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Edition du 21 Novembre 2025
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Edito
Maladie d’Alzheimer : de nouvelles pistes imprévues se dévoilent sur les causes de la maladie

Avant-Propos : Campagne de dons 2025
Malheureusement, je crains que cette année nous n’y parvenions pas. Nous ne sommes qu’à 6.044 euros alors que la semaine prochaine nous atteindrons la fin du deuxième mois de collecte sur les 3 mois possibles. Comme notre objectif est de 15.000 euros, à la fin de la semaine prochaine nous aurions du atteindre les 10.000 euros de dons. Nous en sommes loin.
Si enfin, vous vous décidez à faire un don pour permettre à RT Flash d’être mis en ligne chaque semaine, gratuitement pendant l’année 2026, veuillez cliquer sur le lien suivant :
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Merci
Bien Cordialement René Trégouët Sénateur Honoraire Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat Créateur de RT Flash, il y a 27 ans
EDITORIAL :
Maladie d’Alzheimer : de nouvelles pistes imprévues se dévoilent sur les causes de la maladie
On estime qu'en 2025, 58 millions de personnes souffrent de démence dans le monde, dont 36 millions de malades d'Alzheimer (64 %). En France, cette pathologie touche plus d’un million de personnes, dont les deux tiers sont des femmes, et affecte indirectement 3,5 millions de proches. Le coût financier global est devenu considérable : 32 milliards d’euros en 2025, soit plus de 10 % des dépenses totales de santé (331 milliards en 2024), un montant supérieur au coût global du cancer (24 milliards en 2024).
Pourtant, contre toute attente, l’incidence d’Alzheimer a reculé en Europe et aux États-Unis au cours des trois dernières décennies, comme le montre une vaste étude publiée en 2020. Le risque de développer une démence au cours d’une vie est aujourd’hui 13 % inférieur à ce qu’il était en 2010. En 1995, un homme de 75 ans avait environ 25 % de risque de développer une démence ; aujourd’hui, ce risque est tombé à 18 %. Étude Neurology 2020
Deux facteurs expliquent ce recul : • une meilleure maîtrise des facteurs de risque cardiovasculaires, • un niveau d’éducation plus élevé, augmentant la réserve cognitive.
Deux nouveaux traitements : des progrès, mais un bénéfice individuel limité
Après de longues hésitations, l’Agence européenne des médicaments a autorisé deux anticorps monoclonaux ciblant les plaques de bêta-amyloïde : kinsula et leqembi.
Kinsula (donanemab) — destiné aux formes précoces, chez des patients non porteurs d’ApoE4. L’étude TRAILBLAZER-ALZ 2 (2023) montre : • 22 % de ralentissement du déclin cognitif, • 84 % de réduction des dépôts amyloïdes, • réduction des effets secondaires en 2025 grâce à un protocole progressif. Résultats TRAILBLAZER – Lilly
Leqembi (lecanemab) — étude Clarity-AD : • 27 % de ralentissement du déclin cognitif. Étude Clarity-AD – Eisai/Biogen
Mais selon la HAS, le bénéfice réel pour le patient reste modeste, au regard des effets secondaires.
Plus de 180 essais cliniques sont actuellement en cours.
Microglie et astrocytes : les cellules gliales au cœur de la maladie
Une étude majeure de l’Université de Washington a identifié 10 sous-types distincts de microglies, dont trois nouveaux, l’un étant fortement associé à Alzheimer. Article Nature – microglie
De son côté, une équipe internationale dirigée par le Docteur Hoon Ryu (KIST) a démontré que l’activation de gènes d’autophagie dans les astrocytes élimine efficacement les dépôts amyloïdes et restaure les fonctions cognitives. Communiqué EurekAlert – autophagie des astrocytes
Ces travaux confirment le rôle crucial des cellules gliales.
Ultrasons thérapeutiques : réparer les microtubules et relancer les connexions
Le Docteur Stuart Hameroff explore l’usage des ultrasons de faible intensité pour restaurer les microtubules, dont la dégradation favorise la libération de la protéine tau.
Des séances de 3 minutes par jour d’ultrasons transcrâniens ont permis chez certains patients : • une hausse de l’activité métabolique, • une amélioration cognitive en quelques semaines, • pas d’effets secondaires. Article Popular Mechanics – ultrasons
Nanoparticules : réparer la barrière hémato-encéphalique
Une équipe internationale a conçu des nanoparticules ciblant la protéine LRP1. Injectées à des souris Alzheimer, elles ont permis : • 50 % de baisse des protéines toxiques en 2 heures, • une amélioration cognitive durable pendant 6 mois. Article Nature – nanoparticules & barrière hémato-encéphalique
Une piste majeure de nanomédecine réparatrice.
Rajeunir les cellules immunitaires du cerveau
Des chercheurs du Cedars-Sinai ont obtenu des résultats spectaculaires en injectant de jeunes phagocytes mononucléaires dérivés de cellules souches humaines.
Résultats chez la souris : • amélioration rapide et durable des capacités cognitives, • inversion de signes du vieillissement cérébral. Communiqué Cedars-Sinai
Vers des vaccins thérapeutiques
Les candidats les plus avancés sont :
• ACI-24.060 (AC Immune / Takeda), visant la bêta-amyloïde. Vaccin ACI-24.060 – AC Immune
• Vaccin anti-Tau (Université du Nouveau-Mexique). Vaccin anti-Tau – UNM
Contrairement aux anticorps thérapeutiques, ces vaccins visent à activer fortement le système immunitaire, sur le modèle des vaccins anticancer.
Doxycycline et protéine Rp58 : une piste inattendue
Des chercheurs japonais ont découvert que la doxycycline peut réparer les dommages liés à une protéine clé du vieillissement cognitif : Rp58. Article J Neuroinflammation – Rp58 & doxycycline
Résultats : • réparation de l’ADN, • restauration cellulaire, • effets anti-inflammatoires remarquables.
45 % des cas d’Alzheimer pourraient être évités
Selon la Commission du Lancet sur la démence (2024), près de la moitié des cas pourraient être évités en agissant sur :
- hypertension, diabète, obésité, cholestérol,
- tabac, alcool, pollution,
- activité physique, alimentation,
- sommeil, stimulation cognitive, sociabilité.
Un message majeur pour la prévention.
Composés naturels : B3, thé vert, vitamine K
L’Université de Californie-Irvine a montré que nicotinamide (B3) + EGCG (thé vert) restaurent puissamment l’autophagie neuronale. UCI – nicotinamide & EGCG
Au Japon, le Shibaura Institute a identifié un dérivé de vitamine K associé à l’acide rétinoïque qui accélère la régénération neuronale.
Le régime méditerranéen neutralise des métabolites neurotoxiques
Une étude menée sur 5 000 participants montre que le régime méditerranéen réduit des métabolites neurotoxiques, y compris chez des personnes génétiquement prédisposées. Article Nature Medicine – régime méditerranéen
Le lithium comme traitement préventif
La Harvard Medical School a découvert que l’orotate de lithium, même à très faibles doses, prévient le dépôt d’amyloïde et restaure la mémoire chez la souris. Article Nature – lithium
L’importance de la stimulation sensorielle et cognitive
Des chercheurs du CRCA (Université de Toulouse) ont montré que des souris génétiquement prédisposées à Alzheimer améliorent nettement leurs performances lorsqu’elles vivent dans un environnement stimulant.
Conclusion : vers une médecine combinée et personnalisée
Alzheimer apparaît comme une maladie multifactorielle, impliquant inflammation, immunité, autophagie, vascularisation, génétique, environnement. Les approches futures combineront :
• prévention active, • nutrition ciblée, • ultrasons, • nanomédecine, • immunothérapies, • thérapies cellulaires, • vaccins thérapeutiques.
Dès 2026, trois tests sanguins fiables permettront de détecter la maladie d’Alzheimer des années avant les symptômes, ouvrant la voie à des traitements préventifs plus efficaces.
Grâce à ces avancées convergentes, l’espoir grandit de stabiliser l’incidence d’Alzheimer d’ici 2050, malgré le vieillissement de la population.
René TRÉGOUËT
Sénateur honoraire
Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat
e-mail : tregouet@gmail.com
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Des scientifiques de l'Université d'Oxford ont réussi à faire communiquer deux ordinateurs quantiques distants de deux mètres, non pas par des câbles, mais par la lumière. Ils ont "téléporté" une opération logique d'une machine à l'autre, prouvant qu'il est possible de créer un supercalculateur quantique unifié à partir de modules séparés. Aucune matière n'a été transportée. La téléportation quantique repose sur l'un des phénomènes les plus étranges de la physique : l'intrication. Lorsque deux particules, comme des photons (des particules de lumière), sont intriquées, elles forment un système unique. Toute action sur l'une affecte instantanément l'autre, quelle que soit la distance qui les sépare. C'est ce qu'Einstein appelait une "action fantôme à distance".
