 |
 |
Edito
La médecine marque des points dans son éternel combat contre la douleur...

Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), on estime qu'environ 1,5 milliard de personnes souffrent de douleur chronique dans le monde. Cette douleur, souvent invisible, affecte leur qualité de vie globale, tant au niveau professionnel que social et affectif et peut même finir par fragiliser leur santé mentale. En France, on estime que 20 millions de personnes souffrent de douleurs chroniques d'intensité modérée à sévère, soit près de 30 % de la population. Depuis plus de deux siècles, les médicaments dérivés de l'opium occupent une place centrale dans la lutte contre la douleur. C'est en 1818 que le médecin François Magendie parvint à soulager les souffrances d'une femme en ayant recours à la morphine (découverte en 1805 par Friedrich Sertüner), à la place de l’opium en pratique clinique
Aujourd'hui, chacun a à l'esprit la situation sanitaire invraisemblable qui règne aux États-Unis, ou la surprescription, sans aucun contrôle, de ces médicaments opioïdes, à commencer par le tristement célèbre Fentanyl qui a tué plus de 500 000 personnes depuis 20 ans (ces décès sont devenus la première cause de mortalité chez les jeunes Américains de 18 à 45 ans), et qui montre à quel point il est urgent de trouver de nouveaux médicaments et traitements de substitution aux opiacés. Le professeur John Levine du Centre de recherche sur la douleur et les addictions à l'Université à San Francisco, qui mène des recherches sur la douleur et l'analgésie depuis plus de quarante ans, souligne que la découverte de nouvelles approches thérapeutiques et de nouvelles molécules, efficaces et porteuses de moins d'effets secondaires, contre la douleur, est devenue une priorité, non seulement au niveau américain mais pour le monde entier. Cet avis est partagé par un autre scientifique de renom, Ardem Patapoutian, biologiste moléculaire et neuroscientifique au Scripps Research à La Jolla en Californie et colauréat du prix Nobel de médecine en 2021 pour sa découverte des récepteurs de la température et du toucher. Comme le souligne ce dernier, « Il existe différentes formes de douleurs. Pour certaines d'entre elles, nous disposons de bons médicaments, notamment contre la douleur inflammatoire. Mais contre les douleurs chroniques, neuropathiques, nous manquons de solutions et sommes obligés de recourir à certains traitements, comme des neuroleptiques ou des antidépresseurs, initialement conçus pour d'autres pathologies ». Aux États-Unis, la crise de santé publique liée à la surconsommation de médicaments opioïdes a conduit le Congrès à lancer le programme HEAL (Helping to End Addiction Long-term Initiative), doté de 500 millions de dollars de budget annuel et destiné à trouver des médicaments alternatifs pour soulager les 50 millions d'Américains souffrant de douleurs chroniques.
Heureusement, depuis quelques mois, la recherche a fait de réelles avancées dans la lutte ciblée contre les différentes formes de douleur. L'Agence américaine du médicament, la FDA (Food and Drug Administration) a approuvé fin janvier 2025 le suzetrigine (Journavx), qui devient le seul médicament antalgique non opioïde destiné à soulager les douleurs modérées à sévères de l’adulte. Cette approbation est la première depuis plus de 20 ans pour un médicament antalgique non opioïde. Contrairement aux médicaments opioïdes qui agissent directement au niveau du cerveau, le suzetrigine, qui s’administre par voie orale sous forme de comprimés, agit de manière ciblée, uniquement dans les régions où se produisent les signaux de douleur. Ainsi, ce nouveau médicament ne présente aucun risque d’accoutumance ni de dépendance. Toutefois, il faut noter que l’essai clinique portait sur des douleurs aiguës et qu’il reste à évaluer l’efficacité du suzetrigine pour soulager les douleurs chroniques, qui impliquent des mécanismes biologiques et neurologiques plus complexes. Ce médicament cible des canaux sodium particuliers (appelés les canaux NAV1.8), et bloque ainsi la transmission du signal douloureux jusqu’au cerveau. Dans les essais cliniques menés sur plus de 1 000 patients, le suzetrigine s’est montré aussi efficace que les médicaments opioïdes pour soulager les douleurs modérées à sévères, tout en entraînant moins d’effets secondaires.
Il y a quelques jours, Viatris a annoncé que la forme à action rapide de son nouvel analgésique générique meloxicam avait montré son efficacité, dans le cadre de deux études cliniques. S'appuyant sur ces bons résultats, Viatris va demander l'autorisation de mise sur le marché de la FDA américaine pour son médicament d'ici la fin de l'année. Le médicament a été testé sur des patients ayant subi différentes interventions chirurgicales et il a permis une réduction sensible de la douleur par rapport au placebo. Il a également permis de réduire la consommation d'opioïdes, qui créent une forte dépendance, pendant toute la durée du traitement (Voir Viatris).
En France, Tafalgie Therapeutics, société de recherche biopharmaceutique française, "spin-off" du CNRS et d'Aix-Marseille Université, a été sélectionnée par le Conseil européen de l'innovation (EIC) et a reçu un soutien financier de 8,5 millions d'euros dans le développement d'une nouvelle génération de molécules antidouleurs. La biotech marseillaise développe un médicament capable de calmer les douleurs aiguës et chroniques, sans les effets secondaires des traitements actuels. Cette société est dirigée par Aziz Moqrich, docteur en neurosciences à l'Université d'Aix-Marseille, qui a longtemps travaillé aux États-Unis avec l'équipe renommée du Professeur Patapoutian.
L'équipe d'Aziz Moqrich a découvert que certains neurones étaient aussi capables de calmer la sensation de douleur, en modulant sa transmission via une protéine baptisée TAFA4, sécrétée naturellement chez tous les mammifères. Contrairement aux opioïdes qui agissent sur l'ensemble du cerveau, cette protéine agit au niveau du système nerveux périphérique et de la moelle épinière, ce qui permet une prise en charge de la douleur radicalement différente. A la différence des médicaments antidouleur existants, TAFA4 ne bloque pas complètement le signal douloureux, mais le réduit progressivement, en restaurant un fonctionnement cellulaire normal. Cette approche a permis, dans les essais précliniques, de maîtriser, sans les inconvénients parfois lourds des opioïdes, différents types de douleur, de nature et d’intensité variables. Une autre firme française, implantée à Paris, Vertex Pharmaceuticals, est sur le point de débuter des essais cliniques de phase 3 pour un autre traitement de la douleur aiguë modérée à sévère. Il s'agit d'un inhibiteur sélectif du NaV1.8, un canal ionique au rôle clé dans le potentiel électrique des neurones. Là aussi, l'idée est d'utiliser un mécanisme, dans le système nerveux périphérique, qui interrompe le signal douloureux, avant que celui-ci n'atteigne le cerveau. Appelé VX-548, le candidat-médicament de Vertex Pharmaceutica semble efficace dans le traitement de nombreuses douleurs médicales et chirurgicales. Par ailleurs, contrairement aux opioïdes, le VX-548 n’affecte ni le cerveau, ni la moelle épinière, réduisant ainsi considérablement les risques de dépendance (Voir NEJM).
Il a quelques jours, un autre médicament expérimental développé à la Duke University School of Medicine a confirmé son potentiel contre la douleur sans les effets secondaires dangereux des opioïdes. Le médicament, appelé SBI-810, fait partie d'une nouvelle génération de composés conçus pour cibler un récepteur sur les nerfs et la moelle épinière. Alors que les opioïdes inondent plusieurs voies cellulaires sans discrimination, SBI-810, un traitement non opioïde, adopte une approche plus ciblée, activant uniquement une voie de décharge spécifique (Voir Duke University School of Medicine).
