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Edition du 28 Novembre 2025
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Edito
Les robots domestiques vont arriver dans nos foyers bien plus vite que prévu

AVANT – PROPOS :
Notre cagnotte arrive cette semaine à un total de 7.353,99 euros. Nous allons bientôt arriver à la moitié de notre parcours puisque le but fixé il y a deux mois s’élevait à 15.000 euros. Mais nous sommes arrivés au 2/3 du parcours (du 1er Octobre au 31 Décembre). Aussi, il sera difficile d’atteindre, à temps, cet objectif de 15.000,00 € d’autant qu’une dépense nouvelle s’est imposée.
Il est indispensable que nous refondions de la base au sommet, le site internet de www.rtflash.fr. Si nous ne faisions rien, l'indexation de RT Flash auprès de grands moteurs de recherche, tels que Google, nous abandonnerait, ce qui serait catastrophique pour notre Lettre. Aussi, ai-je pris la décision de lancer la construction d’un nouveau site Internet. Notre association ADIST n’en ayant pas encore les moyens, c’est avec mes revenus personnels que je finance ce nouveau site. Peut-être, à la fin de la campagne de dons, le 31 décembre prochain, l’ADIST disposera-t-elle de moyens suffisants pour financer ce nouveau site et ainsi me rembourser.
Mais ce n’est pas là que se trouve l’élément important. Ce nouveau site sera mis en ligne le 1er janvier prochain. Vous serez ébahis par sa présentation. De très belles et grandes images, générées par une IA, illustreront dorénavant chaque édito, comme c’est déjà le cas pour les éditos mais à partir du 1er janvier chaque article sera illustré par une magnifique image. Mieux encore, tous les articles mis en ligne sur RT Flash depuis 1998, il y en a plus de 20.000, disposeront de très belles images générées par une IA. Plus extraordinaire encore, le même sujet traité dans le temps avec un décalage de 27 ans (entre 1998 et 2025) n’aura pas le même style, les mêmes couleurs, la même image pour illustrer le même article mis en ligne avec un décalage de 27 ans.
Si vous acceptez de faire un don à l’ADIST pour renforcer l’avenir de RT Flash, je vous invite à cliquer sur le lien suivant :
https://www.helloasso.com/associations/adist/formulaires/11
Merci
Bien Cordialement René Trégouët Sénateur Honoraire Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat Créateur de RT Flash, il y a 27 ans
EDITORIAL :
Les robots domestiques vont arriver dans nos foyers bien plus vite que prévu
Une révolution démographique sans précédent
Le vieillissement de la population mondiale s’accélère à un rythme inédit. D’ici 2040, le nombre de personnes âgées de plus de 65 ans devrait passer de 600 millions à 1,3 milliard. Pour la première fois dans l’histoire, les seniors seront plus nombreux que les enfants de moins de cinq ans, indique une étude récente du Census Bureau. Le nombre de personnes de plus de 80 ans, quant à lui, devrait tripler pour atteindre près de 480 millions en 2040.
En France, les projections de l’Ined montrent que les plus de 80 ans pourraient atteindre 7 millions en 2040, dont 4 millions en perte d’autonomie. Pour absorber cette hausse, il faudrait créer plus de 500 000 nouvelles places en EHPAD. Selon l’étude Cap Retraite, 541 000 lits supplémentaires seraient nécessaires pour conserver le ratio de 16 lits pour 100 personnes âgées. Dans le même temps, l’hospitalisation à domicile concerne désormais 170 000 personnes par an, en hausse de 50 % en dix ans.
Un besoin de main-d’œuvre impossible à combler
Face à ce défi démographique, la France devra recruter plus de 500 000 professionnels de santé d’ici 2040. Or, la population active devrait diminuer de 33 à 31 millions d’actifs au cours des quinze prochaines années. Cette contradiction rend inévitable le recours massif aux robots d’assistance, à domicile comme en établissement, afin d’assurer un accompagnement digne et efficace.
L’offensive chinoise : des robots simples, efficaces et accessibles
En août, l’entreprise chinoise Unitree a présenté le robot humanoïde R1. Haut de 1,20 m et pesant 25 kg, doté de 26 articulations et vendu environ 4 800 €, il illustre la stratégie chinoise : produire des robots robustes, simples, immédiatement utilisables et beaucoup moins coûteux que leurs homologues occidentaux, dont les prix dépassent souvent 20 000 €.
Tesla et Optimus : l’ambition industrielle à très grande échelle
En septembre, Tesla a dévoilé une nouvelle version d’Optimus, doté de l’intelligence artificielle Grok et de mains repensées pour atteindre la dextérité humaine. En novembre, lors d’une assemblée générale à Austin, Elon Musk a qualifié Optimus de « plus grande invention de tous les temps » et annoncé la construction d’une ligne de production capable de fabriquer jusqu’à 10 millions de robots par an. Tesla prévoit 1 million de robots produits en 2027, 10 millions en 2030 et 100 millions en 2040.
Figure AI : l’humanoïde polyvalent pensé pour le foyer
Début octobre, Figure AI a présenté Figure 03, équipé du modèle vision-langage-action Helix. Ce robot peut comprendre des instructions, manipuler des objets jamais vus lors de son entraînement et coopérer avec d’autres machines. Une vidéo le montre arrosant des plantes, faisant la vaisselle ou rangeant des objets. Figure AI construit l’usine BotQ, capable de produire 12 000 robots par an à court terme, avec un objectif de 100 000 unités d’ici quatre ans.
Ubtech et Xpeng : l’assistance humanoïde domestique
Ubtech prépare pour 2026 un humanoïde ménager à environ 20 000 dollars, capable d’apporter des repas ou des médicaments, de rappeler des tâches à effectuer, ou encore d’ouvrir des portes.
Xpeng a présenté son robot IRON : 1,73 m, 70 kg, 60 articulations, batterie "tout solide" et puce IA Turing atteignant 3 000 TOPS. Son architecture combine trois modèles (VLA, VLM, VLT) pour assurer perception, langage et action. Une production pilote débutera en 2026. - Xpeng – robot IRON (https://cnevpost.com/2025/11/05/xpeng-unveils-next-gen-iron-humanoid-robot/)
Les humanoïdes entrent déjà massivement dans l’industrie
Aux États-Unis, Amazon pourrait compter plus de robots que d’employés humains dès 2025. L’entreprise vient de présenter Blue Jay, un robot capable de sélectionner, trier et regrouper les colis sur une même chaîne.
