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RTFLASH Recherche & Technologie
NUMERO 1099
Lettre gratuite hebdomadaire d’informations scientifiques et technologiques
Créée par René Trégouët rapporteur de la Recherche et Président/fondateur du Groupe de Prospective du Sénat
Edition du 16 Avril 2021
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Egalement dans ce numéro
TIC
Diagnostiquer la résistance aux antibiotiques grâce à l’intelligence artificielle
Matière
Un nouveau matériau antiviral pour lutter contre la Covid-19
Produire de l'hydrogène vert compétitif par rapport aux énergies fossiles
L'armée américaine teste avec succès un panneau solaire spatial pour envoyer de l'électricité sur Terre
Terre
Un filtre en graphène pour le captage du carbone
Vivant
Un tiers des gènes s’exprimerait différemment en fonction du sexe
Un gène à l'origine d'une meilleure résistance au froid
Mélanome : un gène de résistance à l’immunothérapie a été identifié
L’hespéridine, bouclier naturel pour bloquer les principaux symptômes de la COVID-19 ?
Des chercheurs découvrent un nouveau lymphocyte pour tuer des cellules cancéreuses
Une thérapie génique efficace contre la maladie de Fabry
Les éponges de mer contre le cancer
Maladie d’Alzheimer : l'exercice physique ralentit la perte de mémoire
Transgene va expérimenter son virus oncolytique contre le cancer
VIH : de premiers essais prometteurs sur un vaccin contre le virus
Edito
L’Homme de la Préhistoire et de l’Antiquité n’était pas moins intelligent que nous…



Lorsque nous nous retournons vers nos lointains ancêtres, ceux qui ont précédé Sapiens, pendant plus de deux millions années, nous imaginons souvent des êtres frustes, écrasés par la puissance de la nature et entièrement soumis aux rudesses du quotidien et à la nécessité de survie. Mais même si cette représentation comporte une part de vérité, elle est loin de rendre compte des capacités cognitives étonnantes de nos ancêtres et de la prodigieuse inventivité, conceptuelle et pratique dont ils ont su faire preuve, pour maîtriser leur environnement, le rendre plus vivable et tenter sans relâche d’améliorer leurs conditions de vie.

Pour s’en convaincre, il faut lire le très beau livre du paléoanthropologue belge Marcel Otte, qui s’intitule « Sommes-nous si différents des hommes préhistoriques ? » Pour ce scientifique mondialement connu, il ne fait pas de doute que le moteur principal de notre longue évolution réside principalement dans notre système de pensée, et dans la culture que nous produisons.

Nos très lointains ancêtres n’ont eu de cesse que de comprendre le monde dans lequel ils vivaient, de le rendre intelligible, de lui donner sens, non seulement pour toujours mieux en exploiter les ressources, mais pour le réinventer par le sacré, l’art et les productions symboliques. Ce grand scientifique a raison de dire que toute l’histoire de notre espèce est une « conquête activée par le goût de l’inconnu, de l’insaisissable. Aucune de nos actions ne peut être envisagée en dehors de ce mécanisme spirituel qui mène l'être humain de son statut de primate forestier à celui de bipède social et expansionniste ».

Dans son livre, Marcel Otte décrit magnifiquement le déroulement des manifestations de la pensée symbolique préhistorique qui ne cesse, au cours des millénaires, de s’enrichir et de se complexifier, ce qui se traduit par l’apparition des rituels d’inhumation, de gravures, de peintures, d’instruments de musique. En s’appuyant sur de nombreuses illustrations, Marcel Otte montre à quel point la puissance de l’imagination humaine s’incarne dans les innombrables réalisations et constructions réalisées par l’homme, depuis ses origines, il y a 2,4 millions d’années, avec l’apparition d’homo habilis, considéré comme le premier homme véritable, en raison notamment de la forme particulière de son crâne et sa capacité crânienne, de 600 cm3 en moyenne.

C’est peu de dire qu’au cours de ces dernières décennies, les progrès et les découvertes des paléontologues et de généticiens on totalement bouleversé les connaissances que nous avons sur nos lointains ancêtres d’avant Sapiens et, plus généralement, sur l’évolution de notre espèce. On sait par exemple, depuis 2015, grâce à une découverte, faite à proximité du lac Turkana au Kenya, que les premiers outils de pierre taillée ne datent pas de 2,5 millions d’années, comme cela était admis, mais de 3,3 millions d’années, ce qui signifie qu’ils ont été inventés avant l’apparition des premiers représentants du genre Homo, sans doute par des Australopithèques…

Une autre découverte incroyable a été réalisée en 2001 par une équipe associant des chercheurs américains canadiens et britanniques, sur le site de Chesowanja, au Kenya : il s’agit des foyers avec bûches consumées. Les silex taillés qui avaient servi à les allumer se trouvaient à proximité de marmites de terre cuite qui contenaient des reliefs de repas. Selon ces scientifiques, ces foyers dateraient de 1,4 million d’années, ce qui recule d’un million d’années l’invention du feu, qui serait, elle aussi, le fait de nos lointains ancêtres Australopithèques.

On sait également à présent que notre ancêtre Néandertal, qui est apparu il y a 400 000 ans et qui a disparu il y a 30 000 ans, avait déjà une vie sociale, culturelle et artistique complexe, et qu’il y avait entre lui et son cousin Sapiens plutôt une différence de degré que de nature. Il fabriquait des armes très sophistiquées, des parures et des bijoux, à l’aide de coquillages et d’ossements, et il enterrait ses morts, contrairement à ce qu’on a longtemps cru. « Les hommes de Néandertal possédaient la même capacité symbolique, imaginative et créative que l’Homme moderne », selon João Zilhão, de l’Université de Barcelone. La découverte de sépultures néandertaliennes renfermant des offrandes et présentant un véritable traitement des squelettes, évoquant la tenue de rituels funéraires, a également bouleversé notre vision de l’Homme de Néandertal. Selon Antoine Balzeau, « cette relation métaphysique avec la mort montre qu’ils possédaient une capacité de réflexion et d’abstraction poussée », précise ce scientifique.

Les premières représentations artistiques et les manifestations spirituelles sont également plus anciennes qu’on le pensait jusqu’à présent : il y a quelques semaines, une équipe australo-indonésienne a découvert en Indonésie, dans l’archipel des Célèbes, des peintures rupestres datant d’au moins 45 500 ans, ce qui en fait les plus anciennes traces d’art pariétal du monde (Voir Science Advances).

Une équipe de préhistoriens dirigée par Francesco d’Errico, du CNRS, vient également de confirmer l’origine humaine de croisillons dessinés à l’ocre sur un éclat de pierre taillée découvert en 2001 dans la grotte de Blombos, en Afrique du Sud. Ce fragment de 4 centimètres de long provient d’une strate datant de 73 000 ans, et ces croisillons, dessinés sur un éclat de pierre taillée à l’aide d’une pointe d’ocre, montrent que l'homme, bien avant les premières peintures rupestres, traçait  des signes et réalisait des motifs géométriques qui avaient sans doute pour lui une valeur symbolique forte...

