RTFlash

RTFLASH Recherche & Technologie
NUMERO 597
Lettre gratuite hebdomadaire d’informations scientifiques et technologiques
Créée par René Trégouët rapporteur de la Recherche et Président/fondateur du Groupe de Prospective du Sénat
Edition du 12 Mai 2011
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Egalement dans ce numéro
TIC
Le prix unique du livre électronique s'appliquera aux libraires étrangers
Matière
Vols paraboliques : 3 projets lycéens en impesanteur
Selon le Giec, les énergies renouvelables peuvent se substituer aux énergies fossiles
Construction du premier parc solaire et éolien français
Quand l'énergie solaire prend l'eau
La géothermie, une source d'énergie renouvelable très prometteuse
Allemagne : inauguration du premier parc éolien marin
Espace
Les clés du lancement de Soyouz ont étés remises à Arianespace
Le télescope spatial Herschel révolutionne la compréhension des étoiles
Terre
Réchauffement climatique : un impact majeur sur la production mondiale de céréales
Un courant de l’Océan Indien (le Courant des Aiguilles) pourrait maintenir un climat doux en Europe
Montée des eaux : rôle important des glaces des îles de l'Arctique
Vivant
Le comportement suicidaire des plus de 65 ans serait associé à l’atrophie d’une petite zone cérébrale
Résistance aux bactéries et aux antibiotiques : le rôle des plasmides IncP-1
Les dendrimères : un remède aux maladies inflammatoires chroniques ?
Des gencives saines pour éviter une rupture d'anévrysme
Le diabète, facteur de risque d’arthrose
Vers un dépistage précoce de l'autisme ?
Du thé vert contre le cancer de la prostate
Quand le cerveau débranche !
Détection d'un cancer par l'haleine
Homme
10 milliards de terriens en 2100 !
Recherche
Vers une voiture à hydrogène plus abordable
La recharge sans fil : avenir de la voiture électrique ?
Edito
Utiliser les nouvelles technologies au service des personnes âgées : un défi économique, politique et social



Comment trouver des réponses adaptées et novatrices au défi du vieillissement, grâce aux nouvelles technologies ? Tel est l’objectif de « Host » un programme européen de recherche piloté par l’Opac du Rhône qui vise à apporter des réponse pratiques et efficaces aux difficultés spécifiques que peuvent rencontrer nos aînés dans leur vie quotidienne. La finalité de "Host" est également de permettre dans les meilleures conditions le maintien à domicile des personnes âgées.

Conscient de ces défis de société, l’Opac du Rhône, (le premier bailleur social de la région, compte parmi ses bénéficiaires 30 % de personnes âgées de plus de 65 ans et 7 % de plus de 80 ans) a répondu à un appel à projets européen et a vu ses propositions retenues. C’est donc l’Opac du Rhône qui va piloter « Host », un programme de recherche européen regroupant une dizaine de partenaires français, anglais, italiens et espagnols. Parmi eux, des bailleurs sociaux mais aussi des chercheurs, des patrons de PME décidés à travailler ensemble pour trouver des solutions innovantes et utiles. Host est doté d’un budget de 4 millions et demi d’euros jusqu’en 2014, financés par les pays impliqués.

Au cours des prochains mois, une expérimentation va être lancée dans trois pays et notamment en France, dans le Rhône, auprès de 120 personnes âgées volontaires. Dans un premier temps, l’objectif est pragmatique : utiliser et combiner des technologies déjà existantes pour transmettre des informations pratiques au locataire sur son logement, son immeuble et son environnement. Par exemple, lui faire part de travaux dans son hall d’immeuble ou d’une panne d’ascenseur.

Il s’agira, dans une deuxième phase, de développer des services en ligne "sur mesure", via le Net : téléachat, télémédecine, téléculture... La moitié des aînés retenus sont des locataires de l’Opac du Rhône qui sont équipés de téléviseurs connectés à l'Internet haut débit, d'ordinateurs ou de tablettes numériques. « L’objectif sera d’utiliser au mieux, de façon simple et pratique, les technologies déjà existantes », a souligné Philippe De Mester, directeur général de l’Opac du Rhône.

Enfin, il s’agira aussi, grâce à ces outils et à ses applications innovantes, de mettre en place une coordination et une coopération plus efficace entre les différents acteurs intervenant dans le maintien et l'aide à domicile. « Après cette phase expérimentale il nous faudra trouver un modèle économique pour rendre ce projet viable et durable avec des solutions concrètes » souligne cependant Philippe De Mester.

En 2010, il y avait environ 800 000 personnes dépendantes (au sens strict) en France et la dépendance représentait un coût total de 30 milliards d'euros, dont 25 milliards sont aujourd'hui pris en charge par la solidarité nationale. Selon l'Insee, la population des 75 ans et plus sera multipliée de 2,5 entre 2000 et 2040, pour atteindre plus de 10 millions de personnes et le nombre de personnes dépendantes devrait atteindre 1,2 million à cet horizon, pour un coût total d'environ 50 milliards d'euros.

Une étude de l’IRDES (Institut de recherche et de documentation en économie de la santé), a montré que, pour ces soins comparables, le coût d’une journée pour les financeurs publics est, en moyenne, de 263 € en SSR (soins de suite et de réadaptation) contre 169 € en hospitalisation à domicile (HAD). Cette différence s’atténue pour les patients âgés et/ou fortement dépendants mais le coût moyen journalier en SSR demeure supérieur quels que soient l’âge, le niveau de dépendance et le profil médical du patient.

Pour faire face aux besoins de la population vieillissante, créer par exemple 10 000 places d’HAD représenterait, à terme, une économie de près de 350 millions d’€ par an pour les financeurs publics. Passer à 50 000 places, ce qui est envisageable en associant HAD et Télémédecine, générerait 1,7 milliard d'euros d’économie. L’HAD représente donc un enjeu médical, social et économique majeur.

On voit donc à quel point l'hospitalisation et le maintien à domicile des personnes âgées représente un enjeu et un défi social majeur dans notre pays. Mais ce défi ne pourra être relevé qu'en associant plusieurs outils technologiques (télécommunications, biocapteurs, robotique domotique )dans le cadre d'un réseau médico-social rénové, dont le but sera non seulement de pouvoir intervenir à distance plus efficacement et à moindre coût chez les personnes âgées confrontées à un événement médical urgent, mais également et surtout de pouvoir anticiper et prévenir autant que possible la survenue ou l'aggravation des pathologies lourdes liées à l'âge et retarder ainsi de manière décisive l'âge de la grande dépendance.

Comme l'ont montré les débats passionnants qui ont eu lieu dans le cadre des états généraux de la dépendance, on sait aujourd’hui, grâce à une multitude d'études scientifiques convergentes et au progrès de la gériatrie, qu'en modifiant ses habitudes et modes de vie, la personne qui entre dans le 3ème âge peut éviter ou considérablement retarder l'apparition de nombreuses pathologies lourdes conduisant inévitablement à la dépendance. Il est donc capital que ces nouveaux outils technologiques qui entrent chez les seniors servent à les informer et à les conseiller pour qu'ils puissent bénéficier d'une véritable prévention personnalisée, en fonction de leur âge et de leurs facteurs personnels de risques qui seront bientôt parfaitement identifiables sur le plan génétique.

Il reste à définir le modèle économique et social qui permettra à tous de bénéficier de ces nouveaux outils, ce qui sera l'un des grands débats politiques de ces prochaines années.

René Trégouët

Sénateur Honoraire

Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat


TIC
Information et Communication
Le prix unique du livre électronique s'appliquera aux libraires étrangers
Mercredi, 11/05/2011 - 22:54

L’Assemblée nationale et le Sénat n’étant pas parvenus à un accord sur la proposition de loi censée fixer un prix unique pour les livres électroniques, une commission mixte paritaire s’est réunie mardi 3 mai. Le principal point de désaccord résidait dans la manière d’étendre cette obligation aux sites étrangers qui vendent des titres à des clients résidant en France. Finalement, l’amendement ajouté par le Sénat en deuxième lecture a été retenu. Le prix fixé par les éditeurs pour leurs œuvres « sera imposé aux personnes proposant des livres numériques aux acheteurs situés en France ».