Grâce à ce lien invisible, il est possible de transférer l'état quantique (l'information) d'un point A à un point B sans qu'aucune particule ne parcourt physiquement la distance. C'est un transfert d'information instantané et parfaitement sécurisé. Les chercheurs ont utilisé deux petits ordinateurs quantiques modulaires, surnommés "Alice" et "Bob". Chacun contient des ions piégés qui servent de qubits (les bits quantiques). Pour les connecter, ils ont eu une idée : chaque module émet un photon. Ces deux photons sont dirigés vers un analyseur central qui les rend intriqués, établissant ainsi un "pont quantique" entre les deux appareils. Arès avoir établi ce lien, les chercheurs ont réussi à réaliser une opération de calcul fondamentale, appelée "porte logique", sur le premier ordinateur. Ils ont pu observer le résultat se manifester en temps réel sur le second avec un taux de fiabilité de 86 %. Par la suite, ils ont effectué plusieurs de ces opérations pour la première fois sur deux machines distinctes afin de mettre en place un algorithme quantique complet.
Cette expérience représente un jalon crucial dans l'avancement vers le calcul quantique distribué. Le principal obstacle en informatique quantique est la mise à l'échelle : il est très ardu de construire un unique processeur capable d'héberger des millions de qubits stables. La méthode modulaire, qui implique l'interconnexion de multiples microprocesseurs performants, est perçue comme l'option la plus pragmatique. Cette expérience démontre que ce concept est réalisable en utilisant la technologie actuelle. À terme, cette approche pourrait ouvrir la voie à la construction de réseaux d'ordinateurs quantiques, établissant ainsi les fondations d'un futur Internet quantique. Ce réseau offrirait des communications inaltérables et une capacité de calcul partagée à une ampleur actuellement impensable.
Brighter : https://www.thebrighterside.news/post/oxford-physicists-achieve-teleportation-be...
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Matière |
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Le géant japonais de l’équipement agricole Kubota vient de lever le voile sur une première mondiale : un tracteur agricole entièrement autonome propulsé par une pile à combustible hydrogène. Cette machine orange arbore une particularité remarquable : elle peut être alimentée par de l’hydrogène produit directement à partir des déchets agricoles de l’exploitation. Si l’hydrogène suscite encore des débats dans le secteur automobile, son application dans l’agriculture présente des avantages spécifiques que Kubota exploite intelligemment. Le constructeur japonais ne s’aventure pas en territoire inconnu puisqu’il avait déjà présenté lors du CES 2025 toute une gamme d’équipements connectés dotés de systèmes d’aide à la conduite et de motorisations électriques.
Ce tracteur autonome s’inscrit dans la stratégie plus large de Kubota qui souhaite évoluer d’un simple fabricant d’équipements vers un véritable “partenaire de solutions agricoles”. La marque répond ainsi à un défi majeur : le vieillissement de la main-d’œuvre agricole au Japon et dans les pays occidentaux, où attirer les jeunes vers ce secteur devient de plus en plus difficile. L’aspect le plus intéressant de cette innovation réside dans la possibilité pour les agriculteurs de produire leur propre carburant. Le processus transforme les déchets biologiques de l’exploitation en méthane, qui est ensuite reformé ou électrolysé pour obtenir de l’hydrogène. Cette approche circulaire offre une autonomie énergétique particulièrement attractive pour les exploitations situées dans des zones où l’accès au réseau électrique reste limité.
Le tracteur de Kubota combine trois objectifs selon le constructeur : durabilité environnementale, efficacité opérationnelle et réduction de la main-d’œuvre. Le véhicule fonctionne entièrement de manière autonome grâce à ses systèmes de conduite automatisée et peut être contrôlé à distance. Seule de l’eau est rejetée pendant le fonctionnement, ce qui en fait une solution zéro émission à l’usage. Cette approche technologique répond aux préoccupations environnementales croissantes du secteur agricole tout en conservant la puissance nécessaire aux travaux agricoles intensifs. Les agriculteurs peuvent ainsi maintenir leur productivité sans compromettre leurs objectifs de réduction d’empreinte carbone.
L’industrie agricole présente des caractéristiques particulières qui expliquent l’intérêt pour cette technologie hydrogène. Le parc de machines agricoles se compose majoritairement d’équipements âgés fonctionnant avec des moteurs à combustion. Les exploitants manifestent souvent des réticences face aux solutions connectées, craignant la captation de leurs données par les grandes entreprises ou les risques de coupure d’approvisionnement énergétique. Dans ce contexte, une solution énergétique produite sur site et relativement légère par rapport aux alternatives électriques lourdes peut séduire. Les tracteurs électriques à batteries peinent en effet à rivaliser avec les machines thermiques sur les terrains boueux et dans des conditions difficiles, où le poids supplémentaire devient un handicap majeur.
Rouleur Electrique : https://rouleur-electrique.fr/kubota-devoile-le-premier-tracteur-agricole-hydrog...
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La Chine est actuellement le premier pollueur de la planète en termes d’émissions totales de dioxyde de carbone (CO2) et en 2024, elle représentait 32 % des émissions globales mondiales, avec quelque 11,4 milliards de tonnes de CO2 émises chaque année. Et pourtant, le pays innove à vitesse grand V et investit massivement dans les énergies renouvelables et notamment l’éolien. Sous le vent sec du désert du Xinjiang, un immense dirigeable blanc s’est ainsi élevé, lentement, avant de s’immobiliser à 1 500 mètres d’altitude. Relié au sol par un câble unique, le ballon portait dans ses flancs douze turbines, capables à elles seules de produire 1,2 mégawatt. Ce test, mené du 19 au 21 septembre sur la base du lac Hami Nao Mao, consacre le premier vol d’essai réussi d’un système d’énergie éolienne aéroportée d’un mégawatt.
Derrière cette prouesse technologique se trouve Beijing SAWES Energy Technology, une start-up qui développe depuis 2016 une série de prototypes baptisés S500, S1000 puis désormais S1500. Ce dernier – 60 mètres de longueur, 40 de diamètre – est le premier à atteindre une altitude de croisière de 1 500 mètres, où les vents sont plusieurs fois plus puissants et stables qu’en surface. Conçu sous forme de dirigeable gonflé à l’hélium, le S1500 intègre douze groupes électrogènes de 100 kilowatts chacun. Le câble qui le relie au sol sert à la fois d’attache et de ligne de transmission électrique. Selon ses concepteurs, cette architecture permet d’économiser jusqu’à 40 % de matériaux par rapport aux éoliennes terrestres classiques et de réduire d’environ 30 % le coût de production par kilowattheure. Le dispositif a été mis au point avec le concours de Beijing Linyi Yunchuan Energy Technology, partenaire de recherche de SAWES. L’équipe a dû surmonter plusieurs défis techniques : stabilité des aérostats, légèreté des moteurs, transmission haute tension sur un kilomètre, etc.
Les ingénieurs affirment avoir validé la résistance du système à des vents forts de jour comme de nuit. Facile à transporter et à monter, l’éolienne volante pourrait être déployée en trois jours seulement. Pour les ingénieurs du programme, il s’agit de rendre l’énergie éolienne disponible « partout où le vent souffle ». Si le calendrier est respecté, le S1500 pourrait devenir, dès 2026, la première éolienne volante commerciale connectée au réseau électrique chinois. Elle pourrait générer plus de 6 millions de kilowattheures par an, de quoi alimenter environ 6 000 foyers. Le blog technologique Quanqiu Zhizao y voit déjà « la fin des pénuries d’électricité dans les zones reculées » et qualifie cette sorte de Zeppelin du XXIe siècle de "batterie aérienne". Mais le S1500 est aussi un projet stratégique pour le pays, dont la politique énergétique nationale vise autant l’autonomie que la démonstration technologique. En Chine, où la capacité éolienne et solaire doit être multipliée par six entre 2020 et 2030, les technologies aéroportées offrent, en effet, une solution complémentaire pour les zones isolées ou sinistrées. Les collaborations entre entreprises innovantes, universités (notamment Tsinghua) et Académie chinoise des sciences confirment cette volonté d’intégrer rapidement ces systèmes au mix énergétique du pays.