Les essais sur l'animal ont confirmé le potentiel du SBI-810, qui a non seulement bien fonctionné seul mais a également rendu les opioïdes plus efficaces à des doses plus faibles, lorsqu'il est associé avec ces derniers. Ce nouveau médicament prometteur contre la douleur est également dénué d'effets secondaires et ne provoque pas d'addiction. Le SBI-810 est conçu pour cibler le récepteur de la neurotensine du récepteur cérébral 1. Ce récepteur est exprimé sur les neurones sensoriels, le cerveau et la moelle épinière. SBI-810 a réussi à soulager la douleur des incisions chirurgicales, des fractures osseuses et des lésions nerveuses de manière plus efficace que les meilleurs médicaments disponibles, comme l'oliéridine, un nouveau type d'opioïde utilisé dans les hôpitaux. Le SBI-810 s'est également avéré supérieur à la gabapentine, un médicament utilisé pour les douleurs nerveuses, et n'a pas entraîné d'effets de mémoire ou de sédation.
Autre avancée remarquable, récemment, des chercheurs de l'Université de l'Arizona en sciences de la santé ont identifié un moyen potentiel de réduire la douleur postopératoire des femmes en inhibant la prolactine hypophysaire générée par le stress préopératoire. La prolactine, que l'on trouve à des niveaux plus élevés chez les femmes que chez les hommes, est une neurohormone qui stimule le développement des glandes mammaires et de la production de lait. Des recherches récentes menées par la Professeure Porreca, directrice de la recherche pour le Centre complet de la douleur et de la toxicomanie des sciences de la santé, ont révélé qu'elle agit également sur les nocicepteurs féminins, les cellules nerveuses responsables de la transmission de signaux de douleur au cerveau. On sait que le stress peut accroître la concentration de la prolactine chez les femmes, conduisant à un emballement du circuit de la douleur pré et postopératoire. C'est l'hypophyse qui libère cette prolactine mais cette production est modulée par l'hypothalamus, grâce à la dopamine, un inhibiteur naturel de la prolactine.
Ces travaux ont montré que des niveaux élevés de prolactine prolongent le degré de douleur postopératoire et qu’une intervention pré-chirurgicale pour réduire les niveaux de prolactine pourrait diminuer le niveau de douleur postopératoire. « Nous savons à présent comment le stress peut influencer l'excitabilité des nocicepteurs qui vont produire la douleur au système nerveux central » souligne la Professeure Porreca, qui a réussi, avec son équipe, à réduire les niveaux de prolactine et à diminuer la douleur postopératoire chez les souris femelles en utilisant différentes approches ; la thérapie génique ; l'utilisation de la Cabergoline, un médicament qui agit dans les récepteurs de la dopamine pour inhiber la libération de la prolactine ; et l'administration de PL 200 019, un nouvel anticorps monoclonal qui bloque la prolactine. Comme la cabergoline est un médicament approuvé déjà autorisé par la Food and Drug Administration, ces chercheurs vont poursuivre les essais cliniques et tester son efficacité comme traitement préventif pour la douleur post-chirurgicale des femmes.
Dans cette lutte incessante contre la douleur, la recherche explore également des approches physiques et énergétiques pleines de promesse. En septembre dernier, des chercheurs de l’université de l’Utah ont mis au point un étonnant appareil à ultrasons destiné à lutter contre certaines douleurs chroniques. Ce dispositif non invasif, baptisé Diadem, envoie des ultrasons vers les régions profondes du cerveau. Ces faisceaux d'ondes vont venir perturber les signaux à l’origine des douleurs chroniques. Cette méthode, appelée neuromodulation, cherche à réguler directement l'activité de certains circuits cérébraux (Voir The University of UTAH). Après avoir cartographié par IRM la région cible du cerveau, les chercheurs ont ajusté les émetteurs d'ultrasons de Diadem, de façon à corriger la trajectoire des ondes dans le cerveau. Ces scientifiques ont ensuite recruté 20 patients souffrant de douleur chronique. Ceux-ci ont été répartis en deux groupes, afin de pouvoir réaliser une étude en double aveugle contre placebo : les deux groupes ont eu droit à des séances de 40 minutes avec le dispositif, mais en réalité, seuls les patients du groupe 1 avaient une stimulation par ultrasons réelle. Les patients devaient ensuite décrire leurs souffrances un jour et une semaine après leurs séances. Résultat : 60 % des volontaires ayant reçu le traitement réel signalaient une réduction clinique significative des symptômes sur ces périodes.
La lumière peut également être utilisée pour maîtriser ou atténuer certaines douleurs, notamment en cancérologie. Cette technique, appelée photobiomodulation (PBM), est connue depuis plus de 50 ans et a été utilisée en dermatologie, avec des lasers non thermiques (low level laser therapy ou LLLT). Depuis quelques années, la PBM connaît un nouvel essor pour mieux prendre en charge les douleurs liées au cancer. Le service du Docteur Antoine Lemaire, chef du pôle cancérologie et spécialiste de la douleur au centre hospitalier de Valenciennes (Nord), est en pointe dans cette approche. Il est le seul pour l'instant à posséder une installation permettant d'agir par photobiomodulation sur le corps entier, et pas simplement sur une zone précise. Depuis 6 ans, 400 patients par an ont pu bénéficier de ces soins anti-douleur par laser. Concrètement, ce dispositif utilise des sources lumineuses dont la longueur d'onde se situe dans le spectre visible et proche de l'infrarouge (entre 600 et 1000 nanomètres).
Remedee Labs, fondée en 2016 et installée à Mont-Saint-Aignan, dans l'Isère, a développé pour sa part le premier bracelet émetteur d’ondes millimétriques qui stimule la production d’endorphines, des analgésiques naturels de l’organisme. Elle propose également une plate-forme digitale de services, pour un accompagnement personnalisé et une prise en charge multidisciplinaire de la douleur. Remedee Labs a développé une solution globale avec un bracelet stimulateur d’endorphines par ondes millimétriques. Le traitement de la douleur chronique par ondes millimétriques a déjà montré son efficacité depuis un demi-siècle auprès de millions de patients. Mais il s'est longtemps appuyé sur des équipements lourds, ce qui rendait obligatoire le traitement des patients à l'hôpital. Mais Remedee Labs a révolutionné cette approche, en la rendant portable et en la mettant à la portée du plus grand nombre. Son système tient tout entier dans un simple bracelet porté au poignet et doté d’une puce microélectronique qui stimule la production naturelle d’endorphines. Deux études cliniques menées notamment avec le CHU de Grenoble, auprès de patients atteints d’arthrose et de fibromyalgie, ont confirmé l’efficacité de cette solution. Ce dispositif médical innovant, après avoir été reconnu par la puissante FDA américaine en 2022, a été autorisé en Europe pour soulager les symptômes de la fibromyalgie. La commercialisation de cette solution médicale est prévue pour courant 2025. La start-up commercialise une première version de sa solution, Remedee Well, pour améliorer la qualité de vie de ses utilisateurs au quotidien. Elle comprend la mise à disposition du bracelet ainsi qu’un accompagnement personnalisé et l’accès à des services digitaux. Remedee Labs travaille en étroite collaboration avec le CEA pour mieux évaluer les effets thérapeutiques de sa technologie sur les patients. En 2018, une autre équipe brésilienne de la São Paulo Research Foundation (FAPESP) avait montré que la combinaison du laser et des ultrasons permettait une réduction considérable des douleurs liées à la fibromyalgie, une affection chronique aux causes encore mal connues, qui touche environ 5 % de la population et entraîne de vives douleurs chroniques.