En France, Wandercraft et Renault ont créé Calvin-40, un robot humanoïde capable de manipuler jusqu’à 120 kg. Sa technologie Vision-Langage-Action lui permet de comprendre des ordres et d’assister les ouvriers sur les tâches les plus pénibles.
Dans le nucléaire, Orano et Capgemini testent Hoxo, un robot humanoïde non connecté, capable d’apprendre les gestes humains pour accomplir des tâches sensibles.
La recherche française : le projet HUCEBOT
Le projet HUCEBOT, associant le CNRS, l’Université de Lorraine et le University College London, vise à concevoir un robot humanoïde capable de répondre en temps réel à la voix humaine. Le robot pourra effectuer des tâches d’aide à la personne, servir dans un restaurant ou encore assurer des livraisons. Serena Ivaldi (INRIA) insiste sur la nécessité d’algorithmes bien plus rapides que ceux utilisés aujourd’hui.
Des prévisions économiques colossales
Selon UBS, 2 millions de robots humanoïdes travailleront d’ici une dizaine d’années, et 300 millions en 2050. Le marché pourrait atteindre entre 1 400 et 1 700 milliards de dollars. - UBS – robots 2050 (https://www.yicaiglobal.com/news/300-million-humanoid-robots-to-roam-the-globe-b...)
De son côté, Bank of America prévoit 1 million de ventes annuelles dès 2030 et 3 milliards de robots en service en 2060, avec un coût unitaire divisé par deux en cinq ans. - Bank of America – robots (https://institute.bankofamerica.com/content/dam/transformation/humanoid-robots.p...)
Citibank anticipe 648 millions de robots humanoïdes en 2040, pour un marché dépassant les 7 000 milliards de dollars, soit 5 % du PIB mondial. - Citibank – projections 2040 (https://www.citifirst.com.hk/home/upload/citi_research/rsch_pdf_30297368.pdf)
Une révolution encore largement sous-estimée
Parce que nous avons longtemps associé la robotisation à l’industrie, nous n’avons pas mesuré l’ampleur de la révolution qui s’annonce dans nos foyers, nos hôpitaux, nos bureaux, nos établissements d’accueil.
Dans vingt ans, la majorité de ces robots œuvreront dans les services à la personne. Si l’on croise l’explosion attendue du nombre de robots et le déclin démographique mondial, il devient plausible que les humanoïdes soient aussi nombreux que les humains avant la fin du siècle.
Dans cette perspective, il est urgent que l’Europe lance un programme de recherche de grande ampleur, à l’image de ceux dédiés à l’aérospatiale, à la fusion thermonucléaire ou à l’ordinateur quantique, afin de bâtir ce nouveau partenariat entre l’homme et le robot.
René TRÉGOUËT
Sénateur honoraire
Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat
e-mail : tregouet@gmail.com
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L'informatique neuromorphique repose sur des principes de fonctionnement inspirés des réseaux neuronaux biologiques, capables de réaliser une multitude de tâches et d'apprendre en permanence en mobilisant un minimum de ressources, pour concevoir des systèmes informatiques qui consomment peu d'énergie. Jusqu'ici, le plus grand ordinateur de ce type, similaire dans son organisation et son fonctionnement à un cerveau, était le système Hala Point d'Intel, qui est doté de 1,15 milliard de neurones, soit autant que le hibou. Développé par le Laboratoire national d'intelligence cerveau-machine de l'Université du Zhejiang, situé dans l'est de la Chine, Darwin Monkey, également appelé Wukong en hommage au "Roi des singes", l'un des personnages fictifs les plus célèbres de la littérature chinoise, possède plus de 2 milliards de neurones à impulsions – un modèle de neurone artificiel qui transmet l'information sous forme d'impulsions électriques – et plus de 100 milliards de synapses, ce qui le rapproche du cerveau du macaque.
Pour fonctionner, Darwin Monkey est équipé de 960 puces neuromorphiques Darwin 3, les unités de traitement neuronal les plus sophistiquées jamais conçues. Chaque puce prend en charge plus de 2,35 millions de neurones à impulsions et des centaines de millions de synapses, de même qu'un jeu d'instructions pour le calcul et un mécanisme d'apprentissage en ligne en temps réel. Il se compose de 15 serveurs neuromorphiques de type lame – des serveurs modulaires ultra-compacts insérés dans un châssis commun pour partager alimentation, refroidissement, stockage et réseau – qui offrent une haute densité de puissance de calcul. Pour autant, il n'a besoin que de 2 000 watts pour être alimenté, ce qui est très peu compte tenu de sa taille. Fort de tous ces atouts, Darwin Monkey peut exécuter avec une plus grande rapidité et une meilleure précision des tâches de cognition avancée telles que le raisonnement logique, la génération de contenu, la résolution de problèmes mathématiques et l'apprentissage autonome.
Grâce à sa puissance, il peut servir de plate-forme de simulation pour les neurosciences, en modélisant les cerveaux d'animaux de différentes tailles, comme ceux des éléphants, des poissons-zèbres, des souris et des macaques. Avec de telles ressources neuronales et synaptiques, cette innovation vise non seulement à augmenter la puissance de calcul brute, mais aussi à mettre en œuvre une intelligence adaptative et flexible, apte à apprendre et à évoluer de manière autonome, comme le ferait un cerveau.
Global Times : https://www.globaltimes.cn/page/202508/1339961.shtml
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Les ordinateurs analogiques qui résolvent rapidement un type d’équation clé utilisé dans la formation des modèles d’intelligence artificielle pourraient offrir une solution potentielle à la consommation croissante d’énergie dans les centres de données, provoquée par le boom de l’IA. Les ordinateurs portables, smartphones et autres appareils familiers sont appelés ordinateurs numériques, car ils stockent et traitent les données sous la forme d'une série de chiffres binaires, 0 ou 1, et peuvent être programmés pour résoudre toute une série de problèmes. En revanche, les ordinateurs analogiques sont normalement conçus pour résoudre un seul problème spécifique. Ils stockent et traitent les données en utilisant des quantités qui peuvent varier continuellement, comme la résistance électrique, plutôt que des 0 et des 1 discrets.
Les ordinateurs analogiques peuvent exceller en termes de vitesse et d’efficacité énergétique, mais n’avaient auparavant pas la précision de leurs homologues numériques. Aujourd'hui, Zhong Sun de l'Université de Pékin, en Chine, et ses collègues, ont créé une paire de puces analogiques qui fonctionnent ensemble pour résoudre avec précision des équations matricielles – un élément fondamental pour l'envoi de données sur les réseaux de télécommunications, l'exécution de grandes simulations scientifiques ou la formation de modèles d'IA. La première puce génère très rapidement une solution de faible précision pour les calculs matriciels, tandis qu'une seconde exécute un algorithme de raffinement itératif pour analyser les taux d'erreur de la première puce et ainsi améliorer la précision. Sun affirme que la première puce produit des résultats avec un taux d'erreur d'environ 1 pour cent, mais qu'après trois cycles de la deuxième puce, ce taux tombe à 0,0000001 pour cent, ce qui, selon lui, correspond à la précision des calculs numériques standard.
