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RTFLASH Recherche & Technologie
NUMERO 375
Lettre gratuite hebdomadaire d’informations scientifiques et technologiques
Créée par René Trégouët rapporteur de la Recherche et Président/fondateur du Groupe de Prospective du Sénat
Edition du 09 Mars 2006
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Egalement dans ce numéro
TIC
Deutsche Telekom va lancer son téléphone fixe-portable cet été
Une étiquette RFID directement intégrée dans l'emballage
La Grande-Bretagne expérimente la fibre optique jusqu'à l'habitant
Matière
Un nouveau type de nanotubes
Se chauffer aux céréales : économique et écologique !
Espace
Mars Reconnaissance Orbiter, près du but
Terre
La fonte des glaces s'accélère dans l'Antarctique
Vivant
Un virus génétiquement modifié contre le cancer
Vaccins thérapeutiques contre le cancer : la recherche avance
Un manque de vitamine D à l'origine des troubles cardiovasculaires ?
Alzheimer : réduire les risques en buvant du thé vert
Un espoir de traitement pour enrayer la maladie de Huntington
Le mécanisme des maladies auto-immunes commence à livrer ses secrets
L'Afrique mise sur l'algue verte pour mieux se nourrir
L'altruisme trouverait son origine dès le plus jeune âge
Homme
Le succès de Google Earth reconnu par la communauté scientifique
La TV sur mobile devrait décoller en 2007
La justice fait primer la défense du droit d'auteur sur le droit à la copie privée
Recherche
Un scooter virtuel pour sensibiliser les adolescents aux dangers de la route
Edito
Y-a-t-il des civilisations intelligentes dans notre galaxie ?



Cinq étoiles proches dans notre galaxie, la Voie Lactée, sont probablement les meilleures candidates pour avoir des planètes semblables à la Terre qui pourraient abriter des civilisations intelligentes, a annoncé une astronome américaine. Cette sélection a été faite selon un certain nombre de critères, comme la taille, la composition, l'âge et la couleur de ces étoiles qui les rendent similaires à notre soleil, a expliqué Margaret Turnbull, de la "Carnegie Intitution" à Washington.

Elle a dévoilé sa tête de liste des étoiles vers lesquelles les radios télescopes peuvent tourner en priorité leurs oreilles pour avoir les meilleures chances de capter des signaux extra-terrestres, lors de la conférence annuelle de la société américaine pour la promotion de la science (AAAS) réunie à St Louis (Missouri). Cette astronome a notamment cité l'étoile beta CVn à environ 26 années lumières de la Terre dans la constellation Canes Venatici. Une année-lumière équivaut à 9.500 milliards de km.

Ces cinq candidats stellaires les plus susceptibles d'abriter des civilisations extra-terrestres font partie d'une liste de dix étoiles retenues par Margaret Turnbull dans le cadre du futur projet "Terresrial Planet Finder "(TPF) de la Nasa, l'agence spatiale américaine, dont l'objectif est de trouver et d'observer des planètes similaires à la Terre. Le TPF, qui consistera en deux télescopes spatiaux, devait initialement être lancé vers 2016, mais ce lancement est apparemment repoussé en raison des réductions dans le projet de budget de la Nasa pour 2007 qui vient d'être soumis au Congrès, a indiqué Mme Turnbull. "Il y a plus de 400 milliards d'étoiles dans notre galaxie et il est évident que le TPF (le découvreur de planète terrestre) ne pourra pas les observer toutes", a-t-elle dit lors d'une conférence de presse.

Elle a commencé sa quête avec ses collègues en vue de sélectionner une dizaine de candidates les plus prometteuses et suffisamment proches, en scrutant près de 120.000 étoiles de la Voie Lactée situées dans le voisinage de notre système solaire. En 2003, cette équipe d'astronomes avait réduit ce catalogue à 129 "systèmes stellaires habitables", puis à dix aujourd'hui. Outre l'étoile beta CVn, figure également dans les dix candidates sélectionnées, Pegasus 51, célèbre depuis 1995 après que des astronomes suisses y eurent détecté la première planète hors de notre système solaire, une géante similaire à Jupiter.

Il y a également 16 Sco, très populaire pour les chasseurs d'exoplanètes, qui se trouve dans la constellation du Scorpion située près du centre de la Voie Lactée. Cette étoile est quasiment la jumelle de notre soleil, a souligné Margaret Turnbull. La recherche de signaux émanant de source intelligente dans l'univers est conduite par le SETI, "Search for Extraterrestrial Intelligence", une organisation scientifique entièrement financée aujourd'hui par des fonds privés. L'institut a été créé en 1984 par le célèbre astronome américain Carl Sagan décédé en 1996 qui a toujours été convaincu de l'existence d'une vie intelligente extra-terrestre quelque part dans le Cosmos.

Cette conviction que la vie peut exister ailleurs dans l'Univers s'appuie sur des bases scientifiques de plus en plus solides. La matière organique est en effet répandue dans le milieu interstellaire et dans notre propre système solaire. Nous avons déjà découvert des systèmes planétaires autour d'une centaine d'autres étoiles similaires au Soleil. Sur Terre, la vie microbienne est apparue très tôt, il y a probablement plus de 3,8 milliards d'années. En outre, nous savons que les écosystèmes microbiens peuvent survivre dans une grande variété d'environnements, même très hostiles, à condition qu'il y ait de l'eau liquide et une source d'énergie chimique ou électromagnétique (lumière). Il y a donc de fortes probabilités, si nous admettons le postulat qui veut que les mêmes causes produisent les mêmes effets, que la vie, telle que nous la connaissons, c'est-à-dire basée sur la chimie du carbone, soit apparue sur de nombreuses autres planètes extra-solaires, parmi les milliards d'étoiles de notre galaxie semblables à notre soleil.

A cet égard, une étude des étoiles voisines de la terre, réalisée par l'Institut canadien pour l'astrophysique à l'Université de Toronto, a bouleversé notre approche de la question de la vie dans l'univers. En effet, en étudiant la proportion de fer, grâce à des analyses spectroscopiques, de 642 étoiles "proches" de notre soleil, à l'échelle galactique, les chercheurs ont observé des niveaux étonnamment élevés de fer qui permettent d'extrapoler la présence, autour de plus de la moitié de ces étoiles, de planètes d'une composition physique sensiblement comparable à celle de la terre. Si on étend ces observations statistiques à l'ensemble de notre galaxie, avec ses 400 milliards d'étoiles, cela signifie qu'il existerait des milliards de planètes semblables à la terre. Même en éliminant, parmi ces "exoterres", toutes celles qui sont trop proches ou trop lointaines de leur étoile, on peut donc raisonnablement imaginer qu'il existe dans notre galaxie de très nombreuses planètes possédant des conditions physico-chimiques proches de celle de notre terre et donc permettant, au moins en théorie, l'apparition et le développement de la vie telle que nous la connaissons.

Cette découverte vient éclairer d'une lumière nouvelle et passionnante les récentes expériences réalisées en partenariat par le laboratoire d'Astrochimie du Ames Research Center de la NASA et le Département de Biochimie de l'Université de Santa Cruz. Ces expériences ont montré que la formation de cellules primaires était possible dans l'espace, apportant ainsi des éléments nouveaux dans la recherche des origines de la vie. En reconstituant, comme l'avait fait en son temps Miller pour notre terre, un environnement spatial hostile (vide, froid et soumis à de multiples radiations), l'équipe de chercheurs menée par Louis Allamandola du Centre Ames a réussi à provoquer la formation de composés chimiques particuliers. Ceux-ci se présentent sous la forme de petites bulles similaires à des membranes cellulaires, c'est-à-dire semi-perméables et permettant des échanges avec l'extérieur. Ces résultats surprenants suggèrent que la vie n'est pas forcement apparue sur Terre, mais qu'elle aurait pu naître dans l'espace avant d'être apportée sur Terre par une météorite ou un astéroïde. La vie pourrait également être présente partout dans l'espace sous forme primitive.