Cette formulation permet de mettre sur un pied d’égalité les petites librairies indépendantes comme les plates-formes d’envergure internationale. Les professionnels du livre français, tout comme le ministère de la Culture, craignent de voir le marché du livre numérique passer aux mains de sites tels qu'Amazon, Google, Apple, qui, grâce à leur force commerciale, peuvent pratiquer des prix cassés. Une politique qui ne peut que conduire, à terme, à l’appauvrissement de l’offre. Les députés s’étaient montrés très frileux sur l’extension de cette obligation aux sites étrangers et avaient retiré la clause d’extraterritorialité ajoutée en première lecture par le Sénat. Ils craignaient que cet amendement ne soit contraire au droit européen, puisqu’il s’agissait d’étendre le champ d’application de la loi française en dehors des frontières nationales.

01net

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Matière
Matière et Energie
Vols paraboliques : 3 projets lycéens en impesanteur
Jeudi, 12/05/2011 - 15:34

La première campagne 2011 de vols paraboliques du CNES a eu lieu du 9 au 12 mai 2011 à Bordeaux Mérignac. 3 projets de lycéens de la 2nde à la Terminale ont été embarqués à bord de l’Airbus A300 ZERO-G.

Des expériences de lycéens en impesanteur

Du 9 au 12 mai 2011, la récente campagne CNES de vols paraboliques à Bordeaux Mérignac a été  l’occasion pour les équipes scientifiques sélectionnées d’étudier leurs dispositifs expérimentaux en condition de micropesanteur. Grâce au Projet Parabole proposé par le Service Jeunesse et acteurs de l’Education du CNES, cette année encore, 3 équipes de lycéens français de la 2nde à la Terminale ont embarqués leurs propres expériences à bord.

Tir balistique, différence entre masse et poids, oscillations d’un pendule, comportement de liquide, ont été quelques unes des notions analysées lors des 31 séquences de 22 sec d’impesanteur du vol parabolique.

Les projets lycéens ont été sélectionnés suite à un appel à candidature lancé à l’ensemble des établissements du territoire en avril 2010.Une petite dizaine y ont répondu.

Un défi collectif pour mieux appréhender la réalité

« Beaucoup d’enseignants s’imaginent que l’on attend des expériences particulièrement techniques ou innovantes. Or les principaux critères de sélection sont l’intérêt pédagogique, la faisabilité et l’association primordiale des jeunes à la candidature » insiste Gilles Tavernier, chef du Projet Parabole au Service Jeunesse et acteurs de l’Education du CNES.

Côté élèves, le bénéfice est appréciable : « Les vols paraboliques rendent intelligibles des concepts naturels, comme la pesanteur et des phénomènes liés tels que la convection, la poussée d’Archimède…, qui, sans l’expérimentation, restent souvent trop théoriques » constate Gilles Tavernier. Sans compter le travail en équipe, la méthode expérimentale et la démarche de projet. « C’est complet et formateur » rajoute l’ingénieur du CNES.

Outre le prêt d’un châssis expérimental pour le vol, le CNES assure, en association avec les ingénieurs de Novespace, un suivi étroit des projets en amont et en aval.

Sensibiliser les jeunes à l’espace, ses applications et valoriser les formations et métiers techniques sont au cœur de l’initiative. «Lors de la campagne, les échanges entre les scientifiques présents et les lycéens sont constants et réciproques. » souligne Gilles Tavernier. « Je vois souvent briller les yeux des élèves… ».

CNES

Selon le Giec, les énergies renouvelables peuvent se substituer aux énergies fossiles
Jeudi, 12/05/2011 - 15:19

Les énergies renouvelables pourraient, à long terme, fournir toute l’énergie dont l’humanité a besoin. Le constat n’est pas nouveau. Mais cette fois, il s’appuie sur des bases scientifiques solides. Après son rapport d’évaluation sur la connaissance sur l’évolution du climat, le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Giec) vient de publier un énorme rapport sur les énergies renouvelables (SRREN pour Special Report on Renewable Energy Sources and Climate Change Mitigation) et plus précisément, le potentiel technique exploitable, à moyen terme (Voir rapport).

A l’horizon 2050, le rapport spécial montre qu’il est tout à fait possible de satisfaire le tiers des besoins énergétiques mondiaux, voire la moitié, si le monde conjugue développement des ENR et efficacité énergétique. En 2008, rappelle l’étude, les énergies renouvelables ont produit 18.000 térawattheures (TWh), soit 13 % de la production mondiale d’énergie. Le document du Giec évalue le potentiel de chacune des grandes familles d’ENR : biomasse, solaire direct, géothermies, hydraulique, énergies marines et éolien.

Energie verte la plus utilisée, la biomasse est promise à un bel avenir. Techniquement, indiquent les auteurs, l’humanité pourrait produire jusqu’à 111.200 TWh par an en développant le bois énergie, le charbon de bois ou en méthanisant les déchets d’origine végétale. Un potentiel impressionnant (4 fois la consommation d’énergie actuelle des Etats-Unis !), mais probablement inatteignable. Car, à trop exploiter les terres pour en tirer des kilowattheures, le conflit avec l’agriculture est annoncé. Aussi, le Giec estime raisonnable de s’en tenir à un potentiel d’une trentaine de milliers de TWh par an à l’horizon 2050. Pas si mal, si l’on se souvient que la valorisation énergétique de la biomasse permet d’abattre de 80 à 90 % les émissions de CO2 par rapport à une production d’origine fossile.

Les énergies solaires (photovoltaïque, thermodynamique, passive, etc.), ce n’est pas nouveau, sont la source d’énergie la plus abondante sur la planète. «En une heure, la terre reçoit du soleil plus d’énergie que l’humanité n’en consomme en une année entière», rappelle le Giec. Autrement dit, chaque mètre carré de la terre reçoit annuellement, en théorie, 1.000 watts d’énergie solaire. Hélas, ce potentiel n’est pas mobilisable en totalité : il ne fait ni jour ni beau tout le temps. Avec les technologies disponibles et émergentes, le gisement solaire mondial oscille entre 400.000 et 14 millions de TWh/an.

Les différentes énergies liées à la chaleur du sous-sol sont, elles aussi passées en revue : pour la production d’électricité, elles s’élèvent à 8.340 TWh/an, mais l’utilisation directe de la chaleur (pour le chauffage des immeubles, par exemple) est, potentiellement, 20 fois plus importante.

Contrairement à une idée reçue, l’hydraulique n’a pas dit son dernier mot. Le Giec estime qu’il est possible de se doter d’une capacité installée de 3.838 gigawatts électriques, soit 5 fois la puissance des usines hydroélectriques en service. Cet accroissement de la part de l’eau douce dans la production d’énergie ne signifie pas forcément la construction d’ouvrages dans chaque site possible. L’organe onusien rappelle, en effet, que 75 % des 45.000 grands barrages existants ne servent qu’à l’irrigation, l’écrêtement des crues ou de réserves d’eau potable. Nombre d’entre eux devraient pouvoir recevoir des turbines pour produire des électrons.

Considérables, les énergies des mers restent encore mal quantifiées. Mais elles font rêver chercheurs et énergéticiens. L’exploitation de l’énergie des vagues et du différentiel thermique entre les basses et les hautes couches de l’océan pourraient permettre de produire 122.000 TWh d’électricité par an : l’équivalent de 250 fois la production de courant française. En théorie, les éoliennes (terrestres et marines) pourraient injecter 900.000 TWh/an sur les réseaux électriques. Techniquement, le potentiel est moindre : de l’ordre de 125.000 TWh/an, ce qui représente tout de même six fois la production électrique mondiale (20 000 Twh).

De manière générale, la majorité des scénarios montrent une "augmentation substantielle", de 3 à 20 fois, "du déploiement des énergies renouvelables d'ici 2030, 2050 et au delà". La part future de ces énergies varie énormément en fonction des scénarios, les plus ambitieux imaginant qu'elles pourraient couvrir les 3/4 des besoins.

Ceci dit, de nombreux obstacles s'élèvent encore sur cette route, comme les subventions aux énergies fossiles ou l'absence de structures adéquates pour développer de nouvelles technologies. "Pour parvenir aux objectifs internationaux de réduction de GES, une réforme profonde de nos systèmes énergétiques va être nécessaire", est-il écrit. Et cela va demander beaucoup d'argent : 1,4 à 5,1 trillions de dollars pour la prochaine décennie, et de 1,5 à 7,2 trillions de dollars pour la période 2021-2030.

