RTFlash

RTFLASH Recherche & Technologie
NUMERO 1009
Lettre gratuite hebdomadaire d’informations scientifiques et technologiques
Créée par René Trégouët rapporteur de la Recherche et Président/fondateur du Groupe de Prospective du Sénat
Edition du 12 Juillet 2019
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Egalement dans ce numéro
TIC
Une IA qui détecte le cancer du sein 5 ans avant qu’il n’apparaisse
Des feux de signalisation intelligents pour deviner si les piétons veulent traverser
Des algorithmes qui mesurent les courants marins avec une précision inédite
Avenir
Ikea va proposer des meubles robotisés pour les petits espaces dès 2020
Une mousse à l’épreuve des balles…
Matière
Le premier diamant composite imprimé en 3D
Terre
Lancement du projet européen innovant « 3D » pour capter et stocker le CO2 à l’échelle industrielle
Vivant
Des chercheurs français découvrent deux nouveaux antibiotiques très efficaces
Le glyphosate affecte le cerveau des rats
Les chercheurs de l'Inserm découvrent un nouveau marqueur de l’athérosclérose
Le vaccin contre la varicelle réduit l’incidence des infections invasives à streptocoque du groupe A
Le cannabis serait plus dangereux que l'alcool pour le cerveau
Maladie d’Alzheimer : des changements cérébraux présents 30 ans avant l’apparition des symptômes
Une heure de marche hebdomadaire suffit à éviter le handicap
Bactéries : le mécanisme de dissémination de résistance aux antibiotiques observé en temps réel !
Recherche
Nantes lance un bus électrique qui se recharge en 15 secondes
Edito
ASCO 2019 : immunothérapies, nanoparticules et intelligence artificielle à l’assaut du cancer



Comme chaque année, le congrès annuel de l’ASCO, l’Association américaine d’oncologie clinique, s’est tenu à Chicago du 31 mai au 4 juin. Il s’agit de la plus grande rencontre mondiale de cancérologie qui réunit plus de 40 000 spécialistes internationaux venu de tous les pays de la planète.

Si cette édition de l’ASCO 2019 n’a pas donné lieu à des annonces fracassantes, elle a confirmé les avancées récentes. Il est impossible d’évoquer l’ensemble des communications présentées à Chicago (plus de 5 000) mais on peut cependant en extraire quelques-unes, particulièrement intéressantes. Il faut d’abord noter que, pour la première fois dans l’histoire de l’oncologie, une même famille de traitements, l'immunothérapie, a été approuvée pour toutes les pathologies tumorales. Cette avancée constitue une vraie rupture dans la prise en charge des cancers, avec une amélioration significative de la survie dans de nombreux cancers au stade avancé. Néanmoins, les effets à long terme de ces puissantes thérapies ne sont pas encore clairement connus.

Dans ces traitements personnalisés, les cellules immunitaires du patient – des lymphocytes T – sont recueillies, modifiées génétiquement dans une plate-forme technologique spécialisée de façon à ce qu’elles expriment, une fois réinjectées au patient, un récepteur artificiel. Ce « récepteur antigénique chimérique » (dont le sigle en anglais est « CAR ») reconnaît spécifiquement les cellules cancéreuses en ciblant la plupart du temps la protéine CD19 à leur surface et les détruit.

Deux de ces médicaments, faits sur mesure pour chaque patient, ont été autorisés en août 2017 aux Etats-Unis, puis à l’été 2018 en Europe, comme dernier recours pour des cancers hématologiques – certains lymphomes à cellules B et les leucémies lymphoblastiques aiguës du jeune adulte. Il s’agit du tisagenlecleucel (Kymriah de Novartis) et l’axicabtagene ciloleucel (Yescarta de Kite Pharma). Un autre traitement CAR-T cells devrait bientôt être disponible pour le traitement de la leucémie lymphocytaire chronique, le JCAR-017, et deux autres produits sont aussi à venir dans le myélome : le JNJ-4528 de Janssen et le BB2121 de Bluebird Bio.

Il reste que ces nouveaux traitements ont parfois révélé des effets secondaires plus importants que prévus. Ce phénomène serait dû à une forte libération de cytokines, donnant des symptômes analogues à ceux d’une infection virale. « Avec une prise en charge plus appropriée, une meilleure sélection et une meilleure surveillance des patients, ces effets sont plutôt de gravité faible ou intermédiaire et semblent réversibles », précise  le Professeur Christian Chabannon.

Autre frein à l’utilisation à large échelle de ces nouveaux traitements CART-T, leur coût prohibitif (plus de 300 000 € pour une injection unique) et leurs délais de production. Pour lever ces obstacles, les recherches se poursuivent activement dans le monde afin de parvenir à cultiver des cellules T allogéniques, présentant un caractère universel. Les chercheurs essayent également de rendre ces traitements plus efficaces sur les tumeurs solides, en combinant notamment les cellules CAR-T avec des anticorps qui débloqueraient les points de contrôle freinant le système immunitaire.

Parmi les annonces importantes de cette année, l’une concerne les cancers du sein hormonodépendants, malheureusement fréquents chez les femmes après la ménopause. Les résultats d’un essai clinique international en double aveugle ont montré que 70 % des patientes ayant pris le comprimé de la molécule ribociclib étaient vivantes trois ans et demi après le début du traitement, contre 46 % pour celles ayant pris un placebo, soit une réduction relative du risque de 29 %. Ce nouveau traitement est en outre moins toxique qu’une chimiothérapie traditionnelle car il cible plus spécifiquement les cellules cancéreuses, en les empêchant de se multiplier.

Seconde avancée remarquable, Roche a présenté une étude qui montre une amélioration sensible de la survie globale en combinant deux médicaments, le Tecentriq et le nab-paclitaxel dans le redoutable cancer du sein métastatique triple négatif PD-L1 positif. Cette étude très commentée montre que plus du tiers (37 %) des patientes atteintes d'un cancer du sein métastatique HER2-positif étaient encore en vie au terme de huit ans.

« Notre approche scientifique transforme les normes de prise en charge du cancer du sein qui avaient plus de 20 ans d'ancienneté et montre un bénéfice sans précédent en termes de survie pour les patientes atteintes d'une maladie HER2-positive à un stade avancé », a déclaré Sandra Horning, MD, médecin en chef de Roche.

Sur le front du terrible cancer du poumon, des résultats majeurs ont également été annoncés. Une étude a en effet montré qu’un traitement à l’aide de pembrolizumab (Keytruda), a permis d’obtenir une survie à 5 ans d’un malade sur quatre, un progrès sans précédent pour ce type de cancer, dont le taux de survie à cinq ans était d’environ 5 %.

Un autre essai clinique d’une nouvelle thérapie a également donné des résultats très positifs pour les patients atteints d’un cancer du pancréas et porteurs d’une mutation du gène BRCA, liée à une hausse du risque de plusieurs cancers dont ceux du pancréas et du sein. La molécule utilisée dans l’essai clinique, l’olaparib (Lynparza, laboratoires Merck et AstraZeneca), a permis pour les malades réceptifs au traitement une survie sans précédent de plus de deux ans. Commentant ces résultats, l’auteure principale de l’étude, Hedy Kindler, oncologue à l’hôpital de l’Université de Chicago, a souligné que « Cette étude est la première à établir une approche axée sur les biomarqueurs dans le traitement du cancer métastatique du pancréas et ouvre la porte à une nouvelle ère de soins personnalisés pour ce cancer difficile à traiter ». Environ un patient sur cinq a répondu à l'olaparib pendant deux ans en moyenne, ce qui est vraiment remarquable pour le cancer du pancréas métastatique.

Sur le front du cancer de la prostate sans métastases, Orion et Bayer HealthCare ont présenté une nouvelle molécule, le darolutamide, un antiandrogène non stéroïdien qui réduit sensiblement les douleurs liées à cette pathologie et améliore la qualité de vie pour les patients, un objectif désormais majeur en cancérologie.

Une autre étude présentée par la société française Nanobiotix a également créé l’événement. Au cours de cette communication, le Docteur Christophe Le Tourneau, oncologue médical à l'Institut Curie (Paris) a dévoilé des résultats positifs sur des patients atteints de tumeur ORL. Il faut rappeler qu’à l’origine, ces nanoparticules d’l’oxyde d’hafnium, d’un diamètre d’environ 50 nanomètres, ont été conçues pour être injectées au niveau même de la tumeur, de façon à amplifier d’un facteur dix la puissance et l’efficacité des traitements par radiothérapie.

Dans l’essai présenté à Chicago, ce nouvel outil a été utilisé chez 19 patients, tous très fragilisés et âgés, ne pouvant plus recevoir les molécules de chimiothérapies prévues. Ils ont donc bénéficié uniquement de radiothérapie avec différentes concentrations de nanoparticules. Sur treize patients finalement évaluables, neuf ont obtenu une réponse complète au niveau de la zone injectée, un résultat considéré comme remarquable.

Une autre communication française a été effectuée par une équipe de l’Assistance Publique des Hôpitaux de Paris (APHP). Celle-ci a présenté des travaux sur un nouvel outil permettant de mieux prédire la mortalité des patients âgés. Il a notamment été mis au point par le professeur Étienne Audureau, épidémiologiste à l’hôpital Henri-Mondor à Créteil. Cette "machine learning" a été développée de manière à aider les médecins à déterminer le ratio bénéfice/risque d'un traitement chez les plus de 70 ans, une population chez qui se développent les deux-tiers des cancers, et dont on connaît assez mal les réactions aux différents traitements.

Pour mettre au point cet outil unique d’IA, les chercheurs ont utilisé une grande quantité de données issues de 2 000 patients de plus de 70 ans, déjà traités pour des cancers.

Ce système d’analyse intègre, en les pondérant, une multitude de facteurs qui définissent l'état clinique du patient ; Il devient alors plus facile pour les médecins de prévoir de manière fiable quel type de traitement est le plus indiqué pour le malade et peut lui apporter un vrai bénéfice de survie, sans dégrader sa qualité de vie.