Si la vie, comme semblent le montrer ces récentes recherches, est un phénomène beaucoup plus répandu qu'on ne le croit dans l'univers, on peut logiquement imaginer qu'elle a pu, sur un certain nombre de planètes, évoluer suffisamment longtemps pour devenir consciente, puis intelligente et finalement déboucher sur une civilisation planétaire capable, comme la nôtre, d'observer le cosmos et d'envoyer et recevoir des signaux électromagnétiques. Toute la question est de savoir combien il peut exister de telles civilisations dans notre galaxie. A l'occasion d'une réunion à Green Bank, en 1961, Francis Drake proposa une formule, baptisée depuis " équation de Drake" pour déterminer statistiquement les chances d'existence de civilisations qui ont accès à la radioastronomie ou civilisations technologiquement avancées (CTA). Dans une première version "optimiste", de leurs calculs, Sagan et Drake arrivèrent à la conclusion, dans les années 70, qu'il devait y avoir entre 500.000 et un million de civilisations intelligentes dans notre galaxie. Puis Drake revit ses calculs à la baisse et en arriva, dans les années 90, à 10.000 civilisations.

Mais d'autres astronomes on repris et affiné la formule de Drake et sont arrivés à des estimations beaucoup moins optimistes : Les astronomes Iosef S.Shklovsky, Richard Gott et Fred Hoyle estiment, pour leur part, à une centaine le nombre de civilisations intelligentes dans notre galaxie. Si ce sont ces dernières prévisions qui sont exactes, cela signifie que chaque civilisation est séparée de la civilisation la plus proche de plusieurs milliers d'années-lumière, ce qui rend évidemment leur détection très difficile, à cause de l'énormité des distances qui les séparent. En outre, on peut imaginer que si une civilisation reçoit un signal "intelligent" du Cosmos mais que celui-ci a été émis par une autre civilisation intelligente, distante de plusieurs milliers d'années-lumière, il est fort possible que la civilisation "émettrice " ait disparu au moment où son signal sera capté. La variable qui est de loin la plus déterminante dans la formule de Drake pour évaluer le nombre de civilisations intelligentes dans notre galaxie est d'ailleurs la durée de vie moyenne d'une civilisation évoluée. Il faut en effet non seulement que de telles civilisations puisent apparaître mais encore qu'elles puissent perdurer pendant plusieurs milliers d'années.

Ce qui est certain, c'est que nous saurons, d'ici 20 ans, grâce notamment au programme TPF, s'il existe vraiment un grand nombre de planètes similaires à la Terre, à une distance raisonnable de notre système solaire. Si la réponse à cette question est oui, nous pourrons en déduire que, sur 400 milliards d'étoiles, il est probable qu'il y ait d'autres planètes dans notre galaxie sur lesquelles la vie à eu le temps d'apparaître, d'évoluer et de devenir intelligente. Si de telles civilisations existent et si elles durent assez longtemps, nous entrerons tôt ou tard en contact avec elles, soit en recevant leurs signaux, soit par contact direct lorsque ces civilisations, dont la nôtre, entreront dans leur phase d'exploration et d'essaimage en dehors de leur système solaire d'origine. Bien sûr, personne ne peut prévoir quand aura lieu un tel contact, ni même s'il aura lieu un jour. Mais la seule idée qu'un tel contact n'est pas impossible est tellement fantastique que cela mérite bien que les scientifiques poursuivent leurs recherches dans ce domaine. On imagine en effet que si nous recevions un jour un signal intelligent de l'espace, cette découverte d'une civilisation extraterrestre constituerait un évènement tout à fait majeur dans l'histoire de l'humanité. Ces recherches nous montrent également que la science, en reculant sans cesse l'horizon de notre compréhension du monde, n'a pas fini de nous faire rêver !

René Trégouët

Sénateur honoraire

Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat


TIC
Information et Communication
Deutsche Telekom va lancer son téléphone fixe-portable cet été
Vendredi, 10/03/2006 - 00:00

Deutsche Telekom, numéro un européen des télécommunications, va lancer cet été un service permettant d'utiliser un même terminal à la fois comme téléphone fixe et portable, a-t-il annoncé avant l'ouverture du salon technologique CeBIT de Hanovre.

Le "dual phone", dont le lancement en Allemagne est prévu le 1er juillet, s'adaptera lui-même au réseau : ligne fixe à la maison, et ligne portable le reste du temps, soit sur le réseau GSM classique, soit à proximité des sites équipés ("hotspots"), par une connexion internet utilisant la technologie WLan.

Le britannique BT avait lancé le premier l'an dernier un modèle similaire, le BT Fusion, et la plupart des opérateurs travaillent à une telle alliance entre fixe et portable. BT avait indiqué attendre plusieurs millions de clients d'ici 2010 pour cette technologie.

L'utilisateur du dual phone de Deutsche Telekom recevra pour toutes ses connexions une seule facture, émise par la filiale de téléphonie fixe du groupe, T-Com. Celle-ci espère enrayer ainsi la chute de son chiffre d'affaires, alors que de plus en plus d'abonnés choisissent de se passer de ligne fixe.

Le téléphone dédié à ce nouveau service, le TC300, a l'aspect et les fonctionnalités d'un téléphone portable classique. Au deuxième semestre, deux terminaux fabriqués par Nokia, le E60 et le N80, viendront compléter l'offre, a précisé Deutsche Telekom.

DT

Une étiquette RFID directement intégrée dans l'emballage
Vendredi, 10/03/2006 - 00:00

Spécialiste de l'étiquette électronique à radiofréquence (RFID), Tagsys a développé un nouveau concept de puce basé sur l'intégration d'une partie des composants directement dans les emballages des produits. Le principe de cette solution, baptisée « The-Package-is-the-Tag », est de rassembler deux éléments distincts pour former l'étiquette RFID. Le premier, le module AK, est composé de la puce sur laquelle les informations sont enregistrées.

D'une taille très réduite (12 mm x 8 mm), elle fonctionne sur les fréquences de la bande UHF. Une antenne lui est intégrée, dont la portée est de quelques centimètres. Le second élément est une autre antenne, qui amplifie le signal de la première afin que la puce puisse communiquer sur environ trois à quatre mètres. C'est ce composant, différent selon les produits, qui va être noyé, en usine, dans l'emballage de l'article. La puce et l'antenne primaire sont ensuite simplement collées sur l'emballage par le fabricant du produit. Tagsys annonce un prix à l'unité entre 5 et 8 centimes, contre 13 centimes pour une RFID classique.

EM

La Grande-Bretagne expérimente la fibre optique jusqu'à l'habitant
Vendredi, 10/03/2006 - 00:00

Le gouvernement anglais expérimente, depuis mars 2006, la fibre optique dans le quartier de Shoreditch à l'est de Londres. 20 000 foyers pourront donc se connecter et surfer sur Internet à la vitesse record de 2 Gbits/s. Les responsables du projet expliquent fièrement que les testeurs pourront télécharger les 32 640 pages de l'Encyclopédie britannique en moins de sept secondes. Ils recevront pour en profiter le matériel adapté, soit un modem combinant les fonctions de télévision et d'ordinateur. Ils seront également munis d'un clavier infra-rouge et d'une télécommande pour convertir leurs écrans de télévision en écran de navigation. Si l'opération est un succès, la connexion en fibre optique pourrait être généralisée à l'ensemble du territoire.

