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Edition du 14 Novembre 2025
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Edito
Comment produire de manière durable tout le froid dont la planète va avoir besoin

Avant Propos : Campagne de dons 2025
Cette semaine, notre association ADIST qui gère notre Lettre RT Flash a enregistré 630 euros de dons. Depuis le début de la campagne 2025, notre cagnotte atteint 5.570 euros. Il nous faut nécessairement atteindre un total minimum de 15.000 euros car, selon Google, notre site est trop ancien. Il va donc falloir disposer sans faute d’une somme suffisante pour refondre le site www.rtflash.fr et malheureusement il est à craindre que ces 15.000 euros ne soient pas suffisants.
Je devrais recevoir des devis début décembre et je vous tiendrai au courant.
Je vous invite à cliquer sur le lien ci-dessous (en bleu) pour que vous retrouviez directement sur le site de Hello Asso, pour y faire votre don annuel :
https://www.helloasso.com/associations/adist/formulaires/11
Merci
Bien Cordialement René Trégouët Sénateur Honoraire Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat Créateur de RT Flash, il y a 27 ans
EDITORIAL :
Comment produire de manière durable tout le froid dont la planète va avoir besoin
Avec l’accélération du réchauffement climatique, le nombre de canicules a doublé entre 2000 et 2025, et ces périodes de chaleur extrême devraient être multipliées par cinq d’ici 2050 (+2,7°C) et par dix en 2100 (+4°C). Chaque année, 135 millions de climatiseurs sont désormais vendus dans le monde, soit trois fois plus qu’au début du siècle. Le parc mondial a dépassé les deux milliards d’appareils et pourrait atteindre 5,5 milliards en 2050. Un tel scénario serait insoutenable : les émissions de CO₂ liées à la climatisation dépasseraient 2,5 gigatonnes (l’équivalent des émissions actuelles de l’Inde, troisième émetteur mondial). Sur le plan énergétique, la situation serait tout aussi critique : la climatisation, qui consomme déjà 2 000 TWh par an (6,5 % de la consommation mondiale d’électricité), pourrait atteindre 6 000 TWh en 2050, soit 13 % de la demande mondiale d’électricité prévue.
La situation en France : un usage encore limité
La France reste l’un des pays développés les moins équipés : seuls 27 % des ménages disposent d’un climatiseur. La climatisation ne représente donc qu’environ 6 TWh d’énergie, soit 1,5 % de la consommation électrique nationale. En 2050, avec un taux d’équipement de 60 %, cette consommation pourrait atteindre 14 TWh, soit 2,5 % de la consommation électrique prévue à cette date. Même dans le monde du travail, moins de la moitié des salariés bénéficient de bureaux climatisés. Par ailleurs, 71 % des Français estiment qu’il faut privilégier d’autres solutions que la climatisation pour rafraîchir les villes et lutter contre le dérèglement climatique.
Un objectif mondial : diviser par deux la consommation énergétique du froid
Pour maintenir le réchauffement sous les 2°C et réduire d’au moins 80 % nos émissions de CO₂ d’ici 2050, il faudrait que la climatisation ne consomme pas plus de 5 % de l’électricité mondiale, soit environ 2 300 TWh/an. Compte tenu d’un nombre de climatiseurs multiplié par 2,5, cela suppose de réduire d’environ 60 % la consommation d’énergie par appareil. Un défi ambitieux, mais atteignable si l’on combine innovations technologiques et refroidissement passif des bâtiments.
Les innovations technologiques prometteuses
1. Des réfrigérants solides plutôt que gazeux – Harvard
Le professeur Jarad Mason (Harvard University) et son équipe ont conçu un système de climatisation sans fluide frigorigène, basé sur l’utilisation de réfrigérants solides. Ces matériaux barocaloriques (pérovskites aux halogénures métalliques) fonctionnent à faible pression (3 000 psi) et n’émettent aucun gaz nocif dans l’atmosphère. Lire l’article
2. La pompe à chaleur électrocalorique – Luxembourg (LIST)
L’équipe d’Emmanuel Defay au Luxembourg Institute of Science and Technology (LIST) a mis au point un système inspiré du refroidissement électrocalorique, où un champ électrique modifie la température d’un matériau. Leur dispositif, composé de bandes multimatériaux (plomb, tantale, scandium) plongées dans une huile de silicone, crée des différences de température de 20°C et atteint une efficacité supérieure à 60 %, soit presque le double des climatiseurs classiques. Voir l’innovation
3. La climatisation élastocalorique – Allemagne
À l’Université de la Sarre, le professeur Paul Motzki explore les propriétés des matériaux élastocaloriques, dix fois plus efficaces que les systèmes actuels et sans liquide de refroidissement. Le prototype testé, basé sur du nickel-titane (Nitinol), permet de refroidir ou chauffer chaque pièce individuellement. Détails ici
4. Le froid par le son – France et Pays-Bas
En France, la société Equium (créée en 2017 à Saint-Herblain) a conçu une technologie thermo-acoustique baptisée Eqooler, trois fois plus économe en énergie et sans gaz nocifs. Le système, basé sur les ondes sonores dans l’hélium, est silencieux et très fiable, sans pièces mécaniques. Découvrir Equium
Aux Pays-Bas, SoundEnergy développe une machine similaire, le THEAC-25, inspirée du moteur Stirling. Elle transforme la chaleur en froid sans électricité ni gaz réfrigérant, avec un rendement de 50 % et une température pouvant descendre à –25 °C.
Le bâtiment, un levier majeur de la transition
Selon le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), les émissions du secteur du bâtiment ont légèrement baissé depuis 2020, mais restent trop élevées. Le bâtiment consomme encore un tiers de l’énergie mondiale et émet 13 gigatonnes de CO₂ par an. Pour atteindre la neutralité carbone, il faudra non seulement adopter de nouveaux systèmes de climatisation à faible empreinte carbone, mais aussi repenser l’architecture pour intégrer le refroidissement passif.
Les pistes du refroidissement passif
1. Les films polymères électrocaloriques – UCLA
Des chercheurs de l’UCLA ont conçu un dispositif à base de films polymères ferroélectriques recouverts de nanotubes de carbone. Ce système peut abaisser la température jusqu’à 8,8°C (pics à 14°C) sans fluide frigorigène, grâce à l’effet électrocalorique. Lire l’article UCLA
2. Les revêtements radiatifs – UCLA (autre équipe)
Une autre équipe de l’UCLA a développé des revêtements de murs et fenêtres en polypropylène, capables d’absorber sélectivement le rayonnement solaire. Ces surfaces refroidissent les bâtiments en été et retiennent la chaleur en hiver, en ajustant le transfert de chaleur par rayonnement.