Bien que la Chine soit la plus avancée et ambitieuse sur le développement industriel d’éoliennes volantes d’autres pays investissent dans la recherche et le développement de technologies comparables (États-Unis, Japon, Taïwan). En Europe, plusieurs initiatives de recherche financées par l’Union européenne développent des éoliennes volantes ou des drones éoliens, notamment des prototypes au Danemark et en Allemagne.
GO15 : https://www.go15.org/2025/10/07/china-tests-the-worlds-most-powerful-floating-wi...
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Le franchissement d’un premier point de basculement avec le dépérissement généralisé des coraux fait beaucoup parler depuis la publication du deuxième Global tipping points report. Mais ce que ce rapport évoque aussi, c’est une voie que les 160 scientifiques auteurs qualifient de « crédible vers un avenir sûr, juste et durable ». Celle des points de basculement positifs. Et justement, des chercheurs de l’Institut de technologie avancée (ATI) du Surrey (Royaume-Uni) se font aujourd’hui les porteurs d’une bonne nouvelle en la matière. Dans une étude publiée dans la revue Energy and Environment Materials, ils rapportent que l’énergie solaire est désormais rentable. Dans les pays les plus ensoleillés, elle est devenue moins chère que l’électricité produite à partir du charbon ou du gaz — ou, plus accessoirement en matière de transition énergétique, de l’éolien. Même au Royaume-Uni, un pays pas nécessairement réputé pour son ensoleillement, « le solaire est aujourd’hui l’option la plus économique pour la production d’énergie à grande échelle ».
Les chercheurs constatent également que le prix des batteries lithium-ion a chuté de près de 90 % depuis 2010. Résultat, les installations solaires combinées à du stockage sont aujourd’hui aussi rentables que les centrales à gaz. Et comme ces dernières, elles sont devenues plus fiables et capables de contribuer à équilibrer le réseau électrique d’un pays. Pour franchir définitivement le point de basculement positif en la matière, il reste toutefois encore quelques défis à relever. Comme le fait de réussir à connecter des volumes toujours croissants d’énergie solaire aux réseaux électriques sans entraîner de congestions. Cela a déjà pu être observé en Californie ou en Chine. « Les réseaux intelligents, les prévisions basées sur l’intelligence artificielle et le renforcement des liens entre les régions seront essentiels pour maintenir la stabilité des systèmes électriques face à la hausse de l’utilisation des énergies renouvelables », estime Ehsan Rezaee, coauteure de l’étude à l’Université de Surrey. Pour le professeur Ravi Silva, co-auteur de l’étude et directeur de l’ATI, « des innovations dans les matériaux tels que les cellules solaires à pérovskite pourraient encore augmenter la production d’énergie jusqu’à 50 % sans accroître l’utilisation des terres. Mais ces progrès ne se feront que dans un contexte de soutien politique constant et à long terme ».
University of Surrey : https://www.surrey.ac.uk/news/solar-energy-now-worlds-cheapest-source-power-surr...
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Depuis deux siècles, le principe de Carnot, encore appelé second principe de la thermodynamique, pose une limite simple : toute transformation d’énergie s’accompagne d’une augmentation de l’entropie, c’est-à-dire du désordre global du système. Cela signifie qu’en pratique, aucune machine ne peut convertir toute la chaleur en travail utile, car une partie est toujours perdue sous forme d’énergie dissipée. Une règle d’or, gravée dans les équations… jusqu’à aujourd’hui. Une équipe de physiciens allemands vient de démontrer qu’à l’échelle quantique, ce principe ne tient plus. Eric Lutz, professeur à l’Université de Stuttgart, et Milton Aguilar, chercheur postdoctoral, ont formulé une version étendue de cette loi et ont ainsi prouvé que des moteurs thermiques atomiques pourraient dépasser les rendements classiques en utilisant une propriété invisible à l’œil nu : les corrélations quantiques.
Une étude qui remet en cause la deuxième loi de la thermodynamique lorsqu’on évolue au niveau quantique. Sadi Carnot réfléchissait aux machines à vapeur. Des turbines, des pistons, du métal chauffé, refroidi, compressé. Il s’agissait de systèmes massifs, obéissant à des lois prévisibles. Lutz et Aguilar, eux, ont mis les mains dans un univers où les particules dansent à l’unisson, liées par des phénomènes étranges que la physique classique ne peut pas expliquer. Dans leur étude, publiée dans Science Advances, ils montrent que les moteurs composés de quelques particules corrélées peuvent extraire de l’énergie non seulement de la chaleur, mais aussi des corrélations elles-mêmes.
Et c’est là où cela devient intéressant pour nous, car d’après l’étude ces “machines thermiques corrélées” seraient en mesure de convertir davantage d’énergie en travail que ce que permettrait un moteur classique ! C’est un peu comme découvrir que les règles du rugby changent… quand on joue à un contre un, sur une table de billard. Le terrain n’est plus le même, et les lois macroscopiques s’effacent devant des logiques invisibles. Ce que Lutz et Aguilar ouvrent comme perspective, c’est une nouvelle génération de machines thermiques, non plus faites d’engrenages et de soupapes, mais de molécules corrélées ou d’ions piégés. Ces moteurs quantiques, invisibles à l’œil nu, pourraient transformer la chaleur ambiante en énergie utilisable à des échelles nanométriques. Un moteur plus petit qu’un globule rouge, capable d’alimenter un nanobot chirurgical, de manipuler des molécules, ou de traiter des matériaux atome par atome ?
L’enjeu va au-delà du rendement. Ces moteurs quantiques pourraient opérer sans combustion, sans pertes mécaniques, sans frottement. Leur rendement théorique pourrait dépasser ainsi celui des moteurs à cycle de Carnot, simplement en exploitant la structure d’information de l’état quantique initial. Les implications sont profondes. À terme, on pourrait concevoir des circuits intégrés thermiques à l’échelle atomique, ou des moteurs qui tirent parti des fluctuations quantiques, dans des environnements où aucune machine classique ne survivrait. Il est important de le souligner : la deuxième loi de la thermodynamique reste valide. Ce que Lutz et Aguilar démontrent, c’est qu’elle doit être reformulée dès qu’on descend à l’échelle quantique, comme on l’a déjà fait pour la mécanique ou l’électromagnétisme.
Science Advances : https://www.science.org/doi/10.1126/sciadv.adw8462
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Vivant |
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Santé, Médecine et Sciences du Vivant
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Avant-Propos : Campagne de dons 2025
Malheureusement, je crains que cette année nous n’y parvenions pas. Nous ne sommes qu’à 6.044 euros alors que la semaine prochaine nous atteindrons la fin du deuxième mois de collecte sur les 3 mois possibles. Comme notre objectif est de 15.000 euros, à la fin de la semaine prochaine nous aurions du atteindre les 10.000 euros de dons. Nous en sommes loin.
Si enfin, vous vous décidez à faire un don pour permettre à RT Flash d’être mis en ligne chaque semaine, gratuitement pendant l’année 2026, veuillez cliquer sur le lien suivant :
https://www.helloasso.com/associations/adist/formulaires/11
Merci
Bien Cordialement René Trégouët Sénateur Honoraire Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat Créateur de RT Flash, il y a 27 ans
EDITORIAL :
Maladie d’Alzheimer : de nouvelles pistes imprévues se dévoilent sur les causes de la maladie
On estime qu'en 2025, 58 millions de personnes souffrent de démence dans le monde, dont 36 millions de malades d'Alzheimer (64 %). En France, cette pathologie touche plus d’un million de personnes, dont les deux tiers sont des femmes, et affecte indirectement 3,5 millions de proches. Le coût financier global est devenu considérable : 32 milliards d’euros en 2025, soit plus de 10 % des dépenses totales de santé (331 milliards en 2024), un montant supérieur au coût global du cancer (24 milliards en 2024).
Pourtant, contre toute attente, l’incidence d’Alzheimer a reculé en Europe et aux États-Unis au cours des trois dernières décennies, comme le montre une vaste étude publiée en 2020. Le risque de développer une démence au cours d’une vie est aujourd’hui 13 % inférieur à ce qu’il était en 2010. En 1995, un homme de 75 ans avait environ 25 % de risque de développer une démence ; aujourd’hui, ce risque est tombé à 18 %. Étude Neurology 2020
Deux facteurs expliquent ce recul : • une meilleure maîtrise des facteurs de risque cardiovasculaires, • un niveau d’éducation plus élevé, augmentant la réserve cognitive.