Times

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Matière
Matière et Energie
Un nouveau type de nanotubes
Vendredi, 10/03/2006 - 00:00

Les nanotubes apparaissent comme une technologie intrigante avec, jusqu'ici, peu d'applications. Cela pourrait bien changer. Les chercheurs du Weizmann Institute of Science (Israël) affirment avoir créé un type unique de nanotube composé d'or, d'argent et d'autres nanoparticules. Les tubes affichent, entre autres, des propriétés électriques et optiques selon leurs composants, et peuvent former le fondement des futurs nanocapteurs, catalyseurs et autres applications de chimie sur puce.

Il manque au nouveau nanotube la résistance mécanique des nanotubes de carbone. Mais il présente comme avantage l'utilisation de nanoparticules en tant que blocs de construction, ce qui permet de personnaliser les propriétés des tubes pour diverses applications. Les propriétés peuvent être modifiées en choisissant différents types de nanoparticules, voire un mélange, créant ainsi des nanotubes composites.

En outre, les blocs de construction de nanoparticules peuvent servir de structure à divers ajouts, tels que des matériaux métalliques, semi-conducteurs ou polymères, développant ainsi les propriétés disponibles. Les tubes ont été produits pour la première fois à température ambiante. Les scientifiques ont démarré avec une structure d'oxyde d'aluminium nanoporeuse modifiée chimiquement pour souder les nanoparticules d'or ou d'argent. Lorsqu'une solution contenant les nanoparticules a été versée, elles se sont soudées à la membrane d'oxyde d'aluminium et, en même temps, elles se sont soudées entre elles, créant des nanotubes multicouches dans les pores de la membrane. La membrane d'oxyde d'aluminium a ensuite été dissoute, laissant un ensemble de nanotubes solides et autonomes. « Nous espérions que les nanoparticules se soudent à la structure d'oxyde d'aluminium », explique Israel Rubinstein, directeur de l'équipe de recherche. « Mais nous ne nous attendions pas à ce qu'elles se soudent les unes aux autres pour créer les tubes. »

Les tubes sont poreux et fournissent une plus grande zone de surface, des propriétés optiques distinctes et une conductivité électrique. Selon les chercheurs, les propriétés inhabituelles des tubes, si elles sont prises collectivement, peuvent permettre la conception de futurs capteurs et catalyseurs (qui requièrent tous de grandes zones de surface) ainsi que de systèmes microfluidiques, de chimie sur puce utilisés dans la recherche biotechnologique.

EET

Se chauffer aux céréales : économique et écologique !
Vendredi, 10/03/2006 - 00:00

Utiliser du blé, de l'orge ou de l'avoine pour alimenter les chaudières de grands bâtiments. L'idée a semblé un peu folle lorsque des agriculteurs proches de l'agglomération de Lyon, réunis au sein d'un Groupe d'études et de développement agricoles (Geda), l'ont lancée il y a trois ans et demi. Conscients de ne pouvoir se mettre à produire du bois de chauffage du jour au lendemain à un coût acceptable, ceux-ci cherchaient alors un moyen d'assurer la pérennité de leurs entreprises. « Nos exploitations sont en péril en zone périurbaine où les contraintes pèsent plus lourdement. La surface moyenne des exploitations est de 34 hectares entre Ternay et Saint-Pierre-de-Chandieu. Nous ne sommes plus compétitifs », confirme Gilbert Barnachon, exploitant à Communay et partie prenante dans cette aventure. Aujourd'hui, le petit groupe d'agriculteurs du Geda est peut-être en passe de réussir son pari. Avec entre autre les soutiens de l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie), du Conseil régional mais surtout du Grand Lyon, il a obtenu le lancement d'une étude sur ce projet.

Une étude supervisée par un comité de pilotage qui regroupe des professionnels et les représentants de diverses institutions (collectivités locales, instituts techniques du monde agricole, etc). Dans un premier temps, une approche environnementale a été privilégiée. Elle a permis de mesurer l'impact sur l'environnement d'une filière dite « grain-énergie ». Bilan : une influence positive sur l'effet de serre - « On rejette plus de gaz carbonique qu'on en produit » -, un rendement énergétique qui serait de sept à neuf fois supérieur à celui du gasoil et même des créations attendues d'emplois.

Des créations d'emplois qui ne remettraient a priori pas en cause la viabilité économique de la filière. « C'est ça qui est fou : ce n'est pas parce que l'on emploie plus de monde que cette énergie est plus chère à produire ! » lance Gilbert Barnachon. Une deuxième phase d'enquête, une étude de faisabilité, est engagée sur quelques sites. « Par exemple, une étude thermique va être menée sur un centre aéré à Bron », relève l'agriculteur communaysard. L'objectif est d'établir un comparatif technique de chauffages au fuel, au bois et aux céréales. « La troisième phase devrait être une étude de suivi de ces sites », afin de valider - si cela se justifie - le modèle du grain-énergie. L'ambition des porteurs du projet est de voir les premières chaudières à céréales de grands bâtiments mises en service en 2006 ou 2007.

Progrès

^ Haut
Espace
Espace et Cosmologie
Mars Reconnaissance Orbiter, près du but
Vendredi, 10/03/2006 - 00:00

Lancé le 12 août 2005 du centre spatial Kennedy (Floride), le satellite Mars Reconnaissance Orbiter (MRO) de la NASA arrive à proximité de la planète rouge. Le 10 mars 2006, le Jet Propulsion Laboratory débute la phase d'aérofreinage de l'engin dans l'atmosphère martienne. Celle-ci durera environ six mois et permettra de positionner le MRO sur une orbite basse, à 313 kilomètres au-dessus de la surface de la planète. Il entamera ensuite une mission de cinq ans destinée à étudier la composition du sol, du sous-sol et de l'atmosphère.

Selon Doug McCuistion, directeur du programme d'exploration martienne, « cette mission permettra d'améliorer significativement notre connaissance de Mars, d'ouvrir la voie à de nouvelles mission robotiques dans les dix ans à venir et d'aider à préparer l'envoi d'êtres humains sur Mars ». En complément de son étude de la planète, le MRO servira de relais de communication pour de futures missions martiennes : le robot Phoenix Mars Scout devrait atterrir au niveau de la calotte polaire nord de Mars en 2008, et le Mars Science Laboratory, un rover en cours de développement, doit être lancé en 2009.

Spaceref

^ Haut
Terre
Sciences de la Terre, Environnement et Climat
La fonte des glaces s'accélère dans l'Antarctique
Vendredi, 10/03/2006 - 00:00

La fonte des glaces s'accélère dans l'Antarctique depuis ces dernières années, selon une étude publiée aux Etats-Unis, la première montrant une diminution de la masse glacière totale du pôle sud. Analysant des données provenant de deux satellites de la Nasa, des chercheurs de l'Université de Boulder dans le Colorado (ouest) ont calculé que la calotte glaciaire de l'Antarctique perd jusqu'à 152 km/cube de glace annuellement. A titre de comparaison, la deuxième ville la plus peuplée des Etats-Unis, Los Angeles, utilise 1,6 km/cube d'eau fraîche par an.

"Il s'agit de la première étude indiquant que l'ensemble de la masse glaciaire de l'Antarctique se réduit de façon importante", a affirmé Isabella Velicogna, de l'institut de recherche des sciences environnementales de l'Université de Boulder dans une étude parue dans l'édition en ligne de Science datée du 2 mars.

Ces nouvelles données contredisent l'évaluation la plus récente d'experts d'un comité intergouvernemental américain faite en 2001 qui prédisait une augmentation de la masse glaciaire antarctique au 21e siècle, grâce à un accroissement attendu des précipitations dans les zones les plus chaudes du globe, a souligné cette scientifique.

"La réduction de la masse glaciaire de l'Antarctique dépend de l'évolution du climat aussi bien à l'intérieur que sur les zones côtières du continent", a expliqué Isabella Velicogna. "Les changements que nous observons sont probablement un bon indicateur des modifications des conditions climatiques", a-t-elle ajouté. L'Antarctique contient 90 % de la glace du globe et 70 % des réserves d'eau douce de la Terre.