3. Le ciment radiatif – Espagne
À l’Université publique de Navarre (UPNA), des chercheurs ont mis au point un ciment capable de réfléchir le rayonnement solaire grâce à des particules nanométriques et microscopiques. Ce matériau réduit naturellement la température des bâtiments par refroidissement radiatif passif, sans énergie externe. Découvrir le projet Miracle Concrete
4. Le refroidissement par évaporation – Inde et Cameroun
En Inde, Sadab Saiyad a créé TerraCool, un système combinant terre cuite et fils de jute pour refroidir l’air par évaporation. Simple, propre et peu coûteux, il exploite les propriétés naturelles de la terre cuite.
Au Cameroun, Didier Dinamou a conçu un climatiseur solaire en terre cuite, récompensé par le concours EDF Pulse Africa 2024. Ce système adiabatique rafraîchit l’air sans gaz ni électricité, idéal pour les zones rurales.
5. Le rayonnement infrarouge – Université de Caen
Enfin, l’équipe de Julien Cardin (Université de Caen) a développé une surface radiative réfrigérante (SRR) composée de couches minces déposées sur une plaque de silice. Ce matériau réfléchit les rayons solaires et évacue la chaleur interne par rayonnement infrarouge, abaissant la température de 10°C sans énergie. Connecté à un échangeur thermique, il pourrait climatiser un bâtiment sans gaz réfrigérant.
Vers une climatisation du futur sobre et intelligente
L’avenir du froid durable passera par la convergence de plusieurs approches :
- un urbanisme végétalisé,
- une architecture bioclimatique intégrant les procédés passifs de rafraîchissement,
- et des technologies innovantes exploitant l’acoustique, les matériaux caloriques ou les nanomatériaux.
Cette climatisation du futur sera pilotée par des systèmes intelligents de gestion énergétique des bâtiments, alimentée par des sources renouvelables (notamment photovoltaïques, y compris via les fenêtres solaires en développement).
Ainsi, il devient envisageable de répondre à la demande croissante de froid tout en respectant le climat et les ressources de la planète.
René TRÉGOUËT
Sénateur honoraire
Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat
e-mail : tregouet@gmail.com
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Information et Communication
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Le développement de l'informatique quantique permettra de résoudre plus facilement des problèmes mathématiques complexes. Un avantage de taille, mais aussi un inconvénient : face à la puissance de calcul des calculateurs quantiques, les algorithmes cryptographiques asymétriques actuellement utilisés pourraient ne plus être hermétiques. Le cabinet Gartner estime même que cette perte de sécurité interviendra d'ici à 2029. Pour conserver la sécurité des solutions d'identité, Thales a annoncé le 7 octobre avoir conçu une carte à puce d'un nouveau genre. Développée en partenariat avec le CEA-Leti, cette carte à puce baptisée “MultiApp 5.2 Premium PQC” intègre « une signature numérique avancée conçue pour résister aux attaques, même des ordinateurs quantiques les plus puissants », explique le groupe français de défense dans un communiqué.
La carte à puce est la première en Europe à recevoir une certification de haute sécurité “Common Criteria”, en l'occurrence un visa de sécurité délivré par l'Agence nationale de sécurité des systèmes d'information (Anssi). « Le produit certifié intègre également les nouveaux algorithmes de signature numérique standardisés par le NIST (National Institute of Standards and Technology) », ajoute Thales. « Ces algorithmes cryptographiques permettent de vérifier qu’une donnée ou un message numérique provient bien de l’expéditeur et n’a pas été altéré ». L'agence fédérale américaine a publié l'été dernier trois normes de cryptographie post-quantique.
Thales assure que sa technologie est prête pour un déploiement auprès des gouvernements et institutions. Les applications principales sont les solutions d'identité sécurisées, telles que les cartes d'identité électroniques, les cartes de santé (Vitale notamment) et les permis de conduire. En début d'année, un consortium d'acteurs publics et privés, dont fait partie Thales, a lancé le projet “PQC4eMRTD”. L'objectif est de mettre au point des protocoles cryptographiques post-quantiques destinés à mieux protéger les passeports électroniques. La Commission européenne semble également redoubler d'efforts sur la sécurité post-quantique : elle a dévoilé fin juin une feuille de route sur le sujet, en se fixant pour objectif de migrer tous les cas d'usage critiques pour 2030 et généraliser la cryptographie post-quantique pour 2035.
L’Usine Digitale : https://www.usine-digitale.fr/article/thales-lance-une-carte-a-puce-concue-pour-...
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Nanotechnologies et Robotique
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Un pas en moins pour l’homme, un bond de géant pour la robotique. La jeune pousse californienne Figure a officialisé la mise en production dans une usine dédiée des premiers exemplaires de son robot humanoïde Figure 03. « Il s’occupe des tâches ménagères comme la lessive, le nettoyage et la vaisselle en toute autonomie », proclame l’entreprise sur son site officiel. La communication s’accompagne de vidéos impressionnantes de démonstrations, à prendre, comme souvent dans la robotique, avec du recul sur les capacités réelles de l’appareil.
Objet de fantasmes portés par les films de science-fiction, le robot à tout faire est encore loin de nos foyers mais la technologie évolue à un rythme inédit depuis trois ans. En complément de Tesla et son Optimus ou des robots chinois d’Unitree, une vingtaine de start-up se sont lancées dans une course où le gagnant préemptera tout le jeune marché en trouvant le bon logiciel, les données pour instruire le robot et les économies d’échelle sur les composants. L’attente pour un robot majordome pourrait se réduire grâce à l’apport de l’intelligence artificielle. Mais c’est tout le secteur qui doit progresser. « Les humanoïdes, à l’état de l’art, sont limités par leur liberté de mouvement, bloquée à une vingtaine de degrés, en additionnant tous leurs membres. Alors qu’une simple main humaine peut bouger sur 27 degrés », expliquait Gregorio Ameyugo, codirecteur du programme national de robotique organique au Commissariat à l’énergie atomique (CEA). Sans oublier les risques de chute ou d’accident dans une maison habitée d’animaux domestiques ou d’enfants dynamiques.
