 |
 |
Edito
L'immunothérapie confirme son formidable potentiel contre les cancers

L’édition 2025 de l’ASCO (American Society of Clinical Oncology), qui s'est tenue du 30 mai au 3 juin dernier à Chicago, a été particulièrement riche, avec 6 500 communications, dont 340 issues de la recherche française. Cette année, l'ASCO a consacré le triomphe des immunothérapies et vaccins thérapeutiques anti-cancer personnalisés et a également mis à l'honneur les biopsies liquides (par analyse de l'ADN tumoral circulant) comme nouvel outil incomparable de suivi des cancers et d'évaluation des traitements. Au niveau mondial, comme le rappelle l'OMS, le cancer reste l'un des principaux défis médical et sanitaire, avec 20 millions de nouveaux cas par an, et près de la moitié de ces malades qui décèdent. Environ un individu sur cinq développera un cancer au cours de sa vie ; un homme sur neuf et une femme sur 12 en mourront. Le coût économique et social du cancer, qui reste la deuxième cause de mortalité dans le monde et en France, ne cesse de croître et avoisinerait les 2000 milliards de dollars par an au niveau mondial (en comptant les pertes de production économique) et les 28 milliards d'euros en France, soit une augmentation de 50 % en 15 ans.
Au cours de la fameuse "conférence plénière", moment fort de cette rencontre, trois présentations majeures ont confirmé les promesses des immunothérapies pour prévenir les rechutes dans trois types de cancers non métastasés, respectivement localisés dans la tête et le cou, le côlon et l’estomac. « Nous avons maintenant la preuve que les immunothérapies ne font pas qu’augmenter la survie pour des patients atteints de cancers métastatiques, mais qu’elles offrent aussi l’espoir de guérir plus de patients atteints de formes localisées de tumeurs », relève Benjamin Besse, directeur de la recherche clinique de l’Institut Gustave-Roussy. Bien que ces immunothérapies ne soient apparues qu'il y a une quinzaine d'années, elles ont déjà bouleversé la cancérologie en permettant des rémissions de longue durée pour certains cancers, comme le mélanome, ou certaines tumeurs du poumon, au pronostic jusque-là défavorable. Au fil des années, ces immunothérapies, toujours plus ciblées et personnalisées, n'ont cessé d'étendre leur champ d'action, non seulement pour traiter les cancers métastatiques, mais également pour soigner des cancers localisés. « Certaines immunothérapies sont déjà des standards de traitement pour la plupart des cancers localisés du poumon, par exemple, où elles sont administrées avant la chirurgie », observe Benjamin Besse.
Présentée à l'ASCO 2025, une vaste étude internationale dirigée par le Docteur Jean Bourhis, du centre hospitalier universitaire vaudois à Lausanne (Suisse), a recruté 666 patients (âge médian 59 ans) atteints de cancers de la bouche, du pharynx ou du larynx, à fort risque de rechute. Après chirurgie, les patients ont reçu, en double-aveugle, soit le standard de soins actuel, une radiochimiothérapie (334 patients), soit une immunothérapie de la famille des anti-PD1, le nivolumab, associée au traitement standard (332 patients). Résultat, après un suivi de deux ans et demi, 252 des 666 patients participant à l’essai ont présenté une récidive ou sont décédés (158 patients). Les chances de survie sans récidive étaient 24 % plus élevées chez ceux ayant reçu du nivolumab. « C’est une avancée majeure qui va changer les pratiques », souligne pour sa part le Docteur Yungan Tao, onco-radiothérapeute à Gustave-Roussy et coauteur de l’étude (Voir ASCO).
Une autre étude réalisée par le Mayo Clinic Comprehensive Cancer Center a montré, pour sa part, que l'ajout d'immunothérapie à la chimiothérapie après une intervention chirurgicale, pour les patients atteints de cancer du côlon de stade 3 et porteurs d'une signature génétique spécifique appelée réparation déficiente de l'ADN (DMMR), était associée à une réduction de 50 % de la récidive de ce cancer par rapport à la chimiothérapie seule. Environ 15 % des personnes diagnostiquées avec un cancer du côlon présentent cette DMMR qui rend ces cancers moins sensibles à la chimiothérapie. S'appuyant sur ces résultats, le Docteur Sinicrope recommande que cette combinaison de traitement d'immunothérapie et de chimiothérapie soit le nouveau traitement standard pour le cancer du côlon de réparation inadéquat de stade 3 (Voir Mayo Clinic).
Une autre recherche d'envergure montre que l’immunothérapie administrée avant la chirurgie augmente sensiblement la survie des patients atteints de cancer du poumon, un cancer responsable de plus de 30.000 morts par an en France. Il faut savoir que les cancers dits "non à petites cellules", les plus fréquents, restent difficiles à traiter car souvent diagnostiqués à un stade avancé et non opérable. Cette étude internationale, coordonnée en France par le Professeur Girard, démontre clairement que l’ajout d’une immunothérapie (Nivolumab, Opdivo, laboratoires BMS) avant l’intervention chirurgicale permet de réduire les rechutes et de guérir environ 25 % des patients (Voir NEJM).
De manière très intéressante, ce grand congrès a mis en lumière deux points surprenants. Premièrement, il semble que l'on puisse envisager, pour certains cancers, de réduire les doses de ces traitements sans en réduire l’efficacité. Deuxièmement, les immunothérapies semblent plus efficaces quand elles sont administrées tôt le matin, ce qui confirme l’intérêt des recherches visant à bien connaître la chronobiologie des patients, de manière à toujours choisir le moment le plus opportun pour leur donner leur traitement.
Une autre étude marquante a révélé la place grandissante des biopsies liquides pour mieux définir et orienter la stratégie thérapeutique. L'idée est de détecter précocement les signes précurseurs d’une possible rechute, encore non détectables à l’imagerie, en analysant régulièrement l’ADN circulant dans le sang, issu des cellules malignes. L'étude Serena-6, lancée par AstraZeneca, a notamment été menée à l’Institut Curie sous la responsabilité du Professeur Clément Bidard. Elle concerne des patientes atteintes de cancers du sein hormonodépendants, qui représentent les deux tiers de l’ensemble de ces cancers, à un stade métastatique, soit 10 000 patientes par an en France. Leurs cellules tumorales portent, en surface, un nombre accru de récepteurs aux œstrogènes ou à la progestérone. Dans ces cas, le traitement standard repose sur une hormonothérapie. Mais, chez près de 40 % des patientes, on observe des mutations de résistance liées au traitement. Heureusement, ces mutations peuvent être détectées dans l’ADN tumoral circulant, plusieurs mois avant que la récidive soit visible à l’imagerie. Cet outil permet donc d'ouvrir "une fenêtre de tir" pour cibler ces mutations par des médicaments spécifiques, si elles sont détectées (Voir NEJM).
Dans l’étude internationale Serena-6, 3 300 patientes ont participé à ce dépistage régulier des mutations dans le sang, tous les trois mois. Parmi elles, 315 femmes (dont 31 en France) chez qui une telle mutation a été détectée, sans signe visible de récidive à l’imagerie, ont accepté de poursuivre l’étude. Elles ont été réparties en deux groupes par tirage au sort : le premier a continué le traitement standard en cours (groupe témoin) ; le second a pris un médicament oral en cours de développement, le camizestrant (AstraZeneca), associé à un anti-CDK4/6. Le camizestrant appartient à une nouvelle famille d’hormonothérapie orale, les SERD, qui agissent en détruisant les récepteurs aux œstrogènes. Alors que, dans le groupe témoin, la moitié des femmes ont fait une rechute dans un délai de neuf mois, dans le groupe traité par le camizestrant, ce délai a été allongé à seize mois. Comme le souligne le Docteur Étienne Brain, de l’Institut Curie, « Cette stratégie de traitement accéléré permet de contrôler plus durablement la maladie métastatique ».