Une autre équipe de l’Institut Max-Planck d’anthropologie évolutionniste à Leipzig, vient de montrer que des perles en coquillages, retrouvées en Espagne, dans la grotte de Los Aviones, près de Carthagène, sont vieilles de 115 000 ans. Elles ont donc 40 000 ans de plus que les plus vieux coquillages percés connus à ce jour, qui avaient été trouvés en Afrique du sud. Ces perles espagnoles n’ont donc pu être fabriquées que par des néandertaliens, qui seuls peuplaient l'Europe à l'époque.

En 2015, une autre découverte effectuée par des scientifiques de l’Université de Bordeaux en France, et de la Faculté d’archéologie de l’Université de Leyde aux Pays-Bas, a montré que le premier dessin connu de l’Humanité aurait été réalisé dans le calcaire d’un coquillage, il y a près de 500 000 ans, c’est-à-dire 400 000 ans plus tôt que les premiers motifs connus, faits par la main d’un homme (Voir Nature). Cette découverte est, elle aussi, considérable, car, comme le soulignent les chercheurs, « La production de gravures géométriques est généralement interprétée comme l’apparition d’un comportement et d’une cognition modernes ». Ce qui veut dire, là encore, que cette rupture cognitive fondamentale a eu lieu bien avant l’apparition des premiers Sapiens, il y a 300 000 ans…

Il semblerait aussi, selon une récente étude réalisée par le Docteur Miki Ben-Dor et le Professeur Ran Barkai du Département d'Archéologie de l'Université de Tel Aviv, qu’il existe un lien puissant entre l'évolution des capacités cognitives de notre espèce et l'extinction des animaux de grande taille. Selon ces travaux, il y a 2.6 millions d'années, à l'arrivée des premiers humains, le poids moyen des mammifères terrestres était proche des 500 kg. Mais entre le Pléistocène - époque géologique qui précède l'Holocène, période géologique actuelle - et l'arrivée de l'agriculture - il y a 11 000 ans, le poids moyen des animaux a chuté de 90 %.

Confronté à cette transition majeure, nos ancêtres ont dû s’adapter pour survivre : ils ont été contraints de chasser des proies beaucoup plus petites, mais plus mobiles et plus difficiles à atteindre. Pour parvenir à relever ce défi vital, les hommes de l’époque ont dû développer de nouveaux liens sociaux, élaborer de nouvelles stratégies de chasse, bien plus élaborées et concevoir de nouvelles armes, bien plus perfectionnées, ce qui aurait contribué de manière décisive à augmenter leurs capacités cognitives. S’agissant des nouvelles armes, on sait que l’invention de l’arc remonte à au moins 12 000 ans. Une autre arme redoutable, le propulseur, construit en bois de renne os ou ivoire, remonterait au minimum à 20 000 ans (époque solutréenne), et elle semble s’être rapidement diffusée et a été largement utilisée par les chasseurs du paléolithique.

Plus près de nous, après les ruptures majeures que constituent l’invention de l’agriculture, la sédentarisation, les premières citées urbaines et l’invention de l’écriture, la vision que nous avons des compétences techniques des hommes de l’Antiquité a également été complètement bouleversée depuis quelques années. De récentes recherches ont par exemple montré que des automates perfectionnés ont été conçus et réalisés pendant une période comprise entre le IIIe siècle avant J.-C. et le 1er siècle après J.-C. Il nous reste de cette époque des traités techniques écrits par Philon de Byzance (250 avant J.-C.) et Héron d’Alexandrie (1er siècle après J.-C.).

Grâce à ces précieux documents, nous savons qu’Héron d’Alexandrie avait réussi à fabriquer un extraordinaire automate anthropomorphe, ayant l'apparence d'une servante qui tient une cruche dans sa main droite. Lorsque le visiteur posait une coupe dans sa main gauche, cet automate versait automatiquement du vin, puis de l'eau, formant ainsi le breuvage constitué de vin, coupé d’eau, très apprécié pendant l’Antiquité. A l’intérieur de l'automate se trouvaient deux récipients hermétiques, l'un empli de vin, l'autre d'eau. Chaque récipient était muni de deux tubes, l'un pour fournir le liquide, le second pour amener de l'air. Le premier partait du fond du récipient pour aboutir au rebord de la cruche. L'autre partait de la partie supérieure du récipient, traversait le fond et aboutissait au niveau de l'estomac de l'automate.

A l’intérieur de cet automate, on trouvait un mécanisme tout à fait remarquable : le bras gauche était articulé à l'épaule et se prolongeait par une tige, munie d’un ressort, qui maintenait ce bras gauche en position haute. De cette clavicule, deux autres tiges partaient vers le bas. Ces tiges étaient terminées par des valves coulissantes, ajustées sur des tubes d'air. En fonction de leur position, ces valves laissaient entrer plus ou moins d'air dans ces tubes. L’utilisateur posait sa coupe dans la paume de l'automate, et celle-ci descendait alors, sous l'effet du poids, ce qui provoquait le relèvement des tiges fixées sur la clavicule. La première valve pouvait alors ouvrir l'entrée du tuyau d'air relié au réservoir à vin, ce qui permettait au vin de couler dans la coupe. Sous l’effet du poids de ce liquide, la main s'abaissait à nouveau et lorsque la coupe était à moitié pleine, la première valve fermait l'accès du tube d'air connecté sur le réservoir de vin, et la seconde ouvrait le tube d'air branché sur le réservoir d’eau : un flux d’eau se substituait alors au vin, ce qui constituait le breuvage final. Raffinement suprême de ce mécanisme, lorsque l’utilisateur retirait sa coupe, celle-ci se relevait en repoussant les tiges des valves, ce qui fermait les deux tubes d'air et bloquait l’écoulement des liquides. Cette servante-automate était donc capable de remplir la coupe de vin pur, ou plus ou moins dilué avec de l'eau, en fonction du goût de l’utilisateur ! Il fallut attendre le XVIème siècle, pour voir en Europe des automates d’un tel niveau de maîtrise technique.

On doit également à Héron d'Alexandrie l'éolipyle, inventé au 1er siècle et considéré comme le premier moteur à vapeur de l’histoire. A la base de ce mécanisme surprenant, on trouvait un feu destiné à chauffer une cuve remplie d'eau. La vapeur ainsi produite était conduite par deux tuyaux à une sphère, qu’elle entraînait dans un mouvement de rotation de plus en plus rapide. Cette invention fut notamment utilisée pour provoquer, sans intervention humaine, l’ouverture des portes des temples à Alexandrie.

Comment ne pas évoquer également, bien que trop brièvement, dans cet éditorial consacré aux étonnantes capacités intellectuelles - théoriques et pratiques - de nos ancêtres, le prodigieux savoir-faire développé par les Egyptiens en matière de construction monumentale, à commencer bien entendu par l’incroyable grande pyramide de Khéops qui, en dépit de recherches approfondies, est loin d’avoir livré tous ses secrets. De toutes les réalisations humaines, cet édifice est peut-être, avec la grande muraille de Chine, celui qui incarne de la manière la plus éclatante le génie humain. Comment, en effet, une civilisation, qui ne disposait que de moyens techniques relativement limités par rapport aux nôtres, a-t-elle réussi l’exploit de concevoir et de construire, sans doute en seulement une vingtaine d’années et avec au plus 8 000 ouvriers, d’après les dernières recherches, un monument aussi gigantesque et pratiquement parfait, du point de vue de sa précision d’assemblage et de sa solidité, puisqu’il a défié les siècles et est toujours debout aujourd’hui ?

