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Quand l'énergie solaire prend l'eau

Après les toitures et les prairies, les panneaux solaires pourraient bientôt tapisser... les lacs et les étangs. Sous le soleil provençal de Piolenc (Vaucluse), commune viticole de 5 000 âmes, la société nordiste Ciel et Terre vient de déposer un permis de construire pour couvrir de 120 000 m2 de cellules photovoltaïques un plan d'eau de 50 hectares. Une première. Sur le papier, cette centrale flottante affiche une puissance de 12 mégawatts (MW) et une capacité de production de 16 000 mégawattheures par an. Plus de deux fois la consommation de Piolenc.

Pourquoi diable faire prendre l'eau à l'énergie solaire ? "L'espace disponible est très rare : le gouvernement veut éviter l'utilisation des terres agricoles, déjà grignotées par les routes et l'urbanisation, les espaces naturels sont intouchables : il faut chercher des alternatives", explique Bernard Prouvost, dirigeant de Ciel et Terre. Pour la société, l'avenir est dans les lacs : bassins de carrières, retenues de barrages, piscicultures, stations d'épuration... La société étudie quatre autres projets en France, d'une puissance totale de 35 MW.

Pour l'heure, seul un prototype de 150 m2, hérissé de 64 panneaux photovoltaïques, flotte au milieu du bassin de Piolenc, module de base du futur radeau solaire. La structure de métal et de plastique, brevetée, est "démontable et recyclable", souligne M. Prouvost. L'archipel de 40 000 modules photovoltaïques, de transformateurs et d'onduleurs devra encaisser un vent puissant, des vagues et des variations de plusieurs mètres dans ce lac creusé au bord du Rhône, dont il absorbe les crues.

Le Monde

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