GIEC

Construction du premier parc solaire et éolien français
Jeudi, 12/05/2011 - 14:01

La commune d'Avignonet-Lauragais, près de Toulouse, développe actuellement un immense parc de trois hectares destiné à la production d'énergies d'origines renouvelables. Le parc de production d'énergie solaire et éolienne est le premier de ce type qui se développe en France. 20.320 panneaux solaires ont été installés sur près de trois hectares en moins de six mois. Les travaux ont été dirigés par l'entreprise canadienne Boralex, spécialisée dans l'industrie du photovoltaïque. L'énergie totale produite par ce complexe pourrait alimenter 1.540 foyers.

Le dispositif éolien, contient quant à lui une dizaine d'appareils qui ont été installés en 2002 et sont capables de produire de l'énergie pour 8.570 foyers. Le parc de panneaux photovoltaïques représente un budget de 14,6 millions d’euros. Un prix nécessaire à l'élaboration d'un dispositif qui produit efficacement de l'énergie tout en respectant l'environnement.

Maxi Sciences

Quand l'énergie solaire prend l'eau
Mercredi, 11/05/2011 - 21:09

Après les toitures et les prairies, les panneaux solaires pourraient bientôt tapisser... les lacs et les étangs. Sous le soleil provençal de Piolenc (Vaucluse), commune viticole de 5 000 âmes, la société nordiste Ciel et Terre vient de déposer un permis de construire pour couvrir de 120 000 m2 de cellules photovoltaïques un plan d'eau de 50 hectares. Une première. Sur le papier, cette centrale flottante affiche une puissance de 12 mégawatts (MW) et une capacité de production de 16 000 mégawattheures par an. Plus de deux fois la consommation de Piolenc.

Pourquoi diable faire prendre l'eau à l'énergie solaire ? "L'espace disponible est très rare : le gouvernement veut éviter l'utilisation des terres agricoles, déjà grignotées par les routes et l'urbanisation, les espaces naturels sont intouchables : il faut chercher des alternatives", explique Bernard Prouvost, dirigeant de Ciel et Terre. Pour la société, l'avenir est dans les lacs : bassins de carrières, retenues de barrages, piscicultures, stations d'épuration... La société étudie quatre autres projets en France, d'une puissance totale de 35 MW.

Pour l'heure, seul un prototype de 150 m2, hérissé de 64 panneaux photovoltaïques, flotte au milieu du bassin de Piolenc, module de base du futur radeau solaire. La structure de métal et de plastique, brevetée, est "démontable et recyclable", souligne M. Prouvost. L'archipel de 40 000 modules photovoltaïques, de transformateurs et d'onduleurs devra encaisser un vent puissant, des vagues et des variations de plusieurs mètres dans ce lac creusé au bord du Rhône, dont il absorbe les crues.

Le Monde

La géothermie, une source d'énergie renouvelable très prometteuse
Mercredi, 11/05/2011 - 21:02

La 2e édition des "Assises de la géothermie en Île-de-France" s'est tenue le 26 avril et a permis de faire le point sur les enjeux de cette source d'énergie renouvelable prometteuse. La géothermie devrait représenter 10 % du bouquet énergétique d'ici à 2020, grâce aux moyens déployés par le Gouvernement.

En France, la géothermie représente la troisième source d'énergie renouvelable derrière la biomasse et l'hydraulique. L'exploitation de cette ressource naturelle émet très peu de gaz à effet de serre. Elle permet la production de chaleur et d'électricité. En France métropolitaine, une part importante du développement de la géothermie est liée au potentiel géologique de la région Île-de-France, dont la forte densité urbaine a justifié l'exploitation de cette énergie dès les années 70.

Le Grenelle de l'environnement a fixé un objectif de 10 % d'énergie d'origine géothermique sur les 23 % représentant la part des énergies renouvelables dans le bouquet énergétique français prévu d'ici à 2020. Il est prévu une multiplication par 6 de la production entre 2006 et 2020 avec un objectif de 80 MW de capacité électrique installée en 2020, contre 16 aujourd'hui. La géothermie est également une opportunité pour les départements ultramarins : "La configuration volcanique de certains départements d'Outre-Mer est très favorable à la production d'électricité. La Guadeloupe a une capacité installée d'environ 15 MW sur le champ de Bouillante. Des extensions autour du champ actuel pourraient conduire à rajouter entre 20 et 40MW. En Martinique, des zones favorables ont été identifiées mais demandent à être certifiées par des forages profonds, situation que l'on rencontre également dans l'île de la Réunion." (source : Meddtl). Objectif : 20 % de la production d'électricité en Outre-Mer d'ici à 2020.

Afin de développer la filière et "accompagner les professionnels dans leurs stratégies d'innovation", le Gouvernement lancera d'ici à la fin de l'année, un appel à manifestations d'intérêt. Une démarche financée par les Investissements d'avenir. En Île-de-France mais aussi sur tout le territoire. Le développement de la géothermie en région, notamment dans l'exploitation de la basse et moyenne énergie géothermique, a été renforcé grâce au Fonds chaleur avec 77 opérations de géothermie aidées en 2010 (16 en 2009). Le Gouvernement a également mis en place un dispositif d'aides et d'incitations en direction des particuliers : crédit d'impôt développement durable, TVA incitative sur les pompes à chaleur géothermiques.

Pour Eric Besson, "l'ambition du Gouvernement est de développer toutes les formes de géothermie en associant l'ensemble des parties prenantes, et d'exporter le savoir-faire français notamment dans le domaine de la géothermie à haute énergie. "En matière de géothermie à haute énergie, la centrale thermique de Bouillante (Guadeloupe) sera un acteur majeur pour l'exportation. Une évaluation du potentiel de développement du site va être lancée dans les prochaines semaines.

NewsPress

Allemagne : inauguration du premier parc éolien marin
Samedi, 07/05/2011 - 08:23

La chancelière allemande Angela Merkel a inauguré le 2 mai le premier parc éolien en mer à usage commercial d'Allemagne alors que le pays fonde beaucoup d'espoir sur le vent pour pouvoir sortir plus vite du nucléaire. Le parc Baltic 1, en mer Baltique, se compose de 21 éoliennes d'une envergure de 93 mètres et dotées chacune d'une capacité maximale de 2,3 mégawatts, a précisé leur fabricant, l'industriel Siemens, dans un communiqué. L'opérateur est le groupe d'énergie EnBW, propriété de l'Etat régional allemand du Bade-Wurtemberg. Ces éoliennes, plantées à 16 kilomètres de la terre ferme, doivent alimenter en électricité 50.000 foyers.

L'Allemagne a de grandes ambitions en matière d'éoliennes en mer, malgré les difficultés techniques de ce type d'installations, les besoins de financement importants et les préoccupations pour l'environnement marin. Alors que l'implantation de nouvelles éoliennes à terre est devenue difficile faute de place, et que le remplacement des anciennes turbines par de nouveaux modèles plus productifs mais aussi plus imposants est impopulaire, Berlin compte beaucoup sur le vent marin pour aider le pays à tourner le dos au nucléaire. D'ici à 2030, des éoliennes d'une capacité de production totale de 20.000 à 25.300 mégawatts doivent être installées au large des côtes allemandes, a rappelé Siemens. Soit l'équivalent de 500 fois le parc inauguré.

Google

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Espace
Espace et Cosmologie
Les clés du lancement de Soyouz ont étés remises à Arianespace
Jeudi, 12/05/2011 - 15:47

L’Ensemble de Lancement Soyouz du Centre spatial guyanais a été remis par l’ESA à Arianespace, le 7 mai 2011, lors d’une cérémonie officielle de remise des clés au port spatial de l’Europe en Guyane.

Une collaboration efficace pour un chantier d'envergure

« Si c’était à refaire, on recommencerait avec bonheur ! ». Les propos de Yannick d’Escatha, président du CNES, illustrent brillamment l’aboutissement d’un chantier d’importance : celui du projet Soyouz en Guyane.

A l’issue d’une dernière semaine d’essais de qualification opérationnelle réussis, le Directeur général de l’Agence Spatiale Européenne (ESA), Jean-Jacques Dordain, a officiellement remis samedi 7 mai 2011 à Jean-Yves Le Gall, président d’Arianespace, les clés de l’Ensemble de Lancement Soyouz (ELS) en Guyane. Lors de la cérémonie réunissant les responsables des agences spatiales européenne, française, russe et Arianespace au port spatial de l’Europe, la «  Pierre de Gagarine », hommage au cosmonaute russe, a également été scellée sur le site.