Cette fonte des glaces de l'Antarctique se traduit par une montée du niveau global des océans de 0,4 millimètre (mm) annuellement avec une marge d'erreur de 0,2 mm. Un phénomène similaire a également été observé dans le Groenland où les glaciers déversent deux fois plus de glace et d'eau dans l'Atlantique depuis une dizaine d'années, laissant prévoir une montée plus rapide que prévue du niveau des océans, selon une étude de la Nasa publiée en février.

Ce phénomène résulte à la fois d'une fonte plus importante des glaces et d'une accélération du mouvement de ces glaciers sous l'effet du réchauffement climatique, avaient indiqué les auteurs de cette recherche. La fonte de la totalité de la glace de l'Antarctique occidental - qui est huit fois plus petit en volume que la calotte glaciaire de la partie Est du continent et où la réduction de la masse de glace est la plus forte-- ferait monter le niveau des océans de près de 7 mètres, selon des calculs de chercheurs du British Antarctic Survey.L'Antarctique est le cinquième continent terrestre dont la superficie est deux fois celle de l'Australie. La glace recouvre environ 98 % du continent et a une épaisseur moyenne de quelque 2.200 mètres. Les blocs de glace flottants représentent quelque 11 % du continent.

Science

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Vivant
Santé, Médecine et Sciences du Vivant
Un virus génétiquement modifié contre le cancer
Vendredi, 10/03/2006 - 00:00

Le Dr. Oliver Ebert ambitionne d'utiliser l'arme virale contre le cancer du foie. Son projet mené au sein du Centre hospitalier universitaire de Munich "Klinikum rechts der Isar" a pour objectif de développer d'ici trois ans un modèle de "virus anti-cancer" expérimenté sur des animaux. Le Ministère fédéral allemand de l'éducation et de la recherche soutient cette initiative à hauteur d'un million d'euros. Les recherches du Dr. Ebert sur les animaux ont déjà prouvé que le virus de la stomatite vésiculeuse était en mesure de résorber le cancer du foie jusqu'à atteindre la guérison totale dans certains cas. L'objectif est maintenant de modifier génétiquement le virus afin qu'il ne s'attaque qu'aux cellules malignes. Les manipulations pourraient même faire en sorte que le corps développe au contact du virus une réaction immunitaire contre les cellules cancéreuses. Aujourd'hui, le taux de guérison des tumeurs du foie est de 3 % et l'on estime que le nombre de patients atteints de ce type de cancer risque fortement d'augmenter d'ici 2020. En parallèle des thérapies spécifiques aux tumeurs du foie, les chercheurs de la "II. Medizinische Klinik" dirigée par le Prof. Roland M. Schmid développent aussi de nouvelles stratégies contre les cancers de l'estomac, du pancréas et du colon, en s'appuyant sur des technologies biomoléculaires.

BE

Vaccins thérapeutiques contre le cancer : la recherche avance
Vendredi, 10/03/2006 - 00:00

Un vaccin contre le cancer... Les médecins l'attendaient depuis longtemps - sans trop y croire. Et pourtant, dans moins d'un an, le premier vaccin contre le cancer du col de l'utérus sera disponible en France. Un progrès majeur, «indéniable», selon le Pr Daniel Vittecoq, chef de service à l'hôpital Paul-Brousse, à Villejuif (Val-de-Marne), et président de la Commission d'autorisation de mise sur le marché des médicaments. Un progrès majeur, mais pas unique : prochainement, d'autres vaccins vont être commercialisés qui concernent de nombreuses maladies.

De fait, jamais cette discipline n'a engendré autant d'espoirs thérapeutiques. Dès 2006, on pourra aussi se prémunir contre le rotavirus, un germe entraînant déshydratation et diarrhées gravissimes qui provoquent chaque année des centaines de milliers de décès à travers le monde. Demain, ce sera le paludisme, les mélanomes ou la grippe aviaire, surtout depuis la découverte du premier oiseau mort sur le territoire français. Après-demain, peut-être, Alzheimer et même les tumeurs pulmonaires et digestives. Sachant qu'un cancer sur cinq serait d'origine infectieuse, donc susceptible d'être un jour «vaccinable», le marché potentiel semble immense. On devrait savoir d'ici à la fin de l'année s'il est possible de prolonger la survie, voire de participer à la guérison de cancers délicats tels que les mélanomes ou les tumeurs pulmonaires. Des perspectives nouvelles et prometteuses, car il s'agirait alors de mettre au point un vaccin curatif (et non plus préventif), susceptible de freiner l'évolution de la maladie et d'empêcher l'apparition de métastases en stimulant le système immunitaire.

Express

Un manque de vitamine D à l'origine des troubles cardiovasculaires ?
Vendredi, 10/03/2006 - 00:00

Une déficience généralisée en vitamine D pourrait être l'une des principales causes de l'augmentation importante des troubles cardiovasculaires dans le monde. C'est à cette conclusion qu'arrivent des chercheurs allemands qui viennent de publier, dans le British Journal of Nutrition1, les résultats d'une synthèse des récentes connaissances médicales sur le rôle de cette vitamine.

Si la science n'a pas encore identifié les causes exactes de l'augmentation du nombre de cas de maladies cardiovasculaires au cours des dernières décennies, les auteurs de cette étude avancent quant à eux une explication. Cette hausse pourrait être inversement proportionnelle à l'apport en vitamine D. Le mode de vie sédentaire des sociétés occidentales entraînerait une baisse de l'apport en vitamine D par manque d'exposition aux rayons du soleil, selon ces chercheurs du service de chirurgie cardiothoracique de la Ruhr University of Bochum, en Allemagne.

« Dans le passé, écrivent-ils, l'apport en vitamine D provenait à 80 % ou 90 % de la synthèse cutanée de cette vitamine sous l'effet de l'exposition aux rayons UV. » D'après eux, le mode de vie moderne fait en sorte que les êtres humains sont de moins en moins exposés à ces rayons. Il en résulterait une déficience en vitamine D. Bien qu'elle ne constitue pas une carence au sens propre du terme, cette déficience pourrait, selon leur hypothèse, constituer un important facteur de risque de souffrir de troubles cardiovasculaires.

Tels que rapportés par les chercheurs, les résultats de plusieurs études épidémiologiques indiquent en effet que les populations qui vivent sous des latitudes nordiques, où l'exposition aux rayons UV est plus faible qu'au Sud, sont généralement plus exposées aux troubles cardiovasculaires. Ceci correspondrait à une diminution des réserves corporelles en vitamine D.

L'augmentation du nombre d'heures passées à l'intérieur, que ce soit au travail ou à la maison, de même que l'utilisation systématique de l'automobile pour les moindres déplacements, contribueraient à priver l'organisme de la vitamine D dont il a besoin. On a également observé que l'adoption de ce mode de vie sédentaire par les populations des pays du Sud va de pair avec un accroissement proportionnel de l'incidence des troubles cardiovasculaires dans ces régions.

Les chercheurs estiment que ce facteur de risque aurait été, jusqu'à ce jour, largement sous-estimé. D'autant plus que les sources alimentaires de vitamine D2 sont relativement peu nombreuses, si on exclut les aliments artificiellement enrichis en cette vitamine.

Les auteurs de l'étude font état des données scientifiques qui mettent en valeur le rôle essentiel joué par ce nutriment. La vitamine D inhibe en effet la prolifération excessive des muscles lisses des vaisseaux sanguins, s'oppose à la calcification de ces vaisseaux, abaisse la production des cytokines pro-inflammatoires, augmente celle des cytokines anti-inflammatoires et contribue à réguler la tension artérielle. Théoriquement, tous ces facteurs préviendraient des troubles cardiovasculaires.

