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L'utilité de la chimiothérapie remise en question pour certains cancers
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C'est un tournant dans la prise en charge des patients atteints de myélome multiple, une maladie qui touche la moelle osseuse (le tissu contenu dans les os où sont produites les cellules du sang et de la lymphe). Deuxième cancer le plus répandu en France avec plus de 5000 nouveaux cas chaque année. Une étude, menée avec des patients de l’Oncopole de Toulouse, prouverait que le myélome multiple peut être soigné avec moins de chimiothérapie. L’étude surnommée “MIDAS” (Minimal Residual Disease Adapted Strategy) a inclus 791 patients dans 70 centres franco belges en seulement 18 mois. Le CHU de Toulouse a fait partie des premiers centres recruteurs.
Le protocole actuel du myélome multiple repose sur la prise de quatre médicaments pendant six mois, suivie d’une chimiothérapie intensive avec autogreffe de cellules souches (pour mieux supporter les effets de la chimiothérapie) puis d’un traitement de maintenance. Lors de cette étude, la chimiothérapie a été supprimée chez les patients qui répondent bien au traitement, et remplacée par une seconde phase de prises des quatre médicaments. Elle a démontré que cet “abandon” s'est fait sans compromettre la qualité de la réponse au traitement. « Ces résultats pourraient effectivement modifier les pratiques, uniquement pour certains patients nouvellement diagnostiqués » explique la professeure Aurore Perrot, hématologue à l'Oncopole.
« Ce sont d'excellents résultats. C'est une grande avancée dans la qualité de vie des patients. Car ils nous décrivent tous la pire période du traitement : avec des nausées, la perte des cheveux, une anorexie et une importante fatigue. Si certains peuvent s'en passer, c'est une très bonne chose », souligne Aurore Perrot, hématologue à l'IUCT Toulouse. Mais il faudra attendre la fin de l'étude pour systématiser ce protocole. « On veut s'assurer qu'il n'y a pas de rechute et pour l'instant, l'un des quatre médicaments, qui fonctionne très bien, n'est pas remboursé par la sécurité sociale » explique la professeure.
Chez les moins bons "répondeurs", les soignants ont déjà changé leurs pratiques. Car l'étude prouverait que la double chimiothérapie, à six mois d'intervalle, n’apporterait aucun bénéfice et pourrait être limitée à une seule. Ces résultats ouvrent ainsi la voie à une simplification des traitements, avec moins de chimiothérapie et des soins mieux adaptés au profil de chaque patient.
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