Une autre avancée marquante présentée à l'ASCO concerne le cancer du sein triple négatif (TNB7C) qui représente environ 15 % des cancers du sein. Actuellement, le protocole standard de première ligne repose sur une combinaison de pembrolizumab, un inhibiteur de point de contrôle immunitaire, avec une chimiothérapie. Pour la docteure Sara M. Tolaney, oncologue au Dana-Farber Cancer Institute : « Une proportion importante de patientes atteintes d’un cancer du sein triple négatif métastatique ne reçoit pas de traitement au-delà de la première ligne, pour diverses raisons, notamment une dégradation de leur état de santé, ce qui témoigne d’un besoin non satisfait en traitements de première ligne ». Trodelvy (sacituzumab govitecan) est un anticorps conjugué qui cible la protéine TROP2, fortement exprimée à la surface des cellules tumorales dans le TNBC. Il permet de délivrer directement une molécule chimiothérapeutique dans la cellule cancéreuse, limitant ainsi les effets indésirables. Lors du congrès ASCO 2025, les résultats de l’étude de phase 3 KEYNOTE-D19 / ASCENT-04 ont été présentés. Cet essai a comparé deux traitements de première ligne chez 443 patientes : d’un côté, la référence actuelle, une combinaison pembrolizumab + chimiothérapie, de l’autre, le nouveau traitement, une association du pembrolizumab et du Trodelvy. Les résultats sont clairs : la combinaison Trodelvy et pembrolizumab réduit de 35 % le risque de progression ou de décès par rapport au schéma classique. La durée de réponse est également nettement plus longue (16,5 mois contre 9,2 mois). Enfin, ce traitement a été mieux toléré. Selon Sara M. Tolaney : « En combinant le sacituzumab govitecan au pembrolizumab, nous observons des gains significatifs en survie sans progression et une tendance prometteuse en survie globale ». Ces résultats devraient déboucher sur un nouveau standard de traitement de première ligne pour cette maladie agressive (Voir ASCO Daily News).
Cet ASCO 2025 a également vu la consécration de la puissance thérapeutique des vaccins anti-cancer. C'est le cas notamment pour le vaccin thérapeutique, développé conjointement par Curie et la société de biotechnologies française Transgene. Au cours d’un essai de phase 1, 33 patients ont été recrutés entre janvier 2021 et avril 2023, tous atteints d’un carcinome épidermoïde de la tête et du cou localement avancé, mais opérable. Tous avaient obtenu une rémission complète de leur tumeur après chirurgie, suivie d’une radiothérapie et d’une chimiothérapie. Mais il faut savoir qu’en moyenne un tiers de ces patients récidivent. Dans l’essai, conduit par Christophe Le Tourneau, responsable du département développement et innovation du médicament de l’Institut Curie, à Paris, l’ADN des cellules tumorales de chaque patient, prélevées lors de la chirurgie, a été séquencé par la société japonaise NEC. Un outil d'IA a ensuite permis d'identifier, pour chaque patient, les 30 mutations les plus importantes. Enfin, dernière phase, Transgene a développé le vaccin personnalisé à base d'un virus atténué, de chaque patient en seulement trois mois. Ce vaccin "sur mesure" contient dans son génome les 30 séquences d’ADN mutées de chaque patient. L'idée est que ces ADN mutés, au contact du système immunitaire des patients, iront stimuler leurs défenses dirigées spécifiquement contre leurs cellules tumorales. Dans cet essai en double-aveugle, les 33 patients ont été tirés au sort pour recevoir soit des doses hebdomadaires de ce vaccin pendant six semaines, suivies d’une dose toutes les trois semaines jusqu’à 20 doses, soit aucun vaccin (Voir Institut Curie).
Au terme de cet essai clinique, le vaccin est apparu sûr et bien toléré. De manière remarquable, après un suivi médian de deux ans et demi, aucune rechute n’a été observée chez les 17 patients recevant le vaccin, contre trois chez les 16 patients du groupe témoin, comme l'a souligné Christophe Le Tourneau, à Chicago. Celui-ci insiste également sur le fait que TG4050 est bien plus qu’un vaccin expérimental : c’est une immunothérapie unique, produite spécifiquement pour chaque malade. Grâce à la plate-forme myvac, les chercheurs analysent les cellules tumorales du patient pour identifier les mutations les plus immunogènes. Celles-ci sont ensuite codées dans un vecteur viral, capable de stimuler une réponse ciblée du système immunitaire. Transgene travaille également sur d'autres vaccins thérapeutiques utilisant la même approche, pour lutter contre certains cancers qui restent difficiles à traiter, comme les mélanomes, cancers du poumon, de la vessie, du rein, du pancréas.
Il faut aussi que j’évoque l'étude de Phase III NAPOLI 3 concernant un nouveau traitement contre le terrible cancer du pancréas. Ces résultats ont révélé une survie globale médiane de 19,5 mois chez les patients survivants à long terme atteints d'un adénocarcinome pancréatique métastatique (mPDAC) traités en première ligne par Onivyde (injection d'irinotécan liposomal) en association avec l'oxaliplatine, le fluorouracile et la leucovorine (Nalirifox). L'adénocarcinome pancréatique (PDAC) est la forme la plus courante de cancer du pancréas. Chaque année, environ 60.000 personnes sont diagnostiquées aux États-Unis et près de 500.000 personnes dans le monde. Quand on sait qu'à peine 20 % des personnes diagnostiquées d'un adénocarcinome pancréatique métastatique (mPDAC) survivent plus d'un an, on mesure l'avancée que représente ce nouveau protocole. S'agissant du cancer du pancréas, véritable défi scientifique, soulignons également l'essai clinique de phase 2 randomisée PRODIGE TEDOPaM, promu par le groupe coopérateur académique GERCOR, qui a évalué l’efficacité et la tolérance du vaccin thérapeutique OSE2101 développé par OSE Immunotherapeutics en combinaison avec une chimiothérapie de maintenance chez des patients atteints d'un cancer du pancréas en première ligne métastatique. Il s’agit d’un vaccin ciblant cinq antigènes associés à la tumeur, une immunothérapie différentiée qui permet l’activation des lymphocytes T spécifiques de la tumeur. Les résultats encourageants de cette étude ont été présentés par la Professeure Cindy Neuzillet, gastroentérologue, cheffe de service d’oncologie digestive à l’Institut Curie, qui a inclus 106 patients et a atteint ses premiers objectifs préliminaires (Voir OSE immunotherapeutics).
Les bienfaits de l’exercice physique, trop longtemps sous-estimés, en matière de prévention et de lutte contre le cancer ont également été évoqués, avec un essai clinique mené sur 889 patients atteints de cancers du côlon avancés, principalement au Canada et en Australie. Recrutés entre 2009 et 2023, ces patients ont été opérés, puis ont reçu une chimiothérapie. Ensuite, ils ont été répartis au hasard en deux groupes. L’un participait à un programme d’exercices physiques structuré, avec des séances de coaching une ou deux fois par mois et une prescription d’exercices. L’autre, le groupe témoin, recevait un matériel éducatif encourageant l’activité physique et une alimentation saine. Après un suivi médian de 7,9 ans, 93 patients du programme d’exercices structuré ont présenté une rechute de leur cancer, contre 131 patients du groupe témoin. A cinq ans, le taux de survie sans récidive était de 80 % dans le premier groupe, de 74 % dans le second. « Cette étude « démontre que l’exercice physique après le traitement est à la fois réalisable et efficace pour améliorer la survie sans récidive », estime Pamela Kunz, de la faculté de médecine de Yale.