Dans le même esprit, des médecins-chercheurs de l'Institut Gustave Roussy (Villejuif), en collaboration avec ceux du Memorial Sloan-Kettering Cancer Center (New York), ont développé un nouvel outil prédictif capable d’évaluer, au moment du diagnostic du cancer du sein, quelles sont les femmes les plus susceptibles d'être affectées par la fatigue que les autres. Là encore, il s’agit de proposer aux patientes les plus fragiles les meilleures options thérapeutiques, en termes d’efficacité, mais aussi de qualité de vie.

Les chercheurs se sont appuyés sur une cohorte de 1 200 patientes et, après avoir sélectionné celles qui n’étaient pas fatiguées avant leur traitement, ils ont séquencé leur génome afin d’identifier les différents polymorphismes génétiques, c’est-à-dire les variations dans la séquence des gènes. Puis ils ont identifié, grâce à une méthode d’intelligence artificielle, une combinaison de polymorphismes génétiques susceptibles d’être à l’origine de la fatigue post-traitement. « Grâce à cette méthode, nous sommes parvenus à prédire la survenue de la fatigue cognitive chez des patientes avant qu’elles ne présentent d’autres symptômes cliniques », précise le Docteur Inès Vaz-Luis, de l’Institut Gustave Roussy.

Enfin, en marge de ce congrès de l’ASCO 2019, trois autres innovations de rupture dans le domaine de l’imagerie médicale et de la radiothérapie viennent d’être annoncées et méritent d’être évoquées, tant elles vont, de l’avis de tous les spécialistes, révolutionner dans les années qui viennent le diagnostic précoce et le suivi des traitements en cancérologie.

La première concerne la mise au point d’un nouveau type de scanner couleur, par une entreprise de Nouvelle-Zélande. Cet appareil, inventé par les professeurs Phil et Anthony Butler, des Universités de Canterbury et d'Otago, a permis de scanner, pour la première fois, le corps d'un être humain, en utilisant la technologie Medipix3 développée au CERN. L'originalité du dispositif Medipix est qu'il fonctionne comme un appareil-photo : il détecte et comptabilise chaque particule en percutant les pixels lorsque l'obturateur électronique est ouvert. Il est ainsi possible d'obtenir des images très fiables, d'une résolution et d'un contraste jamais atteints dans le domaine de l’imagerie médicale.

Ce système associe les données spectroscopiques générées par le détecteur Medipix3 à de puissants algorithmes pour produire des images 3D. Les couleurs représentent les différents niveaux d'énergie des photons des rayons X enregistrés par le détecteur ; elles permettent d'identifier les différents composants des parties du corps, tels que la graisse, l'eau, le calcium et les marqueurs de maladies.

La deuxième innovation majeure en matière d'imagerie médicale a été présentée fin 2018 par Simon Cherry et Ramsey Badawi, deux scientifiques de l'Université Davis (Californie). Il s'agit du premier scanner à être capable de photographier, en 3D, l'intégralité du corps humain en moins de 30 secondes. Baptisé « Explorer », ce scanner combine deux technologies d'imagerie déjà bien connues : la tomographie par émission de positrons (TEP) et la tomodensitométrie à rayons X (TDM). Il est ainsi capable d'imager simultanément tout le corps. Une fois combinées, ces techniques produisent des images de haute précision : elles peuvent ainsi numériser l'intégralité du corps humain en moins de 30 secondes, soit 40 fois plus rapidement que les machines actuelles.

Comme son concurrent le Medipix, cet appareil peut évaluer simultanément ce qui se passe dans tous les organes et tissus du corps. Il devrait permettre une vraie révolution en matière de diagnostic et de suivi des traitements, grâce à sa capacité à suivre de manière extrêmement fine la propagation du cancer, mais aussi les troubles immunologiques ou métaboliques provoqués par de nombreuses autres maladies. L’Explorer pourra également suivre en temps réel la progression des médicaments dans le corps.

Enfin, la dernière innovation concerne un nouvel appareil de radiothérapie qui vient d’être inauguré au centre Antoine Lacassagne, à Nice. Cette thérapie ne peut s’appliquer, pour l’instant, qu’à des petites tumeurs mais elle est riche de promesses. Actuellement à l’essai sur 40 patientes, elle permet de traiter en une seule séance de moins d’une minute les petites tumeurs. Les patientes, au lieu de subir cinq ou six semaines de radiothérapie, ont donc la possibilité de subir une opération et, dans la même journée, un traitement par radiothérapie sous anesthésie générale. Le gain que permet ce nouvel appareil en qualité de vie et en confort pour les malades est évidemment considérable.

L’ensemble de ces avancées et leurs effets synergiques puissants nous rendent plus optimistes que jamais. Il est désormais permis de penser que l’objectif visant à prévenir, guérir ou contrôler la très grande majorité des cancers, peut être atteint au cours des vingt prochaines années. Mais si nous voulons atteindre ce but, nous devons évidemment redoubler d’effort pour intensifier la recherche fondamentale et clinique et mettre en place, au niveau européen, de grands pôles de recherche transdisciplinaire associant encore plus étroitement les sciences de la vie, les sciences de l’énergie et de la matière et les sciences mathématiques et numériques.

Plus personne aujourd’hui ne doit ignorer que cette bataille contre le cancer se gagnera aussi sur le terrain de l’analyse mathématique et informatique, et de la capacité de traitement intelligent des données massives, dont la quantité va exploser dans les années à venir. Nous devons donc mobiliser tous nos outils scientifiques et toute notre intelligence pour enfin venir à bout de ce fléau et en débarrasser définitivement l’Humanité.

René TRÉGOUËT

Sénateur honoraire

Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat

e-mail : tregouet@gmail.com

Chers abonnés de RT Flash,

A l'encontre des lecteurs de RT Flash en ligne, vous, abonnés à notre Lettre hebdomadaire, avez reçu, la semaine dernière, le même édito (sur la maladie de Parkinson) pour la seconde fois. Cette erreur est liée à un dysfonctionnement et nous tenons à nous en excuser. Pour réparer cette erreur, vous trouverez ci-dessous l'édito de la semaine dernière ainsi que le petit additif que j'avais rédigé sur la maladie de Parkinson pour reprendre une information très intéressante transmise par une lectrice de RT Flash.

Avec toutes mes excuses.

Bien Cordialement

René TRÉGOUËT

La révolution des déplacements urbains propres, autonomes et intelligents !

D'ici 2050, 68 % de la population mondiale vivra dans des villes contre 55 % aujourd'hui, selon une étude de l'ONU qui précise qu’en 2030, sur les 8,5 milliards de personnes que comptera notre Terre, près de 5 milliards vivront dans des zones urbaines. L’ONU souligne que d'ici 2030, la planète comptera 43 villes géantes avec plus de 10 millions d'habitants chacune.

L'Amérique latine est le continent le plus urbanisé au monde. Elle présente un taux d'urbanisation de 80 %, suivie de peu par l’Europe, avec 77 % de citadins. Au total, la population dans les villes aura été multipliée par six depuis 1950, passant de 751 millions de personnes en 1950 à 4,2 milliards en 2018. Aujourd’hui, l'Asie accueille 54 % des citadins du monde, suivie par l'Europe et l'Afrique avec 13 % chacune. D'ici 2050, l'Inde aura 416 millions de citadins de plus, la Chine 255 millions et le Nigeria 189 millions.

Depuis 1950, la production annuelle de voitures a été multipliée par dix dans le monde et le parc automobile mondial a suivi le même rythme, passant de 90 millions à 1,2 milliard de voitures. Il est frappant de constater qu’il y a encore moins de dix ans, toutes les prévisions tablaient sur une augmentation considérable du parc automobile mondial, qui devait atteindre plus de 2,5 milliards de véhicules en 2050. Mais en moins d’une décennie, les évolutions technologiques majeures sont venues remettre en cause ces prévisions, qu’il s’agisse de la montée en puissance de l’autopartage, du développement des voitures électriques et hybrides, et bien sûr de l’arrivée dorénavant proche des véhicules autonomes.

A cet égard, l’étude publiée début 2018 par le réputé cabinet britannique PricewaterhouseCoopers (PwC) est édifiante : elle prévoit que le nombre de voitures en circulation en Europe et aux Etats-Unis pourrait chuter de 138 millions d’unités — sur un total de 550 millions — d’ici à 2030. En Europe, ce nombre passerait ainsi de 280 à 200 millions et aux Etats-Unis il passerait de 270 à 212 millions outre-Atlantique. Selon ce cabinet le développement rapide des différentes formes d’utilisation partagée de véhicules fera qu’un 1 km parcouru sur 3 sera partagé en 2030 aux Etats-Unis et en Europe (Voir PWC).

Toujours selon cette étude, autre point marquant : 40 % des kilomètres effectués en voiture en 2030 se feront avec des véhicules autonomes, et 55 % des nouveaux véhicules seront électriques. Comme le souligne cette étude, dans une dizaine d’années, les deux principales règles qui prévalent depuis la naissance de l’automobile, à savoir d’une part que la majorité des automobilistes sont propriétaires de leur voiture, et d’autre part qu’ils doivent se trouver derrière le volant pour la conduire, auront en partie disparu.

Quant à la voiture à moteur thermique que nous connaissons depuis la fin du XIXème siècle, elle est, elle aussi, irrémédiablement condamnée. Selon le scénario « New Policies » de l'AIE basé sur les politiques actuelles ou annoncées, le parc mondial de voitures électriques pourrait avoisiner 125 millions d’unités en 2030 (et jusqu’à 220 millions dans le scénario « EV30@30 » visant à porter à 30 % la part de marché de la mobilité électrique au niveau mondial).