Tout en admettant qu'il faille mener plusieurs essais cliniques pour confirmer cette hypothèse, les chercheurs soulignent que les autorités devraient revoir l'aménagement du territoire urbain de manière à laisser davantage de place aux piétons, et envisager d'enrichir systématiquement certains aliments en vitamine D.

RUB

Alzheimer : réduire les risques en buvant du thé vert
Vendredi, 10/03/2006 - 00:00

Décidemment les vertus du thé vert n'en finissent pas de s'allonger. On sait depuis 1994, grâce à un article) publié dans le Journal of the National Cancer Institute, que la consommation régulière de thé vert pouvait réduire les risques de cancer de l'oesophage. Une autre étude plus récente publiée en décembre 2004 dans Cancer Research par Hasan Mukhtar, et son équipe de chercheurs de l'Université du Wisconsin, et de l'Université de Cleveland, Ohio, a également montré que les polyphenols présents dans le thé vert empêchent l'extension du cancer de la prostate en agissant au niveau de la prolifération et de l'extension des cellules tumorales, et aussi en inhibant la croissance des vaisseaux sanguins nourrissant la tumeur. Enfin une dernière étude suédoise montre que la consommation quotidienne d'au moins deux tasses de thé vert réduit de 46 % le risque de cancer des ovaires chez la femme.

Mais non content de prévenir certains cancers, le thé vert pourrait également réduire de moitié les risques de démences ou autres pathologies de ce type comme la maladie d'Alzheimer, selon une récente étude japonaise réalisée sur des sujets âgés. «Toute association entre la consommation de thé vert (...) et les fonctions cognitives pourrait avoir des effets considérables sur les traitements cliniques et la santé publique » souligne le principal auteur de cette étude, Shinichi Kuriyama de l'école de médecin de l'Université Tohoku au Japon.

Selon les résultats de cette étude parue dans l'American Journal of Clinical Nutrition, une plus forte consommation de thé vert semble associée à un développement moins fréquent des troubles cognitifs chez les seniors. Ainsi, les personnes âgées qui consomment plus de deux tasses de thé vert par jour ont réduit de 50 % le risque de développer un trouble cognitif, en comparaison avec les seniors qui boivent moins de trois tasses par semaine. En revanche, la réduction du risque a été nulle ou quasi-nulle chez les participants à cette étude qui ont consommé deux tasses de café ou du thé noir (- 13%) quotidiennement, indiquent les chercheurs.

Afin d'évaluer le rôle potentiel du thé vert sur l'activité cognitive humaine, cette nouvelle étude japonaise a analysé la consommation de six boissons différentes (thé vert, thé noir, thé Oolong, café, boisson à base de cola et jus de légumes naturels) sur 1.003 Japonais âgés en moyenne de 74 ans. Leurs capacités cognitives (mémoire, attention et élocution verbale) ont été évaluées à l'aide d'un test standard.

« Les polyphénols du thé vert, et notamment l'épigallocatéchine gallate (EGCG), pourraient expliquer les améliorations constatées en terme de fonctions cognitives » indique le chercheur japonais en charge de cette étude. De plus, l'effet protecteur du thé vert sur le déclin cognitif a persisté même après la prise en compte d'autres facteurs tels que des habitudes alimentaires saines, la pratique d'activités physiques ou le tabagisme.

MSNBC

Un espoir de traitement pour enrayer la maladie de Huntington
Vendredi, 10/03/2006 - 00:00

Une équipe de chercheurs français dirigés par Anne-Catherine Bachoud-Lévi et Marc Peschanski (unité 421 de l'Inserm, faculté de médecine de Créteil, Assistance publique-Hôpitaux de Paris) publie dans le numéro de mars 2006 de la revue Lancet Neurology les premiers résultats de ses recherches sur le traitement expérimental de la maladie de Hungtinton à partir de greffes intracérébrales de cellules foetales. La maladie (ou chorée) de Huntington est une affection héréditaire du système nerveux central, due à une dégénérescence neuronale dans des régions spécifiques du cerveau, dont le fonctionnement est essentiel au contrôle de l'exécution des messages élaborés par le cortex. Jadis dénommée "danse de Saint-Guy" elle a été identifiée en 1872 par le médecin qui lui a donné son nom. Cette affection est d'évolution à la fois progressive et inexorable.

Elle se caractérise par l'apparition, vers la quarantaine, de symptômes neurologiques, dont le plus caractéristique est la chorée (mouvement involontaire, imprévisible et illogique, irrégulier et bref, de grande amplitude), associés à d'autres signes de nature neuropsychiatriques (troubles du caractère, de l'humeur et de la personnalité). La maladie, d'origine génétique, se transmet sur un mode héréditaire. Elle touche, sans distinction de sexe, près d'une personne sur 10 000 et représente de ce fait la plus fréquente des maladies rares. En France, les couples risquant de donner naissance à un enfant porteur de l'anomalie génétique peuvent depuis quelques années avoir recours à la technique du diagnostic pré-implantatoire. En 1998, un groupe dirigé par Philippe Hantraye (service hospitalier Frédéric-Joliot, CEA, Orsay) annonçait, dans les colonnes de Nature Medicine, avoir mis au point un modèle expérimental chez le singe Macaca fascicularis, chez lequel ils avaient induit des lésions et des symptômes comparables à la chorée de Huntington et greffé ensuite des cellules neuronales prélevées sur des embryons de ces primates. C'est sur la base de ces travaux qu'un essai pilote a été lancé chez un groupe de cinq malades dans le cerveau desquels on a greffé des cellules neuronales foetales prélevées après une interruption de grossesse.

Un premier bilan avait été publié en 2000. Celui qui est rendu public aujourd'hui permet une analyse avec six ans de recul. "Sur les cinq malades du groupe, deux n'ont pas eu d'amélioration, sans doute à cause du stade évolué de la maladie au moment de la greffe, explique le docteur Anne-Catherine Bachoud-Lévi, membre de l'équipe Avenir de l'Inserm spécialisée dans la neuropsychologie interventionnelle. En revanche, pour les trois autres, les conclusions sont positives puisque nous avons observé une rémission des symptômes moteurs durant quatre à cinq ans et une rémission des troubles intellectuels, qui demeure dès lors que la motricité n'est pas sollicitée. En d'autres termes, il ne s'agit pas du traitement qui permettrait de guérir, mais bien d'une avancée qui, pour la première fois, ouvre de réelles perspectives thérapeutiques."

Un essai européen prolongeant ce travail a été lancé. Il prévoit de réaliser de telles greffes chez soixante personnes souffrant de la maladie de Huntington. Une trentaine d'opérations ont déjà été pratiquées et les premiers résultats seront présentés dans deux ans. Pour les médecins, les chirurgiens et les biologistes engagés dans cette recherche, il ne fait aucun doute que les greffes de cellules d'origine foetale seront, à court ou moyen terme, prolongées par des greffes intracérébrales de cellules souches humaines.

LM

Web MD

Le mécanisme des maladies auto-immunes commence à livrer ses secrets
Vendredi, 10/03/2006 - 00:00

Souvent invalidantes, les maladies auto-immunes touchent au moins 5% de la population et recouvrent des affections aussi diverses que la polyarthrite rhumatoïde, la sclérose en plaques ou le diabète insulino-dépendant. Elles résultent d'une réaction anormale du système immunitaire qui s'attaque aux propres cellules, tissus ou organes du malade pour des raisons inconnues. Cependant, pour expliquer la survenue et le développement de ces maladies, se dessine aujourd'hui un scénario mettant en jeu facteurs environnementaux et facteurs de risques génétiques, comme l'atteste une étude française publiée le 21 février dans les Comptes rendus de l'Académie des sciences américaine (PNAS), qui s'est intéressée au syndrome de Sjögren. Cette maladie auto-immune provoque des douleurs diffuses, des articulations inflammatoires, une grande fatigue. D'autres organes, comme la peau, les poumons, les reins ou le cerveau peuvent être atteints et le risque de développer un cancer des organes lymphoïdes est multiplié par 20 à 40.