« Nous n’en sommes pas encore arrivés au robot multifonction. Nous pensons y parvenir en 2026 mais ça implique un gros effort », a reconnu, auprès de Time Magazine, Brett Adcock, le PDG de Figure, qui a créé trois générations de robots en trois ans d’existence. Les premiers exemplaires seront livrés à des partenaires comme le géant de l’immobilier Brookfield afin de collecter des données d’apprentissage dans des résidences et des bureaux et familiariser ces ordinateurs sur pied au monde des humains. En attendant de pouvoir le commander pour une livraison en quelques clics, Time Magazine a réalisé une vidéo en situation dans la maison du dirigeant de la start-up où Figure 3 connaît plus de difficultés dans un monde réel plus aléatoire que l’univers lisse des laboratoires. Mais réussit à exécuter des tâches comme vider le lave-vaisselle et ranger la table, un exploit parfois pour bien des humains.
Le Parisien : https://www.leparisien.fr/high-tech/lessive-rangement-et-menage-le-premier-robot...
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L’impression 3D pourrait bien révolutionner la construction. Cette technique permet de construire une maison en quelques jours seulement, grâce à une imprimante 3D géante qui va créer une structure en superposant plusieurs couches de matériaux comme du béton spécial, un mélange de composite ou encore des matériaux biosourcés ou recyclés. En plus d’être plus rapide, cette technique de construction est moins coûteuse, et meilleure pour l’environnement. Conscient que l’impression 3D peut devenir la méthode de construction de demain, de nombreuses entreprises n’hésitent pas à concevoir des robots de construction.
C’est notamment le cas de Crest Robotics et Earthbuilt Technology, deux start-up australiennes spécialisées dans l’ingénierie qui ont développé un nouveau robot baptisé Charlotte qui ressemble à une araignée. Ce dernier a été présenté comme étant capable de réaliser ce qu’aucun modèle précédent n’a été capable de faire : construire une maison d’une superficie de 200 m² en seulement une journée, ce qui équivaut à la vitesse d’une centaine de maçons, selon New Atlas. Pour ce faire, Earthbuilt Technology a mis au point « un système d'extrusion capable de collecter des matériaux facilement disponibles, tels que du sable, de la terre et des déchets comme des briques concassées, qui seront ensuite liés par un tissu et comprimés pour former les couches d'un bâtiment », comme précisé sur le site de Crest Robotics.
Ce système va permettre au robot de superposer des couches successives de ce matériau de construction compressé, de manière autonome. Il sera capable de se déplacer en s'élevant sur ses pattes d'araignées, explique le média anglophone. Les start-up expliquent que l’objectif de Charlotte sera de construire des maisons abordables et durables à grande échelle, notamment avec une production à faible émission carbone, et ce, en un laps de temps très court. De plus, ils expliquent que leur robot de construction pourrait permettre de résoudre la pénurie de logements, notamment causée par des ralentissements de construction. Mais les constructeurs ne comptent pas s’arrêter à une utilisation terrestre. En effet, ils ont pour objectif d’envoyer leur robot sur la Lune, pour construire plusieurs bases lunaires, « essentielles pour poursuivre l’exploration lunaire et la recherche dans l’espace lointain », peut-on lire sur leur site.
New Atlas : https://newatlas.com/robotics/crest-earthbuilt-charlotte-construction-robot/
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Et si demain, nos téléphones portables et nos données internet fonctionnaient grâce à la lumière plutôt qu'à l’électricité ? Pour la première fois, une équipe de recherche internationale menée par des scientifiques du CNRS vient de découvrir comment générer un gaz d’électrons, élément que l’on retrouve par exemple dans les écrans LED, en éclairant un matériau constitué de couches d’oxydes. Lorsque l’éclairage est arrêté, le gaz disparaît. Ce phénomène, à l’interface entre optique et électronique, ouvre la voie à de nombreuses applications en électronique, spintronique, ou encore en informatique quantique. Il est décrit dans un article paru le 10 octobre dans la revue Nature Materials.
Les composants électroniques pilotables par la lumière plutôt que par l’électricité présentent notamment l’atout d’être beaucoup plus rapides, plus sobres et fonctionnent plus simplement : par exemple, utiliser des transistors contrôlés par la lumière permettrait de supprimer jusqu’à un tiers des contacts électriques d’une puce — soit une économie d’environ un milliard de contacts électriques rien que sur un processeur d’ordinateur. D’autres fonctionnalités mêlant photonique et électronique pourront découler de ce résultat, comme la conception de détecteurs optiques ultra-sensibles. Ici, la lumière agit en effet comme un véritable « booster » : pour une même tension électrique, le courant généré est jusqu’à 100 000 fois plus élevé que dans l’obscurité !
Ce résultat a été obtenu en combinant des expériences pointues et des calculs théoriques. L’organisation des atomes à la surface des deux couches d’oxydes a été minutieusement calibrée, des observations à l’échelle atomique ont permis d’identifier le comportement des atomes et des modélisations ont contribué à décrire les mouvements de leurs électrons au contact des stimuli lumineux.
CNRS du 10.10.2025 : https://www.cnrs.fr/fr/presse/vers-des-composants-electroniques-pilotables-par-l...
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Toyota prépare une vraie révolution. Le constructeur japonais, connu pour ses modèles de voitures particulièrement fiables, prévoit de lancer très prochainement le premier véhicule électrique au monde équipé d'une batterie à état solide. Contrairement aux batteries avec un électrolyte liquide qui équipent aujourd'hui 100 % ou presque des voitures électriques, les batteries que Toyota expérimente utilisent un matériau solide, souvent de la céramique ou du polymère, pour remplacer ce liquide. Ses batteries dites solides ont déjà été expérimentées sur quelques prototypes mais Toyota projette de les produire en série et de les commercialiser à grande échelle à partir de 2027 ou 2028. Elles possèdent de sérieux avantages par rapport à celles que l'on trouve aujourd'hui sur le marché. Elles offrent plus de densité énergétique, des temps de recharge plus courts et une meilleure sécurité. Si cette technologie venait à se démocratiser dans un futur proche, l'utilisation de la voiture électrique pourrait connaître un grand chambardement.
Toyota, qui collabore depuis 2021 avec Sumitomo, un géant de l'industrie nippone, pour développer en grand nombre des matériaux de cathode durables, espère pouvoir améliorer sensiblement l'autonomie de ses véhicules à énergie verte. Ses attentes en la matière s'établissent entre 1 000 et 1 200 kilomètres, soit pas loin du double de ce que les batteries actuelles permettent. Rouler plus longtemps mais aussi passer moins de temps à la borne de recharge. Ces batteries solides permettent une charge ultrarapide. Les conducteurs pourraient “faire le plein” en quelques minutes seulement, presque aussi rapidement que pour remplir un réservoir d'essence. Et ce n'est pas tout. Le constructeur japonais entend aussi renforcer la sécurité de ses véhicules électriques.
