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Les centrales solaires flottantes pourraient renforcer la résilience climatique des lacs

Une équipe de chercheurs de l’Institut Fraunhofer pour les systèmes énergétiques solaires ISE et de l’Université de Fribourg, a mené, pendant trois ans, une étude approfondie sur les effets de trois installations photovoltaïques flottantes situées sur des lacs artificiels. Cette étude, conduite dans le cadre du projet "FPV4Resilience", visait à évaluer l’impact environnemental de ces systèmes sur la qualité de l’eau et la biodiversité aquatique.

Les résultats montrent qu’aucune détérioration significative de la qualité de l’eau n’a été observée, malgré les différences de conception et de taille des trois installations. Les scientifiques ont constaté de légères variations de température de l’eau : en été, la présence des modules photovoltaïques réduit le réchauffement de la surface, tandis qu’en hiver, elle limite les pertes de chaleur, maintenant des températures légèrement plus élevées. Ces effets ont été particulièrement notables sur le site de Sekdoorn aux Pays-Bas, qui abrite la plus grande des trois installations étudiées, exploitée par BayWa r.e.

Deux des installations ont vu l’apparition de colonies de moules sur leurs structures immergées. Bien que la respiration de ces organismes réduise localement la concentration en oxygène dans l’eau, leur présence contribue à filtrer cette dernière et à fixer le phosphore, jouant ainsi un rôle écologique bénéfique. Les chercheurs soulignent toutefois que d’autres facteurs, souvent liés à l’activité humaine, peuvent avoir un impact plus marqué sur les plans d’eau, notamment sur les niveaux d’oxygène dans l’eau, que les systèmes photovoltaïques eux-mêmes. Cela illustre la complexité des interactions entre usages économiques, biodiversité et technologies flottantes. L’étude a également révélé que la faune aviaire ne manifeste aucune réticence à l’égard des installations. Sur le site néerlandais de Sekdoorn, vingt-cinq espèces d’oiseaux ont été recensées, dont onze directement sur la structure flottante. Parmi elles, des espèces rares comme le vanneau huppé et la bécassine. Les oiseaux utilisent les installations comme lieux de repos, de nidification ou de chasse.

Les trois sites étudiés se trouvent dans des contextes climatiques et géographiques variés. Le premier est le lac des Toules en Suisse. Le second est situé à Leimersheim, en Allemagne. Le troisième se trouve à Sekdoorn, aux Pays-Bas, sur une ancienne gravière exploitée par BayWa r.e.. Ces installations, mises en service entre 2019 et 2021, sont implantées sur des retenues hydroélectriques ou des sites d’extraction reconvertis. BayWa r.e. a obtenu en France des autorisations administratives pour la construction de son parc photovoltaïque flottant à Dordives (Loiret), après 5 années de développement. Ce projet innovant, implanté sur une ancienne carrière, sera prochainement candidat à un appel d’offres de la Commission de régulation de l’énergie (CRE). Le chantier devrait débuter à l’hiver 2027, pour une mise en service prévue au premier trimestre 2028. Ce sera le premier parc solaire flottant de BayWa r.e. construit en France.

Le projet prévoit l’installation d’environ 34 000 panneaux solaires flottants sur un plan d’eau d’environ 15 hectares, au sein de la carrière de granulat du Nançay, anciennement exploitée par Lafarge Holcim. D’une puissance d’environ 14 MWc, le parc produira chaque année 15 GWh d’électricité renouvelable, soit l’équivalent de la consommation domestique de 3 200 foyers, couvrant ainsi l’ensemble des besoins des habitants de Dordives.

Enerzine : https://www.enerzine.com/les-installations-photovoltaiques-flottantes-pourraient-renforcer-la-resilience-climatique-des-lacs/163640-2025-06

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