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L’exercice reprogrammerait tout notre organisme au niveau moléculaire

On a longtemps vanté les bienfaits de l’activité physique sur le cœur, la silhouette ou l’humeur. Pourtant, ces bénéfices tangibles ne sont que la surface d’un phénomène bien plus profond. Lorsqu’on s’active, c’est l’ensemble de l’organisme qui entre en dialogue, jusqu’au plus petit recoin cellulaire. Des chercheurs de l’Australian Catholic University ont retracé vingt années de travaux sur le métabolisme humain pendant l’exercice. Leurs résultats montrent que chaque mouvement active des milliers de molécules spécifiques, selon qu’il s’agisse de cardio, de musculation ou d’un simple effort répété. Ce processus affecte non seulement les muscles, mais aussi les systèmes immunitaire, nerveux, endocrinien et vasculaire.

Même une séance unique peut provoquer une cascade de signaux chimiques. Dès les premières minutes, des gènes s’activent, des enzymes se mobilisent, et les tissus échangent des messages métaboliques à travers le sang. Cette réaction en chaîne n’a rien d’anodin. Elle prépare le corps à s’adapter, à se renforcer, à mieux gérer le stress oxydatif ou la glycémie. Chaque effort physique envoie un message lisible par nos cellules. Dans l’étude relayée par SciTechDaily, le professeur John Hawley évoque l’exercice comme une véritable intervention biologique, capable d’agir à l’égal d’un traitement préventif contre certaines maladies chroniques. Ce phénomène repose sur des mécanismes fins. L’intensité de l’effort, par exemple, modifie l’expression des gènes liés à la production énergétique, à l’inflammation ou à la réparation cellulaire. Au niveau musculaire, cela entraîne la création de nouvelles mitochondries, ces centrales à énergie indispensables à l’endurance. Mais les effets ne s’arrêtent pas là. Le foie devient plus efficace pour stocker l’énergie, le cerveau améliore ses connexions neuronales, et même le tissu adipeux peut adopter un profil plus actif.

Les chercheurs du consortium américain MoTrPAC ont cartographié ces réponses dans 19 organes différents, des poumons à la peau, en passant par les reins ou le système immunitaire. Une seule séance bien structurée suffit à enclencher ces adaptations. À mesure que l’entraînement se répète, l’organisme affine sa réponse et crée une mémoire biologique de l’effort. Ces découvertes ouvrent la voie à une médecine du mouvement, fondée non plus sur la réparation mais sur la stimulation proactive des systèmes internes. En d’autres termes, bouger régulièrement revient à entretenir une machine biologique dont le code se met à jour à chaque séance. Cette dynamique ouvre donc un champ inédit. Celui de l’exercice personnalisé à visée thérapeutique. À Melbourne, les chercheurs de l’ACU testent ces effets dans une chambre métabolique unique en son genre, capable de mesurer au gramme près les variations internes provoquées par une activité ciblée. L’objectif est clair : identifier, grâce à des marqueurs moléculaires, le type d’exercice qui correspond le mieux au profil métabolique de chaque individu.

Nature Reviews Endocrinology : https://www.nature.com/articles/s41574-025-01181-1

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