Deux nouveaux traitements : des progrès, mais un bénéfice individuel limité
Après de longues hésitations, l’Agence européenne des médicaments a autorisé deux anticorps monoclonaux ciblant les plaques de bêta-amyloïde : kinsula et leqembi.
Kinsula (donanemab) — destiné aux formes précoces, chez des patients non porteurs d’ApoE4. L’étude TRAILBLAZER-ALZ 2 (2023) montre : • 22 % de ralentissement du déclin cognitif, • 84 % de réduction des dépôts amyloïdes, • réduction des effets secondaires en 2025 grâce à un protocole progressif. Résultats TRAILBLAZER – Lilly
Leqembi (lecanemab) — étude Clarity-AD : • 27 % de ralentissement du déclin cognitif. Étude Clarity-AD – Eisai/Biogen
Mais selon la HAS, le bénéfice réel pour le patient reste modeste, au regard des effets secondaires.
Plus de 180 essais cliniques sont actuellement en cours.
Microglie et astrocytes : les cellules gliales au cœur de la maladie
Une étude majeure de l’Université de Washington a identifié 10 sous-types distincts de microglies, dont trois nouveaux, l’un étant fortement associé à Alzheimer. Article Nature – microglie
De son côté, une équipe internationale dirigée par le Docteur Hoon Ryu (KIST) a démontré que l’activation de gènes d’autophagie dans les astrocytes élimine efficacement les dépôts amyloïdes et restaure les fonctions cognitives. Communiqué EurekAlert – autophagie des astrocytes
Ces travaux confirment le rôle crucial des cellules gliales.
Ultrasons thérapeutiques : réparer les microtubules et relancer les connexions
Le Docteur Stuart Hameroff explore l’usage des ultrasons de faible intensité pour restaurer les microtubules, dont la dégradation favorise la libération de la protéine tau.
Des séances de 3 minutes par jour d’ultrasons transcrâniens ont permis chez certains patients : • une hausse de l’activité métabolique, • une amélioration cognitive en quelques semaines, • pas d’effets secondaires. Article Popular Mechanics – ultrasons
Nanoparticules : réparer la barrière hémato-encéphalique
Une équipe internationale a conçu des nanoparticules ciblant la protéine LRP1. Injectées à des souris Alzheimer, elles ont permis : • 50 % de baisse des protéines toxiques en 2 heures, • une amélioration cognitive durable pendant 6 mois. Article Nature – nanoparticules & barrière hémato-encéphalique
Une piste majeure de nanomédecine réparatrice.
Rajeunir les cellules immunitaires du cerveau
Des chercheurs du Cedars-Sinai ont obtenu des résultats spectaculaires en injectant de jeunes phagocytes mononucléaires dérivés de cellules souches humaines.
Résultats chez la souris : • amélioration rapide et durable des capacités cognitives, • inversion de signes du vieillissement cérébral. Communiqué Cedars-Sinai
Vers des vaccins thérapeutiques
Les candidats les plus avancés sont :
• ACI-24.060 (AC Immune / Takeda), visant la bêta-amyloïde. Vaccin ACI-24.060 – AC Immune
• Vaccin anti-Tau (Université du Nouveau-Mexique). Vaccin anti-Tau – UNM
Contrairement aux anticorps thérapeutiques, ces vaccins visent à activer fortement le système immunitaire, sur le modèle des vaccins anticancer.
Doxycycline et protéine Rp58 : une piste inattendue
Des chercheurs japonais ont découvert que la doxycycline peut réparer les dommages liés à une protéine clé du vieillissement cognitif : Rp58. Article J Neuroinflammation – Rp58 & doxycycline
Résultats : • réparation de l’ADN, • restauration cellulaire, • effets anti-inflammatoires remarquables.
45 % des cas d’Alzheimer pourraient être évités
Selon la Commission du Lancet sur la démence (2024), près de la moitié des cas pourraient être évités en agissant sur :
- hypertension, diabète, obésité, cholestérol,
- tabac, alcool, pollution,
- activité physique, alimentation,
- sommeil, stimulation cognitive, sociabilité.
Un message majeur pour la prévention.
Composés naturels : B3, thé vert, vitamine K
L’Université de Californie-Irvine a montré que nicotinamide (B3) + EGCG (thé vert) restaurent puissamment l’autophagie neuronale. UCI – nicotinamide & EGCG
Au Japon, le Shibaura Institute a identifié un dérivé de vitamine K associé à l’acide rétinoïque qui accélère la régénération neuronale.
Le régime méditerranéen neutralise des métabolites neurotoxiques
Une étude menée sur 5 000 participants montre que le régime méditerranéen réduit des métabolites neurotoxiques, y compris chez des personnes génétiquement prédisposées. Article Nature Medicine – régime méditerranéen
Le lithium comme traitement préventif
La Harvard Medical School a découvert que l’orotate de lithium, même à très faibles doses, prévient le dépôt d’amyloïde et restaure la mémoire chez la souris. Article Nature – lithium
L’importance de la stimulation sensorielle et cognitive
Des chercheurs du CRCA (Université de Toulouse) ont montré que des souris génétiquement prédisposées à Alzheimer améliorent nettement leurs performances lorsqu’elles vivent dans un environnement stimulant.
Conclusion : vers une médecine combinée et personnalisée
Alzheimer apparaît comme une maladie multifactorielle, impliquant inflammation, immunité, autophagie, vascularisation, génétique, environnement. Les approches futures combineront :
• prévention active, • nutrition ciblée, • ultrasons, • nanomédecine, • immunothérapies, • thérapies cellulaires, • vaccins thérapeutiques.
Dès 2026, trois tests sanguins fiables permettront de détecter la maladie d’Alzheimer des années avant les symptômes, ouvrant la voie à des traitements préventifs plus efficaces.
Grâce à ces avancées convergentes, l’espoir grandit de stabiliser l’incidence d’Alzheimer d’ici 2050, malgré le vieillissement de la population.
René TRÉGOUËT
Sénateur honoraire
Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat
e-mail : tregouet@gmail.com
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Un médicament expérimental s’est révélé efficace contre le paludisme. Le médicament, appelé GanLum, est fabriqué par le géant pharmaceutique suisse Novartis. Lors d’un essai de phase avancée, il s’est montré globalement aussi efficace que les traitements existants contre le paludisme, mais il a également été très efficace contre des souches mutantes présentant des signes de résistance aux médicaments actuels. Lorsque des agents pathogènes comme des parasites ou des bactéries évoluent au point d’échapper aux traitements disponibles, les maladies infectieuses deviennent plus difficiles à soigner et le risque de formes graves ou de décès augmente.
Le Docteur Abdoulaye Djimdé, professeur de parasitologie et de mycologie à l’Université des sciences, des techniques et des technologies de Bamako (Mali), a déclaré que le nouveau médicament pourrait « représenter la plus grande avancée dans le traitement du paludisme depuis des décennies ». « La résistance aux médicaments est une menace croissante pour l’Afrique, et de nouvelles options thérapeutiques ne sauraient arriver trop tôt », a ajouté Djimdé dans un communiqué. À l’échelle mondiale, on a estimé à 263 millions le nombre de cas de paludisme et à 597 000 le nombre de décès dus au paludisme en 2023. La grande majorité concerne l’Afrique, où les enfants de moins de cinq ans représentent environ trois décès sur quatre, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Aujourd’hui, la plupart des patients atteints de paludisme en Afrique sont traités par une thérapie combinée à base d’artémisinine (ACT), introduite au début des années 2000. Mais ces dernières années, l’OMS fait état de signes "préoccupants" de résistance partielle dans des pays comme le Rwanda, l’Ouganda et l’Érythrée. Au lieu de l’artémisinine, GanLum est composé de deux autres molécules qui s’attaquent au parasite du paludisme. L’étude a porté sur près de 1 700 personnes dans 12 pays africains. La moitié a été assignée aléatoirement à recevoir GanLum, tandis que l’autre moitié a reçu le traitement standard. Quatre semaines plus tard, 85,3 % des patients du groupe GanLum ne présentaient aucun symptôme ni parasite détectable, contre 82,1 % dans le groupe recevant le traitement standard.
Selon Novartis, ces données se traduisent par un taux global de guérison de 99,2 % avec GanLum, contre 96,7 % dans le groupe traitement standard. Ces résultats, qui n’ont pas encore été publiés dans une revue à comité de lecture, ont été présentés récemment lors d’une réunion scientifique. L’essai a été financé en partie par l’Union européenne, l’Allemagne et le Royaume-Uni. La Docteure Alena Pance, maîtresse de conférences en génétique à l’Université du Hertfordshire, au Royaume-Uni, a appelé à davantage de données pour savoir si le nouveau médicament est efficace contre d’autres parasites du paludisme, ainsi que contre les formes sévères et cérébrales, potentiellement mortelles.