Mais pour terminer ce rapide tour d’horizon des extraordinaires capacités intellectuelles et techniques de nos ancêtres, il faut à nouveau évoquer la prodigieuse machine d'Anticythère, dont j'ai déjà parlé à plusieurs reprises dans cette lettre. Cette machine, découverte par des plongeurs en 1901, est à présent considérée comme le premier ordinateur analogique au monde. Selon les dernières datations effectuées, elle aurait été fabriquée il y a près de 2 000 ans, au 1er ou 2ème siècle de notre ère. Il y a quelques semaines, des scientifiques de la prestigieuse London's Global University (UCL), en s’appuyant sur les travaux antérieurs déjà réalisés, ont franchi une nouvelle étape décisive dans la compréhension de ce mécanisme incroyable, loin d’avoir livré tous ses secrets. Ils ont commencé à construire une réplique de l'appareil avec les moyens modernes, avant de faire de même avec les techniques de l'Antiquité (Voir Nature).

Découvert au milieu d'un trésor récupéré sur un navire marchand qui a coulé au large de l'île grecque d'Anticythère (entre la Grèce et la Crête), cet appareil est composé de 82 fragments de laiton et de 30 roues dentées en bronze reliées à des cadrans et des pointeurs. Cependant, les deux tiers de la structure n'ont pas été retrouvés, et ce sont ces parties manquantes qui ont pu être extrapolées et reconstituées par ces nouvelles recherches. Heureusement, au début de ce siècle, Michael Wright, ancien conservateur au Science Museum de Londres, avait accompli un travail de titan et réussi à reconstituer patiemment une grande partie du mécanisme, et construit une réplique fonctionnelle mais incomplète de cette machine hors du commun. Il a ainsi pu montrer que ce mécanisme était un calculateur astronomique utilisé pour prédire des événements tels que les éclipses, les phases de la Lune, les olympiades, ou encore la position des cinq planètes connues à l'époque, Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne.

Cette fois, les chercheurs de l'UCL ont repris les travaux de leurs prédécesseurs en combinant le déchiffrage d’inscriptions découvertes sur le mécanisme et une méthode mathématique connue et décrite par les Grecs anciens. Ces scientifiques ont découvert que tout le mécanisme de ce dispositif reposait sur l’utilisation de deux nombres : 462 et 442, qui décrivent les cycles des planètes Vénus et Saturne. En utilisant une méthode mathématique décrite par le philosophe grec Parménide, l'équipe a réussi non seulement à expliquer d'où provenaient ces nombres mais aussi à déduire les cycles de toutes les autres planètes.

Grâce à ces nouvelles découvertes, on comprend mieux comment les concepteurs de cette machine fascinante, dont la complexité n’a pu être retrouvée qu’au XVIIème siècle en Occident, ont été capables de concevoir et de construire un système mécanique aussi sophistiqué, qui peut afficher le mouvement du Soleil, de la Lune et des planètes connues à l'époque : Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne. L’étude souligne que « Ces travaux confirment à quel point le mécanisme d'Anticythère relève d'une magnifique conception, traduisant une superbe ingénierie en un dispositif de génie qui combine les acquis de l’astronomie babylonienne et de la géométrie grecque, et défie toutes nos représentations sur les capacités technologiques, soi-disant limitées, des Grecs anciens ».

Reste que de nombreux mystères subsistent à propos de cette machine, qui peut à raison être considérée comme le premier calculateur mécanique de l’histoire : comment les Grecs ont-ils réussi à développer une métallurgie et des capacités d’usinage élaborées pour construire de tels mécanismes ? Pourquoi n’a-t-on pas retrouvé d’autres machines du même type ? Pourquoi les Grecs n’ont pas mis à profit leurs capacités pour étendre les champs potentiels d’application de ce type de machine, ce qui aurait pu accélérer de plusieurs siècles la révolution scientifique et industrielle que nous avons connue à partir de la Renaissance en Occident ?

Nous savons à présent, grâce à toutes ces études et découvertes récentes, que, depuis la nuit des temps, jusqu’à l’Antiquité, l’homme n’a cessé de manifester la singulière puissance de son esprit et de sa créativité, par des inventions, constructions, outils et productions artistiques et culturelles absolument remarquables, qui ne nécessitaient pas moins d’intelligence, d’ingéniosité et de capacité d’abstraction, replacées dans leur contexte historique, que n’en possèdent aujourd’hui  nos contemporains pour concevoir et produire les technologies actuelles, dont nous sommes si fiers, et qui nous font parfois croire, non sans un orgueil un peu naïf, que nous serions bien plus évolués et intelligents que nos ancêtres.

Les quelques découvertes que j’ai évoquées montrent qu’il  n’en est rien et il est bon de nous rappeler, alors que notre espèce tout entière est confrontée à un défi pandémique majeur qui mobilise toutes ses ressources intellectuelles, techniques et matérielles, que, depuis que nos lointains ancêtres, pas encore humains, eurent la géniale idée de tailler le premier silex et d’inventer les premiers outils, il y a plus de trois millions d’années, l’homme a toujours su faire face, grâce à son imagination créative, à sa curiosité sans égale, et à son intelligence collaborative et sociale, aux innombrables catastrophes, défis et menaces de toute nature qui auraient dû cent fois l’anéantir…

René TRÉGOUËT

Sénateur honoraire

Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat

e-mail : tregouet@gmail.com


TIC
Information et Communication
Diagnostiquer la résistance aux antibiotiques grâce à l’intelligence artificielle
Mardi, 13/04/2021 - 14:49

Coordonnés par la Fondation MSF, des chercheurs et des ingénieurs de l’Université d’Évry, du CEA, du CNRS, de Médecins Sans Frontières, du service de bactériologie et virologie de l’hôpital Henri-Mondor AP-HP ont développé une application mobile capable de faciliter le diagnostic de l’antibiorésistance enjeu majeur de santé publique. Cette application sera utilisable gratuitement partout dans le monde par les personnels de santé après sa validation clinique et l’obtention de la certification CE.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) pointe la résistance croissante de micro-organismes aux antibiotiques comme l’un des grands défis sanitaires du XXIe siècle. L’antibiorésistance pourrait devenir la première cause de mortalité au monde devant les cancers et causer alors 10 millions de morts par an, dont près de 90 % en Asie et en Afrique, faute de moyens.

L’utilisation raisonnée des antibiotiques est donc primordiale et nécessite pour cela une évaluation robuste de la sensibilité des bactéries aux antibiotiques. MSF s’est engagée depuis plusieurs années dans la lutte contre l’antibiorésistance, principalement dans les pays en conflit où MSF reçoit des blessés de guerre infectés par des bactéries multirésistantes.

Dans les pays industrialisés, l’identification de l’antibiorésistance est facilitée par l’utilisation d’automates pour la lecture et l’interprétation des antibiogrammes. Des microbiologistes mettent en culture dans des boîtes de Petri sur milieu gélosé les bactéries du patient à traiter. Ils y déposent des disques de papier contenant une concentration précise de chaque antibiotique.

