres d'eau de mer reconstituée. Suffisamment développée 15 jours après avoir été injectée dans l'eau, elle est ensuite récupérée sous forme de pâte qui est séchée puis transformée en poudre.

L'agriculteur n'aura alors plus qu'à mélanger cette poudre, qui se conserve plusieurs mois, avec de l'eau pour l'épandre avec ses outils de pulvérisation conventionnels. "Avec un seul traitement, le viticulteur agit sur trois maladies de la vigne", souligne Laurent de Crasto. Les tests ont également démontré que la molécule naturelle est bio-dégradable et n'a aucune toxicité sur la plante. Des tests d’écotoxicologie sont en cours pour vérifier son innocuité sur l'environnement ou les êtres vivants.

En cas de succès, ImmunRise prévoit de commencer par la filière viticole, dans les vignobles de Bordeaux et de Cognac, avant de se tourner vers d'autres cultures. A l'échelle industrielle, l'idée est de récupérer de l'eau de mer sur les côtes d'Aquitaine, de faire proliférer la microalgue dans des bassins sous le soleil de la forêt landaise et de l'épandre sur le vignoble de la région. "Pour traiter l'ensemble du vignoble bordelais, on a estimé qu'il faudrait 6.000 m3 de bassins, soit un à deux hectares" seulement, indique Laurent de Crasto.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

LARVF

Microtubules : ce qui ne les tue pas les rend plus forts !
Mardi, 25/10/2016 - 09:24

Des chercheurs du CEA, du CNRS et de l’Université Grenoble-Alpes ont montré que lorsque la structure des microtubules est endommagée, suite à des contraintes mécaniques ou à des défauts d’assemblage, les zones défectueuses « protègent » les microtubules et accroissent ainsi leur durée de vie. Ce processus biaise la dynamique habituellement aléatoire du renouvellement du réseau de microtubules. Ces processus de renforcement mécanique et de stabilisation sélective confèrent au réseau de microtubules des propriétés d’adaptation aux contraintes physiques jusqu’alors inconnues.

Les microtubules sont des filaments rigides qui font partie du squelette des cellules. Ils sont en renouvellement permanent et leur temps de vie moyen ne dépasse pas quelques minutes. En effet, les microtubules poussent régulièrement, depuis le centre de la cellule vers la périphérie, mais peuvent à tout instant se désassembler complètement et de façon aléatoire. Le processus de reconstruction permanent permet au réseau de microtubules d’adapter son architecture et d’accompagner les changements morphologiques des cellules.

Ces travaux démontrent qu'en permettant aux microtubules de reprendre leur assemblage, les sauvetages augmentent la longueur des microtubules ainsi que leur durée de vie. Les mêmes effets ont pu être observés dans des cellules vivantes : le réseau de microtubules est devenu plus stable et s’est étendu dans les zones où la structure des microtubules avait été abimée par des impacts laser.

Il semble donc que les impacts qui pourraient détruire la structure des microtubules les rendent finalement plus résistants au désassemblage. Cette propriété surprenante pourrait s’expliquer par les capacités d’auto-réparation que possèdent les microtubules. Mise en évidence par cette même équipe de recherche, l’auto-réparation permet aux microtubules de résister aux contraintes et semble également augmenter leur durée de vie.

Endommager un objet inerte l’affaiblit. Mais ces travaux sur les microtubules suggèrent qu’endommager une structure biologique en renouvellement permanent conduit à terme à son renforcement physique et à l’augmentation de sa durée de vie. Cette différence importante pourrait inspirer le design de nouveaux matériaux.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

CNRS

Cancer localisé de la prostate : pas plus de risque de mortalité sans traitement ?
Mardi, 25/10/2016 - 08:55

Une étude américaine menée auprès de 1.643 patients âgés de 50 à 69 ans vient de montrer que les hommes atteints d'un cancer localisé de la prostate ont peu de risque d'en décéder dans les dix années qui suivent le diagnostic, qu'ils aient ou non subi une intervention chirurgicale ou une radiothérapie.