Grâce à l'électrolyte solide de la batterie, le risque d'incendie est beaucoup moins élevé que pour les batteries lithium-ion classiques plus inflammables. Cette technologie doit donc rendre les véhicules électriques non seulement plus performants, mais aussi plus fiables et rassurants pour les utilisateurs. Reste à savoir si Toyota tiendra sa promesse et deviendra la première marque à faire rouler ses voitures électriques avec une batterie solide.
Infrastructure News : https://www.evinfrastructurenews.com/ev-technology/toyota-sumitomo-collaborate-f...
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Santé, Médecine et Sciences du Vivant
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Des chercheurs américains de l'Université de Washington ont mis en lumière le rôle crucial des cellules immunitaires du cerveau dans le développement de cette pathologie dévastatrice. Cette découverte pourrait bouleverser notre compréhension de la maladie et ouvrir de nouvelles pistes thérapeutiques. Au cœur de cette avancée se trouvent les microgliocytes, ces cellules immunitaires essentielles au bon fonctionnement cérébral. Leur rôle principal est de maintenir un environnement sain dans le cerveau en éliminant les déchets et en préservant les fonctions neuronales normales. Ces cellules passionnantes ont la capacité de changer de forme pour s'adapter à leur mission. Toutefois, l'étude révèle que chez les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer, ces gardiens du cerveau adoptent un comportement différent. Les chercheurs ont identifié dix groupes distincts de microgliocytes, dont trois n'avaient jamais été observés auparavant. L'un de ces nouveaux groupes s'est avéré plus fréquent chez les patients Alzheimer.
L'analyse approfondie des échantillons de tissus cérébraux a mis en évidence une caractéristique frappante : les microgliocytes dans les cerveaux atteints d'Alzheimer se trouvent plus souvent dans un état pré-inflammatoire. Cette découverte est cruciale, car elle suggère que ces cellules sont prédisposées à déclencher une réponse inflammatoire excessive. Ce phénomène pourrait expliquer l'échec des essais cliniques antérieurs utilisant des médicaments anti-inflammatoires. De manière similaire, ces traitements ciblaient probablement le mauvais stade du processus inflammatoire. Katherine Prater, neuroscientifique à l'Université de Washington, souligne : « Nous ne pouvons pas encore affirmer si les microgliocytes sont la cause de la pathologie ou si la pathologie provoque ces changements de comportement chez les microgliocytes ».
Cette incertitude ouvre la voie à de nouvelles recherches pour déterminer la séquence exacte des événements menant à la dégénérescence neuronale caractéristique d'Alzheimer. La découverte de ces différents groupes de microgliocytes et de leur comportement spécifique dans la maladie d'Alzheimer offre de nouvelles perspectives thérapeutiques. Les chercheurs envisagent désormais de développer des traitements ciblant ces cellules particulières pour prévenir ou ralentir la progression de la maladie.
Nature Aging : https://www.nature.com/articles/s43587-023-00424-y
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Des chercheurs de l’Université de Kumamoto (Japon) ont réussi à produire du tissu urétéral "artificiel" à partir de cellules souches, ce qui ouvre la voie à un nouveau type de transplantation rénale. Cette avancée, documentée dans la revue Nature Communications, marque une étape remarquable vers le développement de reins transplantables capables de produire et d’expulser de l’urine. L’uretère est un canal essentiel qui transporte l’urine des reins à la vessie. Ce canal a longtemps été absent des modèles de reins cultivés en laboratoire. Pourtant, sans uretères, les organoïdes rénaux ne pouvaient pas simuler la fonction complète de l’organe, ce qui constitue un obstacle majeur aux futures applications de greffe de rein.
La recherche développe une méthode permettant d’induire des cellules progénitrices stromales urétérales à partir de cellules souches pluripotentes, puis de créer du tissu urétéral artificiel en combinant ces cellules progénitrices stromales avec des cellules progénitrices épithéliales urétérales, ici dérivées d’embryons de souris ou induites à partir de cellules souches pluripotentes. L’étude, dirigée par le professeur Ryuichi Nishinakamura, de l’Institut d’embryologie moléculaire et de génétique de l’Université de Kumamoto aboutit ainsi, via cette combinaison de cellules progénitrices, au développement de tissus urétéraux : une fois ces différents types cellulaires combinés, ils s’auto-organisent en structures urétérales à trois couches, se contractant de manière péristaltique. Selon le Professeur Nishinakamura, « C’est la première fois qu’une structure urétérale est entièrement construite à partir de cellules souches pluripotentes ». L’association de ces cellules à nos organoïdes rénaux va permettre le développement de reins transplantables capables de produire et d’excréter de l’urine. Ces travaux marquent ainsi une étape importante vers les thérapies régénératives de nouvelle génération dont la greffe de rein artificiel.
Nature Communications : https://www.nature.com/articles/s41467-025-60693-6
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L’IA peut être utilisée pour détecter le cancer du col de l’utérus chez les femmes dans les régions du monde aux ressources limitées. Cependant, pour que cette méthode fonctionne, des investissements sont nécessaires dans le personnel de santé, des chaînes d’approvisionnement fiables et la confiance dans ces communautés. Cela a été démontré dans une nouvelle étude de l'Université d'Uppsala, du Karolinska Institutet et de l'Université d'Helsinki, où des chercheurs ont testé une méthode de diagnostic basée sur l'IA dans des hôpitaux ruraux du Kenya et de Tanzanie. Le cancer du col de l’utérus a récemment dépassé la mortalité maternelle en tant que l’une des principales causes de décès chez les femmes dans le monde. Cependant, seulement un tiers des femmes dans le monde ont subi un dépistage du cancer du col de l'utérus.
Dans une nouvelle étude, des chercheurs de l'Université d'Uppsala, du Karolinska Institutet et de l'Université d'Helsinki ont testé s'il était possible d'utiliser une méthode basée sur l'IA pour dépister le cancer du col de l'utérus chez les femmes au Kenya et en Tanzanie. Cette étude a montré comment l’IA peut être utilisée pour détecter le cancer du col de l’utérus dans des zones où l’accès aux pathologistes et aux laboratoires est autrement limité. Grâce aux outils numériques, les échantillons peuvent être analysés plus rapidement et avec moins d’experts impliqués, ce qui signifie qu’un plus grand nombre de femmes peuvent avoir accès au dépistage. Mais pour que l’IA fonctionne réellement, il ne suffit pas de recourir à la technologie : elle nécessite des investissements en personnel, en équipement et une confiance dans le système de santé.
