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Une seule séance de sport peut freiner la croissance des cellules cancéreuses
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Une étude récente, menée en Australie sur des survivantes d'un cancer du sein, montre qu'une seule séance de sport intense modifie le sang au point de ralentir la croissance de cellules tumorales cultivées en laboratoire. Les chercheurs de l'Exercise Medicine Research Institute à Perth ont recruté 32 femmes ayant terminé leurs traitements. Après une séance de musculation ou d'entraînement par intervalles à haute intensité, leur sang contenait des niveaux plus élevés de molécules capables d'affecter directement des cellules cancéreuses. « Notre travail montre que l'exercice peut influencer directement la biologie du cancer, en freinant la croissance des tumeurs grâce à des signaux moléculaires puissants », analyse Robert Newton, auteur principal de l'étude.
Ces résultats renforcent des observations déjà connues des chercheurs : les personnes physiquement actives ont moins de risques de rechute après un cancer. Jessica Scott, responsable du programme d'oncologie et d'exercices au Memorial Sloan Kettering Cancer Center de New York, qui n'a pas participé à l'étude, rappelle : « Nous savons grâce à de larges études observationnelles que les survivantes d'un cancer du sein qui rapportent une activité physique plus élevée connaissent moins de récidives et de meilleures chances de survie ». Jusque-là, on ignorait par quel mécanisme exact le sport pouvait agir ainsi sur les cellules tumorales. On sait que les muscles contractés libèrent dans le sang des hormones et des protéines, les myokines, soupçonnées d'avoir un effet anticancéreux. Dans le cadre des nouvelles expériences, le plasma prélevé après une séance d'effort s'est révélé capable d'arrêter la croissance des cellules tumorales en culture –alors que le sang prélevé avant exercice restait sans effet.
L'effet était particulièrement marqué après l'entraînement fractionné, qui provoquait une augmentation importante d'IL-6, une protéine impliquée dans les réponses immunitaires et inflammatoires. « L'exercice n'améliore pas seulement la condition physique et le bien-être des personnes touchées par le cancer », souligne Robert Newton, « il déclenche une réponse biologique complexe, qui inclut des signaux anticancéreux directs provenant des muscles ». Cette découverte entre en résonance avec une autre étude, publiée cet été dans le New England Journal of Medicine. Des survivants d'un cancer colorectal qui suivaient un programme d'entraînement supervisé, incluant notamment des marches rapides régulières, réduisaient de 37 % leur risque de rechute par rapport aux patients restés sédentaires. Des chiffres comparables –voire supérieurs– à ceux obtenus avec certains médicaments préventifs.
Reste la question du type d'exercice le plus efficace. Newton souligne que l'intensité joue probablement un rôle clé : « Plus le stimulus de l'exercice est fort, plus la libération de myokines anticancéreuses est importante ». Toutefois, face à une maladie et à des traitements souvent éprouvants, les patients peuvent-ils supporter de tels entraînements ? D'après Robert Newton, c'est tout à fait envisageable et les participantes de son étude ont bien toléré les séances. Jessica Scott abonde dans ce sens : « Nos travaux, comme ceux d'autres groupes, ont montré que des programmes d'entraînement progressifs, incluant du fractionné à haute intensité, sont à la fois sûrs et bénéfiques pour les survivantes d'un cancer du sein ».
NIH : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/40608178/
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