Jusqu'à présent, les chercheurs ont construit des puces capables de résoudre des matrices de 16 x 16, ou celles comportant 256 variables, ce qui pourrait avoir des applications pour certains petits problèmes. Mais Sun admet que pour répondre aux questions utilisées dans les grands modèles d'IA actuels, il faudrait des circuits beaucoup plus grands, peut-être un million sur un million. Mais l'un des avantages des puces analogiques par rapport aux puces numériques est que les matrices plus grandes ne prennent plus de temps à résoudre, tandis que les puces numériques rencontrent des difficultés exponentielles à mesure que la taille de la matrice augmente. Cela signifie que le débit – la quantité de données traitées par seconde – d’une puce matricielle de 32 x 32 dépasserait celui d’un GPU Nvidia H100, l’une des puces haut de gamme utilisées aujourd’hui pour entraîner l’IA.
Théoriquement, une mise à l'échelle supplémentaire pourrait voir le débit atteindre 1 000 fois celui des puces numériques telles que les GPU, tout en utilisant 100 fois moins d'énergie, explique Sun. Mais il s’empresse de souligner que les tâches du monde réel peuvent s’écarter des capacités extrêmement étroites de leurs circuits, conduisant à des gains moindres. « Il ne s'agit que d'une comparaison de vitesse, et pour des applications réelles, le problème peut être différent », explique Sun. « Notre puce ne peut effectuer que des calculs matriciels. Si le calcul matriciel occupe la majeure partie de la tâche informatique, cela représente une accélération très significative du problème, mais sinon, ce sera une accélération limitée ». Sun estime que la meilleure solution est la création de puces hybrides, dans lesquelles un GPU comporte des circuits analogiques qui gèrent des parties très spécifiques de problèmes.
TrendForce News : https://www.trendforce.com/news/2025/10/21/news-chinese-scientists-developed-a-n...
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Avenir |
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Nanotechnologies et Robotique
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La startup norvégienne 1X Technologies, établie en Californie, va commercialiser aux Etats-Unis, dès 2026, Neo, son robot humanoïde vendu 20 000 dollars, ou 499 dollars par mois. C’est la première fois qu’un robot humanoïde destiné au grand public a un prix et une date de sortie : 1X Technologies grille la politesse à Figure AI et Tesla. Neo est un robot humanoïde avec une tête, des yeux (deux caméras), des jambes et des bras. Il mesure 1,65 mètre, pèse 30 kg, peut marcher, courir, et porter des charges lourdes jusqu’à 70 kg. Sa batterie, selon son inventeur, offre environ 4 heures d’autonomie en usage continu, avec une recharge rapide. Le robot est conçu pour opérer silencieusement, pour s’occuper de votre maison et vous laisser plus de temps pour vous.
Neo embarque une intelligence artificielle capable de comprendre le langage naturel, de mémoriser les préférences de ses utilisateurs et de les assister dans des tâches complexes comme cuisiner, organiser la maison ou porter les courses. Il est même possible de le télécommander à distance pour certains gestes délicats ou pour apprendre de nouvelles tâches, ce qui ouvre la porte à une nouvelle catégorie de produits attendue depuis des décennies. À la manière de C-3PO dans Star Wars, Neo peut servir de majordome robotique. 1X Robotics a même invité Joanna Stern du Wall Street Journal à le tester, dans une vidéo aux accents utopiques et dystopiques. On y voit Neo parfois galérer, parfois exceller, avec un doute sur la réalité du contenu : les démonstrations montrées à la presse sont en partie téléopérées par un agent en réalité virtuelle, en attendant que l’IA s’améliore. Le lancement de Neo se fera-t-il avec des humains au bout du fil qui nettoieront votre maison à distance ? Ou pourra-t-il se faire avec un robot parfaitement autonome ?
Neo sera livré d’abord aux États-Unis à partir de 2026, avec une commercialisation progressive dans d’autres pays annoncée pour 2027. Une formule d’abonnement à 499 dollars par mois est aussi proposée, rendant le robot accessible sans mobiliser immédiatement la somme totale. Le prix est jugé raisonnable pour cette catégorie, que certains pronostiquent aussi importante que la voiture dans une décennie. Avec Neo, 1X Robotics ouvre la porte à un monde où tous les foyers auraient leur propre robot à la maison, pour faire le ménage, vider le lave-vaisselle et préparer à manger. La technologie est très certainement encore très immature, mais les prochains robots et modèles pourraient la rendre bien plus plausible. Neo, d’une certaine manière, est le précurseur d’une révolution désormais inévitable.
Engadget : https://www.engadget.com/ai/1x-neo-is-a-20000-home-robot-that-will-learn-chores-...
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Terre |
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Sciences de la Terre, Environnement et Climat
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L'ouragan Melissa, le pire à toucher la Jamaïque depuis le début des relevés météorologiques, a été rendu quatre fois plus probable en raison du changement climatique causé par l'homme. La tempête tropicale, évoluant entre les catégories 3 et 5, a provoqué des dégâts "catastrophiques" selon les autorités jamaïcaines. Melissa, qui se trouve au large des côtes est de Cuba et prend la direction des Bahamas, a ravagé les Caraïbes faisant au moins 30 morts, dont 20 à Haïti. Le réchauffement climatique, causé principalement par la combustion de combustibles fossiles, a augmenté à la fois la probabilité et l'intensité de cet ouragan, selon l'étude menée par des scientifiques de l'Imperial College de Londres.
« Le changement climatique causé par l'homme a clairement rendu l'ouragan Melissa plus puissant et plus destructeur », affirme Ralf Toumi, qui a dirigé l'étude. « Ces tempêtes vont faire encore plus de dégâts à l'avenir si nous continuons à réchauffer la planète en brûlant des combustibles fossiles », explique le professeur, à la tête du Grantham Institute, spécialisé dans le changement climatique, au sein de l'Imperial College. Selon lui, « la capacité des pays à se préparer et à s'adapter a ses limites ». Si s'adapter au changement climatique est "essentiel", souligne-t-il, « les émissions de gaz à effet de serre doivent aussi cesser ».