Enfin, évoquons cette étude présentée à l’ASCO, qui a impliqué 105 pathologistes de 10 pays d’Asie et d’Amérique du Sud qui ont évalué 20 cas de cancer du sein numériques à l’aide de la plate-forme d'IA ComPath Academy. Les pathologistes ont effectué 1 940 lectures qui ont été effectuées au cours de trois examens distincts, l’aide de l’IA n’étant fournie que lors du troisième examen. Et le moins qu'on puisse dire, c'est que les résultats sont spectaculaires : le taux d’accord avec le score de référence est passé de 66,7 % à 88,5 % ; La sensibilité du score HER2 est passée de 76 % à 90 % ; Les erreurs de classification des HER2-ultralow en HER2-négatifs sont tombées de 29,5 % à seulement 4 %... Ce travail démontre donc de manière solide que l’IA, utilisée judicieusement, permet d’éviter de priver une patiente d’un traitement ciblé, simplement à cause d’une lecture humaine trop subjective. Ces résultats mettent en lumière le rôle prometteur de l’IA en oncologie, non comme un substitut au médecin, comme on l'entend parfois, mais comme un outil irremplaçable qui va permettre aux oncologues de travailler plus vite et mieux et de toujours proposer à leurs patients les meilleures stratégies thérapeutiques personnalisées possibles, en fonction de leur maladie spécifique (Voir Oncology Central).
A l'issue de cet ASCO 2025, on ne peut qu'être enthousiasmé par cette moisson d'avancées et de découvertes encourageantes qui laisse espérer que le cancer, sans disparaître, car il s'agit d'un processus biologique inhérent à l'évolution de la vie elle-même, est une maladie qui peut être traitée et contrôlée, de manière à ce qu'elle n’entraîne plus, comme c'est malheureusement encore trop souvent le cas, le décès des malades.
Chacun d'entre nous a dans sa famille, ou ses proches, une personne frappée par cette maladie et je ne voudrais pas soulever d'espoirs inconsidérés en me montrant trop optimiste. Je suis néanmoins persuadé, si l'on prend en compte cette accélération incontestable des découvertes et traitements efficaces contre un nombre croissant de cancers, que le contrôle de cette maladie multiforme, complexe et redoutablement adaptative, deviendra une réalité avant la seconde moitié de ce siècle, à condition néanmoins que nous poursuivions avec constance, au niveau national, comme au niveau mondial, les efforts de recherche (fondamentale et clinique) et de prévention (concernant les facteurs majeurs liés au mode de vie) indispensables pour libérer enfin l'humanité de ce fléau...
René TRÉGOUËT
Sénateur honoraire
Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat
e-mail : tregouet@gmail.com
|
 |
|
 |
|
 |
|
|
Avenir |
|
 |
Nanotechnologies et Robotique
|
|
 |
|
 |
|
 |
 |
|
Amazon, le géant mondial du commerce en ligne, vient de dévoiler, à l'occasion de l'événement Delivering the Future à Dortmund, son nouveau robot Vulcain, équipé de nouveaux capteurs de force avancés. Ils lui permettent de manipuler les produits avec une incroyable dextérité dans les entrepôts.
Pour Aaron Parness, le directeur des sciences appliquées chez Amazon, « le robot typique est engourdi et stupide », surtout dans les environnements commerciaux. Vulcan, lui, brise cette limitation grâce à son "outil terminal" qui ressemble un peu à une règle fixée sur un lisseur à cheveux, le tout combiné à des capteurs qui évaluent précisément la pression exercée sur chaque objet manipulé. Dans les "pods", ces étagères mobiles compartimentées d'environ 30 cm², Vulcan excelle à créer de l'espace en réorganisant délicatement les articles existants. Sa précision lui permet d'ajuster automatiquement sa force selon la fragilité des produits. Son intelligence frôle l'indécence lorsqu'il s'arrête avant tout risque de dommage, là où d'autres robots forceraient le passage ou s'arrêteraient net face à un obstacle.
Aujourd'hui, Vulcan gère environ trois quarts des millions de produits proposés par Amazon, à une vitesse comparable aux agents humains. Sa caméra identifie les objets et détermine les points de préhension optimaux, tandis que sa ventouse saisit les articles en évitant ce que les ingénieurs appellent le risque de "coextraction d'articles non ciblés".Vulcan est déjà opérationnel à Spokane (États-Unis) et à Hambourg (Allemagne). Forcément, il finira par arriver en France. Le robot s'attaque aux tâches qui peuvent poser problème. Il prélève et range principalement dans les rangées supérieures des "pods" situées à 2,4 mètres de hauteur, et élimine le besoin d'escabeaux pour les employés. Du coup, la machine réduit la fatigue associée à ces mouvements répétitifs pour les collaborateurs bien humains.
Clubic : https://www.clubic.com/actualite-564726-le-nouveau-robot-d-amazon-va-transformer...
|
 |
^ Haut |
 |
|
 |
|
 |
|
|
Matière |
|
 |
Matière et Energie
|
|
 |
|
 |
|
 |
 |
|
Des chercheurs de la Florida Atlantic University ont développé une méthode innovante pour renforcer le bois en y ajoutant des minéraux à l’échelle nanométrique. Cela pourrait permettre d’utiliser le bois comme alternative plus durable aux matériaux traditionnels comme l’acier et le béton dans la construction. Pour leur étude, les chercheurs se sont concentrés sur le chêne rouge, un bois dur courant en Amérique du Nord, appartenant à la catégorie des bois à pores annulaires (avec de grands vaisseaux en forme d’anneaux servant à transporter l’eau). Leur objectif était de renforcer la structure interne du bois sans en altérer les propriétés mécaniques globales, en introduisant un minéral appelé ferrihydrite. Le ferrihydrite est un oxyde de fer couramment présent dans la nature, obtenu via une réaction chimique simple entre le nitrate ferrique et l'hydroxyde de potassium.
Les résultats ont montré qu’un traitement à base de ferrihydrite permet de renforcer les parois cellulaires du bois tout en gardant un poids faible et une empreinte environnementale réduite. Si la résistance interne s’améliore, les propriétés mécaniques générales (comme la flexibilité ou la rupture) changent peu, probablement parce que le traitement affaiblit légèrement la cohésion entre cellules. Les chercheurs ont utilisé des outils de haute précision pour analyser les effets du traitement minéral sur le bois à différentes échelles. Grâce à la microscopie à force atomique (AFM) et à une technique appelée AM-FM, ils ont pu observer les parois cellulaires en détail et mesurer les propriétés du bois comme sa rigidité et son élasticité. Des tests de nano-indentation, réalisés dans un microscope électronique à balayage, ont permis d’évaluer la réponse du bois à des forces localisées. Enfin, des essais de flexion sur des échantillons traités et non traités ont complété l’étude en révélant le comportement global du bois face au stress mécanique.
Cette approche multi-échelle a permis de comprendre comment ce traitement modifie à la fois la structure interne du bois et sa résistance globale. Comme le soutient un communiqué, ce procédé montre qu’il est possible de renforcer des matériaux biosourcés comme le bois, sans recourir à des matériaux lourds ou polluants. À terme, cela ouvre la voie à des utilisations dans la construction (bâtiments, ponts...), mais aussi dans la fabrication de meubles ou de planchers, en remplacement partiel de l’acier ou du béton.