Je veux, enfin, évoquer l'utilisation, encore balbutiante, de la stimulation magnétique transcrânienne répétitive (rTMS) qui donne de surprenants résultats, après une dizaine de séances, dans le traitement de douleurs sévères et résistantes, comme celles ressenties par des patients ayant subi une intervention du rachis ou souffrant de sclérose en plaques. « Cette approche permet de produire un champ magnétique, très puissant et focalisé qui va cibler une région du cerveau particulière pour contrôler la douleur, notamment chez des patients atteints de douleurs neuropathiques résistantes aux traitements conventionnels », souligne Didier Bouhasira, neurologue à l'hôpital Ambroise-Paré et directeur de recherche à l'Inserm. Malheureusement, pour le moment il n'existe que 4 centres anti-douleur en France qui sont équipés de cette machine, qui permet de réduire de 50 % la douleur pour la moitié des patients, un résultat considéré comme remarquable par la communauté scientifique.
Grâce à ces découvertes et avancées, nous devrions enfin disposer, dans un proche avenir, d'une palette bien plus riche, variée et efficace, de médicaments et traitements contre les différentes formes de douleur auxquelles nous sommes tous appelés à être confrontés. Et l'on peut même imaginer que, dans un futur proche, le traitement de la douleur deviendra beaucoup plus personnalisé et combinera de manière unique, pour chaque patient, grâce aux outils d'IA, médicaments antalgiques et techniques physiques, comme les ultrasons, la stimulation magnétique ou le laser... Face à ces perspectives médicales et scientifiques nouvelles, notre société devra cependant veiller à ce que chacun puisse bénéficier, particulièrement en fin de vie, de ces progrès qui devront être mis en œuvre avec discernement et humanité...
René TRÉGOUËT
Sénateur honoraire
Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat
e-mail : tregouet@gmail.com
|
 |
|
 |
|
 |
|
|
Avenir |
|
 |
Nanotechnologies et Robotique
|
|
 |
|
 |
|
 |
 |
|
En Chine, le premier robot humanoïde a aidé à la construction d’un réseau électrique. Le Bureau d’alimentation électrique de Yunnan Honghe, situé dans le sud du pays et dépendant de China Southern Power Grid, l’a annoncé mardi 22 avril 2025. Sous les ordres du personnel, le robot a effectué diverses actions : serrer des boulons, mettre en terre un boîtier d’interrupteur... Le robot s’est montré multitâche. Il a également utilisé une nacelle élévatrice pour installer des barres d’espacement sur des lignes de dérivation. Dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux par le fournisseur d’électricité, on le voyait également travailler sur un ordinateur.
Le directeur du Centre de planification et de gestion de la construction, Liu Aimin, a justifié l’utilisation de ce robot. Expliquant que le travail que représente la construction d’un réseau électrique est répétitif et dangereux, il sous-entendait l’idée que des robots pouvaient prendre ces risques à la place d’humains. Ce robot fonctionne grâce à l’intelligence artificielle. Un domaine dans lequel la Chine investit massivement depuis quelques années.
Selon le rapport 2024 de la Fédération internationale de robotique (IFR), la Chine a installé sur l’année 276.300 robots industriels dans ses usines. Cela correspond à 51% de la production mondiale de robots industriels, dont on compte 500.000 unités en 2024. En moyenne, la Chine compte désormais 470 robots pour 10.000 employés. Pékin mise en effet sur la robotisation et sur d’autres formes de technologies pour conserver une production et un rendement élevés malgré le vieillissement de la population.
Le Figaro : https://www.lefigaro.fr/chine-un-robot-humanoide-travaille-pour-la-premiere-fois...
|
 |
^ Haut |
 |
|
 |
|
 |
|
|
Matière |
|
 |
Matière et Energie
|
|
 |
|
 |
|
 |
 |
|
Selon un livre blanc publié par le gouvernement allemand, les cavernes salines offrent un fort potentiel pour accueillir d’importants volumes d’hydrogène sur la durée. Déjà utilisées pour le gaz naturel, elles peuvent être adaptées à l’hydrogène sans obstacle majeur. Le ministère souligne que l’Allemagne bénéficie de "conditions géologiques idéales" pour développer ce type d’infrastructure. Cette position devrait peser dans les choix politiques du prochain gouvernement fédéral. Selon les projections réalisées, la demande en stockage d’hydrogène à travers l’Europe pourrait atteindre entre 76 et 80 TWh d’ici à 2050, contre 2 à 7 TWh en 2030. Cette hausse est portée par les objectifs de neutralité carbone et le rôle central assigné à l’hydrogène vert dans la transition énergétique.
Actuellement, l’Allemagne exploite 47 sites de stockage souterrain de gaz, dont deux tiers sont des cavernes salines. Pour l’heure, aucun d’entre eux n’a été converti pour le stockage d’hydrogène pur. « La conversion des installations de stockage souterraines de gaz naturel et de pétrole existantes en installations de stockage d'hydrogène pourrait couvrir 20 à 50 % des besoins de stockage de l'Allemagne d'ici à 2040 » chiffre le document du gouvernement. Selon le livre blanc, la réaffectation et la conversion technique des cavernes salines déjà utilisées pourrait être achevées en six ans, sous réserve d’un cadre juridique favorable. C’est deux fois moins qu’un nouveau projet de construction, dont la durée est estimée à 12 ans.
H2 : https://www.h2-mobile.fr/actus/allemagne-mise-cavernes-salines-stockage-massif-h...
|
 |
 |
 |
|
 |
 |
|
L’idée d’exploiter l’énergie solaire depuis l’orbite terrestre n’est pas nouvelle. Depuis les années 1960, des ingénieurs imaginent des satellites géants capables de capter la lumière du Soleil 24 heures sur 24, sans interruption liée au cycle jour-nuit ni aux conditions météorologiques. Cette énergie pourrait ensuite être renvoyée vers la Terre sous forme de micro-ondes ou de faisceaux laser, pour être convertie en électricité. Jusqu’à présent, ces projets sont cependant restés théoriques. Les défis techniques, le coût colossal des infrastructures et les risques associés ont en effet longtemps relégué l’énergie solaire spatiale au rang de science-fiction. Aetherflux veut changer cela en adoptant une approche radicalement différente : plus légère, plus flexible, et surtout plus réaliste à court terme.
Là où d’autres projets envisagent d’installer de gigantesques capteurs solaires en orbite géostationnaire, Aetherflux mise sur une constellation de petits satellites placés en orbite terrestre basse. Ce choix présente plusieurs avantages : ces modules sont plus faciles à lancer, peuvent être déployés progressivement, et surtout, ils permettent une amélioration continue de la technologie à mesure que les prototypes sont testés. Chaque satellite captera la lumière du Soleil et stockera l’énergie collectée. Une fois prête, cette énergie sera retransmise vers la Terre grâce à un laser infrarouge. Une station au sol équipée pour la réception pourra alors convertir cette énergie en électricité exploitable.