Mais si la voiture va devenir propre d’ici les vingt prochaines années, elle va aussi devenir largement autonome : le cabinet Navigant Research, spécialiste des technologies propres sur les marchés mondiaux, prévoit ainsi que les ventes de véhicules sans conducteur atteindront 95,4 millions d'unités par an en 2035, ce qui représentera environ 75 % de l'ensemble des ventes de véhicules légers.

Cette révolution des véhicules propres, autonomes, connectés et intelligents va également bouleverser nos modes de déplacements et définitivement brouiller les frontières entre transports publics et privés, comme le montrent de nombreuses expérimentations en cours.

Les campagnes, contrairement à beaucoup d’idées reçues, n’échapperont pas à cette mutation majeure. C’est ce que montre une expérimentation qui va débuter en Indre, en plein coeur de la Brenne. Dans ce territoire très rural, les trois-quarts des habitants, comme le confirme une enquête récente, n’ont pas d’autre choix que de prendre leur voiture tous les jours. En outre, les personnes âgées qui doivent sortir de leur village ont peu de solutions pratiques de déplacement à leur disposition.

Pour améliorer cette situation, deux navettes électriques autonomes – 5 passagers par navette – tourneront en boucle, 8 fois dans la journée, entre plusieurs villages sur une distance de 22,3 km. Les habitants qui n’ont pas le permis (ou pas de voiture) pourront ainsi retrouver de la mobilité.

A Vauvert, dans la « petite Camargue (Gard), les habitant vont bientôt pouvoir utiliser la navette urbaine Vauveo. D’une contenance de vingt-trois places, dont quinze assises, cette navette sera équipée de deux caméras à l’intérieur. Elle effectuera des transports à la demande les après-midi, sur simple appel téléphonique.

Depuis la fin 2018, une navette autonome Keolis circule dans le centre-ville de Nevers, cohabitant ainsi avec les piétons, cyclistes et autres voitures. Ce type de véhicule sans conducteur a déjà été testé dans d'autres villes de France mais jamais en coeur de ville, dans un flux de circulation classique. Du mardi au samedi, de 13h30 à 18h30, la Cours'inov circule en Centre-Ville, sur un parcours d'un kilomètre environ. Cette navette entièrement électrique de 14 places fonctionne sans chauffeur mais un opérateur de Keolis est présent pour assurer la sécurité. Grâce à un système de capteurs, caméras et GPS, cette navette peut évoluer seule dans un milieu urbain dense et s'arrête en cas d’obstacles.

En Ile-de-France, la RATP multiplie depuis trois ans les expérimentations de navettes urbaines autonomes. En 2017, entre les gares de Lyon et d’Austerlitz, plus de 30 000 voyageurs ont été transportés à l’aide d’une navette autonome. Depuis plus d’un an, en partenariat avec la Ville de Paris et Ile-de-France Mobilités, la RATP dessert aussi le bois de Vincennes, avec une navette qui prend les gens au métro et les emmène à l’endroit qu’ils souhaitent dans le bois. Ce service a beaucoup de succès et a déjà été utilisé par près de 40 000 personnes.

Mais la RATP va franchir une nouvelle étape décisive, avec la mise en service d’autobus autonomes avant la fin de l’année. Ligne concernée : la n°393, qui relie Thiais à Sucy-Bonneuil, dans le Val-de-Marne. Le premier bus autonome sur cette ligne 393, choisi parmi une quinzaine de candidats du monde entier, commencera à être testé en fin de cette année. Il sera mis en test sur la ligne avec un machiniste à bord, qui devra appuyer sur le bouton du mode automatique sur certaines parties du trajet.

La RATP est persuadée qu’elle doit proposer de nouveaux services personnalisés pour les voyageurs, au fameux dernier kilomètre, ou à la desserte des zones peu denses et périurbaines, de sorte à créer de nouvelles offres là où il n’y en n’a pas ou de compléter celles qui existent. Pour autant, la régie affirme sa volonté de conserver un conducteur, dont la mission pourra évoluer vers le conseil et l’écoute des passagers.

Aujourd’hui, la RATP constate qu’elle est en mesure d’offrir un transport public efficace lorsqu’il y a une forte densité de voyageurs. Mais en zones peu denses ou périurbaines, elle ne parvient pas à proposer une offre de transports assez attractive et à rentabiliser ses lignes. L’autonomie doit donc permettre de coupler la logique de transport à la demande et celle de transport hyper-personnalisé, pour offrir du transport là où il n’y en n’a pas et à des prix beaucoup plus abordables.

A Lille, depuis le début de l’année, la desserte en transport en commun du campus de l’Université de Lille 1, à Villeneuve d’Ascq, s’effectue grâce à un service de navettes électriques, sur un trajet prédéfini. C’est le constructeur français Navya qui a été retenu pour fournir les deux navettes autonomes. Chaque navette peut accueillir quinze personnes et ne nécessite aucune infrastructure particulière pour évoluer.

A Amiens, depuis deux mois, Keolis exploite pour le compte d’Amiens Métropole, 43 bus tout électriques. Première en Europe, ces véhicules électriques circulent sur trois des quatre nouvelles lignes de Bus à Haut Niveau de Services (BHNS) baptisées Nemo en hommage au capitaine de « Vingt mille lieues sous les mers » de Jules Verne, natif d’Amiens. Grâce à ce nouveau réseau, Amiens Métropole et Keolis prévoient une hausse de fréquentation de 28 % en cinq ans du réseau de transport en commun amiénois (Ametis). Ces bus construits par le fabricant espagnol Irizar sont équipés d’un nouveau système de recharge rapide qui leur permet de retrouver 40 km d’autonomie en moins de 5 minutes de charge. Quant à la recharge complète, qui demande quatre heures, elle s’effectue la nuit au dépôt. Dotés de 151 places, ces bus sont propres, confortables et silencieux.

En région lyonnaise, deux navettes Navly sont opérationnelles depuis quelques jours entre le Parc OL et la station de tramway Décines Grand Large. Elles peuvent se déplacer à la vitesse maximale de 18 km/h, dans des conditions réelles de circulation urbaine. Ces navettes circulent tous les quarts d'heure, sur 1,3 kilomètre, soit 15 minutes de parcours, du lundi au samedi entre 8h30 et 19h30. Elles seront gratuites durant tout le temps de l'expérimentation qui s'inscrit dans le cadre du projet européen AVENUE.

Ces navettes autonomes devraient à terme faire partie de la palette de modes de transports en commun à Lyon. "L'enjeu : desservir le dernier kilomètre et à terme pouvoir offrir un transport à la demande, sans compter la préservation de l'environnement puisque ces navettes sont électriques", souligne Fouziya Bouzerda, responsable du projet.

Partout dans le monde, les transports urbains connaissent une véritable révolution, avec l’arrivée de navettes modulables et propres, à haut niveau d’autonomie. En Chine, un nouveau concept de transport qui n’a pas fini de faire parler de lui est actuellement en cours d’expérimentation à Harbin, dans le nord-est du pays, où les températures descendent souvent en dessous de -20°C l’hiver. Baptisé « Rail Rapid Transita (ART), ce mode de transport est un hybride sophistiqué de bus et de tramway, équipé de roues en caoutchouc et capable de circuler dans les rues sans conducteur, de façon autonome. Avec son système de guidage optique autonome, ses bogies de type train à double essieu, son circuit hydraulique et ses pneumatiques spéciaux, ce véhicule hybride combine de manière innovante les avantages du tramway léger sur rail à ceux des véhicules routiers autonomes. Long de 35 mètres, l'ART peut transporter 300 passagers à une vitesse de 70 km/h. Son guidage optique, qui fait appel aux technologies GPS et Lidar, lui permet de se déplacer au millimètre près le long d'un marquage au sol invisible.

Pour sa propulsion, l’ART utilise de puissantes batteries en lithium-titanate, d’une autonomie de 40 kilomètres, qui se rechargent rapidement : 30 secondes de charge suffisent à retrouver 5 kilomètres d’autonomie et dix minutes, à récupérer 25 kilomètres. L’un des avantages décisifs de l’ART sur tous ses concurrents, c’est qu’il peut être déployé en quelques semaines dans une ville, sans infrastructures nouvelles. Autre avantage majeur, l’installation d’un ART urbain revient en moyenne à 6 millions du km, contre 24 millions d'euros pour un tramway en France, de quoi faire réfléchir les élus locaux, alors que certaines métropoles, comme Lyon, envisagent de nouvelle lignes de métro dont les délais de réalisation sont d’au moins 15 ans, pour un coût pharaonique qui dépasse les 100 millions d’euros du km… Gageons également que la Chine n’a pas seulement développé son ART pour répondre à ses besoins intérieurs et que ce remarquable mode de transport urbain pourrait rapidement devenir un concurrent redouble pour les grandes sociétés européennes et nationales du secteur des transports urbains.

Pourtant, face au géant chinois, la France ne manque pas d’atouts. A l'occasion du symposium des véhicules intelligents qui a eu lieu le 12 juin dernier à Versailles, plusieurs équipes de recherche françaises ont présenté de remarquables innovations qui vont dans le même sens que ce concept d’ART et pourraient bouleverser rapidement les déplacements urbains, à condition qu’elles puissent rapidement passer du laboratoire aux systèmes commercialisés. Ces avancées concernent notamment de nouveaux systèmes de guidage novateurs pour les navettes autonomes. Ces nouveaux systèmes de navigation utilisent toutes les ressources de l’IA et peuvent  gérer des problèmes complexes, comme le contournement et le dépassement de véhicules en circulation. Autre innovation présentée par l’IRSTEA lors de ce salon, un système de guidage par radar capable de repérer son chemin tout seul, quelles que soient les conditions météorologiques, sans GPS ni laser.

