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Découverte d’une hormone capable d'inverser la maladie du foie gras
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La stéatose hépatique, maladie du foie gras non alcoolique, que l’on appelle aujourd’hui MASH ou MASLD (pour Metabolic Dysfunction Associated Steatotic Liver Disease, maladie hépatique stéatosique associée à un dysfonctionnement métabolique), est une accumulation de graisse dans le foie, et elle peut toucher tout le monde, buveurs ou non. En revanche, l’excès de sucre, la sédentarité, le surpoids (localisé au niveau du ventre en particulier, la graisse abdominale étant directement impliquée) ou le diabète sont des facteurs connus de stéatose hépatique.
Le problème ? Cette surcharge graisseuse peut mener à une inflammation du foie, une fibrose voire une cirrhose si on ne fait rien… et augmente de fait les risques de cancer. Silencieuse, la stéatose hépatique évolue à bas bruit, le foie grossit et s’engraisse sans réellement provoquer de symptômes… alors que plus vite on agit, plus il est facile d’inverser la tendance. Comment ? En rétablissant l’équilibre dans l’assiette et en luttant (activement) contre la sédentarité. Parallèlement, l’ensemble du monde de la recherche planche sur une meilleure connaissance de cette maladie qui pourrait amener à un dépistage précoce et des solutions médicamenteuses prometteuses.
L’étude, menée par une équipe américaine et dirigée par un chercheur de l’université d’Oklahoma City, le Dcteur Matthew Potthoff, vient d’être publiée dans la revue scientifique Cell Metabolism et détaille comment l'hormone FGF21 (facteur de croissance des fibroblastes 21) peut inverser les effets de la stéatose hépatique chez la souris. Cette hormone agit principalement en signalant au cerveau d'améliorer la fonction hépatique. « Il s'agit d'une boucle de rétroaction où l'hormone envoie un signal au cerveau, et celui-ci modifie l'activité nerveuse vers le foie pour le protéger », explique le Docteur Potthoff, dans un communiqué de presse. « L'effet provient principalement du signal envoyé au cerveau, et non directement au foie. Cependant, ensemble, ces deux signaux ont une puissante capacité à réguler les différents types de lipides dans le foie ».
Stimuler cette hormone reviendrait donc à inverser le processus qui mène à la stéatose hépatique. Un mécanisme d’action similaire à ceux des médicaments amaigrissants GLP-1 (glucagon-like peptide 1), notamment commercialisés en France sous les noms de Mounjaro ou Wegovy (l’Ozempic étant réservé aux diabétiques) et destinés aux patients obèses. Ces deux hormones sont produites par les tissus périphériques – GLP-1 par l'intestin et FGF21 par le foie – et agissent toutes deux en envoyant un signal au cerveau : GLP-1 régule l’appétit et la glycémie quand FGF21 régule le métabolisme.
Pourquoi tout ceci est capital dans l’approche de la maladie du foie gras ? En agissant directement sur le cerveau, plutôt que sur le foie, ce facteur de croissance FGF21 « est très puissant, car il a non seulement entraîné une réduction de la masse grasse, mais aussi permis l'inversion de la fibrose, la partie pathologique de la maladie, et ce, alors que les souris suivaient encore un régime alimentaire susceptible de provoquer la maladie. Aujourd'hui, non seulement nous comprenons le fonctionnement de cette hormone, mais cela pourrait nous guider dans la création de thérapies encore plus ciblées à l'avenir », conclut le chercheur. Cette étude fournit des informations précieuses sur le mécanisme d'action de l'hormone, mais ouvre surtout la voie à de nouveaux traitements. Cette hormone est en effet « une cible pour une nouvelle classe de médicaments très attendus qui sont en phase 3 d'essais cliniques » aux Etats-Unis.
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