En cartographiant des millions de trajectoires théoriques de tempêtes dans différentes conditions climatiques, son équipe a découvert que dans un monde moins réchauffé, un ouragan comme Melissa toucherait terre en Jamaïque environ tous les 8.100 ans. Dans les conditions actuelles, ce chiffre est désormais tombé à 1.700 années. Le monde s'est réchauffé d'environ 1,3 degré par rapport à l'ère préindustrielle, ce qui est dangereusement proche de la limite de 1,5 degré à ne pas dépasser pour, selon les scientifiques, éviter les effets les plus destructeurs du changement climatique. Et même si une tempête aussi féroce que Melissa se produisait dans un monde sans changement climatique, elle serait de moindre intensité, selon l'étude : le réchauffement augmente la vitesse des vents de 19 kilomètres par heure.
IOPS: https://iopscience.iop.org/article/10.1088/1748-9326/ae0956
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Vivant |
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Santé, Médecine et Sciences du Vivant
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Des chercheurs de l'Université du Massachusetts sont parvenus à créer pour la première fois un échange de signaux entre un neurone biologique et un neurone synthétique. Cette approche originale permet à l'électronique d'utiliser le même langage que le système nerveux, en reproduisant fidèlement ses processus électriques naturels. Cette avancée représente une étape importante pour les interfaces neurales. Les tentatives antérieures se confrontaient à une incompatibilité fondamentale: les systèmes électroniques classiques utilisaient des tensions trop fortes pour les tissus biologiques. La nouvelle technologie réduit cette différence en fonctionnant avec des paramètres énergétiques similaires à ceux de notre cerveau, posant les bases d'une communication parfaitement biocompatible.
Les neurones biologiques forment un réseau de transmission extrêmement économe. Leur activité s'appuie sur des signaux électriques de faible amplitude, le plus souvent proches de 0,1 volt. Pendant longtemps, les neurones artificiels n'ont pas réussi à imiter cette sobriété énergétique, exigeant des tensions jusqu'à 10 fois plus élevées et une dépense d'énergie 100 fois supérieure.
Cette divergence créait un obstacle rédhibitoire pour une intégration avec les tissus vivants. Les systèmes électroniques traditionnels, par leur intensité énergétique excessive, submergeaient les cellules biologiques et perturbaient leur activité normale. La forte consommation s'accompagnait d'une dégradation de l'information, rendant tout échange fidèle irréalisable. La réponse technique a été trouvée avec l'emploi de nanofils protéiques produits par des bactéries. Ces structures microscopiques, adaptées aux milieux biologiques, transmettent des signaux électriques à très basse tension. Leur nature organique garantit leur stabilité dans les conditions humides propres aux tissus vivants, contrairement aux matériaux électroniques conventionnels.
Les applications envisageables touchent principalement le champ médical. Les prothèses neurales et les interfaces cerveau-machine pourraient tirer profit de cette adéquation énergétique. L'échange direct entre dispositifs électroniques et tissus nerveux ouvre des perspectives pour des traitements plus ciblés de certaines pathologies neurologiques, avec une meilleure intégration et une perturbation réduite de l'activité cérébrale.
Dans le secteur des capteurs biomédicaux, cette innovation supprime l'obligation d'amplifier les signaux biologiques. Les dispositifs électroniques pourraient ainsi décoder directement les impulsions nerveuses sans phase de traitement intermédiaire. Cette simplification autoriserait la conception de systèmes plus compacts, moins gourmands en énergie et plus sensibles aux variations fines des signaux naturels. L'électronique neuromorphique constitue un autre domaine d'application important. La conception de systèmes informatiques s'inspirant du cerveau humain pourrait atteindre une performance énergétique inégale.
Nature Communications: https://www.nature.com/articles/s41467-025-63640-7
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Les résultats de deux nouvelles études, dont l'une a été récemment présentée au congrès européen d’oncologie (ESMO 2025), rapportent deux autres avantages de l'allaitement maternel : une réduction de la mortalité globale et une diminution du risque de développer un cancer du sein triple négatif. Une étude publiée en 2024 a montré que l'allaitement maternel réduit la mortalité globale ainsi que la mortalité due à des causes spécifiques. L'analyse d'une cohorte prospective mexicaine comprenant des informations sur plus de 88 000 femmes adultes indique que l'allaitement maternel pendant plus de six mois est associé à une mortalité toutes causes confondues plus faible (taux d'incidence de la mortalité : 2,3 pour 1 000 années-personnes chez les femmes qui n'ont pas allaité contre 1,4 pour 1 000 années-personnes chez les femmes qui ont allaité) et à une mortalité spécifique plus faible due aux maladies cardiométaboliques et au cancer du sein.
En ce qui concerne le cancer du sein, des recherches antérieures ont montré que l'allaitement maternel associé à la grossesse réduit le risque de développer un cancer du sein triple négatif. Cependant, les mécanismes à l'origine de cette protection restent mal connus. Une étude présentée à l'ESMO 2025 donne des indices sur la manière dont l'allaitement renforce l'immunité mammaire et protège contre la maladie. L'équipe de recherche a d'abord analysé des échantillons de tissu mammaire provenant de plus de 250 femmes en bonne santé, vivant en Afrique, Amérique, Asie ou Europe, et a constaté que celles qui avaient été enceintes présentaient une plus grande densité de cellules T CD8+ dans le sein et bénéficiaient d'une protection immunitaire à long terme. Une expérience ultérieure menée sur un modèle murin avait d’ailleurs montré que les femelles qui avaient terminé un cycle de grossesse, d'allaitement et d'involution mammaire, avaient plus de cellules T CD8+, ce qui leur conférait une protection contre la croissance des cellules cancéreuses du sein triple négatif.
Enfin, les chercheurs ont aussi analysé plus d'un millier d'échantillons provenant de femmes atteintes d'un cancer du sein triple négatif qui avaient également eu des enfants. Ils ont constaté que celles qui avaient allaité présentaient davantage de cellules T CD8+ et avaient un meilleur taux de survie dans le cancer du sein triple négatif. « Ces résultats changent notre perception de l'immunité dans le cancer du sein, la positionnant non seulement comme un objectif thérapeutique, mais aussi comme un facteur déterminant du risque de cancer. Ce changement de paradigme met en évidence la reprogrammation immunitaire associée aux antécédents reproductifs comme une voie possible pour la prévention et l'optimisation de l'immunothérapie dans le cancer du sein triple négatif », a conclu l'équipe de recherche.