Dans l'étude des PNAS, une équipe de l'Inserm et de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris, réunie autour du professeur Xavier Mariette, a démontré la responsabilité des interférons, protéines impliquées dans la défense de l'organisme, dans l'apparition et l'entretien de cette maladie. "Le rôle de l'interféron dans une maladie auto-immune avait été mis en évidence en 2003 dans le cas d'une autre maladie auto-immune, le lupus érythémateux disséminé (LED)", explique Jacques-Eric Gottenberg, coauteur de l'article publié dans les PNAS.

Grâce à la technique des puces à ADN, qui permet l'étude simultanée de milliers de gènes, des prélèvements par biopsie des glandes salivaires chez 7 malades atteints de la forme primitive de la maladie ont été comparés à des échantillons de 7 sujets indemnes. Chez les malades, les auteurs ont trouvé une surexpression de 21 des 23 gènes activés par l'interféron. Les chercheurs ont ensuite mis en évidence la présence dans les glandes salivaires de tous les malades des cellules dendritiques plasmacytoïdes, qui sécrètent rapidement de l'interféron en cas d'infection virale ou bactérienne. Ces cellules étaient absentes chez les sujets contrôlés.

Mais quel rôle jouerait une infection virale ? Il est établi qu'elle provoque la sécrétion d'interféron après stimulation des cellules dendritiques. "Les patients qui ont le plus fort taux d'interféron étaient aussi ceux qui avaient le plus d'anticorps, indique Jacques-Eric Gottenberg. Mais si un virus joue un rôle initial, il faut que le dérèglement immunitaire soit entretenu chez les personnes ayant une prédisposition génétique à faire des anticorps. Cela se fait par l'intermédiaire des lymphocytes B qui relarguent des antigènes. Ceux-ci vont former ce que l'on appelle des complexes immuns, qui vont à nouveau activer les cellules dendritiques et provoquer la sécrétion d'interféron. C'est un véritable cercle vicieux." Ce phénomène va se développer durant une dizaine d'années avant que n'apparaissent des signes cliniques de la maladie.

Le scénario proposé est donc le suivant : un facteur environnemental, probablement une infection, entraîne la sécrétion des interférons. La production de ces interférons active le système immunitaire. Chez les individus présentant des facteurs de risques génétiques, cette activation provoque à son tour et entretient l'agression des tissus ou organes cibles. A première vue, la réponse thérapeutique logique serait de bloquer l'action des interférons pour enrayer les maladies auto-immunes. Mais cela risque d'entraîner des effets secondaires allant jusqu'à la perturbation des défenses anticancéreuses. Plus séduisante serait l'inhibition des protéines dont la production est induite par l'interféron, et notamment une cytokine qui stimule les lymphocytes B, appelée BAFF pour B-cell Activating Factor of the TNF Family.

Le Monde

L'Afrique mise sur l'algue verte pour mieux se nourrir
Vendredi, 10/03/2006 - 00:00

Baptisée cyanobactérie Arthrospira platensis par les scientifiques, la spiruline, ou algue verte, pourrait bien, dans les prochaines décennies, transformer le quotidien de certaines populations malnutries de la planète. Et pour cause. Riche en vitamines (A, B12, E) et en minéraux (fer, calcium, magnésium), elle présente une impressionnante teneur en protéines : de 50 % à 70 % de sa matière sèche, presque deux fois plus que le soja. A tel point que l'Agence spatiale européenne compte l'utiliser dans ses longues missions de trois cents ou quatre cents jours, "comme le retour sur la Lune en 2018 ou les vols sur Mars en 2035", explique Christophe Lasseur, chef du projet spatial Melissa. "Se cultivant facilement, la spiruline est directement comestible et pourra être produite sur la Lune ou Mars. C'est sur elle que reposera en partie la survie de l'équipage."

A partir du 4 mars, cette algue a été l'objet d'un premier colloque panafricain réunissant à Agharous (Niger) "algoculteurs", médecins et chercheurs d'une dizaine de pays. L'enjeu est d'autant plus important que, selon un récent rapport de l'Association américaine pour l'avancement de la science, sans nouveaux investissements, notamment agricoles, "le monde comptera 100 millions de personnes sous-alimentées supplémentaires en 2015".

En Afrique, en tout cas, associations et gouvernements n'hésitent plus à miser sur cette culture simple et bon marché, accessible aux petites exploitations, qui demande 4 fois moins d'eau et 20 fois moins d'espace que le soja pour un rendement en protéines équivalent. Des fermes expérimentales se sont développées au Mali, au Bénin, au Niger. La récolte se fait tous les trois jours : filtrée et essorée, l'algue, déjà prisée par les Aztèques et les populations du lac Tchad depuis des centaines d'années, est ensuite séchée et réduite en poudre.

Au Burkina Faso, après le lancement de dix fermes pilotes, le gouvernement s'est engagé dans un vaste projet de 3 600 m2 de culture, qui sera finalisé en 2010. Si les études futures se révèlent concluantes, le ministère de la santé pourrait élever la spiruline au rang de médicament. Au Sénégal, c'est Viviane Wade, la femme du chef de l'Etat, Abdoulaye Wade, qui mène campagne : fin 2005, son association Education Santé a fait don de 45 tonnes de farine enrichie en spiruline pour soigner 10 000 enfants nigériens.

Enfin, parce qu'à l'avenir cette expansion pourrait être limitée par la raréfaction de l'eau douce, "le président de Madagascar, Marc Ravalomanana, un ancien entrepreneur agroalimentaire, soutient un projet expérimental de culture de spiruline dans l'eau de mer à Tuléar", souligne Nardo Vicente, responsable scientifique de l'Institut océanographique Paul-Ricard.

Les défenseurs de la spiruline ne sont pas cantonnés en Afrique. "Au Chili, après de longues recherches, des universitaires de Santiago ont obtenu l'aide gouvernementale et exploitent depuis cinq ans la spiruline dans les eaux saumâtres du désert de l'Atacama", précise M. Vicente, qui a développé une station pilote à but pédagogique en Camargue. Au Centre de récupération nutritionnelle d'Ouahigouya, au Burkina Faso, Diane, infirmière, constate jour après jour les effets bénéfiques de l'algue, distribuée gratuitement aux enfants malnutris, qui "prennent 100 grammes par jour grâce aux 2 petits grammes verts qu'on mélange à leur bouillie de mil". Et d'insister sur le potentiel de cet apport. "Connaissez-vous beaucoup de plantes qui renforcent ainsi des organismes affaiblis ?"

Gilles Raguin, responsable de la lutte contre la malnutrition au Programme alimentaire mondial (PAM), souligne qu'après plusieurs années de méfiance, "on parle aujourd'hui de la spiruline de façon plus positive. Si, à court terme, elle n'est pas prête à entrer dans les standards des grandes organisations internationales, elle a désormais leur bienveillance". Une évolution lente qui se nourrit de la multiplication des initiatives de terrain. "Tout cela commence à bouillonner, note M. Vicente. Des projets concrets se développent dans le Sud au fur et à mesure que les dirigeants prennent conscience que la spiruline peut permettre à leur pays de sortir du marasme."

LM

L'altruisme trouverait son origine dès le plus jeune âge
Vendredi, 10/03/2006 - 00:00

Les parents constatent souvent chez leur progéniture une forte et attachante envie d'aider. Ce trait de caractère est au centre d'une étude allemande, publiée dans la revue "Science", qui fait apparaître que la capacité d'altruisme se fait jour chez l'enfant dès 18 mois. C'est en voulant illustrer la sophistication du développement cérébral chez l'enfant en bas âge que Felix Warneken, chercheur en psychologie à l'Institut Max Planck d'anthropologie évolutionniste, en Allemagne, s'est aperçu que ses petits sujets s'intéressaient à toutes les tâches ménagères qu'il effectuait devant eux. Comme suspendre du linge à l'aide de pinces à linge.