FAU : https://www.fau.edu/newsdesk/articles/nano-iron-wood-technology
|
 |
 |
 |
|
 |
 |
|
Des chercheurs de l’Université Technique de Madrid ont développé un système hybride innovant, combinant des batteries lithium-ion avec des batteries thermiques de type power-to-heat-to-power (PHPS), Cette approche audacieuse vise à surmonter les limitations des batteries lithium-ion traditionnelles, notamment leur coût élevé et leur capacité limitée, tout en améliorant l’autoconsommation solaire. Examinons en détail comment cette technologie pourrait transformer notre manière de consommer l’énergie solaire.
Le système hybride LP (Li-ion et PHPS) intègre des unités PHPS, qui transforment l’électricité en chaleur, la stockent et la reconvertissent en électricité lorsque cela est nécessaire. Ce procédé innovant offre non seulement une solution de stockage moins coûteuse par kilowatt-heure que les batteries lithium-ion, mais il permet également de réutiliser la chaleur résiduelle pour chauffer les bâtiments. Grâce à des outils de simulation comme PVSyst et EnergyPlus, les chercheurs ont modélisé un bâtiment entièrement électrifié à Madrid, intégrant des panneaux photovoltaïques, des batteries lithium-ion, des unités PHPS, des pompes à chaleur et un système de stockage d’énergie à basse température (LTES). Les résultats ont été comparés à un système conventionnel utilisant uniquement des panneaux photovoltaïques et des batteries lithium-ion, révélant des économies significatives et une augmentation de l’autoconsommation solaire.
Selon l’étude, le système hybride avec une pompe à chaleur a atteint un coût nivelé de l’énergie de 76 euros par mégawattheure, soit 7 % de moins que le coût de 77 euros/MWh du système basé uniquement sur le lithium. Ce différentiel de coût s’accentue encore avec l’utilisation de chauffages électriques, le système hybride atteignant 147 euros par mégawattheure contre 149 euros par mégawattheure pour le système conventionnel. Par ailleurs, le système hybride a notablement amélioré le taux d’autoconsommation photovoltaïque, qui représente la quantité d’énergie solaire utilisée directement par le bâtiment. Avec une pompe à chaleur, ce taux a atteint 68,3 % dans le système hybride, contre 68,1 % dans la version lithium uniquement. L’utilisation d’un chauffage électrique a permis d’atteindre un taux de 79,5 % d’autoconsommation dans le système hybride, contre 68,6 % dans le système conventionnel.
Les batteries lithium-ion, idéales pour des besoins de courte durée à haute puissance, comme les pics de consommation en soirée, sont complétées par les systèmes PHPS, qui excellent dans la fourniture d’une puissance de base stable sur de plus longues périodes. Cette complémentarité permet une gestion plus flexible et efficace de l’énergie. Selon les chercheurs, le faible coût par capacité énergétique et par entrée de puissance du système PHPS le rend idéal pour stocker de grands surplus d’énergie solaire pendant les heures de production maximale, qui peuvent ensuite être utilisés pour le chauffage et l’électricité. Parallèlement, la batterie lithium-ion est réservée aux situations nécessitant une réponse rapide. Ces résultats soulignent l’importance de repenser la gestion du stockage de l’énergie dans les bâtiments alimentés par l’énergie solaire.
Ce système hybride représente une avancée significative pour les bâtiments cherchant à être entièrement électriques. En réduisant les coûts énergétiques et en optimisant l’utilisation de l’énergie renouvelable, il pourrait devenir la norme pour les maisons et les installations futures. Les chercheurs estiment que cette solution hybride réduit le coût nivelé de l’énergie consommée de 7 % par rapport à un système reposant uniquement sur des batteries lithium-ion, tout en augmentant l’autoconsommation photovoltaïque jusqu’à 20 %.
Interesting Engineering : https://interestingengineering.com/energy/spains-hybrid-system-cuts-solar-energy...
|
 |
 |
 |
|
 |
 |
|
Une équipe de chercheurs du département de génie chimique et biomoléculaire de l’université nationale de Singapour a présenté une solution originale qui permet de transformer de l'eau de pluie en énergie. Face aux deux solutions extrêmes, de la centrale hydroélectrique, qui nécessite de très grands volumes d’eau, à la production d’un courant par de l’eau passant dans des nanotubes, qui nécessite une pompe électrique annulant le bénéfice énergétique, ils ont choisi des tubes de 2 millimètres de diamètre, dans lesquels l’eau peut s’écouler par son seul poids. Leur trouvaille est de faire en sorte qu’elle coule par petits paquets, comme des gouttes de pluie séparées de bulles d’air.
En jouant sur le diamètre du tube, les chercheurs ont trouvé que la section de 2 millimètres autorise un écoulement de l’eau par paquets séparés de bulles d’air. Ce phénomène chimique connu est provoqué par le frottement des atomes entre eux. Les ions négatifs s’échappent, ce qui donne à l’eau recueillie en bas une polarité positive. C’est la partie la plus simple de l’expérience. Le circuit électrique raccordé à l’aiguille métallique chargée négativement et à l’eau récupérée, chargée positivement, permet d’allumer plusieurs ampoules LED. Cet écoulement intermittent, "en piston", écrivent les chercheurs, crée par frottement avec les parois conductrices du tube une séparation de charges, les ions négatifs s’échappant pour laisser à l’eau une charge positive. Le différentiel de polarité entre l’entrée et la sortie d’un tel tube de 32 centimètres de long a permis d’allumer plusieurs LED en continu. Le dispositif a converti en électricité plus de 10 % de l’énergie de l’eau tombant dans les tubes. Et le circuit élaboré ici a produit cinq fois plus d’électricité pour une même quantité d’eau qu’un système avec écoulement continu.
Or, notent les auteurs, l’énergie cinétique des gouttes de pluie qui tombent est environ deux fois supérieure à celle utilisée dans l’expérience pour faire couler l’eau dans un tube de 2 millimètres de diamètre. Autrement dit, les rendements pourraient dépasser dans la réalité ceux observés dans cette étude, alors qu’on constate généralement le contraire. Les chercheurs ne cachent pas leur enthousiasme. « L’écoulement en piston présente de nombreux avantages », écrivent-ils. « Sa mise en œuvre est simple ; aucun équipement n’est requis. Il est donc peu coûteux et écologique à installer, à exploiter et à entretenir. L’effet est additif ; une mise à l’échelle tridimensionnelle est donc facilement réalisable pour une récupération d’énergie à grande échelle à partir de la nature. Il peut être utilisé partout, y compris en zones urbaines, par exemple sur les toits ».
ACS : https://pubs.acs.org/doi/10.1021/acscentsci.4c02110
|
 |
 |
 |
|
 |
 |
|
À quelques encablures de Lyon, dans la commune de Dardilly, une entreprise discrète façonne l’avenir du stockage énergétique. ITEN, société française spécialisée dans les batteries tout-solide, affiche son ambition industrielle : concilier performance technique, respect des normes environnementales et souveraineté technologique. Avec une capacité de production annuelle de 30 millions d’unités prévue dès 2025, cette entreprise de plus de cent salariés se positionne comme un acteur incontournable d’un secteur en pleine mutation.
Les batteries Powency, fruit de quinze années de recherche, illustrent une approche novatrice. Leur structure, basée sur des nanomatériaux aux propriétés optimisées, propose une densité énergétique exceptionnelle. Une cellule de 18 mm², par exemple, délivre des pics de 30 milliampères en 50 millisecondes – une prouesse pour des applications exigeant des réponses instantanées. « Nous redéfinissons la façon dont l’énergie est stockée et utilisée dans les appareils électroniques », indique Vincent Cobée, dirigeant d’ITEN. Cette caractéristique, combinée à un électrolyte solide, élimine les risques d’incendie associés aux batteries lithium-ion traditionnelles.