Les bienfaits de l'allaitement maternel vont au-delà de la santé, cette pratique permettant également de « réduire l'anémie, la dépression post-partum et même d'améliorer l'éducation des enfants et de créer des liens. C'est comme un cercle vertueux au centre duquel se trouve l'allaitement maternel, avec de multiples aspects sur lesquels il a un impact », a souligné la Docteure Mariana Colmenares Castaño, pédiatre, spécialiste de l'allaitement maternel et consultante certifiée par l'International Board Certified Lactation Consultant (IBCLC). L'allaitement maternel est une intervention simple et peu coûteuse qui offre de multiples avantages pour la santé des mères et des bébés, réduisant à long terme le fardeau des maladies chroniques. Bien que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande l'allaitement maternel exclusif pendant les six premiers mois de la vie des nourrissons, les chiffres montrent que cette pratique à l'échelle mondiale est bien inférieure à 60 %, objectif fixé pour 2030 par l'Assemblée de la santé. Il est donc important que les professionnels de la santé continuent à soutenir l'allaitement maternel et que les gouvernements encouragent les politiques publiques visant à promouvoir cette pratique.
New Scientist : https://www.newscientist.com/article/2500663-breastfeeding-causes-a-surge-in-imm...
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Une étude menée par l'University College London a montré que si le tabac a de nombreux effets nocifs sur la santé, notamment cérébrale, il n’est jamais trop tard pour arrêter de fumer. Elle montre que les personnes qui ont arrêté de fumer à la cinquantaine voient leurs capacités cognitives diminuer beaucoup moins vite que les fumeurs. Pour évaluer les fonctions cognitives des anciens fumeurs, les chercheurs ont réuni 9.436 personnes âgées de 40 ans et plus provenant de 12 pays. Leur moyenne d’âge était de 58 ans. Ils ont comparé les performances aux tests cognitifs des personnes ayant arrêté de fumer tard dans la vie à celles de fumeurs. Résultat : au cours des six années suivant l’arrêt du tabac, les anciens fumeurs ayant mis un terme à leur mauvaise habitude vers la cinquantaine affichaient un déclin cognitif moins important que ceux qui fumaient toujours. Dans le détail, le déclin de la fluidité verbale était réduit de moitié, tandis que celui de la mémoire affichait un ralentissement de 20 %.
« Concrètement, cela signifie qu'avec chaque année de vieillissement, les personnes ayant arrêté de fumer présentaient trois à quatre mois de déclin de la mémoire et six mois de déclin de la fluidité verbale en moins par rapport à celles ayant continué à fumer », expliquent les auteurs. « Un déclin cognitif plus lent est associé à un risque moindre de démence. Ces résultats viennent étayer les données suggérant que l'arrêt du tabac pourrait être une stratégie préventive contre la maladie », précise le co-auteur professeur Andrew Steptoe.
« Notre étude suggère que cesser de fumer peut aider les gens à maintenir une meilleure santé cognitive à long terme, même lorsque nous avons 50 ans ou plus lorsque nous arrêtons », souligne l'auteure principale, le Dr Mikaela Bloomberg. « Nous savons déjà qu'arrêter de fumer, même plus tard dans la vie, s'accompagne souvent d'une amélioration de la santé physique et du bien-être. Il semble que, pour notre santé cognitive aussi, il n'est jamais trop tard pour arrêter ». La spécialiste ajoute que ces résultats sont d’autant plus importants que les fumeurs âgés sont moins susceptibles d'essayer d'arrêter de fumer que les jeunes. « Et pourtant, ils subissent les méfaits du tabac de manière disproportionnée. Les preuves démontrant que l'arrêt du tabac peut favoriser la santé cognitive pourraient constituer une nouvelle motivation convaincante pour ce groupe », conclut l’experte.
The Lancet : https://www.thelancet.com/journals/lanhl/article/PIIS2666-7568(25)00072-8/fulltext
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Le sommeil joue un rôle crucial dans les fonctions cognitives et émotionnelles. Il participe à la consolidation de la mémoire, à la vigilance et à la stabilité émotionnelle. Un sommeil de qualité prévient également l’apparition précoce de troubles psychiatriques comme l’anxiété ou la dépression. Pourtant, les adolescentes et adolescents dorment de moins en moins, souvent bien en dessous des 8 à 10 heures de sommeil recommandées à leur âge par l’American Academy of Sleep Medicine (AASM), référence mondiale en la matière. Selon une étude d’Unisanté (Lausanne), en 2020 en Suisse, les enfants de 14 ans étaient douze fois plus nombreux qu’en 2012 à passer plus de quatre heures par jour devant un écran. Cette exposition excessive a des conséquences négatives sur la durée et la qualité du sommeil. Les écrans décalent l’heure du coucher en occupant du temps précieux, mais aussi en stimulant l’attention et les émotions, retardant l’endormissement. Si la présence d’écrans dans la chambre est reconnue comme un facteur aggravant, peu d’études avaient jusqu’ici exploré les effets de règles parentales spécifiques sur le sommeil.
L’équipe de l’UNIGE a analysé les réponses de 329 élèves âgé-es de 13 à 15 ans. Ils et elles devaient remplir un questionnaire sur leurs habitudes de sommeil et les règles fixées par leurs parents concernant l’usage des écrans. Il en ressort que les élèves soumis-es aux règles les plus strictes – pas de téléphone dans la chambre et pas d’utilisation le soir – dorment significativement plus longtemps. En moyenne, le gain de sommeil atteint 40 minutes par nuit. « C’est considérable, sachant que cette tranche d’âge a besoin d’environ 9 heures de sommeil et n’en dort souvent que 7 à 8. Chaque semaine, ces 40 minutes représentent presqu’une nuit de sommeil en plus », souligne Virginie Sterpenich, chercheuse au Département des neurosciences fondamentales de la Faculté de médecine de l’UNIGE, qui a dirigé l’étude. D’autres types de restrictions, comme limiter la durée quotidienne d’écrans ou fixer une heure de coucher, ne montrent pas d’effet significatif sur la durée du sommeil.
L’étude ne s’arrête pas à la durée du sommeil. Elle montre également que les jeunes qui dorment plus ont de meilleurs résultats scolaires. « Les parents ont donc un rôle clé à jouer. Leur implication influence directement la santé et la réussite de leurs enfants. Il faut les encourager dans ce sens. Ce cadre doit être fixé avant l’âge de 15 ans, au-delà duquel les mauvaises habitudes sont plus difficiles à corriger », précise Kevin Mammeri, doctorant au Département des neurosciences fondamentales et premier auteur de l’étude. La prochaine étape, déjà en cours dans les écoles, consiste à proposer des ateliers de sensibilisation et des outils concrets aux élèves dont le sommeil est altéré. « Beaucoup restent avec leur téléphone dans leur lit sans distinction claire entre l’endroit où l’on dort et celui où l’on navigue sur les réseaux », note Virginie Sterpenich. « Changer cette habitude serait un bon pas vers un sommeil sain ».