Sur l'un des enregistrements vidéo utilisés dans le cadre de cette expérience, un bébé en grenouillère assiste impuissant à la chute d'une pince à linge. Aussitôt, son regard va du visage du chercheur à l'objet tombé au sol. L'enfant se met alors à ramper jusqu'à la pince, puis s'en empare, la pousse jusqu'au pied de l'adulte et tente de la lui rendre. Felix Warneken ne lui avait demandé aucune aide. Il ne l'a pas non plus remercié pour son geste, afin de ne pas détourner ses travaux vers un conditionnement visant à obtenir une quelconque gratification. L'altruisme est en effet une propension à aider son prochain sans rien attendre en retour.

Par la suite, que le scientifique fasse tomber des pinces à linge, renverse des étagères de livres ou égare à dessein le crayon feutre avec lequel il s'apprêtait à écrire, et chacun des 24 tout-petits inclus dans l'expérience s'empressait de lui venir en aide, et ce en une fraction de seconde. Mais uniquement s'il donnait l'impression d'avoir besoin de cette aide. Là est la clé du problème : les bébés ne lui offraient aucune assistance quand il faisait délibérément tomber les livres, pinces à linge et autres objets. Pour être altruiste, l'enfant en bas âge doit avoir la capacité cognitive de comprendre les objectifs d'autrui mais aussi de posséder ce que Warneken qualifie de "motivation pro-sociale", autrement dit un désir de socialisation.

"Lorsque ces deux éléments apparaissent chez l'enfant, ce qui est le cas à 18 mois et peut-être même plus tôt, il est capable d'aider", explique l'auteur de l'étude. Si cette propension est observable chez le tout-petit, elle reste propre à l'humain, aucun animal n'étant altruiste comme peut l'être l'homme. Certains animaux sont certes en mesure de coopérer, mais ils le font le plus souvent avec un but précis, comme se regrouper pour chasser ou se protéger des prédateurs. Les spécialistes des primates observent bien une réelle aptitude à aider chez les grands singes, à l'instar de cette gorille femelle qui s'était portée au secours d'un enfant de trois ans tombé dans son enclos, mais rien n'explique leur motivation.

Pour en savoir davantage sur les origines de l'altruisme et de la coopération, dans le cadre de l'évolution, Warneken a soumis plusieurs de nos plus proches cousins à des expériences semblables. Il s'est notamment attaché à savoir si un chimpanzé de trois ou quatre ans trouverait ou rendrait un objet "perdu" par un humain appartenant à son entourage. Il ressort de ces travaux que les singes lui venaient fréquemment en aide s'il ne fallait que retrouver les objets en question. En revanche, ils le faisaient avec une réactivité moindre que les bébés humains, et n'y parvenaient pas en cas de complication.

Cette étude "créative" montre que les chimpanzés sont capables d'une obligeance quasi humaine lorsqu'ils parviennent à saisir le souhait de la personne, souligne Joan Silk, anthropologue à l'Université de Californie, dans un commentaire accompagnant l'article de "Science". Toutefois, avertit-elle, la ou les raisons de leur aide n'avaient rien à voir avec l'empathie qui motivait les bébés humains.

AP

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Homme
Anthropologie et Sciences de l'Homme
Le succès de Google Earth reconnu par la communauté scientifique
Vendredi, 10/03/2006 - 00:00

Comme le souligne la revue "Nature", le lancement de Google Earth, en juin 2005, a déjà attiré des millions d'utilisateurs. Intégrant des images satellites et aériennes ainsi que des données géographiques, il a rapidement été reconnu comme un excellent outil de visualisation pour la communauté scientifique. Dans le secteur des sciences environnementales en particulier, le globe virtuel proposé par Google Earth permet aux scientifiques de visualiser, sur un support unique et en trois dimensions, la topographie d'une zone, la répartition des nuages, la direction des vents, la couverture glaciaire ou encore la migration d'espèces animales.

Google Earth n'est certes pas conçu pour remplacer les logiciels spécialisés de type SIG (Systèmes d'Information Géographique), lesquels permettent de produire de l'analyse spatiale, de la cartographie etc., ou encore le globe virtuel World Wind mis au point par la NASA. Néanmoins, s'inspirant du succès de Google Earth, de nombreux acteurs ont décidé de moderniser leurs outils en ce qui concerne la visualisation : de nouvelles versions, plus faciles d'utilisation et avec des performances accrues, devraient être disponibles d'ici quelques mois. D'autres acteurs, dont Microsoft, ont décidé de lancer des concurrents de Google Earth, et Yahoo! a modernisé son propre système, concurrent de l'ex Google Maps. Par ailleurs, Google Earth s'est avéré utile dans l'évaluation des dommages suite au passage de l'ouragan Katrina en rendant des images satellites accessibles à tous. A ce titre, il pourrait contribuer à faciliter la communication entre les scientifiques, les agences gouvernementales, les décideurs politiques et les citoyens.

Etats Unis Espace

La TV sur mobile devrait décoller en 2007
Vendredi, 10/03/2006 - 00:00

Les acteurs de la télévision sur mobile se sont mis en ordre de marche. Réunis à Bercy en présence du ministre de l'Industrie François Loos et de Renaud Donnedieu de Vabres, ministre de la Culture et de la communication, industriels des télécoms et des médias ont fait le bilan de quatre expériences. Et affiché ambition et confiance dans la prochaine évolution de la télévision sur les téléphones portables. Selon TPS, 84 % des personnes testées pensent que le téléphone mobile est un moyen adapté pour regarder la télévision et « près de la moitié regardent la télévision sur leur mobile tous les jours ». Voici pourquoi et comment la télé sur mobile s'apprête à passer « de l'âge de pierre à l'âge d'or », selon le mot de Nonce Paolini, patron de Bouygues Télécom.

La télé sur mobile, ça existe déjà. Grâce à la 3G et à l'Edge, les opérateurs mobiles proposent depuis plus d'un an des bouquets de chaînes. Aujourd'hui, il y aurait en France plus de 2 millions d'abonnés capables de recevoir de la télé sur leur portable, et 500.000 clients adeptes du très petit écran. « Le démarrage commercial a été spectaculaire et ouvre des perspectives prometteuses pour les grands médias », estime Didier Quillot, Pdg d'Orange France. Toutefois, les réseaux télécoms ne sont pas adaptés, car les opérateurs sont obligés de faire transiter les contenus « de point à point », jusqu'à chaque abonné. Ce qui empêche toute diffusion de masse.

C'est la révolution annoncée par les groupes de télécoms et de médias. Demain, la TNT se déclinera sur les téléphones portables qui recevront les émissions par ondes hertziennes, en « broadcast », grâce à une antenne rétractable. A la clé, une qualité numérique nettement supérieure. Techniquement, les industriels s'estiment prêts. Quatre expérimentations sont menées depuis l'automne, une cinquième est annoncée au printemps. Mais tout n'est pas encore parfait. La diffusion à l'intérieur des bâtiments doit être nettement améliorée, en multipliant les émetteurs. Sur les combinés, le passage d'une chaîne à l'autre reste aussi trop lent.