Euronews : https://fr.euronews.com/sante/2025/11/13/un-nouveau-traitement-du-paludisme-pour...
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Une équipe internationale de recherche a mis au point un implant qui restaure partiellement la vision des personnes atteintes de dégénérescence maculaire liée à l’âge. En juillet 2023, le professeur José-Alain Sahel, pionnier de la rétine artificielle et des thérapies régénératrices de l’oeil, fondateur de l’Institut de la vision, centre de recherche associé à l’hôpital des Quinze-Vingts, à Paris, attendait avec impatience les résultats d’une étude européenne sur la rétine artificielle. On connaît désormais le résultat : « À un an, 84,4 % des participants ont déclaré pouvoir lire chez eux des lettres, des chiffres et des mots », conclut une étude publiée dans le "New England journal of medicine".
Le Professeur Sahel est un des auteurs de l’expérimentation, menée autour du système de neurostimulation Prima. L’essai clinique associe le CNRS (via l’Institut de la vision) à l’Inserm, Sorbonne Université, l’hôpital Fondation Adolphe de Rothschild, l’hôpital des Quinze-Vingts. La DMLA, dégénérescence maculaire liée à l’âge, est une maladie chronique de la macula, la zone centrale de la rétine. 60 % à 80 % des malades ont une forme précoce, 20 % à 40 % une forme compliquée, humide ou atrophique (sèche). C’est la première cause de cécité dans le monde. En France, 1,5 million de personnes sont touchées. À 55 ans, c’est 1 % de la population, à 90 ans, 60 % de la population. À ce jour, rappellent les auteurs de l’étude, « aucun traitement n’est disponible pour la forme dite atrophique de la maladie à un stade avancé », une perte progressive de la vision centrale liée à la détérioration de la macula, la zone centrale de la rétine : « La disparition progressive des cellules photoréceptrices qui captent la lumière et transmettent les images au cerveau, provoque la perte irréversible de la vision centrale », rappelle l’étude.
Avec un implant rétinien (une micro-puce de 2x2 mm sur 30 microns d’épaisseur, doté de 378 électrodes) greffé sous la rétine associé à des lunettes à réalité augmentée, le système Prima « a restauré partiellement la vue chez plus de 80 % des participants » en « court-circuitant les cellules photoréceptrices mortes » et « en transformant, au niveau de la rétine résiduelle, la lumière en signaux électriques communiqués au cerveau ». Dans le détail : « Les lunettes sont équipées d’une caméra miniature qui capte les images », « le flux vidéo est transmis à un ordinateur de poche », et l’information est retravaillée pour être projetée sur l’implant qui « excite les cellules nerveuses voisines pour envoyer un message au cerveau ».
Le dispositif est encore loin d’être parfait. « Au total, 26 événements graves ont été observés chez 19 participants mais ils avaient tous été anticipés dans l’analyse des risques. Il s’agissait le plus souvent d’hypertension oculaire, mais aussi de décollements de la rétine, trous dans la macula ou encore hémorragies sous-rétiniennes. La grande majorité des cas est survenue au cours des deux premiers mois et 95 % ont été résolus rapidement, spontanément ou par une intervention médicale », annoncent les chercheurs. « C’est la première fois qu’un système permet à des patients ayant perdu la vision centrale de se remettre à lire des mots, voire des phrases, tout en préservant la vision périphérique », se réjouit le Professeur Sahel. Selon lui, « le bénéfice est bien supérieur aux effets indésirables ».
NEJM : https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMoa2501396
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Le Covid-19 est revenu depuis cet été, et l'épidémie de grippe commence généralement en novembre. La campagne de vaccination contre ces deux virus a d'ailleurs commencé le 14 octobre. Si la vaccination et les gestes barrières restent les meilleurs moyens de prévention, il en existerait un autre. Des chercheurs ont en effet découvert qu'il était possible de réduire le risque d'infection au Covid-19 et à la grippe grâce à un spray nasal, déjà existant et commercialisé. Des chercheurs allemands ont récemment rapporté les résultats prometteurs d'un essai clinique portant sur 450 personnes, dont la moitié a été traitée avec le spray nasal, et l'autre moitié avec un placebo. Leur étude a montré des "résultats remarquables", rapportent les auteurs dans un communiqué.
Le spray nasal testé a en effet « réduit de deux tiers le risque d'infection par le coronavirus ». Dans le détail, seulement 2,2 % des personnes qui ont été traitées avec le spray nasal ont attrapé le Covid-19, contre 6,7 % dans le groupe placebo. « Ces résultats confirment le potentiel de l'azélastine en tant qu'approche prophylactique sûre », affirment les auteurs, même si d'autres recherches doivent être menées « pour confirmer ces résultats et explorer l'efficacité de l'azélastine contre d'autres agents respiratoires » a souligné le Professeur Robert Bals, qui a dirigé l'étude. L'azélastine est un antihistaminique disponible en vente libre en traitement du rhume des foins. Il pourrait donc être aussi efficace en prévention du Covid-19, ainsi que d'autres virus respiratoires comme le rhinovirus (une cause de rhume) ou encore la grippe, même si les études sont moins avancées sur cette dernière.
En 2023, des chercheurs avaient testé l'efficacité du spray nasal à l'azélastine en laboratoire, sur des cultures de tissus humains. Leur étude a fourni “des preuves” qu'il pouvait « inhiber l'infection par le virus de la grippe A H1N1, réduisant ainsi la charge virale ». D'autres recherches doivent donc être menées pour confirmer l'efficacité de l'azélastine en prévention des virus de la grippe chez l'Homme. Si ce spray nasal prouve son efficacité contre les virus respiratoires comme le Covid-19 ou la grippe, il pourrait ainsi représenter un complément à la vaccination, qui n'est aujourd'hui pas suffisante. Une telle option sûre, facile à utiliser et déjà disponible pourrait réduire l'impact sanitaire de ces virus. En 2024, la grippe a causé le décès de 17 000 personnes. Il est vivement conseillé aux personnes fragiles de se faire vacciner rapidement contre le Covid-19 et la grippe.
L'Internaute : https://www.linternaute.com/sante/medicaments/9006055-article-spray-covid-grippe...
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Aux États-Unis, 70 % des décès liés au cancer sont dus à des cancers pour lesquels aucun dépistage n'est recommandé et 86 % des cancers ne sont pas détectés grâce au dépistage recommandé. Pourtant, le taux de survie est quatre fois plus élevé lorsque les cancers sont détectés plus tôt. « Il existe donc clairement un besoin non satisfait en matière de dépistage du cancer et les tests de détection précoce pourraient constituer une solution efficace », a commenté le Professeur Nima Nabavizadeh (CEDAR, Knight Cancer Institute, Oregon Health & Science University) lors de la présentation des résultats préliminaires de l’essai PATHFINDER 2 au congrès de l’European Society of Medical Oncology (ESMO 2025).
Les résultats présentés ont évalué l’intérêt du test de dépistage précoce multicancer sanguin Galleri (GRAIL, Inc.) en complément des dépistages standard du cancer recommandés par l'USPSTF. Galleri est un test de méthylation ciblé qui identifie l'ADN libre circulant cancéreux grâce au séquençage de nouvelle génération et à l'apprentissage automatique. Outre le signal cancéreux, le test apporte des informations sur l'origine du cancer et une prédiction quant au stade de la maladie. A ce jour, le test n’est pas recommandé par les autorités de santé. L'étude prospective PATHFINDER 2 a recruté près de 36 000 participants âgés de 50 ans et plus ne présentant aucun signe clinique de cancer à travers les États-Unis et le Canada. Dans l’analyse initiale présentée à l’ESMO 2025, la sécurité et les performances du test ont été évaluées sur les 25 000 premiers participants avec un suivi de 12 mois, a indiqué l’orateur.
Au cours de la période de suivi, sur les 329 participants atteints d'un cancer, 200 avaient des cancers détectés par dépistage : 133 par le test Galleri (114 nouveaux cancers primaires ; 19 récidives), 20 par les tests de dépistage recommandés par l'USPSTF A/B et 47 par l'USPSTF C. Le test de dépistage précoce multicancéreux (MCED) a donc pu dépister un peu plus d’un tiers des cancers et a multiplié par plus de sept le dépistage de cancers lorsqu'il a été ajouté au dépistage recommandé pour les cancers du sein, du col de l'utérus, du côlon ou du poumon. A noter que sur les 133 cancers détectés par le test, 75 % ne disposaient pas d'options de dépistage courantes.