UNIGE : https://www.unige.ch/medias/2025/moins-decrans-le-soir-favorise-la-reussite-scol...
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À ce jour incurables, les neuropathies périphériques sont des complications neurologiques fréquentes de la chimiothérapie, qui provoquent douleurs, picotements et brûlures persistantes au niveau des membres, parfois même après la fin du traitement. Dans l’espoir d’offrir une option thérapeutique aux patients et patientes concernés, une équipe de recherche dirigée par une chercheuse du CNRS a identifié une molécule capable de prévenir l’apparition de tels effets secondaires. Cette molécule stimule la production d’un composé essentiel à la production d’énergie cellulaire, dont dépend la survie de toutes nos cellules, et favorise ainsi la résistance des cellules nerveuses aux agressions causées par les traitements de chimiothérapie – comme le paclitaxel.
Testée sur des cultures cellulaires humaines et des rongeurs, la molécule découverte a permis de limiter la dégradation des cellules nerveuses habituellement touchées dans les extrémités et ainsi de réduire les symptômes douloureux, sans pour autant altérer l’action antitumorale. À l’heure où les neuropathies liées à la chimiothérapie touchent 80 % des patients, et persistent chez près d’un quart d’entre eux, voire obligent à diminuer le traitement anticancéreux, cette découverte suscite un réel espoir. La molécule fera d’ici quelques années l’objet d’un essai clinique, première étape vers une possible application thérapeutique, une fois validées les étapes précliniques réglementaires.
CNRS du 29.10.2025 : https://www.cnrs.fr/fr/presse/une-molecule-prometteuse-contre-les-neuropathies-i...
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C'est un véritable tournant dans la prise en charge du cancer de la prostate. Une étude clinique présentée au congrès 2025 de la Société européenne d'oncologie médicale (ESMO) à Berlin, montre que le fait d’ajouter un médicament appelé enzalutamide à l’hormonothérapie standard permet de réduire le risque de décès de 40 % chez certains patients. Le cancer de la prostate est le plus fréquent chez les hommes. Pour une partie des patients, la maladie revient de manière agressive après la chirurgie ou la radiothérapie. Cette récidive se manifeste souvent par une augmentation rapide du taux de PSA, un marqueur détecté dans le sang. « Nous savons que ces patients ont un risque élevé de développer des métastases et de mourir de leur cancer, sauf si on leur propose un traitement vraiment efficace », explique le Docteur Stephen Freedland, auteur principal de l'étude, dans un communiqué.
L’essai clinique a inclus plus de 1.000 hommes atteints d’un cancer de la prostate récidivant à haut risque, recrutés dans 17 pays. Trois groupes ont été constitués : hormonothérapie seule, enzalutamide seul, ou la combinaison des deux. Résultat : après huit ans de suivi, le groupe recevant les deux traitements affichait un risque de décès réduit de 40,3 %. « Depuis 30 ans, l’hormonothérapie seule n’a pas permis d’améliorer la survie. C’est donc un vrai changement de paradigme », souligne le chercheur. L’enzalutamide est déjà approuvé par la Food and Drug Administration (FDA), le gendarme américain du médicament, et recommandé par la National Comprehensive Cancer Network (NCCN). Mais ces nouveaux résultats renforcent l’idée qu’il pourrait devenir un traitement standard pour prolonger la vie des hommes touchés par une forme agressive et récidivante du cancer de la prostate. L’espoir est donc permis pour des milliers de patients à travers le monde, pour qui les options étaient jusqu’ici très limitées. « Cette découverte pourrait améliorer les traitements et les perspectives pour les patients partout dans le monde ».
NEJM : https://www.nejm.org/doi/10.1056/NEJMoa2510310
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On a longtemps vanté les bienfaits de l’activité physique sur le cœur, la silhouette ou l’humeur. Pourtant, ces bénéfices tangibles ne sont que la surface d’un phénomène bien plus profond. Lorsqu’on s’active, c’est l’ensemble de l’organisme qui entre en dialogue, jusqu’au plus petit recoin cellulaire. Des chercheurs de l’Australian Catholic University ont retracé vingt années de travaux sur le métabolisme humain pendant l’exercice. Leurs résultats montrent que chaque mouvement active des milliers de molécules spécifiques, selon qu’il s’agisse de cardio, de musculation ou d’un simple effort répété. Ce processus affecte non seulement les muscles, mais aussi les systèmes immunitaire, nerveux, endocrinien et vasculaire.
Même une séance unique peut provoquer une cascade de signaux chimiques. Dès les premières minutes, des gènes s’activent, des enzymes se mobilisent, et les tissus échangent des messages métaboliques à travers le sang. Cette réaction en chaîne n’a rien d’anodin. Elle prépare le corps à s’adapter, à se renforcer, à mieux gérer le stress oxydatif ou la glycémie. Chaque effort physique envoie un message lisible par nos cellules. Dans l’étude relayée par SciTechDaily, le professeur John Hawley évoque l’exercice comme une véritable intervention biologique, capable d’agir à l’égal d’un traitement préventif contre certaines maladies chroniques. Ce phénomène repose sur des mécanismes fins. L’intensité de l’effort, par exemple, modifie l’expression des gènes liés à la production énergétique, à l’inflammation ou à la réparation cellulaire. Au niveau musculaire, cela entraîne la création de nouvelles mitochondries, ces centrales à énergie indispensables à l’endurance. Mais les effets ne s’arrêtent pas là. Le foie devient plus efficace pour stocker l’énergie, le cerveau améliore ses connexions neuronales, et même le tissu adipeux peut adopter un profil plus actif.
Les chercheurs du consortium américain MoTrPAC ont cartographié ces réponses dans 19 organes différents, des poumons à la peau, en passant par les reins ou le système immunitaire. Une seule séance bien structurée suffit à enclencher ces adaptations. À mesure que l’entraînement se répète, l’organisme affine sa réponse et crée une mémoire biologique de l’effort. Ces découvertes ouvrent la voie à une médecine du mouvement, fondée non plus sur la réparation mais sur la stimulation proactive des systèmes internes. En d’autres termes, bouger régulièrement revient à entretenir une machine biologique dont le code se met à jour à chaque séance. Cette dynamique ouvre donc un champ inédit. Celui de l’exercice personnalisé à visée thérapeutique. À Melbourne, les chercheurs de l’ACU testent ces effets dans une chambre métabolique unique en son genre, capable de mesurer au gramme près les variations internes provoquées par une activité ciblée. L’objectif est clair : identifier, grâce à des marqueurs moléculaires, le type d’exercice qui correspond le mieux au profil métabolique de chaque individu.