Durant 4 ans, le programme « Soyouz au CSG » de l’ESA et ses partenaires aura mobilisé l’élite industrielle russe et européenne autour du site de Sinnamary, près de Kourou. Construit par le CNES sur le modèle de celui de Baïkonour, l’ELS guyanais aura bénéficié de développements supplémentaires russes, tel qu’un portique mobile, indispensable au lancement de satellites en position verticale. L’ELS témoigne d’une synergie franco-russe assumée qui pourrait déboucher, dans les prochaines années, sur des vols habités à partir de la Guyane.

CNES

Le télescope spatial Herschel révolutionne la compréhension des étoiles
Vendredi, 06/05/2011 - 07:57

Lancé en mai 2009, Herschel a permis de voir que ces filaments "sont vraiment partout", a indiqué devant la presse l'astrophysicien du CEA (Commissariat à l'énergie atomique) Philippe André. Ce télescope "est vraiment en train de révolutionner notre compréhension de la formation des étoiles à grande échelle", estime-t-il. Capable d'une détection fine de gaz et poussières dans le rayonnement infrarouge, Herschel a dévoilé un "enchevêtrement de filaments" en étudiant une vingtaine de nuages interstellaires. "Matière première à partir de laquelle se forment les étoiles", ces filaments peuvent mesurer des dizaines d'années-lumière de longueur. Mais leur largeur se limite à 0,3 année-lumière, soit tout de même 20.000 fois la distance Terre-Soleil.

La gravité fragmente ensuite les filaments plus massifs, "qui vont finir par s'effondrer et former des étoiles", précise le chercheur. "Avec Herschel, on peut observer des globules de matière", germes de futures étoiles, ajoute-t-il. La formation des filaments, compressés par des turbulences au sein des gaz, peut prendre plusieurs millions d'années, mais il suffit de quelque 100.000 ans pour qu'un filament dense s'effondre.

Grâce à des ordinateurs très puissants, il est possible de simuler en 3D ces longs filaments servant de pouponnières d'étoiles. Mais aussi de faire apparaître, jaillissant du coeur du Soleil, les lignes d'un champ magnétique complexe. Ou encore de révéler les processus à l'oeuvre dans ses entrailles. Les astronomes cherchent aussi à sonder l'intérieur d'autres étoiles que le Soleil.

Outre leur moisson de planètes extrasolaires, les satellites Corot du Cnes (Centre national d'études spatiales) et Kepler de la Nasa permettent aussi d'étudier des oscillations à la surface des étoiles trahissant ce qui se passe à l'intérieur. "Ecouter les étoiles", c'est-à-dire détecter leurs pulsations, renseigne sur leur masse et leur composition interne. Comme le son d'une cloche informe sur sa taille et sa composition, explique Rafael Garcia, du service d'astrophysique du CEA-Irfu (Institut de recherche sur les lois fondamentales de l'Univers).

Les astronomes rêvent d'un instrument plus puissant, capable de dévoiler les secrets de milliers d'astres et de leurs éventuelles planètes. L'Agence spatiale européenne (ESA) doit se prononcer à l'automne prochain sur l'avenir de ce projet baptisé Plato (Planetary Transits and Oscillations of Stars). Outre les étoiles de type solaire qu'observe Kepler, il existe tout un bestiaire, classé en sept types principaux, des plus chaudes et massives, qui ne brillent guère qu'un million d'années, aux naines rouges capables de rayonner 100 milliards d'années.

Orange

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Terre
Sciences de la Terre, Environnement et Climat
Réchauffement climatique : un impact majeur sur la production mondiale de céréales
Jeudi, 12/05/2011 - 14:16

Le réchauffement climatique a fait baisser depuis 1980 la production mondiale de céréales, notamment de maïs et de blé, ce qui pourrait être un facteur dans la hausse des prix alimentaires durant cette période, selon une étude parue dans la revue Science. "Les modèles informatiques qui lient les rendements des quatre grandes cultures à la météorologie indiquent que la production globale de maïs et de blé a diminué de 3,8 % et 5,5 % respectivement, comparativement à une situation où il n'y aurait pas eu de réchauffement", précisent les auteurs de ces travaux. La diminution de ces deux grandes récoltes serait responsable d'une augmentation de 6 % des prix alimentaires depuis 30 ans, estiment-ils.

Cela correspond à 60 milliards de dollars de dépenses supplémentaires annuelles dans le monde consacrées à la nourriture, ont-ils calculé. En revanche, les cultures de soja et de riz n'ont pas été affectées négativement par la montée des températures terrestres. Des pertes dans certaines régions du monde ont en effet été compensées par des gains ailleurs. Les auteurs de cette recherche, dont David Lobell de l'Université Stanford (Californie), ont examiné la production de ces quatre grandes récoltes mondiales qu'ils ont comparée aux relevés des températures sur le globe de 1980 à 2008. Ils ont aussi tenu compte d'autres facteurs météorologiques comme les précipitations.

Ces quatre récoltes fournissent quelque 75 % des calories que la population mondiale absorbe directement ou indirectement avec la viande et les autres produits provenant du bétail nourri avec des aliments fabriqués à partir de ces cultures. Ils ont développé deux modèles informatiques, l'un simulant l'augmentation des températures de la Terre et le second laissant ces dernières inchangées à leur niveau de 1980, les autres variables étant égales par ailleurs dans les deux modèles.

Les baisses de production ont varié selon les pays et les latitudes. La Russie a subi le plus fort recul (-15 %) dans sa production de blé de 1980 à 2008, tandis que l'Inde, la France, le Brésil et la Chine ont vu leurs récoltes de maïs diminuer de seulement quelques points de pourcentage en raison du réchauffement. D'autres pays ont aussi enregistré de petits gains de production avec la montée des températures, toujours selon le modèle ordinateur. De plus, l'accroissement des émissions de dioxyde de carbone (CO2), principal gaz à effet de serre, a eu l'effet d'un fertilisant qui a contribué à la pousse des plantes, compensant en partie les pertes dues à la montée des températures.

Les végétaux absorbent le CO2 présent dans l'atmosphère par la photosynthèse. Une fois prises en compte toutes ces variables, les auteurs de l'étude concluent qu'au final les effets du changement climatique ont été modestes jusqu'à présent. Les Etats-Unis constituent une exception notable puisque les grandes plaines de production du Midwest n'ont pas connu de réchauffement de 1980 à 1988. Les récoltes n'ont donc pas diminué, relèvent les chercheurs sans vraiment en expliquer les raisons. Mais dans quasiment toute l'Europe, de grandes parties de l'Asie, certaines zones en Afrique et en Amérique du Sud, ils ont observé une augmentation de plusieurs degrés en moyenne depuis 1980 durant la période de la pousse des récoltes, augmentant la probabilité de journées très chaudes l'été.

Science

Un courant de l’Océan Indien (le Courant des Aiguilles) pourrait maintenir un climat doux en Europe
Mercredi, 11/05/2011 - 23:23

C’est une nouvelle étude qui remet en cause un pan de la science sur le climat. Alors que les rapports du GIEC tablent sur un affaiblissement du Gulf stream en raison du changement climatique, provoquant de facto un refroidissement de l’Europe, un rapport d’une équipe de chercheurs américains et européens parle au contraire d’un maintien, au cours du prochain siècle, des températures chaudes des eaux de l’Atlantique.

Comment expliquer ce phénomène ? En raison d’un courant marin, le courant des Aiguilles, peu étudié par les chercheurs, qui s’écoule le long de la côte est de l’Afrique, vers le Sud-Ouest. Arrivé aux environs du Cap, en Afrique du Sud, il subit une rétroflexion vers l’Est qui le fait circuler de nouveau dans l’Océan Indien. Les scientifiques pensaient jusqu’alors que seulement une infime partie, négligeable, de ce courant rejoignait l’Atlantique.