Avec le système actuel, l'abonné paie la télévision à la minute, comme une communication. Demain, il paiera simplement l'accès. CanalSat le facture 7 euros par mois dans son test. Ensuite, rien n'exclut une démarcation entre chaînes gratuites et payantes, comme la TNT. C'est ce que proposent les opérateurs en Corée du Sud depuis quelques mois. Dans son expérimentation, TPS inclut ainsi un cryptage de certains programmes, comme sur un décodeur classique. Dans ce cas, c'est la publicité et les services qui financeraient. D'après les premiers retours, les « mobispectateurs » regardent la télévision sur mobile une trentaine de minutes par jour ; suffisant pour gonfler l'audience des chaînes.

Comme la TNT, la télévision sur portable devrait proposer une vingtaine de chaînes. Se pose toutefois le problème crucial des fréquences disponibles. Déjà saturé par les ondes, le paysage hertzien peine à accueillir de nouveaux flux. Sans attendre l'arrêt de la diffusion analogique qui libèrera des fréquences en 2010, TDF a réussi à trouver suffisamment de fréquences locales pour diffuser de la télévision pour mobile dans les quinze plus grosses agglomérations françaises, à l'exception de Lille. Autre solution, la diffusion hybride par satellite couplée à des relais terrestres. C'est la proposition d'Alcatel, plus coûteuse à mettre en place, qui sera examinée par l'Agence de l'innovation industrielle en avril.

Expansion

La justice fait primer la défense du droit d'auteur sur le droit à la copie privée
Vendredi, 10/03/2006 - 00:00

Le droit d'auteur prime sur l'exception pour copie privée. C'est l'enseignement décisif d'un jugement rendu par la Cour de cassation le 28-02-2006. Selon cette décision, le droit à la copie privée ne peut s'exercer qu'en prenant en compte « la sauvegarde des droits d'auteur » et « l'importance économique » de l'exploitation de l'oeuvre pour l'amortissement des coûts de production cinématographique. Autrement dit, on ne contourne pas les systèmes de protection (DRM) des DVD, même pour faire une copie à usage personnel.

La Cour de cassation prend là le contre-pied de la Cour d'appel qui, dans un précédent jugement, donnait raison à un amateur de cinéma. Soutenu par l'association de consommateurs UFC-Que Choisir, ce dernier estimait les DRM insérées sur le DVD du « Mulholland Drive » de David Lynch contraires au Code de la propriété intellectuelle qui établit l'exception pour copie privée. Cette décision violait justement « le Code de propriété intellectuelle et la convention de Berne sur la protection des oeuvres artistiques et littéraires », juge au contraire la Cour de cassation, à la satisfaction du Syndicat de l'édition vidéo (SEV). « Soit les évolutions technologiques changent tout et ce sont elles qui dictent l'évolution du droit, soit on décide qu'il y a un certain nombre de principes dictés par le droit et on voit comment adapter les évolutions technologiques », estime Jean-Yves Mirski, son délégué général. C'est donc maintenant au gouvernement de décider, en cette période de débat sur le droit d'auteur, s'il faut modifier la loi, en garantissant notamment l'exception pour copie privée quel que soit le support.

Au centre de ce débat juridique, on trouve la notion du «test en trois étapes» de la Convention de Berne. Selon son article 9-2, ce test doit «permettre d'écarter une exception au droit d'auteur notamment lorsque son application porte atteinte à l'exploitation normale de l'oeuvre ou cause un préjudice injustifié aux intérêts légitimes de l'auteur».

C'est sur ce point que s'est prononcée la Cour de cassation. «Elle a confirmé qu'il n'existait pas de copie privée à partir d'un DVD, car celle-ci porte atteinte à l'exploitation normale de l'oeuvre sur le marché», affirme le Syndicat de l'édition vidéo (SEV), qui soutenait les producteurs du film. «Il s'agit d'une application exemplaire du principe du test en 3 étapes.»

Selon le syndicat, cet arrêt «est en conformité avec les normes internationales et européennes en vigueur et, en particulier, avec la directive en cours de transposition». Ce point est d'ailleurs abordé par le ministère de la Culture, dans son projet de loi DADVSI. Il veut créer un collège de médiateurs, chargé de fixer le nombre minimum de copies privées que peut réaliser l'utilisateur, selon le type de support et de protection anticopie.

Il reste cependant que ce revirement de la Cour de Cassation pose un vrai problème qui devra être tranchée par la loi DADVSI. Jusqu'à présent en effet, le droit à la copie privée autorise tous les utilisateurs à faire une copie dans le cadre d'un usage privé et familial si le support est acheté légalement -et cela depuis la banalisation des cassettes audio au début des années 80. Cette copie privée, via la taxe sur les supports vierges, rapporte 150 millions d'euros par an aux éditeurs... Par ailleurs, la justice française a plusieurs fois condamné le caractère illicite des DRM considérés comme des vices cachés. Le projet de loi DADVSI reconnaît d'ailleurs ce droit à la copie privée en prévoyant, pour les DVD, un nombre de copies qui sera fixé par un collège dédié. La dernière version de ce texte précise que le recours à ce collège des médiateurs sera possible pour l'ensemble des supports, mais que celui-ci devra tenir compte de la spécificité des DVD.

Arrêt de la Cour de Cassation du 28-02-2006

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Recherche
Recherche & Innovation, Technologies, Transports
Un scooter virtuel pour sensibiliser les adolescents aux dangers de la route
Vendredi, 10/03/2006 - 00:00

Le scooter virtuel, "simulateur des dangers de la route" mis au point par une équipe d'étudiants de l'Ecole nationale supérieure des arts et métiers (Ensam) à Paris, sous la direction du professeur de génie industriel Simon Richir, a été testé pour la première fois en mars 2006 par un novice. Il vise à créer "un choc émotionnel" gradué en fonction de la gravité des accidents déclenchés par le conducteur, explique M. Richir. "Ce n'est pas un jeu vidéo et ce n'est pas non plus un simulateur pour apprendre à conduire".

Ses concepteurs, soutenus par une entreprise de Laval (Mayenne) nommée Nautilus qui espère entamer la construction en série de l'engin dès 2007, entendent convaincre pouvoirs publics et compagnies d'assurance d'équiper les collèges de ces scooters virtuels. "Virtual Scooter" est destiné aux 14-17 ans, la tranche d'âge majoritaire chez les conducteurs de deux-roues. Des adolescents souvent peu conscients des dangers de la route et "des effets irréversibles que peut entraîner une négligence", note M. Richir.

Selon les derniers chiffres disponibles, 1.400 jeunes de 14 à 17 ans ont été tués en 2004 dans des accidents de deux-roues en France, 6.000 ont été grièvement blessés et 25.000 plus légèrement. D'où les photos volontairement choquantes qui se déversent en cas de crash à deux centimètres des yeux du conducteur, dans les mêmes lunettes-écran qui l'ont immergé dans un monde virtuel de rues plus ou moins étroites, sens interdits, priorités à droite, piétons imprudents et voitures imprévisibles.

Impossible d'y échapper. Images de scooters tordus, de chairs à vif, de membres cassés, d'enfants hurlant, paniqués... "C'est très dur, ça choque", souligne Myriam, qui n'avait jamais conduit de scooter avant cette expérience. "Mais c'est nécessaire, il vaut mieux que ce soit virtuel que réel", ajoute l'étudiante en arts. Myriam tenait à contribuer au projet, elle qui a perdu une amie proche dans un accident de moto. En l'état, Virtual Scooter est composé d'un deux-roues dont les principales commandes (accélérateur, freins, guidon) sont reliées à un ordinateur, un simple PC haut de gamme doté d'une solide carte graphique.

La machine calcule en permanence la situation du scooter et celle des autres objets intelligents (voitures et piétons) dans une ville virtuelle de petite taille qui rappelle l'île Saint-Louis, et traduit ces données en images transmises aux lunettes-écran. Les images que l'on veut, car Virtual Scooter est paramétrable à gré : pour des collégiens en monde rural, par exemple, on peut remplacer la ville par des routes de campagne, avec leurs dangers.

Laval virtuel

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