L'étude a porté sur un total de 3 000 femmes à qui, autrement, on n'aurait pas proposé de dépistage du cancer du col de l'utérus. Ils ont visité des hôpitaux ruraux où des échantillons de cellules cervicales et de virus du papillome humain (VPH) ont été prélevés sur place, numérisés et analysés à l'aide de l'IA. Les échantillons ont également été examinés par des pathologistes. Les chercheurs ont formé des infirmières locales, du personnel de laboratoire et des pathologistes à l'utilisation du système et ont collaboré avec les autorités sanitaires pour intégrer cette méthode dans les soins de santé de routine. Les femmes présentant des signes de cancer du col de l’utérus ont ensuite reçu un traitement conformément aux directives nationales. L’un des plus grands défis liés à l’utilisation de l’IA était que les images qu’elle devait analyser n’étaient pas toujours suffisamment cohérentes. Pour rendre les cellules visibles dans les échantillons au microscope, les cellules sont colorées. Les réactifs de coloration et donc la couleur des cellules pouvaient différer selon les pays et les livraisons, ce qui signifiait que les images que l'IA devait analyser n'étaient pas toujours suffisamment cohérentes.
« La méthode de l'IA a bien fonctionné techniquement, mais le manque de fiabilité de l'approvisionnement en réactifs, les variations de la qualité des réactifs et les pannes de courant ont tous affecté la précision ainsi que la capacité à effectuer ces tests rapidement, y compris les analyses HPV », explique Nina Linder. Une autre difficulté consistait à trouver les femmes qui présentaient des signes de cancer et nécessitaient des soins de suivi. « En Tanzanie, nous avons eu pas mal de problèmes de suivi. Certaines femmes ne sont pas revenues et lorsque nous avons ensuite vérifié leurs échantillons, il s'est avéré qu'elles présentaient des changements nécessitant un traitement. Il est parfois difficile pour les médecins locaux de trouver les patientes et de leur faire comprendre qu'elles ont besoin d'un traitement. Nous avons suivi du mieux que nous pouvions et avons essayé de donner à toutes les femmes la possibilité de procéder à des examens plus approfondis », explique Nina Linder.
Bien que l'étude décrive à la fois les opportunités et les défis liés à la méthode de l'IA, les chercheurs y voient une première étape dans l'évaluation des diagnostics basés sur l'IA dans des programmes de soins de santé plus complets et pour un plus grand nombre de maladies féminines. « Pendant des décennies, les méthodes de diagnostic qui se sont avérées efficaces pour la santé des femmes – telles que le dépistage du cancer du col de l'utérus à partir d'échantillons cellulaires – dépendent d'experts hautement qualifiés. Grâce aux dernières avancées en matière d'IA médicale, nous pouvons désormais réévaluer ces méthodes et les introduire même dans des contextes aux ressources limitées, rendant ainsi les diagnostics vitaux beaucoup plus accessibles », déclare Johan Lundin, professeur au Karolinska Institutet et l'un des co-auteurs de l’étude.
Uppsala Universitet : https://www.uu.se/en/press/press-releases/2025/2025-10-10-ai-supported-cervical-...
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Des chercheurs de l'Université de Cambridge ont réussi à modifier le groupe sanguin du rein d'un donneur avant de le transplanter chez un receveur, dont l'organisme a « bien toléré » le nouvel organe, sans signe de rejet immédiat. L'opération étant périlleuse, c'est à un patient en état de mort cérébrale que ce rein a été greffé. Rien qu'aux États-Unis, plus de 100.000 personnes sont en attente d'un organe –en France, au 1er janvier 2025, elles étaient 22.585. Selon les données américaines, les reins sont de loin les organes les plus convoités, malgré le fait qu'il est possible de donner son rein de son vivant, contrairement aux autres organes faisant l'objet d'une forte demande.
L'une des raisons pour lesquelles un organe peut ne pas convenir à un receveur particulier est une incompatibilité de groupe sanguin : les personnes de groupe sanguin A ou B portent des antigènes qui ne sont pas présents dans le sang de l'autre, et qui sont totalement absents chez celles de groupe sanguin O. Sans compter les complications apportées par l'antigène D, plus connu sous le nom rhésus (positif ou négatif). À Cambridge, l'équipe de recherche est parvenue à utiliser une enzyme, semblable à des "ciseaux moléculaires", pour éliminer les antigènes B d'un rein humain, ce qui a ainsi permis de le transformer en un rein de type O, qui peut donc être transplanté aux A, aux B et aux O sans aucun problème. Les résultats des travaux ont été publiés dans la revue Nature Biomedical Engineering, où l'on apprend que des prouesses similaires ont d'abord été réalisées sur des greffes de poumons, avant que les recherches soient étendues aux reins.
En Chine, des expériences similaires ont été menées avec une observation plus poussée et plus longue d'éventuels signes de rejet immunitaire. Le receveur, lui aussi en état de mort cérébrale, présentait des taux élevés d'anticorps anti-A, ce qui n'a pas empêché de lui greffer un rein dont le type était initialement A. «Aucun rejet hyperaigu n'a été observé », écrivent les auteurs. « Le greffon a été bien toléré, sans signe de rejet lié aux anticorps pendant deux jours ». Certains signes d'une réaction immunitaire ont commencé à apparaître dès le troisième jour, mais les auteurs affirment que les informations recueillies pourraient contribuer à la conception de protocoles cliniques pour lutter contre ce phénomène en cas de transplantation chez un receveur vivant. En raison du risque de rejet, tout patient ayant reçu une transplantation d'organe doit prendre des immunosuppresseurs à vie, quelle que soit la probabilité de rejet de la greffe en question.
Nature Biomedical Engineering : https://www.nature.com/articles/s41551-025-01513-6
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C'est bien une nouvelle voie pleine de promesses qui s’ouvre en radiothérapie : celle des radioligands, des médicaments qui associent la puissance de la radioactivité à la précision d’une thérapie ciblée. Une forme de “missile intelligent”, capable d’aller chercher les cellules cancéreuses une par une et de les détruire, tout en épargnant au maximum les tissus sains. Pour comprendre, imaginons une clé et une serrure. La clé, c’est un ligand ou un anticorps, fabriqué pour reconnaître une molécule présente uniquement sur les cellules tumorales. La charge transportée par cette clé, c’est un isotope radioactif. Quand la clé trouve la serrure – c’est-à-dire quand le ligand se fixe à la cellule cancéreuse –, la charge radioactive est délivrée directement à l’intérieur. Comme une micro-bombe qui n’explose qu’au bon endroit.