Ces derniers diffusent dans la gélose et tuent ou non les bactéries présentes. Lorsque la bactérie est sensible à l’antibiotique, elle disparaît dans une zone concentrique autour du disque : on appelle cela la zone d’inhibition. C’est à partir de la mesure du diamètre de ces zones d’inhibition et leur comparaison à des abaques de lecture qu’est définie l’antibiorésistance. L’interprétation dépend de règles précises proposées par les experts en microbiologie.

Ces antibiogrammes sont réalisés par des techniciens puis généralement analysées dans des lecteurs-incubateurs d’antibiogrammes, un matériel coûteux. Ainsi, les laboratoires de microbiologie médicale peuvent proposer un résultat au clinicien afin qu’il choisisse les molécules adaptées, à la fois efficaces pour le traitement du patient et évitant le développement de bactéries résistantes.

Dans les pays en voie de développement, l’identification des résistances aux antibiotiques s’avère bien plus difficile comme expérimenté par MSF lors de la mise en place de laboratoires de bactériologie dans cinq pays à ressources limitées.

C’est à partir de ce constat dressé par Nada Malou, référente microbiologie MSF après plusieurs années sur le terrain, qu’Amin Madoui, chercheur CEA au laboratoire Génomique Métabolique du Genoscope (CEA/CNRS/Université d’Évry, site de Genopole), a proposé une solution d’application mobile : « Il fallait créer une application gratuite et facile d’utilisation et développer de nouveaux algorithmes pour traiter efficacement l’image d’un antibiogramme sur un smartphone ».

La Fondation MSF a vu en ce projet une opportunité de créer une solution technologique innovante à une problématique vécue et, en 2018, initie ce projet collaboratif entre une équipe de scientifiques du laboratoire Génomique Métabolique du Genoscope (CEA/CNRS/Université d’Évry), du Laboratoire de mathématiques et modélisation d'Évry (CNRS/Université d’Évry, site de Genopole), du service de bactériologie de l’hôpital Henri Mondor (AP-HP) et MSF dans le but de développer cet outil en open source, destiné aux professionnels de santé à l’échelle mondiale, capable de réaliser l’analyse et l’interprétation des antibiogrammes.

L'application créée fonctionne sans connexion internet, point essentiel pour une utilisation dans des pays à faibles ressources. Elle prend des photos de l’antibiogramme avec l'appareil photo du smartphone et guide l’utilisateur durant l'analyse. Il peut interagir à tout moment avec l'interface de l'application pour vérifier et éventuellement corriger les mesures automatiques si nécessaire.

Pour ce faire, elle combine des algorithmes originaux, utilisant l'apprentissage automatique ou « Machine Learning » et le traitement d'image. Un système expert extrêmement performant mis à disposition par la société i2a valide la cohérence des données et fournit des résultats interprétés. La procédure de mesure est entièrement automatique et atteint un très haut niveau de fiabilité avec 98 % de concordance avec la mesure manuelle aujourd’hui la plus sûre.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

APHP

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Matière
Matière et Energie
Un nouveau matériau antiviral pour lutter contre la Covid-19
Mardi, 13/04/2021 - 15:02

Des chercheurs du groupe de recherche AMFM (Additive Manufacturing Functional Materials) de l’Université de Wolverhampton ont développé un nouveau matériau antiviral imprimé en 3D qui serait capable de tuer la Covid-19.

Conçu à partir d’argent, de cuivre et de tungstène, ce matériau antiviral devrait être en mesure de réduire les taux de contagion. La combinaison de ces trois éléments, ayant chacun des propriétés antimicrobiennes, permettrait de lutter contre la contamination de surface et de limiter la propagation aérienne du virus. John Robinson, chercheur à l’Université de Wolverhampton, explique : « Notre matériau antiviral a montré une inactivation virale à 100 % en cinq heures contre un échantillon de Covid-19 biologiquement sûr. Il s’agit d’une amélioration significative par rapport aux résultats obtenus précédemment avec le revêtement de cuivre, car tout le virus Covid-19 est éliminé ». Pour parvenir à un tel résultat, le groupe de recherche a eu recours à la fusion laser sur lit de poudre.

John Robinson et son équipe espèrent que leur nouveau matériau antiviral sera appliqué dans de nombreuses situations. Pour commencer, les scientifiques ont pour objectif de développer des masques imprimés en 3D open-source à partir du matériau antiviral, afin de démocratiser le plus possible leur innovation. Et l’équipe de chercheurs ne souhaite pas en rester là. Ils veulent ensuite multiplier les cas d’application pour lutter de manière active contre la pandémie. D’autant plus que la fusion laser sur lit de poudre offre une certaine flexibilité aux scientifiques, qui peuvent en permanence améliorer leur modèle.

« Avec la propagation des variants du virus, il est nécessaire d’être en mesure de s’adapter à toutes les circonstances. Pour permettre une réponse immédiate et une solution rapide, nous avons créé un matériau antiviral qui peut être imprimé en 3D, et qui peut donc créer des surfaces antivirales quand et où elles sont nécessaires » conclut John Robinson.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

UOW

Produire de l'hydrogène vert compétitif par rapport aux énergies fossiles
Mardi, 13/04/2021 - 14:53

Produire 3,6 millions de tonnes d’hydrogène vert en Europe chaque année à l’horizon 2030, tel est l’objectif du projet « HyDeal Ambition » qui regroupe à ce jour une quarantaine d’industriels européens de l’énergie. Au-delà de cet important volume, représentant l’équivalent d’un mois et demi de consommation de pétrole en France, son ambition est de le vendre à un coût très compétitif de 1,5 € le kg livré et ainsi venir concurrencer le marché des énergies fossiles.

Thierry Lepercq, ancien directeur général adjoint d’Engie, est à l’origine de la création de cette future filière et son porte-parole. « Dès la fin de l’année 2018, nous avons commencé à faire des travaux de modélisation », déclare-t-il. « L’originalité fondamentale de notre démarche est non pas de déposer un dossier pour obtenir des subventions, ce qui est pratiquement le cas de tous les projets aujourd’hui, mais de réunir l’ensemble des acteurs de la chaîne de valeur afin d’étudier comment on peut conclure des contrats d’ingénierie de construction, de développement, de vente d’hydrogène, de raccordement au réseau et de financement ».

Pour vendre cet hydrogène au prix du marché, il sera d’abord produit à partir de centrales solaires en Espagne et au Portugal, deux pays où l’ensoleillement est élevé et qui sont capables de produire de l’électricité à un coût inférieur à 15 € le MWh. Cette dernière sera ensuite transformée en hydrogène grâce à l’électrolyse de l’eau avec un rendement de 70 %. Pour atteindre une capacité installée de 95 GW, les panneaux solaires nécessiteront une surface de 78 000 hectares.

Thierry Lepercq modère ce chiffre : « cela représente 0,1 % de la surface de l’Espagne et du Portugal. En moyenne, chaque site de production solaire aura une capacité comprise entre 500 et 1 000 MW et s’étendra sur environ 500 hectares ». « La production d’hydrogène décarboné au prix du marché ne peut fonctionner qu’avec du solaire, car le coût de production de cette électricité est très compétitif », analyse Thierry Lepercq. « Ceux qui disent qu’on va installer un électrolyseur sur le réseau électrique se trompent, car le coût d’acheminement de cette électricité grâce au réseau représente déjà entre 7 et 10 euros du MWh ».