La modularité de cette solution permet d’éviter le “tout ou rien” des projets spatiaux traditionnels. Au lieu de devoir réussir un lancement monumental dès le départ, Aetherflux pourra tester, corriger et améliorer son système au fil des mises en orbite. Aetherflux ne se contente pas de théoriser. L’entreprise prévoit déjà un premier vol de démonstration d’ici 2026. Ce test en conditions réelles se fera à bord d’une mission SpaceX Transporter, avec un petit vaisseau spatial fourni par la société Apex. Le but : prouver que l’énergie peut être captée en orbite, stockée, puis renvoyée vers la Terre à l’aide d’un laser de précision. Le faisceau utilisé aura une taille de point de 10 mètres, une prouesse technique en soi. En laboratoire, Aetherflux a déjà validé ce principe à petite échelle. La prochaine étape consistera à le reproduire dans les conditions réelles de l’espace.
Pour soutenir son ambition, Aetherflux a levé 50 millions de dollars lors d’un tour de table de série A annoncé début avril. Ce financement a été mené par Ventures et Interlagos, avec la participation de Breakthrough Energy Ventures – le fonds d’investissement pour la transition énergétique soutenu par Bill Gates – ainsi que New Enterprise Associates (NEA). L’entreprise a aussi bénéficié d’un appui gouvernemental via le ministère de la Défense des États-Unis, par l’intermédiaire du fonds OECIF, destiné à soutenir des projets énergétiques innovants à vocation opérationnelle. Ce soutien vise à financer une démonstration de la faisabilité de la transmission d’énergie depuis l’orbite terrestre basse.
À la tête du projet, Baiju Bhatt, fondateur d’Aetherflux, a lui-même investi 10 millions de dollars dans l’entreprise. Ancien financier, Bhatt est aussi le fils d’un ancien scientifique de la NASA. Une double casquette qui semble lui permettre de conjuguer vision technologique et stratégie économique.
Aetherflux n’est pas seule à vouloir exploiter l’énergie solaire spatiale. La Chine a déjà annoncé son intention de déployer un système similaire dans la prochaine décennie, et l’Agence spatiale européenne a, elle aussi, lancé une initiative dans ce domaine. Face à cette nouvelle compétition technologique, la startup américaine met en avant un sentiment d’urgence. Selon ses dirigeants, les États-Unis doivent agir rapidement s’ils veulent rester en tête dans cette course à l’innovation énergétique. La maîtrise de l’énergie solaire spatiale pourrait en effet offrir un avantage stratégique majeur : une source d’électricité illimitée, propre, et potentiellement déployable n’importe où sur la planète.
Mitechnews : https://mitechnews.com/industry-40/us-set-to-lunch-satellite-capable-of-beaming-...
|
 |
^ Haut |
 |
|
 |
|
 |
|
|
Terre |
|
 |
Sciences de la Terre, Environnement et Climat
|
|
 |
|
 |
|
 |
 |
|
Une fascinante étude menée par une équipe internationale de scientifiques de la Southern Cross University (SCU) d'Australie et de l'Institut italien de technologie (IIT), a montré que les arbres communiquent et partagent leurs connaissances entre eux. Lors d'une éclipse, les arbres les plus âgés envoient des signaux aux plus jeunes pour annoncer l'imminence du phénomène, et les amener à s'y préparer. Les arbres, les plantes et les animaux qui peuplent la forêt forment un microcosme complexe. La manière dont les éléments qui composent ce monde communiquent entre eux nous est inaccessible. Pourtant, en tendant l'oreille et en observant attentivement, nous avons l’intuition que la forêt bruisse de signaux et d’informations. Les chercheurs à l’origine de cette étude ont choisi de s’intéresser à la forêt de Costa Bocche, dans les Dolomites, et sont parvenus à enregistrer la façon dont les bouleaux utilisent des signaux bioélectriques pour se préparer aux éclipses solaires. « Cette étude montre que les réponses anticipées et synchronisées que nous avons observées sont essentielles pour comprendre comment les forêts communiquent et s'adaptent, révélant une nouvelle couche de complexité dans le comportement des plantes », observe la professeure Monica Gagliano de l'Université de Californie du Sud.
Tous les organismes vivants possèdent un système électromagnétique, c'est-à-dire des voies de communication électrique. Comme le révèle cette étude, c'est précisément ce système électromagnétique qu'utilisent les bouleaux pour avertir leurs congénères d'une perturbation de l'environnement. Avant même, dans ce cas précis, que l'éclipse ne se produise. Pour faire ces observations, les chercheurs ont utilisé un réseau de capteurs de faible puissance réglés pour enregistrer simultanément ces signaux invisibles. Ils ont alors constaté que les arbres les plus anciens de ce réseau forestier étaient les premiers à avoir envoyé le message d'alerte. « Nous avons découvert une synchronisation dynamique plus profonde, inconnue jusqu'à présent, qui ne repose pas sur des échanges de matière entre les arbres », explique le professeur Alessandro Chiolerio, de l'IIT. « Nous voyons maintenant la forêt non pas comme une simple collection d'individus, mais comme un orchestre de plantes en corrélation de phase », ajoute-t-il.
Les végétaux sont très dépendants des cycles jour-nuit. La survenue d'une éclipse solaire est donc de nature à bouleverser le fonctionnement de l'arbre et même à affecter durablement sa santé. Grâce à l'envoi de ces signaux, les arbres se mettent en pause afin de se protéger de ces perturbations. « Le fait que les arbres les plus âgés réagissent en premier – en guidant potentiellement la réponse collective de la forêt – en dit long sur leur rôle de banque de mémoire des événements environnementaux passés », explique Monica Gagliano. « Cette découverte souligne l'importance cruciale de la protection des forêts anciennes, qui servent de piliers à la résilience des écosystèmes en préservant et en transmettant des connaissances écologiques inestimables », conclut la chercheuse.
The Royal Society : https://royalsocietypublishing.org/doi/10.1098/rsos.241786
|
 |
 |
 |
|
 |
 |
|
Près de Haguenau (Bas-Rhin), au centre de méthanisation de Wittersheim, la première unité de liquéfaction de dioxyde de carbone (CO2) permettant de capturer 4.200 tonnes de CO2 par an a été officiellement lancée en France. Que se cache-t-il derrière ces gros blocs ? Peut-être une partie de la transition climatique du pays. « C’est une solution parmi d’autres, pas la révolution. Il faudra encore beaucoup d’efforts », nuance Valentin Gutknecht, l’un des deux cofondateurs de « Neustark ». Depuis 2020, la start-up suisse propose cette solution de minéralisation du CO2.
Son principe ? « Nous compressons et refroidissons à -20°C le dioxyde, ce qui permet de le liquéfier », détaille-t-il. « Ensuite, il peut facilement être transporté et part dans une usine de recyclage de béton. Et avec, on peut produire du nouveau béton en le remélangeant. Ou alors, on peut l’emprisonner dans du béton qui pourra par exemple servir de base de route sous l’asphalte ». Le CO2 liquéfié s’assimile alors « à du calcaire ». « Il est très stable », ajoute Valentin Gutknecht. « Pour qu’il se transforme de nouveau en gaz, il faudrait qu’il soit de nouveau chauffé à plus de 1.000°C ».
Résultat de l’opération : un bilan carbone nettement réduit. Rien que pour l’unité installée en Alsace, Neustark estime pouvoir capturer 4.200 tonnes de CO2 par an. Alors, si d’autres unités étaient installées sur le territoire, comme c’est déjà le cas en Suisse, Allemagne ou Autriche… « Pour la France, ça pourrait représenter quelques millions de tonnes », prévoit le codirecteur général. Dont la solution pourrait être installée dans d’autres usines à fortes émissions, comme pour les incinérateurs de déchets ménagers.
