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Les sondes Viking ont-elles trouvé la vie sur Mars il y a 30 ans ?

Les deux sondes Viking de la Nasa pourraient avoir découvert et détruit par ignorance des organismes martiens lors de leur mission d'exploration il y a 30 ans, selon des astrobiologistes. "Je pense que les résultats des missions Viking ont été un peu négligés au cours des dix dernières années", a expliqué Dirk Schulze-Makuch dans une présentation faite devant la conférence de l'American Astronomical Society. Ce chercheur et son collègue Joop Houtkooper de l'université Justus-Liebig à Giessen en Alemagne émettent l'hypothèse que Mars abrite des micro-organismes qui utilisent un mélange d'eau et de peroxyde d'hydrogène (H2O2), un puissant oxydant, comme fluide interne. Un tel mélange présenterait au moins trois avantages pour ces organismes dans l'environnement très froid et sec de Mars, expliquent-ils.

Selon sa concentration dans l'eau, le H202 reste liquide à une température de moins 56,5 degrés Celsius. En outre le peroxyde d'hydrogène a la propriété d'attirer la vapeur d'eau se trouvant dans l'atmosphère, une caractéristique vitale sur la planète rouge où l'eau liquide est rare. Ces deux astrobiologistes relèvent également que les expérimentations utilisées par les scientifiques de la mission Viking pourraient avoir détruit les micro-organismes martiens.

L'eau versée sur les échantillons de sol martien aurait été fatale à des organismes dont le métabolisme dépendrait du H2O2 en les noyant ou en provoquant leur combustion, une hypothèse appuyée par les résultats chimiques d'une série de test conduits à l'époque, soulignent les deux chercheurs.

"De récentes découvertes sur la Terre de micro-organismes vivant dans des conditions extrêmes ainsi que notre meilleure compréhension de Mars apportent un nouvel éclairage sur les informations récoltées par les sondes Viking", a souligné Dirk Schulze.- Sur la Terre, des microbes dans le sol tolèrent une forte concentration de H202 dans leur environnement et les acétobacter, des micro-organismes, utilisent le peroxyde d'hydrogène dans leur métabolisme, soulignent ces chercheurs. Les scientifiques qui travaillaient sur les sondes Viking dans les années 70 ne cherchaient pas des micro-organismes dépendant de H202 car à cette époque-là personne ne savait qu'ils pouvaient exister.

Les recherches sur les "extremophiles", des organismes capables de vivre dans des conditions extrêmes --dans les grands fonds marins, par exemple, près de cheminées volcaniques--, ne se sont développées que dans les années 90. La future mission américaine Phoenix d'exploration de Mars, dont le lancement est prévu en août 2007, offre de bonnes chances de vérifier ces hypothèses.

WSU

SD

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