Autre révolution très attendue, celle de la généralisation des plates-formes multimodales numériques qui regroupent l’ensemble des offres de mobilité, les fameuse « MaaS » (Mobility as a Service). La loi d’orientation des mobilités (LOM), en cours d’adoption, prévoit d’ouvrir les services de vente des sociétés de transport, ce qui devrait permettre à chacun de pouvoir visualiser sur son smartphone ou son ordinateur, à l’aide d’une seule application, l’ensemble de l’offre de transport correspondant à sa demande spécifique de déplacement. On comprend mieux l’intérêt d’un tel service quand on sait que le nombre de seniors de plus de 75 ans va augmenter de 40 % d’ici dix ans en France, passant de 6 à 8,5 millions, et que, pour cette population, il est primordial de pouvoir disposer de modes de déplacements adaptés à leur autonomie parfois réduite.

Parmi les nombreuses expérimentations de plates-formes locales MaaS, on peut citer celle, remarquable, mise en place par Mulhouse depuis septembre 2018, sous l’impulsion de sa dynamique Maire, Michèle Lutz. Dans cette métropole de 285 000 habitants, il vous suffit de préciser où vous voulez allez et quand. En quelques instants, l’application smartphone vous propose les itinéraires les plus rapides et les moins chers, en combinant l'ensemble des modes de transports publics, privés ou partagés. En outre, grâce au système d’abonnement mis en place, l’usager n’a rien à avancer et ne règle ses frais de transports qu’en fin de mois. Ce MaaS mulhousien, c'est ce qui fait son originalité, se veut résolument un outil social qui permet de suivre ses consommations de déplacement en temps réel et de prévoir son budget transports.

Il faut enfin évoquer une autre révolution dont le Japon a pris la tête, celle qui va articuler les problématiques de transports, de production et de stockage d’énergie propre. Mitsubishi vient de lancer la première offre « tout-en-un » destinée aux particuliers pour installer une solution Vehicle-to-Home (V2H) chez eux. Cette offre combine de manière intelligente une borne de recharge bidirectionnelle, des panneaux photovoltaïques, une batterie domestique et un logiciel de pilotage intelligent. Le système a été conçu pour produire, stocker et partager de l’électricité issue des énergies renouvelables. Ce concept de V2H est bien entendu évolutif et peut également intégrer les piles à combustibles à hydrogène, productrices d’électricité, qui seront demain dans nos voitures, mais également dans nos habitations.

Pendant la journée, les panneaux photovoltaïques peuvent alimenter la maison en électricité, mais aussi remplir la batterie stationnaire, et celle du Véhicule Électrique s’il est branché. Le soir, lorsque survient le pic de consommation électrique, les deux batteries (stationnaire et du véhicule) prennent le relais. L’électricité stockée peut alors être réinjectée et vendue sur le réseau, au moment où la demande d’énergie est la plus forte et où les tarifs d’achat sont les plus avantageux. Le coût total d’investissement du système, hors achat du véhicule, est de l’ordre de 25 000 euros, mais il peut être amorti en seulement six ans dans des pays comme le Japon, où le prix de l’électricité pour les particuliers est élevé.

Cet exemple japonais montre qu’il faut à présent penser en cohérence les problématiques de transports, d’énergie, d’environnement et d’urbanisme, si l’on veut pouvoir répondre à l’évolution des demandes de déplacements (tant quantitatives que qualitatives ), tout en maîtrisant les coûts d’infrastructures et en réduisant drastiquement les émissions de gaz à effet de serre et la pollution inhérentes à la mobilité.

Compte tenu de l’impact considérable des transports sur l’économie, mais également sur l’environnement et la santé humaine, nous ne pouvons plus continuer à penser les déplacements en utilisant des concepts du siècle dernier. A cet égard, une étude publiée il y a peu est édifiante. Des chercheurs de l'Inserm, du CNRS, de l'INRA, d'Atmo Auvergne-Rhône-Alpes et de l'Université Grenoble Alpes ont voulu évaluer les conséquences de la pollution dans l’agglomération lyonnaise (Voir Science Direct). Selon ces scientifiques, la pollution est responsable de 531 décès dans la métropole, et aurait causé 65 cancers du poumon. L'étude estime à 1,8 milliard d'euros les coûts liés aux traitements et à la souffrance psychologique des familles, ce qui représente 1200 euros par habitant. Pour en arriver à cette conclusion, les chercheurs ont comparé la concentration moyenne en particules fines sur la période 2015-2017 (15 µg/m³) avec une concentration de 4,9 µg/m³, soit le taux de particules fines estimé dans l'air sans intervention d'origine humaine.

Cette étude montre enfin qu’il faudrait ainsi une baisse de 3,3µg/m³ des particules fines pour réduire d'un tiers les décès dans l'agglomération et augmenter l'espérance de vie de trois mois chez les sujets en bonne santé. Pour obtenir une telle diminution des nuisances et de l’impact néfaste de la pollution sur la santé humaine, il faut impérativement réussir à réduire le trafic automobile et l’usage des véhicules à moteur, ce qui ne pourra se faire qu’en améliorant et en diversifiant les offres de transports propres et personnalisées dans la métropole de Lyon.

N’en doutons pas, cet enjeu politique, social et environnemental majeur de la mobilité propre et à la demande, est désormais l’une des préoccupations majeures de nos concitoyens et sera au cœur du débat démocratique de ce siècle, comme nous en aurons certainement la confirmation dès les prochaines élections municipales qui approchent à grands pas… 

René TRÉGOUËT

Maladie de Parkinson : un complément important à mon éditorial de la semaine dernière

A la suite de mon éditorial du 28 juin dernier, intitulé, « Maladie de Parkinson : des avancées décisives sont en cours », l’une de nos fidèles lectrices a eu l’amabilité de nous informer d’une nouvelle découverte israélienne majeure, concernant cette pathologie neurodégénérative grave. Je l’avoue humblement, cette découverte importante, associant des chercheurs israéliens, britanniques et allemands, m'avait échappé, c’est pourquoi je ne l’avais pas évoquée dans mon éditorial.

Je tiens à remercier chaleureusement notre lectrice avisée pour cette information scientifique de premier ordre, dont vous trouverez ci-dessous, un résumé.

Je profite de cette occasion pour vous demander de ne pas hésiter à nous transmettre toute information scientifique qui vous semblerait intéressante et mériterait selon vous d’être reprise dans notre lettre.

Vous remerciant à nouveau pour votre vigilance et votre fidélité

Bien cordialement

René Trégouët

Découverte d’un nouveau mécanisme fondamental à l’œuvre dans la maladie de Parkinson

Grâce à l’utilisation d’une nouvelle technologie innovante de microscopie à super-résolution, des chercheurs israéliens de l’Université de Tel-Aviv, dirigés par le Professeur Ashery, en collaboration avec des chercheurs anglais, de l’Université de Cambridge, et allemands, du Max Planck Institut, ont mis au point une méthode de diagnostic précoce qui pourrait permettre un traitement de la maladie de Parkinson dès son premier stade. Pour être précis, cette recherche a été réalisée en collaboration avec l’Université de Cambridge en Angleterre, l’Institut Max Planck de Göttingen et l’Université Ludwig Maximilian de Munich en Allemagne.

Ces scientifiques sont parvenus à créer en laboratoire un modèle de souris exprimant la protéine alpha-synucléine avec une mutation entraînant la formation spontanée d’agrégats, forme de cette protéine qui a été retrouvée sur des patients atteints de Parkinson après autopsie. Utilisant une technologie de microscopie perfectionnée, les chercheurs de l’Université de Tel-Aviv ont constaté que des petits agrégats d’alpha-synucléine apparaissaient dans les cellules de la substance noire dès le début de la maladie.

Suite à cette découverte, un chercheur associé de l’Institut Max Planck en Allemagne, spécialisé dans le développement d’agents anti-agrégats, a réussi à développer une substance appelée Anle 138b, qui empêche l’accumulation de dépôts d’alpha-synucléine. Les souris traitées avec cette substance ont vu leur état s’améliorer de manière significative : la libération de dopamine dans leur cerveau a augmenté, et leur comportement est redevenu normal.

En parallèle, les chercheurs ont constaté que le médicament provoquait la décomposition des petits dépôts de la protéine, ce qui réduisait apparemment leur toxicité. « Nous avons découvert un mécanisme central de la maladie de Parkinson, inconnu jusqu’à présent, et trouvé une substance qui le neutralise et pourra servir de base au développement d’un médicament. Nos travaux ouvrent donc une nouvelle voie thérapeutique très prometteuse pour soigner plus efficacement les malades atteints de Parkinson », conclut le Professeur Ashery.

Israël Science Info


TIC
Information et Communication
Une IA qui détecte le cancer du sein 5 ans avant qu’il n’apparaisse
Mercredi, 10/07/2019 - 10:31

Une équipe de chercheurs du MIT et du Massachusetts General Hospital (MGH) a mis au point un système d’intelligence artificielle capable de prédire le risque du cancer du sein d’une patiente jusqu’à cinq ans avant son apparition sur les imageries.

L’algorithme, développé par les chercheurs de l’Université de Cambridge aux États-Unis, semble apporter un atout de poids dans la lutte contre le cancer du sein. Pour rappel, la survie d’un cancer du sein à cinq ans est de 26 %, contre 99 % si la tumeur est détectée précocement, comme le permet cette IA. De plus, comme le rappelle l’Institut national du cancer en France, l’âge moyen du diagnostic en 2012 était de 63 ans, quand plus de 80 % de cancers du sein se développent après 50 ans.

L’utilisation d’un tel algorithme permettrait d’éviter les nombreux décès qui surviennent une dizaine d’années après, puisque l’âge moyen des décès de cette maladie est de 73 ans. Le détecter cinq ans en avance sauverait des milliers de vies, rien qu’en France. L’étude qui a permis de mettre au point un tel algorithme s’est basée sur près de 89 000 mammographies de dépistage consécutives, prises sur près de 60 000 femmes au total.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Radiology

Des feux de signalisation intelligents pour deviner si les piétons veulent traverser
Mercredi, 10/07/2019 - 00:20

Vienne, la capitale de l'Autriche, veut déployer des feux de signalisation intelligents pour remplacer les boutons-poussoirs permettant aux piétons de faire passer le feu au vert une fois déclenché. Le système sera déployé par la société Günther Pichler GmbH mais a été développé par l'Institute of Computer Graphics and Vision (ICG), un institut de recherche de l'Université technique de Graz. Concrètement, avec ce système, le feu détecte l'intention des piétons de traverser la route et anticipe leur demande éventuelle pour que le feu passe au vert.