Pour le transport, le bateau et la route ont rapidement été écartés, ces deux solutions étant jugées trop coûteuses. C’est donc à travers un réseau de pipelines que l’hydrogène sera uniquement livré. Plusieurs dizaines de térawatt-heures de stockage souterrain seront également nécessaires car les quantités produites seront irrégulières avec des volumes plus importants au printemps et l’été que l’hiver. Au total, le transport et le stockage ne devront pas peser plus 0,3 € par kg d’hydrogène.

Le budget global de ce projet est estimé à environ 120 milliards d’euros. En amont de la filière, il regroupe des développeurs solaires parmi lesquels le Franco-Espagnol DH2/Dhamma Energy et l’Italien Falck Renewables. Des producteurs d’électrolyseurs et des groupes d’ensembliers sont aussi présents comme les Français McPhy Energy et Vinci Construction. À l’aval, des opérateurs de transport et de stockage de gaz sont associés, avec entre autres, les Français GRTgaz et Teréga, mais aussi Snam en Italie et OGE en Allemagne. Pour le financement, des banques ont rejoint le projet tel que la Deutsche Bank, Natixis et la Banque européenne d’investissement.

Grâce à son prix attractif, cet hydrogène vise ni plus ni moins à remplacer le pétrole, le gaz et le charbon dans tous leurs usages. Il servira par exemple à produire de la chaleur pour remplacer le gaz naturel dans la production d’ammoniac et autres produits chimiques ou alors à remplacer le charbon à coke dans l’industrie de la sidérurgie. « Il pourra aussi être retransformé afin d’offrir cette électricité 100 % renouvelable en temps réel dont tout le monde rêve », ajoute Thierry Lepercq. « Il pourra aussi remplacer le diesel consommé par les camions, car les poids lourds vont, à partir de 2025, basculer vers cette nouvelle énergie ».

Dès 2022, les premières livraisons au prix de 1,5 € par kg doivent commencer. Selon Thierry Lepercq, cet hydrogène va servir à reconvertir les centrales à charbon qui jouent un rôle essentiel dans la stabilisation du réseau électrique.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Techniques de l'Ingénieur

L'armée américaine teste avec succès un panneau solaire spatial pour envoyer de l'électricité sur Terre
Lundi, 12/04/2021 - 07:52

Le laboratoire de recherche de la marine américaine -USNRL- a testé un panneau solaire destiné à transmettre de l'énergie solaire sur Terre depuis l'espace. Ce panneau, nommé Photovoltaic Radiofrequency Antenna Module (PRAM), a été lancé en mai 2020 à bord du drone d'essai orbital X-37B de l'armée de l'air. Le module de 30 x 30 cm convertit la lumière solaire en énergie micro-ondes pour la rediriger vers la Terre, où elle est captée par des antennes qui la reconvertissent en électricité.

« Dans l'espace, le spectre lumineux contient plus de bleu [qui est normalement filtré par l’atmosphère], ce qui permet d'ajouter une autre couche aux cellules solaires pour en profiter », explique Paul Jaffe, codéveloppeur du projet. « C'est l'une des raisons pour lesquelles la puissance par unité de surface d'un panneau solaire dans l'espace est supérieure à celle au sol ».

L'autre avantage, c'est que la quantité d'énergie lumineuse n'est pas limitée par les nuages ou l’alternance jour-nuit. Selon le chercheur, les dernières expériences montrent que le panneau est capable de produire environ 10 watts, de quoi alimenter une tablette tactile. Mais avec des panneaux beaucoup plus grands, on peut envisager d'en produire plusieurs gigawatts et ainsi alimenter une ville entière, assure l'ingénieur.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

NRL

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Terre
Sciences de la Terre, Environnement et Climat
Un filtre en graphène pour le captage du carbone
Mercredi, 14/04/2021 - 13:17

Des ingénieurs chimistes suisses de l’EPFL, à  Lausanne, ont mis au point un filtre en graphène pour le captage du carbone. Son efficacité est supérieure à celle des technologies de captage du commerce, et le coût du captage du carbone peut être réduit.

L’un des principaux responsables du réchauffement climatique est le dioxyde de carbone rejeté en grande quantité dans l’atmosphère, principalement lors de la combustion de combustibles fossiles et de la production d’acier et de ciment. En réponse, des scientifiques ont testé un procédé qui peut piéger le dioxyde de carbone rejeté, en le transportant vers un site de stockage puis en le déposant dans un lieu où il ne peut pas pénétrer dans l’atmosphère.

Le problème est que le captage du carbone des centrales électriques et des émissions industrielles n’est pas très économique. La principale raison est que le dioxyde de carbone rejeté n’est pas émis à l’état pur. Il est mélangé avec de l’azote et d’autres gaz. Le séparer des émissions industrielles nécessite une consommation d’énergie supplémentaire et fait donc augmenter la facture.

Des scientifiques ont tenté de mettre au point un filtre économe en énergie pour le captage du dioxyde de carbone. Apparentée à une «membrane», cette technologie peut extraire le dioxyde de carbone d’un mélange gazeux, avant de le stocker ou de le transformer en produits chimiques utiles. « Toutefois, les performances des filtres actuels pour le captage du dioxyde de carbone sont limitées par les propriétés fondamentales des matériaux actuellement disponibles », explique le professeur Kumar Varoon Agrawal de la Faculté des Sciences de Base de l’EPFL (EPFL Valais Wallis).

Aujourd’hui, Kumar Varoon Agrawal dirige une équipe d’ingénieurs chimistes chargés de développer le filtre le plus mince du monde à partir de graphène, le célèbre matériau innovant qui a remporté le prix Nobel de physique en 2010. Mais le filtre en graphène n’est pas seulement le plus mince du monde, il peut également séparer le dioxyde de carbone d’un mélange de gaz, tels que ceux des émissions industrielles, avec une efficacité et à une vitesse qui dépassent celles des tout derniers filtres.

« Notre approche était simple », confie Kumar Varoon Agrawal. « Nous avons réalisé des trous de la taille du dioxyde de carbone dans du graphène, qui ont permis au dioxyde de carbone de circuler tout en bloquant d’autres gaz tels que l’azote, qui sont plus volumineux que le dioxyde de carbone ». Le résultat est une performance de captage de dioxyde de carbone élevée.

À titre de comparaison, les filtres actuels doivent dépasser 1 000 unités de perméation gazeuse (GPU), alors que leur spécificité de captage du carbone, désignée par «facteur de séparation dioxyde de carbone / azote» doit être supérieure à 20. Les membranes mises au point par les scientifiques de l’EPFL présentent une perméance de dioxyde de carbone plus de dix fois supérieure à 11 800 GPU, tandis que leur facteur de séparation est de 22,5.

« Nous estimons que cette technologie fera baisser le coût du captage du carbone à près de 30 dollars par tonne de dioxyde de carbone, contrairement aux procédés du commerce dont le coût est deux à quatre fois supérieur », ajoute Kumar Varoon Agrawal.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

EPFL

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Vivant
Santé, Médecine et Sciences du Vivant
Un tiers des gènes s’exprimerait différemment en fonction du sexe
Mercredi, 14/04/2021 - 14:30

Selon une étude américaine réalisée par des chercheurs de l'Icahn School of Medicine at Mount Sinai, 37 % du code génétique s’exprimeraient différemment en fonction du sexe biologique. Pour obtenir ce résultat, 172 chercheurs du monde entier ont étudié, pendant dix ans, des centaines de milliers de séquences ADN et les ont référencées dans le Génotype-Tissue Expression (GTEx), une immense base de données libre d’accès.