Les performances thermiques impressionnent également : contrairement aux modèles conventionnels, qui perdent 90 % de leur capacité à -20°C, les batteries d’ITEN conservent 50 % de leur rendement dans ces conditions extrêmes. Une qualité essentielle pour des secteurs comme la logistique ou l’agriculture connectée, où les équipements doivent fonctionner dans des environnements variés. L’innovation d’ITEN répond à des besoins concrets. Les objets connectés, en plein essor, requièrent des sources d’énergie compactes et fiables. Les batteries Powency™ s’intègrent ainsi dans des dispositifs aussi divers que des capteurs logistiques, des thermostats intelligents ou des télécommandes haut de gamme. Leur rapidité de recharge – 80 % en six minutes – simplifie l’utilisation quotidienne, tandis que leur longévité réduit les cycles de remplacement.
L’usine de Dardilly, dotée d’une capacité de production modulable, symbolise l’ambition d’ITEN. Financée en partie par des investisseurs français – dont Bpifrance et le Groupe SEB –, elle fait un pari sur la filière énergétique européenne. ITEN souligne que son processus de fabrication, à basse température et sans solvants, limite l’impact environnemental. La suppression du cobalt, métal controversé pour son coût social et écologique, renforce cette démarche. D’ici 2028, une mégafactory devrait voir le jour pour répondre à la demande mondiale. Ce projet, soutenu par des partenariats industriels et académiques, vise à positionner la région Auvergne-Rhône-Alpes comme un hub européen du stockage énergétique.
Enerzine : https://www.enerzine.com/des-batteries-francaises-rechargeables-a-80-en-six-minu...
|
 |
^ Haut |
 |
|
 |
|
 |
|
|
Vivant |
|
 |
Santé, Médecine et Sciences du Vivant
|
|
 |
|
 |
|
 |
 |
|
Selon une récente étude américaine, le pembrolizumab (Keytruda), administré avant et après une intervention chirurgicale pour compléter le traitement adjuvant, améliore les réponses et la survie des patients atteints d’un carcinome épidermoïde de la tête et du cou (HNSCC) localement avancé et non traité auparavant.
De manière classique, les patients diagnostiqués par un HNSCC subissent une intervention chirurgicale, suivie d’une radiothérapie avec ou sans chimiothérapie. « Ce paradigme est en place depuis plus de deux décennies et, malheureusement, les résultats pour de nombreux patients continuent d’être insatisfaisants. L’immunothérapie peut être bénéfique aussi bien lors du diagnostic initial des tumeurs que dans le cas d’une maladie résiduelle minime après le traitement initial », explique Ravindra Uppaluri, titulaire de la chaire d’oto-rhino-laryngologie du Brigham and Women’s Hospital et directeur de l’oncologie chirurgicale de la tête et du cou au Dana-Farber Brigham Cancer Center. Et de compléter : « Avant la chirurgie, lorsque la charge tumorale et la charge antigénique sont élevées, l’immunothérapie peut renforcer les réponses immunitaires et commencer à agir sur la destruction tumorale. Après le traitement standard, l’immunothérapie peut cibler les cellules cancéreuses résiduelles encore présentes ».
Grâce à cet essai, l’équipe a voulu déterminer si l’ajout d’une immunothérapie au traitement standard actuel pouvait protéger contre la récidive. Pour cela, 714 patients atteints d’un carcinome épidermoïde de la tête et du cou de stade 3-4 ont été recrutés. Tous les patients ont subi une intervention chirurgicale, puis reçu un traitement adjuvant anatomopathologique. Ensuite, 363 d’entre eux ont été randomisés pour recevoir du pembrolizumab avant et après l’intervention. Résultats ? « Avec un suivi d’au moins 38,3 mois chez la moitié des patients, le risque de récidive était réduit d’au moins 27 % chez les patients traités par pembrolizumab », rapportent les auteurs de l’étude.
De plus, les patients traités par pembrolizumab étaient plus susceptibles d’avoir un taux de réponse pathologique majeure. Les effets indésirables liés au traitement de grade 3 et plus sont survenus à des taux similaires dans les deux groupes de l’étude. « Ces nouvelles informations plaident en faveur d’une modification des normes de soins actuelles, incluant désormais le pembrolizumab en traitement néoadjuvant et adjuvant. Pour la première fois depuis plus de 20 ans, les patients atteints de cette maladie complexe bénéficient d’une nouvelle approche thérapeutique », recommande l’auteur de l’étude.
AACR : https://www.aacr.org/about-the-aacr/newsroom/news-releases/adding-perioperative-...
|
 |
 |
 |
|
 |
 |
|
En 2023, l’INCa dénombrait plus de 433 000 nouveaux cas de cancer en France. Selon l’organisme, le nombre de patients a doublé en 30 ans, une hausse qui s’explique par le vieillissement de la population mais aussi par l’amélioration des méthodes de détection, faisant du cancer la première cause de mortalité prématurée en France.
En dépit des avancées réalisées en matière de diagnostic, la chirurgie curative, qui reste la première approche thérapeutique en oncologie, manque encore de précision. En effet, certaines des lésions dues à des cellules cancéreuses sont invisibles à l’œil nu, même pour les chirurgiens les plus aguerris. C’est pourquoi, parfois, les professionnels ne retirent pas l’entièreté des tissus atteints ou au contraire touchent à des tissus sains. Pour leur permettre de mieux cibler les tumeurs, la medtech SurgiMab, basée au sein de la MedVallée de Montpellier, développe depuis 2011 des conjugués fluorescents injectables. « Nos composés fluorescents couplés aux anticorps permettent aux chirurgiens oncologues de visualiser clairement les contours de la tumeur ainsi que les nodules et les métastases de petites tailles. Ils peuvent ainsi distinguer le tissu sain du tissu tumoral et le préserver lors de l’intervention chirurgicale, laquelle nécessite du matériel de pointe adapté (endoscopes, caméras chirurgicales) », détaille Françoise Cailler, co-fondatrice de la pépite et docteure en biochimie et biologie cellulaire.
Pour développer des systèmes de vision adaptés à sa technologie, la jeune pousse, installée au BIC de Montpellier, a d’ailleurs signé des partenariats avec plusieurs grands noms du secteur, dont les sociétés françaises Olympus, spécialisée dans les technologies médicales et Arthrex, un des leaders du marché du dispositif médical. Encore en phase d’essai clinique, la technologie développée par SurgiMab est le fruit de plusieurs années de recherche que Françoise Cailler a effectuées en collaboration avec André Pèlegrin, directeur de recherche à l’Inserm, et Marian Gutowski, chirurgien oncologue à l’Institut du cancer de Montpellier.
Alors qu’une commercialisation est annoncée pour 2029, l’équipe montpelliéraine doit tester sa molécule sur une plus grande cohorte de patients en Europe et aux États-Unis. Pour cela, elle lance une nouvelle levée de fonds de 30 M€ (dont 10 M€ cette année), après avoir déjà clôturé en 2018 un tour de table en deux temps d’un montant total de 14,9 M€.
Grâce à son produit phare, breveté en 2015, SurgiMab compte d’abord adresser les cancers colorectaux responsables chaque année de plus de 17 100 décès en France et de 112 000 morts aux États-Unis. À l’échelle mondiale, l’OMS estime à près de deux millions le nombre de nouveaux cas, faisant de lui le troisième type de cancer le plus répandu et le deuxième en nombre de décès.