Ce système permet d'optimiser les flux routier puisque si les personnes quittent la "zone d'attente" devant le passage piéton avant que le feu ne passe au vert, ce dernier restera rouge pour les piétons et les véhicules motorisés n'auront pas à s'arrêter pour rien. Si un grand groupe de personne est détecté, le feu peut décider de rester vert plus longtemps afin que tout le monde puisse traverser. Et il devient impossible d'appuyer inutilement sur ces boutons-poussoirs.

Une caméra est fixée sur les feux de signalisation et couvre un champ de vision de 8 mètres sur 5 afin de détecter en quelques secondes les personnes souhaitant traverser la route. "Il faut une seconde pour estimer une intention, et après deux secondes l'estimation devient sûre", précise Horst Possegger, un membre de l'ICG.

Le fait qu'une personne ou plusieurs souhaite(nt) traverser la route est transmis au feu de signalisation qui décide quand il doit changer de couleur. Le système contrôlant le feu de signalisation est au courant de cette intention de traverser la route trois ou quatre secondes avant que la personne ne puisse appuyer sur le bouton-poussoir, selon Horst Possegger.

L'ICG a développé l'algorithme qui détecte et analyse les mouvements des piétons afin d'anticiper leur besoin. Cette infrastructure est couplée à un second système qui doit repérer les erreurs et les signaler immédiatement. Cela fait trois ans que des chercheurs travaillent sur le sujet, précise l'Université technique de Graz. La société Günther Pichler GmbH, chargée de l'installation de cette technologie, doit équiper certains passages-piétons stratégiques d'ici fin 2020.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

L'Usine Digitale

Des algorithmes qui mesurent les courants marins avec une précision inédite
Vendredi, 05/07/2019 - 09:01

"C’est une technologie de rupture dans l’analyse des courants marins." Grâce au Big Data, le président-fondateur d’eOdyn, Yann Guichoux, a réussi à mesurer les courants marins de surface en temps réel et de façon bien plus précise que ses concurrents… pourtant contrôlés par des organismes étatiques tels que la Nasa! A l’occasion du salon Viva Technology, qui s’est tenu à Paris du 16 au 18 mai 2019, la start-up brestoise a présenté ses cartes ainsi que ses derniers développements.

C’est grâce à son parcours professionnel dans le domaine de l’océanographie opérationnelle puis au ministère de l’Ecologie que Yann Guichoux a eu l’idée de "combiner ses expériences pour lever les verrous" en matière de cartographie des courants marins. "J’ai pensé que les données AIS [les boîtes noires présentes sur les navires de transport de marchandises ou de personnes, N.D.L.R.] pourraient concentrer toutes les informations nécessaires à cette mesure", explique-t-il à L’Usine Digitale.

A la suite de la création d’eOdyn en décembre 2015, l’entrepreneur a mis au point un algorithme de machine learning capable d’analyser le trafic maritime... et d’en déduire l’intensité des courants. "Les données AIS enregistrent le niveau de force avec laquelle l’eau s’abat contre la coque d’un navire. Traduit au niveau mondial, cela représente une source de données ahurissante", détaille Yann Guichoux. Concrètement, le logiciel élaboré par la jeune pousse recense quelque 100 000 points de mesure… quand la Nasa ne dispose par exemple que de sept satellites et autant de références altimétriques. "Cela constitue donc une certaine révolution dans le domaine, avec des cartes jusqu’à 50 fois plus précises qu’auparavant", se réjouit le fondateur d’eOdyn.

Aujourd’hui, le service SeaWaze d’eOdyn – par analogie à l’application de navigation GPS – guide majoritairement des navires de commerce. "Une compagnie telle que la CMA CGM, qui fait partie de nos clients, consomme pour plus de six milliards d’euros de carburant à l’année. Notre solution permet aux navires d’optimiser leurs itinéraires… et de réaliser environ 5 % d’économies sur ce poste de dépenses", souligne Yann Guichoux.

L’offshore pétrolier représente un marché naissant. Contraints d’investir dans une grande quantité de capteurs pour sécuriser leurs plateformes en mer, les grands groupes se montrent intéressés par la cartographie en temps réel d’eOdyn pour limiter les risques. La compagnie pétrolière Total travaillerait à son implémentation pour la surveillance d’infrastructures au large de l’Afrique du Sud. A plus long-terme, la solution pourrait aussi trouver des applications militaires.

Article rédigé par George Simmonds pour RT Flash

Usine Digitale

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Avenir
Nanotechnologies et Robotique
Ikea va proposer des meubles robotisés pour les petits espaces dès 2020
Jeudi, 11/07/2019 - 12:32

La célèbre enseigne suédoise Ikea vient d'annoncer qu'elle commercialiserait dès 2020 un nouveau "meuble intelligent" et multifonctionnel qui permettrait de bénéficier de 8 m2 d'espace de vie supplémentaires.

Nommé Rognan, ce nouveau meuble associe la plate-forme robotique d'Ori à celle de la solution de rangement Ikea Platsa. Véritable "couteau suisse", le meuble fera donc à la fois office de lit, de table et de canapé... A l'aide d'une télécommande, les utilisateurs pourront alterner entre les 3 modes : chambre, dressing ou canapé en clic. Il sera également possible de le déplacer sans effort grâce à des rails.

Ori a déjà élaboré des solutions similaires et possède un catalogue de 3 produits. "Depuis que nous avons lancé notre premier produit commercial il y a deux ans, les gens à travers les États-Unis peuvent vivre dans un espace large dans des petits logements grâce aux meubles robotiques d’Ori. A peu près au même moment, nous avons commencé à travailler avec Ikea pour proposer des meubles robotisés au monde entier", explique Hasier Larrea, co-fondateur et CEO de la société Ori. Le lancement de Rognan aura lieu en 2020 à Hong Kong et au Japon, régions qui connaissent une forte densité population et une pénurie d'espaces en terme de logement.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Ikea

Une mousse à l’épreuve des balles…
Jeudi, 11/07/2019 - 00:00

Des chercheurs de l’Université de Caroline du Nord, dirigés par Afsaneh Rabiei, ont mis au point une étonnante mousse métallique légère à l’épreuve des balles standards et perforantes. Cela pourrait permettre le développement de véhicules blindés deux fois moins lourds que ceux disponibles actuellement, ou beaucoup plus résistants pour le même poids.

La « composite metal foam (CMF) » ou mousse métallique composite en français, est constituée de sphères métalliques creuses, dont les matériaux sont l’acier inoxydable, le titane, l’aluminium, et d’autres alliages métalliques. Pour tester l’efficacité de la mousse en matière de résistance, les chercheurs à l’origine de sa conception ont constitué un système de blindage avec une plaque frontale en céramique, un noyau avec cette CMF, et une fine plaque arrière en aluminium.

Après avoir tiré des balles de calibre 50 (des balles de sniper, forte puissance et large impact donc) et des balles perforantes, le blindage n’avait pas été traversé. Ceci malgré des vitesses d’impact qui allaient de 500 mètres à 885 mètres par seconde. Le média Phys.Org précise que 72 à 7 5% de l’énergie cinétique des balles standards et 68 à 78 % de celle des balles perforantes ont été absorbées grâce à la mousse (CMF). « Le Blindage CMF représentait moins de la moitié du poids des blindages en acier homogène laminée nécessaire au même niveau de protection », a précisé Afsaneh Rabiei, professeur de génie mécanique et aérospatial à l’Université de Caroline du Nord.

Le blindage conçu grâce à la mousse métallique est déjà impressionnant de légèreté, mais le professeur Rabiei estime que son matériau pourrait permettre d’aller encore plus loin. En effet, il explique : « Nous avons seulement opté pour notre matériau CMF optimisé et remplacé la plaque d’acier des blindages standards par des protections en CMF. Il y a du travail supplémentaire que nous pourrions faire (…) Par exemple, nous aimerions optimiser l’adhérence et l’épaisseur des couches de céramique, de CMF, et d’aluminium, ce qui pourrait entraîner une réduction du poids total et une amélioration de l’efficacité du blindage final ».

Dans des travaux précédents, le professeur Rabiei a réalisé d’autres prouesses impressionnantes en matière d’optimisation du blindage. Il a démontré que sa mousse métallique pouvait bloquer la pression de souffle et la fragmentation à 1500 mètres par seconde, grâce à des balles incendiaires hautement explosives explosant 40 cm avant l’impact. Il a également démontré que la CMF était très efficace pour protéger des rayons X, des rayons gamma, et des rayons neutroniques.

On suppose donc qu’elle pourrait être utile pour développer des véhicules capables d’évoluer dans des conditions extrêmes, d’autant qu’elle supporterait également deux fois plus la chaleur et le feu que les métaux ordinaires. C’est d’ailleurs ce que souligne le professeur Rabiei « Les matériaux en CMF sont prometteurs pour diverses applications : de l’exploration spatiale au transport de déchets nucléaires, d’explosifs, et d’autres matières dangereuses, en passant par la sécurité militaire ».

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Siècle digital

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Matière
Matière et Energie
Le premier diamant composite imprimé en 3D
Mardi, 09/07/2019 - 07:18

L’industriel suédois Sandvik a mis au point un procédé pour imprimer en 3D des diamants composites. Un exemplaire a été dévoilé au salon RAPID + TCT qui s'est tenu à Detroit (Etats-Unis) du 21 au 23 mai.