« C’est à l’étude, mais ce sont de gros projets », indique-t-il. « Notre seul critère, c’est trouver des sources de CO2 non évitables ». C’était le cas à Wittersheim, sur un site de méthanisation qui rassemble quatorze agriculteurs et un paysagiste géré par la société « Agriculteurs biométhane Haguenau » (ABH). Jusque-là, la fermentation de la biomasse composée de fumier, lisier et résidus de cultures permettait de produire un biogaz composé à 60 % de méthane et 40 % de CO2. Le méthane était transformé en gaz vert, le biométhane, mais le CO2 rejeté. Plus maintenant grâce à ce nouvel équipement de liquéfaction.
« Grâce à notre partenariat, nous pouvons valoriser le CO2 en le transformant en une ressource intéressante à plusieurs titres », s’est félicité dans un communiqué Régis Huss, le président du collectif ABH. « Après avoir obtenu la certification RED 2 spécifique aux émissions de gaz à effet de serre de notre unité en 2023, il ne restait plus qu’à trouver une valorisation pour le CO2 rejeté. En collaboration avec GRDF, nous avons identifié des opportunités prometteuses pour la séquestration du CO2 biogénique issu de la méthanisation. Neustark s’est avérée être la solution idéale pour relever ces défis ».
20 minutes : https://www.20minutes.fr/planete/4151169-20250505-alsace-co2-liquefie-melange-be...
|
 |
^ Haut |
 |
|
 |
|
 |
|
|
Vivant |
|
 |
Santé, Médecine et Sciences du Vivant
|
|
 |
|
 |
|
 |
 |
|
En oncologie, le traitement par immunothérapie repose sur la stimulation du système immunitaire du patient, afin qu’il reconnaisse et détruise les cellules tumorales. Depuis une trentaine d’années, l’immunothérapie est en plein essor et l’enjeu aujourd’hui pour les chercheurs consiste à identifier plus de mécanismes impliqués dans le déclenchement d’une réponse immunitaire, afin de développer des nouvelles cibles thérapeutiques. Cette étude, portée à l’Institut Curie par Nicolas Manel (Inserm) et Xavier Lahaye (CNRS) au sein de l’unité Immunité et cancer, en collaboration avec l’équipe de Daniele Fachinetti (CNRS) au sein de l’unité Dynamique du noyau, révèle pour la première fois un lien entre les centromères, structures des chromosomes qui permettent entre autres leur séparation dans les cellules filles lors de la mitose, et le système immunitaire.
Les chercheurs ont mis en évidence que la présence d’un virus dans le noyau déclenche une perturbation de la stabilité des centromères, détectée par la cellule, activant ainsi le système immunitaire pour initier une réponse antivirale. « L’espoir porté par ces recherches est que l’identification et le décryptage de systèmes de détection virale mènent au développement de thérapies capables d’exploiter ces mécanismes. Cette publication marque une première étape et nous espérons dans un prochain temps le développement de molécules ciblant cette voie, à tester en clinique d’ici quelques années » conclut Nicolas Manel.
Les virus sont des outils intéressants pour étudier le fonctionnement du système immunitaire, faciles à manipuler en laboratoire et présentant des effets biologiques forts. Leurs propriétés intrinsèques : capacité à infecter, à détourner les fonctions cellulaires, à déclencher des réponses immunitaires fortes en font des outils précieux pour la recherche. C’est pour cela que l’équipe de Nicolas Manel les utilise dans leur laboratoire. « Les mécanismes de détection de virus dans le cytoplasme de la cellule sont bien compris aujourd’hui. Mais quand il se trouve dans le noyau, nous ne savons pas clairement comment est décelée sa présence par le système immunitaire. Or comprendre et décortiquer ces mécanismes pourraient, entre autres, nous permettre de proposer des nouvelles cibles d’immunothérapie » explique Nicolas Manel.
Presse Inserm du 04.06.2025 : https://presse.inserm.fr/70550/70550/
|
 |
 |
 |
|
 |
 |
|
Les scientifiques de l'hôpital pour les enfants malades (malades) et de l'Université de Las Vegas Nevada (UNLV) ont révélé un lien génétique entre le trouble du spectre autistique (TSA) et une affection génétique rare appelée dystrophie myotonique de type 1 (DM1). L'étude, publiée dans Nature Neuroscience, suggère que bien que le TSA soit auparavant caractérisé par une perte de fonction génique, un autre mécanisme peut conduire aux comportements sociaux souvent observés chez les personnes atteintes de TSA.
DM1 est une condition héréditaire qui provoque une perte et une faiblesse musculaires progressives. Bien que le TSA soit présent dans environ un pour cent de la population générale, il est 14 fois plus susceptible de se développer chez les personnes atteintes de DM1. L'étude a révélé que la variation génétique qui provoque des extensions de répétition en tandem DM1 (TRES) dans le gène DMPK – a également un impact sur le développement du cerveau. L'équipe de recherche a constaté que les effets des TRES interfèrent avec un processus critique appelé épissage génétique, qui est essentiel pour la fonction génétique. La perturbation provoque un déséquilibre des protéines qui peut entraîner un détournement de plusieurs gènes impliqués dans la fonction cérébrale et peut expliquer pourquoi certains des résultats sociaux et comportementaux des TSA se développent chez les personnes atteintes de DM1.
« Nos résultats représentent une nouvelle façon de caractériser le développement génétique de l'autisme. En identifiant la voie moléculaire derrière ce lien, nous pouvons commencer à étudier de nouvelles approches du diagnostic des TSA et le développement de thérapies de précision qui relâchent ces protéines dans le génome ». Les TRES se produisent lorsque les sections d'un brin d'ADN sont répétées deux fois ou plus, et la probabilité de ces répétitions provoquant des erreurs de fonction génique augmente à chaque fois. En 2020, Yuen a découvert que les TRES contribuent à l'autisme, identifiant plus de 2 588 endroits différents dans le génome où les TRE étaient beaucoup plus répandus chez les personnes atteintes de TSA. De même, les personnes atteintes de DM1 ont un TRE dans le gène DMPK.
« Une variation m'a vraiment marqué que nous voyons dans les maladies neuromusculaires rares », explique le Docteur łukasz Sznajder, chef de recherche et professeur adjoint à l'UNLV. « C'est ainsi que nous avons commencé à relier les points. Nous avons trouvé un lien moléculaire, ou un chevauchement, qui, selon nous, est le cœur de la provocation des symptômes autistes chez les enfants atteints de dystrophie myotonique. » Alors que la répétition tandem se développe dans le gène DMPK, l'équipe de recherche, y compris les collaborateurs de l'Université de Floride et de l'Université Adam Mickiewicz (Pologne), a constaté que son ARN altéré se lie à une protéine impliquée dans la régulation de l'épissage des gènes pendant le développement du cerveau. Ce soi-disant « ARN toxique » épuise la protéine et l'empêche de se lier à d'autres molécules d'ARN dans des zones importantes du génome, provoquant un déséquilibre des protéines qui entraîne un détournement d'autres gènes. « Les Tres sont comme une éponge qui absorbe toutes ces protéines importantes du génome. Sans cette protéine, d'autres zones du génome ne fonctionnent pas correctement », explique Yuen. Le Yuen Lab et le Sznajder Lab explorent déjà si ce détournement se produit dans d'autres gènes associés au TSA, ainsi que la façon dont leurs résultats pourraient éclairer les thérapies de précision qui relâchent ces protéines dans le génome.