La Gazette Du Midi du 30.04.2025 : https://gazette-du-midi.fr/au-sommaire/entreprises/surgimab-revolutionne-la-chir...
|
 |
 |
 |
|
 |
 |
|
La résistance aux antibiotiques est un enjeu de santé publique majeur. D’après l’OMS, 5 millions de personnes meurent chaque année dans le monde à cause de l’antibiorésistance et celle-ci pourrait devenir la première cause de mortalité d’ici 2050. Bien que les antibiotiques aient considérablement réduit la mortalité associée aux maladies infectieuses, leur utilisation parfois excessive et abusive a conduit au développement de la résistance bactérienne. De plus, comme les antibiotiques ciblent généralement des voies essentielles à la survie bactérienne, ils présentent un large spectre d'actions, mais manquent de spécificité, avec des répercussions sur l’ensemble des bactéries du microbiote de l’hôte. Ainsi, l'identification et la caractérisation de nouvelles cibles médicamenteuses bactériennes et la conception d’anti-infectieux innovants est une urgence scientifique et médicale.
Une équipe de recherche INRAE a identifié la protéine Mfd, un facteur de virulence produit par toutes les bactéries qui leur est indispensable pour résister au système immunitaire de l’hôte. Cette protéine a une autre fonction, celle d’engendrer des mutations spontanées et aléatoires, qui augmentent la capacité des bactéries à développer des résistances. Après cette découverte, un consortium de chercheurs aux compétences pluridisciplinaires, coordonné par INRAE et impliquant le CNRS, l’Université Paris-Saclay et l’Inserm, s’est rassemblé pour identifier et développer un composé capable de bloquer cette protéine et ainsi "désarmer" la bactérie.
Parmi une banque de 5 millions de molécules, les scientifiques ont identifié une molécule prometteuse, nommée NM102, capable de se fixer à la protéine Mfd et d’empêcher son activation. Ils ont effectué des séries de tests, in vitro puis in vivo, dans des modèles insecte et murin, qui ont montré 3 effets majeurs de cette molécule : elle ne tue pas les bactéries en absence de composés toxiques produits par le système immunitaire. Elle diminue la quantité de bactéries pathogènes dans les organes infectés, sans dommages pour le microbiote de l’hôte. Elle est capable de bloquer la fonction de Mfd en tant que facteur de mutation, réduisant ainsi la capacité de la bactérie à développer une résistance aux antimicrobiens. La molécule « désarme » ainsi les bactéries pathogènes tout en protégeant les bactéries du microbiote. De manière très prometteuse, cette molécule est également efficace sur des souches bactériennes résistantes aux traitements actuels et issues de patients hospitalisés.
Inrae : https://www.inrae.fr/actualites/antibioresistance-medicaments-desarmer-bacteries...
|
 |
 |
 |
|
 |
 |
|
Des chercheurs de l’Institut Pasteur, de l’Inserm et de l’AP-HP, dans une étude financée par l’ANRS Maladies infectieuses émergentes (ANRS MIE), sont parvenus à identifier des caractéristiques génétiques immunitaires particulières d’un groupe de ces personnes. Ces travaux offrent des renseignements inédits sur les mécanismes immunitaires associés au contrôle du VIH sans traitement antirétroviral et ouvrent de nouvelles perspectives pour le développement d’immunothérapies visant la rémission ou la guérison de l’infection par le VIH. Ces travaux ont été publiés dans Med le 28 avril 2025.
Malgré le traitement antirétroviral, des cellules infectées par le VIH persistent dans l’organisme, formant ce qu’on appelle les réservoirs viraux. Ceux-ci sont à l’origine d’un rebond viral rapide en cas d’interruption du traitement. Cependant, certains individus contrôlent durablement le virus après l’arrêt du traitement. Il s’agit des « contrôleurs post-traitement » qui ont été décrits dans le cadre de l’étude VISCONTI en 2013. Ces personnes sont considérées en rémission virologique durable de l’infection par le VIH. Dans certains cas, la durée du contrôle dépasse déjà les 25 ans sans traitement. L’initiation d’un traitement précoce, dans les premiers jours suivant l’infection, pendant l’infection aigüe, semble favoriser un tel contrôle post-traitement du VIH, mais les mécanismes immunitaires restaient encore mal compris jusqu’à présent.
Cette étude, coordonnée par Asier Sáez-Cirión, responsable de l’unité Réservoirs viraux et contrôle immunitaire à l’Institut Pasteur, a identifié que certaines caractéristiques génétiques associées à des cellules de l’immunité innée (les cellules Natural Killer ou NK) sont très fréquemment retrouvées chez les contrôleurs post-traitement de la cohorte VISCONTI. Dans une analyse rétrospective de la cohorte ANRS CO6 PRIMO (où les caractéristiques génétiques de plus de 1600 participants suivis depuis le début de leur infection ont été analysées), les scientifiques ont confirmé que la présence de ces marqueurs génétiques semble favoriser la rémission durable du VIH chez des personnes qui ont initié un traitement précocement et qui l’ont interrompu par la suite pour des raisons diverses. Les scientifiques montrent que la présence de ces marqueurs génétiques est accompagnée par l’existence de populations particulières de cellules NK qui ont une capacité accrue à contrôler l’infection. « Ces résultats soutiennent le rôle des cellules NK dans la rémission prolongée du VIH et pourraient orienter le développement de nouvelles immunothérapies » commente Asier Sáez-Cirión.
Pour valider ces découvertes, un essai clinique intitulé ANRS 175 RHIVIERA01 promu par l’Inserm / ANRS MIE, a été lancé en mars 2023. Cet essai vise à étudier l’association entre les marqueurs génétiques des cellules NK et le contrôle post-interruption du traitement. Dans le cadre de l’essai, il a été proposé une interruption du traitement étroitement surveillée à 16 personnes portant ces caractéristiques génétiques et qui étaient traitées depuis leur primo-infection. Les analyses sont en cours. En parallèle, les scientifiques sont en train de caractériser l’influence précise de ces caractéristiques génétiques associées à la rémission sur le programme et la fonction des cellules NK. Cette approche permettrait de développer des immunothérapies pour mobiliser ces cellules particulières chez d’autres personnes vivant avec le VIH. « Cette découverte représente une étape cruciale dans la poursuite de la rémission durable de l’infection par le VIH. Dans un contexte où les programmes d’accès aux antirétroviraux sont fortement menacés, des nouvelles thérapies qui permettront aux personnes vivant avec le VIH de mener une vie normale sans devoir prendre de traitement deviennent encore plus nécessaires et urgentes, » conclut Asier Sáez-Cirión.
Presse Inserm du 29.04.2025 : https://presse.inserm.fr/des-caracteristiques-genetiques-associees-a-une-remissi...
|
 |
 |
 |
|
 |
 |
|
Selon une analyse publiée dans la revue scientifique The Lancet Child & Adolescent Health, le Beyfortus, traitement destiné à immuniser les bébés contre le principal virus de la bronchiolite à l’origine de la maladie, est très efficace pour prévenir des infections graves par le virus respiratoire syncytial (VRS) chez les nourrissons. Des études nationales avaient déjà conclu que ce traitement avait limité les hospitalisations de bébés, mais cette dernière donne le panorama le plus solide jusqu’alors de l’état des connaissances.