GTEx inclut l’ADN des personnes ayant fait don de leur corps à la science mais aussi les données de l’expression de leurs gènes. C’est-à-dire qu’il référence le génome, le code, qui est identique dans chaque cellule durant toute la durée de la vie, et l’expression de ce code, qui varie en fonction du moment et du tissu, explique Nabila Bouatia-Naji, directrice de recherche à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) à Paris centre de recherche cardiovasculaire.

Observer les différences en fonction du sexe est important car cela révèle pourquoi les hommes et les femmes ne sont pas touchés de la même façon par les maladies, continue la chercheuse, qui n’a pas participé à cette étude. Les maladies cardiovasculaires ont été historiquement observées chez les hommes, par exemple. Il y a donc peu de données sur les spécificités qui touchent les femmes. Le GTEx est précieux car il permet d’observer l’expression d’un gène que l’on sait problématique dans de larges populations. On peut ainsi déterminer des facteurs de risques spécifiques aux hommes ou aux femmes. Ou même à un groupe donné.

La connaissance de ces différences peut faire évoluer des traitements qui sont aujourd’hui indifférenciés. Pendant longtemps, les femmes étaient même retirées des études car leurs cycles pouvaient perturber les résultats, rappelle Nabila Bouatia-Naji. Les tests étaient faits sur des hommes mais le traitement s’appliquait à tout le monde.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Science Advances

Un gène à l'origine d'une meilleure résistance au froid
Mercredi, 14/04/2021 - 14:27

Selon une étude réalisée par des chercheurs de l'Institut Karolinska, en Suède, 1,5 milliard de personnes dans le monde, soit environ un terrien sur cinq,  seraient nées avec une mutation génétique favorisant la résistance au froid. Concrètement, le gène ACTN3 aurait subi une légère modification entraînant la perte d'une protéine musculaire appelée alpha-actinin-3.

Ce bouleversement influence directement le fonctionnement des muscles dits "squelettiques" (ceux que l'on contrôle par la volonté) chez les individus concernés. Ceux-ci sont constitués de deux types de fibres, de longues cellules. Les "types 1" sont plus petites et plus nombreuses. Elles sont régulièrement sollicitées pour des exercices peu puissants et donc peu fatigants. Au contraire, les fibres de "type 2" sont tout aussi épaisses et fatigables qu'elles sont puissantes. L'organisme n'y fait donc appel qu'à de faibles reprises.

C'est dans ce second type de fibres qu'officie la protéine alpha-actinin-3. Dans les organismes - où elle est présente - soumis au froid, les fibres de "type 1" intactes sont davantage activées et fonctionnelles. De ce fait, les personnes manifestent un tonus musculaire supplémentaire au lieu des frissons habituels. De facto, ces personnes souffrent du froid bien plus lentement que d'autres.

Pour démontrer l'effet de cette mutation, les chercheurs ont procédé à une expérience. 42 hommes adultes porteurs ou non du variant se sont immergés jusqu'au cou dans de l'eau à 14°C pendant des périodes de 20 minutes entrecoupées de pauses de 10 minutes. L'expérimentation s'est poursuivie durant deux heures pour les volontaires, ne s'interrompant que pour ceux dont la température baissait jusqu'à 35,5°C. Le résultat est sans appel : les personnes porteuses du variant étaient 69% à avoir réussi à maintenir leur chaleur corporelle jusqu'à la fin des deux heures, contre seulement 30 % de ceux dont l'ACTN3 fonctionnait correctement.

Si l'activation continue des fibres musculaires de "type 1" semble donc générer de la chaleur en économisant efficacement l'énergie, elle présente aussi un inconvénient de taille. La mutation nuirait ainsi aux personnes sportives lors d'efforts intenses et rapides. « La production de chaleur pourrait en fait être un inconvénient dans les sociétés modernes. De nos jours, le logement et les vêtements rendent la protection contre le froid moins importante, et nous avons essentiellement un accès illimité à la nourriture, de sorte que l'efficacité énergétique peut imposer un problème et entraîner l'obésité, le diabète de type 2 et d'autres troubles métaboliques », explique ainsi Marius Brazaitis, co-auteur de l'étude.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Eurekalert

Mélanome : un gène de résistance à l’immunothérapie a été identifié
Mercredi, 14/04/2021 - 14:24

Des chercheurs américains de l'Université de Columbia et du MIT ont découvert, dans le traitement du mélanome, un grave cancer de la peau, des mécanismes de résistance jusqu'alors inconnus aux inhibiteurs du point de contrôle immunitaire, une classe de médicaments d'immunothérapie puissants et largement utilisés.

Cette classe de médicaments agit en bloquant les protéines spécifiques des points de contrôle pour que les cellules du système immunitaire (lymphocytes-T) attaquent et détruisent les cellules cancéreuses. Chez un tiers des patients, cette classe de médicaments permet de guérir le mélanome métastatique, « même à un stade où la maladie s'est répandue dans tout l'organisme » explique le Professeur Benjamin Izar, auteur principal de l’étude. « La question est donc de savoir ce qui se passe chez les deux autres tiers des patients. Quels sont les mécanismes de la résistance intrinsèque ou adaptative aux médicaments ? »

Pour le savoir, les chercheurs ont mis au point un outil combinant deux technologies : l’édition de gènes CRISPR et le séquençage d'ARN et de protéines dans une seule cellule.

Grâce à CRISPR, les chercheurs ont d’abord inactivé les 250 gènes de cellules de mélanome métastatique précédemment identifiés comme leur permettant d’échapper à l’immunothérapie. Ils les ont inactivés un par un mais de manière groupée, pour créer un mélange de 250 lots de cellules de mélanome, chacune avec une mutation différente. Ces cellules cancéreuses "modifiées" ont ensuite été exposées à des lymphocytes-T, qui sont déclenchés par les inhibiteurs de contrôle chez les patients.

Les cellules cancéreuses ayant résisté à l’attaque des lymphocytes-T ont été isolées et un profilage des protéines a été réalisé grâce au séquençage ARN afin de fournir une "carte moléculaire" à haute résolution de plusieurs perturbations géniques entraînant une fuite immunitaire.

Au total, près de 250 000 cellules ont été analysées. L'analyse a permis d’identifier de nouveaux mécanismes de résistance à l'immunothérapie, notamment un impliquant le gène CD58. « Nos données suggèrent que la perte de CD58 dans les cellules de mélanome confère une échappatoire immunitaire par trois mécanismes potentiels : l'altération de l'activation des cellules T, la réduction de la capacité des cellules-T à pénétrer dans la tumeur et l'augmentation de la production de PD-L1 », détaille le Professeur Johannes C. Melms. « Comme le gène CD58 n'est pas muté en soi, mais qu'il est simplement désactivé, cela soulève la possibilité que les thérapies qui l'activent puissent surmonter la résistance aux médicaments chez certains patients ».