Sur les près de 25 000 participants, 1 % a obtenu un résultat positif au test, ce qui signifie que 99 % des participants ont reçu un appel de l'équipe de recherche les informant du résultat négatif. Pour ces 1 % de patients, la valeur prédictive positive (VPP) du test était de 62 %, ce qui signifie que six patients sur dix ont eu un diagnostic de cancer à la suite du résultat positif au test de dépistage précoce multicancéreux. « 60% de VPP est un taux important. Ce test ne va pas juste générer de l’anxiété de manière injustifiée », a souligné le Professeur Olivier Michielin (Hôpital universitaire de Lausanne, Université de Lausanne, Institut suisse de bioinformatique) pour Medscape édition française.
Cependant, pour Anna Schuh, professeure de diagnostic moléculaire et consultante honoraire en hématologie à l'université d'Oxford, ce résultat est décevant. « Près de la moitié du temps, le test se trompe lorsqu'il annonce un résultat positif […] Il n'est que légèrement meilleur que celui obtenu en tirant à pile ou face, même s'il est supérieur à celui des tests de dépistage actuels, où la plupart des résultats positifs s'avèrent finalement négatifs », a-t-elle expliqué au Science Media Center. En termes de délai, le diagnostic a été posé en 46 jours en moyenne, et seulement 0,6 % des participants ont subi une intervention invasive (159/25 114). Les interventions invasives étaient deux fois plus fréquentes chez les participants atteints d'un cancer que chez ceux qui n'en étaient pas atteints.
Autre donnée importante, le test avait une bonne sensibilité (capacité du test à identifier correctement les cancers) de 74 % dans un sous-groupe prédéfini de 12 cancers responsables des deux tiers des décès par cancer aux États-Unis mais une moins bonne sensibilité (40 %) dans tous les cancers. La précision de la localisation pour les vrais positifs était de 92 %. « L’analyse de la méthylation de l’ADN est la méthode la plus fiable pour déterminer la localisation d’un cancer », a précisé le Professeur Michielin. Sur les 114 nouveaux cancers primaires détectés par MCED, 53,5 % étaient de stade I-II, des cancers qui, lorsqu'ils sont détectés plus tôt, sont plus faciles à traiter et donnent de meilleurs résultats, 69,3 % étaient de stade I-III. En termes de toxicité, aucun événement indésirable grave lié à l'étude n'a été signalé.
A l'avenir, on attend les résultats finaux de PATHFINDER 2 avec la cohorte complète de 36 000 participants ainsi que ceux de l’essai contrôlé randomisé NHS-Galleri qui est mené au sein du NHS du Royaume-Uni sur près de 140 000 participants de 50 à 77 ans. Les résultats devraient être publiés pour mi-2026. « L’essai NHS-Galleri est particulièrement intéressant parce qu’il va permettre de répondre à la question : est-ce que la détection précoce change la survie ? » Les chercheurs vont estimer combien de cancers sont détectés au stade I, II et III grâce au test Galleri et comparer ces données à la distribution « habituelle » de ces stades cancéreux.
Si le test Galleri est le test de dépistage multicancéreux précoce le plus avancé, d’autres sont actuellement en développement. Ce sont des approches qui détectent des mutations, certaines protéines, des molécules de l’inflammation, de l’ARN… comme le test CancerSEEK de l’université John Hopkins. « Pour de nombreux chercheurs, l’avenir sera de coupler les tests fondés sur l’ADN circulant dans le sang avec la détection de molécules spécifiques de la présence d’un cancer, afin d’obtenir des tests de dépistage précoce encore plus performants voire permettant de cibler un traitement précoce ».
Medscape : https://francais.medscape.com/viewarticle/test-d%C3%A9pistage-pr%C3%A9coce-galle...
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Recevoir un vaccin contre le Covid-19 juste après un diagnostic de cancer pourrait bien offrir une espérance de survie supplémentaire. Des chercheurs de l’Université de Floride et du Centre de cancérologie MD Anderson de l’Université du Texas ont en effet observé que les patients souffrant d'un cancer du poumon ou de la peau et vaccinés dans les 100 jours suivant le début de leur immunothérapie vivaient nettement plus longtemps que ceux qui ne l’étaient pas. Présentée au Congrès de la Société européenne d’oncologie médicale, cette étude repose sur l’analyse des dossiers de plus de 1000 patients. Selon les scientifiques, cette découverte pourrait marquer une étape majeure vers le développement d’un vaccin universel contre le cancer.
Pour le Docteur Elias Sayour, principal auteur de l'étude, le résultat de ses recherches pourrait révolutionner l'ensemble du domaine des soins oncologiques. Ce spécialiste imagine déjà un futur vaccin capable de « mobiliser et réinitialiser la réponse immunitaire », une avancée qui pourrait transformer la prise en charge du cancer. Les chercheurs se sont appuyés sur 8 années d’expérimentations combinant nanoparticules lipidiques et ARNm. Leur objectif : stimuler les défenses immunitaires sans cibler une protéine tumorale précise. En d’autres termes, pousser le corps à réagir face au cancer comme il le ferait contre un virus. L’étude a révélé des chiffres frappants. Chez les 180 patients atteints d’un cancer du poumon avancé ayant reçu un vaccin contre le Covid-19 dans les 100 jours précédant ou suivant le début du traitement, la survie médiane est passée de 20,6 mois à 37,3 mois. Pour les patients atteints de mélanome métastatique, elle est passée de 26,7 mois à une fourchette de 30 à 40 mois.
Selon le Docteur Sayour, les effets les plus spectaculaires ont été constatés chez des malades dont les tumeurs répondaient mal à l’immunothérapie. Par ailleurs, ils ont aussi constaté que les vaccins non basés sur l’ARNm, comme ceux contre la grippe ou la pneumonie, n’ont montré aucun effet comparable. Pour confirmer ces observations, une nouvelle étude clinique sera menée via un réseau de recherche regroupant des hôpitaux dans plusieurs États américains, afin de « transférer les découvertes du milieu universitaire vers le monde réel et les lieux où les patients reçoivent des soins » soulignent les experts. En attendant, le Docteur Elias Sayour poursuit ses recherches et explore désormais la possibilité de concevoir un vaccin à ARNm non spécifique encore plus performant et qui pourrait cibler d'autres types de cancer.
Science Daily : https://www.sciencedaily.com/releases/2025/10/251019120503.htm
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Dans le Cancer de la vessie non infiltrant mais à haut risque, un an de durvalumab ajouté à une BCGthérapie en induction–maintenance (I+M) réduit significativement le risque de récidive ou de décès versus BCGthérapie seule chez des patients BCG-naïfs. Le bénéfice clinique s’accompagne d’une toxicité gérable de type immunologique et uro-vésicale, sans signal de mortalité liée au traitement.
Le carcinome de la vessie est fréquent, et 75 % des cas sont d’emblée non infiltrants (NMIBC). La moitié relève d’un haut risque (T1, Tis, Ta haut grade), avec des rechutes précoces malgré le traitement de référence TURBT suivi de BCG d’induction et de maintenance (I+M). L’activation de l’axe PD-1/PD-L1 pourrait contribuer aux résistances au BCG ; dès lors, l’ajout d’un inhibiteur de point de contrôle a un rationnel solide, étayé par l’activité du pembrolizumab dans les cancers de la vessie BCG-réfractaire et par l’essai CREST (sasanlimab SC + BCG) positif en BCG-naïf.
L’étude POTOMAC, un essai de phase 3 randomisé et dont les résultats sont publiés dans The Lancet, a testé si un an de durvalumab (anti-PD-L1) combiné à BCGthérapie en induction-maintenance (I+M) améliorait la survie sans progression (DFS) par rapport au BCG seul. Chez 1018 patients randomisés (339 durvalumab+BCG I+M ; 339 durvalumab+BCG I seul ; 340 avec comparateur BCG I+M), et après un suivi médian de 60,7 mois, la stratégie durvalumab+BCG I+M réduit de 32 % le risque d’événement (67 événements [20 %] vs 98 [29 %] ; HR 0,68 ; IC à 95 % 0,50–0,93 ; p=0,015), validant l’objectif principal. L’analyse « added value » montre que l’association ne confère pas de gain lorsqu’elle n’est administrée avec la BCGthérapie uniquement en induction (durvalumab+BCG I), soulignant l’importance du maintien intravésical pour pérenniser l’effet immunitaire. Les taux d’achèvement reflètent la lourdeur des schémas (achèvement : 53 % sous durvalumab+BCG I+M ; 71 % sous durvalumab+BCG I ; 54 % sous BCG I+M), mais le rapport bénéfice–risque demeure favorable : effets indésirables liés au traitement de grade 3–4 chez 21 % (71/336) avec durvalumab+BCG I+M, 15 % (52/337) avec durvalumab+BCG I, contre 4 % (13/339) sous BCG seul ; aucun décès lié au traitement.