Nature Reviews Endocrinology : https://www.nature.com/articles/s41574-025-01181-1
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Des chercheurs de la Kingston University (Royaume-Uni) ont découvert que l'ibuprofène pouvait avoir des effets anticancéreux. L’ibuprofène appartient à la famille des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), qui bloquent les enzymes COX responsables de l’inflammation. Ces molécules « agissent en réduisant la production de prostaglandines, des messagers chimiques qui stimulent la croissance cellulaire – y compris celle des cellules cancéreuses ». Depuis les années 1980, les scientifiques soupçonnent les AINS de protéger contre certains cancers.
Une étude s’est penchée sur le lien entre l’ibuprofène et le cancer de l’endomètre, à savoir « le cancer le plus fréquent de l’utérus, touchant surtout les femmes après la ménopause », et le quatrième cancer le plus fréquent chez la femme. Les données de plus de 42.000 femmes âgées de 55 à 74 ans ont ainsi été analysées sur douze ans. Résultat : celles qui prenaient « au moins 30 comprimés d’ibuprofène par mois » présentaient « un risque réduit de 25 % » de développer ce type de cancer par rapport à celles qui en prenaient moins de quatre. L’effet protecteur semblait particulièrement fort chez les femmes atteintes de maladies cardiaques. Selon d’autres études, l’ibuprofène semble également impliqué dans la prévention d’autres cancers, comme ceux du côlon, du sein, du poumon et de la prostate. En effet, en réduisant l’inflammation chronique, le médicament « affaiblirait les gènes qui aident les cellules tumorales à survivre »...
The Conversation : https://theconversation.com/ibuprofen-how-an-everyday-drug-might-offer-protectio...
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La santé connectée va au-delà des gadgets pour les hypocondriaques ou les amoureux des statistiques sportives ou liées à la qualité de leur sommeil. Derrière ce marché qui est hautement considéré par de nombreux acteurs (Apple en tête avec sa Watch), il y a la prochaine révolution numérique et économique qui se profile : celles des soins de santé. La très lourde facture que les pays européens n’arrivent plus à payer pourrait être en partie réduite, à long terme, avec la « prévention à domicile », suivie d’une téléconsultation, avant d’encombrer des salles d’attente impayables. Gérer et surveiller ses paramètres physiologiques à distance, et en cas de souci discuter avec un médecin qui aurait une vue détaillée de ceux-ci, c’est déjà possible.
Et Withings, pionnier français dans le domaine, vient de lancer un produit qui va encore plus loin : l’analyse d’urine chez soi, avec les résultats visibles dans son application. On l’ignore souvent, mais l’urine constitue une source riche d’informations sur la santé, contenant plus de 3 000 métabolites (= molécule produite ou utilisée lors du métabolisme – soit l’ensemble des réactions chimiques qui se déroulent dans un organisme vivant pour maintenir la vie). Ces éléments reflètent notre nutrition, notre hydratation, notre équilibre hormonal et notre métabolisme. Le U-Scan de l’entreprise français Withings a été annoncé il y a plus de deux ans, mais est le fruit de 7 années de recherche ; le temps de mettre au point ce qui représente un laboratoire d’analyse d’urine qu’on accroche dans la cuvette de sa toilette. « L’histoire de U-Scan a commencé par une intuition simple : l’urine offre une fenêtre précise et complète sur notre santé. Le défi était de transformer cette intuition en un laboratoire si compact qu’il puisse s’intégrer directement dans les toilettes, sans modifier les habitudes de quiconque… », explique Eric Carreel, le fondateur de Withings.
Le kit de base est composé du galet d’analyse, de son crochet pour le fixer à la toilette (comme on fixe un galet de savon), de sa station de lavage/recharge et de sa cartouche d’analyse, de type Nutrio pour le moment (d’autres cartouches analysant d’autres données seront disponibles prochainement). L’installation est assez simple, via l’application Withings, celle où vous pouvez déjà rassembler les données issues des montres Scanwatch, des stations de santé (pèse-personnes améliorés), du tensiomètre, du thermomètre/stéthoscope ou encore du matelas d’analyse de sommeil de la marque. Le galet est connecté à votre routeur Wi-Fi et votre smartphone en Bluetooth, et il peut s’ouvrir pour être configuré et accueillir la cartouche d’analyse (celle-ci permet 22 analyses d’urine, au rythme de minimum 2 analyses/semaine, ça donne une durée de vie de 3 mois maximum). Les analyses sont transmises à l’application Withings en Wi-Fi, et disponibles en quelques minutes.
Dans le cadre de mon test, les analyses sont manuelles – quand on est une famille avec enfants, c’est plus facile. Il faut donc, via l’application qui vous le rappellera, réveiller le galet avant d’uriner dessus au moins 6 secondes. Une petite pompe se met en route (on l’entend), récolte l’urine et l’analyse dans la foulée. Il est possible d’automatiser en partie ces analyses dans l’application, via la création d’un programme et d’un abonnement. Quatre résultats apparaissent dans l'application lors d’une analyse :
- Bio-Acidity (pH urinaire) – Indique l’équilibre acido-basique ; une acidité chronique signale un stress métabolique ou une alimentation inadaptée (faible en fruits et légumes, riche en protéines/céréales), affectant la récupération et l’inflammation.
- HydroStatus (Densité urinaire) – Composante essentielle du suivi nutritionnel, la densité urinaire montre objectivement si l’apport hydrique répond suffisamment aux besoins métaboliques et de performance. En clair : buvez-vous assez d’eau ?
- Cétones – Le niveau de cétones montre lorsque le corps brûle des graisses au lieu du sucre pour produire de l’énergie (cétose), aidant à évaluer le métabolisme des graisses, la gestion du poids et le suivi de régimes pauvres en glucides.
- Vitamine C – En tant que vitamine hydrosoluble et antioxydante, son niveau est une mesure directe de l’adéquation de l’apport alimentaire et de la protection contre les dommages cellulaires, essentiels pour la santé générale et la récupération.