Désormais, les chercheurs prévoient de développer des thérapies pour améliorer la réponse aux immunothérapies sur la base de cette découverte. « Le CD58 n'est qu'un des nombreux gènes qui méritent un examen plus approfondi », conclut le Professeur Izar.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Nature

L’hespéridine, bouclier naturel pour bloquer les principaux symptômes de la COVID-19 ?
Mercredi, 14/04/2021 - 14:21

Une nouvelle étude clinique a débuté dans la région de Montréal afin de tester le potentiel de l’hespéridine pour bloquer les principaux symptômes de la COVID-19. Cette molécule, présente naturellement dans la pelure des agrumes, possède des propriétés qui en font un candidat prometteur, explique Jocelyn Dupuis, le chercheur principal de l’étude pilotée par l’Institut de cardiologie de Montréal.

D’abord, l’hespéridine possède une action anti-inflammatoire reconnue. « C’est très intéressant pour la COVID-19 qui, dans certains cas, provoque une réaction exagérée du système immunitaire du malade », dit le Docteur Dupuis en entretien au Devoir. Des études préliminaires montrent déjà que la molécule peut réduire le niveau de certaines cytokines libérées par le corps lors de réactions inflammatoires.

D’autre part, l’hespéridine inhibe une enzyme essentielle à la multiplication du SRAS-CoV-2. Des simulations informatiques ont également révélé que la molécule avait une forme lui permettant peut-être de s’interposer entre le coronavirus et les récepteurs à la surface des cellules humaines. L’essai clinique permettra de confirmer si ces propriétés avantageuses se traduisent en une capacité véritable à bloquer la maladie.

« L’hespéridine est un produit qui existe déjà dans la nature, il est disponible en grande quantité et à peu de coût. S’il se révèle efficace, il pourrait non seulement être utile pour traiter la COVID, mais aussi pour d’autres affections inflammatoires », fait valoir le Docteur Dupuis. Un autre essai clinique impliquant cette molécule est en cours en Égypte, mais l’expérience québécoise est autrement inédite. Les participants prendront des doses quotidiennes de 1 g (l’équivalent de 2 à 3 litres de jus d’orange) ou bien un placébo.

Même si le chercheur connaît le potentiel de l’hespéridine depuis le printemps dernier, il a eu du mal à rassembler les fonds nécessaires à l’essai clinique, qui vise à recruter 216 volontaires atteints de la COVID-19. Pourtant, une bonne partie de notre pharmacopée provient plus ou moins directement de la nature, rappelle-t-il.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Le Devoir

Des chercheurs découvrent un nouveau lymphocyte pour tuer des cellules cancéreuses
Mardi, 13/04/2021 - 14:47

Habituellement, les traitements utilisés pour lutter contre les tumeurs sont fondés sur les lymphocytes T CD8, spécialisés dans la détection et l’élimination des infections intracellulaires et tueurs de cellules cancéreuses. Mais certains patients ne réagissent pas à ces thérapies.

Le Swiss Cancer Center Léman (SCCL), qui réunit les Universités de Genève et de Lausanne, l’Institut Ludwig pour la recherche sur le cancer, l’EPFL et le CHUV, s’est alors intéressé aux lymphocytes T CD4. Ces derniers soutiennent les T CD8 sans pour autant pouvoir éliminer directement les tumeurs, indique le SCCL dans un communiqué.

Les T CD4 « ont un spectre de spécialisations fonctionnelles beaucoup plus large que les lymphocytes T CD8 et, pendant longtemps, nous n’étions pas sûrs s’ils avaient la capacité de se transformer en lymphocytes tueurs », indique Pedro Romero, professeur au Département d’oncologie fondamentale de la Faculté de médecine et biologie de l’UNIL.

Pour éclaircir cette question, les scientifiques se sont penchés sur une vingtaine de patients atteints de mélanomes, traités au CHUV. Ils ont isolé les lymphocytes T CD4 du sang et des fragments de ces tumeurs. L'objectif était de les confronter directement aux cellules tumorales prélevées et observer leur comportement individuellement.

C'est à ce moment que les nanotechnologies entrent en action. « Nous avons créé des puces de plus de 20.000 mini-puits de 65 picolitres (1 picolitre = 10 puissance moins 12 litre), dans chacun desquels nous avons déposé une cellule T CD4 et une cellule tumorale », explique Hatice Altug, professeure au Laboratoire de système bionanophotonique de l’EPFL. Durant 24 heures, les scientifiques ont photographié ces puits toutes les cinq minutes afin d’observer les interactions qui se produisent entre les deux cellules.

Les images ont révélé que jusqu’à un tiers des lymphocytes T CD4 parviennent à tuer en 5 heures la cellule tumorale à laquelle ils étaient étroitement liés. Reste à présent à cultiver ces T CD4 tueurs pour en faire une armée de billions de cellules qui pourra être injectée aux patients pour lesquels les traitements classiques ne fonctionnent pas.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

RTS

Une thérapie génique efficace contre la maladie de Fabry
Lundi, 12/04/2021 - 07:55

La maladie de Fabry est héréditaire et se manifeste le plus souvent dès l'enfance. Elle est liée à la mutation d'un gène du chromosome X responsable de l'absence de l'enzyme alpha-galactosidase A, essentiel pour que le corps élimine certaines cellules graisseuses et toxiques pour l'organisme.

Les symptômes de la maladie de Fabry sont chroniques et peuvent être multiples : déficience visuelle, douleurs abdominales, lésions rénales, insuffisance cardiaque... Actuellement, le traitement le plus courant pour atténuer les effets de cette pathologie chronique consiste en des injections bi-mensuelles. Ce traitement lourd ne fait que combattre les symptômes, mais ne bloque pas l'évolution de la maladie.

Basée sur la thérapie génique, la nouvelle piste de traitement développée par une équipe de médecins canadiens pourrait garantir aux patients de Fabry un confort de vie nettement supérieur. Après des essais réussis chez la souris, les chercheurs ont administré le traitement en 2017 à un premier patient de 52 ans.

Le principe de cette méthode thérapeutique consiste à greffer des cellules souches à partir du sang du patient, puis de corriger le gène en laboratoire. Les cellules porteuses du gène muté sont dans le même temps détruites par des chimiothérapies administrées aux patients. Une fois que la "voie est libre", les médecins réinjectent les cellules souches modifiées.

Depuis, le traitement a été prescrit à quatre autres patients. « À ce jour, nous pouvons dire que la thérapie génique a partiellement ou totalement restauré les niveaux d'enzymes à un point tel qu'ils ne sont plus considérés comme déficients », explique dans un communiqué le Docteur Aneal Khan de l'Université de Calgary (Canada), qui a dirigé les recherches.

D'après l'étude, trois des cinq patients ont choisi d'arrêter leur traitement par injection, trois ans après avoir reçu leur thérapie génique. Les médecins restent toutefois prudents et vont suivre leurs patients jusqu'en 2024, afin de s'assurer que l'efficacité du traitement se prolonge dans le temps.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Nature

Les éponges de mer contre le cancer
Lundi, 12/04/2021 - 07:51

Selon des chercheurs de l’Université fédérale d’Extrême-Orient, en Russie, l’éponge marine appelée fascaplysinopsis reticulata recélerait une molécule particulièrement efficace contre les cellules cancéreuses.

