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Premiers essais encourageants pour le vaccin nasal contre le Covid-19

Depuis 2021, des chercheurs tourangeaux tentent de mettre au point un vaccin nasal contre le Covid-19. Oubliez la piqure, l'objectif est de pouvoir s'immuniser grâce à un simple spray nasal. Les essais cliniques ont commencé à Tours et à Paris et une première étape importante vient d'être franchie.

Cette technologie inédite de la start-up tourangelle LovalTech pourrait révolutionner la prévention de maladies respiratoires comme le Covid, la grippe ou la bronchiolite, grâce à l'administration d'un vaccin protéique par voie nasale. Les essais cliniques ont commencé au printemps dernier au CHRU de Tours et à l'hôpital Cochin, à Paris. Cette première phase d'essai qui va durer un an mobilise 36 volontaires divisés en trois groupes de douze. À l'hôpital de Tours, les essais sont supervisés par l'infectiologue et vaccinologue Zoha Maakaroun-Vermesse. Le premier groupe a reçu une toute petite dose du candidat-vaccin nasal, en avril dernier. « Le suivi médical n'a montré chez les volontaires ni température, ni irritation ni quoi que ce soit comme effet secondaire, ce qui montre qu'à ce stade le candidat-vaccin est sans risque pour les humains et indolore » précise Isabelle Dimier-Poisson, professeur à la faculté de pharmacie de Tours et co-fondatrice de la start-up LovalTech. « Nous avons donc le feu vert pour administrer une dose un peu plus forte à la cohorte suivante. C'est très encourageant ».

Douze autres volontaires vont maintenant recevoir une dose moyenne de ce candidat-vaccin. Si une fois de plus, ça se passe bien, le troisième groupe inhalera une dose forte. Des étapes incontournables pour prouver que le candidat-vaccin est sûr. « Quand on a un vaccin qui est unique au monde et qui rentre dans un essai clinique, on doit faire ce qu'on appelle une escalade de doses » souligne Isabelle Dimier-Poisson « c'est-à-dire qu'on doit démontrer avec des doses croissantes que notre vaccin reste totalement sécurisé pour la population humaine ». Cette phase servira aussi à déterminer quelle dose de vaccin nasal protège le mieux le patient : « On va leur prélever régulièrement des sécrétions nasales, de la salive, du sang et également un échantillon d'urine. À partir de ces échantillons, on va pouvoir analyser et suivre leur réponse immunitaire suite à la vaccination ».

En 2026, la deuxième phase d'essais cliniques commencera, avec cette fois l'objectif de tester l'efficacité du produit. 101 volontaires seront vaccinés avec un vaccin à ARN-Messager, par intramusculaire. 101 autres recevront le candidat-vaccin Lovaltech par pulvérisation dans le nez. Ce mode d'administration novateur devrait être plus efficace puisqu'il vise à empêcher le virus d'entrer dans le corps du patient. « Le fait d'être vacciné par voie nasale induit une réponse immunitaire qui me protège. J'arrête tout de suite le virus au niveau du nez, je n'ai pas les symptômes associés et je ne contamine donc pas les autres. Le deuxième point très important, c'est qu'on a des protéines qui ne mutent pas, quels que soient les variants. On a construit notre vaccin pour que la réponse immunitaire soit universelle, quels que soient les variants à venir ». L'autre avantage, évidemment, c'est une vaccination sans aiguille, donc sans douleur.

Cette deuxième phase d'essai sur l'homme, avec les 202 volontaires, durera environ un an, elle-aussi, à Tours et Paris, mais aussi à Saint-Etienne, Lyon et Dijon. Si le vaccin est sûr et efficace, il sera alors proposé à la vente à de grands groupes pharmaceutiques après discussion avec toutes les instances réglementaires. Au mieux, le vaccin nasal contre le Covid-19 pourrait être commercialisé en 2028 ou 2029.

France Bleu : https://www.francebleu.fr/infos/sante-sciences/tours-des-premiers-essais-sur-l-homme-encourageants-pour-le-vaccin-nasal-contre-le-covid-19-4292310

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