Nature Neuroscience : https://www.nature.com/articles/s41593-025-01943-0
|
 |
 |
 |
|
 |
 |
|
Des scientifiques de l'Oregon Health & Science University (États-Unis) se sont intéressés à l'expression accrue de l'alpha-synucléine (αSyn), une protéine associée à la neurodégénérescence, dans les cellules de mélanome, qui pourrait jouer un rôle important. En effet, leurs précédents travaux ont révélé que l'alpha-synucléine aidait à remplir une fonction essentielle en réparant les cassures double brin dans l'ADN des cellules cérébrales, appelées neurones. L’équipe pense que cette fonction est cruciale pour prévenir la mort cellulaire, qui se produit lorsque l'alpha-synucléine quitte le noyau de la cellule et forme à la place des amas.
« Les cellules de la peau croissent, meurent et sont remplacées en permanence. C'est normal. Le problème survient lorsque les cellules qui devraient mourir ne le font pas », a expliqué Vivek Unni, auteur des recherches. Dans le cas du cancer de la peau, l'alpha-synucléine ne semble pas quitter le noyau, augmente et s'agrège dans les neurones. Celle-ci remplit trop bien sa fonction dans le nucléole de chaque cellule de mélanome. « Elle identifie les cassures double brin de l'ADN et recrute ensuite un autre type de protéine, connue sous le nom de 53BP1, pour les réparer. Cela peut conduire à un emballement de la réplication cellulaire – le cancer ».
D’après les auteurs, une augmentation similaire de l'alpha-synucléine conduit à la mort cellulaire dans la maladie de Parkinson. « Un neurone doit vivre toute la vie d'une personne », a déclaré Vivek Unn. Dans les neurones, contrairement aux cellules de la peau, une surabondance de la protéine semble la faire sortir du noyau de la cellule pour former des amas dans le cytoplasme entourant le noyau. Ce phénomène entraîne à son tour la mort cellulaire. À partir de ces résultats, les scientifiques suggèrent qu'il pourrait être possible de développer un médicament qui abaisse le niveau d'alpha-synucléine ou module sa fonction pour traiter le mélanome. Actuellement, ils comptent explorer d'autres voies pour stimuler le recrutement de la protéine de liaison 53BP1 afin de remplacer la fonction de l'alpha-synucléine en tant que traitement possible de la maladie de Parkinson.
Science : https://www.science.org/doi/10.1126/sciadv.adq2519
|
 |
 |
 |
|
 |
 |
|
Une vaste méta-analyse américaine dirigée par Jared F. Benge et Michael K. Scullin, deux chercheurs américains en neurosciences, a repris les résultats issus de plus de 130 études, portant sur 400 000 personnes au total, et en arrive à la conclusion que l’utilisation du smartphone ou de l’ordinateur au quotidien serait bénéfique pour le cerveau.
Grâce à leurs analyses, ils ont pu conclure que le vieillissement du cerveau chez les personnes connectées était meilleur au regard des fonctions cognitives. En effet, chez les personnes étudiées, ils ont testé l’hypothèse de la “réserve technologique” qui permettrait de lutter contre le déclin des fonctions cognitives. Ainsi, leur étude a mis en avant que cette “réserve technologique” était directement corrélée à 58% de risques de déficience cognitive en moins. Plus encore, les chercheurs ont révélé que cette statistiques était sensiblement la même quelque soit : le statut socio-économique, le niveau d’éducation, l’âge, le sexe. Utiliser un smartphone ou un ordinateur favoriserait donc la protection de notre cerveau sur le long terme.
Et il est vrai que, pour beaucoup de personnes, naviguer dans les interfaces, taper des messages, et résoudre les problèmes techniques représente déjà un exercice mental à part entière. Par ailleurs, les deux auteurs de l’étude soulignent également que l’usage des technologies a aussi tendance à dynamiser les liens sociaux. « Aujourd’hui, vous pouvez rester en contact avec votre famille sur plusieurs générations », Michael K. Scullin. « Vous pouvez non seulement leur parler, mais aussi les voir. Vous pouvez partager des photos. Vous pouvez échanger des e-mails, et tout cela en une seconde ou moins. Cela signifie qu’il y a plus d’opportunités pour réduire la solitude ». Et c’est une excellente chose, puisque l’isolement social est un des facteurs les plus lourds du déclin cognitif.
Nature human behaviour: https://www.nature.com/articles/s41562-025-02159-9
|
 |
 |
 |
|
 |
 |
|
Le taux de cancers colorectaux chez les moins de 50 ans est en augmentation partout dans le monde depuis plusieurs décennies, avec des hausses particulièrement marquées en Angleterre, en Nouvelle-Zélande, à Porto Rico et au Chili. Il pourrait ainsi devenir la principale cause de décès par cancer chez les moins de 50 ans d’ici 2030. Si les explications habituelles de ce phénomène sont l’explosion de l’obésité, de la malbouffe et de l’inactivité physique, une nouvelle étude publiée le 23 avril dans Nature suggère l’influence d’une toxine : la colibactine.
« De nombreux patients atteints d’un cancer colorectal précoce semblent avoir été exposés à une toxine, appelée colibactine, produite par certaines souches de la bactérie E. coli au début de leur vie », explique le Docteur David Scott, directeur de Cancer Grand Challenges à Cancer Research UK. Pour rappel, la colibactine est une toxine sécrétée par certaines souches nocives d’E. coli vivant dans le côlon et le rectum. Pour identifier ce potentiel lien, cette équipe internationale dirigée par l’université de Californie à San Diego (Etats-Unis), et financée par Cancer Research UK, a analysé l’ADN de 981 tumeurs colorectales provenant de patients de 11 pays d’Amérique du Nord, d’Amérique du Sud, d’Asie et d’Europe. Parmi elles, 132 étaient des cellules provenant de cancers précoces. Or, il est apparu que les mutations génétiques caractéristiques causées par la colibactine étaient 3,3 fois plus fréquentes chez les tumeurs des patients de moins de 40 ans que chez celles des patients de plus de 70 ans. De même, un lien entre ces mutations et les pays aux plus hauts taux de cancers colorectaux précoces a été identifié.
A la suite de ces résultats, les chercheurs ont estimé que ces mutations génétiques potentiellement liées à ces cancers colorectaux précoces arrivent surtout lorsque les enfants sont exposés à la colibactine avant l’âge de 10 ans. « On ne comprend pas bien comment l’exposition se fait, mais nous pensons qu’une combinaison de facteurs – dont le régime alimentaire – se forme durant une phase cruciale du développement du microbiote intestinal », a indiqué le Docteur David Scott.
Nature : https://www.nature.com/articles/s41586-025-09025-8
|
 |
 |
 |
|
 |
 |
|
Des chercheurs de l’hôpital NYU Langone de New York ont montré que l'’exposition quotidienne à un phtalate, le DEHP, « pourrait être liée à plus de 356 000 décès dus à des maladies cardiaques dans le monde pour la seule année 2018 », dont les trois quarts survenus au Moyen-Orient, en Asie du Sud et de l’Est et dans le Pacifique, estime l’étude. Cela représente « plus de 13 % de la mortalité mondiale due aux maladies cardiaques en 2018 chez les hommes et les femmes âgés de 55 à 64 ans », précisent ses auteurs, soulignant que les habitants des pays à revenus élevés y sont moins exposés. Bien que l’étude ne se penche pas sur les origines de l’exposition au DEHP, les niveaux les plus élevés sont retrouvés dans des pays comme l’Inde ou la Chine, qui combinent « une industrie plastique, une faible réglementation des produits plastiques et de grandes quantités de déchets plastiques », dont « la gestion est sous-développée », notent les chercheurs.