Le profil est attendu (toxicités immunomédiées, cystites/chimio-vésicales), sans survenue de signaux nouveaux sur ce suivi prolongé. La concordance avec l’étude CREST (HR ≈0,68 pour survie sans progression) renforce la robustesse externe du concept ICI+BCG en BCG-naïf, tout en rappelant l’absence à ce stade de différence de survie globale et la nécessité d’une sélection pertinente des candidats. POTOMAC est un essai international, ouvert, randomisé, incluant des adultes BCG-naïfs à haut risque après TURBT, comparant : durvalumab IV q4sem pendant 1 an + BCG en induction et maintenance sur 2 ans ; durvalumab + BCG induction seule ; BCG induction-maintenance (comparateur). Le choix d’une DFS évaluée par l’investigateur comme critère principal, la taille d’échantillon (n=1018), la durée de suivi (environ 5 ans) et la présence de sous-types représentatifs (≈37 % CIS ; ≈65 % papillaire haut grade) assurent une bonne validité interne. Les limites tiennent au caractère ouvert, aux contraintes logistiques (administrations en services distincts) et aux enjeux d’accès au BCG, variables selon les régions.
Selon un commentaire associé, les données de POTOMAC soutiennent l’intégration du durvalumab pendant 12 mois en addition d’un schéma BCG complet chez les patients BCG-naïfs à haut risque aptes au traitement médical intensif, avec organisation conjointe urologie–oncologie, éducation au signalement précoce des toxicités immunes et standardisation du monitorage (fonction rénale, bilan inflammatoire, prise en charge des cystites). Le rapport coût-efficacité impose d’identifier des sous-groupes à haut bénéfice absolu : biomarqueurs tissulaires et urinaires (signature PD-L1, microenvironnement immunitaire, ADN tumoral urinaire) et variables cliniques (CIS étendu, multifocalité, récidive précoce). L’étude POTOMAC apporte une option "épargnant cystectomie" chez des patients soigneusement sélectionnés, à condition d’assurer l’observance du maintien BCG et un encadrement multidisciplinaire rigoureux.
Fréquence Médicale : https://www.frequencemedicale.com/generaliste/actualites/13976-Cancer-de-la-vess...
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Les lésions des tissus mous du tractus gastro-intestinal, comme les ulcères ou les hémorragies, ne peuvent actuellement être traitées qu’au moyen d’une intervention chirurgicale invasive avec le risque de ne pas aboutir à une réparation définitive. La bio-impression apparaît comme un traitement efficace qui dépose de l’"encre" biocompatible – souvent composée de polymères naturels dérivés d’algues – directement sur le site des lésions tissulaires, créant ainsi une matrice pour la croissance de nouvelles cellules. Mais à l’instar des outils chirurgicaux traditionnels, ces types de bio-imprimantes ont tendance à être encombrants et nécessitent une anesthésie.
Dans le même temps, des technologies "sans fil" sont développées pour réaliser des interventions médicales sans connexion physique à des équipements externes. Par exemple, les "capsules intelligentes" ingérables peuvent être guidées vers les sites d’administration du médicament à l’aide d’aimants externes. L’inconvénient est que ces dispositifs sont conçus pour se déplacer dans les liquides, et leurs mouvements deviennent imprévisibles lorsqu’ils touchent la paroi tissulaire. En associant les principes des bio-imprimantes in situ aux concepts de libération de médicaments des capsules intelligentes, nous pouvons imaginer une nouvelle classe de dispositifs : une bio-imprimante ingérable de la taille d’une pilule
En revanche, la bio-impression nécessite un contact tissulaire. Une équipe du Laboratoire des technologies avancées de fabrication de la Faculté des sciences et techniques de l’ingénieur de l’EPFL vient de créer MEDS (Magnetic Endoluminal Deposition System), la première bio-imprimante ingérable qui peut être guidée vers les sites de la maladie pour imprimer des tissus dans le corps. Récemment publiée dans Advanced Science, cette technologie ouvre la voie à une nouvelle modalité d’intervention médicale non invasive. « En associant les principes des bio-imprimantes in situ aux concepts de libération de médicaments des capsules intelligentes, nous pouvons imaginer une nouvelle classe de dispositifs : une bio-imprimante ingérable de la taille d’une pilule », explique Vivek Subramanian, responsable du laboratoire.
MEDS est conçu comme un stylo à bille doté d’une pointe à ressort qui libère de l’encre – sauf ici, le dispositif est beaucoup plus petit et l’"encre" est un biogel vivant. De la taille d’une pilule, MEDS contient une minuscule chambre de bioencre et un mécanisme à ressort-piston qui fait sortir la matière. En l’absence d’électronique embarquée, le déclenchement est activé par un faisceau laser proche infrarouge externe qui pénètre en toute sécurité dans les tissus du corps. Au fur et à mesure que la bioencre sort, la capsule est guidée avec précision par un aimant externe monté sur un bras robotisé, un peu comme le guidage d’un joystick.
Dans ses expériences, l’équipe de l’EPFL a utilisé sa bio-imprimante pour réparer des ulcères artificiels de différentes tailles sur des tissus gastriques simulés, et même pour stopper une hémorragie simulée. Dans le cadre d’expériences in vivo menées dans un centre de recherche animale accrédité aux États-Unis, les scientifiques ont également utilisé avec succès leur dispositif pour déposer de la bioencre dans le tractus gastro-intestinal de lapins. Dans ces expériences, l’équipe a suivi les mouvements de la capsule à l’aide de la fluoroscopie à rayons X, démontrant le potentiel du dispositif – qui peut être récupéré par voie orale à l’aide d’un guidage magnétique – pour une réparation mini-invasive. Les scientifiques soulignent qu’en plus de protéger les ulcères des sucs gastriques, la bioencre peut être associée à des médicaments ou à des cellules pour stimuler la réparation tissulaire.
EPFL : https://actu.epfl.ch/news/une-pilule-qui-imprime-2/
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Faut-il encore irradier après mastectomie ? Une étude sur 1600 patientes à risque intermédiaire montre que la radiothérapie n'améliore pas la survie. Une incitation à personnaliser les décisions. La mastectomie reste le traitement standard pour environ un tiers des patientes atteintes de cancer du sein de stades I et II. Parmi celles-ci, les patientes présentant une atteinte ganglionnaire limitée ou sans atteinte ganglionnaire mais avec des facteurs histologiques défavorables sont identifiées comme ayant un risque de rechute locale.
De grands essais danois et canadiens, publiés à la fin des années 90, avaient démontré que la radiothérapie post-mastectomie réduisait significativement le risque de récidive locorégionale et améliorait la survie à long terme des patientes ayant une atteinte ganglionnaire. Toutefois, d’importantes avancées thérapeutiques ont eu lieu depuis, en chimiothérapie, hormonothérapie et traitements anti-HER2, qui ont permis de réduire de façon importante la mortalité par cancer du sein. Ces avancées autorisent une remise en question de la pertinence de ces précédents résultats, rapportés aux thérapeutiques actuelles.
C’est ainsi que le rôle de la radiothérapie pariétale après mastectomie, pour des patientes à risque intermédiaire (atteinte de 1 à 3 ganglions axillaires ou maladie N0 avec facteurs défavorables), fait l’objet d’interrogations depuis quelques années. Une équipe internationale vient de publier dans le New England Journal of Medicine les résultats de l’essai SUPREMO (Selective Use of Postoperative Radiotherapy after Mastectomy), afin de déterminer, dans le contexte thérapeutique actuel, si l’absence d’irradiation pariétale après mastectomie influence la survie globale à long terme, chez des patientes atteintes d’un cancer du sein à risque intermédiaire. Plus de 1600 patientes ont été incluses, entre 2006 et 2013, après mastectomie et traitement systémique (chimiothérapie ± taxanes, hormonothérapie, ± trastuzumab). Les unes ont reçu une radiothérapie (40 à 50 Gy), les autres non.