Le Beyfortus fait partie d’une série de traitements novateurs qui visent à empêcher ou limiter l’infection par le principal virus à l’origine de cette maladie. Le nirsevimab, le nom de la molécule, n’est pas un vaccin même s’il est injectable. Ce traitement préventif empêche le virus d’infecter l’organisme. Après des essais cliniques réussis, cet anticorps monoclonal – développé par Sanofi en partenariat avec le britannique AstraZeneca – a été approuvé par plusieurs agences réglementaires en 2023 et mis à disposition ensuite dans certains pays à revenu élevé.
Si elle est généralement sans gravité, la bronchiolite, qui cause des difficultés respiratoires notamment aux bébés lors des six premiers mois de leur vie, peut parfois conduire à des passages aux urgences et des hospitalisations. Mais selon la méta-analyse (basée sur 27 études menées au cours de la saison 2023-2024 du VRS en France, Italie, Luxembourg, Espagne et aux États-Unis), le nirsevimab réduit de 83 % en moyenne ce risque d’hospitalisation, de 81 % les admissions en soins intensifs et de 75 % les cas d’infections des voies respiratoires inférieures chez les enfants de 12 mois et moins. Cette immunisation a semblé plus efficace pour prévenir l’hospitalisation des nourrissons de plus de 3 mois (81 %) que de ceux de 3 mois ou moins (76 %), ont observé ses auteurs.
L’efficacité du nirsevimab sur la réduction des hospitalisations liées à la bronchiolite est cependant apparue variable selon les pays, plus élevée aux États-Unis (93 %) qu’en Espagne (83 %) et en France (83 %). Possible explication, selon les chercheurs : une proportion plus élevée de nourrissons à haut risque d’infection grave ayant reçu ce traitement aux États-Unis, où cette catégorie a été prioritaire pendant la saison 2023-2024 de bronchiolite pour cause d’approvisionnement limité en Beyfortus. Il faudrait des recherches plus poussées pour vérifier cette hypothèse.
Au-delà de la bronchiolite, l'immunisation contre le VRS « pourrait également contribuer à réduire le fardeau global des otites moyennes aigües », selon une étude française du réseau de 125 pédiatres (PARI), qui surveille une trentaine d'infections, présentée lors du récent congrès européen de pédiatrie (Espid).
The Lancet : https://www.thelancet.com/journals/lanchi/article/PIIS2352-4642(25)00093-8/abstract
France Info du 04.06.2025 : https://www.franceinfo.fr/sante/vaccins/concu-pour-combattre-la-bronchiolite-che...
|
 |
 |
 |
|
 |
 |
|
Un médicament contre l’arthrite pourrait-il soulager durablement l’épilepsie et réduire les crises ? C’est ce que suggère cette équipe de neurologues de l’Université du Wisconsin-Madison, qui observe ici des résultats prometteurs chez la souris. L’étude pourrait répondre au besoin vital des 30 % de patients dont l’épilepsie est réfractaire aux traitements disponibles.
L’épilepsie est l’une des maladies neurologiques les plus courantes, touchant plus de 50 millions de personnes dans le monde. Bien que ses causes soient nombreuses, la maladie apparaît souvent après une lésion cérébrale, comme un choc physique ou un accident vasculaire cérébral. Quelques jours, mois, voire années après la lésion, le cerveau perd sa capacité à « rester calme ». L’activité électrique cérébrale se dérègle, les neurones s’activent en permanence et de manière synchrone. Cela cause des crises qui peuvent entraîner une mort cellulaire massive.
Le médicament candidat en question est généralement prescrit contre l’arthrite. Son repositionnement dans le traitement de l’épilepsie fait ses premières preuves de concept, chez la souris modèle de la maladie. Le médicament, appelé tofacitinib, restaure également -toujours chez la souris modèle- la mémoire perdue à cause de l’épilepsie et réduit l’inflammation cérébrale causée par la maladie. Si l’efficacité du médicament était démontrée chez l’Homme, son efficacité dépasserait celle des médicaments actuels, avec un effet réducteur durable des crises, même après l’arrêt du traitement. L’auteur principal, le Docteur Avtar Roopra, professeur de neurosciences à l’Université du Wisconsin-Madison, résume : « ce médicament répond à tous nos critères ». L’étude évalue le potentiel du tofacitinib dans le traitement de l’épilepsie, à l’aide de méthodes capables d’analyser la façon dont des milliers de gènes sont exprimés dans des millions de cellules cérébrales de souris épileptiques et non épileptiques.
Les chercheurs ont observé qu'un traitement de 10 jours de tofacitinib, débuté dès les premières crises chez ces souris modèles d’épilepsie, fonctionne mieux que prévu : après ce traitement de 10 jours, les souris sont restées sans crise pendant 2 mois. De plus, les fonctions cognitives se sont également rétablies, « ce qui est stupéfiant », commentent les auteurs. Le médicament -dont l’efficacité doit être encore validée chez l’Homme- semble agir simultanément sur plusieurs systèmes cérébraux pour tout contrôler, contrairement aux médicaments qui ne ciblent qu’un symptôme.
Science Translational Medicine : https://www.science.org/doi/10.1126/scitranslmed.adt0527
|
 |
 |
 |
|
 |
 |
|
Une étude majeure menée par la réputée Harvard T.H. Chan School of Public Health a démontré qu'une supplémentation quotidienne associant vitamine D (2000 UI) et oméga-3 (1000 mg) réduisait de 25 % le risque de développer des maladies auto-immunes chez les adultes de plus de 50 ans, sur une période de suivi de 5 ans. Cette découverte scientifique confirme le potentiel extraordinaire de cette association pour renforcer notre système immunitaire. L'étude, impliquant plus de 26 000 participants, représente l'une des preuves les plus solides en faveur de cette supplémentation combinée.
La vitamine D joue un rôle crucial dans la régulation de plus de 2000 gènes, dont beaucoup sont impliqués dans le fonctionnement immunitaire. Selon les données de Santé Publique France, 80 % des Français présentent des taux insuffisants en vitamine D pendant les mois d'hiver. Cette “vitamine du soleil” module notre réponse immunitaire en aidant nos cellules à combattre les infections. Elle réduit également l'inflammation chronique, facteur déclenchant de nombreuses maladies. Une étude des zones bleues de longévité exceptionnelle révèle que leurs habitants maintiennent des taux optimaux de vitamine D grâce à leur mode de vie. Les acides gras oméga-3, particulièrement l'EPA et le DHA présents dans les poissons gras, possèdent de puissantes propriétés anti-inflammatoires. Des recherches publiées en 2025 montrent qu'ils régulent la production de cytokines, ces messagers chimiques du système immunitaire.
Une consommation quotidienne de 1000 mg d'oméga-3 réduit les marqueurs inflammatoires de 35 %, comme le confirment les analyses sanguines des participants à l'étude Harvard. Cette action complète parfaitement celle de la vitamine D pour créer un bouclier immunitaire optimal. Ce qui rend ce duo particulièrement efficace est leur synergie d'action. La vitamine D améliore l'absorption et l'utilisation des oméga-3 au niveau cellulaire, tandis que les oméga-3 potentialisent les effets anti-inflammatoires de la vitamine D. Ensemble, ils créent un effet protecteur supérieur à la somme de leurs bénéfices individuels.
Pour maximiser vos apports naturels, intégrez à votre diète méditerranéenne riche en vitamines essentielles des aliments comme les poissons gras (saumon, maquereau, sardine), l'huile de foie de morue, les champignons exposés au soleil et les jaunes d'œufs. Les nutritionnistes recommandent de consommer ces aliments 3 à 4 fois par semaine pour maintenir des taux optimaux. En complément, une exposition solaire de 15-20 minutes par jour (visage et bras découverts) contribue significativement à vos réserves de vitamine D.