Les patients ont été choisis au hasard pour subir l'ablation chirurgicale de la tumeur, une radiothérapie ou être soumis à une surveillance active. Cette dernière possibilité consiste en des visites régulières en clinique avec un examen de la prostate, des biopsies et un test PSA (Prostate Specific Antigen) pour mesurer le taux d'un antigène qui peut indiquer l'état d'avancement de la maladie.

Dix-sept des participants sont décédés dans les dix ans après le diagnostic, dont huit dans le groupe de surveillance, cinq parmi ceux qui ont subi une opération et quatre dans le groupe de la radiothérapie. Ceux qui étaient dans le groupe de surveillance avaient plus de risque de voir leur tumeur faire des métastases. Mais cette propagation du cancer n'a pas fait de différence notable pour le risque de mortalité dû à cette tumeur ou à toute autre cause, ont déterminé les chercheurs. "Cette étude semble montrer que pour les hommes avec un cancer localisé de la prostate, une surveillance active ne présente pas beaucoup plus de danger et évite les effets potentiels néfastes pouvant résulter de la chirurgie sur l'activité sexuelle et les intestins", a jugé John Burn, professeur de génétique à l'Université de Newcastle au Royaume-Uni, qui n'a pas participé à l'étude.

De 40 à 50 % des hommes diagnostiqués aux États-Unis choisissent désormais une surveillance médicale active, selon une étude publiée cette année. La plupart des hommes atteints de ce cancer n'en meurent pas, selon l'American Cancer Society. Cette maladie évolue le plus souvent très lentement. Mais dans certains cas, elle peut être fatale.

En 2012, un groupe consultatif d'experts indépendants choisi par le gouvernement fédéral faisant autorité a ainsi recommandé de ne plus procéder à un dépistage de routine du cancer de la prostate avec le test PSA. Ce groupe avait conclu que de nombreuses tumeurs n'évoluent jamais suffisamment pour menacer la vie des patients et qu'un traitement chirurgical ou radiologique est souvent inutile mais produit des effets secondaires néfastes pour ces hommes. Rappelons qu'en France, on dénombre environ 53.000 nouveaux cas de cancers de la prostate par an, provoquant 8.000 décès chaque année.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

NEJM

Une nouvelle molécule contre la maladie de Parkinson
Mardi, 25/10/2016 - 08:41

Actuellement, les traitements de la maladie de Parkinson sont des traitements visant à remédier à la diminution de la dopamine, médiateur chimique utilisé par certains neurones qui participent au contrôle du mouvement. Ces traitements permettent de contrecarrer la diminution de ce médiateur chimique mais n'influent pas sur la progression de la maladie.

La recherche de petites molécules pouvant protéger les neurones dopaminergiques (ou producteurs de dopamine) contre les nombreux événements intervenant dans la mort cellulaire (stress oxydant, stress environnemental dû à des neurotoxines, stress dû à l'inflammation, à l'excès de glutamate, à l'absence de facteurs neurotrophiques...) reste un axe d’intenses recherches. Cependant, peu de composés ont montré un effet, à la fois sur des cultures neuronales in vitro et dans des modèles animaux de la maladie de Parkinson in vivo.

Les chercheurs de l’Institut du Cerveau et de la Moelle épinière et du Laboratoire « Biomolécules conception, isolement et synthèse » (CNRS/INSERM/UPMC) ont utilisé des substances naturelles dont ils ont modifié la structure. Ces substances naturelles, présentes en très petite quantité dans les plantes tropicales de la famille des Annonaceae, n’avaient cependant pas un bon profil pharmacologique et, notamment, passaient faiblement la barrière hémato-encéphalique.

Après avoir synthétisé une bibliothèque de nouveaux composés et en observant leurs activités biologiques, ils sont parvenus à caractériser une nouvelle molécule entièrement synthétique, la 3-phényl-6-aminoquinoxaline (PAQ), qui cible parfaitement les cellules neuronales. En activant des récepteurs spécifiques, la PAQ parvient à restaurer l'équilibre calcique intracellulaire, l'un des mécanismes invoqués pour expliquer l'effet neuro-protecteur.

Les chercheurs ont mis en évidence cet effet lors d’études in vitro, dans des cultures primaires de neurones dopaminergiques de rats. Puis, dans un modèle animal de la maladie de Parkinson, ils ont montré que les concentrations en dopamine étaient partiellement rétablies pour assurer l’influx nerveux.