Le critère principal était la survie globale à 10 ans. Les auteurs avaient anticipé une différence de 7 points de pourcentage en faveur de la radiothérapie adjuvante, ce qui préviendrait un nombre suffisant de récidives pour assurer un réel bénéfice sur la survie globale à 10 ans. Les données ne vont pas dans ce sens, puisque la survie globale à 10 ans est de 81,4 % dans le groupe avec radiothérapie et de 81,9 % dans l’autre groupe (HR 1,04 [IC à 95 % 0,82 à 1,30]), sans différence significative. Les récidives pariétales sont rares, de 1,1 % dans le groupe radiothérapie versus 2,5 % dans l’autre groupe (HR 0,45 [0,20 à 0,99]), soit un nombre nécessaire de patientes à irradier de 71 pour éviter une récidive pariétale, sans bénéfice en termes de survie. Les taux de survie sans maladie (76,2 % vs 75,5 %) et sans métastase à distance (78,2 % vs 79,2 %) sont équivalents.
Aucun sous-groupe ne semble tirer bénéfice de la radiothérapie. En revanche les auteurs relèvent une tendance défavorable avec la radiothérapie, pour les patientes triple négatives. Enfin, la toxicité de la radiothérapie est faible. L’incidence des effets indésirables pulmonaires de grade 2 est inférieure à 2 % et celle des effets indésirables cardiaques ou osseux est sensiblement identique dans les deux groupes.
L’éditorialiste du New England Journal of Medicine estime que ces données soutiennent une approche plus sélective des patientes pouvant bénéficier de la radiothérapie, d’autant que celle-ci reste associée à des effets indésirables tardifs (cardiaques, pulmonaires, carcinogènes) et à un impact négatif sur la reconstruction mammaire immédiate. Elle souligne toutefois que le contexte chirurgical a évolué depuis le début de l’essai et que le curage axillaire systématique n’est plus la norme, remplacé par la biopsie du ganglion sentinelle. Dès lors, la sécurité d’une double omission (ni curage, ni radiothérapie post-mastectomie) reste à démontrer.
D’autres essais sont en cours pour évaluer la possibilité de supprimer l’irradiation nodale chez les patientes à faible risque, notamment celles avec 1-2 ganglions positifs après mastectomie sans curage. L’éditorialiste note que cette étude est une étape importante vers une personnalisation raisonnée des traitements, mais invite à la prudence : les décisions de ne pas avoir recours à la radiothérapie doivent être pluridisciplinaires et individualisées, en tenant compte du risque réel de récidive, des traitements systémiques associés et des souhaits des patientes.
NEJM : https://www.nejm.org/doi/10.1056/NEJMoa2412225?url_ver=Z39.88-2003&rfr_id=or...
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Dans le cadre d’une collaboration avec l’Université Yale, Google a lancé le 15 octobre 2025 un nouveau modèle de 27 milliards de paramètres baptisé C2S-Scale 27B, conçu pour comprendre le langage des cellules individuelles, une avancée qui ouvre une nouvelle piste de thérapie contre le cancer. C’est le pari de Google, qui a lancé ce nouveau modèle pour l’analyse unicellulaire basé sur la famille de modèles open-source Gemma (développée par Google DeepMind et Google Research). Cette IA a été créée pour comprendre et prédire le comportement des cellules à partir des données de séquençage ARN à cellule unique (scRNA-seq), en convertissant la liste des gènes exprimés dans une cellule en une "phrase de cellule" (cell sentence). Autrement dit, il transforme les profils d’expression génique très complexes en un langage que l’IA peut traiter efficacement pour diverses analyses biologiques : prédire le type cellulaire, le tissu d’origine, ou encore générer des profils d’expression simulés pour explorer des hypothèses.
Une des grandes difficultés de l’immunothérapie, qui consiste à stimuler les défenses naturelles contre les cellules cancéreuses, est que certaines tumeurs restent invisibles au système immunitaire. On les appelle des tumeurs froides. Elles échappent à la surveillance immunitaire car elles présentent mal — voire pas du tout — les "signatures" protéiques qui permettent aux cellules de défense de les identifier. Ce mécanisme, dit de présentation d’antigènes (MHC-I), est central pour toute stratégie immunothérapeutique.
Le modèle, développé au sein de la famille Gemma (les modèles libres de Google), aurait ainsi prédit qu’une molécule déjà connue, le Silmitasertib, pouvait renforcer la capacité du système immunitaire à reconnaître les cellules cancéreuses. Ce composé avait déjà été étudié dans d’autres contextes médicaux, mais jamais pour son rôle potentiel dans la visibilité immunitaire des tumeurs. L’hypothèse de l’IA a ensuite pu être confirmée en laboratoire par les chercheurs. Lors des tests, « la combinaison de silmitasertib et d’interféron à faible dose a entraîné une augmentation d’environ 50 % de la présentation de l’antigène », ce qui rendrait la tumeur plus visible pour le système immunitaire.
Bien qu’il s’agisse d’une première étape, le modèle offre une « piste prometteuse validée expérimentalement » pour le développement de nouvelles thérapies combinées, selon Google. Les équipes de Yale explorent quant à elles ce nouveau mécanisme et « testent d’autres prédictions générées par l’IA dans d’autres contextes immunitaires ». Le nouveau modèle C2S-Scale 27B et ses ressources sont disponibles pour la communauté scientifique. Cette découverte reste toutefois à un stade précoce : les résultats ont été obtenus en laboratoire, et plusieurs étapes de validation seront nécessaires avant d’envisager une application clinique.
Google : https://blog.google/technology/ai/google-gemma-ai-cancer-therapy-discovery/
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Le plus grand cargo à voile du monde a quitté le port de Nantes le 15 octobre 2025 pour rejoindre Saint-Nazaire, où il a embarqué sa cargaison de conteneurs. Le premier navire de la compagnie Neoline a ensuite pris le large dans la nuit pour entamer sa première traversée transatlantique à destination de Saint-Pierre-et-Miquelon, qu'il atteindra huit jours plus tard, puis Baltimore. Baptisé le 13 octobre “Neoliner Origin”, le bâtiment de 136 mètres de long est doté d’ailerons anti-dérive rétractables, pour réduire le tirant d'eau du navire, et de deux mâts en carbone inclinables à 72° pour passer sous les ponts. Propulsé par une voilure de 3 000 mètres carrés, il fonctionne avec un équipage de 13 personnes et peut embarquer jusqu’à 5 300 tonnes de fret. La propulsion vélique associée à une vitesse réduite à 11 nœuds - au lieu de 15 - devrait permettre de réduire de plus de 80 % sa consommation de carburant et les émissions associées.
Derrière ce projet ambitieux se trouve Michel Péry, ancien commandant de navires rouliers, convaincu que, dans un contexte de bouleversements climatiques, « la voile de travail est la seule solution immédiatement disponible et suffisamment puissante pour propulser des navires de charge ». Il aura fallu ensuite dix ans à la compagnie Neoline, fondée avec d'autres officiers de marine marchande, pour donner corps à ce premier grand voilier-cargo moderne. Le transport maritime, qui assure 90 % du commerce mondial, est responsable de 3 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre et, si rien n’est fait, pourrait représenter 17 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre d'ici 2050. Il fait donc face aujourd’hui à une pression réglementaire croissante afin d’atteindre une décarbonation totale vers 2050. C’est dans cette perspective que les pays membres de l'Organisation maritime internationale (OMI) sont réunis le vendredi 17 octobre 2025 à Londres, en vue d'adopter un plan contraignant de réduction des émissions de gaz à effet de serre des navires dès 2028. L’Union européenne a déjà mis en vigueur un texte (FuelEU Maritime) qui fixe des limites maximales pour les émissions « des navires de plus de 5 000 tonneaux de jauge brute faisant escale dans les ports européens, quel que soit leur pavillon ».
Il est donc urgent de concevoir des navires cargos qui ne dépendent plus seulement de carburants fossiles. Quant aux carburants de synthèse fabriqués en utilisant de l'électricité décarbonée, ils ne devraient pas être disponibles à grande échelle avant plusieurs décennies, alors que le vent offre une énergie propre, inépuisable et gratuite. D’où l’idée de Michel Péry de remettre au goût du jour les voiles de travail, délaissées depuis un siècle, mais à nouveau pertinentes en s’appuyant sur les connaissances et les technologies les plus avancées, que ce soit en matière de prévisions météorologiques, de nouveaux matériaux, de calcul automatique des forces qui s’exercent sur les voiles ou de surveillance satellitaire de l’état de la mer.
Yacht : https://www.yacht.de/fr/yachts/chantiers-navals/neoliner-origin-le-voilier-cargo...
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