Vivant
- Santé, Médecine et Sciences du Vivant
- Biologie & Biochimie
Cancer de la prostate : la prostatectomie plus efficace que la surveillance active ?
- Tweeter
-
-
1 avis :
Depuis plusieurs années, il existe un vif débat au sein de la communauté médicale pour savoir si l’attentisme vigilant est préférable à la prostatectomie radicale pour les cancers localisés de la prostate.
Pour approfondir cette question, un essai randomisé a été mené dans 14 centres en Suède, Finlande et Islande. Au total, 695 patients ont été inclus, entre octobre 1989 et février 1999. Ils avaient tous moins de 75 ans et présentaient un cancer localisé de la prostate, diagnostiqué par la clinique, avec un taux de PSA inférieur à 50 ng/ml (taux moyen 13 ng/ml). Ils ont été répartis en 2 groupes. Les uns ont bénéficié d’une prostatectomie radicale (n = 347) et les autres d’un attentisme vigilant (n = 348).
En décembre 2017, après un suivi moyen de 29 ans, 261 patients du groupe prostatectomie étaient décédés et 292 dans l’autre groupe. Parmi ces décès, 181 (32 %) étaient en rapport avec le cancer de prostate dont 71 dans le premier groupe et 110 dans le second (RR [Risque relatif] = 0,55 ; intervalle de confiance à 95 % [IC95] de 0,41 à 0,74 ; p < 0,001).
L’incidence cumulée de décès en lien avec le cancer de prostate était de 19,6 % dans le premier groupe et de 31,3 % dans le second groupe (différence de 11,7 % ; IC95 de 5,2 à 18,2). En considérant un suivi de 23 ans, la prostatectomie radicale est associée à un gain de 2,9 années de vie par rapport à l’attentisme vigilant.
Des métastases à distance ont été diagnostiquées chez 92 hommes du premier groupe et 150 du second. L’incidence cumulée de métastases à 23 ans était de 26,6 % dans le premier groupe et de 43,3 % dans le second.
L’intérêt de la prostatectomie radicale était plus marqué chez les patients de moins de 65 ans, que ce soit en termes de mortalité globale, de mortalité spécifique ou du risque de métastase (respectivement -15 %, -15,1 % et -18,6 % versus le groupe 2). Chez les patients de plus de 65 ans au diagnostic, les différences entre les deux groupes étaient moins importantes. Ceci souligne l’intérêt de prendre en compte l’espérance de vie du patient, avant la décision thérapeutique.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Noter cet article :
Vous serez certainement intéressé par ces articles :
Notre flore intestinale pourrait prédire le risque de maladie d’Alzheimer
Des chercheurs suisses et italiens ont suivi 89 patients âgés de 65 à 85 ans. Certains souffraient de la maladie d’Alzheimer ou autres troubles neurodégénératifs engendrant des perturbations de la ...
Un nouveau traitement prometteur à base de microbilles contre l’arthrose
« L’arthrose est devenue la maladie articulaire la plus fréquente au niveau mondial ; elle concerne 10 % des personnes tout âge confondu », souligne la Fondation pour la Recherche Médicale, qui ...
Une carte complète de la recombinaison de l’ADN humain révèle les secrets de la diversité génétique
Les scientifiques de deCODE Genetics/Amgen ont dressé une carte complète de la façon dont l'ADN humain est mélangé au cours de sa transmission au cours de la reproduction. Cette carte marque une ...
Recommander cet article :
- Nombre de consultations : 0
- Publié dans : Biologie & Biochimie
- Partager :