Les scientifiques ont testé l'effet biologique d’une molécule marine appelée l'alcaloïde marine 3,10-dibromofascaplysine sur diverses cellules cancéreuses de la prostate, y compris celles qui résistent à la chimiothérapie standard. Ils ont d’abord isolé le composé, avant de le synthétiser chimiquement. Ils se sont aperçu que cette substance force les cellules tumorales à mourir par un mécanisme de mort cellulaire programmée. Ce processus est appelé "apoptose" et est considéré comme le mode d'action le plus favorable des médicaments anticancéreux.

Ils ont aussi noté qu’en plus de tuer les cellules cancéreuses, le composé active simultanément une enzyme (appelée "kinase") qui protège ces cellules tumorales. Cependant, cette action « ne peut pas être considérée comme ayant un 'bon' ou un 'mauvais' effet. Il s'agit simplement d'un mécanisme d'action, dont la compréhension nous suggère d'appliquer l’alcaloïde marine en même temps que des inhibiteurs de ces enzymes », explique le Docteur Sergey Dyshlovoy, auteur principal de l’étude.

Selon les chercheurs, le composé synthétisé, en plus de sa propre activité, fonctionne bien en combinaison avec plusieurs médicaments anticancéreux déjà approuvés, ce qui renforce leur effet antitumoral.

La prochaine étape de leurs travaux consistera à examiner comment la molécule marine affecte les cellules non cancéreuses. « Dans notre laboratoire, nous essayons de modifier la structure de ces composés afin de réduire leur effet cytotoxique sur les cellules normales, tout en conservant l'effet antitumoral nécessaire. L'objectif est de créer une substance pour une thérapie ciblée, avec un minimum d'effets secondaires pour les cellules saines de l'organisme », détaille le Docteur Maxim Zhidkov, co-auteur principal.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

MDPI

Maladie d’Alzheimer : l'exercice physique ralentit la perte de mémoire
Lundi, 12/04/2021 - 07:49

Une étude américaine conduite par le Professeur Yu (Université d'Etat d'Arizona) montre que l'aérobie peut ralentir la perte de mémoire chez les patients atteints d'Alzheimer. Un essai a porté sur 96 personnes âgées atteintes de cette forme de démence, sous une forme légère ou modérée, qui ont pratiqué durant six mois des exercices sur vélo statique et des étirements. En utilisant une échelle qui évalue les capacités cognitives, les participants qui avaient pratiqué des exercices ont enregistré une perte de leurs facultés significativement inférieure à celle observée dans une évolution naturelle de la maladie.

« Notre principale constatation indique que l'exercice d'aérobie durant six mois a considérablement réduit le déclin cognitif », souligne le professeur Yu, auteur de cette étude qui précise toutefois que la pratique du vélo statique n'a pas engendré de résultats meilleurs que les simples exercices d'étirement. « Nous n'avions pas la puissance statistique pour détecter les différences entre les groupes et de nombreux participants aux séances d'étirement ont fait des exercices d'aérobie par eux même », indique-t-il.

Quoi qu'il en soit, cette étude montre bien, ajoute le professeur Yu, la pertinence de la promotion de l'exercice physique chez les personnes atteintes d'Alzheimer pour maintenir la cognition : « Indépendamment de son effet sur la cognition, les preuves actuelles de ses bienfaits soutiennent l'utilisation des exercices d'aérobie comme thérapie supplémentaire pour la maladie d'Alzheimer », insiste-t-il.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

IOS

Transgene va expérimenter son virus oncolytique contre le cancer
Lundi, 12/04/2021 - 07:44

Transgene a annoncé l'inclusion du premier patient dans un essai de phase 1/2a (début des essais cliniques) sur BT-001, un virus oncolytique ("tueur de tumeurs") qui associe plusieurs mécanismes d’action pour lutter contre les cellules cancéreuses.

L'étude en question, menée dans différents instituts en France et un en Belgique, comprend une phase 1 en deux parties (jusqu’à 36 patients atteints de tumeurs solides avancées ou métastatiques dans la première qui recevront le produit seul, puis 12 patients qui recevront le BT-001 ainsi que l’anticorps monoclonal anti-PD-1 pembrolizumab, c'est-à-dire le Keytruda de Merck). La phase IIa (phase intermédiaire des essais cliniques) évaluera cette combinaison thérapeutique dans plusieurs cohortes de patients présentant différents types de tumeurs solides. Les premiers résultats, sur la phase 1, pourraient être présentés au premier semestre 2022.

BT-001 est un projet développé par Transgene en collaboration avec la biotech suédoise BioInvent. Il représente une nouvelle génération d’immunothérapies dotées de plusieurs armes anticancer complémentaire (la firme parle de virus oncolytiques multifonctionnels ou "multi-armés"). Ce traitement est conçu pour exprimer d'une part un anticorps recombinant anti-CTLA4 humain éliminant des lymphocytes T régulateurs ou Treg (lesquels modèrent la réponse immunitaire), généré BioInvent, et d'autre part la cytokine humaine GM-CSF (qui stimule la réponse immunitaire).

« Nous sommes fiers de débuter un essai clinique avec BT-001, qui est le résultat d’une collaboration productive entre Transgene et BioInvent. Il s’agit du premier virus oncolytique issu de la plateforme Invir.IO à entrer en phase clinique », a déclaré le PDG de Transgene, Hedi Ben Brahim, en rappelant que le produit avait présenté dans des études précliniques une réponse immunitaire antitumorale durable ainsi qu’un effet abscopal, c'est-à-dire un effet sur des lésions distantes.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

BFM

VIH : de premiers essais prometteurs sur un vaccin contre le virus
Lundi, 12/04/2021 - 07:41

Mené par l'International AIDS Vaccine Initiative (IAVI) et l'Institut de recherche Scripps, un essai de vaccin contre le virus du SIDA a été réalisé sur un échantillon clinique de 48 personnes. La moitié a reçu le placebo et l'autre s'est vu administrer les deux doses de ce vaccin en cours d'expérimentation.

Sur les 24 personnes ayant reçu les doses, 23 ont développé des anticorps dits neutralisants, soit 97 % des participants véritablement vaccinés. « Cette étude apporte la preuve d'un nouveau concept de vaccin contre le VIH, un concept qui pourrait aussi être appliqué à d'autres agents pathogènes », explique l'immunologiste William Schief. Olivier Schwartz se montre toutefois prudent: « ça ne veut pas dire qu'ils sont protégés contre le VIH, c'est vraiment prématuré de dire ça, mais cela indique que la construction vaccinale a l'air immunogène ».

Le directeur de l'unité virus et immunité à l'Institut Pasteur relève en effet que ce vaccin expérimental n'en est qu'à sa première phase et que ce n'est qu'à la fin de l'année 2021 qu'un nouvel essai aura lieu sur la plate-forme de production d'ARN messager de Moderna. Le vaccin contre le coronavirus de Moderna n'a donc pas servi de base pour ce vaccin expérimental, contrairement à ce que suggère le Docteur Ayoade Olatunbosun-Alakija.

Si aucun partenariat n'a encore été acté entre la biotech américaine, l'IAVI et l'Institut de recherche Scripps, ces derniers estiment que le recours à la technologie de l'ARN messager « pourrait accélérer de manière significative le développement d'un vaccin contre le VIH ».

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

EPR

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