Contrairement à la radiothérapie classique qui irradie toute une région, le radioligand agit au niveau microscopique, cellule par cellule. Et contrairement à la chimiothérapie qui circule partout dans le corps, il se concentre sur la tumeur.
Les radioligands ne sont pas de la science-fiction. Deux médicaments sont déjà utilisés en routine dans plusieurs pays, y compris en France. Dans le cancer de la prostate métastatique, une protéine particulière – appelée PSMA – est très présente à la surface des cellules tumorales. Les chercheurs ont créé un radioligand, PSMA-617, auquel on accroche un isotope radioactif, le lutécium-177. Des études ont montré que, chez des patients dont la maladie résistait aux traitements classiques, ce radioligand pouvait prolonger la survie et réduire les symptômes. Le médicament est désormais intégré dans certaines recommandations internationales.
Dans les tumeurs neuroendocrines qui sont des cancers rares, souvent difficiles à traiter, un radioligand, qui combine un analogue de la somatostatine et du lutécium-177, a démontré sa capacité à ralentir la progression de la maladie et à améliorer la qualité de vie. Depuis 2017, il est approuvé en Europe et aux États-Unis. Les radioligands offrent plusieurs bénéfices tangibles pour les patients. Leur efficacité est désormais prouvée : ils améliorent la survie dans des cancers où les options thérapeutiques étaient jusque-là limitées. Les études cliniques ont montré que ces traitements prolongent le temps sans progression de la maladie et augmentent les chances de réponse, y compris chez des malades en impasse thérapeutique.
Autre avantage majeur, la tolérance est souvent jugée meilleure que celle des chimiothérapies lourdes. Les effets secondaires existent, en particulier la fatigue, les nausées ou l’atteinte de la moelle osseuse, mais ils sont en général plus supportables que les toxicités classiques des protocoles cytotoxiques. À cela s’ajoute un bénéfice direct sur la qualité de vie : de nombreux patients décrivent une diminution des douleurs, une autonomie accrue et la possibilité de maintenir leurs activités quotidiennes plus longtemps.
Enfin, les radioligands s’inscrivent dans une logique de médecine personnalisée grâce au principe du théranostic. Avant de proposer le traitement, une imagerie TEP permet de vérifier que la tumeur exprime bien la cible du radioligand. Le patient n’est traité que si la cible est présente, garantissant une stratégie adaptée et réellement individualisée. Tout n’est pas réglé et la RIV pose encore plusieurs défis. Sa disponibilité reste limitée, car seuls les centres spécialisés de médecine nucléaire, disposant d’infrastructures adaptées, peuvent les administrer. La logistique est également complexe : les isotopes radioactifs ont une durée de vie courte et doivent être produits puis livrés rapidement, ce qui impose une organisation lourde et fragile. La recherche continue à un rythme soutenu. De nombreux essais cliniques explorent l’efficacité des radioligands dans d’autres types de cancers. Dans le cancer du sein, certains radioligands ciblent spécifiquement les récepteurs HER2. Dans le cancer du rein, les chercheurs explorent la cible CAIX. En hématologie, plusieurs projets portent sur les lymphomes ou le myélome multiple. Enfin, même les tumeurs cérébrales comme le glioblastome commencent à être abordées avec cette stratégie.
Une équipe multidisciplinaire des Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG) vient ainsi de lancer une étude sur une thérapie innovante par radioligands (RLT) pour guérir des cancers difficiles à traiter, tels que le glioblastome, les tumeurs de l’œsophage ou du pancréas à des stades avancés. La RLT est une approche issue de la médecine nucléaire qui détruit une tumeur maligne par irradiation ciblée. Sa spécificité consiste à utiliser un élément radioactif inclus dans un composé chimique conçu pour se lier spécifiquement aux intégrines, des récepteurs surexprimés dans les tumeurs. Cette étude clinique de phase 1 évalue la sécurité et le dosage adapté du radioligand
HUG : https://www.hug.ch/actualite/nouveau-radioligand-pour-traiter-glioblastome-tumeu...
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En dépit de leur utilité, les antibiotiques balaient trop souvent sans nuance les communautés microbiennes, fragilisant les patients déjà affaiblis. C’est précisément pour répondre à cette impasse que des chercheurs ont mis au point un antibiotique contre la maladie de Crohn aux effets ciblés, fruit d’une alliance inédite entre biologie moléculaire et intelligence artificielle. La plupart des antibiotiques utilisés en clinique agissent comme des bombes. Ils détruisent à la fois les bactéries pathogènes et les microorganismes bénéfiques qui composent notre microbiote intestinal. Ce traitement à l’aveugle, bien qu’efficace sur certaines infections, favorise souvent l’émergence de bactéries résistantes, notamment dans le cas de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin comme la maladie de Crohn.
Les chercheurs de l’université McMaster, au Canada, ont découvert une molécule capable de changer cette donne. Baptisée enterololin, cette substance ne cible qu’un groupe restreint de bactéries pathogènes, dont certaines souches d’Escherichia coli directement impliquées dans l’aggravation de la maladie de Crohn. Contrairement aux traitements classiques, elle préserve l’équilibre du microbiote tout en neutralisant les agents infectieux les plus agressifs. L’étude, publiée dans la revue Nature Microbiology, montre que ce nouvel antibiotique agit de manière sélective contre la famille des Enterobacteriaceae, sans provoquer de bouleversement dans la flore intestinale des modèles animaux. Des résultats qui ouvrent la voie à un traitement plus doux mais redoutablement efficace pour des milliers de patients confrontés à l’impasse thérapeutique.
Traditionnellement, il faut des années de recherches et des millions d’euros pour comprendre précisément le mode d’action d’un médicament. Cette étape, cruciale pour l’évaluation de son efficacité et de sa sécurité, ralentit considérablement la mise à disposition des traitements. C’est sur ce point que les chercheurs ont innové en s’appuyant sur un modèle d’intelligence artificielle développé par le MIT. En seulement quelques secondes, cette IA nommée DiffDock a prédit la cible moléculaire d’enterololin. Elle a identifié un complexe protéique, LolCDE, indispensable à la survie de certaines bactéries intestinales pathogènes. Ce résultat a guidé les chercheurs dans leurs vérifications expérimentales, menées en laboratoire par l’équipe de Jon Stokes. En six mois, ils ont confirmé que la molécule agissait bien comme prévu, économisant ainsi près d’un an et demi sur les délais habituels et divisant les coûts par trente.
