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Un implant sous-rétinien restaure partiellement la vision de personnes atteintes de DMLA

Une équipe internationale de recherche a mis au point un implant qui restaure partiellement la vision des personnes atteintes de dégénérescence maculaire liée à l’âge. En juillet 2023, le professeur José-Alain Sahel, pionnier de la rétine artificielle et des thérapies régénératrices de l’oeil, fondateur de l’Institut de la vision, centre de recherche associé à l’hôpital des Quinze-Vingts, à Paris, attendait avec impatience les résultats d’une étude européenne sur la rétine artificielle. On connaît désormais le résultat : « À un an, 84,4 % des participants ont déclaré pouvoir lire chez eux des lettres, des chiffres et des mots », conclut une étude publiée dans le "New England journal of medicine".

Le Professeur Sahel est un des auteurs de l’expérimentation, menée autour du système de neurostimulation Prima. L’essai clinique associe le CNRS (via l’Institut de la vision) à l’Inserm, Sorbonne Université, l’hôpital Fondation Adolphe de Rothschild, l’hôpital des Quinze-Vingts. La DMLA, dégénérescence maculaire liée à l’âge, est une maladie chronique de la macula, la zone centrale de la rétine. 60 % à 80 % des malades ont une forme précoce, 20 % à 40 % une forme compliquée, humide ou atrophique (sèche). C’est la première cause de cécité dans le monde. En France, 1,5 million de personnes sont touchées. À 55 ans, c’est 1 % de la population, à 90 ans, 60 % de la population. À ce jour, rappellent les auteurs de l’étude, « aucun traitement n’est disponible pour la forme dite atrophique de la maladie à un stade avancé », une perte progressive de la vision centrale liée à la détérioration de la macula, la zone centrale de la rétine : « La disparition progressive des cellules photoréceptrices qui captent la lumière et transmettent les images au cerveau, provoque la perte irréversible de la vision centrale », rappelle l’étude.

Avec un implant rétinien (une micro-puce de 2x2 mm sur 30 microns d’épaisseur, doté de 378 électrodes) greffé sous la rétine associé à des lunettes à réalité augmentée, le système Prima « a restauré partiellement la vue chez plus de 80 % des participants » en « court-circuitant les cellules photoréceptrices mortes » et « en transformant, au niveau de la rétine résiduelle, la lumière en signaux électriques communiqués au cerveau ». Dans le détail : « Les lunettes sont équipées d’une caméra miniature qui capte les images », « le flux vidéo est transmis à un ordinateur de poche », et l’information est retravaillée pour être projetée sur l’implant qui « excite les cellules nerveuses voisines pour envoyer un message au cerveau ».

Le dispositif est encore loin d’être parfait. « Au total, 26 événements graves ont été observés chez 19 participants mais ils avaient tous été anticipés dans l’analyse des risques. Il s’agissait le plus souvent d’hypertension oculaire, mais aussi de décollements de la rétine, trous dans la macula ou encore hémorragies sous-rétiniennes. La grande majorité des cas est survenue au cours des deux premiers mois et 95 % ont été résolus rapidement, spontanément ou par une intervention médicale », annoncent les chercheurs. « C’est la première fois qu’un système permet à des patients ayant perdu la vision centrale de se remettre à lire des mots, voire des phrases, tout en préservant la vision périphérique », se réjouit le Professeur Sahel. Selon lui, « le bénéfice est bien supérieur aux effets indésirables ».

NEJM : https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMoa2501396

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