Mais les données satellites et les mesures des courants effectuées au cours de l’étude, publiée dans Nature, prouvent que ces eaux chaudes et salées réussissent à entrer, sous la forme de tourbillons géants atteignant jusqu’à 300 km de diamètre, dans l’Atlantique sud, plus froid et doux, provoquant un réchauffement des eaux de ce dernier. Si les scientifiques ignorent la masse d’eau réelle que cette “fuite” du courant des Aiguilles représente, ils estiment en revanche que ce courant s’est réchauffé depuis les années 1960 et qu’il devrait s’amplifier, en raison de l’évolution de la direction des vents dans la région.

Cette étude remet donc en cause les prévisions actuelles du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) pour le prochain siècle. Elle conclut qu'il n’y aurait pas de refroidissement de l’Atlantique nord en raison des effets du réchauffement climatique en Amérique du Nord et en Europe et que l’augmentation de la ‘fuite’ pourrait contrebalancer l’amoindrissement des courants chauds venant du Gulf stream.

Nature

Montée des eaux : rôle important des glaces des îles de l'Arctique
Vendredi, 06/05/2011 - 08:07

Une étude  de l'Université du Michigan (Etats-Unis) publiée par la revue Nature montre qu'entre 2004 et 2009, la fonte des glaces sur ces 30.000 îles a produit 363 km3 d'eau, soit l'équivalent des trois-quarts du volume du Lac Erie, frontalier des Etats-Unis et du Canada. Au cours de la première moitié de cette période de six ans, la perte moyenne d'eau de ces îles atteignait 29 km3 par an. Et pendant la seconde moitié, cette moyenne a bondi à 92 km3 annuellement. Sur les six années passées en revue, ces fontes ont fait monter d'un millimètre le niveau des océans de la planète, ont calculé les chercheurs. "C'est une région dont on ne pensait pas auparavant qu'elle contribuait à la montée du niveau de la mer", a souligné Alex Gardner, principal auteur de l'étude.

"Maintenant, nous réalisons qu'en dehors de l'Antarctique et du Groenland, c'était le plus important contributeur pour les années 2007 à 2009. C'est une région très sensible et si les températures continuent de grimper, il y aura des fontes bien plus fortes", a-t-il ajouté dans un communiqué. Près de 99 % des volumes de glaces terrestres du globe se trouvent dans l'Antarctique et au Groenland. Malgré cela, ils ne représentent environ que la moitié des eaux qui s'écoulent dans les océans chaque année, parce que les couches de glace sont épaisses et ne fondent qu'à leurs extrémités.

L'autre moitié vient de glaciers plus petits comme ceux de l'Arctique canadien, de l'Alaska et de Patagonie. Selon M. Gardner, la période sous revue (six ans) n'est pas assez longue pour en tirer une tendance sur le réchauffement climatique. Cependant, les résultats de l'étude devraient servir d'alerte. "C'est une grande réponse pour un petit changement climatique", a-t-il indiqué. "Si le réchauffement se poursuit et que nous commençons à observer des réponses similaires dans d'autres régions recouvertes de glace, alors ce sera inquiétant", selon lui. La plupart des experts estiment que le niveau des mers montera de près d'un mètre d'ici à la fin du siècle, frappant des dizaines de millions de personnes sur les îles et dans les deltas.

Université du Michigan

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Vivant
Santé, Médecine et Sciences du Vivant
Le comportement suicidaire des plus de 65 ans serait associé à l’atrophie d’une petite zone cérébrale
Jeudi, 12/05/2011 - 14:59

La modification d’une zone cérébrale serait-elle à l’origine de comportements suicidaires ? Pour la première fois, une étude de l’unité mixte de recherche (Inserm / Université Montpellier 1) "Neuropsychiatrie : recherche épidémiologique et clinique", coordonnée par Sylvaine Artero, chargée de recherche à l’Inserm, établit un lien entre l’atrophie d’une petite zone cérébrale qui relie les deux hémisphères cérébraux, et les comportements suicidaires. Les mesures cérébrales obtenues grâce à l’imagerie par résonance magnétique (IRM), chez 3 groupes de sujets âgés de 65 ans et plus, ont révélé que cette zone était significativement plus petite chez les personnes ayant déjà fait au moins une tentative de suicide. Pour autant, à ce stade, les chercheurs ne peuvent affirmer qu’il s’agit d’un lien de cause à effet. Les résultats de cette étude sont disponibles sur le site internet de la revue Biological psychiatry, à partir du 2 mai 2011.

Depuis quelques années, les chercheurs en psychiatrie s’attachent à mettre en évidence des anomalies cérébrales (structurales ou fonctionnelles) associées à une vulnérabilité aux comportements suicidaires et cela indépendamment des autres troubles psychiatriques co-existants. Le corps calleux (CC), la principale commissure reliant les hémisphères cérébraux, est constitué de nombreuses fibres nerveuses et a un rôle pivot dans l’intégration des informations et leur traitement. Cette zone a fait l’objet de plusieurs études montrant des liens entre des anomalies structurales du CC et des pathologies neuropsychiatriques (maladies neurodégénératives, autisme, schizophrénie, troubles bipolaires…) sans que le lien de cause à effet ne soit démontré.

Sylvaine Artero, chargée de recherche Inserm en collaboration avec l’équipe du Pr Philippe Courtet et des chercheurs australiens, viennent de mettre en évidence pour la première fois un lien entre une atrophie de la partie postérieure du corps calleux (CC) et les comportements suicidaires.

Pour parvenir à ce résultat, l’équipe a comparé les mesures du CC de 435 sujets âgés de 65 ans et plus issus de la cohorte ESPRIT (recrutés de 1999 à 2001).Ils ont démontré, grâce à l’imagerie par résonance magnétique (IRM), que la partie postérieure du CC était significativement plus petite chez les suicidants (219,5 mm2) par rapport aux témoins sains (249,5 mm2) mais aussi aux témoins dépressifs (245,5 mm2). Cette étude démontre l’existence d’anomalies structurales du corps calleux associées aux comportements suicidaires chez des sujets âgés, concluent les chercheurs. Cependant, les auteurs de l’étude mettent en garde quant à la signification de cette association : "La relation de cause à effet entre une atrophie du CC et la survenue de comportements suicidaires reste encore à être confirmée par la mise en évidence des mécanismes cellulaires impliqués dans cette relation" précise Sylvaine Artero.

En s’appuyant sur de précédentes études, les chercheurs émettent l’hypothèse d’un rôle possible du CC dans les mécanismes fonctionnels entraînant des conduites suicidaires. "L’atrophie du corps calleux pourrait contribuer à une connectivité inter-hémisphérique anormale et conduire à des dysfonctionnements des régions cérébrales impliquées dans les mécanismes des troubles de l’humeur incluant des anomalies cognitives comme des déficits dans la résolution de problèmes" suggère Sylvaine Artero.

Inserm

Résistance aux bactéries et aux antibiotiques : le rôle des plasmides IncP-1
Jeudi, 12/05/2011 - 14:40

Des scientifiques en Suède ont découvert que la partie de l'acide désoxyribonucléique (ADN) bactérienne présentant souvent une résistance aux antibiotiques a la possibilité de se déplacer parmi différents types de bactéries et de s'adapter grandement à des espèces bactériennes distinctes. Les résultats, présentés dans la revue Nature Communications, ont mis en lumière la façon dont les plasmides IncP-1 peuvent stimuler le potentiel de propagation génique.

Les avancées médicales fournissent davantage de meilleurs traitements pour les personnes qui en ont besoin. Mais de plus en plus de bactéries deviennent également résistantes à nos antibiotiques courants. Outre ce problème, citons le fait que de plus en plus de bactéries de cette sorte deviennent résistantes à tous les antibiotiques disponibles sur le marché. Les experts appellent ce problème «multi-résistance». Ils considèrent la multi-résistance comme une des principales futures menaces à la santé publique.

La résistance aux antibiotiques peut émerger dans les bactéries que l'on trouve dans nos corps et dans l'environnement, et ensuite être transférée aux bactéries qui déclenchent les maladies chez les gens. Ce transfert est possible indépendamment du «lien de parenté» entre espèces. Des chercheurs de l'université de Göteborg et de l'université de technologie de Chalmers font remarquer que les plasmides conjugatifs, qui contiennent les gènes tra, effectuent le processus complexe de conjugaison, le transfert des plasmides à une autre bactérie. Les plasmides conjugatifs font partie de l'ADN bactérien et ne peuvent exister et se multiplier qu'au sein des cellules. Ces plasmides utilisent la machinerie de la cellule et peuvent ensuite être déplacés à une autre cellule, ce qui entraîne la propagation des bactéries.