Ce diamant synthétique a été fabriqué à partir d’un mélange de poudre de diamant et de polymère, grâce à un nouveau procédé de stéréolithographie ayant recours aux ultraviolets. « Le polymère n'est utilisé que temporairement durant l'impression et retiré dans le produit final », précise-t-on chez Sandvik qui a également mis au point un post-traitement pour conférer au diamant composite ses propriétés de densité et de dureté. « Critique » et propriétaire, cette étape restera confidentielle.

En utilisant la fabrication additive, le groupe suédois affirme être capable d’imprimer des diamants composites en 3D qui peuvent prendre presque n’importe quelle forme et des tailles allant de 1 mm à 50 mm, ouvrant la voie à des usages jugés impossibles auparavant.

Qu’il soit naturel ou synthétique, le diamant est déjà utile dans l’usinage, le forage, ou la chirurgie en raison de son extrême dureté. Mais en rendant possible les formes complexes, Sandvik envisage des usages dans des domaines plus vastes, allant des pièces d’usure au spatial. « Il peut être utilisé comme dissipateur de chaleur dans des composants sensibles dans l'électronique ou les processeurs informatiques », précise-t-on chez Sandvik. « Et sa faible densité peut être un avantage dans le spatial ou l'aéronautique ».

Sandvik indique qu’il est majoritairement composé de diamant, mais que pour le rendre imprimable et dense, il doit être cimenté dans une matrice de matériau très résistant afin de conserver les propriétés les plus importantes du diamant pur.

L'entreprise suédoise affirme avoir réalisé des tests qui prouvent que le diamant composite présente « une dureté extrêmement élevée, une conductivité thermique exceptionnelle, tout en ayant une faible densité, une très faible dilatation thermique et une fantastique résistance à la corrosion ».

Ce diamant composite aurait une dureté deux fois plus élevée que celle du carbure cémenté, matériau utilisé dans les outils de découpe. La conductivité thermique, supérieure à 400 W/(m.K), serait plus élevée que celle du cuivre.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

3druck

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Terre
Sciences de la Terre, Environnement et Climat
Lancement du projet européen innovant « 3D » pour capter et stocker le CO2 à l’échelle industrielle
Mercredi, 10/07/2019 - 10:24

Un consortium réunissant 11 acteurs européens, dont ArcelorMittal, Axens, IFP Energies nouvelles et Total, a lancé un projet de démonstration d’un procédé innovant de captage de CO2 d’origine industrielle, DMX™. Ce projet s’inscrit dans une étude plus globale consacrée au développement du futur pôle européen de captage-stockage de CO2 de Dunkerque - Mer du Nord.

Le projet « 3D » (pour DMXTM Demonstration in Dunkirk) fait partie du programme pour la recherche et l’innovation de l’Union européenne, Horizon 2020. Le projet dispose d'un budget de 19,3 millions d’euros sur 4 ans, dont 14,8 millions d’euros de subventions de l’Union européenne. Coordonné par IFPEN, le projet « 3D » regroupe 10 autres partenaires de la recherche et de l’industrie, issus de 6 pays européens : ArcelorMittal, Axens, Total, ACP, Brevik Engineering, CMI, DTU, Gassco, RWTH, Uetikon.

Il vise un triple objectif : d'abord, démontrer l’efficacité du procédé DMXTM à l’échelle du pilote industriel. Le pilote, conçu par Axens, sera construit à partir de 2020 sur le site sidérurgique ArcelorMittal de Dunkerque et sera capable, dès 2021, de capter 0,5 tonne par heure de CO2 issu du gaz sidérurgique. Le procédé DMXTM, procédé breveté issu de la recherche IFPEN et qui sera commercialisé par Axens, utilise un solvant qui réduit de près de 35 % la consommation d'énergie du captage par rapport au procédé de référence. En utilisant, en complément, la chaleur produite sur le site, le coût du captage sera réduit de moitié, à moins de 30 euros par tonne de CO2.

Deuxième objectif, préparer la mise en place d’une première unité industrielle sur le site ArcelorMittal de Dunkerque, qui pourrait être opérationnelle à partir de 2025. Elle devrait capter plus de 125 tonnes de CO2 par heure, soit plus d’un million de tonnes de CO2 par an.

Enfin, dernier objectif, concevoir le futur pôle européen de Dunkerque - Mer du Nord, qui pourrait capter, conditionner, transporter et stocker 10 millions de tonnes de CO2 par an et verrait le jour à horizon 2035. Ce pôle s’appuierait sur les infrastructures de conditionnement et de transport pour le stockage du CO2 en Mer du Nord, mises en place via d’autres projets comme celui de Northern Lights dans lequel Total est d’ores et déjà engagé.

Le projet « 3D » a l’ambition de valider des solutions techniques réplicables et de permettre le déploiement industriel de la technologie du captage-stockage à travers le monde. Il devrait jouer un rôle majeur pour permettre aux industries fortement consommatrices d’énergie et émettrices de CO2, telles que la sidérurgie, de réduire leurs émissions. Ce projet est un levier essentiel pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris sur le réchauffement climatique.

Rappelons que le captage consiste à extraire le CO2 produit par les grandes unités industrielles émettrices, puis à le mettre sous pression avant injection dans un stockage géologique. Dans le captage en post-combustion, le CO2 est séparé des autres gaz par absorption dans un solvant chimique. Actuellement, l'enjeu des recherches est d'augmenter significativement les performances énergétiques de cette étape, la plus coûteuse de la filière CSC, pour rendre ce procédé compétitif.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Businesswire

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Vivant
Santé, Médecine et Sciences du Vivant
Des chercheurs français découvrent deux nouveaux antibiotiques très efficaces
Jeudi, 11/07/2019 - 12:35

Une équipe de recherche associant des chercheurs du laboratoire Inserm-Université de Rennes, et une équipe de l’Institut des sciences chimiques de Rennes (ISCR) ont découvert deux nouveaux antibiotiques particulièrement efficaces.

Non seulement ils sont efficaces contre les bactéries multi-résistantes à Gram positif et négatif mais, de surcroît, ils ne semblent pas déclencher de résistances lors de leur utilisation pour traiter des souris infectées. Cette avancée française pourrait apporter un nouveau souffle ainsi que de nouvelles possibilités pour lutter contre l’antibiorésistance mondiale.

Les antibiotiques ont sauvé tant de vies depuis un siècle d’utilisation chez l’humain qu’ils sont considérés comme une avancée majeure en médecine contemporaine. Malheureusement, une augmentation croissante des résistances aux traitements les rend progressivement inefficaces. Si cette tendance se généralisait, les conséquences pour la santé publique seraient catastrophiques. Les nouveaux antibiotiques mis sur le marché sont peu nombreux et se résument à des dérivés de classes existantes.

Des chercheurs de l’Inserm et de l’université de Rennes 1 ont récemment identifié une nouvelle toxine bactérienne et l’ont transformée en antibiotiques puissants et actifs contre différentes bactéries responsables d’infections humaines, tant à Gram positif que négatif.

« Tout est parti d’une découverte fondamentale en 2011 », explique Brice Felden, directeur du laboratoire ‘ARN régulateurs bactériens et médecine’ de Rennes. « Nous nous sommes rendu compte qu’une toxine fabriquée par les staphylocoques dorés dont le rôle était de faciliter l’infection était également capable de tuer d’autres bactéries présentes dans notre organisme. Nous avions ainsi identifié une molécule qui possédait une double activité toxique et antibiotique. Nous nous sommes dit que si nous arrivions à dissocier ces 2 activités, nous serions capables de créer un nouvel antibiotique dépourvu de toxicité sur notre organisme. Restait à relever ce challenge ».

En collaboration avec l’équipe de Michèle Baudy Floc’h, chimiste au sein de l’ISCR, une nouvelle famille de « peptidomimétiques » a été synthétisée. Comme leur nom l’indique, ces peptides sont inspirés du peptide bactérien naturel initial mais ont été raccourcis et modifiés.

Sur la vingtaine de molécules créées, deux se sont avérées efficaces contre le Staphylocoque doré et les Pseudomonas aeruginosa résistants sur des modèles murins atteints de sepsis sévères ou d’infections cutanées. De plus, aucune toxicité sur les autres cellules et organes, que ce soit chez l’animal ou sur des cellules humaines, n’a été observée.

Ces nouveaux composés sont bien tolérés à leurs doses actives et même au-delà, et sont dépourvus de toxicité rénale, problèmes souvent rencontrés avec ce type de composés. « Nous les avons testés à des doses 10 à 50 fois supérieures à la dose efficace sans observer de toxicité » précise Brice Felden qui raconte par ailleurs « qu’il a fallu la contribution et l’imagination de l’équipe et de nos collaborateurs chimistes pour concevoir les molécules les plus actives possibles».

Fait important, les bactéries que les chercheurs ont laissées en contact pendant plusieurs jours chez l’animal avec ces antibiotiques n’ont pas montré de signes de résistances. Afin d’aller plus loin, les chercheurs ont créé des conditions favorables au développement de résistances in vitro et in vivo. Et rien ne s’est déclaré. La prudence reste encore de mise sur ce point car l’expérience a été réalisée sur des temps courts, jusqu’à 15 jours.

L’activité antibactérienne de ces peptidomimétiques est, en partie, due à la capacité de ses acides aminés non naturels à renforcer l’association de ces composés avec les membranes des bactéries infectieuses. Cette forte liaison induit une perméabilité de la membrane et entraîne la mort des bactéries. « Nous pensons que ces nouvelles molécules représentent des candidats prometteurs au développement de nouveaux antibiotiques, pouvant apporter des traitements alternatifs à la résistance aux antimicrobiens ».

La prochaine étape va consister à démarrer les essais cliniques de phase I chez l’humain.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Inserm

Le glyphosate affecte le cerveau des rats
Jeudi, 11/07/2019 - 12:29

Une étude réalisée par l'Institut de recherche en santé, environnement, travail - Université de Rennes1 et en collaboration avec le laboratoire Micalis (INRA/AgroParisTech/UPSaclay), montre que le glyphosate, "sous forme active seule ou bien sous la forme d'un herbicide commercial", influence le cerveau, le comportement maternel et le microbiote communément appelé "flore intestinale". Cette étude est parue dans Journal of Neuroendocrinology.