Ces travaux ouvrent peut-être la voie, à terme, à un traitement curatif de la maladie de Parkinson, alors que seuls des traitements symptomatiques sont actuellement proposés aux nombreux malades de cette deuxième pathologie neurodégénérative sévissant dans le monde.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

CNRS

Des vaisseaux sanguins à base d’algue
Mardi, 25/10/2016 - 08:33

Depuis une dizaine d'années, une équipe de l’INSERM effectue des recherches sur les polysaccharides contenus dans les algues et plus précisément sur la possibilité d'utiliser les étonnantes propriétés chimiques de ces structures moléculaires, à la fois malléables et compactes, pour créer des vaisseaux sanguins synthétiques.

Grâce à leur teneur en glucides (fructose, glucose), les polysaccharides présentent les mêmes caractéristiques que les artères, les veines et autres capillaires. Elastique, cette matière est alors capable de « s’étirer pour supporter les différences de pression engendrées par la tension artérielle », précise Didier Letourneur, directeur de l’unité 1148/INSERM « Laboratoire de Recherche Vasculaire Translationnelle », Université de Paris 13.

Pour prouver l’efficacité de cette technique, les chercheurs se sont exercés sur des rats aux vaisseaux obstrués. Lié à l’accumulation de mauvaises graisses, ce phénomène à l’origine de la formation de plaques d’athérome contre la paroi intérieure des vaisseaux empêche la bonne circulation du sang. L’idée : fabriquer de nouveaux vaisseaux en solubilisant les polysaccharides extraits de l’algue, disponibles sous forme de poudre, et les transformer en hydrogel pour ensuite procéder à une greffe. Grâce à leur porosité, les vaisseaux ont été colonisés par les propres cellules endothéliales des rongeurs qui, à terme, vont les remplacer.

Cette utilisation des algues vaut uniquement pour les petits vaisseaux, les plus propices à la thrombose (formation d’un caillot sanguin) du fait de leur faible diamètre. « Pour remplacer les gros vaisseaux, d’un diamètre supérieur à 6 mm, il existe déjà des solutions », précise Cédric Chauvierre,  physico-chimiste au laboratoire de recherche vasculaire translationnelle (équipe Bioingénierie, INSERM).

Reste que, si l'efficacité de ces vaisseaux à base d'algues est prouvée chez l’animal,  ils ne sont pas encore implantables chez l’homme car il faut s'assurer de leur biocompatibilité avec les tissus de l’organisme humain, un travail qui va prendre encore plusieurs années.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Inserm

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Recherche
Recherche & Innovation, Technologies, Transports
Amsterdam va expérimenter les premiers bateaux sans pilote !
Mardi, 25/10/2016 - 09:04

Après les voitures sans conducteur, testées dans plusieurs villes du monde, place au "roboat" ? Ce terme, contraction de "robot" et de "boat" ("bateau" en anglais), désigne des engins qui arpenteront dès 2017 les canaux d'Amsterdam (Pays-Bas). Cette expérimentation sera conduite par l'Amsterdam Institute for Advanced Metropolitan Solutions (AMS), en collaboration avec les ingénieurs américains du Metropolitan Institure of Technology (MIT) et les universités technologiques de Wageningue et de Delft. C'est la première fois que des bateaux autonomes sont testés dans le monde, s'enthousiasme l'AMS.

"Les 'roboats' offrent d'énormes possibilités", a expliqué le directeur scientifique de l'AMS, Arjan van Timmeren. "Nous pourrions par exemple utiliser les 'roboats' pour nettoyer les canaux ou gérer plus efficacement les quelque 12 000 vélos qui finissent dans les canaux d'Amsterdam chaque année". Pour Carlo Ratti, chercheur du MIT impliqué dans ce projet à 25 millions d'euros, ces bateaux autonomes ne sont qu'une première étape. Au-delà de moyens de transports flottants capables de déplacer des biens et des personnes, le chercheur imagine aussi des structures flottantes temporaires, "comme des ponts et des plates-formes à la demande qui pourraient s'assembler et se désassembler en quelques heures".

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

The Verge

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