Cette collaboration inédite entre biologie et intelligence artificielle démontre que les algorithmes peuvent accélérer le développement de médicaments en réduisant les incertitudes. Ce n’est plus seulement une question de vitesse, mais de précision. En anticipant le comportement d’une molécule, l’IA permet de limiter les tâtonnements et de concentrer les efforts là où ils sont les plus utiles. Au-delà de la maladie de Crohn, l’identification d’enterololin pourrait bien marquer un tournant dans la lutte contre les infections résistantes. Les premières expérimentations menées par l’équipe de recherche montrent que la molécule agit aussi sur d’autres bactéries problématiques comme Klebsiella, sans provoquer de toxicité sur les cellules humaines
Mc Master University : https://news.mcmaster.ca/researchers-discover-new-antibiotic-for-ibd-and-ai-corr...
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Une équipe du centre Riken, l’un des plus grands instituts de recherche du Japon, vient de découvrir qu’un type particulier de cellules, les astrocytes, jouait un rôle essentiel dans l’impression des souvenirs à long terme dans le cerveau. Ses résultats sont détaillés dans une étude parue dans Nature. « On pensait que les astrocytes aidaient simplement les neurones à créer les traces physiques de la mémoire dans le cerveau, mais d’après cette étude ils ont un rôle bien plus actif, et peuvent être directement déclenchés par des expériences émotionnelles répétées », indique le magazine dans un article grand public.
Jun Nagai et ses collègues se sont demandé comment un souvenir de court terme pouvait devenir permanent dans le cerveau, étant donné que les engrammes, c’est-à-dire les traces physiques de la mémoire des neurones, ne suffisaient pas à ancrer les souvenirs. En réalisant des expériences chez la souris, l’équipe japonaise a montré qu’une expérience émotionnellement intense, comme une immense frayeur, laissait des traces pendant quelques jours dans les astrocytes. Et lorsque l’expérience se renouvelle, et que les astrocytes sont de nouveau sollicités, le souvenir se stabilise. Les auteurs de l’étude considèrent que les astrocytes sont une piste à explorer pour aider les personnes présentant un syndrome de stress post-traumatique.
Courrier International : https://www.courrierinternational.com/article/neurosciences-les-astrocytes-suppo...
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Une équipe de l'Université du Massachusetts d'Amherst est parvenue à développer un vaccin pouvant prévenir des cancers agressifs jusqu'à un taux de 88 %. Grâce à des nanoparticules immunostimulantes, qui entraînent le système immunitaire à reconnaître et à détruire les cellules tumorales, ce traitement pourrait permettre d'enrayer le mélanome, le cancer du pancréas et le cancer du sein triple négatif (CSTN).
« En concevant ces nanoparticules pour activer le système immunitaire via une activation multi-voies combinée à des antigènes spécifiques du cancer, nous pouvons empêcher la croissance tumorale avec des taux de survie remarquables », explique Prabhani Atukorale, co-autrice de l'étude, professeure en génie biomédical au Riccio College of Engineering de l'UMass Amherst. Le vaccin permet ainsi d'améliorer, grâce à l'injection par voie sous-cutanée de deux molécules immunostimulantes dans une nanoparticule lipidique, les réponses du système immunitaire inné et du système immunitaire adaptatif, lequel met plus de temps à s'activer en cas d'attaque de l'organisme, mais reconnaît et mémorise les menaces spécifiques, ce qui lui permet de délivrer une immunité plus précise et durable.
Chez la souris, l'injection de ces nanoparticules à double adjuvant a produit une réponse immunitaire améliorée et efficace face à différents types de cancers. Combinés avec des peptides tumoraux (les antigènes spécifiques du mélanome), 100 % des souris vaccinées ont rejeté les tumeurs, tandis que tous les groupes non traités ou utilisant un seul adjuvant sont morts en un mois. Les survivantes n'ont pas développé de nouvelles tumeurs dans les mois qui ont suivi en dépit d'une nouvelle provocation tumorale, ce qui suggère que le vaccin leur a fourni une mémoire immunitaire à long terme. Entre 69 % et 88 % des souris ayant reçu le vaccin sont restées sans tumeur, et toutes ont survécu à une seconde provocation tumorale. Les auteurs de l'étude envisagent d'utiliser ce vaccin à la fois comme traitement et comme moyen préventif, qui permettrait de traiter différents types de cancers.
New Atlas : https://newatlas.com/disease/dual-adjuvant-nanoparticle-vaccine-aggressive-cance...
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C'est une première pour le centre Henri Becquerel, l'établissement de référence pour la lutte contre le cancer en Seine-Maritime et dans l'Eure. Mercredi 1er octobre, une équipe de chirurgie a réalisé une mammectomie (l'ablation du sein) par endoscopie avec reconstruction immédiate dans le cadre d'une chirurgie prophylactique, c'est-à-dire une chirurgie préventive, en dehors du cancer. « Certaines femmes ont une mutation génétique qui augmente le risque de cancer du sein », explique Julien Carrilho, chirurgien. « Pour ces femmes, qui ont une chance sur deux de développer un cancer du sein dans leur vie (contre une sur huit dans la population générale), le centre propose des chirurgies préventives pour limiter le risque de cancer ».
La nouveauté de cette intervention vient de l'endoscopie, qui permet notamment de limiter le risque infectieux. « On déporte la cicatrice par rapport au sein, au niveau de l'aisselle, qui va faire 4cm au lieu d'une dizaine. On fait l'opération par la plus petite incision possible », précise le chirurgien. « C'est important pour se reconstruire physiquement et psychologiquement », insiste-t-il. Car il est difficile de sauter le pas de la chirurgie pour les femmes à risques, qui ne sont pas malades. La technique permet de conserver l'aréole, la peau et « d'avoir une reconstruction proche du sein initial. C'est plus acceptable quand on dit que les risques ont été limités », insiste Julien Carrilho. D'autant que si l'on parle de "reconstruction immédiate", trois à quatre autres opérations chirurgicales sont nécessaires pour finaliser le processus. Les patientes jusqu'au bonnet C peuvent être éligibles à la technique. La technique pourrait être prochainement étendue aux patientes qui sont atteintes de cancer. Mais elle serait proposée "à moyen terme" au cas par cas.
Tendance Ouest : https://www.tendanceouest.com/actualite-432896-rouen-une-premiere-a-becquerel-po...