« Les chercheurs ont observé que le comportement de léchage des mères, indispensable au développement du jeune, était significativement plus élevé chez les mères traitées au Roundup 3+ », rapporte Thierry Charlier, professeur à l'Université de Rennes 1, membre de l'Irset. L'analyse du cerveau de ces rattes a montré, dans l’hippocampe et le cortex préfrontal, des modifications de la communication entre les neurones (synapses).

Enfin, des modifications du microbiote intestinal ont été mises en évidence. Or, "de nombreuses études suggèrent qu'une altération de certaines communautés bactériennes (...) était liée à diverses troubles et pathologies tels qu'Alzheimer, Parkinson ou trouble du spectre autistique", note encore le Professeur Charlier.

Détail important : cette étude interroge également sur le rôle joué par les adjuvants. En effet, les chercheurs ont noté des effets différents entre glyphosate utilisé seul (et jamais utilisé tel quel comme herbicide) et le produit commercial. « Les versions commerciales contiennent toutes une série de composés adjuvants, (...) qui permettent notamment la pénétration du glyphosate dans la plante. Ces molécules telles quelles pourraient avoir un effet sur les vertébrés mais pourraient également interagir avec le glyphosate pour impacter le microbiote, la physiologie du cerveau et/ou le comportement ». Enfin les chercheurs concluent sur le fait que les conséquences à long terme ne sont pas encore connues. "Il reste ainsi de nombreux travaux à réaliser afin de pouvoir déterminer comment les différents pesticides à base de glyphosate pourraient impacter la santé".

Rappelons qu'en début d'année, une vaste étude américaine menée par trois institutions et parue dans Mutation Research, a démontré que l'exposition à cette molécule augmenterait de 40 % le risque de lymphome non hodgkinien (cancer qui se développe à partir de certains globules blancs, les lymphocytes).

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

JON

Les chercheurs de l'Inserm découvrent un nouveau marqueur de l’athérosclérose
Jeudi, 11/07/2019 - 00:10

Actuellement, le dépistage des plaques au niveau de la carotide se fait par échographie : si l’artère est obstruée à plus de 70 %, le patient est généralement opéré pour retirer le segment obstrué. Néanmoins ce critère présentant des limites, le développement d’outils complémentaires est un enjeu pour les cliniciens.

Des chercheurs de l’Inserm et de l’Université de La Réunion travaillent sur l’un de ces outils potentiels : le Darapladib. Initialement, cette molécule avait été développée pour réduire le risque d’infarctus du myocarde et de mort cardiovasculaire.

En exploitant sa capacité à reconnaître spécifiquement l’enzyme Lp-PLA2 − fortement surexprimée dans les plaques d’athéromes instables − les chercheurs espéraient réussir à ralentir voire inverser le processus de formation des plaques d’athérome. Cependant la molécule n’a pas eu l’effet thérapeutique escompté. « Cela ne remet pas en cause sa très forte affinité pour la Lp-PLA2, » explique Olivier Meilhac, directeur de recherche Inserm responsable de l’étude, s’en servir comme traceur au niveau de la carotide pourrait permettre de repérer des plaques à risques pour aider à prendre la décision d’opérer ou non ».

Pour en faire un traceur visible par imagerie nucléaire (tomographie par émission de positons ou TEP), l’équipe de recherche a dû transformer la molécule originelle en molécule radioactive. C’est en effet le signal radioactif qui est détecté par la machine et qui permet d’observer les sites de fixation du Darapladib dans l’organisme.

Cette nouvelle application pour ce médicament obsolète a fait l’objet d’un brevet déposé par Inserm Transfert et l’Université de La Réunion.

Les chercheurs ont ensuite testé leur Darapladib marqué radioactivement au fluor-18 en le comparant à du glucose radioactif (18F-FDG) utilisé en routine pour suivre les cellules cancéreuses. Ils ont injecté l’un ou l’autre de ces produits par voie sanguine chez des souris atteintes d’athérosclérose puis ont observé les vaisseaux touchés par TEP. Ils ont constaté une concentration importante de Darapladib au niveau des plaques alors que le signal du 18F-FDG était faible.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Inserm

Le vaccin contre la varicelle réduit l’incidence des infections invasives à streptocoque du groupe A
Mercredi, 10/07/2019 - 00:10

Les lésions cutanées sont le facteur de risque principal des infections invasives à streptocoque du groupe A (SGA ou S. pyogenes). La varicelle évolutive en fait partie. Le vaccin contre la varicelle a permis une forte diminution de son incidence dans les pays où il est largement diffusé. C’est le cas en Israël. C’est pourquoi, une équipe israélienne a entrepris d’évaluer l’impact de la vaccination contre la varicelle sur l’évolution de l’incidence des infections invasives à SGA.

Le vaccin contre la varicelle a été commercialisé en Israël en 2003, initialement dans le secteur privé, avec une couverture vaccinale inférieure à 30 %. En 2008, il était inclus dans le programme national de vaccination, à raison de 2 doses, l’une à 1 an, l’autre à 6-7 ans pour les enfants nés après janvier 2007, avec un rattrapage de 2 doses à 6 semaines d’intervalle pour les enfants nés entre 2002 et 2006. La couverture vaccinale dépassait alors 90 %.

Les auteurs ont relevé rétrospectivement tous les cas d’infections invasives à SGA survenus entre 1995 et 2016 chez les enfants de 0 à 18 ans, dans la région de Neguev : au total 132 cas, avec un âge moyen de 1,6 an, 11,4 % de ces enfants ayant un antécédent récent de varicelle et 7,6 % une intervention chirurgicale récente.

Entre 1995 et 2002, période précédant l’introduction de la vaccination contre la varicelle, l’incidence des infections invasives à SGA est de 2,43 pour 100 000 enfants. Cette incidence tombe à 1,30 pour 100 000 enfants pour la période 2010-2016, après la quasi-généralisation de la vaccination contre la varicelle. Notons qu’à cette période, plus aucune infection invasive à SGA ne survient dans un contexte de varicelle.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash 

JIM

Le cannabis serait plus dangereux que l'alcool pour le cerveau
Mercredi, 10/07/2019 - 00:00

On le sait, l'attrait du cannabis chez les jeunes tient beaucoup au fait que cette substance a une réputation de drogue "douce", ayant beaucoup moins d'effets nocifs que l'héroïne ou la cocaïne par exemple.

Mais une récente étude canadienne est venue remettre en cause cette idée reçue. 4 000 élèves de collège et de lycée ont été étudiés au Canada pendant plusieurs années. Les résultats sont effrayants et montrent à quel point le cannabis peut être dévastateur chez les jeunes. D’après les chercheurs, cette drogue est plus dangereuse que la consommation régulière d’alcool et entraîne, en moyenne, trois années de retard dans le parcours scolaire, par rapport aux jeunes qui n'en consomment pas.

Cette étude montre que, chez les gros consommateurs de cannabis, les capacités de raisonnement de base sont totalement affectées et ne permettent plus aux élèves de rester suffisamment concentrés. Les chercheurs ont voulu comprendre comment le cannabis pouvait transformer le comportement de ces pré-adolescents âgés de 12 ans et contribuer à leur échec scolaire.

Ces jeunes enfants ont été suivis pendant plus de 4 ans. Trois éléments majeurs ont été mesurés : leur capacité de raisonnement, leur mémoire à court terme et leur maîtrise de soi. Des tests informatisés permettaient de tester les jeunes et de se rendre compte du retard pris par les fumeurs.

Pour la psychiatre Patricia Conrod, qui a dirigé cette étude, « les consommateurs de cannabis ont tendance à moins s’appliquer en classe que les non-consommateurs. Les élèves adeptes du cannabis voient clairement leurs résultats scolaires se détériorer au fur et à mesure que leur consommation augmente. Nous nous attendions vraiment à ce que l’alcool ait un effet plus puissant sur la détérioration du cerveau, que le cannabis, mais cela n’est pas le cas. Pour ce qui est du neuro-développement, il semble que le cannabis soit une drogue extrêmement risquée pour les jeunes ».

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash 

Daily Mail

Maladie d’Alzheimer : des changements cérébraux présents 30 ans avant l’apparition des symptômes
Mardi, 09/07/2019 - 07:15

Des chercheurs de la prestigieuse université John Hopkins (Baltimore, Etats-Unis) rapportent avoir identifié des changements biologiques et anatomiques au niveau du cerveau qui apparaîtraient trois à dix ans, voire plus de 30 ans dans certains cas, avant la survenue des symptômes reconnaissables de la maladie d’Alzheimer.

« Notre étude suggère qu'il est possible d'utiliser l'imagerie cérébrale et l'analyse du liquide céphalorachidien pour évaluer le risque de maladie d'Alzheimer au moins 10 ans ou plus avant l'apparition des symptômes les plus courants, tels qu'une déficience cognitive légère », a ainsi détaillé Laurent Younes, coauteur de l’étude.

Le spécialiste met cependant en garde sur le fait que ces changements cérébraux varient énormément d’un individu à l’autre, et que ces résultats reflètent par conséquent une moyenne des changements observés sur un petit groupe de personnes, 290 participants précisément.

Les scientifiques ont ici examiné les dossiers médicaux de 290 personnes âgées de 40 ans et plus. La plupart avaient au moins un parent au premier degré atteint de démence de type Alzheimer, ce qui les exposaient à un plus grand risque que la population générale. Une collecte de liquide céphalorachidien et des examens du cerveau par IRM ont été réalisés tous les deux ans entre 1995 et 2005. Cinq tests de mémoire, d’attention, d’apprentissage et de lecture ont parallèlement été entrepris de 1995 à 2013.