Des liens ont été établis « depuis des décennies » par des études entre des problèmes de santé et l’exposition à des phtalates présents « dans les cosmétiques, les détergents, les solvants, les tuyaux en plastique, les insecticides », rappellent-ils. Car « lorsque ces substances chimiques se décomposent en particules microscopiques et sont ingérées », elles ont été associées à « un risque accru de pathologies allant de l’obésité et du diabète aux problèmes de fertilité et au cancer ». Les phtalates se trouvent dans des produits courants comme le shampoing, le maquillage, les revêtements de sol en vinyle, les jouets et les dispositifs médicaux. Les consommateurs y sont principalement exposés en ingérant des aliments et des liquides entrés en contact avec des produits contenant des produits chimiques.
« En mettant en évidence le lien entre les phtalates et une cause majeure de décès dans le monde, nos résultats contribuent au vaste ensemble de preuves que ces produits chimiques présentent un énorme danger pour la santé humaine », a déclaré l’autrice principale de l’étude, Sara Hyman. Des estimations mondiales doivent être faites pour éclairer les négociations en vue d’un traité international contre la pollution plastique, selon ces scientifiques.
The Lancet : https://www.thelancet.com/journals/ebiom/article/PIIS2352-3964%2825%2900174-4/fu...
|
 |
 |
 |
|
 |
 |
|
Une nouvelle étude associant des chercheurs et médecins du GHU Paris, de l’Inserm, du CNRS, de l’Université Paris Cité et l’ESPCI Paris-PSL, publiée dans le journal Brain Stimulation, montre des résultats prometteurs d’un traitement sur cinq jours consécutifs basé sur l’utilisation d’ultrasons focalisés de faible intensité. Cette technologie innovante permet de moduler l’activité des régions cérébrales profondes impliquées dans la dépression, mais cette fois-ci de façon non-invasive. Les ultrasons ont la propriété de se propager dans les tissus humains et de stimuler à distance la zone cérébrale sur laquelle ils sont concentrés, par action mécanique, en déclenchant l’ouverture de canaux mécano-sensibles. Cependant, l’irrégularité de l’épaisseur du crâne, déviant les ultrasons et limitant la capacité à les concentrer précisément sur la zone à cibler, a empêché le développement de cette technologie durant plusieurs décennies.
Au GHU Paris site Sainte-Anne, les psychiatres et chercheurs Marion Plaze et David Attali, dans le service du Docteur Thierry Gallarda, ont participé au développement et à la mise en œuvre d’un dispositif portable innovant reposant sur l’utilisation de lentilles acoustiques concentrant les ultrasons avec une précision inédite. Ces lentilles permettent de compenser les distorsions des ondes ultrasonores induites par la traversée de la boîte crânienne. En effet, les chercheurs sont parvenus à modéliser l’effet du crâne sur les ultrasons et à en déduire la forme optimale de ces lentilles acoustiques, fabriquées de façon unique et personnalisée pour chaque patient. La technologie des lentilles a été développée à l’Institut physique pour la médecine (Inserm, ESPCI Paris – PSL, CNRS) par les chercheurs et ingénieurs Jean-Francois Aubry (CNRS), Thomas Tiennot (ESPCI) et Mickael Tanter (Inserm), co-auteurs de l’étude, qui ont breveté la technologie et co-fondé la startup SonoMind avec Jeremy Bercoff, président, et Philippe Chapuis, directeur technique, dans le but de d’accélérer le transfert clinique de cette technologie.
La stimulation transcrânienne ultrasonore de précision ainsi obtenue représente une avancée technologique de premier plan dans le domaine de la médecine personnalisée et des neurosciences. Elle permet pour la première fois de stimuler de façon ciblée, précise et non-invasive, les structures cérébrales profondes, telles que la région cingulaire subcalleuse, avec un dispositif transportable. L’essai clinique consistait en 5 jours consécutifs de traitements par ultrasons de cette zone cérébrale. Ce protocole a été réalisé sur 5 patients souffrant de dépression sévère et résistante aux médicaments dans le but de tester la sécurité de cette nouvelle approche. Les résultats sont encourageants, avec l’absence d’événement indésirable grave et une excellente tolérance : les patients rapportaient ne ressentir aucune gêne ni douleurs durant les séances. Les scores de sévérité de la dépression ont de plus progressivement diminué au fil des jours de traitement, avec une réduction moyenne de plus de 60 % de la sévérité de la dépression au cinquième jour du protocole. « Bien que les résultats soient encourageants, il faut les interpréter avec prudence, car il s’agit d’une première étude de sécurité sur un nombre limité de patients et sans groupe placebo » précisent les chercheurs.
Des études complémentaires sont nécessaires, et déjà planifiées, sur des cohortes plus importantes de patients. Si les effets thérapeutiques rapides et marqués sont confirmés, ainsi que le profil d’innocuité de la technique et la persistance des effets dans le temps, la stimulation transcrânienne par ultrasons pourrait voir ses applications se multiplier ces prochaines années et s’étendre en psychiatrie, addictologie et neurologie, au bénéfice de nombreux patients. Ces travaux sont l’aboutissement de 25 années de recherche sur les méthodes de focalisation des ultrasons à travers le crâne, 15 années sur la modulation de l’activité cérébrale par ultrasons et 7 années de collaboration entre les psychiatres – chercheurs du GHU Paris et de l’Institut de Psychiatrie et Neurosciences de Paris (Inserm/Université Paris Cité), et les chercheurs de l’Institut physique pour la médecine (CNRS/ESPCI Paris-PSL/Inserm).
Brain Stimulation : https://www.brainstimjrnl.com/article/S1935-861X(25)00099-3/fulltext
|
 |
 |
 |
|
 |
 |
|
C’est une annonce majeure dans le traitement du cancer de la prostate. Après dix ans de suivi, une étude clinique de phase III démontre que la radiothérapie en 7 séances sur 2,5 semaines est aussi efficace, voire supérieure au protocole standard de 39 séances sur 8 semaines. Ce résultat, présenté dans le cadre du congrès de l'ESTRO (European Society for Radiotherapy and Oncology), repose sur un suivi sur 10 ans de 1 200 patients atteints d’un cancer localisé à risque intermédiaire ou élevé, répartis entre deux groupes selon le type de traitement reçu. Le cancer de la prostate reste l’un des cancers les plus fréquents chez l’homme. La radiothérapie externe constitue l’un des traitements de référence, notamment pour les formes localisées à risque intermédiaire ou élevé. Mais le protocole classique implique près de deux mois de séances quotidiennes, ce qui pèse lourd sur les patients, leurs familles et le système de soins.
L’étude, conduite par des chercheurs suédois, s’est concentrée sur des patients atteints d’un cancer de la prostate localisé. Tous ont été suivis pendant une décennie. Et les résultats sont rassurants sur tous les plans. Concernant la survie globale, 81 % des patients du groupe court étaient toujours en vie dix ans après leur traitement, contre 79 % dans le groupe standard. Le taux de survie sans échec — indicateur clé dans l’évaluation des récidives — était même plus favorable dans le protocole court (72 % contre 65 %). Les décès liés spécifiquement au cancer de la prostate étaient identiques dans les deux groupes : 4 %. Quant aux effets secondaires, notamment urinaires et intestinaux, ils ont été similaires dans les deux groupes, la plupart étant décrits comme légers à modérés.