Lors de chaque analyse, vous voyez où se situe votre corps par rapport à ces 4 éléments. Il y a conseils et des explications au sein de l’application. Le système ne peut pas détecter une infection urinaire ou tout autre problème lié au système urinaire. Il n’est pas homologué comme un dispositif médical dans le cadre de sa commercialisation en Europe. Mais le potentiel technologique existe : avec des cartouches dédiées et des homologations (médicales) spécifiques, le U-Scan pourrait un jour analyser des biomarqueurs indiquant des infections (présence de leucocytes, nitrites, sang, etc.) ou des anomalies rénales. L'arrivée des mesures de santé à la maison (au poignet, sur la balance, au lit et désormais dans la toilette) ouvre une nouvelle perspective : celle de l’analyse de données continues, sur le long terme. Au lieu d’attendre d’avoir mal au ventre ou en urinant pour réaliser une telle analyse en laboratoire, après avoir consulté un médecin, U-Scan permet d’avoir des données régulières (minimum 2X par semaine). L’approche de Withings est « ancrée dans la science longitudinale – la constitution d’ensembles de données quotidiennes qui révèlent comment le corps s’adapte sur des semaines, des mois et des années. L’avenir de la santé ne réside pas dans la collecte de plus de données, mais dans la compréhension de la symphonie biologique qui les sous-tend – et ce, de manière naturelle, dans la vie réelle », poursuit Eric Carreel.
Withings : https://www.withings.com/fr/fr/u-scan-nutrio?srsltid=AfmBOopn_BMDIk5ttqJGhhzHEqP...
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La microcirculation sanguine est un réseau complexe qui permet d’acheminer le sang vers les tissus et les organes grâce à de minuscules vaisseaux sanguins. Lorsque ce mécanisme fonctionne correctement, les cellules reçoivent l’oxygène et les nutriments nécessaires à leur vitalité, tandis que les déchets métaboliques sont efficacement évacués. Toute altération de ce réseau, qu’elle soit structurelle ou fonctionnelle, peut entraîner des conséquences cliniques graves, notamment une insuffisance cardiaque, une insuffisance rénale et diverses maladies chroniques. Or aucune méthode d’imagerie ne permet actuellement de visualiser la microcirculation et d’évaluer l’intégrité du système circulatoire dans son ensemble, des grandes artères jusqu’aux plus fines artérioles, et ce à l’échelle de l’organe entier.
Avec cette problématique en tête, l’équipe de recherche de l’Institut Physique pour la médecine (Inserm/ESPCI Paris-PSL/CNRS) a pour la première fois mis au point un outil capable de réaliser ces images. Il s’agit d’un nouveau type de sonde ultrasonore, développée dans le cadre des travaux de thèse de Nabil Haidour, sous la direction de Clément Papadacci (chercheur Inserm). Grâce à cette technologie, les scientifiques sont parvenus à cartographier la vascularisation et quantifier la dynamique des flux sanguins de trois organes essentiels – le cœur, le rein et le foie – sur des modèles animaux de taille comparable à celle de l’humain, le tout avec une résolution d’image tout à fait inédite. Le dispositif, non-invasif, a permis de distinguer la microcirculation jusque dans les vaisseaux les plus fins (moins de 100 micromètres). Dans le cas du foie, il a été possible d’identifier et de différencier ses trois réseaux sanguins (artériel, veineux et porte) grâce à leur signature hémodynamique.
« L’originalité de ces résultats est que ces images nous permettent de visualiser les vaisseaux d’un organe en entier à des échelles toutes petites (moins de 100 micromètres) – cette résolution d’image en 4D est inédite, tout comme le fait d’observer un organe de grande taille en entier, ainsi que les dynamiques de flux », explique Clément Papadacci, chercheur Inserm et dernier auteur de l’étude. Cette technologie va désormais être testée chez l’humain, dans le cadre d’un essai clinique. Les développements permettant le déploiement chez l’humain sont menés avec l’aide de l’ART Ultrasons biomédicaux, un accélérateur de recherche technologique créé par l’Inserm et intégré à l’Institut Physique pour la médecine. « La sonde pourra être connectée à un équipement portable de petite taille qui permettrait son intégration dans la pratique médicale », explique Clément Papadacci.
« Utilisée en clinique, cette technologie nouvelle pourrait devenir un outil majeur pour mieux comprendre la dynamique vasculaire dans son ensemble, depuis les vaisseaux les plus gros jusqu’aux artérioles pré-capillaires. Il pourrait également contribuer à faire progresser le diagnostic des troubles de la microcirculation et le suivi des traitements des maladies des petits vaisseaux, maladies pour lesquelles le diagnostic est complexe et se fait par exclusion des autres pathologies », conclut Clément Papadacci.
Inserm du 28.10.2025 : https://presse.inserm.fr/des-chercheurs-developpent-une-sonde-a-ultrasons-capabl...
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Volvo Autonomous Solutions, entité de transports autonomes du constructeur suédois, et Waabi, start-up canadienne de logiciels de conduite autonome, ont annoncé le 28 octobre l'intégration réussie du système Driver du second dans le camion du premier. Présenté l'année dernière, le poids lourd VNL Autonomous de Volvo est conçu pour embarquer différents systèmes de conduite autonome – un à la fois – et est destiné à une production à grande échelle. Volvo AS et Waabi se sont associées en février afin de développer et déployer conjointement des camions autonomes. Ces derniers doivent être fabriqués dans une usine de 200 000 mètres carrés de Volvo, située dans l'État américain de Virginie. Les deux sociétés prévoyaient alors de lancer des essais au Texas avant de passer à un service entièrement autonome pour de longs trajets entre les dépôts des clients, sans s'arrêter aux terminaux.
Waabi a été fondée en 2021 par l'ex-responsable de la recherche d'Uber ATG. La start-up, qui a levé l'année dernière 200 millions de dollars auprès de son partenaire Volvo, mais aussi d'Uber, Nvidia, Scania et Porsche, s'est spécialisée dans les logiciels de conduite autonome pour poids lourds sur de longues distances. Contrairement à bon nombre de ses concurrents, qui s'appuient sur des données réelles récoltées sur des millions de kilomètres, Waabi a mis au point un système d'IA reposant sur un simulateur en boucle fermée, intitulé World. Ce dernier s'appuie sur une quantité plus limitée de données pour créer des jumeaux numériques, et permet de simuler les capteurs en temps réel, d'anticiper plusieurs scénarios et de laisser son système apprendre de ses erreurs. Une manière, selon la start-up, de mobiliser moins de ressources tout en prenant en compte des cas de figure qu'un humain n'aurait pas imaginé.
Forbes : https://www.forbes.com/sites/richardbishop1/2025/10/31/waabi-and-volvo-reach-key...
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