L'équipe a alors découvert de subtiles modifications dans les résultats des tests cognitifs des 81 personnes ayant développé des problèmes cognitifs ou une démence 11 à 15 ans avant l'apparition d'une déficience cognitive manifeste. Ils ont également constaté une augmentation du taux de modification de la protéine Tau, longtemps considérée comme un marqueur de la maladie d'Alzheimer, dans le liquide céphalo-rachidien en moyenne 34,4 ans (pour Tau total) et 13 ans (pour une version modifiée de la protéine appelée p-tau) avant le début de la déficience cognitive.

En outre, les scientifiques ont détecté une légère diminution du taux de changement de la taille du lobe temporal médial, une région du cerveau responsable de la mémoire, entre trois et neuf ans avant que les troubles cognitifs deviennent apparents.

« Plusieurs mesures biochimiques et anatomiques évoluent jusqu’à dix ans ou plus avant l’apparition des symptômes cliniques », a indiqué Michael Miller, principal auteur de l’étude. « L’objectif est de trouver la bonne combinaison de marqueurs indiquant un risque accru de déficience cognitive et d’utiliser cet outil pour orienter les interventions éventuelles afin de l’éviter », a-t-il conclu.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Johns Hopkins Medicine

Une heure de marche hebdomadaire suffit à éviter le handicap
Mardi, 09/07/2019 - 07:06

Une heure par semaine de marche rapide suffit à éviter le développement de handicaps chez les personnes âgées souffrant de douleurs arthritiques, de raideurs au genou, à la hanche, cheville ou pied, rapporte cette étude de la Northwestern Medicine. 10 minutes par jour suffisent à préserver l'autonomie et "c’est à la portée de tous", commentent les auteurs dans l’American Journal of Preventive Medicine.

L’auteur principal, Dorothy Dunlop, professeur de médecine préventive à la Feinberg School of Medicine ajoute : « Ce seuil minimum peut motiver les personnes âgées inactives à amorcer une transition vers un mode de vie physiquement actif avec le large éventail d'avantages pour la santé associés à l'activité physique ». Un conseil simple pour les 40 % de personnes âgées souffrant d'arthrose et qui risquent, à terme, de développer un handicap, d'être victimes de chutes et de perdre leur autonomie.

Les chercheurs ont suivi durant 4 ans plus de 1.500 adultes souffrant tous de douleurs, de courbatures ou de raideurs aux articulations des membres inférieurs dues à l'arthrose, mais ne présentant aucune incapacité à l'inclusion dans l'étude. L'activité physique réellement pratiquée par chaque participant a été mesurée par accéléromètre.

L’analyse montre qu'une heure d'activité physique modérée à vigoureuse par semaine suffit : cette heure permet en effet, même chez les plus âgés, de maintenir la capacité à accomplir les tâches du quotidien telles que s'habiller ou traverser une rue avant le changement d'un feu de signalisation.

Au global, l’heure hebdomadaire d’exercice réduit de 85 % le risque de handicap lié à la mobilité (marcher trop lentement pour traverser une rue en toute sécurité), ainsi que de 45 % le risque de perte d’autonomie dans les activités de la vie quotidienne.

4 ans après le début de l'étude, 24 % des adultes n'ayant pas effectué cette heure d'activité physique intense marchent trop lentement pour traverser la rue en toute sécurité, et 23 % présentent des difficultés à effectuer seuls leur « routine matinale ».Cette étude montre qu’une heure suffit déjà à éloigner la perte de mobilité, le handicap et la dépendance.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash 

Eurekalert

Bactéries : le mécanisme de dissémination de résistance aux antibiotiques observé en temps réel !
Mardi, 09/07/2019 - 07:02

La dissémination globale de résistance aux antibiotiques est un problème majeur de santé publique et une priorité de la recherche internationale en microbiologie. Une étude dirigée par Christian Lesterlin, chercheur Inserm au sein du laboratoire ”Microbiologie moléculaire et biochimie structurale“ (CNRS/Université Claude Bernard Lyon 1) à Lyon, a réussi pour la première fois à filmer avec son équipe le processus d’acquisition de l’antibiorésistance en temps réel et a découvert un acteur essentiel mais inattendu dans son maintien et dans sa dissémination au sein des populations bactériennes.

Cette dissémination de l’antibiorésistance est en grande partie due à la capacité qu’ont les bactéries d’échanger du matériel génétique par un processus appelé conjugaison bactérienne. Le séquençage systématique de souches pathogènes ou environnementales a permis d’identifier une grande variété d’éléments génétiques transmissibles par conjugaison et porteurs des résistances à la plupart, sinon à toutes les classes d’antibiotiques actuellement utilisés dans les traitements cliniques.

En revanche, le processus de transfert in vivo du matériel génétique d’une bactérie à l’autre, le temps nécessaire à l’acquisition de cette résistance une fois le nouveau matériel génétique reçu et l’effet des molécules antibiotiques sur cette résistance étaient encore inconnus.

Les chercheurs ont choisi d’étudier l’acquisition de la résistance de la bactérie Escherichia coli à un antibiotique couramment utilisé, la tétracycline, en mettant une bactérie sensible à l’antibiotique en présence d’une bactérie résistante. Des études précédentes ont montré que cette résistance repose sur sa capacité à évacuer l’antibiotique avant qu’il n’ait pu jouer son rôle destructeur grâce à des “pompes à efflux” situées sur sa membrane. Ces pompes à efflux spécifiques sont capables d’éjecter les molécules antimicrobiennes en dehors de bactéries, leur conférant ainsi un certain niveau de résistance.

Dans cette expérience, la transmission de l’ADN d’une “pompe à efflux” spécifique – la pompe TetA – a été observée entre une bactérie résistante et une bactérie sensible par marquage fluorescent. Grâce à l’apport de la microscopie en cellule vivante, il suffisait alors de suivre la progression de la fluorescence pour voir la manière dont l’ADN de la “pompe” migrait d’une bactérie à l’autre et comment il s’exprimait chez la bactérie receveuse.

Les chercheurs ont ainsi mis en évidence qu’en 1 à 2 heures seulement, le fragment d’ADN simple brin de la pompe à efflux était transformé en ADN double brin puis traduit en protéine fonctionnelle, conférant ainsi la résistance à la tétracycline à la bactérie receveuse.

Le transfert d’ADN des bactéries donneuses (vertes) aux bactéries receveuses (rouges) est révélé par l’apparition de foyers de localisation rouges. L’expression rapide des gènes nouvellement acquis est, quant à elle, révélée par la production de fluorescence verte dans les bactéries receveuses.

Le mode d’action de la tétracycline est bien connu des scientifiques : elle entraîne la mort des bactéries en se fixant sur leur machinerie traductionnelle, bloquant ainsi toute possibilité de produire des protéines. En suivant ce raisonnement, lorsque l’antibiotique est introduit dans le milieu de culture précédent, la pompe à efflux TetA ne devrait pas être produite et les bactéries devraient mourir.

Pourtant, les chercheurs ont observé que, paradoxalement, les bactéries étaient capables de survivre et de développer la résistance efficacement, suggérant l’implication d’un autre facteur essentiel au processus d’acquisition de résistance. Cette étude ouvre de nouvelles perspectives dans la recherche de mécanismes similaires chez d’autres bactéries que E.coli et pour différents antibiotiques. Ces travaux ouvrent également la voie vers de nouvelles stratégies thérapeutiques qui associeraient l’antibiotique et une molécule capable d’inhiber cette pompe généraliste.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash 

Inserm

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Recherche & Innovation, Technologies, Transports
Nantes lance un bus électrique qui se recharge en 15 secondes
Mardi, 09/07/2019 - 07:10

Sur un parking de Nantes, un bus s'approche en silence, ralentit, s'arrête. Soudain, deux bras articulés s'accrochent à son toit, comme ces machines de fête foraine qui attrapent des peluches. En seulement 15 secondes - pile le temps que des passagers montent et descendent - les bras articulés injectent de l'électricité aux batteries situées sur le toit du bus. Le conducteur ou la conductrice n'a rien à faire, tout est automatique.

Nantes est la première ville de France à s'équiper d'un bus électrique à recharge flash, ou recharge "par opportunité". Une innovation à la fois écologique et pratique puisqu'elle permet le passage à un bus 100 % électrique sans réduire la fréquence de circulation ni entreprendre des travaux titanesques. Les deux terminus de la ligne 4 - Foch Cathédrale et Porte de Vertou -, ainsi que deux stations intermédiaires, seront simplement équipés du nouveau système de recharge par bras articulé.

Ces bras envoient 600 kwh à des batteries LTO, spécialement conçues pour accepter de fortes charges, offrant 30 kilomètres d'autonomie au véhicule. Un système de recharge flash, aussi appelé "biberonnage", qui a déjà fait ses preuves en Suisse. Testé pour la première fois en 2013, ce bus électrique circule depuis plusieurs années dans le canton de Genève.

Pour la conception du e-busway, Nantes Métropole est d'ailleurs allée toquer à la porte du constructeur Hesse et de l'entreprise ABB, qui a développé le système de charge TOSA (trolleybus optimisation du système d'alimentation). 15 secondes, c'est le temps qu'il faut au bras articulé pour recharger les batteries du e-busway (Crédit : Albane Guichard pour We Demain).

Mais avec ses 24 mètres de long, le e-busway nantais sera le premier bus électrique TOSA de cette taille. Il permettra de transporter 150 passagers quand l'ancien busway de 18 mètres ne pouvait en accueillir que 110. En prime, le wifi et une prise USB seront disponibles à chaque siège de ce véhicule silencieux.

Les 22 e-busway achetés par Nantes Métropole représentent un nouveau pas dans la politique de transition écologique de la ville. Qui a un coût : 1 ancien busway articulé à gaz valait 400 000 euros, le nouveau e-busway électrique, lui, en vaut 1,3 million d'euros. Six e-busway seront mis en service d'ici fin septembre et l'intégralité des anciens busway seront petit à petit remplacés d'ici octobre ou novembre.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Wedemain

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