L'équipe a utilisé une analyse d'ADN avancée pour se pencher sur les plasmides IncP-1, un groupe des carrières connues de gènes de résistance aux antibiotiques. Ils ont cartographié l'origine de divers plasmides IncP-1 et leur mobilité parmi différentes espèces bactériennes. «Nos résultats montrent que les plasmides du groupe IncP-1 avaient existé, et s'étaient adaptés à des bactéries très distinctes», explique Peter Norberg de l'Institut de biomédecine à l'université de Göteborg, l'auteur principal de l'étude. «Ils se sont également recombinés, ce qui signifie qu'un plasmide simple peut être considéré comme un puzzle de gènes, dont chacun est adapté à différentes espèces bactériennes.» Cela montre une très bonne adaptabilité, et suggère également que ces plasmides peuvent circuler relativement librement et s'épanouir parmi les espèces bactériennes distinctes.

En commentant le rôle de IncP-1, le professeur Malte Hermansson du département de biologie cellulaire et moléculaire de Göteborg affirme : «Les plasmides IncP-1 sont des 'véhicules' très puissants pour le transport des gènes de résistance aux antibiotiques parmi les espèces bactériennes. Par conséquent, peu importe l'environnement, la partie du monde, ou le lieu où l'espèce bactérienne de résistance aux antibiotiques fait son apparition. Les gènes de résistance pourraient être relativement facilement transportés de l'environnement original aux bactéries qui touchent les humains, à travers les plasmides IncP-1, ou d'autres plasmides avec des propriétés similaires, en tant que 'véhicules'.»

Cordis

Les dendrimères : un remède aux maladies inflammatoires chroniques ?
Jeudi, 12/05/2011 - 14:28

Les dendrimères sont des molécules de synthèse dont la forme ressemble à celle d'un arbre. Grâce à leurs multiples terminaisons, ces arbres moléculaires peuvent prétendre à de multiples applications. Les chercheurs les synthétisent et les étudient depuis quelques années pour leur usage potentiel en imagerie médicale, en ingénierie tissulaire, ou encore en nanomédecine.

Les chercheurs ont récemment montré in vitro que certains dendrimères peuvent interférer avec les cellules du système immunitaire au bénéfice d'une action anti-inflammatoire. En bref, ces molécules interagissent avec des cellules impliquées dans les phénomènes d'inflammation : les monocytes-macrophages, qui ont la particularité de se différencier en ostéoclastes, cellules géantes qui dégradent l'os.

Sur la base de ces premières recherches, les scientifiques ont exploré le potentiel thérapeutique de cette nouvelle famille de dendrimères dans le traitement de maladies inflammatoires chroniques telle que la polyarthrite rhumatoïde. Cette maladie auto-immune qui affecte environ 1 % de la population se caractérise par l'inflammation de l'ensemble des tissus articulaires (cartilage mais aussi os et membrane synoviale) et conduit à des déformations articulaires invalidantes.

Dans ce travail, les chercheurs ont utilisé deux modèles animaux qui miment les effets de la polyarthrite rhumatoïde humaine. Dans un de ces  deux modèles de souris, la maladie se développe spontanément après 4 semaines de vie. Dans l'autre, l'arthrite est induite par injection d'autoanticorps. Les symptômes sont présents chez 100 % des animaux. Pour essayer de contrecarrer les effets de la maladie, les chercheurs ont injecté une fois par semaine ces fameux dendrimères par voie intraveineuse. « Alors que chez les animaux non traités, le cartilage est complètement détruit, chez les souris traitées, le cartilage est préservé et les articulations sont  intactes et parfaitement fonctionnelles. » déclare Rémy Poupot, l'un des chercheurs auteur de ce travail. « Il est important également de souligner que les doses administrées (de 1 à 10 mg/kg) sont compatibles avec les doses thérapeutiques chez l'homme.»

Pour élucider le(s) mécanisme(s) mis en jeu, les scientifiques ont quantifié le niveau de cytokine dans le sérum de tous les animaux. Les cytokines sont les substances sécrétées par l'organisme. Certaines d'entre elles, les cytokines pro-inflammatoires, ont pour fonction de fortement stimuler la croissance et la prolifération des cellules du système immunitaire. Chez les animaux traités, le taux de cytokine redevient similaire à celui des animaux sains contrairement aux animaux malades non traités chez lesquels ce taux est  beaucoup plus élevé. Selon Rémy Poupot : les dendrimères moduleraient ainsi  les effets néfastes d'une activité inflammatoire trop importante qui est à l'origine des maladies inflammatoires chroniques.

En parallèle des recherches menées chez l'animal, les chercheurs ont d'ores et déjà testé, in vitro, l'efficacité thérapeutique des dendrimères sur des monocytes humains et des membranes synoviales de patients atteints de polyarthrite rhumatoïde. Dans ces dernières expériences, l'activité anti-ostéoclastique (qui bloque la formation des cellules de dégradation de l'os) est également démontrée. Les dendrimères constituent donc une piste prometteuse pour le développement de nouvelles thérapeutiques dans le traitement des maladies inflammatoires chroniques.

CNRS

Des gencives saines pour éviter une rupture d'anévrysme
Mercredi, 11/05/2011 - 22:47

Avoir des gencives qui saignent est non seulement douloureux, mais aussi très mauvais pour les artères. Il faut aller régulièrement chez le dentiste et ne jamais laisser une inflammation des gencives évoluer. C'est la conclusion pratique des travaux de chercheurs de l'Inserm (U698) en collaboration avec des chirurgiens vasculaires (hôpitaux Bichat et Georges-Pompidou) et des équipes de parodontologie (hôpital Rothschild à Paris et à Rennes). Ils montrent en effet un lien fort entre les parodontites - inflammations du tissu de soutien des dents - et le développement d'anévrysmes de l'aorte abdominale. Leurs résultats viennent d'être publiés dans la revue PloS One.

De très nombreuses bactéries sont naturellement présentes dans notre bouche. Sans provoquer de dommages. Les problèmes surviennent quand elles passent dans la circulation sanguine, à l'occasion d'une inflammation des gencives (une gingivite, qui peut évoluer en parodontite). "Une de ces bactéries prédomine, c'est Porphyromonas gingivalis", explique Olivier Meilhac, qui a coordonné ces travaux. "Les parodontites provoquent alors une inflammation générale ; et comme l'inflammation est un facteur de risque de pathologies cardiovasculaires, entre autres, nous avons recherché la présence de ces bactéries dans la paroi des vaisseaux et, notamment, dans des échantillons d'aortes provenant de patients ayant présenté un anévrysme."

Le mode de formation de l'anévrysme de l'aorte abdominale est bien connu : tout commence par la formation d'un caillot de sang qui, pour ne pas être chassé par la circulation sanguine, s'accroche à la paroi du vaisseau au niveau de lésions dues à l'athérosclérose et y creuse une sorte de niche. "Normalement, quand un caillot se forme sur une blessure, il est progressivement digéré au cours de la cicatrisation" explique le chercheur. "Mais en présence de P. gingivalis, ce n'est pas le cas. Il y a en permanence des cellules immunitaires appelées neutrophiles, chargées de défendre l'organisme, dont l'activation entraîne la libération d'élastase, une enzyme qui va dégrader peu à peu la paroi de l'aorte." Ce qui peut aboutir à la redoutable rupture d'anévrysme, responsable du décès de 1 à 2 % des hommes âgés de plus de 65 ans.

Depuis quelques années, des travaux ont montré que la prise d'un antibiotique, la doxycycline, réduisait la croissance des anévrysmes de l'aorte abdominale. Mais cet effet était attribué au fait que ce médicament, doté de différentes propriétés, empêchait le recrutement de cellules immunitaires. L'équipe d'Olivier Meilhac a travaillé sur la composante infectieuse de l'anévrysme. Chez le rat, elle a démontré que la taille de ce dernier était plus importante après injection de P. gingivalis et, surtout, que l'absence de cicatrisation était similaire à celle observée chez l'homme. Preuve que le recrutement de ces cellules neutrophiles pourrait être dû à des infections bactériennes à bas bruit, mais récurrentes d'origine buccale. "On devrait donc pouvoir ralentir et même stopper la progression des anévrysmes de l'aorte abdominale en traitant la maladie parodontale localement ainsi qu'en utilisant des antibiotiques adaptés", conclut Olivier Meilhac.