Les auteurs, les Professeurs Per Nilsson, radiophysicien et Adalsteinn Gunnlaugsson, radio-oncologue, déclarent ainsi : « Pour les patients, cela signifie moins de perturbations dans leur vie quotidienne et potentiellement une réduction des coûts de santé, sans compromettre les résultats et la sécurité ». L’un des bénéfices les plus tangibles de cette avancée concerne en effet le vécu du patient. Réduire le nombre de séances de 39 à seulement 7 signifie moins de fatigue, moins de déplacements, moins d’absences professionnelles, mais aussi moins de saturation des centres de traitement. Le professeur Matthias Guckenberger, président de l’ESTRO, ajoute ainsi : « Des traitements plus courts permettent aux patients de reprendre une vie normale plus rapidement ». Le protocole court permet également de diminuer les coûts globaux : chaque patient mobilise les équipements et les équipes médicales durant un laps de temps bien plus court, ce qui optimise l’utilisation des ressources, notamment dans les pays confrontés à des délais d’attente élevés en oncologie. Avec une efficacité équivalente, une toxicité comparable, et des bénéfices logistiques majeurs, cette approche pourrait s’imposer comme le nouveau standard de soin pour les cancers de la prostate localisés.
ESTRO 2025 : https://www.estro.org/ESTRO/media/ESTRO/Congresses/2-3-HYPO-RT-PC-press-release-...
|
 |
 |
 |
|
 |
 |
|
Karla Flores, une jeune Américaine de 19 ans, était atteinte d’un chordome, une tumeur osseuse rare localisée dans le crâne et la colonne vertébrale. Après avoir subi deux interventions chirurgicales lourdes pour retirer une première tumeur cérébrale, une nouvelle masse est détectée, cette fois à la jonction entre le crâne et la colonne cervicale — une zone particulièrement délicate, où passent de nombreuses structures vitales. Pour les médecins, les options classiques – passer par la bouche, le nez ou le cou – s’accompagnent de risques majeurs : infections, accès limité, ou atteinte des nerfs. C’est alors qu’une idée audacieuse germe : et si l’on accédait à la tumeur… par l’orbite de l’œil ?
Sous la direction du Docteur Mohamed Labib, neurochirurgien, l’équipe imagine un itinéraire jamais tenté auparavant. Accompagné par deux autres spécialistes – le Docteur Andrea Hebert, chirurgienne de la tête et du cou, et le Docteur Kalpesh Vakharia, chirurgien reconstructeur – ils conçoivent une approche chirurgicale qu’ils baptisent la "troisième narine". Pendant des semaines, ils répètent l’intervention sur des têtes de cadavres, anticipant chaque geste, chaque millimètre. Car l’enjeu est colossal : la moindre erreur dans cette région du cerveau pourrait provoquer une paralysie ou un accident vasculaire cérébral au niveau du tronc cérébral.
L’opération, qui durera 19 heures, consiste à reculer soigneusement le globe oculaire et les tissus environnants, protégés par un bouclier cornéen. À l’aide d’une mini-perceuse, les chirurgiens retirent une partie des os du plancher orbital et de la mâchoire supérieure. Par cette ouverture, ils atteignent la tumeur et la retirent morceau par morceau, en utilisant une combinaison de forets, de dissecteurs et d’instruments endoscopiques. Trois voies d’accès sont utilisées en coordination : les deux narines… et l’orbite. L’ablation de la tumeur n’était que la première étape. Après l’intervention, le visage de Karla Flores doit être reconstruit : os orbitaires, mâchoire, plancher du visage. Pour cela, les chirurgiens utilisent des greffes osseuses prélevées sur sa hanche, ainsi que des plaques de titane, des vis et des filets.
Deux jours plus tard, une seconde opération est nécessaire pour stabiliser la jonction entre le crâne et la colonne vertébrale. Après six semaines de convalescence, Karla entame une protonthérapie afin de détruire les éventuelles cellules tumorales restantes. Un an plus tard, les examens ne montrent aucune récidive de la tumeur. La jeune femme se remet lentement mais sûrement. Elle rêve désormais de reprendre une vie normale, retourner travailler, et ouvrir un jour son propre salon de manucure.
Interesting Engineering : https://interestingengineering.com/health/spinal-tumor-removal-through-eye-socke...
|
 |
 |
 |
|
 |
 |
|
En apparence, c’est une petite gélule que l’on avale. Sauf que ce comprimé est équipé d’un mini-robot, avec une caméra miniature (grand angle de 180°), chargé d’explorer en détail votre tube digestif. « Il va rechercher d’éventuelles lésions », explique le professeur Emmanuel Coron. Ce robot gastrique, NeoMom, est testé au CHU de Nantes (Loire-Atlantique). Les images qu’il capte sont envoyées vers un boîtier, fixé sur une ceinture abdominale placée sur le patient. « C’est comme un petit sous-marin qui se promène et explore toutes les recoins de l’estomac et de l’intestin grêle », ajoute Emmanuel Coron. Ce petit sous-marin est d’abord guidé par un médecin avec un joystick, comme pour un jeu vidéo, dans un champ magnétique, pour l’exploration de l’estomac. Le patient peut ensuite reprendre une activité normale, pendant que la capsule, qui envoie deux à dix images par seconde, poursuit son chemin dans l’intestin grêle (qui mesure entre trois et quatre mètres), de façon autonome. Une fois le film réalisé, le robot miniature à usage unique est évacué par les selles.
Distribuée en France par Asept InMed, une société toulousaine, cette technologie, développée en Chine, s’appuie sur l’intelligence artificielle pour détecter des anomalies à peine visibles à l’œil nu. Sur sept heures de film, l’IA sélectionne automatiquement les images sur lesquelles il y a une lésion. « On voit toutes les microvillosités, pilosités de l’intestin grêle. C’est une aide au diagnostic pour le médecin qui ne va lire que les images les plus parlantes », précise le docteur. L’examen est simple à effectuer : avant d’ingurgiter la vidéo capsule, le patient doit simplement boire de 500 ml à un litre d’eau pour dilater l’estomac. Cette vidéo capsule constitue un outil capital pour le dépistage du cancer gastrique. Lorsque la maladie est dépistée à temps, le taux de survie passe de 10 à 90 %. Elle complète parfaitement l’endoscopie digestive haute (gastroscopie) ou basse (coloscopie). Deux examens qui mettent aussi en œuvre des mini caméras, via un long tube flexible introduit par la gorge ou le rectum, mais qui sont plus invasifs. Ils sont faits sous anesthésie et sont plus compliqués à mettre en œuvre. Autre avantage de la vidéo capsule, celle-ci peut couvrir tous les recoins de l’estomac et de l’intestin grêle. En revanche, l’endoscopie permet dans la foulée de faire des biopsies et d’enlever les éventuelles lésions. Cette vidéo-capsule pourrait aussi être utile à terme dans la détection de la maladie de Crohn.
Ouest France : https://www.ouest-france.fr/sante/comme-un-sous-marin-un-robot-video-dans-le-ven...
|
 |
^ Haut |
 |
|
|
|
|
VOTRE INSCRIPTION |
 |
Vous recevez cette lettre car vous êtes inscrits à la newsletter RTFLash. Les articles que vous recevez correspondent aux centres d'intérêts spécifiés dans votre compte.
Désinscription Cliquez sur ce lien pour vous désinscrire.
Mon compte pour créer ou accéder à votre compte et modifier vos centres d'intérêts.
|
|
|
|
|
|