CSP : https://www.cspinet.org/article/vital-trials-findings-fish-oil-vitamin-d
Nature Aging : https://www.nature.com/articles/s43587-024-00793-y
|
 |
 |
 |
|
 |
 |
|
Des chercheurs américains du Virginia Tech travaillent sur une nouvelle technique qui s’appelle H-FIRE (High-Frequency Irreversible Electroporation). À haute intensité, elle est déjà connue pour sa capacité à détruire directement les cellules tumorales en provoquant une rupture irréversible de leur membrane. Cette méthode a été employée dans le traitement de certains cancers inopérables, notamment du foie ou du pancréas. Ces recherches ont montré un effet inattendu lorsque H-FIRE est appliqué à plus faible intensité. Dans ce mode dit "subablatif", l’intention n’est pas de tuer les cellules, mais de perturber subtilement leur environnement. Ce sont les effets secondaires de cette stimulation douce qui intéressent particulièrement les scientifiques.
Dans une série d’expériences sur des modèles murins de cancer du sein, les chercheurs ont observé un phénomène saisissant : quelques heures seulement après le traitement, les tissus tumoraux montraient une augmentation significative du nombre de vaisseaux sanguins. Et ce n’est pas tout : dès le troisième jour, une croissance marquée des vaisseaux lymphatiques a également été constatée. Or, ces deux réseaux – sanguin et lymphatique – jouent un rôle essentiel dans la surveillance immunitaire. Le sang achemine en effet les cellules immunitaires, tandis que le système lymphatique est une voie de drainage et d’alerte en cas d’anomalie. Leur développement accéléré autour de la tumeur permettrait ainsi un accès plus rapide et plus efficace des cellules tueuses du système immunitaire.
Ce basculement d’une approche destructrice à une stratégie de reconfiguration du microenvironnement tumoral change profondément la manière de penser le traitement. Plutôt que de considérer la tumeur uniquement comme une masse à éradiquer, les chercheurs la voient désormais comme un nœud immunologique : un endroit stratégique à partir duquel les défenses naturelles de l’organisme peuvent être réactivées. « Le H-FIRE subablatif ne supprime pas complètement la tumeur, mais il modifie les règles d’engagement, » résume la Docteure Jennifer Munson, directrice du Centre de recherche sur le cancer à Virginia Tech. « Nous voyons des signaux qui indiquent une mobilisation potentielle du système immunitaire vers le site tumoral ».
Cette découverte ouvre des perspectives passionnantes, en particulier pour les thérapies combinées. En effet, en améliorant la circulation locale et en facilitant l’accès au site tumoral, le H-FIRE subablatif pourrait renforcer l’efficacité d’autres traitements comme les inhibiteurs de points de contrôle immunitaire (comme ceux utilisés dans le mélanome ou le cancer du poumon).
Springer nature : https://link.springer.com/article/10.1007/s10439-024-03674-y
|
 |
 |
 |
|
 |
 |
|
Mis au point par l’Université de Southampton en collaboration avec la startup de biotechnologie Xgenera, le test baptisé miONCO-Dx ne nécessite que 10 gouttes de sang pour détecter jusqu’à 12 cancers différents, parmi les plus meurtriers : poumon, sein, ovaire, intestin, pancréas, cerveau…Comment est-ce possible ? Grâce à l’intelligence artificielle, qui analyse les microARN présents dans le sang — de minuscules fragments génétiques libérés dans la circulation sanguine par les cellules cancéreuses, parfois bien avant que les premiers symptômes n’apparaissent.
Selon les premiers résultats, le test aurait affiché un taux de précision impressionnant de 99 % lors d’essais menés sur 20 000 patients. Une seconde phase, cette fois en conditions cliniques réelles, est actuellement en cours sur 8 000 patients au sein du National Health Service britannique (le système de santé publique du Royaume-Uni). La détection précoce est le facteur numéro un pour améliorer les chances de survie. Prenons l’exemple du cancer colorectal, l’un des plus fréquents en France : détecté à son tout premier stade, neuf patients sur dix en réchappent. Mais ce chiffre tombe à un sur dix une fois le cancer à un stade avancé.
Autrement dit, chaque jour gagné dans le diagnostic est potentiellement une vie sauvée. Avec miONCO-Dx, on envisage un dépistage rapide, simple, indolore, et surtout répétable à grande échelle, sans devoir recourir systématiquement à des examens lourds comme les coloscopies ou les biopsies. Le secret de cette prouesse réside dans les algorithmes d’apprentissage automatique développés pour interpréter les données génétiques. L’intelligence artificielle utilisée ne se contente pas de dire « oui ou non » au cancer : elle peut aussi indiquer dans quelle partie du corps la tumeur est localisée, un gain de temps énorme pour orienter les soins. De plus, cette technologie permettrait de réduire la pression sur les hôpitaux, en évitant des examens coûteux et parfois inutiles, tout en offrant un dépistage préventif à large échelle, y compris en médecine de ville.
University of Southampton : https://www.southampton.ac.uk/research/projects/mionco-dx-a-novel-multi-cancer-e...
|
 |
 |
 |
|
 |
 |
|
Des chercheurs de l’Université Edith Cowan (ECU, Australie) ont confirmé que l’exercice physique permet aussi de réduire la récidive du cancer du sein. Ces travaux, publiés dans le Journal of the National Cancer Institute, rappellent aussi, qu’en dépit des progrès considérables réalisés dans le traitement du cancer du sein, la récidive reste fréquente et contribue toujours à une mortalité plus élevée.
L’auteur principal, le Docteur M. Francesco Bettariga, chercheur à l’ECU, précise que dans les cancers du sein plus agressifs, le risque de récidive peut atteindre 20 à 30 %. « Le traitement du cancer du sein, qui peut inclure la chimiothérapie, la radiothérapie ou l’hormonothérapie, augmente l’inflammation. Or l’inflammation chronique peut augmenter le risque de récidive du cancer du sein, car elle favorise la progression et le développement des cellules cancéreuses ».
L’étude précise les effets de l’exercice physique chez les femmes atteintes d’un cancer du sein non métastatique et démontre qu’une combinaison d’exercices de résistance et d’exercices aérobiques permet de réduire les biomarqueurs pro-inflammatoires : 3 marqueurs de l’inflammation sont significativement réduits avec une pratique régulière de l’exercice ; une combinaison d’exercices de résistance et d’exercices aérobiques offre le meilleur potentiel de réduction de l’inflammation ; ainsi, une combinaison d’exercices aérobiques d’intensité modérée à élevée 2 à 3 fois par semaine, avec un entraînement de résistance quelques fois par semaine.
Les auteurs suggèrent que l’exercice physique entraîne la libération par les muscles d’une substance chimique qui réduit l’inflammation. Une autre hypothèse suggère que la réduction des marqueurs de l’inflammation pourrait résulter d’une augmentation de la masse musculaire et d’une réduction de la masse corporelle, ces 2 facteurs pouvant contribuer à moduler l’inflammation.
JNCI : https://academic.oup.com/jnci/advance-article/doi/10.1093/jnci/djaf062/8088366?l...
|
 |
^ Haut |
 |
|
|
|
|
VOTRE INSCRIPTION |
 |
Vous recevez cette lettre car vous êtes inscrits à la newsletter RTFLash. Les articles que vous recevez correspondent aux centres d'intérêts spécifiés dans votre compte.
Désinscription Cliquez sur ce lien pour vous désinscrire.
Mon compte pour créer ou accéder à votre compte et modifier vos centres d'intérêts.
|
|
|
|
|
|