Le Point

Le diabète, facteur de risque d’arthrose
Mercredi, 11/05/2011 - 22:38

Plusieurs données épidémiologiques et expérimentales soutiennent l'hypothèse que le diabète pourrait être un facteur de risque indépendant d’arthrose (OA). Les résultats d’études récentes confortent cette hypothèse en montrant une incidence accrue d’OA chez les malades souffrant d’un syndrome métabolique. Plusieurs mécanismes physiopathologiques supportent cette théorie du lien entre diabète et arthrose.

Quelques études in vitro ont évalué le rôle de l’hyperglycémie extracellulaire sur le fonctionnement des chondrocytes. Ces derniers expriment de multiples isoformes du transporteur de glucose (GLUT 1 entre autres) et sont capables de détecter la concentration de glucose présente dans la matrice du cartilage, le liquide synovial et ainsi réagir en ajustant leur métabolisme cellulaire. L'hyperglycémie diminue le transport du déshydroascorbate dans les chondrocytes, ce qui peut compromettre la synthèse de collagène de type II, et augmenter la production de dérivés réactifs de l’oxygène (ROS), importants médiateurs de la dégradation du cartilage.

De plus, le diabète s’accompagne d’altérations des matrices extracellulaires par accumulation de produits de glycation (advanced glycation end-products ou AGE). Ces AGE rigidifient les matrices, les rendant ainsi davantage susceptibles aux agressions environnementales et activent les cellules qui possèdent des récepteurs spécifiques dénommés RAGE (receptors for AGE), présents sur de nombreux types cellulaires, y compris les chondrocytes.

Une fois lié à RAGE, les AGE déclenchent l'activation des différentes voies de signalisation conduisant à la surexpression de médiateurs pro-inflammatoires et pro dégradants et à quelques modifications dans la différenciation des chondrocytes. La neurotoxicité de l'hyperglycémie pourrait conduire à une déficience neuromusculaire, aggravant l'arthrose. En outre, l'hyperglycémie induit un état inflammatoire de bas grade systémique qui peut aggraver le processus arthrosique. Ainsi, les liens entre diabète et arthrose sont divers et pourraient constituer de nouvelles pistes thérapeutiques de l’arthrose.

JIM

Vers un dépistage précoce de l'autisme ?
Mercredi, 11/05/2011 - 21:17

Actuellement, le diagnostic d'autisme de l'enfant est évoqué lentement, souvent après des mois, voire des années, d'errance médicale pour des familles désemparées. Ce retard au diagnostic constituerait une perte de chance pour ces jeunes malades en empêchant une prise en charge précoce qui, selon les médecins, permet d'améliorer le pronostic. «Il y a de plus en plus de preuves que les thérapies précoces ont un impact positif sur le développement du cerveau, explique le professeur Karen Pierce (centre d'excellence sur l'autisme, San Diego). L'opportunité de faire le diagnostic vers l'âge d'un an présente un potentiel énorme pour changer le devenir d'un enfant affecté par un tel trouble.»

Dans cet objectif, son équipe a mis au point un test de dépistage de l'autisme de quelques minutes, et qui permet de discriminer rapidement les enfants présentant un retard de développement. Ce test a été effectué sur 10.479 nourrissons d'environ un an dans la région de San Diego. Le principe est basique : dans la salle d'attente du pédiatre, les parents remplissent en quelques minutes un questionnaire simple. Est-ce que votre enfant vous suit du regard ? Est-ce qu'il réagit au son, à la voix ? À certains mots ? Quels gestes fait-il ? Reconnaît-il les objets ?…

Bref, ces questions visent à connaître les manifestations de communication normales à cet âge. Tous les enfants pour qui le test -interprété par le médecin- objectivait un déficit important de communication étaient vus par les experts du centre d'excellence sur l'autisme de San Diego, puis réévalués tous les six mois jusqu'à ce que le diagnostic soit infirmé ou affirmé.

Les résultats publiés par le Journal of pediatrics sont très intéressants. Sur les 10.000 enfants testés, 184 présentaient des anomalies importantes lors du premier test. Au final, seulement 32 ont été diagnostiqués comme souffrant d'une forme d'autisme, 56 présentaient un simple retard de langage, 9 un retard de développement...Tous les enfants pour qui un diagnostic d'autisme a été porté ont bénéficié dès l'âge de 17 mois d'une thérapie. La grande majorité des pédiatres de San Diego qui ont participé à cette enquête ont décidé de continuer.

Le Figaro

Du thé vert contre le cancer de la prostate
Samedi, 07/05/2011 - 08:36

Alors que dans les pays occidentaux, un homme sur six sera touché par un cancer de la prostate au cours de sa vie, ce cancer est beaucoup plus rare en Asie. Des études récentes suggèrent que la consommation régulière de thé vert par les Asiatiques pourrait expliquer en partie cette différence.

On sait que dès l’âge de 40 ans, près du tiers des hommes ont déjà des tumeurs microscopiques au niveau de leur prostate. Même si ces microtumeurs sont inoffensives, elles peuvent néanmoins progresser au cours des décennies suivantes et atteindre le stade de cancer mature qui menace la survie. Les hommes sont donc constamment à risque de développer un cancer de la prostate et un des grands défis de la recherche est d’identifier des stratégies qui ciblent ces microtumeurs de façon à les empêcher d’acquérir les caractéristiques nécessaires à leur progression au stade de cancer.

Une telle approche préventive est particulièrement importante, car on sait maintenant que la progression de ces tumeurs microscopiques peut être bloquée en adoptant de bonnes habitudes de vie, notamment une bonne alimentation, l’exercice physique régulier ainsi que le maintien d’un poids normal. Une alimentation riche en végétaux anticancéreux comme les crucifères et les tomates semble jouer un rôle particulièrement crucial : les études montrent que les hommes qui mangent plus d’une 1/2 tasse de crucifères (brocoli, chou-fleur, choux de Bruxelles) par semaine ont un risque de cancer de la prostate 45 % plus faible que ceux qui en mangent moins d’une fois par mois. De façon similaire, pour les grands consommateurs de tomates, cet effet protecteur est d’environ 25 %. La modification du régime alimentaire de façon à y inclure ces aliments riches en molécules anticancéreuses représente donc une stratégie extrêmement prometteuse pour prévenir le développement du cancer de la prostate.

Même si les études montrent qu’une proportion significative des hommes asiatiques possède des microtumeurs au niveau de la prostate, ces hommes ont néanmoins une incidence beaucoup plus faible du cancer de cet organe. Autrement dit, les Asiatiques semblent avoir le même risque que les occidentaux de développer ce cancer, mais certains aspects de leur mode de vie font en sorte que les microtumeurs n’évoluent pas en cancer mature. La consommation abondante de thé vert par ces hommes pourrait expliquer ce paradoxe ; en effet, des études antérieures ont démontré que l’administration des polyphénols anticancéreux du thé vert à des volontaires atteints d’un stade précoce de cancer de la prostate provoquait une réduction notable du développement de la tumeur.

Plus récemment, des chercheurs ont prouvé que cet effet chimiopréventif était probablement dû à un polyphénol, l’EGCG, la principale molécule anticancéreuse du thé vert. Cette molécule possède la capacité de bloquer la fonction du récepteur à androgène, une protéine qui est très souvent exprimée dans les cellules cancéreuses prostatiques et qui joue un rôle crucial dans la progression de la maladie. L’effet inhibiteur de l’EGCG sur cette protéine pourrait être particulièrement utile comme complément aux approches anti-hormonales présentement utilisées pour les cancers de la prostate parvenus à un stade avancé : en effet, lorsque ces tumeurs agressives deviennent résistantes à l’hormonothérapie, il n’existe que peu de possibilités thérapeutiques et le décès peut survenir dans l’année qui vient. L’efficacité de l’EGCG du thé vert contre le récepteur à androgène pourrait donc empêcher ces tumeurs de progresser et ainsi améliorer l’espérance de vie des patients.