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Une étude menée conjointement par l’Institut de bioingénierie de Catalogne (IBEC), l’Hôpital de l’Ouest de la Chine (Université du Sichuan), et plusieurs partenaires britanniques, a démontré qu’il est possible de restaurer cette barrière chez la souris grâce à des nanoparticules conçues pour relancer l’évacuation des déchets toxiques. Les résultats obtenus ouvrent un nouveau front dans la lutte contre la maladie d’Alzheimer, en s’attaquant à un maillon clé longtemps sous-estimé. Longtemps, la recherche sur Alzheimer s’est focalisée sur les neurones, en particulier sur les dépôts de protéines amyloïdes-β (Aβ) dans le tissu cérébral. Mais cette approche a souvent échoué à inverser les symptômes. Une équipe internationale propose un changement de paradigme : cibler la barrière hémato-encéphalique (BHE), un filtre cellulaire essentiel qui contrôle les échanges entre le sang et le cerveau.
La BHE constitue une structure très dense et sélective, formée principalement de cellules endothéliales. Elle empêche les toxines et agents pathogènes d’atteindre le cerveau, tout en laissant passer les nutriments nécessaires. Dans la maladie d’Alzheimer, cette barrière devient dysfonctionnelle. Sa perméabilité augmente, et surtout, sa capacité à évacuer les déchets produits par l’activité cérébrale diminue. Les chercheurs ont montré que cette défaillance est en partie liée à une altération du transporteur LRP1. Il s’agit d’une protéine chargée d’exporter l’Aβ vers la circulation sanguine. Chez les patients et les modèles murins d’Alzheimer, LRP1 reste souvent mal localisée ou dégradée, empêchant l’élimination de l’Aβ et contribuant à son accumulation toxique dans le cerveau.
Dans ce contexte, le rôle de la BHE n’est plus passif, mais actif dans la progression de la maladie. C’est ce mécanisme que l’équipe a choisi de cibler. Non pas contourner la barrière, mais la réparer et restaurer sa capacité à éliminer les protéines pathogènes. Cette approche, longtemps marginale, se révèle aujourd’hui porteuse de résultats inédits. Au lieu de servir uniquement à transporter un médicament, les nanoparticules utilisées dans cette étude agissent directement comme un traitement. Elles sont conçues pour cibler une protéine précise, appelée LRP1, située sur les cellules qui forment la barrière entre le cerveau et le sang, la barrière hémato-encéphalique (BHE). Cette protéine joue un rôle clé dans l’élimination des déchets toxiques produits par le cerveau, comme la protéine amyloïde-β (Aβ), impliquée dans Alzheimer.
Mais pour que le système fonctionne, il faut que le lien entre les nanoparticules et LRP1 soit bien dosé. Ni trop fort, pour éviter de bloquer le transport, ni trop faible, pour ne pas être inefficace. Les chercheurs ont donc créé des nanoparticules portant exactement 40 copies d’un petit élément appelé angiopep-2, capable de se fixer à LRP1. Ce dosage précis leur permet d’activer une voie naturelle de nettoyage sans détruire les composants impliqués. Injectées dans le sang de souris atteintes d’un équivalent d’Alzheimer, ces nanoparticules entraînent une baisse de 50 % des protéines toxiques dans le cerveau en seulement deux heures. En parallèle, la quantité de ces déchets augmente fortement dans le sang, ce qui montre qu’ils ont bien été évacués. Des examens par imagerie et des analyses sur le cerveau après traitement confirment que les plaques amyloïdes ont fortement diminué. La barrière cérébrale retrouve aussi son fonctionnement normal. Ces résultats montrent que la nanomédecine peut jouer un rôle actif en réparant les mécanismes naturels de protection du cerveau, et non plus seulement en livrant un médicament.
Au-delà des effets biologiques mesurables, les chercheurs ont voulu évaluer les conséquences fonctionnelles du traitement sur les capacités cognitives des animaux. Les souris traitées, âgées de 12 mois (équivalent d’un humain de 60 ans), ont été soumises à une série de tests comportementaux sur une période de six mois. Dans le test du labyrinthe aquatique de Morris, qui évalue la mémoire spatiale, les animaux ayant reçu trois injections d’A40-POs retrouvent des performances comparables à celles de souris saines. Ils localisent plus rapidement la plate-forme immergée et montrent une meilleure orientation spatiale. Ils passent davantage de temps dans la zone cible lors des épreuves de mémoire. Ces améliorations persistent. Six mois après le traitement, les souris traitées présentent toujours des scores supérieurs à ceux des souris non traitées. Ce qui confirme une stabilisation des fonctions cognitives. Par ailleurs, leur comportement quotidien s’améliore. Elles construisent des nids de meilleure qualité, un indicateur fiable de bien-être et de coordination motrice. Et elles présentent une préférence accrue pour les solutions sucrées, signe d’un état émotionnel positif.
Les analyses cérébrales post-mortem montrent une réduction durable de la charge amyloïde, une régulation des protéines de transport (LRP1 en hausse, Rab5 en baisse), et une restauration de la morphologie vasculaire. Cette cohérence entre les données biologiques et comportementales confirme que le traitement ne se limite pas à des effets transitoires. Il entraîne une récupération globale et prolongée. Lorena Ruiz Pérez (IBEC), co-auteure, insiste dans un communiqué : « Ce n’est pas seulement une réduction de la plaque, mais une récupération fonctionnelle du cerveau qui permet aux animaux de retrouver une vie normale ».
Les chercheurs ont ainsi ouvert la voie à une nouvelle approche thérapeutique d’Alzheimer centrée sur la réparation des fonctions vasculaires du cerveau. Cette stratégie s’éloigne radicalement des traitements actuels, souvent limités à des anticorps neutralisant l’Aβ ou à des molécules symptomatiques. Le concept fondamental repose sur la "reprogrammation" des mécanismes de transport de la BHE. En réactivant la voie PACSIN2 et en préservant LRP1, les nanoparticules restaurent une dynamique d’élimination des déchets efficace. L’enjeu est double. Il faut évacuer l’Aβ déjà accumulée, mais aussi prévenir l’apparition de nouvelles plaques. Et tout en maintenant un équilibre métabolique stable dans le cerveau. Cette approche agit donc en amont et en aval du processus pathologique. Elle pourrait être adaptée à d'autres maladies neurologiques impliquant la BHE, comme Parkinson ou la sclérose en plaques. Giuseppe Battaglia estime que « la BHE n’est pas un obstacle à franchir, mais un organe à soigner ».
Nature : https://www.nature.com/articles/s41392-025-02426-1
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| ^ Haut |
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