Canoë

Quand le cerveau débranche !
Vendredi, 06/05/2011 - 07:47

Manque d'attention, absences et difficultés à se concentrer sont souvent ressentis après une courte nuit. Rien de plus banal, mais que se passe-t-il réellement dans notre cerveau ? Alors que nous sommes parfaitement éveillés, certains de nos neurones feraient de courtes siestes, selon des chercheurs italo-américains qui publient leurs travaux dans la revue Nature.

Munis d'électrodes, qu'ils ont implantées dans le cortex frontal de 11 rats, Giulio Tononi et Chiara Cirelli, professeurs en psychiatrie à l'Université de Madison (Visconsin, Etats-Unis) et spécialistes du sommeil, ont étudié les conséquences d'une privation de sommeil sur l'activité neuronale. Ils ont ainsi constaté que les neurones corticaux faisaient de façon irrégulière de courtes pauses. Dans le même temps, les rongeurs étaient stimulés visuellement pour vérifier leur état d'éveil.

Les chercheurs ont aussi montré que plus le temps de veille forcée était prolongé, plus le nombre de périodes d'endormissement de certains neurones augmentaient. Le plus étonnant, c'est que dans une même zone corticale, des neurones « endormis » côtoient d'autres parfaitement « éveillés ». toutes ces observations pourraient suggérer que notre cerveau est un mécanisme auto-intégré du type économie d'énergie.

Université de Madison

Détection d'un cancer par l'haleine
Vendredi, 06/05/2011 - 07:39

Plus un cancer est traité tôt, plus le patient a des chances d'être en rémission. Consciente de cet état de fait, la communauté scientifique s'engage depuis plusieurs années à découvrir de nouvelles méthodes permettant de diagnostiquer ce type de maladie le plus précocement possible.

Hossam Haïck et ses collègues du Technion, Institut de technologies d'Israël, se sont donc intéressés aux signatures olfactives que pourraient laisser certains cancers, tel que celui du cou, de la tête ou des poumons, dans notre souffle. Ils ont ainsi analysé la composition chimique de l'haleine de 80 personnes, dont 46 étaient touchées par un cancer.

Grâce à un « nez artificiel », qui cherche des marqueurs moléculaires bien précis, ils ont pu identifier chacun des volontaires atteints par la maladie. Principal intérêt de cette technologie : diagnostiquer de façon simple le cancer du cou et de la tête, qui nécessite à l'heure actuelle des examens très spécifiques.

Devant ces résultats plutôt encourageants, les chercheurs israéliens souhaitent continuer leurs travaux à plus grande échelle, avec notamment un panel plus important de personnes, et ainsi vérifier l'efficacité d'un tel test de dépistage. Cependant, il faudra encore attendre de nombreuses années avant de voir ce type de technologie faire partie de l'arsenal de diagnostic des médecins cancérologues.

Information Hospitalière

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Anthropologie et Sciences de l'Homme
10 milliards de terriens en 2100 !
Mercredi, 11/05/2011 - 23:12

Va-t-il falloir revoir à la hausse les prévisions démographiques qui tablent sur un pic de la population mondiale autour de 9 milliards d’individus, en 2050, avant sa stabilisation. Peut-être, si l'on en croit le dernier rapport de l'ONU qui prévoit une poursuite de la hausse : la planète, qui devrait passer le cap des 7 milliards de personnes le 31 octobre, comptera 9,3 milliards d’individus en 2050 et 10,1 milliards en 2100. Les causes de cette hausse ? Un taux de fertilité qui ne décroît pas dans les pays pauvres et qui augmente même dans plusieurs pays riches, comme les Etats-Unis ou la Grande-Bretagne, alors que dans le même temps, les avancées médicales et l’amélioration du niveau de vie permettent aux gens de vivre plus longtemps.

Un bonne part de la hausse de la démographie est attendue dans les “pays à fertilité élevée”, en particulier en Afrique, où la population pourrait tripler en un siècle et passer de 1 milliard aujourd’hui à 3,6 milliards en 2100. L’Amérique du Nord devrait elle aussi voir sa population croître, de 344,5 à 526,4 millions. L’Europe, en revanche, est bien partie pour suivre la courbe inverse, et atteindre 675 millions d’individus en 2100 alors qu’elle en compte actuellement 738 millions. En France, la fertilité supérieure à la moyenne européenne devrait nous émanciper des tendances du continent, avec une augmentation de 30 % au cours du siècle (de 62,8 à 80,3 millions).

Une tendance inédite ressort de cette étude : la population chinoise, la première du monde avec 1,34 milliard de têtes, devrait atteindre un pic en 2035, à 1,5 milliard, avant de décroître. Les derniers résultats du recensement national, publiés il y a dix jours, montrent ainsi que la croissance démographique chinoise a ralenti de moitié dans la dernière décennie.

La demande d’énergie pourrait ralentir plus tôt que prévu du fait, notamment, de ces nouvelles tendances. Les projections du laboratoire national américain Lawrence Berkeley prévoient ainsi une stagnation de la consommation d’énergie de la Chine dans 20 ans en raison d’une baisse de la demande en acier et en ciment : “L’urbanisation, la construction de zones résidentielles et commerciales, de routes ou encore de chemins de fer, atteindront un pic vers 2030 avec le ralentissement de la croissance démographique.” Une bonne nouvelle pour les émissions de gaz à effet de serre qui devraient stagner ou même commencer à décliner dans moins de vingt ans.

Car la question de la démographie galopante interroge bien évidemment sur notre capacité à partager les terres, ressources et richesses, tout en limitant le changement climatique d’origine anthropique. Selon le Fonds des Nations unies pour la population, le réchauffement planétaire ne peut être endigué que par une réduction massive de la population mondiale.

Il reste que l’empreinte écologique varie de manière considérable selon les pays considérés : chaque bébé qui naît aux Etats-Unis est par exemple responsable de l’émission de 1 644 tonnes de CO2, c’est-à-dire 5 fois plus qu’un bébé venant au monde en Chine et 91 fois plus qu’un enfant qui voit le jour au Bangladesh.

ONU

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Recherche
Recherche & Innovation, Technologies, Transports
Vers une voiture à hydrogène plus abordable
Mercredi, 11/05/2011 - 20:53

Une équipe de chercheurs américains a mis au point une pile à combustible fonctionnant sans platine, ce qui laisse entrevoir des voitures à hybdrogènes moins chères à produire.

L’utilisation du platine, un métal plus cher que l’or, reste un des freins au développement de la pile à combustible. Les constructeurs automobiles travaillent déjà sur cette problématique et envisagent de lancer dans les prochaines années des voitures à hydrogène utilisant moins de platine.

Les chercheurs américains ont en effet réussi à remplacer ce métal précieux par un alliage de carbone, fer et cobalt, capable de remplir les mêmes fonctions. Moins coûteux, ce dispositif permet aussi de réduire la production de peroxyde d’hydrogène, un résidu de la conversion de l’hydrogène qui endommage progressivement la pile. Sa durée de vie est comparable aux piles utilisant du platine, laquelle reste encore à améliorer car elle est aujourd’hui inférieure à celle du véhicule. L’équipe de recherche annonce toutefois que des travaux complémentaires pourraient allonger cette durée de vie.

LANL

La recharge sans fil : avenir de la voiture électrique ?
Samedi, 07/05/2011 - 08:43

Recharger la batterie d’une voiture électrique sans le moindre contact, Toyota y croit dur comme fer. Le constructeur japonais est le premier à s’intéresser d’aussi près à la technologie la plus avancée de la recharge sans fil : la résonance. Grâce à cette technologie, il est par exemple possible d’alimenter une ampoule à deux mètres de distance. Elle est déjà employée pour les implants médicaux et fait ses premiers pas dans la téléphonie mobile.

D’autres constructeurs se sont essayés à la recharge sans fil sur des concepts de voiture électrique. Jusqu’ici, le système d’induction électromagnétique employé n’avait qu’une très faible portée, mais un meilleur rendement que la résonance. Convaincu que la recherche aboutira sur ce point et que la résonance a sa place dans l’avenir du véhicule électrique, le groupe Toyota Motor Corporation a scellé une alliance et a contribué à l’augmentation du capital d’un spécialiste de cette discipline, Witricity. Le constructeur nippon se positionne ainsi comme avant-gardiste dans le domaine de la voiture électrique, mais le plus dur reste à faire. Il est encore trop tôt pour évoquer une application commerciale.

Auto Buzz

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